SENSIBLES QUARTIERS Continuum de surimpressions - SPECTACLE POUR L'ESPACE PUBLIC Création 2018
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SENSIBLES QUARTIERS Continuum de surimpressions Une production JEANNE SIMONE SPECTACLE POUR L’ESPACE PUBLIC Création 2018
SOMMAIRE JEANNE SIMONE, en quelques mots page 3 SENSIBLES QUARTIERS, une production JEANNE SIMONE page 4 SENSIBLES QUARTIERS, plus de détails page 9 SENSIBLES QUARTIERS, sa mise en œuvre page 10 SENSIBLES QUARTIERS, des artistes, un créateur sonore, une architecte page 11 SENSIBLES QUARTIERS, conditions d’accueil du spectacle page 14 SENSIBLES QUARTIERS, revue de presse page 17 2
JEANNE SIMONE En quelques mots… Depuis 2004, JEANNE SIMONE explore une dramaturgie des corps en relation aux espaces et très spécifiquement ceux de nos quotidiens. L’attention aux lieux et à leurs usages nourrit notre réflexion et notre écriture chorégraphique et sonore. Observer, détourner, prendre soin, révéler. Décaler nos points de vue d’usagers, renouveler nos relations aux environnements qui nous façonnent. Traverser d’intime l’espace public, mettre en coprésence nos états perceptifs à la vie quotidienne… Si les espaces non dévolus à la représentation sont par essence nos viviers de recherche, tous les espaces nourrissent notre cheminement, même les théâtres, dès lors que nous les considérons dans leur entièreté pour en donner à lire la multitude d’usages. Les créations de JEANNE SIMONE questionnent la fragilité, l’appétit, l’éclat de l’être dans ses espaces quotidiens et interrogent les possibles du vivre ensemble. La recherche corporelle de JEANNE SIMONE s’aventure vers une poétique chorégraphique du quotidien. Avec les danseurs autant qu’avec les comédiens et musiciens, nous travaillons à rendre quotidienne la performance physique et à révéler le potentiel poétique des défauts, des irrégularités de chaque corps en jeu. Notre rapport à l’espace (public) repose sur une grammaire des perceptions, notre vocabulaire sur l’affutage des différents systèmes du corps (avec le Body Mind Centering comme fabuleux matériel de base). Les moments chorégraphiés sont des structures précises qui laissent l’interprète à l'écoute du moment, de l’accident, de la rencontre avec l’extérieur. CHAÎNE VIMEO JEANNE SIMONE : https://vimeo.com/jeannesimone Répertoire de la compagnie 2018 : SENSIBLES QUARTIERS, continuum de surimpressions 2016 : UNE FÔRET D’ECOUTANTS, expérience d’écoute 2016 : A L’ENVERS DE L’ENDROIT, duo d’école buissonnière 2015 : NOUS SOMMES, portraits chorégraphiques et sonores dans l’espace public 2014 : GOMMETTE, solo pour une classe et ses petits 2014 : CARNETS DE CHANTIER, Poétique du BTP 2011 : MADEMOISELLE, filature chorégraphique 2010 : LE PARFUM DES PNEUS, folie douce et ordinaire de deux passants par là… Prix du jury Mira Miro 2012 2007 : LE GOUDRON N’EST PAS MEUBLE, Danse, surréalisme, vagabondage… Prix SACD Arts de la rue 2009 décerné à Laure Terrier 2005 : ET/OU, Quatuor danse musique et cinéma 2004 : DES MONDES, Duo danse et contrebasse tout terrain 3
SENSIBLES QUARTIERS Une production JEANNE SIMONE Quatre artistes (danseurs, performers, comédiens) et un créateur sonore entrent en relation avec un quartier, ses contours, ses aspérités, son paysage, ses lignes et ses artères. SENSIBLES QUARTIERS se déroule en plusieurs temps. Parce qu’on ne rencontre pas un quartier sans sa dimension humaine et que nous prenons soin de ne pas nous imposer et de ne pas donner le lieu en pâture aux spectateurs. SENSIBLES QUARTIERS a pour unique sujet le paysage pour lequel il s’écrit, mais se différencie d’un projet de territoire par sa durée volontairement courte, pour valoriser un rapport singulier aux lieux, dominé par le rapport sensible du corps au paysage (en tant qu’espace où les êtres se meuvent et s’émeuvent). L’équipe de Sensibles Quartiers rencontre d’abord des habitants, lors d’une soirée de soli dans leurs salons. Nourris de cette expérience, l’équipe écrit un parcours sur ce territoire et invite tous, habitants et public extérieur, à marcher ce lieu et à en apprécier ses organicités. SENSIBLES QUARTIERS, pour ceux d’ici. Il y a d’abord l’étape de choisir le quartier. Il est hors du cœur de ville. Par définition, Sensibles Quartiers ne convient pas au centre-ville, à son flux. C'est un projet qui pose la question des modes d'habiter, du rapport à la privatisation implicite de son trottoir, à ceux qui sont d'ici et ceux qui ne le sont pas. Il a besoin du quartier, ou de la friction entre deux quartiers. Cette étape s’élabore avec l’opérateur culturel. Pourquoi intervenir ici plutôt qu’ailleurs ? Quelles questions pose ce territoire spécifique à la ville, à l’opérateur, à la compagnie ? De là, la compagnie fait des recherches tangibles, cherche des informations sur ses populations, sur son histoire, ses évolutions, ses transformations. À J-2 en milieu de journée, les artistes arrivent et mettent en relation la réalité du territoire et les informations recueillies. Ils parcourent le quartier, observent, notent les lieux précis qu'ils souhaitent montrer et investir, chacun écoutant son ressenti, et ils commencent à imaginer un itinéraire. Cette étape est instinctive, chaque artiste résonne aux lieux, et on imagine le parcours de façon très organique. À J-2 en soirée, les 4 artistes partent chacun de leur côté pour quatre soli dans les salons de quatre habitants, qui se déroulent donc à la même heure, simultanément. Ils sont accompagnés par une personne de la structure organisatrice, et le cas échéant, d'une personne de la cie. Les hôtes ont invité une dizaine de voisins à découvrir ce solo, interprété par un.e comédien.ne ou un.e danseur.euse. Ces soli, chacun à leur façon, traitent et malaxent la réalité du moment présent : être un groupe dans un salon, et jouent des imaginaires de cette situation. Nous avons expérimenté à quel point ces hôtes jouent le rôle de médiateurs entre la situation artistique incongrue et leurs invités, souvent moins habitués aux formes décalées de spectacle vivant. Ils ont souvent un profil d’abonnés de théâtre, sont souvent abonnés à Télérama, et c’est tant mieux, parce que leur audace à inviter l’inconnu chez eux sert grandement à rassurer les non- initiés invités et à ouvrir le champ des possibles. Ces soirées permettent la rencontre entre la compagnie et des habitants, entre nos images mentales du quartier et le vécu des certains, entre voisins aussi, entre les habitants et l’opérateur culturel enfin. Le quartier se raconte, le projet tisse des liens avec le quartier... Ces soirées sont très chargées émotionnellement, et nous retrouvons bon nombre de ces personnes dans le groupe spectateur des représentations ensuite. 4
Les soli, artistiquement La matière de base pour chacun des soli est donc la situation réelle d'être un groupe dans un salon. Notre approche diffère selon qu'on soit danseur ou comédien, sachant que tous nous parlons, et que tous nous sommes engagés physiquement. Nous nous appuyons sur les usages du lieu salon, sur ses circulations, pour écrire en direct une performance qui "parle" d'être ici maintenant. Plus encore, nous travaillons à traduire artistiquement la relation, physique, entre les gens en présence, et à jouer de ces émotions d'être frôlés par le corps du danseur, ou d'être interpelés par le comédien, qui l'un comme l'autre nous inclut dans sa dramaturgie, sans toutefois nous demander de participer. SENSIBLES QUARTIERS, pour ceux d’ici et d’ailleurs Troisième et dernière étape, celle des représentations de SENSIBLES QUARTIERS. C’est la partie visible du projet, celle où un public est convié à découvrir ce quartier à travers nos singularités artistiques. Les artistes, le créateur sonore et soixante-quinze spectateurs vont former un groupe, marcher un trajet à travers un paysage et déciller le regard sur des lieux singuliers et évoquant leur contexte. SENSIBLES QUARTIERS est un continuum de surimpressions. Le continuum est physique, les spectateurs sont amenés à vivre sensoriellement cette marche, par leur regard bien sûr, kinesthésiquement aussi, sonorement tout autant. Le sonore Pour plonger les spectateurs dans leurs sensations corporelles, pour qu’ils ressentent la porosité entre leur dedans (leur corps) et leur dehors (le paysage dans lequel ils se meuvent), nous avons pris le parti d’augmenter un sens : l’ouïe. Les marcheurs sont munis de casques et sont plongés dans une réalité augmentée de l’environnement sonore réel de « ici et maintenant », capturée par Loïc Lachaize, un artiste sonore, qui est mêlé à eux. Nous disons « augmentée » parce qu’il utilise un micro très sensible, qui agit comme l’oreille, avant que le cerveau ne trie ses informations, qui décuple notre capacité à entendre, qui augmente la portée de notre ouïe, qui rend palpable l’espace entre les sons. Les surimpressions sont sonores, jouées par les choix spatiaux qu’opère Loïc, et par des mots dits en direct par les performeurs, ou des sons qu’ils viennent ajouter dans l’oreille, via des petits micros. L’environnement sonore est toujours celui de Loïc et de sa place à lui dans l’espace. Il compose donc en direct une partition ciselée, entre les ajouts sonores et/ou parlés des artistes, entre plusieurs réels. Il peut faire entendre aux spectateurs leur espace, mais peut aussi être ailleurs, loin d’eux, voire avoir disparu de la vue. Ils entendent alors un autre espace qui vient se juxtaposer au réel visible. Les performeurs sont munis de micros, et captent eux aussi des points sonores, visibles ou non. Ils créent ainsi de la tension dans l’espace, le dessinent dans nos oreilles. Ils peuvent nous faire entendre une conversation avec un passant, à distance. Ils peuvent introduire nos oreilles dans un magasin, renter chez quelqu’un et nous faire entendre le dedans… Les mots La marche est souvent guidée par les sons, et particulièrement par des mots prononcés par un interprète (à la fois), en direct (peut-être ne sont-ils pas à vue pour autant, ou à découvrir en avançant). Les mots ici peuvent décrire un trajet, précisément, avec soin, pour pousser le spectateur à s’attarder dans ce qu’il voit, pour qu’il prenne en compte la réalité de l’endroit, qu’il puisse devenir le sujet. Les mots peuvent s’adresser très directement à l’auditeur, comme à l’oreille, intimes. Ils peuvent aussi relever de la pensée de son émetteur. Les mots peuvent décaler l’endroit, le poétiser aussi. Ce peut être des listes, des systématismes, qui vont rythmer cet endroit, en parallèle du rythme de la marche. Radicalement différemment, les mots peuvent aussi donner d’un autre lieu une lecture théâtrale (tissage de souvenirs d’enfance réels d’un interprète avec une problématique du lieu, par exemple) et/ou se faire le relai d’une parole d’habitant. Les registres s’autorisent la rupture, l’empilement. La seule fidélité reste le sujet : le quartier. Comme si ces différents registres donnaient la parole à ses différentes voix. 5
Le corps Les surimpressions sont aussi visibles, dansées, en corrélation avec des lieux spécifiques. La marche est rythmée par des arrêts, où l’on révèle des lieux choisis par des propositions de groupe ou des soli, murmurés, dansés, accrochés aux murs, étirés sur un trajet, arpentés… Les danseurs sont dans un état de corps qui les met dans une marche sensible et aux aguets, qui affûte leur regard sur l'espace, leur sensation des volumes, leur écoute de l'environnement sonore. Leur état, simple et invitant à l'attention, contamine le groupe. A tour de rôle souvent, ensemble parfois, ils vont interrompre la marche et proposer des points de vue sur un lieu spécifique. 6
SENSIBLES QUARTIERS n'est pas une déambulation, ni une randonnée. L'enjeu ici est de révéler le lieu par des états de corps, de le dévoiler. Le temps de mise en place et de réalisation de Sensibles quartiers est volontairement court, nous le répétons, par choix. Si le sujet était de prendre en compte correctement la parole d’habitants, il nous faudrait venir à plusieurs reprises sur six mois. Notre sujet est de mettre en relation les corps et un environnement spécifique par le biais du sensible, autant dans comment on le propose aux spectateurs que dans nos modalités d’écriture. Le temps court permet cette spontanéité. Une production JEANNE SIMONE Soutiens à la création : DGCA (Direction Générale de la Création Artistique) DRAC Nouvelle-Aquitaine (Direction Régionale des Affaires Culturelles) OPÉRA PAGAÏ Ville de BORDEAUX En coproduction et accueilli par : OARA, Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux IN SITU, European Platform for Artistic Creation In Public Space L’USINE, Centre National des Arts de la Rue, Toulouse-Métropole PRONOMADES EN HAUTE-GARONNE, Centre National des Arts de la Rue, Encausse-les-Thermes SUR LE PONT, Centre National des Arts de la Rue, La Rochelle L’HORIZON, recherches et créations, La Rochelle La PAPERIE, Centre Nationale des Arts de la Rue, Angers CULTURE COMMUNE, scène nationale du bassin minier du Pas-de-Calais, Loos-en-Gohelle Le SILLON, scène conventionnée pour le théâtre dans l’espace public, Clermont-L’Hérault L’ATELLINE, lieu de fabrique des arts de la rue, Montpellier Le LIBURNIA, Théâtre de Libourne 7
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SENSIBLES QUARTIERS Plus de détails … Définition du terrain de jeu C’est en complicité avec l’opérateur qu’une pertinence de choix s’impose, en fonction de problématiques spécifiques à l’opérateur dans son territoire et en relation avec notre lecture des lieux. De ce choix peuvent débuter les recherches de documentation de Véronique Abadie, architecte qui nourrira l’équipe artistique. SENSIBLES QUARTIERS invite à marcher un quartier, un village, un quartier village, loin des centres villes urbains. Il s’agit de contours et de traversées. Il peut s'agir d'un quartier en rénovation, parce que ces espaces sont des entre-temps intéressants. Le passé, le présent et l'avenir y sont lisibles, en confrontation, en frottement. Il peut s'agir d'un quartier périphérique, peu souvent sous les projecteurs de la ville spectacle, où l'espace (moins) public, est le prolongement de la propriété, où l'on trouve peu ou pas de centre rassembleur, sauf parfois le parking de la grande surface locale. Il peut s'agir d'un village, avec son peu de flux et sa quasi absence d'anonymat. Avec ses frontières entre nature, champs, forêts, et bâti, extérieur et centre bourg. Cession SENSIBLES QUARTIERS L’après-midi (J-2), les artistes procèdent à un repérage du quartier, pour mettre en corrélation leur documentation et sa réalité objective et spatiale. En soirée (J-2), les artistes performent chez l’habitant. En simultané. Là, nous nous présentons, nous offrons notre singularité à nos hôtes. J-1, le groupe travaille à l’élaboration du parcours. Puis SENSIBLES QUARTIERS joue, au travers du lieu, jusqu’à deux fois par jour. Un groupe se constitue d’habitants, et de curieux venus d’autres contrées, sur réservation (jauge limitée à 75 personnes casquées) … 9
SENSIBLES QUARTIERS Sa mise en œuvre … Des artistes, une architecte, un créateur sonore Sept artistes, un créateur sonore et une architecte sont engagés dans ce projet, mais chaque SENSIBLES QUARTIERS ne mobilise in situ que le créateur sonore et quatre artistes. Sept artistes, danseurs, comédiens, circassiens constituent un groupe opérationnel pour donner la chance à ce projet hors normes de se déployer. Chacun des artistes invités ici a intégré la pratique de JEANNE SIMONE et l'interprète de sa propre relation aux lieux. La diversité des approches des uns et des autres (sensible, politique, sonore, abstraite, théâtralisée) représente une belle fresque de points de vue et d’émotions. Loïc Lachaize est lui systématiquement là, irremplaçable tant artistiquement que techniquement (il travaille avec des émetteurs FM, et mixe en direct tous ses points de captation, il écrit la partition sonore et la relation aux volumes sonores des espaces, il participe de la relation d’imprégnation entre écriture, partition et surgissement du réel). Véronique Abadie, architecte, prépare avec Laure Terrier la documentation quant au quartier et oriente les points d’attention, politiques et sensibles, qui relient les propositions faites aux habitants via l’urbanisation et le bâti et les différentes réalités au fils du temps. 10
SENSIBLES QUARTIERS Des artistes, une architecte, un créateur sonore Laure Terrier, chorégraphe et interprète Chorégraphe et danseuse, Laure Terrier n’en finit pas de malaxer les relations du corps à l’espace publique au travers des créations portées par JEANNE SIMONE. L’usage des lieux comme fil conducteur, elle invente patiemment un rapport au spectacle, à la danse, qui témoignerait de nos rapports singuliers au monde qui nous entoure et nous façonne, pour lui offrir d’autres possibles. Elle collabore régulièrement avec d’autres compagnies, en tant que soutien à l’écriture corporelle, telles que la Cie de Sirventes, Le Petit Théâtre de pain, La grosse situation, Cie Action d’espace – François Rascalou, Uz et coutumes… Elle s’est beaucoup nourrie des approches de Julyen Hamilton, Patricia Kuypers, G. Hoffman Soto, Lulla Chourlin tout en vadrouillant en tant qu’interprète au côté des chorégraphes Nathalie Pernette, Laure Bonicel, Odile Duboc. Elle s’investit aussi avec plaisir dans les projets d’Opéra Pagaï, de l’Ensemble Un… Paroles d’auteurs. In Les brèves de Stradda / janvier 2012 « L’espace public s’est imposé à moi de façon très organique. Quand j’étais interprète, je sentais comme un hiatus entre ma situation de danseuse et ma vie de femme citoyenne. J’ai alors exploré des espaces non dévolus à la représentation, tous espaces ou lieux de vie où l’être humain a des habitudes sociales. Des espaces qui mêlent mémoire, histoire intimes et fonctionnalité, sous-tendant ou surlignant des corporéités spécifiques. J’aime travailler à faire résonner ces espaces à partir des corps que l’on attend à cet endroit-là, pour en distordre la perception, la poétiser. Je joue avec le passant, celui qui est là par hasard ou celui qui vit là, qui y a ses habitudes. Toutes mes créations sont in situ, même si j’ai des formes préétablies, une intention claire, l’écriture se lie, s’adapte au lieu choisi pour se colorer de ce qui va se passer. Je dois être disponible au camion poubelle qui fait irruption, à son volume, à son bruit, à la part de quotidien qu’il symbolise. Je dois être prête à dialoguer avec cette petite dame qui vient de traverser. Nos corps de danseurs ne tendent pas vers le spectaculaire, cette forme de perfection qui met à distance le spectateur. Je cherche tout le contraire : me mettre au diapason des corps et des espaces rencontrés dans la fragilité pour tendre un miroir à notre condition humaine. » Laure Terrier 11
Loïc Lachaize, créateur sonore Loïc Lachaize rencontre Bernard Lubat en 2000, enregistre quelques un de ses disques (Conversatoire Piano Solo, Improvista, vive l’A-musique, Manciet) et collabore avec ses projets live pendants 7 années sur plus de 400 concerts . Il croisera dans ce milieu de nombreux artistes, poètes, musiciens ou réalisateurs avec qui il collaborera en tant qu’ingénieur du son comme Pascal Convert pour La Madone de Bentalha ou l’équipe de l’IRCAM de JM Chemiller et B. Assayag pour le projet Omax . En 2004 il croise la route de Régine Chopinot qui l'embarque pour créer le spectacle « intern-extern » puis pour « Les garagistes ». A partir de 2007 il réalise les spatialisations et les créations sonores pour le théâtre (Anna Nozière "La Petite" pour le théâtre de la colline en 2012) Il rejoint le UN ensemble en 2015 dont il enregistre les disques et fabrique les dispositifs de mise en sons spécifiques à son répertoire. Véronique Abadie, architecte Véronique Abadie est spécialisée dans l’aménagement « soutenable » des territoires. Pour tenir le lien entre l’histoire et le devenir des quartiers, son travail part des spécificités, cherche à faire corps avec la ville, ses ambiances, son intériorité. Elle œuvre principalement « avec peu » et avec ce qui est déjà là. Véronique est membre du collectif d’urbaniste bordelais PEPITOMICORAZON qui s’interroge sur le droit à la ville et le partage des espaces. Dans les quartiers qu’il dessine, ce collectif produit une architecture du moindre impact, affranchie de la technologie. PEPITO s’attèle à modifier l’urbanisation des villes et propose également de nouvelles façons d’habiter la campagne. Céline Kerrec, danseuse et chorégraphe, assistante de cette création Danseuse, enseignante, arpenteuse de paysages, ses appétences artistiques et pédagogiques s’orientent vers l’improvisation en tant que pratique quotidienne et spectaculaire. Dans son approche du mouvement, elle puise dans sa pratique du contact- improvisation, dans ses balades buissonnières en ville, en campagne, en bord de mer au contact des gens, des humeurs, des espaces, des lieux, et, également dans ses échanges auprès des jeunes enfants et des personnes valides autrement. Laetitia Andrieu, comédienne et danseuse Formée au CNR de Bordeaux, elle travaille avec différentes compagnies (Du chien dans les dents, La nuit venue, La compagnie des songes, Flagrants Désirs, l’Âne bleu, Travaux publics…). Attachée au texte et à certains de ces auteurs contemporains (Jean- Luc Lagarce, Sarah Kane ou David Harrower…), elle se frotte à l’écriture avec la compagnie des Songes. Le goût des textes de nourrit, au fil du temps, de croisement avec d’autres écritures, écriture du corps, écriture dans l’espace. Elle complète alors son approche par la formation « Sources, pratiques somatiques », menée par Anne Expert et Mandoline Whittlesez (Contact Improvisation, écriture instantanée, Body Mind Centering). Entre autres expériences marquantes et heureuses, elle travaille avec le Théâtre de la Gouttière à La Roche sur Yon, qui se situe à la frontière entre théâtre, danse et performance. Guillaume Grisel, comédien Compagnon de route de JEANNE SIMONE, avec « mademoiselle » (2010) puis « Nous sommes » (2015). Il travaille avec de nombreuses compagnies de théâtre de rue comme Begat Théâtre (« La disparition », « Le jardin aveugle », « Hôtel eden »), Opéra Pagaï (« Safari intime », « Les dans-balcons – les jardins automobiles », « Far Ouest », 3derive la nuit »), Ilotopie (« Les envies rhônements », « Les embarcarons », « Les gens de couleurs »), Pudding Théâtre (« D.O.Q. », « Conte urbain »), ou 12
encore L’Agence Monik LéZart (« Visites noopdiques »). Il s’implique aussi dans les projets de Clowns Sans Frontières, en tant que directeur artistique et logisticien. Camille Fauchier, circassienne Elle s'est formée au Québec en corde volante auprès de Victor Fomine (Ecole Léotard), et en trapèze danse avec Elizabeth Gaumond (Ecole de Cirque de Québec). Elle a pu enrichir sa recherche artistique en travaillant le jeu d’acteur et le mouvement avec Mathurin Bolze, Pierre Pilatte (1watt) et des chorégraphes telles que Kitsou Dubois. Elle a travaillé en tant qu’interprète à la corde volante et à la corde lisse au sein de la Smart Cie sur le spectacle Ay-Roop et de la Cie Deus ex Machina sur le spectacle Galileo. Elle crée la Cie Née d’un Doute et écrit plusieurs spectacles : Mains Vives (2013), Comme des moutons (2014), ORIKAÏ (2016), Duo d’escalier (2018). Jérôme Benest, comédien Son engagement au sein de la compagnie Humani Théâtre date de 1996, aussi, son CV colle au plus près au parcours de cette compagnie. Mais auparavant, il a croisé les Cie Art Mixte, la Cia et la Cie Bouche à Oreille. 13
SENSIBLES QUARTIERS Conditions d’accueil Spectacle itinérant à partir de 8 ans, difficilement accessible aux personnes à mobilité réduite. Sensibles Quartiers Durée approximative : 1h30 dont 20 minutes pour la distribution des casques. Nombre de représentations/jour : deux maximum, 1h30 à 2h de pause minimum entre les 2 représentations. Horaires : en journée, à décider avec l’opérateur ; les qualités de ce spectacle sont plus justes dans l’humeur du matin. Jauge : 75 personnes par représentation ; jauge qui correspond au nombre de casques disponibles. Les soli chez l’habitant Durée approximative : 20 minutes de jeu suivies d’environ une heure d’échange avec l’hôte et ses invités. Jauge soli chez l’habitant : 15 personnes maximum selon l’envie et l’espace de l’hôte. Équipe en tournée : 1 chorégraphe/danseuse, 3 interprètes, 1 créateur sonore/régisseur son, 1 ou 2 chargées(s) de production Lieu de représentation SENSIBLES QUARTIERS invite à marcher un quartier, un village, un quartier village, hors du cœur de la ville. C'est un projet qui pose la question des modes d'habiter. Il peut s'agir d'un quartier en rénovation, parce que ces espaces sont des entre-temps intéressants : le passé, le présent et l'avenir y sont lisibles, en confrontation, en frottement. Il peut s'agir d'un quartier périphérique, peu souvent sous les projecteurs de la ville spectacle, où l'espace est moins public, où les trottoirs sont un peu le prolongement de la propriété, où l'on trouve peu ou pas de centre rassembleur, sauf parfois le parking de la grande surface locale. Il peut s'agir d'un village, avec son peu de flux et sa quasi absence d'anonymat, avec ses frontières entre nature, champs, forêts, et bâti, extérieur et centre bourg. Le choix du quartier s’élabore avec l’opérateur culturel : pourquoi intervenir ici plutôt qu’ailleurs ? Quelles questions pose ce territoire spécifique à la ville, à l’opérateur, à la compagnie ? La Cie Jeanne Simone procède à un repérage du parcours via google maps. Un repérage sur site peut être organisé à la demande de l’opérateur. Dans ce cas, l’opérateur prendra en charge les frais supplémentaires du repérage : salaire, transports, hébergements, repas. Un repérage est nécessaire si l’opérateur souhaite programmer SENSIBLES QUARTIERS en milieu rural. Conditions d’accueil et d’organisation J–2 • Arrivée de l’équipe en fin de matinée pour l’écriture du parcours. Si les temps de transports ne permettent pas d’arriver en fin de matinée, prévoir une arrivée à J-3 le soir. • 17h00 : retour en salle pour échauffement en vue des soli. • 4 soli chez 4 habitants en simultané : 20/25 minutes de jeu suivies d’environ 1h d’échange convivial. Les soli sont programmés entre 18h30 et 19h30 selon les disponibilités de l’hôte. L’arrivée de l’artiste chez l’hôte a lieu 15 min avant le début du solo pour sa familiariser avec l’habitation. Prévoir une personne de la compagnie et une personne référente de l’opérateur pour accompagner le solo. 14
J–1 : • Poursuite de l’écriture du parcours, des textes et des corporéités. • 16h00 : présentation du parcours au Directeur Technique de l’opérateur et communication du point de départ du parcours à l’opérateur pour qu’il puisse informer son public. Jour J : Représentations SENSIBLES QUARTIERS • Préparation du matériel son dans les loges et/ou lieu de stockage : 2h pour la vérification des systèmes HF • Préparation au point de départ du parcours : 30 minutes. • Si les loges et/ou le lieu de stockage du matériel sont situés à plus de 100 mètres du point de départ du parcours, prévoir le transport du matériel son et de la billetterie. • Rangement au point d’arrivée du parcours (récupération des casques incluse) : 30 minutes. • Démontage et rangement dans les loges et/ou lieu de stockage : 1h30. Prévoir également : • 2 tables pour poser le matériel son et la billetterie de l’opérateur au point de départ du parcours. • 1 personne pour l’accueil des publics et la billetterie au point du départ du parcours. • 2 personnes pour accompagner le public pendant la représentation (par mesure de sécurité car les rues ne sont pas fermées à la circulation, et pour tout souci éventuel). • Le transport du matériel son et des tables pendant la représentation car que les points de départ et d’arrivée du parcours diffèrent. Les loges/espace d’échauffement • A proximité du lieu de représentation, disponibles dès J-2 de 13h00 à 19h00 et J-1 de 09h00 à 19h00, puis 2 heures avant chaque représentation, libérées 1h30 heure après. • Espace suffisamment grand, propre et chauffé pour échauffement de danse d’une équipe de cinq personnes, avec toilettes et douches. • Prévoir aussi un local de stockage et de rangement pour le matériel son en plus de l’espace d’échauffement : un local fermant à clé de 3m X 3m, proche du lieu de jeu, avec une grande table et au moins une arrivée électrique de 220V (chargement des batteries). Le local de stockage doit être à proximité des loges/espace d’échauffement. • Prévoir un catering avec café, thé, petites bouteilles d’eau, fruits frais, fruits secs, chocolat. Matériel avec lequel arrive la compagnie • 75 casques ouverts + récepteurs radio pour le public • mixette sur batterie • matériel de prise de son cinéma : mixette soundevice 664, perche VDB, suspention cinela, systeme MS senheiser MKH8030 et MKH 8040, Systeme de batterie switt 14,4 v Demande technique • 1 multiprise avec 8 pc • 2 tables de 2m X 1m minimum qui seront placées sur les lieux de départ et d’arrivée du parcours pour poser le matériel son et la billetterie de l’opérateur Accueil compagnie • Frais de transport sur la base de 6 ou 7 A/R en train (tarifs SNCF 2nde classe) au départ de Bordeaux et/ou Marseille • Hébergement pour 6 ou 7 personnes de J-2 soir (voire J-3 soir) à J+1 matin • Repas pour 6 ou 7 personnes de J-2 midi (voire J-3 soir) à J+1 matin • Loges : catering avec café, thé, petites bouteilles d’eau, fruits frais, fruits secs, chocolat. Toilettes et douches à proximité. 15
Modalités de convocation et d’accueil du public En amont des représentations de SENSIBLES QUARTIERS • Pour un bon déroulement de la marche, le respect de la jauge de spectateurs conviés est important car celle-ci est limitée au nombre de casques que nous mettons à disposition, soit soixante-quinze casques. • Pour ce faire, l’accès des spectateurs se fait sur réservation. Seul le nom du quartier est communiqué au public lors de leur réservation. Le lieu de rendez-vous public leur est communiqué à l’issue de la journée d’écriture in situ soit la veille des 1ères représentations par l’opérateur (SMS, email…). • Prévoir de réserver en billetterie un quota de places pour les hôtes et spectateurs des soli. Les soli chez l’habitant (cf. document spécifique « Accueillir un solo dans son salon ») • L’opérateur se charge de trouver 4 hôtes volontaires qui résident sur le quartier choisi et qui sont des spectateurs habitués de sa programmation. • Dans la mesure du possible, les hôtes jouent le jeu d’inviter des voisins ou des amis qui vivent dans le même quartier. • L’horaire d’invitation pour chaque solo est fixé entre 18h30 et 19h30 selon les possibilités de l’hôte. • Arrivée de l’artiste 15 min avant le début du solo pour se familiariser avec l’habitation. • Prévoir la présence d’un référent de l’opérateur pour chaque solo. • Prévoir une invitation pour chaque hôte pour l’une des représentations de SENSIBLES QUARTIERS. Les jours de représentations de SENSIBLES QUARTIERS Prévoir : • 1 personne pour l’accueil des publics et la billetterie au point du départ du parcours. • 2 personnes pour accompagner le public pendant la représentation (par mesure de sécurité car les rues ne sont pas fermées à la circulation, et pour tout souci éventuel). Spectacle déposé à la SACD 16
SENSIBLES QUARTIERS Revue de presse INFERNO, 27/10/2018 BORDEAUX : LE FAB DESCEND DANS LA RUE ! Le FAB descend dans la rue ! « Sensibles Quartiers » de la Compagnie Jeanne Simone et de sa chorégraphe, Laure Terrier, invite à une balade découverte poétique (transgression du réel pour en exprimer l’essence) des quartiers nord des Chartrons du Bordeaux maritime. Casques aux oreilles et yeux grands ouverts, les glaneurs de rêves urbains mettent leurs pas dans ceux de cinq danseurs-performers-comédiens jouant avec toutes les possibilités offertes par l’environnement et ceux qui l’habitent ou le traversent. Tout devient à leur rencontre objet de sensations faisant renaître sous leur regard, leur toucher et leurs mouvements libérés de toute pesanteur, une réalité assoupie. Ainsi les grilles ouvragées d’une propriété deviennent-elles les alvéoles d’une demeure d’apiculteur ; les poutres d’acier prolongeant dans le vide un toit, se métamorphosent en monument improbable à la gloire d’une divinité inconnue ; les façades rectilignes d’immeubles percés de fenêtres alignées sans âme se mettent à dialoguer avec l’espace de verdure sauvage lui faisant face. Joignant les mouvements aux paroles diffusées dans les casques, une performeuse se met à escalader à mains nues la façade d’un immeuble jouant avec toutes les aspérités offertes, sa manière à elle d’abolir la gravité du réel en réalisant sous nos yeux l’insoupçonnable légèreté de l’être. Des chorégraphies spontanées utilisant le mobilier urbain (rue, place, container, panneau de signalisation, abri bus, bouche d’égout) et l’habitat privé (on s’y introduit par effraction douce) créent l’illusion comique d’être dans une comédie musicale (« la la land », « west side story »…) où tout devient possible grâce aux puissances de l’imaginaire convoqué. L’épisode de l’intrusion de deux comédiens dans un immeuble aux carreaux cassés pour abriter leurs ébats fort sonorisés – ils nous parviennent à l’extérieur amplifiés dans les casques – rejoint en légèreté souriante celui où l’on découvre, au travers de la vitre translucide d’un abri bus contre laquelle elles se plaquent, le début de strip-tease de trois comédiennes. Plus grave est le rappel des substances toxiques enfouies dans le sous-sol d’un espace où devait être construite une école, débouchant ensuite sur la pensée positive de la convivialité née de la résistance des riverains. La traversée d’une sente urbaine séparant les nouvelles constructions à l’architecture contemporaine et l’ancien habitat éventré attendant sa démolition prochaine en exhibant les traces impudiques de sa vie d’antan – tapisseries à motifs surannés, objets de décoration accrochés aux murs comme des lambeaux de peau – délivre les effluves poétiques de « La vie mode d’emploi » de Georges Pérec où l’auteur retraçait un siècle durant la vie d’un immeuble vu en coupe frontale. De cette balade ludique et poétique sur les pas d’artistes doués d’une humanité à fleur de peau, ressort une douce impression : celle d’avoir été les invités d’une fête improvisée – le Grand Meaulnes et sa fête étrange – dans laquelle, d’étranges étrangers au quartier nous en devenions les acteurs familiers. Trois performances singulières qui chacune à sa manière nous invite à repenser différemment le territoire. « La rue est à nous »… Yves Kafka 17
JUNKPAGE, Octobre 2018 18
production JEANNE SIMONE 8 rue de la porte Cailhau 33000 Bordeaux www.jeannesimone.com https://vimeo.com/jeannesimone +33 (0)6 43 38 73 62 SENSIBLES QUARTIERS Mise en scène et chorégraphie Laure TERRIER artistique@jeannesimone.com Production Adeline EYMARD diffusion@jeannesimone.com Administration de la production Marilyne PETER production@jeannesimone.com Administration Virginie FRANCESCHINIS administration@jeannesimone.com Soutiens, coproductions et accueils en résidence DGCA (Direction Générale de la Création Artistique) DRAC Nouvelle-Aquitaine (Direction Régionale des Affaires Culturelles) OPÉRA PAGAÏ Ville de BORDEAUX OARA, Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux IN SITU, European Platform for Artistic Creation In Public Space CULTURE COMMUNE, scène nationale du bassin minier du Pas-de-Calais, Loos-en-Gohelle L’USINE, Centre National des Arts de la Rue, Toulouse-Métropole PRONOMADES EN HAUTE-GARONNE, Centre National des Arts de la Rue, Encausse-les-Thermes SUR LE PONT, Centre National des Arts de la Rue, La Rochelle La PAPERIE, Centre Nationale des Arts de la Rue, Angers Le SILLON, scène conventionnée pour le théâtre dans l’espace public, Clermont-L’Hérault L’ATELLINE, lieu de fabrique des arts de la rue, Montpellier Le LIBURNIA, Théâtre de Libourne JEANNE SIMONE est un projet artistique conventionné par la DRAC Nouvelle-Aquitaine, et soutenu par La Région Nouvelle-Aquitaine, Le Département de la Gironde, La Ville de Bordeaux © Céline Kerrec, Anne-Cécile Paredes, Marie Monteiro, Pierre Planchenault 19
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