Petit Chaperon Rouge Divers textes à partir de l'histoire du

La page est créée Myriam Favre
 
CONTINUER À LIRE
Petit Chaperon Rouge Divers textes à partir de l'histoire du
Divers textes à partir de l'histoire du

       Petit Chaperon Rouge

                                          1
Petit Chaperon Rouge Divers textes à partir de l'histoire du
Le petit chaperon rouge, de Perrault

Il était une fois une petite fille de Village, la plus jolie qu’on eût su voir ; sa mère en
était folle, et sa mère-grand plus folle encore. Cette bonne femme lui fit faire un
petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien, que partout on l’appelait le Petit
Chaperon rouge.
Un jour, sa mère, ayant cuit et fait des galettes, lui dit : Va voir comme se porte ta
mère-grand, car on m’a dit qu’elle était malade. Porte-lui une galette et ce petit pot
de beurre. Le Petit Chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère-grand, qui
demeurait dans un autre Village. En passant dans un bois elle rencontra compère le
Loup, qui eut bien envie de la manger ; mais il n’osa, à cause de quelques Bûcherons
qui étaient dans la Forêt. Il lui demanda où elle allait ; la pauvre enfant, qui ne savait
pas qu’il est dangereux de s’arrêter à écouter un Loup, lui dit : Je vais voir ma Mère-
grand, et lui porter une galette, avec un petit pot de beurre, que ma Mère lui envoie.
Demeure-t-elle bien loin ? lui dit le Loup.
Oh ! oui, dit le Petit Chaperon rouge, c’est par-delà le moulin que vous voyez tout là-
bas, à la première maison du Village. Eh bien, dit le Loup, je veux l’aller voir aussi ; je
m’y en vais par ce chemin-ci, et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plus tôt y
sera. Le loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et
la petite fille s’en alla par le chemin le plus long, s’amusant à cueillir des noisettes, à
courir après des papillons, et à faire des bouquets des petites fleurs qu’elle
rencontrait.
Le loup ne fut pas longtemps à arriver à la maison de la Mère-grand ; il heurte : Toc,
toc. Qui est là ?
- C’est votre fille le Petit Chaperon rouge (dit le Loup, en contrefaisant sa voix) qui
vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma Mère vous envoie.
La bonne Mère-grand, qui était dans son lit à cause qu’elle se trouvait un peu mal, lui
cria : Tire la chevillette, la bobinette cherra. Le Loup tira la chevillette et la porte
s’ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme, et la dévora en moins de rien ; car il y avait
plus de trois jours qu’il n’avait mangé. Ensuite il ferma la porte, et s’alla coucher dans
le lit de la Mère-grand, en attendant le Petit Chaperon rouge, qui quelque temps
après vint heurter à la porte.
Toc, toc.
Qui est là ? Le Petit Chaperon rouge, qui entendit la grosse voix du Loup eut peur
d’abord, mais croyant que sa Mère-grand était enrhumée, répondit : C’est votre fille
le Petit Chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que
ma Mère vous envoie. Le Loup lui cria en adoucissant un peu sa voix : Tire la
chevillette, la bobinette cherra. Le Petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la

                                                                                          2
porte s’ouvrit.
Le Loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : Mets la
galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher avec moi. Le Petit
Chaperon rouge se déshabille, et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de
voir comment sa Mère-grand était faite en son déshabillé. Elle lui dit : Ma mère-
grand, que vous avez de grands bras ? C’est pour mieux t’embrasser, ma fille.
   – Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes ?
   – C’est pour mieux courir, mon enfant.
   – Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles ?
   – C’est pour mieux écouter, mon enfant.
   – Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux ?
   – C’est pour mieux voir, mon enfant.
   – Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents.
   – C’est pour te manger. Et en disant ces mots, ce méchant Loup se jeta sur le
       Petit Chaperon rouge, et la mangea.

                                       MORALITÉ

                           On voit ici que de jeunes enfants,
                                 Surtout de jeunes filles
                             Belles, bien faites, et gentilles,
                     Font très mal d’écouter toute sorte de gens,
                          Et que ce n’est pas chose étrange,
                          S’il en est tant que le Loup mange.
                           Je dis le Loup, car tous les Loups
                            Ne sont pas de la même sorte ;
                            Il en est d’une humeur accorte,
                         Sans bruit, sans fiel et sans courroux,
                           Qui privés, complaisants et doux,
                            Suivent les jeunes Demoiselles
                   Jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles ;
                   Mais hélas ! qui ne sait que ces Loups doucereux,
                      De tous les Loups sont les plus dangereux.

                                                                                        3
Little Red Riding Hood retold
                     From the wolf’s point of view

      Once upon a time there was a wolf, and that wolf is me. I got caught in the
biggest pickle of my life. It all started with this little girl and her grandmother. So I
was walking through the village one day and noticed that there was a pig loose and
running around in front of this house. Being the kind wolf that I am, I did not want
the person living at this house to not know that their pig was loose. So I went up to
the door and rang the door bell. An old lady answered the door. Before I could
even get out a word, this old woman began screaming at the top of her lungs. Of
course, this drew everyone's attention over to this old lady's house. So I gently
shoved the old lady into her house and entered the house after her.

      Once we were in the house I thought that I would be able to explain myself to
her, but no! This old lady just kept yelling and yelling. I had never heard such
shrieking in my entire life. I was so scared that someone was going to come over
and get me, thinking that I was hurting this old lady. So acting out of fright I ate the
old lady. I didn't know what else to do. I wasn't hungry at all, but I ate her for the
sake of my own life.

       After I had heard this old lady yell so loud, I had a headache. So I decided that
I would take a little nap. I was off in dream world when all of a sudden I heard a
knock on the door. Being frightened of what to do I did the first thing that came to
my mind. I grabbed the old woman's clothes and stuck them on and then jumped
back into bed. I thought that I could trick whoever was at the door that I was this
old woman. Now that I was prepared, I told the person to come in. To my surprise
the guest was just a little girl. She said, "Hello, grandmother. I have brought you
some custard." I told the little girl thank you and then told her to go away.
However, like most little children this little girl started asking me questions. She
went on and on with things like "what big eyes you have" and "what big ears you
have." I kept trying to think of responses, but I was running out of things to say.
Just like the old woman, the little girl would not quit talking. Finally the little girl
said, "What big teeth you have." Not knowing how to respond to the little girl and
not wanting a yelling session to begin again, I found that the easiest thing to do was
to eat the little girl. I felt terrible, but I think there was no other way.

      After all this mess, my terrible happening turned into a story by the village
folk. Except these people told the story in a way that made me into an evil villain.

                                                                                       4
This story has ruined my life. I can't even show my face in the village anymore and it
ruined my weekly poker game. So I am setting the story straight. I was the victim in
all of this mess.

      The boy put the book back on the shelf. He was very confused. He couldn't
figure out who to believe; the village folk or the wolf. After reading the "Retold
Story of Little Red Riding Hood," the boy put down the book. He wanted to find
another that was just as good as the one he had just seen.

             Retold version of Andrew Lang’s story, by Curtis Johnston

                                                                                     5
Le Petit chaperon rouge, de Grimm (la fin)

Mais comme personne ne répondait, elle s’avança jusqu’au lit et écarta les rideaux.
La grand-mère y était couchée, avec son bonnet qui lui cachait presque toute la
figure, et elle avait l’air si étrange.
- Comme tu as de grandes oreilles, grand-mère !
- C’est pour mieux t’entendre.
- Comme tu as de gros yeux, grand-mère !
- C’est pour mieux te voir, répondit-elle.
- Comme tu as de grandes mains !
- C’est pour mieux te prendre, répondit-elle.
- Oh ! grand-mère, quelle grande bouche et quelles terribles dents tu as !
- C’est pour mieux te manger, dit le loup, qui fit un bond hors du lit et avala le pauvre
Petit Chaperon rouge d’un seul coup.
Sa voracité satisfaite, le loup retourna se coucher dans le lit et s’endormit bientôt,
ronflant de plus en plus fort. Le chasseur, qui passait devant la maison l’entendit et
pensa : “ Qu’a donc la vieille femme à ronfler si fort ? Il faut que tu entres et que tu
voies si elle a quelque chose qui ne va pas. ” Il entra donc et, s’approchant du lit, vit
le loup qui dormait là.
- C’est ici que je te trouve, vieille canaille ! dit le chasseur. Il y a un moment que je te
cherche...
Et il allait épauler son fusil, quand, tout à coup, l’idée lui vint que le loup avait peut-
être mangé la grand-mère et qu’il pouvait être encore temps de la sauver. Il posa
son fusil, prit des ciseaux et se mit à tailler le ventre du loup endormi. Au deuxième
ou au troisième coup de ciseaux, il vit le rouge chaperon qui luisait. Deux ou trois
coups de ciseaux encore, et la fillette sortait du loup en s’écriant :
- Ah ! comme j’ai eu peur ! Comme il faisait noir dans le ventre du loup !
Et bientôt après, sortait aussi la vieille grand-mère, mais c’était à peine si elle pouvait
encore respirer.
Le Petit Chaperon rouge se hâta de chercher de grosses pierres, qu’ils fourrèrent
dans le ventre du loup. Quand celui-ci se réveilla, il voulut bondir, mais les pierres
pesaient si lourd qu’il s’affala et resta mort sur le coup.
Tous les trois étaient bien contents : le chasseur prit la peau du loup et rentra chez
lui ; la grand-mère mangea la galette et but le vin que le Petit Chaperon rouge lui
avait apportés, se retrouvant bientôt à son aise. Mais pour ce qui est du Petit
Chaperon elle se jura : “ Jamais plus de ta vie tu ne quitteras le chemin pour courir
dans les bois, quand ta mère te l’a défendu. ”
On raconte encore qu’une autre fois, quand le Petit Chaperon rouge apportait de

                                                                                           6
nouveau de la galette à sa vieille grand-mère, un autre loup essaya de la distraire et
de la faire sortir du chemin. Mais elle s’en garda bien et continua à marcher tout
droit. Arrivée chez sa grand-mère, elle lui raconta bien vite que le loup était venu à sa
rencontre et qu’il lui avait souhaité le bonjour, mais qu’il l’avait regardée avec des
yeux si méchants :
- Si je n’avais pas été sur la grand-route, il m’aurait dévorée ! ajouta-t’elle.
- Viens, lui dit sa grand-mère, nous allons fermer la porte et bien la cadenasser pour
qu’il ne puisse pas entrer ici.
Peu après, le loup frappait à la porte et criait :
- Ouvre-moi, grand-mère ! c’est moi, le Petit Chaperon rouge, qui t’apporte des
gâteaux !
Mais les deux gardèrent le silence et n’ouvrirent point la porte. Tête-Grise fit alors
plusieurs fois le tour de la maison à pas feutrés, et, pour finir, il sauta sur le toit,
décidé à attendre jusqu’au soir, quand le Petit Chaperon rouge sortirait, pour
profiter de l’obscurité et l’engloutir. Mais la grand-mère se douta bien de ses
intentions.
- Prends le seau, mon enfant, dit-elle au Petit Chaperon rouge ; j’ai fait cuire des
saucisses hier, et tu vas porter l’eau de cuisson dans la grande auge de pierre qui est
devant l’entrée de la maison.
Le Petit Chaperon rouge en porta tant et tant de seaux que, pour finir, l’auge était
pleine. Alors la bonne odeur de la saucisse vint caresser les narines du loup jusque
sur le toit. Il se pencha si bien en tendant le cou, qu’à la fin il glissa et ne put plus se
retenir. Il glissa du toit et tomba droit dans l’auge de pierre où il se noya.
Allègrement, le Petit Chaperon rouge regagna sa maison, et personne ne lui fit le
moindre mal.

                                                                                           7
Le petit chaperon bleu marine, de Dumas et Moissard

Personne n’ignore, bien sûr, l’histoire du Petit Chaperon Rouge. Mais connaît-on
celle du Petit Chaperon Bleu Marine ?
Il faut savoir que le célèbre Chaperon Rouge n’a pas éternellement continué d’être «
petit » mais que cette sympathique fillette, après ses démêlés avec le Méchant Loup,
a pas mal grandi et est devenue une belle jeune femme qui s’est mariée et a eu un
enfant (une fille nommée Françoise) : puis qu’elle s’est trouvée elle-même grand-
mère quand cette Françoise à son tour s’est mariée (ainsi va l’existence) ; et qu’elle
vit encore, aujourd’hui, à Paris dans le XIIIème arrondissement, au rez-dechaussée
d’un immeuble situé dans une rue sombre. C’est une gentille vieille dame qui habite
seule et qui ne fait plus parler d’elle, mais qui a encore beaucoup d’années à vivre,
car elle se porte bien. Et elle est très heureuse, partageant son temps entre le tricot
devant sa fenêtre, la lecture des magazines et la causette avec les autres vieilles
dames du quartier à qui elle donne des détails introuvables dans les livres sur sa
célèbre aventure du temps jadis.
Mais voici une autre aventure qui vient de lui arriver tout dernièrement, par la faute
de sa petite-fille, Lorette, qu’on surmonte « Le Petit Chaperon Bleu Marine » à la fois
en l’honneur de sa grand-mère et à cause d’un duffle-coat de cette couleur acheté
en solde aux Galeries Lafayette et que sa maman (Françoise) l’oblige à mettre à
chaque fois qu’elle sort, pour qu’elle n’aille pas attraper froid.
Il y a quelques mois, donc, la maman de Lorette lui a demandé d’aller porter un
paquet de pelotes de laines chez sa grand-mère (l’ex-Chaperon Rouge) à ce rez-de-
chaussée du XIIIème arrondissement à l’autre bout de Paris.
Sa mère la prévint d’être prudente en traversant, d’être polie avec sa grand-mère et
de ne parler à personne.
Elle partit donc et traîna en chemin ; le Petit Chaperon Bleu Marine ! Elle acheta son
magazine préféré, s’assit au bord d’un lac…
Bref, au bout de vingt minutes, la rue devint sombre mais Lorette était plongée dans
son magazine lorsque, soudain, elle se cogna à un homme (âgé de 25 ans environ)
qui fumait une cigarette.
« Oh ! Pardon monsieur !
- Euh… ce n’est rien !... Mais que fais-tu seule, ma petite ?
- Je ne suis pas petite ! J’ai 10 ans ! répliqua le Petit Chaperon Bleu Marine.
- Et… s’il t’arrivait quelque chose, tu aurais de quoi appeler quelqu’un ? Demanda
l’inconnu.
- Ma maman ne veut pas m’acheter de portable ! C’est injuste !
- Moi je peux t’en offrir un ! En échange que l’on fasse une course jusqu’à… la Tour

                                                                                      8
Eiffel, tiens ! s’écria l’homme à la cigarette. »
Lorette lui expliqua que c’était juste où elle allait, chez sa grand-mère.
Alors, il passa par la rue aux chênes et elle la rue aux grands pommiers. Je ne l’ai
peut-être pas dit, mais Lorette était très gourmande ! Elle traîna (encore une fois) en
cueillant des belles pommes et les mit dans son sac IKEA, au côté des pelotes de
laines.
Elle dansait au milieu des feuilles d’automne et passa à côté de la Tour Eiffel, ne
songeant ni au kidnappeur (car c’en était un !) ni à son futur portable.
A quelques mètres du 7Oème rue des pipelettes devant un passage piétons, elle
voulût traverser quand une voiture la frôla à un poil près qu’elle aurait pu se faire
renverser ! A la suite de ceci, ses pommes tombèrent et elle dut les ramasser. Le
jeune homme, qui l’avait guettée, sachant qu’elle allait abandonner (il était très
fort), entra le premier dans la maison de la grand-mère de Lorette de la manière
suivante :
« Toc toc ! fit l’inconnu avec son poing.
- Qui est là ? demanda la grand-mère. Je suis au lit !
- C’est ta petite fille Lorette, grand-mère ! prononça-t-il en déguisant sa voix. Je
t’apporte un paquet de pelotes de laines comme tu aimes tant ça ! dit-il sans savoir
vraiment si elle aimait cela.
- Ah ! Bon, et bien prends la clé qui est sous le paillasson, tourne-la, et la porte
s’ouvrira. » Il le fit donc, entra et sauta sur la grand-mère ! Il la ficela avec du fil de
laine qui traînait par là (sa maison en était remplie) et la mit sous le lit.
« Toc toc ! fit le petit poing de Lorette, à son tour.
- Entre, entre ma petite, dit-il en déguisant sa voix une nouvelle fois. La porte est
ouverte !
- Je me demande comment elle a su que c’était moi, dit Lorette dans sa barbe.
D’habitude elle ne reçoit jamais personne. »
Elle posa son sac sur la table de la cuisine, prit une chaise et s’assit à côté du lit de sa
grand-mère (elle croyait que c’était elle car l’inconnu enfila vite une chemise de nuit,
mit les lunettes de la grand-mère et se coucha dans le lit avant que Lorette entre).
« Grand-mère ! Quelle odeur dans ta maison ! cria le Petit Chaperon Bleu Marine,
impoliment.
- C’est juste ma cigar… euh ! J’ai juste oublié de tirer la chasse d’eau ! Ah Ah ! rigola
l’ex-Chaperon Rouge (enfin, le jeune homme).
- Grand-mère ! Comme tes mains sont poilues ! observa Lorette.
- L’épilation ! Tu sais ce que c’est ! Ah Ah ! Non, tu es trop petite, marmonna
l’inconnu.
- Grand-mère ! Comme tu… »
Mais le Petit Chaperon Bleu Marine n’eut pas le temps de terminer que le matelas du
lit commença à se soulever un peu ! Ce qui souleva donc aussi l’homme déguisé !

                                                                                           9
C’était bien sûr la VRAIE grand-mère qui avait soulevé le matelas car… elle entendit
bien ce qui se passa et se dit qu’elle avait déjà vécu un petit peu la même chose… et
elle savait que ça allait mal finir ! Elle avait un foulard sur la bouche et gémit de
toutes ses forces, et non en vain ! Quatre oreilles étonnées l’entendirent et quatre
yeux grands ouverts se regardèrent. Vite ! Lorette se baissa pour regarder ce qu’il y
avait sous le lit mais n’eut pas le temps car l’homme l’attrapa, la ficela à son tour et
la jeta dans une armoire. A peine l’eut-il fait qu’on toqua à la porte.
« Ouais ? grommela l’homme, encore déguisé.
- Euh… Madame l’ex Chaperon Rouge ? demanda le facteur.
- Oups ! Oui oui ! C’est moi ! fit l’homme en déguisant sa voix, pour se rattraper.
- Ah ! Oui, c’est pour dire qu’il y a une nouvelle cassette sur votre histoire. Gratuite,
bien sûr ! » Bong ! Bong ! fit l’armoire dans la maison.
« Le chat ! Quel excité ! »
Le facteur, ne sachant rien, sentit une odeur bizarre. La cigarette ! Et comme
Lorette, il vit les poils de l’homme.
« Bon, et bien, voilà la cassette. Au revoir et bonne journée !
-Bon vent ! Euh… au revoir ! Hi Hi ! se rattrapa une seconde fois la fausse grand-
mère. »
Quand la porte fut fermée, le facteur appela la police avec son portable et
heureusement, elle ne prit que dix secondes pour venir. Ils attrapèrent le
kidnappeur.
« Il y a quelqu’un ? cria le sergent chef.
-Humm ! Mmh ! gémirent deux voix venant du lit et de l’armoire. »
Deux adjudants allèrent voir, l’un ouvrit l’armoire, prit le Petit Chaperon Bleu Marine,
l’autre tira délicatement la grand-mère hors du lit. On défit leurs liens et elles se
serrèrent dans les bras.
« Oh ! Grand-mère ! pleura lorette. J’ai eu si peur ! Je n’écouterai plus jamais les
inconnus ! C’est juré !
- Même pour un portable ? grommela le kidnappeur qui entrait dans la voiture de
police.
- Pfff ! fit Lorette en tournant la tête. Je t’ai apporté un paquet de pelotes de laines !
Dit-elle à sa grand-mère.
- Je sais, le loup… Euh ! L’homme me l’avait déjà dit ! »
Après cette aventure, Lorette fut raccompagnée chez elle par la police et
maintenant, tout le monde à Paris connaît l’histoire de Lorette qui, elle aussi a eu
une fille et l’enverra un jour chez sa grand-mère Françoise.

                                                                                        10
Conte défait, où il n’y a plus de grands-pères
                         Gianni Rodari

- Il était une fois une petite fille qui s’appelait Le Petit Chaperon Jaune…
- Non, Rouge !
- Ah oui, Le Petit Chaperon Rouge. Sa maman l’appela et lui dit : « Ecoute, Petit
Chaperon Vert… »
- Mais non, Rouge !
- Ah oui, Rouge. Donc, sa maman lui dit : « Va porter à la tante Ursule cette épluchure
de pomme de terre… »
- Non ! Elle lui dit : « Va porter cette galette à ta grand-mère. »
- C’est vrai. Alors la petite fille s’en alla dans le bois et rencontra une girafe…
- Quelle salade !... Elle rencontra un loup, pas une girafe !
- D’accord. Le loup lui demanda : « Combien ça fait six fois huit ? »
- Pas du tout ! Le loup lui demanda : « Où vas-tu ? »
- Tu as raison. Le Petit Chaperon Noir répondit…
- Rouge ! Rouge ! Le Petit Chaperon Rouge !
- Bon. Elle répondit : « Je vais au marché acheter de la sauce tomate. »
- Jamais de la vie !... : « Je vais chez ma grand-mère qui est malade, mais j’ai perdu
mon chemin.»
- C’est juste. Alors le cheval lui dit…
- Quel cheval ? C’était un loup !
- Bien sûr. Donc il lui dit : « Prends l’autobus, descends place de la Cathédrale, tourne
à droite : tu trouveras trois marches d’escalier et un sou par terre. Ne t’occupe pas
des marches d’escalier, ramasse le sou et achète-toi un chewing-gum… »
- Grand-père, tu ne sais vraiment pas raconter les histoires, tu t’embrouilles tout le
temps !... Tant pis, ça ne fait rien, achète-moi quand même le chewing-gum !
- Parfait. Tiens, voilà un sou.
Et le grand-père se remit à lire son journal.

                                                                                       11
The True Story of

                  Little Red Riding Hood written story

This is the true story of Little Red Riding Hood and the Big Bad Wolf.

Once upon a time there was a little girl called Little Red Riding Hood who lived at the
edge of the forest. She always wore red. Red cloaks, red dresses and red shoes. She
wouldn’t wear any other colour.

Living nearby was a Big Bad Wolf. It was lonely being a big bad wolf. People were
always running away from him. He only had two real friends.

Little Red Riding Hood didn’t like being told what to do. When her Mum asked her to
take a basket of food to her Granny, she said: ‘Do I have to?’ But she went anyway.
As Little Red Riding Hood trudged through the forest she could smell the delicious
food that Mum had put in the basket. ‘This food smells nice,’ she thought.

Eventually she couldn’t resist the temptation. When she reached the clearing Little
Red Riding Hood stopped and opened the basket. ‘These are nice,’ she said as bit
into the first cake. After eating several cakes she fell fast asleep.

Meanwhile the wolf was watching Little Red Riding Hood. He saw the note that
Little Red Riding Hood’s Mum had written for Granny and decided to take action.
Wolves can run faster than little girls, especially when little girls are full of cake. So
Big Bad Wolf picked up the basket and raced off to Granny’s house.

When Wolf arrived at Granny’s house he listened carefully to find out if she was on
her own. Had Little Red Riding Hood arrived before him? He knocked on the door
and called out: ‘Hello Granny! It’s me: Big Bad Wolf!’

Granny had just made a fresh pot of tea and put out the Wolf’s favourite biscuits.
‘Some tea, dearie?’ she asked. ‘Would you like a biscuit, too?’ They sat down
together and he told her all about Little Red Riding Hood and the basket of food.

Just as he had finished telling the story, who should burst in but Little Red Riding

                                                                                             12
Hood! Granny was angry that Little Red Riding Hood had eaten all the cakes that her
Mum had made. ‘What a big appetite you must have,’ scolded Granny. Then Little
Red Riding Hood didn’t like being found out and said crossly: ‘So what, you’ve got
very big teeth and a big nose!’

When he heard this the Wolf was horrified. ‘Don’t be rude to Granny!’ he exclaimed.
Just then the Woodcutter called by to check Granny was well. He had overheard
what Little Red Riding Hood had said.
He was shocked and said: ‘How rude you’ve been!’
The Wolf agreed. ‘Yes, she has!’
Little Red Riding Hood ran out, slamming the door behind her.
It was cold and dark outside. Little Red Riding Hood peered longingly through the
window. She was sorry for how she had behaved.

Granny saw how sad Little Red Riding Hood looked and brought her back inside.
They shared the cakes and the Wolf now had three friends.

And … they all lived happily ever after.

                                                                                  13
Le petit chaperon vert, de Cami

PREMIER ACTE

Coïncidences tragiques.
La scène représente l'intérieur d'une maison
LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT. Nous habitons la maison où logeait autrefois le
célèbre Petit Chaperon rouge, qui fut mangé par le loup.
LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT. Etrange coïncidence: notre ravissante Petite
fille porte avec tant de grâce un petit chapeau vert qu'on l'appelle partout: le Petit
Chaperon vert.
LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT. Coïncidence plus extraordinaire encore: la
mère-grand de notre petite fille demeure au village voisin, comme jadis celle du Petit
Chaperon rouge, et pour aller chez elle, il faut traverser la forêt prochaine.
LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT. - Ne dit-on pas aussi que le fameux loup qui
dévora le Petit Chaperon rouge et sa grand-mère rôde toujours dans la forêt ?
LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT. Oui, toutes ces coïncidences sont
particulièrement troublantes.
LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT. D'autant plus troublantes qu'aujourd'hui
même j'ai fait cuire des galettes et...
LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT, pâlissant. - Des galettes! C'est affreux! Ah ! Je
devine la suite! Tu vas envoyer notre fille le Petit Chaperon vert porter à sa mère-
grand une galette ?
LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT. Oui, une galette et un petit pot de beurre.
LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT. - Un petit pot de beurre ! C'est horrible ! Ce
sont là d'extraordinaires et tragiques coïncidences ! Mais, chut ! voici le Petit
Chaperon vert qui revient de l'école.
LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT, au Petit Chaperon vert. - Va voir comment se
porte ta mère-grand. Porte-lui cette galette et ce petit pot de beurre.
LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT, joyeusement. - Tiens, comme le Petit Chaperon
rouge !
LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT, avec anxiété. - Comme le Petit Chaperon
rouge! Oh ! mon coeur est rempli de sombres pressentiments. Dois-je la laisser
partir ?
LE PETIT CHAPERON VERT. - Ne craignez rien, chers parents. Le Petit Chaperon vert
est plus rusé que le Petit Chaperon rouge. Si par hasard je trouve le loup dans le lit
de mère-grand, il ne pourra pas me dévorer. J'ai une idée. (Elle part.)

                                                                                    14
DEUXIEME ACTE

La ruse du Petit Chaperon vert.
La scène représente l'intérieur de la maison de la mère-grand.
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, couché dans le lit. – Dès
que j'ai aperçu le Petit Chaperon vert se diriger vers maison de sa mère-grand, j'ai
opéré de la même manière qu'autrefois pour le Petit Chaperon rouge. Je suis arrivé
le premier chez la mère-grand. J'ai dévoré rapidement cette vieille dame, j'ai pris sa
place dans le lit et j'attends le Petit Chaperon vert, il ne vas pas tarder à heurter à la
porte.
LE PETIT CHAPERON VERT, frappant à la porte. - C'est votre fille le Petit Chaperon
vert qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre.
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, adoucissant sa voix. -
Tirez la chevillette et la bobinette cherra. (Le Petit Chaperon vert entre.) - Mets la
galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher auprès de moi.
LE PETIT CHAPERON VERT, à part. - Ciel ! C'est le loup! Je reconnais la même phrase
qu'il prononça jadis pour attirer le Petit Chaperon rouge dans le lit. Le misérable est
en train de digérer mère-grand, mais grâce à mon idée, il lui sera impossible de me
dévorer.
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. -Eh bien, viens-tu te
coucher, mon enfant?
LE PETIT CHAPERON VERT, se couchant près du loup. - Me voilà! Oh! mère-grand, que
vous avez de grands bras ?
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - C'est pour mieux
t'embrasser, mon enfant.
LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grandes jambes!
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - C'est pour mieux courir,
mon enfant.
LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grandes oreilles !
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - C'est pour mieux
t'écouter, mon enfant.
LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grands yeux !
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - C'est pour mieux te
voir, mon enfant! (A part.) Apprêtons-nous !
LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grands bras!
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, interloqué. - Mais tu l'as
déjà dit, mon enfant.
LE PETIT CHAPERON VERT, continuant. -Mère-grand, que vous avez de grandes
jambes,
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - Mais tu répètes

                                                                                       15
toujours la même chose ! Voyons, il y a autre chose à demander, par exemple
(Insinuant.) : mère-grand, que vous avez de grandes...
LE PETIT CHAPERON VERT, de grandes oreilles !
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - Mais non, de grandes...
de grandes... (Très insinuant.) ça commence par un d.
LE PETIT CHAPERON VERT. -... de grandes jambes!
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, sautant du lit. – Enfer et
damnation ! ! ! Ce Petit Chaperon vert se joue de moi ! Cette rusée petite fille
s'obstine à ne pas dire : « Mère-grand, que vous avez de grandes dents! » Alors,
naturellement, je ne peux pas sauter sur elle et lui répondre : « C'est pour te manger!
» (Avec un soupir de regret.) Ah ! où sont les enfants naïfs et faciles à dévorer
d'autrefois ? (Il sort, furieux.)

RIDEAU

                                                                                     16
Romain Gallo vient de s'installer en tant que détective privé. Sa première cliente
prétend que son mari, Isidore Leloup, n'est pas le monstrueux assassin de la petite
Chaperon-Rouge et de la Mère-Grand. Elle supplie Romain Gallo de reprendre
l'enquête, pour prouver son innocence.

Elle entra à pas menus, referma la porte avec beaucoup de soin et s'assit sur le
rebord de la chaise, en face de moi.
Une femme bien élevée. Sous le chapeau à voilette noire, deux yeux me
dévisagèrent intensément. Je retirai mes pieds de la pile de dossiers, posai mes deux
mains à plat sur le bureau et lui souris d’un air intelligent. C’était ce que je pouvais
faire de plus performant.
- Il faut que vous m’aidiez à réparer une terrible erreur judiciaire. Son odeur était
forte, mais j'avais connu pire.
 - Je suis tout ouïe, chère madame.
 Classieux1, Gallo. Manquait juste un œillet à la
 boutonnière.
 D'une main fébrile, elle sortit une photographie de
 son sac à main et la posa devant moi.
 - Mon mari est innocent, monsieur Gallo.
 Elle se moucha bruyamment. Ce parfum, bon sang...
 Tout en la Fixant d’un regard impassible, je saisis la
 photo, la soupesai, sortis une énorme loupe de mon
 tiroir et posai un œil d'esthète2 sur le cliché.Pro,
 Gallo.
 C'était le portrait d'un homme encore jeune, aux
 sourcils broussailleux, à la mâchoire anguleuse.
 Un dur de dur. Il y eut un flash dans ma tête, Isidore
 Leloup ! Le tueur cannibale ! Le monstrueux assassin
de la petite Chaperon-Rouge et de sa Mère-Grand !

1.Avec de la classe, de la distinction.
2.Habitué à apprécier la beauté et la qualité, ici d’une photo.

                                                                                      17
J’avais peu suivi l’affaire, à l’époque. Elle avait pourtant fait beaucoup de bruit. Pas
mal de canards3 s’étaient intéressés de près au procès, et l’annonce du verdict s’était
étalée à la une de tous les quotidiens4.
Cette fillette et sa grand-mère, liquidées5 par ce fou furieux, et mangées morceau
par morc... Beuark ! Quelle épouvantable histoire. Et c’est ce type que...
- Il est innocent, je vous le jure ! Elle pleurait silencieusement derrière son mouchoir.
- Mais l’affaire a été jugée, madame. Et votre mari condamné à perpète 6.
Elle bondit et posa avec frénésie sa main sur mon bras.
Une main aux ongles démesurément longs.
- Reprenez l’enquête ! Je vous en prie !
- Je me dégageai et contemplai, ahuri, mon veston lacéré.
- Calmez-vous, chère madame Leloup.
Je fis quelques pas vers la fenêtre. Son parfum était irrespirable. J'ouvris le battant
et humai à plein nez l’air frais de décembre. Divin.
- Qu'est-ce qui vous fait croire qu'il est innocent ?
Elle se recroquevilla sur sa chaise. Je la crus prête à sauter de nouveau sur moi et
m’adossai à la balustrade, le front soudain inondé de sueur.
- Mon mari est végétarien, monsieur Gallo.
Je retins à grand-peine un rire nerveux. Que voulez-vous, je n’avais pas encore le
flegme7 compassé8 des grands privés d'élite9.
- Mais pourquoi diable ne pas l'avoir dit au procès ?
Elle baissa la tête.
- Jamais mon mari ne l'aurait permis. Un boucher a une réputation à tenir.
- Mais ça l’aurait sans doute sauvé.
- Les Leloup sont bouchers depuis cinq générations. Vous ne pouvez pas
comprendre...
Elle sanglotait. Je fermai doucement la fenêtre et allai poser, malgré ma répulsion,
une main apaisante sur son épaule parfumée.
- Comptez sur moi, chère madame. S’il est vraiment innocent, je sauverai votre mari.
Elle plongea ses yeux dans les miens. Je crus défaillir. Elle m’avait saisi la main et la
broyait méthodiquement.

3. Terme familier pour désigner les journaux.
4. Journal qui paraît chaque jour.
5. Tuées.
6. À perpétuité, emprisonné à vie.
7.Calme, sang-froid.
8. Avoir l’air digne, guindé, affecté,
9. Les meilleurs détectives

                                                                                       18
- Merci, monsieur Gallo. Merci.
Je bafouillai un vague « y a pas de quoi » en reprenant mes cinq doigts
écrabouillés. La vache ! Elle sortit de son sac en croco une liasse de billets
qu’elle déposa sur mon bureau.
Avant même que je lui dise que c’était trop, chère madame, que je ne prenais
que trois cents francs 1 0 par jour plus les frais, elle était déjà partie, trottinant
vers la porte en laissant derrière elle des effluves 1 1 d'enfer.
J’allais dépenser une fortune en pchit pchit pour désinfecter la pièce, les gars.
Mais la liasse contenait des billets de cent. De quoi acheter trois tonnes de
déodorant pistache-chocolat. Sans cornet.
Je passai un après-midi entier à dépouiller les archives du journal local. Il y
avait de quoi faire. Le Clairon de L'Ouest s’était apparemment passionné pour
l’affaire Chaperon-Rouge.
L’enquête avait été menée tambour battant par le commissaire Charles
Perrault, « un vieux policier chevronné 1 2 à qui on ne la fait pas », disait Le
Clairon.
Le témoignage le plus accablant pour Leloup était celui d'un bûcheron. Alerté
par les cris de la Mère-Grand, il avait découvert le boucher vautré dans le lit
dévasté de Mère-Grand. Une horreur rien qu'à le dire. En un clin d’œil, le
bûcheron s’était rendu maître du tueur, repu par son abominable festin.
Henri Cognet (c’était le nom de l’homme des bois) avait une excellente
réputation et sa déposition avait été fatale au cannibale. Le jury suivit le
réquisitoire 1 3 de l’avocat général et condamna Leloup à perpète, malgré les
hurlements de l’accusé qui criait à la machination et à son innocence.

                                     Gérard Moncomble, « Une galette de trop » ,
                                              Romain Gallo contre Charles Perrault,
                                                                © Éditions Milan

10. Quarante-cinq euros.
11. Odeurs.
12. Expérimenté.
13. Le discours d'accusation.

                                                                                    19
Des textes pour étudier sous différents angles ce conte
merveilleux...

                                     Année scolaire 2012-2013

                                                    Nicolas
                                                    RENAUD
                                                    Lynda
                                                    HAMZAOUI

                                                                20
Vous pouvez aussi lire