Notice de gestion 2016-2020 - Blanche lande - Cen Normandie
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REMERCIEMENTS Je tiens à remercier les personnes qui ont contribuées à l’élaboration de ce document de gestion : Camille HELIE et Loïc C HEREAU (CEN-BN) pour la relecture de ce document et les échanges scientifiques et techniques ; Cédric JUHEL (CBN Brest) pour les compléments d’information concernant la définition des habitats ; Julien LAGRANDIE (bénévole) pour l’identification des sphaignes relevées sur le site ; SEVERINE STAUTH pour les compléments d’information concernant des sphaignes relevées sur le site (CPIE du Cotentin et membre du Conseil scientifique du Conservatoire, spécialiste en bryophytes & lichens) ; Michel PROVOST pour la confirmation d’Ulex gallii ; LAURENT LEGRAND (bénévole du GONm) qui m’a accompagné sur le terrain pour un inventaire ornithologique ; Claire MOUQUET du GRETIA pour la confirmation des lépidoptères inventoriés ; Loïc CHEREAU du CEN-BN pour la confirmation des orthoptères inventoriés ; Les membres du Conseil scientifique du CEN-BN qui ont validé ce document : Adrien SIMON : coléoptères coprophages & odonates ; Alain CHARTIER : oiseaux ; Benoît LECAPLAIN : mollusques ; Gérard TRESGOTS : géologie & président du CS ; Ladislas BIEAGLA : mammifères ; Loïc DELASSUS : habitats & phytosociologie ; Michel PROVOST : flore vasculaire ; Mickaël BARRIOZ : reptiles & amphibiens ; Peter STALLEGGER : orthoptères & hyménoptères ; Philippe LEGER : géomorphologie & pédologie ; Sébastien ETIENNE : dendrologie, sylviculture & coléoptères saproxyliques ; Séverine STAUTH : bryophytes & lichens ; Sylvain DIQUELOU : démarche scientifique - gestion d'habitats. Jacques MARTIN (propriétaire du site) et Nathalie MARTIN (fille du propriétaire), Chantal RONSIN (adjointe au maire de La Glacerie en charge de l’environnement), Noël NICOLLET représentant des chasseurs et Loïc CHEREAU coordinateur scientifique au CEN-BN pour leur participation au 1er comité de gestion. E. POULAIN Conservatoire d’espaces naturels de Basse-Normandie Janvier 2016 Validation du document par le conseil scientifique du CEN-BN le 24 octobre 2015 Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 2 sur 53
SOMMAIRE A- DIAGNOSTIC ECOLOGIQUE DU SITE __________________________________________________________ 4 A1- Informations générales ________________________________________________________________________ 4 A1.1- Localisation géographique ___________________________________________________________________ 4 A1.2- Maîtrise foncière __________________________________________________________________________ 4 A1.3- Historique du site __________________________________________________________________________ 4 A1.4- Les activités socio-économiques ______________________________________________________________ 4 A1.5- Classements en faveur du patrimoine naturel ____________________________________________________ 4 A2- Cadre physique ______________________________________________________________________________ 5 A2.1- Topographie ______________________________________________________________________________ 5 A2.2- Pédologie ________________________________________________________________________________ 5 A2.3- Hydrogéologie ____________________________________________________________________________ 6 A3- Les habitats naturels __________________________________________________________________________ 7 A3.1- Description des habitats _____________________________________________________________________ 7 A3.2- Evaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des habitats _________________________ 11 A4- Les espèces végétales ________________________________________________________________________ 15 A5- Les espèces animales _________________________________________________________________________ 17 A6- Priorisation et enjeux du site __________________________________________________________________ 22 A6.1- Priorisation d’intervention __________________________________________________________________ 22 A6.2- Enjeux de conservation du patrimoine ________________________________________________________ 24 A6.3- Enjeux de connaissance du patrimoine ________________________________________________________ 24 B- GESTION DU SITE_________________________________________________________________________ 25 B1- Objectifs de gestion à long terme _______________________________________________________________ 25 B2- Objectifs de la notice de gestion ________________________________________________________________ 26 C- PLAN DES OPERATIONS DE GESTION ________________________________________________________ 27 C.1- Arborescence des opérations de gestion _________________________________________________________ 27 C2- Fiches opérations ____________________________________________________________________________ 30 BIBLIOGRAPHIE ____________________________________________________________________________ 37 ANNEXES _________________________________________________________________________________ 38 Annexe 1 : Convention de gestion tripartite _________________________________________________________ 38 Annexe 2 : Carte de localisation de la ZNIEFF de type II "Vallée du Trottebec". ______________________________ 41 Annexe 3 : Guide d’indentification et la délimitation des sols de zones humides, _____________________________ 42 Annexe 4 : Relevés phytosociologiques réalisés par le CEN en 2013 sur le site de Blanche lande ________________ 43 Annexe 5 : Liste des taxons floristiques inventoriés en 2013-2014 ________________________________________ 46 Annexe 6 : Liste des taxons faunistiques inventoriés en 2013-2014 _______________________________________ 47 Annexe 7 : Carte de localisation des landes situées proche du site _______________________________________ 50 Annexe 8 : Validation de la notice de gestion par le Conseil scientifique du CEN-BN __________________________ 51 Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 3 sur 53
A- DIAGNOSTIC ECOLOGIQUE DU SITE A1- Informations générales A1.1- Localisation géographique Région : Basse-Normandie. Département : Manche (Nord-Cotentin). Canton : Tourlaville. Commune : La Glacerie La route d’accès en provenant de la Glacerie est la nationale 13 puis la départementale 122 en direction du Mesnil au Val. Un emplacement situé au niveau du lieu-dit "l’Aubrisserie" permet de stationner puis d’accéder à pied sur le site en empruntant la D 122. A1.2- Maîtrise foncière En 2011, dans le cadre des prospections foncières menées sur les zones humides de Basse-Normandie, le CEN a Figures 1 et 2 : Cartes de localisation du site, source IGN. découvert le site. Les inventaires floristiques ont révélé le caractère humide de la lande. Emmanuelle POULAIN, chargée de mission au Conservatoire, a organisé une rencontre avec le propriétaire qu’elle avait déjà côtoyé au sein d’une association de défense de l’environnement. Ce fut l’opportunité de convaincre M. Jacques MARTIN et sa fille Nathalie MARTIN (future propriétaire). Une convention tripartite entre ces personnes et le CEN a été signée en avril 2011. L’objectif est d'assurer la protection du site désigné "Blanche Lande", sous réserve de ne pas divulguer l’existence de ce site. Cette convention, présentée en annexe 1, fut approuvée par le conseil d’administration du Conservatoire mais non validée par le conseil scientifique, inexistant à l’époque. Cette lande est cadastrée parcelle n° 52, section ZE et s’étend sur 9 ha 678. A1.3- Historique du site La forêt de Brix située dans le Nord Cotentin était, à l'origine, un immense boisement qui formait un triangle allant de Quettehou à Cherbourg et vers Saint-Sauveur-le-Vicomte (fig. 3). Au début du Xe siècle, d'importants défrichements ont été réalisés et en 1770, Louis XV décida de vendre par lot les derniers morceaux importants de la forêt, au profit de particuliers et des nouvelles industries de la région. Le site est donc issu de ces défrichements. Il servait au pâturage hivernal des bovins et était fauché pour la production de litière. Cette lande, réservée pour l’activité cynégétique et la cueillette de champignons et de myrtilles sauvages par les propriétaires, appartient à la même famille depuis 3 générations. A1.4- Les activités socio-économiques Il s’agit d’une propriété privée. Les propriétaires, pour des raisons de tranquillité, ne souhaitent pas ouvrir le site au public. Seules les personnes accompagnées par le CEN pour des inventaires complémentaires sont autorisées à pénétrer sur la parcelle. La chasse est pratiquée depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, seuls deux chasseurs interviennent annuellement pour la chasse à la bécasse et quelques rares battues aux chevreuils sont organisées. A1.5- Classements en faveur du patrimoine naturel Le site est accolé à la ZNIEFF de Type II inscrite sous le code FR 250013233 "Vallée du Trottebec" (Cf. carte, annexe 2). Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 4 sur 53
A2- Cadre physique A2.1- Topographie Au cœur de l’ancienne forêt de Brix, le Trottebec et ses affluents ont façonnés un paysage de profondes vallées et de collines. Le site de Blanche lande est situé sur un des quelques plateaux de landes qui occupent des sommets plus élevés, comme le montrent les courbes de niveau (fig. 4). Les points topographiques dominants sont localisés à l’ouest du site (172,5 mètres au-dessus du niveau de la mer) et nous observons des pentes assez importantes (courbes rapprochées) au nord, sud et à l’est du site. Blanche lande, dont le point culminant s’élève à 155 mètres, est donc situé en limite d’un promontoire. Les eaux de ruissellement provenant de l’ouest s’écoulent ensuite sur les pentes localisées au nord, au sud et à l’est du site, et principalement sur la partie la plus pentue (dénivelé de 132 à 155 mètres), exposée au nord. Légendes Délimitation du site Sens des courbes (du point le plus haut vers le point le plus bas et des écoulements des eaux de ruissellement. Figure 4 : Carte topographique, source IGN A2.2- Pédologie Deux carottages réalisés par le CEN ont révélé une faible épaisseur de sol (de 10 à 30 cm). L’horizon superficiel, constitué de matière végétale peu décomposée (décomposition ralentie à cause des facteurs édaphiques), présente une épaisseur de l’ordre de quelques centimètres. A partir de 15 cm, nous trouvons un horizon gris accompagné de traces de couleur rouge (Fig. 5). Ces traits rédoxiques témoignent d’une oxydation du sol. Un arbre tombé à terre a permis également de découvrir un horizon cendreux à silex Figure 5 : Traces de couleur rouges-orangées. (Fig. 6). Si nous comparons ces relevés avec le tableau issu du Guide d’indentification et la délimitation des sols de zones humides, "Comprendre et appliquer le critère pédologique de l’arrêté du 24 juin 2008 modifié" - Groupement d'Intérêt Scientifique, 2013 (Cf. annexe 3), les traits rédoxiques, débutant à moins de 25 cm de la surface du sol, indiquent la présence d’un rédoxisol (anciennement nommé "pseudogley"). Ce phénomène est dû à l’existence d’un plancher peu profond et souvent à une double origine de l’eau (pluie et apports latéraux). Figure 6 : Horizon cendreux à silex. Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 5 sur 53
Les rédoxisols résultent d’engorgements permanents ou quasi permanents, qui induisent un manque d’oxygène dans le sol. Deux types de végétaux s’y développent : des plantes acidiphiles et acidifiantes (éricacées, ajoncs, fougères, etc.). A2.3- Hydrogéologie Figure 7 : Extrait de la carte géologique de Cherbourg au 1/50000e Le site repose sur des grès et des schistes du cambrien qui confèrent au sous-sol une certaine imperméabilité. La pluviométrie annuelle est importante, avec une valeur moyenne de 960 mm, indiquée par Météo France, supérieure à la moyenne annuelle du Massif armoricain (800 mm/an). Ces deux caractéristiques stationnelles confèrent à la lande son caractère humide. Légendes : La zone étudiée n’est pas mentionnée dans l’inventaire régional du Délimitation du site patrimoine géologique. Aucun enjeu géologique n’est actuellement Grès armoricain connu concernant ce site. Le sol présente un fort taux d’engorgement durant une grande Schistes et grès cambriens partie de l’année. Les mois de juillet et d’août 2013 n’ont connu aucune précipitation, pourtant à la fin du mois d’août, d’anciens trous de bombe contenaient encore de l’eau. Le 9 septembre de cette même année fût la première journée de l’été dite "pluvieuse", et dès le lendemain, une fine pellicule d’eau recouvrait déjà les ornières présentes sur le site. Le site, situé sur un promontoire, n’a pas de lien direct avec une nappe phréatique, ni avec la rivière " le Trottebec", qui s’écoule en fond de vallée (Fig. 8). Des relevés, effectués avec une sonde au niveau d’anciens trous de bombe et dans des gouilles, ont permis de mesurer le degré d’acidité de l’eau sur le site. Le pH relevé entre 4,2 et 4,5 indique que nous sommes sur un milieu très acide. Figure 8 : Carte hydrologique, source IGN Vallée du Trottebec Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 6 sur 53
A3- Les habitats naturels A3.1- Description des habitats Les sept unités de végétation relevées sur le site sont décrites ci-dessous, reprises dans le tableau I et font l’objet d’une cartographie (figure 10, page 9). Les relevés, reportés en annexe 4 et réalisés selon la méthode phytosociologiques de BRAUN-BLANQUET, ont permis le rattachement de ces habitats à un syntaxon. Les zones de lande, de fourrés et de boisements, ont été relevées sur le terrain à l’aide d’un GPS. Une vue schématique en coupe présente la répartition des habitats sur le site selon un transect sud-nord est (figure 9, page 8). Lande anglo-armoricaine à Ulex gallii et Erica tetralix Ulici gallii-Ericetum tetralicis (Vanden Berghen 1958) Gloaguen & Touffet 1975 La lande résulte d’un défrichement ancien. La Bruyère à quatre angles et l’Ajonc de Le Gall, espèces déterminantes de l’habitat, sont bien représentés (recouvrement de 25 à 40 % pour la bruyère et de 15 à 30 % pour l’ajonc). La restauration de cette lande semble encore possible. Sphagnum subnitens et Sphagnum auriculatum forment des coussinets. Ces espèces hygrophiles indiquent un milieu à caractère plutôt humide que tourbeux. Pour être une lande tourbeuse, il faudrait d'autres sphaignes comme Sphagnum compactum et Sphagnum tenellum, ainsi que des espèces vasculaires turficoles. L’envahissement par la Callune et la Molinie bleue (recouvrement de 50 à 75 % sur certaines zones) témoigne d’un vieillissement de la lande. Des lichens, non déterminés, sont également présents. Quelques bouquets de Pins sylvestre et des bouleaux sont clairsemés. Enfin, quatre thuyas, issus de spécimens introduits en limite du site, se sont implantés. Ourlet acide Cette unité correspond à un chemin entretenu, en faveur de l’activité cynégétique, depuis plusieurs années. La physionomie de ce groupement est marquée par l’abondance de la molinie (recouvrement de 80 %), favorisée par la fauche annuelle réalisée sans exportation des produits de coupe. Les espèces caractéristiques de l’association décrite précédemment comme la Bruyère à quatre angles, l’Ajonc de Le Gall et la Laîche à deux nervures sont peu représentées et concurrencées par la molinie. Plusieurs espèces des ourlets acides sont représentées : l’Agrostis des chiens, la Laîche lisse, la Laîche à deux nervures, le Jonc aggloméré, la Luzule multiflore et la Fougère aigle. De nouvelles investigations seront réalisées en 2016 afin de définir s’il s’agit de l’association Carici binervis - Agrostietum caninae de Foucault 1984 et de l’habitat 6410-7 retenu par la Directive européenne. Gouilles acides Sur un chemin anciennement entretenu par les propriétaires, deux ornières provoquées par le passage d’engins mécanisés forment des "gouilles". Ces micro- zones dénudées restent en eau une grande partie de l’année. Quelques pieds de Bruyère à quatre angles, accompagnés par Sphagnum subnitens et Sphagnum auriculatum, espèces caractéristiques des landes humides, subsistent. La Laîche vert jaunâtre, espèce turficole, est également présente, par contre les espèces caractéristiques des communautés à Rhynchospora sont absentes. Nous ne pouvons donc pas parler de dépressions sur substrats tourbeux du Rhynchosporion. Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 7 sur 53
Dépressions humides à sphaignes Il s’agit d’anciens trous de bombe tapissés de Sphagnum auriculatum, espèce hydrophile à hygrophile. Certains sont dégradés par l’envahissement de la callune et des ajoncs. Les plus profonds restent en eau durant toute l’année. Ces dépressions ne peuvent pas être assimilées aux dépressions sur substrats tourbeux puisqu’aucune espèce turficole n’est présente. Fourrés à Ajoncs d’Europe et Bourdaine commune Ulici europaei - Franguletum alni (Gloaguen & Touffet 1975) de Foucault 1988. Ces fourrés correspondent à la dynamique progressive des landes qui, en l’absence d’entretien, évoluent lentement vers des fourrés pré-forestiers. Il s’agit d’un milieu de transition entre la lande et les milieux forestiers. L’Ajonc d’Europe est largement dominant accompagné de bourdaines et de Saules roux cendrés. Quelques Sorbiers des oiseleurs et Néfliers complètent le cortège. La molinie et la callune subsistent sur les zones encore exposées à la lumière. Dans ces fruticées, il semble encore possible de restaurer la lande, l’envahissement des ligneux n’est pas trop dense. Chênaie acidiphile Quercion roboris Malcuit 1929 Ce groupement ceinture l’ensemble du site et apparaît sur la carte de Cassini. Pourtant, d’après Loïc DELASSUS du CBN de Brest, la strate herbacée marquée par la présence d’espèces des ourlets semi héliophiles témoigne d’un boisement assez récent. Certaines zones sont colonisées par la myrtille et d’autres par la Fougère aigle. Le développement de cette fougère sera contrôlé afin qu’elle n’impacte pas la régénération naturelle de ce boisement. Sur la partie haute (située au sud) la strate arborée est composée de Chêne pédonculé accompagné de Bouleau pubescent. La strate arbustive dispersée est composée de Houx commun, de Chèvrefeuille des bois, de Bourdaines et de Saules à oreillettes. La strate herbacée, organisée en taches isolées, est composée d’espèces relativement banale et peu diversifiées avec l’Houlque laineuse, le Mélampyre des prés, la Germandrée scorodoine et une station de Luzule des bois. Sur la partie nord, ce boisement en pente reçoit les eaux de ruissellement. Les bouleaux y sont plus nombreux que les chênes. Quelques bourdaines sont présentes. La strate herbacée, composée de plusieurs pieds de myrtille, est largement dominée par la molinie. Dans ce boisement ancien, la restauration de la lande semble impossible. Aucune action ne sera donc envisagée. Haie de hêtres sur talus Une haie sur talus, composée principalement de Hêtres communs, délimite l’ensemble du site. Aucune intervention ne sera prévue sur ce milieu d’origine purement anthropique Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 8 sur 53
Tableau I : Unités de végétation, correspondances CORINE Biotopes (BISSARDON, GUIBAL - 1997), EUNIS (LOUVEL J., GAUDILLAT V., PONCET L. - 2013) , Natura 2000 (BENSETTITI F., GAUDILLAT V., HAURY J. - 2002). Unités de végétation CORINE Natura Surface (m2) EUNIS Biotope 2000 (% surface totale) Lande anglo-armoricaine à Ulex gallii et Erica tetralix 35510 F4.12 31.12 4020* Ulici gallii-Ericetum tetralicis (Vanden Berghen 1958) Gloaguen & Touffet 1975. (36.69 %) 253 Ourlet acide E3.512 37.312 - (0.26 %) 94 Gouilles acides D1.1122 51.122 - (0.09 %) 12 Dépressions humides à sphaignes D1.1121 51.121 - (0.01 %) Fourrés à Ajoncs d’Europe et Bourdaine commune 27955 F3.15 31.85 - Ulici europaei - Franguletum alni (Gloaguen & Touffet 1975) de Foucault 1988. (28.88 %) Chênaie acidiphile 32530 G1.8 41.5 9190 Quercion roboris Malcuit 1929 (33.6 %) 426 Haie de hêtres sur talus G5 84.1 - (0.44 %) Le site héberge un ensemble d'habitats caractéristiques des landes humides : - La lande anglo-armoricaine à Ulex gallii et Erica tetralix comporte des gouilles acides et des dépressions humides à sphaignes. Ces zones dénudées et inondées une grande partie de l’année sont caractéristiques de la dynamique régressive de landes humides. La lande quant à elle est une phase régressive de la chênaie acidiphile. - L’ourlet acide est un habitat de lande qui risque d’être dégradé suite à la "non exportation" des produits de coupe répétée lors des interventions annuelles de fauche. - Un habitat, comme nous le montre le schéma ci-dessous, est caractéristique de la dynamique progressive des landes humides. Il s’agit de fourrés à Ajoncs d’Europe et Bourdaine commune. - Enfin, de la dynamique progressive des landes humides Signalons également la présence d’un habitat d’origine anthropique et non caractéristique des landes : une haie de hêtres sur talus. Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 9 sur 53
A3.2- Evaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des habitats La valeur patrimoniale des habitats (Tableau II) est présentée selon 4 classes : - Très forte : habitat d’intérêt prioritaire et d’intérêt régional ou supposé d’intérêt régional par le CBN de Brest (DELASSUS L., ZAMBETTAKIS C. (2010) ; - Forte : habitat d’intérêt communautaire ou habitat caractéristique de la dynamique régressive des landes humides ; - Moyenne : habitat caractéristique de la dynamique progressive des landes humides ; - Faible : habitat de nature anthropique et non caractéristique des landes humides. La typicité de chaque habitat est estimée en fonction de certains facteurs d'influence et/ou de dégradation observés sur le site : - Présence d’espèces végétales caractéristiques des landes humides : plus de 4 espèces = 4 points, moins de 4 espèces= 0 point ; - Evolution de la surface : stabilité ou progression = 4 points, régression = 0 point ; - Dynamique de végétation : lente ou stable = 4 points, rapide = 0 point ; - Dégradation ou menace : aucune menace = 4 points, habitat dégradé = 0 point ; - Présence d’espèce(s) invasive(s) : non = 4 points ; oui = 0 point. La typicité de chaque habitat est classée en fonction des points attribués : typicité bonne = 20 ou 16 points, typicité moyenne = 12 ou 8 points, typicité mauvaise = 4 points. Tableau II : Intérêt patrimonial et état de conservation de chaque habitat évalués à l’échelle du site et facteurs d'influence et/ou dégradations constatés. Unités de végétations et Points Typicité correspondances Valeur patrimoniale Facteur(s) d'influence et/ou de dégradation constaté(s) attribués estimée phytosociologiques Espèces végétales 8 espèces végétales caractéristiques dont Ulex Gallii et Erica tetralix, 4 caractéristiques espèces déterminantes de l’habitat. Habitat le mieux représenté : 3,5296 ha soit 37 % de la surface du site Très forte Evolution de la surface mais en régression due à la progression lente mais réelle des 0 Lande anglo-armoricaine à Habitat d’intérêt fruticées. Ulex gallii et Erica tetralix prioritaire dans la Directive La dynamique semble lente. La lande est toujours présente alors Ulici gallii-Ericetum tetralicis habitat, supposé d’intérêt Dynamique de végétation qu’aucune opération de gestion n’a été réalisée depuis 60 ans 4 Moyenne (Vanden Berghen 1958) régional par le CBN de minimum (souvenirs du propriétaire). Gloaguen & Touffet 1975 Brest et en limite de répartition) Habitat vieillissant, envahissement par la Callune et la Molinie bleue Dégradation(s) / menace(s) 0 (70 %), Quelques bouleaux se sont implantés (
Unités de végétations et Points Typicité correspondances Valeur patrimoniale Facteur(s) d'influence et/ou de dégradation constaté(s) attribués estimée phytosociologiques Espèces végétales 7 espèces végétales caractéristiques mais très peu représentées. 4 caractéristiques Faible surface 0,0253 ha soit 0,26 % de la surface du site mais Evolution de la surface 4 constante grâce à l’entretien annuel par les propriétaires. Ourlet acide Forte Dynamique de végétation La dynamique semble stable. 0 Moyenne La "non exportation" des produits de coupe lors de la fauche annuelle Dégradation(s) / menace(s) 0 participe à l'enrichissement et à la banalisation du milieu. Espèces invasives Non 4 Total points 12 Espèces végétales 3 espèces végétales caractéristiques (aucune espèce pionnière, 0 caractéristiques caractéristique des gouilles sur substrat tourbeux). Surface insignifiante mais constante (0.0094 ha soit 0.09 % de la Evolution de la surface 4 surface du site). La dynamique semble lente. Des zones dénudées sont toujours présentes, colonisées par quelques Bruyère à quatre angles, des Dynamique de végétation 4 Gouilles acides Forte sphaignes et plusieurs pieds de Laîche vert jaunâtre. La molinie est Moyenne modérément représentée. Surveiller la progression de la callune et de l’Ajonc d’Europe qui Dégradation(s) / menace(s) colonisent fortement le chemin anciennement entretenu, où sont 0 localisées les gouilles. Espèces invasives Non 4 Total points 12 Espèces végétales 1 espèce végétale caractéristique (aucune espèce pionnière, 0 caractéristiques caractéristique des gouilles sur substrat tourbeux) Surface insignifiante (0.0012 ha soit 0.01 % de la surface du site), en Evolution de la surface légère régression vue la progression de la callune et des ajoncs en 0 Dépressions humides à périphérie des dépressions. Forte La dynamique semble lente mais certaines dépressions commencent à Moyenne sphaignes Dynamique de végétation 4 être envahies par la callune et les ajoncs. Dégradation(s) / menace(s) Habitat menacé par la progression de la callune et des ajoncs. 0 Espèces invasives Non 4 Total points 8 Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 12 sur 53
Unités de végétations et Points Typicité correspondances Valeur patrimoniale Facteur(s) d'influence et/ou de dégradation constaté(s) attribués estimée phytosociologiques Espèces végétales 10 espèces végétales caractéristiques des fourrés à Ajoncs d’Europe 4 caractéristiques et Bourdaine commune. Fourrés à Ajoncs d’Europe Habitat bien représenté 2,7956 ha soit 28 % de la surface du site et en et Bourdaine commune Evolution de la surface légère progression. D’après le propriétaire, les fruticées empiètent 4 Ulici europaei - Franguletum Moyenne lentement sur la lande. Bonne alni (Gloaguen & Touffet 1975) Dynamique de végétation Rapide sur ce type de milieu. 4 de Foucault 1988. Dégradation(s) / menace(s) Aucune menace avérée sauf l'évolution naturelle vers le boisement. 4 Espèces invasives Non 4 Total points 20 Espèces végétales 9 espèces végétales caractéristiques 4 caractéristiques Forte Surface stable et habitat bien représenté : 3,2530 ha soit 33,6 % de la Evolution de la surface 4 Chênaie acidiphile Habitat d’intérêt surface du site. Bonne Quercion roboris Malcuit 1929 communautaire de la Dynamique de végétation Évolution très lente 4 Directive habitat. Dégradation(s) / menace(s) Aucune menace remarquée (pas d’activité sylvicole pratiquée sur le site). 4 Espèces invasives Non 4 Total points 20 Haie de hêtres sur talus Faible Habitat d'origine purement anthropique, donc non évalué - Parmi les 7 habitats recensés sur le site : - 1 habitat est estimé de très forte valeur patrimoniale : la lande anglo-armoricaine à Ulex gallii et Erica tetralix, classée d’intérêt prioritaire par la Directive européenne et supposée d’intérêt régional par le CBN de Brest (DELASSUS L., ZAMBETTAKIS C. (2010). Cet habitat représente 37 % de la superficie du site et sa typicité est estimée moyenne ; - 3 habitats sont estimés de valeur patrimoniale forte et leur typicité est estimée moyenne : les gouilles acides, les dépressions humides à sphaignes et l’ourlet acide, habitats caractéristiques de la dynamique régressive des landes humides. Ces habitats représentent 0,10 % de la superficie du site ; - 1 habitats est estimé de valeur patrimoniale forte et sa typicité est estimée bonne : la chênaie acidiphile. Cet habitat représente 33,6 % de la superficie du site ; - 1 habitat est estimé de valeur patrimoniale moyenne et sa typicité est estimée bonne : les fourrés à Ajoncs d’Europe et Bourdaine commune. Cet habitat représente 28,8 % de la superficie du site ; - 1 habitat de nature anthropique et non caractéristique des landes humides : les haies sur talus. Cet habitat présente une faible valeur patrimoniale, sa typicité n’a donc pas été évaluée. Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 13 sur 53
→ Potentialités du site en termes de conservation des habitats La lande, vieillissante, pourrait être restaurée par broyage avec exportation des produits de coupe. → Responsabilité du site en termes de conservation des habitats Seuls la lande humide à Erica tetralix et Ulex Gallii (estimé de très forte valeur patrimoniale) et les milieux associés estimés de forte valeur patrimoniale, sont concernés. Echelle nationale et européenne : responsabilité faible, vue la faible surface de lande humide à Erica tetralix et Ulex Gallii (moins de 4 ha) et des milieux associés (moins de 0,5ha) à l’échelle de l’Europe et de la France. La disparition du site n’aurait probablement aucun impact significatif sur les habitats cités. Echelle régionale : responsabilité forte pour la lande humide à Erica tetralix et Ulex Gallii et les milieux associés (les gouilles acides, les dépressions humides). Cette lande est en limite de son aire de répartition. Ce type de lande, jusqu’en 2015, était répertorié uniquement dans la Hague et dans le dernier cahier technique, édité par le CBN Brest : "les landes du Massif armoricain, approche phytosociologique conservatoire", GLEMAREC E., et al. (2015), elle n’est pas citée en Basse-Normandie. Echelle communale : responsabilité forte, la lande humide à Erica tetralix et Ulex Gallii est unique sur la commune. Nous pouvons remarquer sur la carte présentée en annexe 5, quatre autres landes (mais pas forcément des landes humides à Erica tetralix et Ulex Gallii) situées assez proche du site (entre 2,250 km et 3,250 km) dont deux sont replantées de feuillus ou de résineux. → Conclusion La lande humide à Erica tetralix et Ulex Gallii est l’habitat à conserver en priorité. Cette lande vieillissante sera restaurée par broyage avec exportation des produits de coupe afin de favoriser les chaméphytes caractéristiques de l’habitat et non les plantes herbacées. Le pâturage n’a pas été retenu puisque Bernard CLEMENT, dans sa thèse (1978), indique qu’il faut faire attention avec le pâturage sur les landes et qu’il est souhaitable de différentier le pâturage itinérant d’antan et le pâturage extensif actuel qui favorise la molinie. Sur les landes à Ulex gallii et Erica tetralix, un nombre important d’espèces végétales acidiphiles oligotrophiles sont inféodées aux dépressions humides. Un étrépage expérimental pourrait donc être réalisé sur de petites surfaces. Aussi, nous ignorons si le site pourrait accueillir des nouvelles espèces pionnières caractéristiques des landes humides puisque les sphaignes recensées ne sont pas des espèces pionnières et qu’aucun inventaire n’a été réalisé avant cette étude menée par le Conservatoire. Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 14 sur 53
A4- Les espèces végétales Quarante-trois espèces végétales (hormis les mousses et lichens) ont été déterminées lors des inventaires réalisés en 2013 et 2014, de mai à septembre. La liste de ces espèces est présentée en Annexe 5. La lande anglo-armoricaine à Ulex gallii et Erica tetralix, naturellement pauvre en espèces, abrite pourtant 5 des 8 espèces végétales patrimoniales présentes sur le site. Ces dernières sont localisées sur la carte de répartition des espèces patrimoniales (Figure 11, page 20), et listées dans le tableau III. Chaque espèce y est présentée succinctement. Ce tableau comporte aussi une évaluation du degré de patrimonialité de ces taxons et de l’état de conservation de leurs populations. Les sphaignes ont été déterminées en 2015 par Julien LAGRANDIE bénévole et passionné. Aucune des espèces végétales recensées ici n’est protégée ou menacée. Ont été considérées de valeur patrimoniales les espèces assez-rares à très rares en Basse-Normandie d’après leur indice de rareté et de menaces (BOUSQUET et al., 2010). L’écologie de chaque espèce est tirée de la Flore vasculaire de Basse-Normandie (PROVOST, 1998). La répartition des espèces patrimoniales sur la Basse-Normandie, la Manche et la Commune de la Glacerie est renseignée avec l’appui du site internet "ERICA" du CBN de Brest. La valeur patrimoniale est définie uniquement en fonction du statut de rareté régional puisqu’aucune espèce n’est protégée ou menacée au niveau régional et européen. Le classement s’effectue de la façon suivante : valeur patrimoniale forte = taxon très rare, valeur patrimoniale moyenne = taxon rare, valeur patrimoniale faible = taxon assez rare. L’état des populations est estimé en fonction de la répartition de chaque espèce à l’échelle du site : état favorable = taxon bien représenté sur le site, état moyen = taxon assez bien représenté, état défavorable = taxon peu représenté. Tableau III : Commentaires sur l’écologie et la répartition des espèces végétales d’intérêt patrimonial et évaluation de leur valeur patrimoniale à l’échelle du site. Rareté Répartition sur la Basse-Normandie, Manche et Etat des populations Valeur Taxon Ecologie/biologie en BN commune de La Glacerie (site Erica du CBN Brest) sur le site patrimoniale Taxon très peu représenté en BN, recensé Moyen Landicole, héliophile, mésophile, acidiphile, Ajonc de Le Gall uniquement dans la Manche et essentiellement (taxon moyennement représenté RR oligotrophe, turficole : landes surtout sur Forte Ulex gallii Planch. localisé dans la Hague. Deux stations recensées sur la recouvrement de 20 % sur la littoral. Août/novembre. commune. lande). Taxon peu représenté en BN, localisé principalement Landicole, héliophile, hygrophile, acidiphile, Mauvais Saule rampant dans la Manche et la vallée de l’Ay, quelques stations R souvent turficole : landes, veilles tourbières. (une dizaine de spécimens, Moyenne Salix repens L. subsp. repens dans la Hague. Taxon jamais recensé sur la Avril/juin. recensée). commune. Taxon assez bien représenté en BN. Dans la Manche, Landicole à turficole, héliophile, hygrophile, Moyen Bruyère à quatre angles essentiellement localisé dans la vallée de l’Ay et au acidiphile, oligotrophe, turficole : landes (taxon moyennement représenté AR Faible Erica tetralix L. sud-est de la Manche. Taxon jamais recensé sur la humides, tourbières, bord de fossés, recouvrement de 20 % sur la commune. marais. Juin/septembre. lande). Taxon bien représenté sur l’ensemble de la BN et Bon Bourdaine commune AR principalement dans la Manche (nord-ouest et sud- Sylvaticole, héliophile, acidiphile : lande (taxon bien représenté dans les Faible Frangula alnus Mill. lisières et clairières de bois. est). Taxon jamais recensé sur la commune. fruticées). Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 15 sur 53
Rareté Répartition sur la Basse-Normandie, Manche et Etat des populations Valeur Taxon Ecologie/biologie en BN commune de La Glacerie (site Erica du CBN Brest) sur le site patrimoniale Taxon peu représenté sur l’ensemble de la BN. Dans Landicole hygrophile, acidiphile, Moyen Laiche à deux nervures AR la Manche, quelques stations dans le sud-est mais oligotrophe, turficole : landes humides, (quelques pieds répartis Faible Carex binervis Sm. localisé essentiellement dans le Nord Cotentin. 1 vieilles tourbières. Mai/juillet. irrégulièrement) seule station recensée sur la commune. Taxon, peu représenté sur l’ensemble de la BN, Luzule des bois Sylvatique, sciaphile, mésophile, acidiphile, Moyen Luzula sylvatica (Huds.) AR réparti en majorité dans l’Orne. Assez bien souvent saxicole : bois frais et acides, pente 1 station (100 x 60 cm) a été Faible représenté dans le Nord Cotentin. 5 stations sur la Gaudin subsp. Sylvatica rocailleuses ombragées. Mai/juin. recensée. commune. Taxon peu représenté. Dans la Manche Hémiparasite, prairiale, hygrophile, Pédiculaire des bois AR essentiellement localisé dans le Nord Cotentin jusque acidiphile à turficole : landes humides, Mauvais Pedicularis sylvatica L. subsp. Faible dans la Vallée de l’Ay. Taxon jamais recensé sur la prairies marécageuses, tourbières acides. (1 spécimen recensé) sylvatica commune. Avril/juillet. Taxon, caractéristique de l’évolution progressive de la lande, peu représenté en BN, la majorité se trouve Pionnière, sylvatique, héliophile, Moyen Saule à oreillettes AR dans l’Orne. Réparti sporadiquement dans le nord hygrophile, acidiphile : tourbières, landes (quelques spécimens répartis Faible Salix aurita L. Cotentin et plusieurs stations dans le sud-est de la humides, bois marécageux. Avril/mai sporadiquement dans la fruticée). Manche. Taxon jamais recensé sur la commune. RR = taxon très rare, R = taxon rare, AR = taxon assez rare Parmi les 8 espèces floristiques patrimoniales recensées sur le site et présentées dans le précédent tableau : - 1 espèce présente une valeur patrimoniale forte : l’Ajonc de Le Gall, l’état de la population sur le site est moyen ; - 1 espèce présente une valeur patrimoniale moyenne : le Saule rampant, l’état de la population sur le site est mauvais ; - 6 espèces présentent une valeur patrimoniale faible : la Bruyère à quatre angles, la Pédiculaire des bois, la Laiche à deux nervures, la Bourdaine commune, le Saule à oreillettes et la Luzule des bois. L’état des populations est mauvais pour la Pédiculaire des bois, moyen pour la Bruyère à quatre angles, la Laiche à deux nervures, le Saule à oreillettes, la Luzule des bois et bon pour la Bourdaine commune. → Potentialités du site de "Blanche lande" en termes de conservation de la flore : un étrépage expérimental pourrait être expérimenté sur une petite zone afin d’observer si quelques espèces végétales inféodées aux dépressions humides pourrait se développer. → Responsabilité du site en termes de conservation de la flore : Echelle nationale, européenne et régionale : responsabilité faible, vu la faible surface du site à l’échelle de l’Europe et de la France (moins de 10 ha), la disparition de "Blanche lande" n’aurait probablement aucun impact significatif sur les populations. Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 16 sur 53
Echelle communale : - Ajonc de Le Gall : deux stations recensées sur la commune = responsabilité moyenne ; - Laiche à deux nervures : 1 seule station recensée = responsabilité moyenne ; - Saule rampant, Bruyère à quatre angles et Pédiculaire des bois : taxons jamais recensés sur la commune = responsabilité forte ; - Bourdaine commune et Saule à oreillettes : taxons jamais recensés sur la commune par le CBN de Brest, pourtant déjà observée à plusieurs reprises = responsabilité moyenne. - Luzule des Bois : 5 stations recensées = responsabilité faible. Saule rampant Salix repens L. subsp. repens → Conclusion - La conservation de la Bruyère à quatre angles, de la Pédiculaire des bois, l’Ajonc de Le Gall et du Saule rampant, implique de préserver la lande avec des zones à strate végétale basse entretenues par broyage avec exportation de la matière ; - Des zones de fruticées seront conservées afin de conserver la Bourdaine commune et le Saule à oreillettes ; - La chênaie acide sera maintenue en l’état pour préserver la station de Luzule des Bois ; - Le décapage de zones de lande pourrait être favorable à l’expression d’espèces pionnières caractéristiques des landes humides. Ajonc de Le Gall Ulex gallii Planch. A5- Les espèces animales Parmi les espèces animales recensées, 9 peuvent être considérées comme d’intérêt patrimonial, au regard de leur statut de rareté régionale, de leur degré de menace et de leur statut de protection. Ces espèces sont présentées en annexe 6 et localisées sur la carte de répartition des espèces patrimoniales, (Figure 11, page 20). Les statuts de rareté mentionnés, l’écologie et la biologie des taxons sont donnés au niveau régional et sont tirés de : Pour l’avifaune : Liste Rouge de Basse-Normandie - Debout, 2012 et le Nouvel Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie - GONm 2003-2008. Pour les amphibiens et reptiles : Atlas des amphibiens et reptiles de Basse-Normandie - Barrioz, 2014. Pour les lépidoptères : Atlas des rhopalocères et zygènes - Dardenne, et. al., 2011. L’inventaire ornithologique a été réalisé en juin 2013 en compagnie de Laurent LEGRAND, bénévole très actif du GONm. Les lépidoptères ont été confirmés par Claire MOUQUET du GRETIA et les orthoptères par Loïc CHEREAU du CEN. Aucun suivi scientifique des populations n’ayant été mis en place, l’état des populations n’est pas défini. Les critères, permettant d’évaluer la valeur patrimoniale des taxons, sont présentés dans le tableau IV et la valeur patrimoniale est évaluée dans le tableau V. Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 17 sur 53
Tableau IV : Critères de détermination de la valeur patrimoniale des taxons Critères permettant d’évaluer la valeur patrimoniale de taxon Valeur patrimoniale Espèce protégée au niveau européen : oui = 5 points ; non = 0 point ; Valeur patrimoniale faible = de 0 à 5 points ; Espèce protégée au niveau national : oui = 1 points ; non = 0 point ; Valeur patrimoniale moyenne = de 6 à 10 points ; Répartition de l’espèce au niveau régional : commune = 1 point, assez commune = 2 points, peu commune = 3 points, assez rare = 4 points, rare = 5 points ; Valeur patrimoniale forte = de 11 à 15 points. Menace en BN : préoccupation mineur = 1 point, u en déclin = 2 points, en régression ou vulnérable = 3 points, en danger = 4 points, en danger critique = 5 points. Tableau V : Détermination de la valeur patrimoniale des taxons et écologie de chaque taxon. Protection Protection Menace Valeur Répartition Taxon Ecologie/biologie Répartition en BN et sur la commune européenne nationale en BN patrimoniale sur le site Lépidoptères Taxon restant assez rare. En Miroir Affectionne les clairières, les landes tourbeuses, les prairies à proximités de Plusieurs - - Peu présent sur la BN, localisé principalement dans régress Moyenne Heteropterus morpheus marécages. Plante hôte à sa chenille : des graminées comme la Molinie. Vole de spécimens l’Orne et le Cotentin. Déjà recensé sur la commune. ion (Pallas, 1771) juin à juillet. (Atlas des rhopalocères et zygènes – B. Dardenne, et. al.) observés. 0 0 4 3 7 Reptiles Fréquente des habitats variés, en particulier des zones humides. Apprécie Taxon commun. Lézard vivipare 1 individu les lisières forestières, bord de chemins forestiers ou les bordures de - Oui Présent quasiment partout sur le territoire bas- NT Faible Zootoca vivipara juvénile pâtures. La présence de bois mort lui est favorable. Recherche les couverts normand et déjà recensé sur la commune. (Lichtenstein, 1823) observé herbacés denses (SORDELLO, 2012 - site INPN). 0 1 1 2 4 Taxon commun. Orvet commun Fréquente les zones ombragées dans lesquelles il dispose de nombreuses - Oui Présent quasiment partout sur le territoire bas- LC Faible 1 individu Anguis fragilis cachettes. Carnivore, il consomme des limaces, des vers de terre et quelques normand et déjà recensé sur la commune. observé (Linné, 1758) insectes (SORDELLO, 2012 - site INPN). 0 1 1 1 3 Espèce affectionnant les landes. Elle a besoin de biotopes à forte amplitude Taxon assez commun. Vipère péliade 1 individu thermique entre le jour et la nuit. Elle se rencontre dans les végétations - Oui Réparti irrégulièrement sur la BN et recensé sur EN Moyenne Vipera berus juvénile herbacées denses, ponctuées de petites zones dénudées. Période d'activité : la commune. (Linné, 1758) observé d’avril à octobre. (SORDELLO, 2012 - site INPN). 0 1 2 4 7 Avifaune Sa capacité à utiliser de nombreux milieux pendant sa période de Taxon commun. Bruant jaune Nombre reproduction lui permet de coloniser l’ensemble du territoire bas-normand. - Oui Bien représenté sur la Manche et recensé EN Faible Emberiza citrinella d’individus Construit son nid à même le sol dans la végétation herbacée et se nourri de sur la commune comme nicheur. (Linné, 1758) indéterminé graine et d’insectes (Gill, F and D Donsker (Eds). 2014). 0 1 1 4 6 Espèce thermophile qui affectionne les lieux dégagés secs et tièdes, des friches Taxon peu commun. Engoulevent d'Europe 1 couple et landes. Les résineux lui servent de poste de chant. La période de reproduction Oui Oui Localisé principalement dans le nord Cotentin. VU Forte Caprimulgus europaeus recensé débute mi-mai. Deux pontes ont lieu, la 1re à partir de fin mai et la 2e fin juin Recensé sur la commune comme nicheur probable. (Linné, 1758) (2013) (Debout, Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie 2003-2005). 5 1 3 3 12 Blanche lande - Notice de gestion 2016-2021 Page 18 sur 53
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