Netflix boucle l'année 2018 avec près de 150 millions d'abonnés au compteur - Insight NPA

 
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Netflix boucle l'année 2018 avec près de 150 millions d'abonnés au compteur - Insight NPA
Netflix boucle l’année 2018 avec près de 150
millions d’abonnés au compteur

Les derniers chiffres publiés par Netflix font état de performances annuelles
solides avec l’ajout de 31 millions d’abonnés et l’atteinte de résultats record. Une
dynamique de croissance soutenue que la firme de Los Gatos entend bien
poursuivre en continuant à investir massivement dans les contenus et en jouant
sur le prix d’accès à ses abonnements.

Le leader mondial du streaming a annoncé le recrutement de 11,4 millions d’abonnés au
dernier trimestre 2018, dont 8,8 millions de souscripteurs payants. Un chiffre légèrement
au-dessus des 7,6 millions de nouveaux clients payants initialement attendus par Netflix et
par Wall Street. Son parc de clients à travers le globe s’élève dorénavant à 148 millions
(+26% en un an) dont 139 M d’abonnés payants.

L’international – qui a vu l’ajout de 25 M de clients en un an et génère désormais l’essentiel
de la croissance de la firme de Los Gatos – compte 88 M d’abonnés fin 2018 (+40% par
rapport à 2017). Avec 5,8 M d’abonnés supplémentaires, le marché domestique enregistre
quant à lui son niveau de recrutement le plus haut depuis 2013 (+6,3 M de clients cette
année-là). Sans surprise, cette dynamique de croissance devrait être maintenue en 2019.
Sur les trois premiers mois de l’année, la plateforme américaine prévoit l’ajout de près de 9
millions d’abonnés payants et le franchissement de la barre des 150 M de clients au niveau
mondial.

   Évolution de la base d’abonnés streaming de Netflix[1] / en millions d’abonnés

                         Source : NPA Conseil sur données Netflix

Côté revenus, la firme de Reed Hastings publie un chiffre d’affaires record sur un trimestre
à 4,2 milliards de dollars, qui permet à Netflix de signer sa meilleure performance sur une
année complète : 15,8 Mds$ de recettes, soit une hausse de 35% en un an. En dépit de
coûts de développement toujours plus conséquents (entre frais marketing[2] et
alimentation du catalogue en contenus), le service de SVoD voit son bénéfice net multiplié
par plus de deux par rapport à 2017 à 1,2 milliard de dollars.

Ces résultats solides ont néanmoins été mal accueillis par Wall Street et Netflix a vu son
titre baisser de 4% après publication. En cause, un chiffre d’affaires trimestriel inférieur
d’une vingtaine de millions d’euros aux attentes du marché. Plus préoccupant, le coût de
recrutement par nouvel abonné a bondi en 2018 : en tout juste un an, ce coût est passé de
54 à 77$ tous territoires confondus. L’explosion des frais marketing – inhérents à la
promotion du service et de ses productions originales dans les 190 pays où Netflix est
aujourd’hui disponible – a pour conséquence directe de faire grimper le coût d’acquisition
des nouveaux souscripteurs. Il est aujourd’hui de 54$ à l’international (+15$ en un an) et
de 177$ aux États-Unis (contre 104$ un an auparavant). Marché historique de Netflix, les
États-Unis n’en restent pas moins un territoire où le géant du streaming se doit d’investir
massivement pour fidéliser sa base et conquérir les foyers les plus réfractaires. Sur
l’ensemble de l’année 2018, les dépenses marketing de la plateforme y ont été
pratiquement équivalentes à celles réalisées à l’international : 1 Md$ aux États-Unis contre
1,3 Md$.

                      Évolution des revenus streaming de Netflix

                         Source : NPA Conseil sur données Netflix

Le taux d’abonnés américains se rapprochant de son plein chaque trimestre qui passe,
Netflix a récemment pris la décision d’activer un autre levier de croissance, celui des prix
d’accès à ses trois formules d’abonnement. L’offre Essentiel (1 écran, résolution SD)
augmente ainsi de 1$, passant de 7,99 à 8,99$ par mois, les formules Standard (2 écrans,
résolution HD) et Premium (4 écrans, résolution UHD) subissent quant à elles une hausse
tarifaire de 2$ pour s’établir respectivement à 12,99$ et 15,99$ par mois. Une
augmentation qui concerne une quarantaine de pays d’Amérique Latine et des Caraïbes et
surtout le marché domestique de Netflix[3]. Il s’agit de la quatrième hausse tarifaire sur le
sol américain (la dernière étant survenue fin 2017) depuis le lancement du service de
streaming en 2007. C’est la première fois néanmoins que cette augmentation touche
l’ensemble de la base d’abonnés de la plateforme puisque les fois précédentes le forfait
d’entrée de gamme (Essentiel) avait toujours été épargné et que certaines de ces hausses
ne s’appliquaient qu’aux nouveaux souscripteurs.

Un pari qui pourrait s’avérait risqué mais Netflix se montre confiant quant à la fidélité de
ses abonnés, récompensés par l’ajout régulier de nouveaux contenus et d’options de
streaming (téléchargement pour un visionnage hors ligne, intégration des formats HD puis
UHD, augmentation du nombre de connexions simultanées à un même compte…)
permettant d’enrichir globalement l’expérience d’utilisation du service. Quant à la question
de la concurrence, l’abonnement le plus populaire de Netflix – à savoir la formule Standard
dorénavant à 12,99$ par mois – reste en ligne avec les offres des principaux acteurs
présents sur le marché américain : HBO Now à 14,99$ par mois, Amazon Prime à 12,99$ et
Hulu à 11,99$ dans sa version sans publicités (7,99$ avec).

Nouvelle grille tarifaire de Netflix aux États-Unis, Caraïbes et en Amérique Latine

Cette nouvelle tarification devrait permettre de faire grimper les profits de Netflix aux
États-Unis, son marché le plus mature, et d’aider au financement de la dette accumulée ces
dernières années pour investir massivement dans les contenus[4] et conserver son avance
sur la concurrence. L’enjeu pour Netflix est de maintenir un niveau d’acquisitions et de
productions élevé tout en parvenant à accroître rapidement son chiffre d’affaires (deux
leviers principaux donc, le recrutement d’abonnés et les hausses tarifaires) afin de
compenser l’augmentation des coûts de développement et faire progresser la marge
opérationnelle (à 10% en 2018 et attendue à 13% en 2019).

[1] Au quatrième trimestre 2018, Netflix a fait évoluer le contenu de ses publications
financières, notamment le périmètre sur lequel il communique en termes d’abonnés. La
firme de Reed Hastings raisonne désormais en nombre d’abonnés payants. Les abonnés
gratuits (offres promotionnelles et mois d’essai gratuit) apparaissent toujours séparément
dans ses publications mais ne sont plus mis en avant dans sa lettre trimestrielle à
destination des actionnaires. NPA tient compte de ces évolutions dans la présente analyse
mais choisit de rester sur un périmètre incluant les abonnés gratuits afin de maintenir une
cohérence avec l’historique de données dont le cabinet dispose.

[2] Les frais marketing de Netflix sont en augmentation de 65% en 2018 à 2,4 Mds$.

[3] La hausse tarifaire est effective pour les nouveaux clients et interviendra dans les trois
mois à venir pour les abonnés actuels.

[4] 10,4 milliards de dollars de dette à long terme fin 2018 selon Variety (contre 6,5 Mds$
un an plus tôt).

LaLiga 1|2|3 diffusée en direct et
gratuitement sur YouTube

La ligue de football espagnole a conclu un accord avec YouTube pour diffuser dans
plus de 150 pays les rencontres de deuxième division de son championnat. Une
vitrine exceptionnelle pour promouvoir le football espagnol à travers la planète et
une acquisition supplémentaire pour un des géants du numérique.

Opération séduction pour la ligue de football espagnole

La ligue de football espagnole poursuit son opération de promotion à travers le globe. Jeudi
dernier, la LFP (Liga de Fútbol Profesional) a en effet officialisé un accord avec YouTube
pour la retransmission des matchs de deuxième division sur le site de partage de vidéos.
Un partenariat qui a pris effet le week-end passé avec la diffusion des rencontres comptant
pour la 21ème journée du championnat national.

L’intégralité des 11 matchs de chaque journée est dorénavant à suivre en direct et
gratuitement sur la chaîne officielle de LaLiga 1|2|3 (aussi appelée Liga Adelante ou
Segunda División). Les droits de diffusion couvrent un total de plus de 150 pays, de l’Inde à
l’Allemagne en passant par la France. La diffusion est néanmoins bloquée sur le territoire
espagnol où les droits sont déjà détenus et exploités par les acteurs de la télévision payante
(beIN Connect, Movistar, Orange, Sky, Telecable et Vodafone)[1]. Chaque rencontre est
accompagnée de commentaires audio en anglais. La chaîne est enrichie des résumés de
chaque match et des réactions des différents protagonistes, joueurs et entraineurs.

                     Chaîne officielle de LaLiga 1|2|3 sur YouTube

Ce partenariat marque une nouvelle étape dans la stratégie de conquête internationale de
la ligue de football espagnole. En concurrence avec le très médiatisé championnat anglais
(Premier League, Championship et même League One), LaLiga multiplie les accords avec
les grands acteurs du web pour accroître sa visibilité hors de ses frontières et séduire de
nouveaux supporters. Ainsi, à l’été 2018, un accord avait déjà été scellé avec Facebook
pour la diffusion gratuite et en direct de l’intégralité des rencontres de LaLiga Santander
   ère
(1 division) dans 8 pays d’Asie[2]. Un partenariat qui porte sur pas moins de 380
rencontres chaque saison et ce pour trois ans. Les matchs sont accessibles sur la page
Facebook de LaLiga et sur les pages de chaque club évoluant au plus haut échelon
national. Si aucun chiffre n’a été officialisé concernant le montant de ce contrat, la somme
de 90 millions d’euros est avancée par la presse espagnole[3]. Pour la ligue espagnole il
s’agit d’un accord fondamental qui lui assure une visibilité importante dans l’une des
régions les plus denses du monde où l’Inde compte à elle seule 1,3 milliard d’habitants,
dont 300 millions d’utilisateurs Facebook.

L’ambition de la LFP est de faire rayonner son championnat et la marque « LaLiga » à
l’international en capitalisant sur les nouveaux usages des internautes, au premier rang
desquels le streaming en direct d’événements sportifs. L’intérêt grandissant des géants du
net pour le sport constitue donc une réelle opportunité pour les détenteurs de droits qui
bénéficient d’une meilleure exposition et d’une fenêtre de revenus supplémentaire dans des
territoires où ils ne parvenaient pas à s’implanter jusque-là ou en complément des
diffuseurs traditionnels. Il permet également de rapprocher les fans du monde entier de
leurs clubs et compétitions favoris à travers les réseaux sociaux. Ainsi, en 2018, la ligue de
football espagnole a franchi la barre des 70 millions de followers à travers la planète[4].
Une base de supporters qui devrait gonfler à coup sûr au regard de ces récents
partenariats.

Des acteurs du net toujours plus présents dans l’univers du foot

L’acquisition des droits monde de LaLiga 1|2|3 par YouTube (à l’exception des territoires
bénéficiant déjà de la présence d’un diffuseur) marque une nouvelle incursion des GAFA, et
plus largement des acteurs du Web (Twitter, Yahoo…) dans l’univers du sport. Si leurs
investissements paraissent encore timides au regard des attentes du marché, ces derniers
multiplient les partenariats avec les détenteurs de droits. Autrefois conclus à titre
expérimental, et limités au marché domestique des géants du Web et à des disciplines ou
compétitions mineures à ses débuts, le mouvement gagne en ampleur (Amérique du Sud,
Asie, Europe, Océanie…) en même temps qu’il s’intéresse à des événements plus
populaires, et notamment au football.

Ainsi, au-delà des accords évoqués entre LaLiga et Facebook, puis YouTube, de nombreux
précédents peuvent être cités sur la seule année écoulée. En octobre dernier, Facebook
s’offrait les droits de la Copa Libertadores (équivalent sud-américain de la Ligue des
Champions) pour trois saisons. 46 matchs par saison – dont 27 en exclusivité – seront
diffusés en exclusivité sur Watch dans 10 pays d’Amérique du Sud à partir de 2019.
Quelques mois plus tôt, le réseau social mettait la main sur les droits de retransmission des
coupes européennes de football (Ligue des Champions et Supercoupe de l’UEFA) en
Amérique latine, là encore pour trois saisons (2018/2021). 32 rencontres sont dorénavant
diffusées gratuitement sur la page de l’UEFA Champions League chaque saison. Les temps
forts des compétitions et des magazines viennent également nourrir le dispositif global. En
juin dernier, Amazon obtenait la diffusion d’une vingtaine de rencontres de Premier
League par saison sur la période 2019/2022. Les matchs seront proposés sur la plateforme
Prime Video du géant du e-commerce. Seuls les abonnés britanniques pourront y accéder.
De son côté, YouTube a acquis en mai dernier les droits de retransmission de plus de 110
matchs du championnat de football brésilien (Brasileirão). Les rencontres sont disponibles
dans une trentaine de pays (dont la France) en direct et gratuitement sur la plateforme de
streaming vidéo de Google. En février, le site de partage de vidéos signait un accord inédit
avec la nouvelle franchise de MLS (1ère division de football US), le Los Angeles FC. Un
contrat qui fait de YouTube le sponsor maillot du LAFC, mais aussi son diffuseur exclusif
sur le territoire régional, une première outre-Atlantique où les franchises de MLS – qui
négocient directement avec les diffuseurs pour les droits régionaux – s’associent
traditionnellement avec des acteurs de télévision classique.

Pour tous ces géants du numérique, le sport représente une formidable opportunité de
croissance et un levier unique pour stimuler leurs audiences et les monétiser. Un intérêt
croissant qui pourrait à terme bouleverser le paysage des médias traditionnels.

[1] Movistar (Telefónica) sera le détenteur exclusif des droits de LaLiga 1|2|3 pour le cycle
2019/2022.

[2] Afghanistan, Bangladesh, Bhoutan, Inde, Maldives, Népal, Pakistan et Sri Lanka.

[3] El Mundo : Facebook compra por 90 millones los derechos para emitir gratis la Liga en
Asia.

[4] Dans le détail : 49,7 M sur Facebook, 14,2 M sur Instagram, 3,9 M sur Twitter et 3,7 M
sur YouTube.

2018, une année noire pour la VoD
transactionnelle

Face à la montée en puissance de la SVoD, le modèle locatif peine à maintenir sa
place. Autrefois dominante dans la structure des revenus de la vidéo à la demande,
la VoD a perdu près de 20% de sa valeur en un an. 2018 restera comme une année
noire pour la location à l’acte, marquée par les fermetures successives de
nombreuses plateformes au second semestre.

L’explosion des revenus SVoD

Les derniers chiffres publiés par le CNC[1] témoignent une nouvelle fois du déclin continu
du marché vidéo physique avec un chiffre d’affaires qui devrait s’établir sous la barre
symbolique des 500 millions d’euros fin 2018 (environ -14% par rapport à 2017). Dans le
même temps, le marché numérique confirme qu’il est bien le relais de croissance attendu
depuis de longues années par toute une industrie. Alors que les usages dématérialisés ont
tardé à s’imposer dans le quotidien des Français (en comparaison de marchés majeurs
comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou l’Allemagne), il ne fait désormais plus aucun
doute que la dynamique de croissance est belle et bien enclenchée pour le marché de la
vidéo à la demande payante.

D’après les estimations du CNC, le numérique devrait totaliser près de 670 M€ de
recettes sur l’année 2018 ce qui en ferait pour la première fois la principale source
de revenus pour l’ensemble du marché vidéo (59% du CA global contre 47% un an plus
tôt). Des revenus en hausse de près de 40% en un an qui devraient permettre au marché
dans son ensemble d’afficher un total en croissance pour la deuxième année d’affilée
(environ +10% pour un total de 1,129 Md€).

 Évolution des revenus du marché vidéo (en M€ à gauche) et de leur structure (en
                            % à droite) / 2010-2018

                    Source : NPA Conseil sur données CNC, GfK, NPA

Cette performance, le marché vidéo la doit principalement à l’explosion de la SVoD depuis
trois ans. Le modèle illimité par abonnement s’impose aujourd’hui comme le mode
d’exploitation privilégié par les Français pour accéder aux programmes audiovisuels à la
demande. Pour l’atterrissage 2018, le CNC table sur un maintien de la dynamique de
croissance observée un an plus tôt. Alors que le chiffre d’affaires du modèle avait
pratiquement doublé entre 2016 et 2017, passant de 131 à 250 M€ (+90%), il pourrait
s’établir à plus de 450 M€ en fin d’année (+80%). Cette explosion des revenus de la SVoD
en fait pratiquement la première source de revenus pour l’ensemble de l’industrie vidéo
française : le modèle devrait représenter 40% du CA vidéo global en 2018 (+16 pts en un
an), contre 41% pour les ventes de disques DVD/Blu-ray (-12 pts).
Les limites du modèle locatif

Longtemps dominante dans la structure des revenus numériques, la VoD locative aura
connu une année noire en 2018. Concurrencée par le succès du modèle SVoD, la location à
l’acte devrait voir son chiffre d’affaires reculer de près de 20% en 2018. Une baisse
structurelle observée depuis maintenant plus d’un an (dernière croissance de CA
enregistrée au mois d’août 2017). Sur l’ensemble de l’année, le marché VoD devrait
générer 133 M€ selon les prévisions du CNC, soit une perte de 30 M€ en l’espace d’un an
et de 2,5 M€ en moyenne par mois. Preuve des difficultés traversées par la VoD locative, le
marché retombe au niveau de revenus qui était le sien en 2010 (132 M€), loin des 180 M€
générés à son apogée en 2014.

 Gain/perte de CA mensuel de la VoD locative en millions d’euros / nov.16 – oct.18

                       Source : NPA Conseil sur données GfK, NPA

Signe d’un mal profond, l’année 2018 aura été marquée par la disparition de plusieurs
plateformes transactionnelles au premier rang desquelles Fnac Play, Nolim Films
(Carrefour), france.tv et tout récemment Club Vidéo SFR[2]. Quatre services qui figuraient
en bonne place au sein du classement des plateformes de vidéo à la demande payante
(TVoD et SVoD confondues) les plus plébiscitées par les consommateurs il y a encore un an
                e                       e                          e                      e
selon le CNC (4 rang pour france.tv, 10 pour Club Vidéo SFR, 14 pour Nolim Films et 16
pour Fnac Play). Un an plus tard, ce classement compte désormais trois services de SVoD
aux cinq premières places (Netflix au 1er rang, Amazon Prime Vidéo au 4e et Canalplay au
5e), contre un seul en 2017 (déjà Netflix à la 1ère place). Le marché de la VoD locative se
resserre quant à lui autour des plateformes françaises leaders que sont La VàD d’Orange,
MyTF1VoD et Canal VoD, et des services de deux acteurs globaux, iTunes et Google Play.

Un modèle aujourd’hui mis à mal par l’essor mondial de la SVoD

Si les modèles de la location à l’acte et du streaming par abonnement ne répondent pas aux
mêmes typologies de consommation – avec des usages portés sur des films frais pour le
premier contre une consommation axée sur les séries, premium et de plus en plus
exclusives, pour le second – il n’en reste pas moins que tous deux évoluent dans un univers
de concurrence unique qui impose nécessairement des arbitrages aux consommateurs. Le
raz-de-marée SVoD impacte ainsi mécaniquement le marché de la VoD locative : alors
qu’elle comptait pour près de 90% des revenus numériques en 2010, la location devrait
représenter tout juste un cinquième du CA de la VàD payante en France fin 2018.

Le modèle SVoD s’impose progressivement comme la nouvelle locomotive du Home
Entertainment sur l’ensemble du globe. En dépit d’un décollage tardif, le marché français
se rapproche à grands pas de la tendance observée sur les marchés les plus matures,
notamment outre-Atlantique où le modèle par abonnement devrait compter pour les trois-
quarts des revenus numériques cette année. La VoD locative y perd un peu plus de terrain
là aussi chaque année. A l’image de la France, la location à l’acte n’a jamais réussi à
dépasser un plafond de verre, situé aux États-Unis autour de 2 milliards de dollars de
recettes annuelles, avec une évolution de plus ou moins 5% selon les années. Le modèle y
représente désormais à peine plus de 10% de l’ensemble des revenus numériques, contre
plus de la moitié en 2010.

Évolution des revenus du marché numérique (en M€ puis M$ à gauche) et de leur
                           structure (en % à droite)

        Source : NPA Conseil sur données CNC, GfK, NPA pour la France, et sur données
                                 DEG pour les États-Unis

Un changement de paradigme qui se traduit peu à peu par une prise de pouvoir des leaders
du streaming payant (Netflix, Amazon Prime Video…) dont l’activité permet aujourd’hui
d’insuffler une dynamique de croissance soutenue à l’ensemble du marché. Une domination
telle que, dès 2019, les revenus globaux du streaming vidéo par abonnement pourraient
dépasser ceux du box-office mondial[3]. Avec un chiffre d’affaires estimé à 46 milliards de
dollars, la SVoD se placerait en effet au-dessus de l’industrie cinématographique et de ses
40 milliards de dollars de revenus issus des entrées en salles. Une situation observée aux
États-Unis dès 2017 et qui pourrait se réaliser dès cette année au Royaume-Uni.

[1] Source : CNC – Observatoire de la vidéo à la demande.

[2] En juillet pour Fnac Play, en octobre pour Nolim Films et france.tv, et en décembre
pour Club Vidéo SFR.

[3] Source : Ampere Analysis.

Movistar, Orange, Vodafone : les leviers de
recrutement des opérateurs en Espagne

En l’espace de quelques années le marché de la télévision payante espagnol est
devenu l’un des plus dynamiques d’Europe. Si cette croissance s’explique par un
important mouvement de convergence initié par les opérateurs télécoms et
l’adoption fulgurante de leur modèle 5P, elle relève également d’une concurrence
accrue des offres, tant en termes de tarifs que de contenus.

La montée en puissance depuis 2014 des acteurs télécoms permet à l’Espagne de figurer
aujourd’hui parmi les pays les plus dynamiques d’Europe sur le raccordement à la fibre
optique et de compter près de 7 millions d’abonnés à une offre de TV payante (+2,6 M
depuis début 2014). Cette dynamique est elle-même poussée par les offres groupées des
opérateurs (2P à 5P) : plus de 90% des abonnés à une offre de TV payante le sont via l’une
de ces offres. Au sein de ce marché hautement concurrentiel, les acteurs-clés (Movistar,
Vodafone et Orange ; ≈90% de PdM du marché de la TV payante au T1 2018[1]) redoublent
d’efforts commerciaux et éditoriaux pour se différencier et gonfler leurs bases d’abonnés à
travers le pays.

Confrontés à une guerre des prix sur le marché du mobile avec la stratégie agressive de
MásMóvil, les principaux opérateurs convergents du pays ont choisi de se démarquer sur le
fixe par la valeur de leurs contenus grâce à l’acquisition de droits ou la signature de
partenariats premium et exclusifs. Les contenus constituent aujourd’hui l’un des principaux
leviers de recrutement et de fidélisation.

Football : Telefónica en maître du jeu, Vodafone hors course

     Telefónica s’adjuge les droits de LaLiga et de la Champions League

Contenu premium par excellence, le football a fait l’objet d’âpres batailles en cette année
2018. Fin juin, la ligue de football espagnole attribuait l’essentiel des droits de diffusion du
championnat domestique à l’opérateur Telefónica pour alimenter sa plateforme Movistar+,
leader de la TV payante en Espagne. L’offre de l’opérateur ibérique (980 M€ par saison
pour la période 2019-22, soit 2,94 Mds€ au total) lui a ainsi permis de s’accaparer l’affiche
et huit rencontres de chaque journée de championnat de 1ère division (LaLiga) ainsi que les
six matchs de play-off pour la montée en 1 ère division. Des droits dont Telefónica peut
disposer à sa convenance, choisissant ou non d’en revendre tout ou partie.

Le groupe Mediapro – associé à beIN Sports sur le marché espagnol – est le grand perdant
de ce dernier appel d’offres. Lors du cycle précédent, Mediapro jouait le rôle
d’intermédiaire en signant des accords de sous-licence avec les trois principaux opérateurs
(Telefónica, Vodafone et Orange). Pour la période 2019-22, le groupe catalan conserve
seulement les résumés des rencontres et l’offre complète de diffusion auprès des
établissements publics (bars, restaurants, hôtels…). En attendant la validation des derniers
lots (4 sur 8 dont le 2ème choix de chaque journée de LaLiga), les droits de diffusion TV de la
ligue espagnole sont en augmentation de 15% par rapport au cycle précédent, à périmètre
équivalent.

L’année 2018 a donc consacré Telefónica comme le nouveau roi du football : après avoir
fait main basse sur les droits de La Liga, l’opérateur a de nouveau cassé sa tirelire pour
racheter à Mediapro l’intégralité des droits de diffusion des compétitions européennes de
football (Champions League et Europa League) pour la période 2018-2021 (360 M€ par
saison, soit un total de 1,08 Mds€). L’accord se limite au marché résidentiel (particuliers),
Mediapro conservant là encore la diffusion des rencontres auprès des établissements
publics. Telefónica peut se targuer pour sa part de détenir 100% des droits TV premiums
sur le marché domestique (droits du championnat national, des compétitions européennes,
des championnats anglais et allemand…).

     Un impact immédiat sur les mouvements d’abonnés

Alors que les trois principaux opérateurs du pays avaient formulé de vives critiques contre
l’inflation des droits TV du football en Espagne – allant jusqu’à menacer de boycotter
l’appel d’offres – les investissements massifs consentis par Telefónica dans le sport ont
permis à sa plateforme Movistar+ de consolider sa place de leader sur le marché de la TV
payante en 2018 : 4 millions d’abonnés fin septembre avec l’ajout de 101 000 clients au
troisième trimestre, contre moins de 8 000 clients recrutés au trimestre précédent.

A contrario, Vodafone – qui a choisi de se retirer complètement des droits TV du football
faute de rentabilité pour concentrer son offre sur les films et les séries – a vu son parc
reculer de 66 000 abonnés au troisième trimestre et de près de 100 000 abonnés en y
ajoutant les résiliations du deuxième trimestre. La direction de Vodafone Espagne estime
que l’exode des abonnés au football est désormais terminé. Une fuite d’abonnés qui devrait
en réalité se poursuivre, voire s’accélérer à l’été 2019. Sur la saison en cours (2018-19),
Vodafone dispose encore de droits sur le championnat national, l’opérateur ayant
seulement choisi de ne pas s’aligner sur les droits des rencontres européennes. A partir de
la saison 2019-20, Vodafone ne proposera plus aucun match de football dans ses offres[2].
Une situation qui devrait entraîner de nouveaux départs, les observateurs du marché
espagnol estimant entre 300 000 et 400 000 la base de clients Vodafone intéressés par le
football.

Movistar+ et Orange devraient donc se disputer les abonnés orphelins du football de
Vodafone. La filiale espagnole de l’opérateur français a en effet passé un accord avec
Telefónica pour ses droits TV de football sans en révéler le montant ou les conditions
d’obtention. Elle sera elle aussi en mesure de proposer 100% de l’offre de football premium
sur le marché espagnol (championnat espagnol et compétitions européennes). Une
stratégie qui semble là encore avoir porté ses fruits à court terme puisque l’opérateur a
enregistré l’arrivée de 46 000 nouveaux clients TV au troisième trimestre contre une perte
de 3 000 clients le trimestre précédent.

   Comparaison des offres de Football disponibles par opérateur pour la saison
                            2018-19 / tarifs mensuels

                       Source : NPA Conseil sur données opérateurs

Films et séries : la SVOD comme produit d’appel

La bataille pour les contenus dépasse largement le cadre du sport. Les principaux
opérateurs télécoms du pays se transforment progressivement en distributeurs de
programmes audiovisuels, que ce soit à travers l’intégration de services de vidéo à la
demande par abonnement, l’acquisition de droits (output deals avec les majors
américaines) ou la production de créations originales.

Concernant le leader mondial du streaming video payant, Netflix a d’abord fait son
apparition chez Vodafone (octobre 2015). Il est également présent chez Orange Espagne à
travers un accord de distribution international (Europe, Afrique et Moyen-Orient) conclu en
septembre 2017. Longtemps réfractaire à l’idée de collaborer avec d’autres plateformes de
contenus vidéo, Telefónica a fini par faire la paix avec Netflix en mai dernier. L’opérateur
espagnol et le service de SVOD américain ont annoncé un accord global aux termes duquel
Telefónica rendra le service de streaming disponible pour ses abonnés en Europe et en
Amérique Latine.
Au-delà du cas Netflix, Orange et Vodafone cherchent à rassembler l’offre de contenus
premiums, et donc attractifs, la plus large possible. Vodafone propose ainsi HBO España
en exclusivité au tarif standard (7,99€/mois) avec un mois d’essai gratuit, mais inclut
également le service sans surcout dans certains de ses forfaits (clients Vodafone One,
forfait TV Total par exemple).

Orange ambitionne lui-aussi de proposer un large éventail de services de vidéo premium.
En complément de Netflix, la filiale espagnole de l’opérateur français dispose d’un accord
préférentiel avec Rakuten TV (à 4,99€ par mois, soit 2€ de moins que le tarif standard). Il
y a quelques jours, Orange a annoncé un accord pour la reprise du service local FlixOlé
(catalogue d’environ 3 000 longs-métrages espagnols), proposé au tarif standard de 2,99€
par mois.

Dans la course aux contenus différenciants, Vodafone a frappé un grand coup la semaine
dernière en étant le premier opérateur à annoncer un accord avec Amazon Prime Video.
Déjà partenaires sur le marché britannique – où le service se retrouve gratuitement dans
certains forfaits de l’opérateur (inclus pendant 24 mois sans frais additionnels dans les
forfaits Red Entertainement) – les deux acteurs n’ont toutefois pas précisé la date
d’intégration effective, ni les conditions auxquelles le service de SVOD sera proposé en
Espagne. Ce partenariat ne devrait pas être exclusif, puisqu’Orange a dans le même temps
déclaré être en discussions avancées avec le géant du e-commerce pour une intégration
d’Amazon Prime Video dans ses offres.

  Comparaison des offres de SVOD disponibles (Cinéma et Série) par opérateur à
                                     date

                      Source : NPA Conseil sur données opérateurs

[1] Source : résultats trimestriels de la CNMC (Commission Nationale des Marchés et de la
Concurrence).

[2] Refus de se positionner lors des appels d’offres des compétitions européennes puis du
championnat national. Refus de reprendre des droits de Telefónica à partir de la saison
2019-20 contre un montant minimum garanti, Vodafone privilégiant le versement d’un
montant variable basé sur le nombre d’abonnés souscrivant réellement aux forfaits
Football.

Vidéo : vers une nouvelle année record pour
le marché US

Les derniers chiffres du DEG font état de performances record sur le marché du
Home Entertainment américain. Boostée par la SVOD, l’industrie vidéo poursuit sa
révolution outre-Atlantique, avec un modèle par abonnement désormais supérieur
à celui du paiement à l’acte, univers physique et numérique confondus.

Une nouvelle année record pour le Home Entertainment US

Le DEG (Digital Entertainment Group) vient de publier les résultats du marché du Home
Entertainment américain pour le troisième trimestre[1]. Des résultats marqués par une
nette accélération de la dynamique de croissance : alors que les deux premiers trimestres
de l’année 2018 affichaient une hausse de 9% chacun, la progression par rapport à 2017
est de 15% entre les mois de juillet et septembre. Au cumul des neuf premiers mois de
l’année, le marché vidéo américain s’établit à 17 milliards de dollars, en augmentation de
11% en un an. En maintenant ce rythme de croissance, le marché du Home
Entertainment US devrait franchir la barre des 23 milliards de dollars de recettes
fin 2018, soit un record absolu avec un gain de plus de 2,5 Mds$ en l’espace d’un an.

Cette performance est une nouvelle fois à mettre à l’actif du marché numérique, en
croissance de 23% entre janvier et septembre, avec un chiffre d’affaires total de 12,8 Mds$.
Un univers digital dont la domination se fait de plus en plus écrasante à mesure que les
trimestres défilent. Fin septembre 2018, sa part dans la structure du CA vidéo global
s’élève à 75%, soit 8 points de plus qu’à la même période en 2017. Dans le même temps, les
ventes physiques poursuivent leur déclin avec un nouveau recul sévère à -15% (4,2 Mds$).
Si les disques 4K Ultra HD, dernier-nés des formats physiques, ont le vent en poupe de
l’autre côté de l’Atlantique (+90% de ventes au cumul des trois premiers trimestres 2018),
ils restent encore marginaux et ne permettent pas d’enrayer la chute des formats
historiques que sont le DVD et le Blu-ray HD (- 750 M$ en 1 an, -3,8 Mds$ en 5 ans).

Évolution trimestrielle des revenus vidéo physiques et numériques aux États-Unis /
                                   en milliards $

                          Source : NPA Conseil sur données DEG

Du paiement à l’acte au modèle-roi de l’abonnement

Si le marché vidéo numérique se porte bien dans son ensemble, les trois modes de
distribution qui le composent affichent des performances disparates. Ainsi, à l’image de ce
qui est observé sur le marché français, le segment de la VOD locative semble faire du
surplace (+2% en 1 an) et ne parvient plus à séduire de nouveaux consommateurs, celui de
l’achat définitif enregistre une croissance linéaire (+12%) – portée essentiellement par les
ventes de films (+31% au T3 2018, quand les séries TV reculent de 3%) – et la SVOD
s’impose encore une fois comme la locomotive de l’industrie avec une nouvelle progression
marquée (+30%).

Le succès du modèle de la vidéo à la demande par abonnement est tel que ce dernier
compte dorénavant pour les trois quarts des revenus numériques (+4 points en 1 an). Signe
d’un changement de paradigme après des décennies de domination du modèle du paiement
à l’acte, qu’il soit physique (DVD/Blu-ray) ou numérique (VOD/EST), l’abonnement
dématérialisé devient pour la première fois le mode de distribution vidéo dominant dans la
structure du chiffre d’affaires global. Sur les neuf premiers mois de l’année, l’abonnement
représente ainsi 56% des recettes vidéo, contre 47% un an plus tôt.

       Montée en puissance du modèle de l’abonnement vidéo aux États-Unis

                          Source : NPA Conseil sur données DEG

Marché vidéo le plus mature, les États-Unis assistent au raz-de-marée SVOD depuis
maintenant une décennie. Les revenus du modèle s’établissent à 9,4 Mds$ à fin septembre
et pourraient se rapprocher de la barre des 13 Mds$ d’ici la fin d’année. Une performance
significative qui ferait passer le marché de la vidéo à la demande par abonnement au-
dessus de celui du Box-Office américain (11 Mds$ générés par les entrées en salles en
2017) pour la première fois de son histoire et témoignerait, s’il en était encore besoin, de
l’importance prise par le modèle dans le paysage audiovisuel américain.

[1] DEG Q3 2018 Home Entertainment Report.

RMC Sport complète son dispositif OTT avec
un lancement sur PS4

Annoncé à l’occasion de la Paris Games Week, l’application RMC Sport débarque
sur Playstation 4. Une nouvelle plateforme qui s’ajoute aux nombreux modes de
distribution déjà disponibles pour le bouquet de chaînes sportives de SFR et qui
vient enrichir son dispositif OTT.

Accessible via le store de la console dernière génération de Sony (qui jouit d’un parc
installé conséquent en France avec plus de 4,4 millions d’acheteurs[1]), l’application
permet aux amateurs de sport de regarder les compétitions européennes de football
(Champions League, Europa League et UEFA Supercup), les championnats de football
anglais (Premier League) et portugais (Liga NOS), du basket (Euroleague, Jeep Elite…) et
de nombreuses autres disciplines (volley, athlétisme, équitation, sports de combat, sports
extrêmes…). L’application RMC Sport donne accès à l’ensemble des chaînes du bouquet
(RMC Sport 1 à 4, RMC Sport News, RMC Sport Live 5 à 16), à certains contenus en replay
ainsi qu’à la fonction Restart (possibilité de recommencer un programme jusqu’à 8h après
sa diffusion). Les possesseurs de PS4 ne bénéficient pas de tarifs promotionnels.
L’application est proposée à 9€ par mois sans engagement pour les abonnés de l’opérateur
au carré rouge, à 19€ par mois pour les non-abonnés. Il existe également une formule
d’abonnement annuel à 168€ (soit 14€ mensuels), à régler en une fois au moment de la
souscription.

L’arrivée de l’application RMC Sport sur PS4 s’inscrit dans la stratégie d’hyper-distribution
du bouquet de chaînes de SFR en OTT. Une alternative indispensable pour rentabiliser le
bouquet de chaînes sportives de SFR, aujourd’hui uniquement disponible pour les abonnés
de l’opérateur et les abonnés satellite du groupe Canal+ et Fransat. L’offre RMC Sport
100% Digital est ainsi accessible sur mobiles et tablettes (iOS et Android), ordinateurs
(PC/MAC) et téléviseurs (Smart TV Samsung, AirPlay/Chromecast, Apple TV, boiter Android
Connect TV de SFR). Aucun accord n’a en revanche été annoncé en ce qui concerne la Xbox
One.

Pour Sony, l’arrivée de RMC Sport vient étoffer son offre d’applications de contenus
sportifs premiums, aux côtés de beIN Sports Connect ou encore des pass permettant
d’accéder à quelques-unes des ligues majeures de sport nord-américaines (baseball et
football US). Si la firme américaine peut se targuer du lancement de RMC Sport sur sa
plateforme, sa principale concurrente, la Xbox One (Microsoft), bénéficie pour sa part
d’une offre d’applications de contenus sportifs plus dense et de la présence d’un autre
acteur de poids avec Eurosport Player.

Comparatif des applications de contenus sportifs premiums disponibles sur PS4 et
                                   Xbox One

                    Source : NPA Conseil sur données Sony et Microsoft

[1] Gameblog : « La PS4 passe les 80 millions de ventes, tous les chiffres », 3 juillet 2018.
Vidéo : vers une nouvelle année record pour
le marché américain

Les derniers chiffres du DEG font état de performances record sur le marché du
Home Entertainment américain. Boostée par la SVOD, l’industrie vidéo poursuit sa
révolution outre-Atlantique, avec un modèle par abonnement désormais supérieur
à celui du paiement à l’acte, univers physique et numérique confondus.

Une nouvelle année record pour le Home Entertainment US

Le DEG (Digital Entertainment Group) vient de publier les résultats du marché du Home
Entertainment américain pour le troisième trimestre[1]. Des résultats marqués par une
nette accélération de la dynamique de croissance : alors que les deux premiers trimestres
de l’année 2018 affichaient une hausse de 9% chacun, la progression par rapport à 2017
est de 15% entre les mois de juillet et septembre. Au cumul des neuf premiers mois de
l’année, le marché vidéo américain s’établit à 17 milliards de dollars, en augmentation de
11% en un an. En maintenant ce rythme de croissance, le marché du Home
Entertainment US devrait franchir la barre des 23 milliards de dollars de recettes
fin 2018, soit un record absolu avec un gain de plus de 2,5 Mds$ en l’espace d’un an.

Cette performance est une nouvelle fois à mettre à l’actif du marché numérique, en
croissance de 23% entre janvier et septembre, avec un chiffre d’affaires total de 12,8 Mds$.
Un univers digital dont la domination se fait de plus en plus écrasante à mesure que les
trimestres défilent. Fin septembre 2018, sa part dans la structure du CA vidéo global
s’élève à 75%, soit 8 points de plus qu’à la même période en 2017. Dans le même temps, les
ventes physiques poursuivent leur déclin avec un nouveau recul sévère à -15% (4,2 Mds$).
Si les disques 4K Ultra HD, dernier-nés des formats physiques, ont le vent en poupe de
l’autre côté de l’Atlantique (+90% de ventes au cumul des trois premiers trimestres 2018),
ils restent encore marginaux et ne permettent pas d’enrayer la chute des formats
historiques que sont le DVD et le Blu-ray HD (- 750 M$ en 1 an, -3,8 Mds$ en 5 ans).

Évolution trimestrielle des revenus vidéo physiques et numériques aux États-Unis /
                                   en milliards $

                          Source : NPA Conseil sur données DEG

Du paiement à l’acte au modèle-roi de l’abonnement

Si le marché vidéo numérique se porte bien dans son ensemble, les trois modes de
distribution qui le composent affichent des performances disparates. Ainsi, à l’image de ce
qui est observé sur le marché français, le segment de la VOD locative semble faire du
surplace (+2% en 1 an) et ne parvient plus à séduire de nouveaux consommateurs, celui de
l’achat définitif enregistre une croissance linéaire (+12%) – portée essentiellement par les
ventes de films (+31% au T3 2018, quand les séries TV reculent de 3%) – et la SVOD
s’impose encore une fois comme la locomotive de l’industrie avec une nouvelle progression
marquée (+30%).

Le succès du modèle de la vidéo à la demande par abonnement est tel que ce dernier
compte dorénavant pour les trois quarts des revenus numériques (+4 points en 1 an). Signe
d’un changement de paradigme après des décennies de domination du modèle du paiement
à l’acte, qu’il soit physique (DVD/Blu-ray) ou numérique (VOD/EST), l’abonnement
dématérialisé devient pour la première fois le mode de distribution vidéo dominant dans la
structure du chiffre d’affaires global. Sur les neuf premiers mois de l’année, l’abonnement
représente ainsi 56% des recettes vidéo, contre 47% un an plus tôt.

       Montée en puissance du modèle de l’abonnement vidéo aux États-Unis

                          Source : NPA Conseil sur données DEG

Marché vidéo le plus mature, les États-Unis assistent au raz-de-marée SVOD depuis
maintenant une décennie. Les revenus du modèle s’établissent à 9,4 Mds$ à fin septembre
et pourraient se rapprocher de la barre des 13 Mds$ d’ici la fin d’année. Une performance
significative qui ferait passer le marché de la vidéo à la demande par abonnement au-
dessus de celui du Box-Office américain (11 Mds$ générés par les entrées en salles en
2017) pour la première fois de son histoire et témoignerait, s’il en était encore besoin, de
l’importance prise par le modèle dans le paysage audiovisuel américain.

[1] DEG Q3 2018 Home Entertainment Report.

Inquiétant recul de la VOD transactionnelle
en 2018

Alors que la 3ème édition de la Fête de la VOD s’est achevée le 14 octobre dernier, le
marché transactionnel fait face à la concurrence accrue des autres modes de
consommation vidéo (SVOD en tête) et peine à retrouver le chemin de la
croissance.

Un marché TVOD englué dans une spirale décliniste

Entre le 11 et le 14 octobre, la Fête de la VOD a proposé plus de 18 000 films à la location
à un tarif unique de 2€[1] (3€ en HD), y compris les nouveautés disponibles quatre mois
après leur sortie en salles. Pour la première fois, il a été décidé d’élargir la promotion à
l’achat définitif en lui octroyant là aussi un tarif unique fixé à 5€.

  Lancée fin 2016 à l’initiative d’une dizaine de plateformes VOD locales[2] – et soutenue
par le CNC – la Fête de la VOD vise à valoriser l’offre de programmes disponibles en Vidéo
à la Demande transactionnelle et à en promouvoir les usages. En effet, si la pratique est
bien connue du grand public (90% de notoriété auprès des Français), elle peine néanmoins
à s’installer dans le quotidien des Français (seulement consommée par un tiers d’entre eux)
et à séduire de nouveaux utilisateurs. L’idée est donc de pousser à l’essai, à travers une
première location ou l’achat d’une première œuvre pour démarrer sa vidéothèque
numérique, et de donner envie aux nouveaux consommateurs de poursuivre l’aventure de
la VOD sur l’un des services partenaires. Car le modèle du paiement à l’acte n’est pas seul
dans la galaxie des modes de distribution de contenus audiovisuels payants. Il doit faire
face à la concurrence féroce de son pendant illimité, propulsé par les formules
d’abonnement (SVOD).

Avec un chiffre d’affaires de près de 240 millions d’euros en 2017[3], le marché de la TVOD
semble avoir atteint un plafond. S’il s’agit du total le plus haut observé depuis l’apparition
des premières offres il y a plus d’une décennie, celui-ci ne masque pas la difficulté du
modèle à enclencher une véritable dynamique de croissance (hausses de revenus comprises
entre +1 et +5% ces quatre dernières années). Sans compter que ce total englobe à la fois
les segments de la location et de l’achat définitif, ce qui a souvent permis de rehausser la
vue d’ensemble ces dernières années. En faisant abstraction de l’achat définitif qui connaît
une progression linéaire (bien que marginale) d’une année sur l’autre, le segment de la
VOD locative présente une dynamique plus contrastée. Alors que le marché totalisait 180
millions d’euros à son apogée en 2014, il oscille depuis entre 150 et 160 M€ selon les
années. Plus inquiétant, ses revenus affichent un déclin constant depuis plus d’un an. Il n’y
a pas si longtemps, en 2016, la location générait 14 M€ de CA en moyenne chaque mois.
Une moyenne abaissée à 13,5 M€ un an plus tard et à 11 M€ sur les neuf premiers mois de
l’année 2018.

Alors que par le passé professionnels et observateurs du marché expliquaient certaines
mauvaises performances par des effets de line-up, ces baisses répétées témoignent
aujourd’hui d’un mal plus profond. Preuve de la zone de turbulences traversée par le
marché, trois plateformes de TVOD (à la couverture médiatique certes limitée) – Fnac Play,
Nolim Films (Carrefour) et Pluzz VàD (France Télévisions) – ont cessé leur activité cette
année[4]. Toutes trois ont néanmoins passé un accord avec Canal VOD pour que leurs
utilisateurs puissent migrer leurs collections et informations personnelles sur la plateforme
du groupe Canal.

  Gain/perte de chiffre d’affaires TVOD en millions d’euros entre janvier 2017 et
                                   septembre 2018

              Source : NPA Conseil sur données du Baromètre Digital GfK-NPA
Un mouvement des consommateurs en faveur de la SVOD ?

Alors qu’elle comptait pour plus de 85% du CA de la Vidéo à la Demande payante en France
en 2014 (incluant la SVOD), la VOD transactionnelle représentait moins de la moitié de ce
même CA fin 2017 et moins de 40% sur les neuf premiers mois de l’année 2018. Un
phénomène qui s’explique en grande partie par la montée en puissance des usages SVOD
et un effet d’entraînement certain depuis maintenant quatre ans. Dans le sillage de Netflix
– dont l’arrivée à l’automne 2014 a permis de donner un coup de projecteur sur l’ensemble
du secteur – le marché français s’est structuré avec la multiplication de nouvelles offres et
le renforcement des services existants. Une abondance d’offres qui a favorisé le
développement de la pratique SVOD et qui a, mécaniquement, participé à l’accroissement
de la base d’utilisateurs dans l’Hexagone.

Face à la concurrence des plateformes de SVOD aux catalogues volumineux [5] , aux
applications et sites optimisés et hyper distribués (OTT et accords opérateurs), et aux prix
attractifs – sans compter la couverture médiatique sans commune mesure avec celle de la
TVOD [6] – il devient plus en plus difficile pour les acteurs de la Vidéo à la Demande
transactionnelle de séduire de nouveaux utilisateurs. Au-delà de la conquête de nouveaux
clients, se pose également la question de la rétention des consommateurs actuels. Dans la
dernière publication de son Baromètre de la consommation SVOD, NPA analyse en effet les
relations qu’entretiennent les deux univers et le constat semble clair : parmi les SVODistes
déclarant avoir déjà consommé des programmes en TVOD (40% des utilisateurs de SVOD
interrogés), plus de la moitié d’entre eux affirment avoir totalement cessé leur activité en
TVOD depuis qu’ils utilisent la Vidéo à la Demande par abonnement et un peu moins de
20% reconnaissent l’avoir réduite. Au final, seul un tiers d’entre eux déclare maintenir un
niveau de consommation équivalent avant/après SVOD.

Si les deux modèles ne répondent pas aux mêmes typologies de consommation – avec des
usages portés sur le genre cinéma (environ 90% du volume de visionnages) et des films
proposés au plus près de leur sortie en salles pour la TVOD, contre des offres SVOD
limitées à des œuvres cinématographiques de catalogue par la chronologie des médias et
qui ont fait de la série TV leur produit d’appel avec de nombreuses nouveautés et
exclusivités – il n’en reste pas moins que tous deux se font face dans un univers de
concurrence unique, celui de la vidéo qui, par la force des choses, impose aux
consommateurs des arbitrages, tant en termes de budget que de temps de visionnage.

                  Impact de la SVOD sur la consommation de TVOD

 Q : Depuis que vous utilisez un service de SVOD, avez-vous renoncé à louer ou à acheter
                             des films ou des séries en TVOD ?

                Source : Baromètre de la consommation SVOD NPA-Harris

[1] Tarif unique de 2€ (format SD), soit environ -60% sur le prix moyen d’une location de
film (4,99€).

[2] 11 plateformes partenaires : Arte VOD, Canal VOD, En VOD chez SFR, Filmo TV,
Imineo, LABOX Videofutur, LaCinetek, La Toile, La VàD d’Orange, MyTF1VOD,
UniversCiné.

[3] Source : Baromètre Digital GfK-NPA.

[4] En juillet pour la première et en octobre pour les deux autres.

[5] Plus de 30 000 titres disponibles dans le catalogue de Netflix en septembre, près de
13 000 chez Amazon Prime Video / Baromètre de l’offre SVOD NPA.

[6] Près de 24 millions d’euros d’investissements publicitaires pour Netflix au 1er semestre
2018, plus de 14 M€ pour Amazon Prime Video / Kantar Media

Panorama des usages SVOD en France au T3
2018

Panorama des usages SVOD en France au 3e
trimestre 2018
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