PANORAMA DE PRESSE - CGT 09/01/2018 08h14 - Panorama réalisé avec Pressedd - cgt finances publiques

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PANORAMA DE PRESSE - CGT 09/01/2018 08h14 - Panorama réalisé avec Pressedd - cgt finances publiques
PANORAMA DE PRESSE

      09/01/2018 08h14

             CGT

    Panorama réalisé avec Pressedd
PANORAMA DE PRESSE - CGT 09/01/2018 08h14 - Panorama réalisé avec Pressedd - cgt finances publiques
SOMMAIRE

                                           ACTUALITE SOCIALE
                                                      (14 articles)

                       Pourquoi la mise sous surveillance des chômeurs est-elle un
mardi 9 janvier 2018   danger social ? (2533 mots)                                                              Page 5
                       Dans le renforcement des contrôles et par conséquent des sanctions qui se
                       déclinent en radiations, en réductions et en susp…

                       Licenciements pour convenances financières (326 mots)
mardi 9 janvier 2018   La grande distribution et l'industrie automobile, Pimkie et PSA, constituent des         Page 8
                       éclaireurs. En se précipitant sur les rup…

                       Un permis de licencier sans contrainte pour les employeurs
mardi 9 janvier 2018   (1351 mots)
                                                                                                                Page 9
                       Des déclarations d'intention qui cachent de réelles régressions pour les droits des
                       salariés. D'abord, ceux qui partiront e…

                       Le grand patronat dans les starting-blocks (605 mots)
mardi 9 janvier 2018   L'encre des ordonnances et des décrets d'application parus au Journal officiel du        Page 11
                       22 décembre était à peine sèche que de no…

                       2018, année à hauts risques pour le rail (744 mots)
mardi 9 janvier 2018   Hier, à la sortie de la « réunion de travail » entre la ministre des Transports et les   Page 12
                       dirigeants de SNCF Mobilités et SNCF…

                       Rupture conventionnelle collective : les ordonnances en actes
                       chez Pimkie et PSA (400 mots)                                                            Page 13
mardi 9 janvier 2018   Née des ordonnances Pénicaud, la rupture conventionnelle collective (RCC)
                       semble avoir trouvé son public. A peine son décre…

                       Les salariés de PSA, Pimkie, groupe Figaro… cobayes de la
mardi 9 janvier 2018
                       rupture conventionnelle collective (1422 mots)                                           Page 14
                       C’est un nouveau sigle auquel il va falloir s’habituer : RCC, pour rupture
                       conventionnelle collective. Progressivement, dans le cad…

                       Un agenda social de rentrée très chargé pour tous les acteurs
                       (1067 mots)
mardi 9 janvier 2018                                                                                            Page 18
                       Pour les partenaires sociaux, le ministère du travail et les acteurs de la filière
                       sociale en général, les huit premiers mo…
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Les syndicats de Pimkie vent debout contre le projet de
mardi 9 janvier 2018
                       rupture conventionnelle collective (841 mots)                                         Page 20
                       Pimkie, la chaîne de prêt-à-porter féminin du groupe Mulliez reste…

                       Pourquoi les entreprises restent prudentes (501 mots)
                       Organiser des départs volontaires sans passer par un plan de sauvegarde de            Page 22
mardi 9 janvier 2018
                       l'emploi (PSE), de nombreux DRH en rêvaient, la réforme …

                       Un « plan concret » pour l'égalité salariale hommes-femmes
                       (566 mots)                                                                            Page 23
mardi 9 janvier 2018
                       « Archi-choquant », « aberrant ». La ministre du Trava…

                       Emploi : PSA se prépare à recourir à la rupture
mardi 9 janvier 2018   conventionnelle collective (940 mots)                                                 Page 24
                       SOCIAL C'est le groupe PSA qui ouvre le bal pour les grandes entreprises. Le
                       constructeur a convoqué les syndicats c…

                       Un dispositif qui vise à encadrer et sécuriser les plans de
mardi 9 janvier 2018   départs volontaires (1045 mots)                                                       Page 26
                       « Avec les ruptures conventionnelles collectives, les départs contraints pourraient
                       diminuer » DÉBORAH DAVID, AVOCATE …

                       Premiers recours aux « ruptures conventionnelles collectives »
mardi 9 janvier 2018   (748 mots)
                                                                                                             Page 28
                       Les entreprises n'ont pas traîné pour se saisir des « ruptures conventionnelles
                       collectives », nouvel outil créé par les o…

                                     EUROPE ET INTERNATIONAL
                                                     (2 articles)

                       Grève inédite des métallos pour le droit à la semaine de 28
mardi 9 janvier 2018   heures (805 mots)                                                                     Page 31
                       Les négociations pour le renouvellement des accords tarifaires dans la métallurgie
                       allemande interviennent dans un climat d…

                       La semaine de 28 heures, le nouveau modèle allemand ?
                       (721 mots)
                                                                                                             Page 33
mardi 9 janvier 2018   Voilà de quoi faire rêver bien des organisations de travailleurs en France : le
                       puissant syndicat allemand de la métallurgi…
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ACTUALITE SOCIALE

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    TRIBUNE IDÉES

    ASSURANCE-CHÔMAGE

    Pourquoi la mise sous surveillance des chômeurs est-elle un danger social ?
    « Il ne faut pas que le système de l'assurance-chômage donne un confort fictif. »
    Pierre gattaz, président du Medef
    rappel des faits Le gouvernement Philippe entend durcir le contrôle des demandeurs d'emploi
    inscrits à Pôle emploi en renforçant les sanctions contre les « fraudeurs »

    D
           ans le renforcement des            telé) de démontrer que la baisse du        plus personne ne dormirait dans les
           contrôles et par conséquent des    nombre de chômeurs pour la catégo-         rues, alors c'est quand fin 2017 ? Il
    sanctions qui se déclinent en radia-      rie 1, tant annoncée et commentée,         s'empresse d'appliquer ses promesses
    tions, en réductions et en suspen-        masque le fait que les autres catégo-      électorales en cassant le Code du tra-
    sions d'allocations, il y a plusieurs     ries augmentent et que les emplois         vail, en augmentant tous azimuts
    choses. La première est bien évidem-      créés sont principalement précaires.       (carburant, gaz, tarifs postaux,
    ment humaine en plongeant les             Plus de contrôle, cela pèse automati-      amendes, cigarettes ), en baissant les
    femmes et les hommes au chômage           quement sur les salaires et les condi-     APL, y compris pour celles et ceux
    dans des difficultés et des urgences      tions de travail en agissant comme         qui en ont le plus besoin. Il est beau-
    sans nom. La seconde est une pierre       un épouvantail supplémentaire de           coup moins rapide pour la controver-
    supplémentaire apportée aux choix         perdre son emploi. Et puis, en réalité,    sée suppression des impôts locaux,
    de société, en sous-entendant : «         ce n'est pas comme si les emplois dis-     l'augmentation de l'allocation aux
    Vous êtes coupable de votre situa-        ponibles se comptaient par millions.       adultes handicapés (qui était un droit
    tion. » Ce qui dédouane de fait les pa-                                              individuel mais qui sera bientôt une
    trons qui licencient, précarisent, dé-    Les cotisations permettent que les         allocation différentielle) ou du mini-
    localisent pour les seuls profits des     droits ouverts disent que l'on est un      mum vieillesse
    actionnaires et de leurs comptes ban-     salarié privé d'emploi, alors qu'une
    caires, y compris pour certains dans      allocation financée par la CSG de-         Comme la résistance est un combat,
    des paradis fiscaux. De la rigueur et     vient de fait une allocation dite de       l'Apeis organise, à l'occasion de ses
    des devoirs pour les plus fragiles en     solidarité puisque payée par l'impôt.      30 ans, le 24 février prochain, un
    contrepartie de petites allocations et    Cela faciliterait la possibilité d'en      grand gala de catch au gymnase Au-
    revenus permettant souvent à peine        faire une allocation différentielle liée   guste-Delaune à Ivry-sur-Seine.
    de survivre. Des droits et même des       aux revenus du ménage et non plus
    passe-droits pour ceux qui sont réel-     un droit individuel pour lequel on a       A en croire Emmanuel Macron et le
    lement responsables de ces vies en        cotisé, et cela change tout d'un point     gouvernement, après une « liberté »
    miettes et de l'éclatement de la soli-    de vue idéologique.                        donnée au patronat via la casse du
    darité et de la cohésion de l'ensemble                                               Code du travail, la réforme sur l'assu-
    de la société. Plus de contrôle, c'est    Nous revendiquons l'indemnisation          rance-chômage devait « rééquilibrer
    moins de moyens pour un éventuel          décente de toutes les formes de chô-       » les choses, avec davantage de « sé-
    accompagnement et une aide vers un        mage et de précarité, et même de           curité » pour les salariés. Tartuferie,
    retour à l'emploi. Plus de contrôle,      faire du chômage une branche sup-          comme en témoigne le contenu du
    c'est moins de moyens pour de vraies      plémentaire de la Sécurité sociale.        document provenant du ministère du
    formations, librement choisies par        Nous pensons qu'une baisse de la du-       Travail révélé par le Canard enchaî-
    les chômeurs.                             rée du temps de travail serait une des     né. Rédigée par un ancien cadre du
                                              solutions, avec la relance du pouvoir      Medef, aujourd'hui installé dans le
    Plus de contrôle, c'est moins de          d'achat, de relancer l'activité écono-     fauteuil de la direction de cabinet de
    moyens pour d'autres secteurs de          mique et par conséquent l'emploi.          la ministère du Travail, cette note
    Pôle emploi, comme par exemple les                                                   annonce un très sévère durcissement
    statistiques, qui permettent encore       Emmanuel Macron, véritable patron          des sanctions contre les chômeurs,
    (avant que ce service ne soit déman-      des riches, avait promis que fin 2017      qui devront par ailleurs remplir un «

↑                                                                                                                                  5
rapport d'activité mensuel ». Pierre       de démolition, aux éditions de l'Ate-    qui s'épuisent à trouver plus de
    Gattaz avait sonné la charge en oc-        lier.                                    preuves de recherche d'emploi que
    tobre dernier en proposant ce                                                       des emplois eux-mêmes. Leurs
    contrôle. Liberté et impunité pour les     Emmanuel Macron et son gouverne-         comptes sont contrôlés et l'épargne
    « premiers de cordée » et, « en même       ment ont lancé une réforme de l'as-      déduite des allocations Ainsi, en
    temps », contrôle, sanctions, tri et re-   surance-chômage et travaillent entre     2016, 760 000 chômeurs allemands
    légation sociale pour les plus fragiles.   autres à durcir les sanctions contre     (soit presque un sur trois !) ont vu
    Voilà le vrai visage du macronisme,        les chômeurs. Par ailleurs ils pré-      leurs droits réduits ou supprimés,
    qui n'est en rien une politique équi-      sentent les autres mesures étudiées      pour ne pas avoir « suffisamment »
    librée, bienveillante, pragmatique         comme une amélioration : mieux in-       cherché un travail ou ne pas avoir ac-
    mais une offensive inédite des forces      demniser les démissionnaires et ou-      cepté une « offre raisonnable d'em-
    de l'argent contre nos valeurs répu-       vrir des droits aux « indépendants ».    ploi » et ne pas avoir pu prouver en
    blicaines et le progrès social.            Or une assurance-chômage réelle-         quoi elle était déraisonnable.
                                               ment universelle, basée sur les prin-
    Faut-il rappeler qu'un chômeur sur         cipes de la Sécurité sociale telle que   Des centaines de millions d'euros
    deux n'est pas indemnisé et que cette      voulue par le programme du Conseil       s'apprêtent donc à être pris sur les
    indemnisation est un droit obtenu          national de la Résistance, devrait as-   allocations. Pour justifier une telle
    via les cotisations sociales ? Faut-il     surer un revenu de remplacement à        ponction, il faut bien sûr culpabiliser
    préciser qu'une récente enquête de         toutes celles et tous ceux qui sont      les demandeurs d'emploi et distiller
    Pôle emploi a fait rendre gorge à ceux     privés d'emploi, donc à plus d'un        dans l'opinion la confusion entre
    qui stigmatisaient les chômeurs ac-        chômeur sur deux ! Et les démission-     chômeurs et fraudeurs. La fraude ne
    cusés de ne pas chercher de travail.       naires et les indépendants pourraient    représente pourtant que 0,4 % des al-
    Avec de telles recommandations, le         n'avoir droit qu'à des droits minorés,   locations, tandis que la fraude des
    contrôle et la sanction des chômeurs       voire un forfait. On aura également      entreprises, pardon, le « non-recou-
     qui existent déjà , si durement ren-      noté qu'avant toute chose la CSG a       vrement » des cotisations représente,
    forcés, seraient un basculement dans       remplacé la cotisation salariale.        lui, 700 millions d'euros.
    une société de la défiance et du rejet     Cette réforme vise non pas à ouvrir
    vis-à-vis de celles et ceux qui ne         des droits à plus de personnes, mais     Les chiffres mensuels du chômage
    trouveraient pas leur place dans la        tout autre chose : quitter une protec-   montrent une augmentation de la
    France Start-up de Macron. Après les       tion sociale basée sur une cotisation    précarité : depuis un an, la barre des
    Gad, les costards, ceux qui foutent le     ouvrant des droits pour un système       2 millions de chômeurs ayant tra-
    bordel ou qui n'aiment pas les ré-         de charité publique, avec une « mo-      vaillé dans le mois a été dépassée et
    formes tout cela fait sens.                rale » imposant des devoirs, quitter     cette catégorie de travailleurs en ac-
                                               des droits proportionnels à des co-      tivité réduite ne cesse d'augmenter.
    Les chômeurs n'ont pas besoin d'un         tisations pour un forfait, un « filet    Alors que certains représentants de
    contrôle renforcé, mais d'un service       de sécurité » minimal, prôné par les     la majorité ressortent les poncifs sur
    public de l'emploi avec des moyens         libéraux, de Blair à l'OCDE. Fonda-      les chômeurs partis aux Bahamas ou
    supplémentaires, d'une véritable sé-       mentalement, comme il s'agit non         sur les emplois non pourvus, Gattaz
    curisation de l'emploi et de la forma-     pas de répondre aux besoins des pri-     réclame un contrôle journalier. Les
    tion, de contrats de travail permet-       vés d'emploi mais d'avoir une main-      chômeurs ne demandent qu'à tra-
    tant de se projeter dans la vie, de sa-    d'œuvre docile, tout en évitant les      vailler, mais ne veulent pas se faire
    laires décents. Les combats pour des       jacqueries, le gouvernement avance à     exploiter, le patronat et le gouverne-
    droits élargis, pour une égalité réelle,   petits pas.                              ment veulent un gros volant de tra-
    pour la dignité des salariés comme                                                  vailleurs pauvres.
    des migrants, sont et seront essen-        Il suffit pourtant de regarder ce que
    tiels pour, dans les prochains mois,       les réformes Hartz IV ont produit en     Les contrôles sont l'instrument du
    faire grandir en force et en crédibilité   Allemagne, modèle du macronisme :        chantage à l'emploi précaire. Plutôt
    une alternative de progrès au pouvoir      les droits ont été réduits en durée,     que des sanctions, réclamons des
    actuel. Il y a urgence car Emmanuel        poussant les chômeurs vers un sys-       moyens pour que le service public à
    Macron et ses alliés, eux, n'attendent     tème où les contraintes sont maxi-       l'emploi accompagne les personnes
    pas.                                       males. Les Jobcenters, l'équivalent de   qui recherchent un emploi sans vou-
                                               Pôle emploi et de l'Unedic réunis,       loir perdre leur dignité.
    Vient de publier Macron, entreprise        contrôlent les demandeurs d'emploi

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A la grande foire des tartes à la crème         conseillers Pôle emploi sont souvent        représenter parfois l'occasion de re-
    qui rapportent gros dans les son-               débordés. Comment ces derniers, gé-         bondir vers une autre carrière, de
    dages, l'amalgame chômeur-fraudeur              rant simultanément en moyenne               créer une entreprise, d'apprendre
    a toujours fait fureur. C'est probable-         100 profils par agent, pourraient-ils       une langue étrangère ou, à tout le
    ment la raison pour laquelle nos gou-           se consacrer à la vérification de rap-      moins, de réfléchir au sens de son
    vernants étudient l'idée du Medef               ports individuels mensuels en plus de       utilité pour la société. Pourquoi ne
    consistant à exiger des demandeurs              leurs tâches initiales ? En bref, la sa-    pas communiquer sur ces aspects po-
    d'emploi un rapport mensuel sur                 turation de la structure est telle          sitifs du chômage, au lieu de ne dif-
    l'avancée de leurs recherches. Voilà            qu'un contrôle accru relève du vœu          fuser qu'une vision anxiogène de la
    une idée simple en apparence, à la-             pieux.                                      « perte d'emploi » digne des années
    quelle on ne pourrait a priori que                                                          1980 ?
    souscrire, mais qui témoigne d'une              Troisièmement, le renforcement des
    profonde déconnexion à l'égard des              moyens dédiés au suivi des deman-           Le président de la République a fait
    vraies difficultés des chômeurs. Pre-           deurs d'emploi ne provoquera pas la         preuve d'innovation en proposant à
    mièrement, les allocations chômage              fameuse inversion de la courbe du           raison l'indemnisation des démis-
    ne relèvent pas de la charité d'état,           chômage. C'est l'accompagnement             sionnaires. Malgré son coût élevé,
    mais correspondent à des droits ac-             individualisé et l'aide à l'employabili-    seul un électrochoc de cette nature
    quis durant l'activité professionnelle.         té qui doivent être priorisés. Or dans      pourra en effet provoquer l'indispen-
    En effet, l'argent qui revient aux chô-         ce domaine, et malgré la mobilisation       sable augmentation des flux du mar-
    meurs leur est dû, puisqu'ils ont coti-         des 50 000 agents, force est de             ché de l'emploi. Alors, puisque l'au-
    sé en prévision de la période de chô-           constater que le modèle social fran-        dace semble être de mise dans ce
    mage. Le soutien de Pôle emploi n'est           çais est largement en échec Le bud-         dossier, ne gâchons pas la partie avec
    donc pas une aumône, mais une sorte             get consacré au « coaching » des ins-       des dispositifs sans effet pour l'em-
    de complément salarial différé, à               crits au chômage est trop faible par        ploi, qui dévalorisent celles et ceux
    l'instar des pensions de retraite. Si le        rapport à nos voisins (20 % des dé-         qui ont un genou à terre. ■
    gouvernement estime, largement à                penses en France, contre plus du tiers
    raison, que le montant des alloca-              en Grande-Bretagne, qui n'est pour-
    tions est trop élevé, c'est le mode de          tant pas un pays réputé pour son in-        Alexandre Vesperini
    calcul et la durée des versements               terventionnisme social).
    qu'il faudrait revoir, et non l'attitude                                                    Conseiller de Paris des constructifs
    des chômeurs, dont la détresse de-              Afin d'inciter tous les demandeurs          et indépendants
    vrait susciter plus de solidarité que           d'emploi à rechercher activement un
    de suspicion. Au surplus, l'Insee a ré-         poste, le gouvernement devrait plu-
    vélé en juillet dernier que les deux            tôt privilégier la limitation des allo-     Philippe Villechalane
    tiers des chômeurs ayant retrouvé un            cations chômage dans le temps et la
    poste en un an le devaient à leurs              baisse des cotisations dont s'ac-           Porte-parole de l'Association pour
    propres ressources, grâce aux candi-            quittent salariés et employeurs.
                                                                                                l'emploi, l'information et la solida-
    datures spontanées et aux réseaux
                                                                                                rité des chômeurs et travailleurs
    professionnels, et peu à Pôle emploi            Nos gouvernants seraient également
                                                                                                précaires (Apeis)
    (9 % des embauches), ce que les mé-             mieux inspirés de faire la pédagogie
    dias rappellent trop peu.                       du chômage, qui doit cesser d'être
                                                                                                Olivier Dartigolles
                                                    vendu à l'opinion comme le drame
    Deuxièmement, ce nouveau disposi-               absolu et la fin de vie profession-
    tif de contrôle n'a aucune chance               nelle. Devant la nécessaire flexibili-      Porte-parole du PCF et conseiller
    d'être appliqué pour la bonne et                sation de nos contrats de travail et        municipal de Pau
    simple raison que Pôle emploi dis-              les impératifs de compétitivité de nos
    pose de moyens insuffisants ou mal              entreprises, les générations actuelles      Denis Gravouil
    répartis. Actuellement, l'institution           connaîtront toutes et connaissent
    doit assurer un grand nombre de                 déjà, mises à part quelques excep-          Responsable confédéral emploi-
    prestations à l'égard d'un nombre               tions, la précarité ainsi que la galère     chômage à la CGT
    très élevé d'usagers, face auxquels les         du chômage. Ce dernier peut aussi

    Parution : Quotidienne                                                    Tous droits réservés L'Humanité 2018
    Diffusion : 34 877 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2016/                709DA33E8BE06207B5A910003907B1DA1C8771068945E680F81B79
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    ÉDITORIAL

    Licenciements pour convenances financières

    L
          a    grande    distribution    et         rien : trois ans après avoir été licen-        flexibilité s'accompagne toujours de
          l'industrie automobile, Pimkie            ciés seulement 47 % des salariés de            l'insécurité, ce que Jean Jaurès décri-
    et PSA, constituent des éclaireurs. En          l'industrie ont retrouvé un poste.             vait comme « la perpétuelle incerti-
    se précipitant sur les ruptures                 Mais, la porte franchie, les patrons           tude de la vie et la perpétuelle dépen-
    conventionnelles collectives insti-             pourront s'en laver les mains. Pas de          dance ». En revanche, les directions
    tuées par les ordonnances Macron,               formations, d'accompagnement, de               d'entreprises peuvent désormais ré-
    les deux groupes explorent la possi-            reclassements, de recours juridiques           duire les effectifs sans avoir besoin
    bilité de licenciements low cost,               « Chez PSA, tous salariés confondus,           de prouver le moindre motif écono-
    moins coûteux pour le patronat et               on atteint déjà 15 % de précarité et           mique. Le licenciement pour conve-
    moins indemnisés pour les salariés.             dans des ateliers de production on             nances financières peut voir le jour.
    Une formalité reste à remplir : l'ob-           dépasse les 50 % », a fait remarquer le
    tention par un chantage musclé de               secrétaire général de la CGT, Philippe         Bien en peine de justifier cette me-
    l'accord de syndicats représentant la           Martinez. « La volonté de la direction         sure, Murielle Pénicaud s'est faite
    moitié des électeurs dans l'entre-              de PSA, c'est de transformer les CDI           psychologue en avançant qu'elle évi-
    prise. Ensuite, il restera aux direc-           en précaires, intérimaires, CDD »              tait « le traumatisme du licenciement
    tions du personnel de pousser dehors                                                           » L'art de la contrefaçon touche les
    des salariés usés en leur faisant mi-           Avec cette disposition, les ordon-             mots. ■
    roiter un chèque. Il semblera d'abord           nances Macron veulent amplifier la
    coquet mais, bien vite, il n'en restera         précarité. Avec ce gouvernement, la                          Par Patrick Apel-Muller

    Parution : Quotidienne                                                       Tous droits réservés L'Humanité 2018
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    ORDONNANCES MACRON

    Un permis de licencier sans contrainte pour les employeurs
    La mise en place de la rupture conventionelle collective permet aux employeurs de se séparer de
    leurs salariés sans avoir à remplir les conditions liées au PSE. Une tactique de contournement du
    droit du licenciement économique.

    D
          es déclarations d'intention qui    nelles collectives semble en réalité        Pour restreindre encore le pouvoir
          cachent de réelles régressions     s'inscrire dans un long travail de sape     d'appréciation du juge sur la validité
    pour les droits des salariés. D'abord,   des obligations patronales liées aux        du motif économique, la loi El Khom-
    ceux qui partiront en rupture            licenciements économiques collec-           ri de 2016 avait, quant à elle, précisé
    conventionnelle collective ne bénéfi-    tifs. Des évolutions socialement ré-        les critères d'appréciation de celui-
    cieront plus du contrat de sécurisa-     gressives qui se sont accélérées ces        ci. A l'existence de difficultés écono-
    tion professionnelle, qui permettait     cinq dernières années.                      miques et de mutations technolo-
    une meilleure indemnisation que                                                      giques, la loi travail avait ajouté
    celle de l'allocation chômage de base.   La loi de sécurisation de l'emploi de       comme justifications valables d'un
    Le patron n'aura plus à respecter les    2013 avait notamment permis de dé-          PSE les notions déjà admises par la
    critères d'ordre de départ, reclasser    placer le contentieux lié à la contes-      jurisprudence de cessation d'activité
    les salariés débarqués ni à respecter    tation des PSE des tribunaux de             et de réorganisation « nécessaire à la
    une priorité de réembauchage, et         grande instance aux tribunaux admi-         sauvegarde de la compétitivité ». Sur-
    surtout il se prémunit d'éventuels re-   nistratifs : en introduisant une pro-       tout, le texte précisait que ces dif-
    cours en justice, puisque, contraire-    cédure de validation ou d'homologa-         ficultés économiques étaient consti-
    ment aux PSE ou aux PDV, les rup-        tion des plans de licenciement par la       tuées « soit par l'évolution significa-
    tures conventionnelles collectives ne    Direccte, le texte de loi ne permettait     tive d'au moins un indicateur écono-
    nécessitent aucune justification éco-    plus aux salariés que d'attaquer l'as-      mique tel qu'une baisse des com-
    nomique pour être mises en place.        sentiment donné par l'inspection du         mandes ou du chiffre d'affaires, des
    Seules obligations : obtenir un accord   travail aux mesures d'accompagne-           pertes d'exploitation ou une dégra-
    majoritaire, un nombre suffisant de      ment proposées par l'employeur et           dation de la trésorerie ou de l'excé-
    volontaires au départ et leur verser     non plus directement l'absence de           dent brut d'exploitation, soit, par
    des indemnités au moins équiva-          motif économique. Une mesure que            tout autre élément de nature à jus-
    lentes à des indemnités légales de li-   le gouvernement socialiste de               tifier ces difficultés », quel que soit
    cenciement. Un allégement substan-       l'époque pensait de nature à protéger       le niveau de bénéfices réalisés par le
    tiel des procédures pour le patronat.    les employeurs, sauf que lorsque les        groupe. En limitant encore le péri-
                                             décisions de validation ou d'homolo-        mètre géographique d'appréciation
    Depuis les lois du 2 août 1989 et du     gation de l'administration du travail       des moyens des entreprises à leurs
    27 janvier 1993, les entreprises pro-    se trouvaient retoquées par la justice,     seules activités françaises, les ordon-
    cédant à des licenciements écono-        cela entraînait la nullité du PSE, et, le   nances Macron donnent encore plus
    miques devaient en effet prouver         cas échéant, le versement d'indemni-        de latitude aux grands groupes inter-
    l'existence de difficultés financières   tés aux salariés licenciés, créant ain-     nationaux pour pouvoir licencier
    ou de mutations technologiques et        si un nouveau front d'insécurité ju-        malgré des bénéfices globaux.
    respecter un certain nombre d'obli-      ridique pour les employeurs. Une
    gations en matière de reclassement       brèche que s'est empressée de colma-        L'apparition récente des plans de dé-
    et d'accompagnement des salariés li-     ter la loi Macron de 2015 en précisant      parts volontaires se soldant par des
    cenciés. Sans quoi, ces plans sociaux    que l'invalidation de la décision de        ruptures de contrats amiables avait
    pouvaient se retrouver invalidés par     l'inspection du travail n'avait plus        en parallèle permis aux employeurs
    le juge, chargé de contrôler leur per-   pour effet d'annuler les plans so-          de s'affranchir d'un certain nombre
    tinence. Mais plus qu'un tournant ra-    ciaux, mais simplement d'obliger la         d'obligations, notamment en termes
    dical dans le contournement des PSE,     Direccte à formuler un nouvel avis          de reclassement ou de critères
    l'apparition des ruptures convention-    mieux motivé.                               d'ordre de départ des salariés, mais

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les contours juridiques de ce dispo-            cas pouvoir justifier d'un motif éco-      cenciements, notamment écono-
    sitif restaient relativement flous. Et          nomique et mettre en place les me-         miques, et la montée en puissance
    donc potentiellement insécurisant               sures d'accompagnement y affé-             des ruptures conventionnelles indi-
    pour le patronat. « Si les plans de dé-         rentes. Un arrêt de la Cour de cas-        viduelles. De 293 633 entrées à Pôle
    parts volontaires cherchaient déjà à            sation du 15 mai 2013 précisait, par       emploi constatées suite à un licen-
    s'extraire des PSE, il y a eu toute une         exemple, que si le juge annule un          ciement économique en 2009, ce
    jurisprudence visant à les réintégrer           plan de sauvegarde de l'emploi dans        chiffre est tombé à 168 710 en 2015.
    dans le cadre du licenciement éco-              ce cas sur la base d'une insuffisance      Dans le même temps, les ruptures
    nomique », explique Anaïs Ferrer,               du PSE au regard des moyens de l'en-       conventionnelles sont passées de 192
    conseillère confédérale au service ju-          treprise les départs volontaires qui       125 à 358 244. Mais là aussi, l'arrivée
    ridique de la CGT. « La jurisprudence           étaient attachés à ce PSE sont égale-      de la rupture conventionnelle collec-
    a tenté de faire une distinction entre          ment annulés.                              tive arrive à point nommé puisqu'un
    les plans de départs volontaires purs,                                                     arrêt de la Cour de cassation du 9
    dans lesquels il n'y avait pas de licen-        « A moins de prouver un vice de            mars 2011 estimait que les ruptures
    ciement économique si l'entreprise              consentement, je ne vois pas com-          conventionnelles pour cause écono-
    n'avait pas atteint son objectif chiffré        ment les salariés pourraient contes-       mique devaient être prises en compte
    de départs, et les autres qui devaient          ter une rupture conventionnelle col-       pour calculer le seuil qui rend obli-
    répondre aux obligations d'un PSE »,            lective en justice », estime maître Ca-    gatoires les PSE (10 licenciements ou
    précise-t-elle. En 2012, Renault avait          pron, faisant le parallèle avec la dif-    plus sur trente jours). « Avec la rup-
    d'ailleurs été condamné pour défaut             ficulté de recours contre les ruptures     ture conventionnelle, on est quasi-
    de reclassement après avoir fait par-           conventionnelles individuelles qui         ment sur une situation de contrat ci-
    tir 1 350 salariés dans le cadre d'un           dissimulent parfois des départs pas        vil où le rapport singulier entre le sa-
    plan de départs volontaires baptisé             si volontaires que ça. En 2011, une        larié et l'employeur est effacé. C'est
    « Plan Renault Volontariat » (PRV),             étude de la Dares montrait que 29 %        le libéralisme dans toute sa splen-
    qui dissimulait un plan de préretraite          des salariés interrogés estimaient         deur », estime, pour sa part, maître
    déguisé. « Le but de la rupture                 que leur départ en rupture conven-         Marie-Laure Dufresne-Castets, pour
    conventionnelle collective, c'est               tionnelle résultait d'une « contrainte     qui la meilleure des défenses consis-
    d'enterrer le PSE, mais aussi le PDV            de l'employeur ». De fait, la rupture      terait à ce que « les syndicats re-
    », estime maître Nicolas Capron, qui            conventionnelle individuelle était         fusent de signer ce genre d'accords ».
    avait défendu 91 ex-salariés de Re-             également utilisée pour tenter de          ■

    nault Sandouville dans cette affaire.           contourner le PSE, un phénomène de
    Car, que ce soit dans le cas d'un PDV           substitution semblant statistique-                              par Loan Nguyen
    ou d'un PSE, il fallait dans tous les           ment s'opérer entre la baisse des li-

    Parution : Quotidienne                                                   Tous droits réservés L'Humanité 2018
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    Le grand patronat dans les starting-blocks
    Pimkie, PSA et Carrefour se sont rués sur la rupture conventionnelle collective. Reste à savoir
    quelle position prendront les syndicats.

    L
         'encre des ordonnances et des              Aujourd'hui, c'est PSA qui lance la            000 postes » sans causer d'émotion.
         décrets d'application parus au             négociation sur son plan de rupture            Pour son syndicat, pas de doute, der-
    Journal officiel du 22 décembre était           conventionnelle à grande échelle. «            rière ce projet de rupture conven-
    à peine sèche que de nombreuses en-             La loi ayant évolué, PSA s'inscrit             tionnelle collective, il s'agit bien d'un
    treprises ont déjà fait part de leur in-        dans les nouveaux dispositifs légaux           « plan social déguisé » dans lequel la
    tention d'avoir recours à la rupture            » et proposera aux syndicats d'inté-           notion de volontariat est dévoyée. «
    conventionnelle collective (RCC).               grer au traditionnel dispositif d'adé-         Même avec le plan de départs volon-
    Pimkie, chaîne de prêt-à-porter ap-             quation des emplois et des compé-              taires actuel, PSA a de plus en plus
    partenant à l'Association familiale             tences (Daec) un volet concernant les          de mal à trouver des volontaires. Ils
    Mulliez (AFM), PSA ou encore Carre-             ruptures collectives, s'est contenté           en sont à placardiser les techniciens
    four tiennent tous cette semaine des            d'indiquer à l'AFP un porte-parole du          et agents de maîtrise qu'ils veulent
    réunions de négociation visant à                groupe. « Rien de nouveau sous le so-          faire partir ou à menacer de licencier
    mettre en place ce dispositif. Et ces           leil », pour Christian Lafaye, délégué         pour inaptitude les salariés handica-
    poids lourds du CAC 40 entendent al-            Force ouvrière. « Pas de probléma-             pés s'ils ne veulent pas partir sur le
    ler vite : PSA et Pimkie tablent sur            tique particulière » non plus, pour le         PDV », témoigne Jean-Pierre Mercier.
    une mise en place dès le mois de fé-            délégué CFTC Franck Don, sauf éven-
    vrier et Carrefour en mars.                     tuellement sur les « conditions finan-         Chez Carrefour, la direction a fait sa-
                                                    cières de départ ».                            voir, lors d'une séance de négociation
    Avouant en creux qu'elle compte sur                                                            avec les syndicats le 11 décembre,
    la rupture conventionnelle collective           Mais, du côté de la CGT, on fait en-           qu'elle souhaitait intégrer la rupture
    pour contourner la mise en place                tendre un autre son de cloche : « Pour         conventionnelle collective dans le
    d'un plan de sauvegarde de l'emploi             PSA, qui s'apprête à annoncer des bé-          cadre de son dispositif de gestion
    (PSE), la direction de Pimkie a pré-            néfices records pour 2017, l'intérêt           prévisionnelle des emplois et des
    senté hier au comité central d'entre-           est de pouvoir mettre en place un              compétences (GPEC), notamment en
    prise (CCE) un plan qu'elle qualifie de         plan de suppressions de postes per-            vue de supprimer environ 313 em-
    projet de « retournement d'entreprise           manent sans être obligé de se justi-           plois dans son pôle administratif ma-
    », alors que « (son) chiffre d'affaires         fier économiquement », analyse                 gasins et 223 postes dans les sta-
    s'érode depuis dix ans » et que « Pim-          Jean-Pierre Mercier, délégué syndical          tions-service. Une restructuration
    kie présente des résultats déficitaires         central CGT chez le constructeur au-           qui viserait, d'après la CGT, en majo-
    depuis 2015 ». Le chiffre de 200 sup-           tomobile. D'après lui, le plan de dé-          rité des salariés de plus de 50 ans, et
    pressions d'emplois circulait à l'issue         parts volontaires (PDV) ouvert par             95 travailleurs handicapés. L. N. ■
    de groupes de travail sur la restructu-         Peugeot Citroën en 2012 aurait déjà
    ration.                                         permis de vider l'entreprise de « 25

    Parution : Quotidienne                                                       Tous droits réservés L'Humanité 2018
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    SOCIAL-ECO

    SNCF

    2018, année à hauts risques pour le rail
    Ouverture à la concurrence, dette, dysfonctionnements, suppression de postes à la SNCF tandis
    que la ministre demande un audit, la CGT organise la mobilisation.

    H
          ier, à la sortie de la « réunion de       l'avenir du modèle ferroviaire fran-           économique estime que la marge
          travail » entre la ministre des           çais » qui fera ensuite l'objet d'une loi      opérationnelle, qui permet de mesu-
    Transports et les dirigeants de SNCF            d'orientation des mobilités promise            rer la rentabilité d'une entreprise,
    Mobilités et SNCF Réseau, convoqués             pour avril. « Les conclusions seront           devrait être de 2,6 milliards d'euros
    à la suite des dysfonctionnements à             sans surprise », assure la CGT, qui            pour SNCF Mobilités, contre 2,28
    répétition qui ont affecté les gares            craint que le gouvernement se serve            milliards en 2016. Des choix qui « ex-
    parisiennes en décembre, élisabeth              des dysfonctionnements pour en « fi-           pliquent une très grande part des
    Borne a demandé deux choses. A                  nir avec le train public ». Et appelle         problèmes », a jugé Philippe Marti-
    Guillaume Pepy, PDG de la première              « tous les cheminots, les associations         nez, hier matin sur France Info. Le
    entreprise, un audit technique sur              d'usagers, les usagers eux-mêmes,              secrétaire général de la CGT propose
    des grandes gares françaises qui de-            ainsi que toutes celles et tous ceux           « d'embaucher, parce qu'on a perdu
    vra être finalisé fin mars ainsi que            qui souhaitent défendre un service             des métiers dans tous les domaines
    des « propositions d'actions, notam-            public ferroviaire de qualité » à par-         ». Dans la maintenance, en 2017, la
    ment sur les investissements priori-            ticiper à une grande journée de ma-            moitié des travaux ont été sous-trai-
    taires dans ces grandes gares, propo-           nifestation, le 8 février à Paris. Car,        tés, note Cédric Robert. « Tout cela a
    sées pour fin avril 2018 ». A Patrick           précise le syndicat, « il s'agit d'ouvrir      un coût », affirme-t-il, avant de rap-
    Jeantet, dirigeant de la seconde, le            un véritable débat public ». Le gou-           peler que la réforme de 2014 qui a
    lancement d'un « diagnostic complet             vernement prépare une nouvelle ou-             éclaté la SNCF en trois Epic distincts
    sur l'ensemble des systèmes d'ali-              verture à la concurrence des TER. Or,          : SNCF (Epic de tête), SNCF Réseau,
    mentation électrique, de signalisa-             l'entrée de nouveaux acteurs sur un            SNCF Mobilités, pour soi-disant per-
    tion et sur les postes informatiques            réseau « déjà en difficulté, complexe          mettre une réduction de la dette a eu
    de toutes les grandes gares pari-               et saturé, ne présage pas de futures           comme effet d'accentuer les difficul-
    siennes ( ) ainsi que sur les princi-           améliorations du service », assure             tés en rendant « plus complexes les
    pales gares en région ». Un « enfu-             Cédric Robert.                                 relations entre les différents services
    mage » pour la CGT, qui voit dans                                                              de l'entreprise ». Quant à la dette,
    cette séquence « le nouvel acte d'une           D'autant que la réduction de la masse          celle-ci n'a fait que gonfler et dépasse
    pièce de théâtre du genre vaudeville            salariale et le développement de la            désormais les 40 milliards d'euros.
    ». Car, explique Cédric Robert, res-            sous-traitance vont se poursuivre.             Elle devrait même atteindre 63 mil-
    ponsable de la communication de la              Depuis dix ans, 30 000 postes ont été          liards en 2026, si l'on en croit le
    CGT cheminots, « l'objectif n'est               détruits, précise le syndicaliste. La          contrat de performance pluriannuel
    autre que de créer un environnement             SNCF prévoit d'en supprimer 2 000              signé récemment avec l'état. Un pas-
    propice à la stigmatisation de la               l'an prochain. Les salaires des che-           sif que l'état a promis de reprendre
    SNCF, des cheminots et de leur sta-             minots sont gelés depuis quatre ans.           en échange d'une réforme du statut
    tut, et de pousser encore plus loin             Des « efforts », explique la direction,        des cheminots et surtout d'une re-
    l'ouverture à la concurrence », en at-          qui ont permis une envolée des bé-             mise en cause de leur régime de re-
    tendant le rapport confié à l'ancien            néfices cette année, note les échos.           traite. ■
    patron d'Air France, Jean-Cyril Spi-            S'il est difficile d'avancer des chiffres
    netta. Celui-ci, qui doit être rendu fin        de résultat net à un mois et demi de                            par Clotilde Mathieu
    janvier, a pour mission de définir «            la clôture des comptes, le quotidien

    Parution : Quotidienne                                                       Tous droits réservés L'Humanité 2018
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                                                                     Page 19
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    EXPRESSO

    Rupture conventionnelle collective : les ordonnances en actes chez Pimkie et
    PSA

    N
           ée des ordonnances Pénicaud,            surprise», pointe Marie-Annick Mer-             novembre, la direction souhaite
           la rupture conventionnelle col-         ceur, déléguée CFDT. Du moins en ce             mettre en place un accord sur des
    lective (RCC) semble avoir trouvé son          qui concerne le recours à la RCC. Car           ruptures conventionnelles collec-
    public. A peine son décret d’applica-          pour le reste, nul n’ignorait les me-           tives. Ce dernier fera l’objet d’une
    tion paru, fin décembre, et voilà déjà         naces pesant sur l’emploi. Selon les            première réunion, ce mardi, dans le
    deux entreprises, Pimkie et PSA,               syndicats, celui-ci affiche pour 2017           cadre des négociations sur le «dispo-
    prêtes à se lancer dans ce dispositif          un déficit de 45 millions d’euros à             sitif d’adéquation des emplois et des
    calqué sur le modèle des ruptures              l’international et d’1 million d’euros          compétences». Depuis 2013, il per-
    conventionnelles individuelles. Sa             en France. Des chiffres «proches de la          met, chaque année, à 2 000 salariés
    particularité : il permet à un em-             réalité», reconnaît-on du côté de la            de quitter PSA avec des plans de dé-
    ployeur de se séparer de plusieurs sa-         direction. Lundi, le couperet est donc          parts volontaires. En 2018, ils pour-
    lariés, sans avoir à justifier d’un            tombé : avec la RCC, le groupe veut             raient être entre 1 500 à 2 000 à s’en
    contexte économique défavorable,               se séparer de 208 salariés sur 1 900.           aller dans un cadre élargi intégrant
    mais est conditionné à un accord ma-           En parallèle, 37 magasins vont fer-             la RCC, anticipe-t-on à la CFDT. Si
    joritaire avec les syndicats.                  mer d’ici deux ans. Quatre réunions             le groupe a prévu, dans le cadre des
                                                   sont programmées (dont ce mardi)                accords «nouvel élan de croissance»,
    Au sein de l’enseigne de prêt-à-por-           pour aboutir à un accord d’ici un               1 000 embauches d’ici 2019, FO veut
    ter Pimkie, 208 postes sont concer-            mois. Mais le parcours risque de ne             obtenir près de 1 500 recrutements
    nés, selon les annonces de la direc-           pas être sans obstacles.                        supplémentaires et la CGT s’inquiète
    tion, lundi. Quant au constructeur                                                             de la précarisation.
    automobile, il pourrait viser, selon           Si la situation financière de Pimkie
    les syndicats, plusieurs milliers              est loin d’être au beau fixe, difficile         A lire en intégralité sur Libé.fr. ■
    d’emplois. Des précisions sont atten-          d’en dire autant pour PSA. Avec 10 %
    dues mardi.                                    de croissance visée d’ici à 2018 et le                par Amandine Cailhol et Gur-
                                                   succès de plusieurs de ses modèles,                             van Kristanadjaja
    Chez Pimkie (Mulliez), la nouvelle             le constructeur n’est pas en mauvaise
    est arrivée fin décembre. Une «totale          santé. Pourtant, comme annoncé fin

    Parution : Quotidienne                                                      Tous droits réservés Libération 2018
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mardi 9 janvier 2018
                                                         1422 mots

    ÉCONOMIE FRANÇAISE—ÉCONOMIE

            Les salariés de PSA, Pimkie, groupe Figaro… cobayes de la rupture
                                conventionnelle collective
                     C’est un nouveau sigle auquel il va falloir s’habituer : RCC, pour rupture
                     conventionnelle collective. Progressivement, dans le cadre dela loi travail, ce
                     dispositif va remplacer les actuels plans de départs volontaires (PDV). En ce
                     mois de janvier 2018, plusieurs sociétés sont d’ores et déjà prêtes à l’éprouver.
                     Lundi 8 janvier, la chaîne de prêt-à-porter féminin Pimkie a annoncé sa volon-
                     té d’utiliser cet outil pour accompagner son plan de restructuration, qui pré-
                     voit la suppression de 208 postes.

                     Mardi, la direction de PSA discute avec les syndicats du groupe pour l’inclure
                     dans son dispositif de gestion des emplois et des compétences. « Afin de nous
                     adapter à la nouvelle loi », prévient la direction du constructeur automobile.
                     « Pour préparer un plan social déguisé », critique déjà la CGT. Philippe Martinez,
                     secrétaire général du syndicat, a estimé lundi sur Franceinfo qu’avec une rup-
                     ture conventionnelle collective, « la volonté de la direction de PSA était de trans-
                     former les CDI en précaires ». Comme d’autres grands groupes, Engie a pour sa
                     part inscrit le sujet à son agenda social du premier semestre. « Afin de faire de
                     la pédagogie sur le dispositif encore mal connu », indique le fournisseur d’éner-
                     gie.

                     Si les syndicats n’observent pas encore de raz-de-marée, beaucoup de secteurs
                     en pleine transformation s’y intéressent, comme ceux de la banque et de la
                     presse. Le Figaro a lancé une négociation pour la mise en place d’une rupture
                     conventionnelle collective afin de se séparer de 40 à 50 personnes travaillant
                     dans des fonctions administratives. « C’est un accord à signer avec nos syndicats,
                     explique Marc Feuillée, directeur général du groupeFigaro. Nous avons l’habi-
                     tude de faire les choses de manière consensuelle. »

                     Quel est l’intérêt de ce nouveau dispositif pour les
                     entreprises ?
                     La rupture conventionnelle collective apporte aux entreprises une sécurité ju-
                     ridique. Historiquement, pour faire partir demanière volontaire des collabora-
                     teurs, les sociétés pouvaient lancer un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE),
                     très cadré, ou un plan de départs volontaires autonome. Ces procédures ont
                     été « mis [es] en place par la pratique et sont ajusté [e] s de façon pointilliste
                     par la jurisprudence », rappelait récemment sur Franceinfo Jean-Paul Charlez,
                     le président de l’Association nationale des directeurs de ressources humaines.
                     Un handicap, car elles étaient soumises aux aléas des décisions judiciaires, un
                     plan identique pouvant être adopté ou retoqué selon le tribunal compétent.

                     « L’avantage de la loi travail est de fixer un cadre connu des acteurs à l’avance »,
                     défend l’entourage de Muriel Pénicaud, la ministre du travail. Après négocia-
                     tion avec les syndicats autour des compensations et des accompagnements à
                     mettre en place pour les salariés souhaitant quitter l’entreprise, la rupture col-
                     lective doit être ratifiée dans le cadre d’un accord majoritaire avec les syndi-

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cats (représentant au moins 50 % des salariés) avant d’être validée par les ser-
    vices déconcentrés du ministère du travail, et notamment la direction régio-
    nale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de
    l’emploi (Direccte).

    Cet accord dûment validé sera très difficile à contester par les salariés et les
    syndicats, car il ne requiert aucune justification économique des entreprises.
    « Contrairement au plan de sauvegarde de l’emploi, il n’y a pas de motif écono-
    mique à contester », confirme Charles-Emeric Le Roy, expert en ressources hu-
    maines au cabinet GMBA Baker Tilly. « La décision de la Direccte ne peut être
    remise en causedevant le tribunal administratif que dans un délai de deux mois »,
    ajoute Déborah David, du cabinet d’avocats Jeantet.

    Autres avantages de cette rupture collective pour les sociétés, elle est simple
    et rapide à mettre en place. Les départs ne sont plus soumis au droit du li-
    cenciement économique, car ils résultent d’une rupture scellée par consente-
    ment mutuel, à travers un accord collectif. De même, la politique d’accompa-
    gnement est négociable : la loi n’impose plus à l’entreprise de faire des pro-
    positions de reclassement, des actions de formation ou de soutien à ses em-
    ployés sur le départ. Au lieu d’une procédure longue de six mois minimum,
    voire beaucoup plus, la mise en œuvre d’une rupture conventionnelle collec-
    tive ne devrait pas dépasser quelques mois.

    Enfin, « l’obligation, pour l’employeur, de donner la priorité à ses anciens salariés
    en cas de volonté de réembauche disparaît, tout comme l’impossibilité de recruter
    pendant un an après le plan », relève Cyril Wolmark, enseignant-chercheur à
    l’université Paris-Nanterre. Ce qui rend la gestion des effectifs bien plus fluide
    pour l’employeur.

    Quels rôles joueront les syndicats ?
    Les centrales syndicales sont peu enthousiastes, cependant « leur responsabili-
    té sera essentielle dans le dispositif », juge un praticien des ressources humaines
    d’un grand groupe. Sur le terrain, les premières organisations confrontées à ce
    sujet se positionnent. « Les premiers éléments de la négociation ont été présentés,
    relève un syndicaliste du Figaro. Dans le cadre d’un plan social, les obligations de
    l’employeur sont plus fortes, notamment en ce qui concerne le reclassement et la
    formation. Mais cela n’existe plus, nous allons donc négocier sur ces aspects pour
    obtenir des garanties. »

    Les entreprises ne pourront pas, en effet, faire ce qu’elles veulent. « Les so-
    ciétés ne doivent pas se faire d’illusions, juge un expert. Les syndicats ne laisse-
    ront pas les directions proposer d’importants plans de départ sans aucune justifi-
    cation. » Et d’autres garde-fous existent dans la loi travail. Si les suppressions
    de postes « affectent, par leur ampleur, l’équilibre » du bassin d’emploi, l’entre-
    prise sera tenue « de contribuer à la création d’activités » sur le territoire concer-
    né. De même, une société ne pourra pas viser des salariés en fonction de leur
    âge, par exemple. « Nous serons très vigilants, avec les Direccte, pour bien s’assu-
    rer qu’il n’y aura pas de discrimination [au détriment des personnes proches de
    la soixantaine], certifiait-on à l’automne dans l’entourage de Mme Pénicaud.
    Notre but n’est pas de voir la courbe d’activité des seniors, qui a crû ces dernières
    années, s’infléchir à nouveau. »

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