Pascal Auberson L'âme jusqu'à l'os Musique - 12 novembre à 20h30
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Pascal Auberson L’âme jusqu’à l’os Musique Contact presse: 022 989 34 00 Ushanga Elébé / ushanga.elebe@forum-meyrin.ch www.forum-meyrin.ch Camille Dubois / camille.dubois@forum-meyrin.ch 12 novembre à 20h30
La note d’intention Pascal Auberson revient creuser le sillon Kelomès, en solo cette fois, avec en tête et dans le corps un idéal total : que tous ses membres fonctionnent comme une œuvre de Tinguely, que son être, en osmose avec de multiples machines et instruments, improvise librement des univers sonores illimités, que le public reçoive autant dans sa chair que dans ses tympans une symphonie hypno- tique de collisions sonores, rythmiques et verbales. Assurément phénoménal. Lettre d’Auberson au Théâtre Forum Meyrin « Le besoin de faire jouer l’entier de mon corps correspond à une réponse dansante, en lien direct avec la peau et le son, ce qui exclut d’entrée les boucles préenregistrées, le prémâché déjà mort, le playback sans parfum ! Je suis dans l’obligation de m’investir pleinement dans la matière, pour ne pas séparer les fonctions vitales du résultat musical. Un rapport quasi « mentholistique » à la musique. Mais aussi, dans le même temps, ne pas perdre le contact avec celui ou celle qui t’écoute, car très vite le cordon qui est sensé nous lier les uns aux autres peut se rompre ou se perdre dans les méandres compliqués des logiciels ! Considérer son corps comme un arbre (...). Les deux bras sont les branches qui finissent en étoiles à dix doigts sur le clavier. En ce qui me concerne, cinq doigts sur un pad électronique en forme de main et cinq doigts sur des touches magiques noires et blanches nourries de sons préalablement samplés, de matières détournées, travaillées comme des accidents possibles dont l’enveloppe a été perturbée à dessein pour en faire un autre univers possible, créant des collisions inattendues, engendrant des aiguillages surprenants, influençant des prises de risque en improvisant des si- tuations pas toujours gérables, mais bienvenues dans un contexte live, remettant sans cesse une tension bénéfique vers le chemin libératoire. Les mots devraient être sensibles eux aussi à ces différences de température. Cette démarche rejoint celle du jazz, qui n’est plus aujourd’hui un style de musique, mais bien une conception, une manière de faire de la musique, une attitude face à ce qui pourrait se passer pendant la performance, une notion d’ouverture au monde, une conception politique face à la toute puissance du clonage systématique ! L’importance des accidents dans ce monde spatial et musical de plus en plus figé, obsédé par la répétition métronomique de la pulsation, de la synchronisation virtuelle en oubliant tout simplement l’horloge interne du corps humain d’Homo sapiens dont l’évolution psychologique, extrêmement lente, tranche avec l’exponentielle et effrayante vitesse des avancées technologiques, des ma- chines, des possibles qu’elle génère et du sentiment d’être souvent dépassé par le flux incessant des No Limit d’où, par moment, l’image assez déprimante de voir sur scène des manipulateurs de boutons, surfant sur des algorithmes, la tête dans l’écran de l’ordinateur, oubliant la présence de l’autre, qui auraient, c’est évident, plus leur place dans des laboratoires que sur des scènes de théâtre ! Ouf ! La phrase est longue mais essentielle. Pouvoir à la fois soutenir un groove interprété - c’est-à-dire joué en live - et poser des mots qui racontent, qui donnent une dimension poétique à l’expérience n’est pas si simple. Mon travail actuellement consiste donc à maîtriser en direct tous ces éléments pour atteindre, comme le disait mon maître en batterie Kenny Clark, l’indépendance entre les différents membres, main gauche, main droite, en ajoutant la voix comme un instrument qui relie l’ensemble dans sa fonction poétique, en un mot la liberté !
Lettre d’Auberson au Théâtre Forum Meyrin (suite) Je pense souvent à Jean Tinguely, qui, dans une belle lettre, m’avait fait comprendre que tous ces étranges rouages de couleurs vives étaient intimement liés entre eux. Il m’avait également profondément touché dans sa manière de récupérer de vieux objets oubliés, abandonnés par l’ef- frayante société de consommation pour en faire des miracles de tendresse et de poésie. Je pense notamment à ce petit Christ en plastique ringard à deux balles qu’il faisait tourner sur un petit axe qui lui-même était entraîné par une roue reliée elle aussi par un petit moteur faisant pivoter d’une manière obsessionnelle un crâne de vache fribourgeoise ! C’était avant l’heure du répétitif orga- nisé, conceptuel et tellement pas drôle ! Si je te parle ici de Tinguely et de ses éléments récupérés c’est que je suis persuadé que les sons qui se promènent dans le cyberespace sont dans le même état et qu’il est très possible à l’air de l’électronique d’aller « piocher dans les poubelles » pour les détourner de leurs fonctions premiè- res et d’en faire une création immédiate. Je crois qu’il est possible aujourd’hui de s’amuser, de rire aussi, en un mot de retrouver l’humour dans ce monde « cybernético/musical » qui se prend décidément trop au sérieux. J’ai toujours été fasciné par la forme chanson, astreignante, contraignante au possible (ce qui fait son charme). Plus proche si l’on fait une comparaison avec la littérature d’une nouvelle que d’un roman tout en étant persuadé que cette forme magnifique « enferme », empêche d’autres déve- loppements de se produire. Le mois de novembre 2010 au Théâtre Forum Meyrin sera consacré m’as-tu dit à la thématique de l’homme dans son environnement urbain, l’utopie urbaine, la solitude, la poésie en ville… Des questions que je me pose depuis la nuit des temps. Alors, comme une éponge, je vais tenter d’en faire mon axe principal, ma thématique centrale. Un homme seul face à ses machines, déclenchant de ses seules mains des univers sonores sans fin, qui chante, qui crie, qui s’insurge avec l’instrument le plus intime et le plus proche de l’âme : sa voix ! »
Pascal Auberson Années 1950 Pascal Auberson naît le 21 avril 1952 dans le pays de Vaud, en Suisse Rencontre avec Pervenche, la vache d’Ernest Pahud, qui va déterminer toute la carrière de Pascal Années 1960 Pascal tape sur des tambours. Rencontre avec Kenny Clark Années 1970 Formation classique au Conservatoire de Genève Percussionniste de l’Orchestre de la Suisse Romande Premier Prix de la chanson française à Spa Nombreuses tournées et émissions de télévision Années 1980 Collaboration avec la chorégraphe Diane Decker Premier rôle dans La Belle Hélène avec Anna Prucnal Création d’Ange rebelle Années 1990 Participation à Piano Seven au Cirque d’Hiver de Paris Création de Big Bang et Borderline Spectacle solo Ceux qu’on aime Années 2000 Auteur, compositeur et interprète de la cérémonie d’ouverture de l’exposition na- tionale suisse Expo.02 Création de Work in Progress Création de Kelomès avec Pierre Audétat et Christophe Calpini
Entretien avec Pascal Auberson Maxime Pégatoquet : Qu’est-ce que vous nous proposez dans ce nouveau spectacle ? Pascal Auberson : Je crois que la chose la plus difficile, pour un artiste, c’est de dire ce qu’il va faire. Sans botter en touche, j’ai fait deux solos dans ma vie. Le premier, il y a vingt ans (Anges rebelles) et le second, il y a dix ans (Ceux qu’on aime). Avec celui-ci, j’ai l’impression de composer un triptyque. Au fond, ces solos ont été faits de chansons anciennes, qui ont été modelées avec le temps. Comme disait le grand Miles Davis, « le jazz n’existe pas, c’est une manière d’être face au monde »... J’ai cette même impression face aux mots et à la musique, que tout est tout le temps en devenir. C’est pour ça que j’ai de la peine à parler d’une chose que je dois évidemment cadrer. Mais plus on cadre, plus on devient libre à l’intérieur du cadre. MP : Il s’intitule L’âme jusqu’à l’os : avec un titre comme ça, vous avez trifouillé loin au fond de vous-même ? PA : Sans vouloir trop m’étendre là-dessus, je crois que ma maladie a énormément fait changer mon regard sur le monde. Elle me fait chanter différemment. Et le solo est une chose extraordi- naire, car, même si tout est réglé au millimètre, tout est toujours possible. Depuis qu’on m’a enlevé cet alien du ventre, il me semble qu’on m’a enlevé un bouchon, et que, depuis, cela coule plus facilement. MP : C’est-à-dire ? PA : Il faut qu’on se fasse à l’idée qu’on va mourir. La mort fait partie de la vie. Et je pense que si on ne célèbre pas la mort, on ne peut pas vivre. MP : Pour en revenir au spectacle... PA : Idéalement, j’aimerais avoir dans la tête quarante chansons, quarante matières, et, à un cer- tain moment, quand je sens que c’est le bon moment, les donner aux spectateurs. Actuellement, je travaille beaucoup avec un technicien sur les sons. Les sons constituent des matières, selon moi. Je me sens comme un peintre. J’ai des pinceaux, des couleurs, et pour ce qui est de la toile, j’aimerais qu’elle soit faite avec les gens, le public. MP : Quelle est l’importance des mots dans votre travail ? PA : Je pense qu’avant, quand j’avais vingt ans, j’aurais pu chanter le bottin de téléphone. Pour moi, il fallait que ça swingue, les mots avaient très peu d’importance, ils étaient un prétexte à faire du jazz, de la musique, à se marrer. Si on prend mes premiers disques, il n’y a vraiment pas de quoi publier un recueil. C’était un support. Avec le temps, je fais beaucoup plus attention au sens. Peut-être que ma musique est devenue plus simple aussi. Même si j’ai fait beaucoup de belles choses dans ma « carrière », la chanson continue à m’attirer énormément, car je pense que c’est la plus belle forme du monde. MP : Pour ce spectacle, vous dites vouloir vous présenter comme une machine de Tinguely. Vous pouvez nous en dire plus ? PA : Par exemple, grâce au Pad à main (un instrument permettant d’enregistrer tous les sons dési- rés, du Sacre du Printemps à un riff de guitares ou à une récitation d’une fable de La Fontaine), je peux être une sorte de griot électronique. Mais il ne s’agit pas d’être un petit singe avec des piles Duracell pour dire « regardez comme je fais ». Grâce à cette machine, je peux orchestrer les sons, être comme un chef d’orchestre en direct.
La presse « Il y a quinze ans, il avait créé pour le Conservatoire de Lausanne une œuvre intitulée Icare, des ailes pour la nuit. Les douze nouvelles chansons composées pour Kelomès sont autant d’envols icariens dans un univers sonore stratifié inédit (…). Il a appris à ne plus s’époumoner, à laisser le flux de sa poésie se mêler plus librement aux nouvelles vibrations de ce monde qui l’a repris. Comme si la vie en valait tellement la peine, qu’il fallait non plus la hâter, mais la ralentir, la savou- rer en la décélérant. » Publié sur salem.blog.24heures.ch « Pascal Auberson – artiste suisse romand original au parcours atypique – est un musicien hors norme, fauve de scène, aventurier des continents sonores. Il jongle avec les genres, explore les confins de tous les territoires, improvise, virevolte, rebondit. Dès la fin des années 70, grand prix de la chanson française à Spa en poche, il brûle les plan- ches parisiennes, de La Pizza du Marais avant de faire trembler celles du Théâtre de la Ville et de l’Olympia. Il n’a jamais rien fait comme les autres. C’est justement ce qui fait son charme. Pascal Auberson fait un retour magnifique avec un nouveau spectacle et un album intitulés Kelomès (Quel homme est-ce ?). Auteur-compositeur, interprète-acteur, comédien-danseur et vice-versa, Pascal Auberson a été tout cela. Et l’est encore. Sauf qu’après avoir fait valser étiquettes et casquettes artistiques depuis le mitan des années 70, le caméléon revient intensément à la chanson. Pour ce nouveau projet, le chanteur s’est entouré, pour la composition et les arrangements, des services de Pierre Audétat et de Christophe Calpini, alias Stade. Ces derniers sont reconnus aux confins du hip-hop, du jazz et de la musique électronique. Exigeantes, audacieuses, les chansons se laissent néanmoins apprivoiser. Pascal Auberson y délaisse ses tics d’interprétation grandiloquents, il va directement à l’essentiel et ça lui va très bien. De sa belle voix grave, il parle sur les trames électroniques de Stade. Les très bons musiciens et les trois chanteuses qui l’accompagnent sur scène magnifient ce qu’il convient d’appeler un vrai spectacle. Avec Kelomès, « l’anartiste » se renouvelle comme jamais. Publié sur www.billetreduc.com
Distribution Voix, piano, percussions, guitare, sampleurs Pascal Auberson Son Bernard Amaudruz Lumière Laurent Junod Costume Tania D’ambrodgio Collaboration artistique Diane Decker Crédit photo Mehdi Benkler (couverture) / Claude Dussex
Locations et renseignements Théâtre Forum Meyrin Place des Cinq-Continents 1 1217 Meyrin (GE) Billetterie Du lundi au vendredi de 14h à 18h ou par téléphone au 022 989 34 34 Achat des billets en ligne sur www.forum-meyrin.ch Prix des billets Plein tarif : CHF 46.- / CHF 38.- Prix réduit : CHF 37.- / CHF 30.- Prix étudiant, chômeur, enfant : CHF 22.- / CHF 17.- Autres points de vente Service culturel Migros Stand Info Balexert Migros Nyon-La Combe Partenaire Chéquier culture Les chèques culture sont acceptés à nos guichets Relations presse Responsable : Ushanga Elébé ushanga.elebe@forum-meyrin.ch Assistante : Camille Dubois camille.dubois@forum-meyrin.ch T. 022 989 34 00 (10h-12h et 14h-18h)
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