PHI1103 - Anthropologie philosophique

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Florian FERRAND                                           PHI1103                                                   Aut 2008

                      PHI1103 - Anthropologie philosophique

PRÉSENTATION
    Le champ de la philosophie, en cette signification cosmopolitique, se laisse ramener aux questions suivantes : 1. Que
    puis-je savoir ? 2. Que dois-je faire ? 3. Que m’est-il permis d’espérer ? 4. Qu’est-ce que l’homme ? A la première
    question répond la métaphysique, à la seconde la morale, à la troisième la religion, et à la quatrième l’anthropologie.
    Mais, au fond, on pourrait mettre tout cela au compte de l’anthropologie, parce que les trois premières questions se
    rapportent à la dernière.
                                                                               (Kant, Cours de logique, OP III, p. 1296-7)
L’anthropologie philosophique peut sembler être un intitulé particulièrement ambitieux, tant il semble qu’il
soit possible d’accoler l’être humain à n’importe quel domaine de la philosophie. Il en va ainsi de « l’être
humain et son existence », « l’être humain en société », « l’être humain et son langage », etc., sans que ces
formulations ne semblent apporter rien de nouveau ou de pertinent.
C’est qu’on ne peut s’en éloigner : qu’il soit sujet ou source de la connaissance, l’être humain est toujours
en toile de fond, sinon en premier plan. Cela ne signifie pas cependant que l’anthropologie philosophique
recouvre les autres domaines, et finalement c’est cette observation qui en est le sujet : la place centrale de
l’être humain dans la pensée philosophique. Dans ce cours, nous nous efforcerons ainsi de cerner la façon
dont la place prépondérante de l’être humain affecte, ressort ou est gérée par les différents courants, à
différentes époques, et dans diverses optiques.
Nous considérerons ainsi plusieurs conceptions de l’être humain - rarement explicites, mais que l’on peut
deviner ou faire ressortir en considérant les propos d’un philosophe ou les convictions d’une époque. Nous
considérerons ce faisant plusieurs thématiques tournant autour de la question de la nature humaine. Nous
nous arrêterons sur les questions concernant l’évolution de l’espèce et la place de l’être humain comme
représentant de l’espèce humaine, la nature sociale de notre constitution, en particulier les dimensions
politiques, ainsi que notre relation aux autres animaux, aux machines et à l’environnement. Avant tout il
s’agira finalement de considérer notre constitution en regardant notre monde. A chaque fois, nous nous
focaliserons sur les définitions, les limites et la place de l’être humain implicite dans ces divers propos,
plutôt que sur les thématiques elles-mêmes.
Le but de cette démarche et de ce cours sera ainsi de mettre en lumière la diversité des conceptions
normatives et descriptives, et ce faisant de dépeindre progressivement l’être humain dans toute son étendue
et ses dimensions. Dessein indirect, car l’objectif de ce cours est de montrer que la réponse à la question
« qu’est-ce qu’un être humain ? » ne se trouve pas dans aucun propos, mais dans leur étendue - et c’est cette
réponse là qui constitue l’aspect philosophique de cette anthropologie.

DESCRIPTION DU COURS SELON L’ANNUAIRE DU DÉPARTEMENT
Présentation des grandes conceptions de l'être humain : humaniste, existentialiste, naturaliste et chrétienne.
Centré sur la question « Qu'est-ce que l'être humain ? », le cours abordera entre autres le débat
nature/culture, les rapports entre le corps et l'esprit, le déterminisme et la liberté, la théorie de l'évolution,
l'identité culturelle et nationale, l'impact des recherches en intelligence artificielle sur notre conception de la
nature humaine.

STRUCTURE DU COURS
La structure particulière du cours est due à l’étendue de la matière qui sera traitée de deux manières
significativement différentes.
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Premièrement, nous nous intéresserons à la discipline que constitue l’anthropologie philosophique à
proprement parler, dans son apparition et son développement historique. Il s’agira de comprendre la place
qu’a essayé de prendre ce type d’approche et ses rapports avec les autres philosophies qui se sont
développées conjointement, et les liens avec les autres disciplines.
En second lieu nous considérerons plusieurs thématiques tournant autour de la nature humaine. Nous
nous arrêterons entre autres sur les questions concernant l’évolution de l’espèce, la nature matérielle et
ineffable de notre constitution, ainsi que notre relation aux autres et à l’environnement. Il s’agira là de
couvrir plusieurs sujets postérieurs au XVIIIème siècle en les replaçant le cas échéant dans leur contexte de
développement historique. Dans tous les cas nous nous effrocerons d’opposer les visions classiques de ces
problématiques avec une remise en cause de la position anthropocentriste qui s’y cache.
Chacun des dix cours correspondants à cette seconde partie sera accompagné d’un texte à l’étude et des
textes suggérés que les étudiant(e)s sont invité(e)s à avoir lu avant le cours en question.

PROTOCOLE D’ÉVALUATION
Chaque étudiant(e) devra réaliser trois activités d’évaluation.
Rapports de lecture (2)
Vous devrez fournir deux rapports au cours de la session, chacun au moment de votre choix. Pour chaque,
choisissez l’un des textes à l’étude proposé en lecture de cours (et non les références complémentaires ni
les lectures suggérées). Attention, chaque rapport devra impérativement être rendu avant ou au cours
pour lequel ce texte est en lecture (si vous rendez le travail au secrétariat ou par courriel il doit
absolument être rendu la veille du cours). Notez que le dernier texte à l’étude sera donné pour le cours 13.
Chaque travail consistera en un résumé informatif commenté de 3 à 5 pages constitué de trois parties à peu
près équivalentes. Il devra commencer par une brève présentation de l’auteur(e), du texte et de sa source,
puis dégagera les points importants du propos, pour finir par un commentaire personnel sur l’intérêt
présumé de ce texte par rapport au cours et à sa thématique.

Dissertation de mi-session
Une dissertation de dix à quinze pages maximum sera à remettre pour le dernier cours avant la semaine
de lecture.
Votre problématique devra obligatoirement être l’une de celles proposées à la fin de ce plan de cours, et
devra se baser sur l’étude d’au moins trois articles ou chapitres. Au moins une de ces références ne
doit pas figurer dans la bibliographie de ce cours.
Puisque vous n’aurez pas suivi tout le cours et peu de recul par rapport à celui-ci, il s’agit d’un travail
complémentaire d’approche de la thématique. Vous serez noté en fonction de la pertinence du travail de
recherche et d’étude, pas en fonction du respect du contenu du cours tel que donné.
Pour ce travail les retards seront pénalisés à hauteur de 1 point par jour ouvré (pour information, cela fait 5
points sur 40 si vous le rendez à la fin de semaine de la relâche).

Examen en classe
Il sera réalisé lors du dernier cours et durera trois heures. Tous les documents seront autorisés. Il consistera
en cinq questions de cours brèves et deux questions à développement. Pour ces dernières, je vous fournirai
une liste de dix questions possibles deux ou trois semaines avant l’examen, et cinq d’entre elles seront
proposées à l’examen.
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                                                 Remarques pour la remise des travaux
Si vous ne me rendez pas vos travaux en personne, ne les mettez jamais dans mon pigeonnier (je ne
pourrais connaître la date de remise), utilisez la chute à travaux du secrétariat de philosophie uniquement.
Tous les travaux faits à la maison devront être réalisés à l’ordinateur, en utilisant un caractère à
empattement de 12 points à double interligne, sans passer plus de une ligne entre chaque paragraphe, et des
marges de 2,5 cm. N’hésitez pas à utiliser des titres et sous-titres.
Jusqu’à 10% de l’évaluation de chaque travail pourra porter sur la rédaction et la présentation.
Des conseils et directives de préparation et rédaction supplémentaires seront présentées dans le premier
cours.
Vous pouvez rendre le travail sous forme électronique, par courriel ou en personne (clé USB ou PCMCIA
uniquement). Je vous rendrai alors la correction sous format électronique (commentaires MS Word), ou
papier si vous le demandez. Pour votre remise assurez-vous d’utiliser un format RTF (aucun autre ne sera
accepté). Assurez-vous impérativement de recevoir une confirmation de réception et de lecture de ma
part, par courriel ou en personne suivant les cas. Si vous n’en recevez pas, partez du principe que votre
travail n’est jamais arrivé. Ne prenez aucun risque : rendez dans ce cas le travail avec une semaine d’avance
pour parer aux problèmes techniques de réception (panne courriel ou problème de transfert) ou de
compatibilité (document illisible qu’il vous faut reformater ou imprimer). Je ne serai pas responsable de
tels problèmes et retards qui pourraient en découler et ils seraient pénalisés normalement.

                                                                           Pondération proposée
          30 points : Comptes-rendus de lecture      (avant le cours concerné)
          40 points : Dissertation                   (17 Octobre)
          30 points : Examen sur table               (12 Décembre)

                         Rappel du barème de notation littérale du département
90-100        A+ (4.3)       77-79       B+ (3.3)      65-69         C+ (2.3)     54-56         D+ (1.3)
85-89         A (4.0)        73-76       B (3.0)       60-64         C (2.0)      50-53         D (1.0)
80-84         A- (3.7)       70-72       B- (2.7)      57-59         C- (1.7)     0-49          E (0.0)

CALENDRIER

                                                    Dates importantes à prendre en note
            5 Septembre :     Premier cours
            17 Octobre :      Dernier jour pour la remise de la dissertation (remise en classe)
            24 Octobre :      Pas de cours – semaine de lecture
            21 Novembre :     Si vous n’avez pas réalisé de compte-rendu, il faut les faire maintenant…
            12 Décembre :     Examen. Dernier cours
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I – 5 Septembre

                     Présentation du cours
                    Modalités précises d’évaluation et d’intervention.
                    Aperçu du plan de cours et de ses grandes parties.

                     Le problème de l’anthropologie philosophique
                    Qu’est-ce qu’une philosophie non anthropologique ?
                    L’être humain comme objet, comme source et comme condition nécessaire.

                     Introduction aux thématiques de l’anthropologie philosophique
                    Qu’est-ce qu’un être humain, la nature humaine ?
                    Thématiques qui n’appartiennent pas à l’anthropologie, qui ne sont pas philosophiques, ou qui ne
                    seront pas traitées.

                     Indications méthodologiques
                    Précisions sur les exigences de rédaction et de présentation.
    Goulet, L. et G. Lépine. Cahier de méthodologie. UQAM. 1987. (LB2395.G6)

                                                    L’anthropologie philosophique comme discipline
II – 12 Septembre

                     L’apparition du questionnement sur l’être humain
                    Moyen-âge, antiquité : l’absence remarquée du problème humain.
                    Le tournant de la renaissance et la découverte de l’humanité plurielle.
                    Modernité : recherche de la nature humaine. La raison, les passions et les sensations.
                    Anthropologie fictive et normative des Lumières ; entre l’état de nature et la société.
                    Kant et l’autonomisation de l’anthropologie, le virage vers l’anthropologie descriptive.
                       Texte du recueil :
                       E. Leach, « L’unité de l’homme »

    Bourdin, Jean-Claude (ed). 1996. Les matérialistes au XVIIIième siècle. Payot.
    Cassirer, Ernst. 1983 [1972]. Individu et cosmos dans la philosophie de la renaissance.
      Minuit. UQAM B775C3714 [Chapitre IV, sur le problème sujet-objet à la Renaissance]
    Cassirer, Ernst. 1966. La philosophie des Lumières. Fayard. UQAM B802C314 [Sur la religion, la
      science, la nature et la société.]
    Duchet, Michèle. 1995 [1971]. Anthropologie et histoire au siècle des lumières. Albin Michel.
    Groethuysen, Bernard. 1980 (1953). Anthropologie philosophique. Gallimard. UQAM BD450G7
    Kant, Emmanuel. 1964 [1797]. Anthropologie du point de vue pragmatique. Vrin. UQAM
      B2794A614F6
    Leach, Edmund. 1980. L’unité de l’homme et autres essais. Gallimard. UQAM GN315L414 [Pour
      le texte du titre. Le reste examine des problématiques anthropologiques.]
    Scheler, Max. 1955. L’homme et l’histoire. Montaigne. UQAM B3329.S482F7 [Brêve histoire des
      conceptions de l’être humain]
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III – 19 Septembre
                      Aspects de l’anthropologie contemporaine
                     Fascination pour la physiologie et la mesure ; classification et races humaines.
                     Culturals studies, anthropologie anglo-saxonne culturaliste et ethnologie. Principes communs et
                     influence du milieu.
                     L’être humain disséqué : certitudes du réductionnisme et promesses des sciences cognitives. Fin de
                     l’anthropologie ?
                     Les paradoxes du souci anthropologique.
                        Texte du recueil :
                        M. Augé, « L’anthropologie sans histoire, l’anthropologie dans l’histoire ».

    Augé, Marc. 1979. Symbole, fonction, histoire. Les interrogations de l’anthropologie. Hachette.
      UQAM GN345A89. [Un bon aperçu du fonctionnement et problématiques épistémologiques
      du champ.]
    Descola, Philippe, Gérard Lenclud, Carlo Severi et Anne-Christine Taylor. 1988. Les idées de
      l’anthropologie. Armand Colin. UQAM GN27I34 [Revue des aspects épistémologiques de l’A,
      histoire et formes d’explication de ce champ.]
    Mead, Margaret. 1973. Une éducation en Nouvelle-guinée. Payot. [Classique controversé de
      l’ethnologie.]
    Morin, Edgar et Massimo Piatelli-Palmarini. 1974. L’unité de l’homme. Points. UQAM GN3U.47
      [Aussi disponible en trois volumes distincts. Recueils de discussions dont le troisième volume
      est le plus pertinent pour le problème de l’unité.]

                        Dix thématiques contemporaines de l’anthropologie philosophique
IV – 26 Septembre

                      Anthropologie et pouvoir
                     Discrimination et biais culturels à travers l’histoire. Paradoxes de la diversité humaine.
                     La civilisation et les barbares, de l’antiquité à nos jours.
                     La controverse de Valladolid. L’esclavage, l’âme et la dignité humaine, des grandes colonisations à nos
                     jours.
                     Le fonctionnement de l’impossible : holocauste et génocides.
                        Texte du recueil :
                        G. Leclerc, « La conception des sociétés non occidentales au XIXe siècle ».
                        Lectures suggérées :
                        J.-A. comte de Gobineau, livre premier, chap. XII, XIII et XVI.
                        C. Lévi-Strauss, Race et histoire.

    Augé, Marc. 1977. Pouvoirs de vie, pouvoirs de mort. Introduction à une anthropologie de la
      répression. Flammarion. UQAM GN492.25.A8 [Répression ici avant tout psychanalytique.
      Pour explorer les soubassements psychologiques de la domination.]
    Copans, Jean (ed.). 1975. Anthropologie et impérialisme. Maspero. UQAM GN27.A6
      [Essentiellement des études de cas de la responsabilité de l’A dans la domination, mais aussi
      considérations sur l’A révolutionnaire.]
    Gobineau, Joseph-Arthur, Comte de. 1853-55. Essai sur l'inégalité des races humaines.
    Leclerc, Gérard. 2001 (1977). Anthropologie et colonialisme. Fayard.
    Lévi-Strauss, Claude. 2001 (1961). Race et histoire. Gonthier. UQAM GN320.L44 (Disponible
      aussi dans UNESCO ci-dessous)
    Linton, Ralph. 1965. Le fondement culturel de la personnalité. Dunod.
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   UNESCO. 1973. Le racisme devant la science. Gallimard. [Recueil de problématiques traitées
     par divers penseurs]
V – 3 Octobre

                   La nature en société
                  Existe-t-il une nature humaine distincte de la nature sociale ? Est-elle désirable ?
                  L’état de société lui-même est-il naturel et désirable ? Retours sur Hobbes et Rousseau.
                  Critique marxiste et nature humaine : est-ce vraiment la société qui nous définit en premier lieu ?
                  Sommes-nous naturels ou culturels ?
                     Textes du recueil: (Pour le rapport de lecture, traitez ces deux textes courts
                       ensemble)
                     J.-J. Rousseau, Introduction et première partie du Discours sur l’origine et les
                        fondements de l’inégalité parmi les hommes.
                     T. Hobbes, section 13 du Léviathan.
                     Lectures suggérées :
                     K. Marx, manuscrits de 1844, section « le travail aliéné ».
                     S. Mosovici, la société contre nature, Introduction I-III

   Cassirer, Ernst. 1991. Logiques des sciences de la culture. Cinq études. Cerf. UQAM
     B3216C33.L6314
   Hobbes, Thomas. 1651. Léviathan. Siret.
   Marx, Karl. 1972 [1844]. Les manuscrits de 1844.
   Marx, Karl et Friedrich Engels. 1952 [1845]. L’idéologie allemande.
   Moscovici, Serge. La société contre nature. Seuil. 1994. UQAM GN306M68.
   Rousseau, Jean-Jacques. 1754. Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les
     hommes. Flammarion.
VI – 10 Octobre

                   Les limites de la conscience
                  La révolution freudienne, son retentissement intellectuel. Pourquoi se méfie-t-on de la psychanalyse ?
                  Fondations de la psychologie, bases de la neuropsychologie. La psychologie cognitive et les limites de
                  l’attention et de la mémoire ; la banalisation de l’inconscient cognitif aujourd’hui.
                  Que reste-t-il de l’être humain sans conscience… et sans inconscient ?
                     Texte du recueil :
                     P. Buser, « Quelles démarches implicites dans l’attention ? » et « Implicite dans la
                        mémoire »
                     Lectures suggérées :
                     S. Freud, début de la deuxième leçon sur la psychanalyse.
                     N. F. Dixon et N. Morray, articles « Attention » et « Perception subliminaire » in Gregory
                        1987.
                     P. Engel, Introduciton à la philosophie de l’esprit, « la conscience n’est-elle qu’un
                        mythe ? »

   Buser, Pierre. 2005. L’inconscient aux mille visages. Odile Jacob. UQAM BF315B86 [Couvre les
     différents aspects, de l’inconscient affectif à celui cognitif]
   Engel, Pascal. 1994. Introduction à la philosophie de l’esprit. La découverte. [Section « la
     conscience n’est-elle qu’un mythe ? »]
   Freud, Sigmund. Cinq leçons sur la psychanalyse. Payot. 1904.
   Gregory, R. (éd). 1987. Le cerveau, un inconnu.
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   Searle, John. 1999. Le mystère de la conscience. Odile Jacob.
VII – 17 Octobre

                    Le cerveau-humain : neurobiologie et sciences cognitives
                   Promesses et limites d’une vision biologique réductionniste de l’humain.
                   Succès des approches cognitives de l’humain : théorie des représentations, modélisation,
                   neuropsychologie et neurobiologie comportementale.
                   Dépassements du paradigme cognitif : le développement, les systèmes dynamiques et l’énaction.
                   Le problème de la détermination ; que faire des fondements biologiques ?
                      Textes du recueil : (pour le compte-rendu, traiter Straus en utilisant le texte de
                        Jeannerod)
                      M. Jeannerod, « Les fonctions cérébrales », in Michaud 2002.
                      E. Straus, « Le cerveau observant et le cerveau observé »
                      Lecture suggérée :
                      P. Engel, Introduciton à la philosophie de l’esprit, Introduction

   Andrieu, Bernard (éd.). 1993. Le cerveau : la machine-pensée. L’Harmattan. UQAM QP376C435
     [Courtes contributions résolument pluridisciplinaires de célébrités des sciences cognitives
     élargies.]
   Engel, Pascal. 1994. Introduction à la philosophie de l’esprit. La découverte. BD418.5F7E54
   Grmek, Mirko. La première révolution biologique, réfléxions sur la physiologie et la médecine
     du XVIIème siècle. Payot, 1990. R148G74. [Chapitre 5, sur la conception mécaniste de la
     vie, et plus généralement si vous voulez approfondir l’aspect historique du réductionnisme.]
   Michaud, Yves (éd). 2002. Le cerveau, le langage, le sens. [Dans cet ouvrage vous trouverez
      plusieurs aperçus de fonctionnements cérébraux vulgarisés.]
   Plessner, Helmuth. 1996 [1982]. Le rire et le pleurer. Paris : MSH. [Partie I : Le rapport de
      l’être humain avec son corps.] (Disponible sur demande)
   Straus, Erwin. 1989 (1935). Du sens des sens. Éd Jérome Millon. [Critique de l’explication
      objective des sensations.]
   Varela, Francisco. 1993. L’inscription corporelle de l’esprit. Sciences cognitives et expérience
     humaine. Seuil.
24 Octobre

                      Pas de cours – semaine de relâche
IX – 31 Octobre

                    L’homme-machine
                   Petite histoire des rapports de l’être humain à la machine.
                   Le fantasme de l’être artificiel : les automates, Turing, l’ordinateur et le voisin.
                   Limites du modèle computationnel ; le symbole et l’humain ; la place des émotions.
                   Finalement, qu’est-ce qui est naturel dans l’intelligence ?
                      Textes du recueil : (pour le compte-rendu, traiter Varela. Le texte de Turing est
                        proposé ici car c’est un classique difficile à trouver en français)
                      F. Varela, « Les jeunes années » et « Les symboles : l’hypothèse cognitiviste ».
                      A. Turing, « Les ordinateurs et l’intelligence », sections 1-7.
Florian FERRAND                                            PHI1103                                          Aut 2008
   Damasio, Antonio. 1995. L’erreur de Descartes. La raison des émotions. Odile Jacob. UQAM
     QP401D2514
   Damasio, Antonio. 2003. Spinoza avait raison. Joie et tristesse, le cerveau des émotions. Odile
     Jacob. UQAM BF511D34514 [Deux classique agréables à lire contre la séparation entre
     émotions et raison (et perception)]
   Turing, Alan. 1983 (1964). Pensée et machine. Champ-Vallon.
   Varela, Francisco. 1987. Invitation aux sciences cognitives. Seuil. [Une bonne introduction
     critique]
X – 7 Novembre

                  Devenir humain
                 Rappels sur la théorie classique de l’évolution par sélection naturelle et le parcours de notre espèce.
                 Darwin et la théorie de l’évolution dans son contexte historique. Controverses d’hier et d’aujourd’hui.
                 Critiques et révisions de la théorie : place des révolutions, de l’interaction, de l’épigénétique, des
                 systèmes dynamiques et critique des notions d’espèce. Que dit encore la théorie de l’évolution sur la
                 nature humaine ?
                 Psychologie évolutionniste, sociobiologie et diversité.
                    Texte du recueil :
                    S. J. Gould et R. C. Lewontin, « L’adaptation biologique »
                    Lectures recommandées :
                    C. Darwin, « La sélection naturelle ou la persistance du plus apte » (Chapitre IV)
                    F. Varela, L’inscription corporelle de l’esprit, section « L’adaptation, une idée en
                       transition »

   Buller, David. 2005. Adapting Minds: evolutionary psychology and the persistent quest for
     human nature. MIT Press. [Pour le moment la seule revue et critique étendue de la PE.]
   Darwin, Charles. 1992 (1873). L’origine des espèces. Flammarion.
   Dennett, Daniel. 2000. Darwin est-il dangereux ? Odile Jacob. QH375D46F
   Gayon, Jean. 1992. Darwin et l’après-Darwin. Kimé. UQAM QH375G39 [Pour saisir le détail de
     l’apparition et la critique de la théorie de Darwin à ses débuts]
   Gould Stephen Jay et Richard Lewontin. 1982. « L’adaptation biologique ». La Recherche
     13(139), p.1494.
   Teilhard de Chardin, Pierre. 1996 [1956]. La place de l’homme dans la nature. Albin Michel.
      UQAM QH368T41 [Une histoire de la vie comme anthropogenèse dirigée.]
   Varela, Francisco. 1993. L’inscription corporelle de l’esprit. Sciences cognitives et expérience
     humaine. Seuil.
   Workman, Lance et Will Reader. 2007. La psychologie évolutionniste. Une introduction. De
     boeck. UQAM BF698.95.W6714 [Grand ouvrage récent et très complet couvrant les
     différentes problématiques du champ.]
Florian FERRAND                                                 PHI1103                                             Aut 2008
XI – 14 Novembre
                     La nature animale
                    L’humain comme animal parmi les autres. Aperçu des problèmes et doutes que dissimule cette
                    évidence.
                    Quelques éclaircissements et tentatives de l’éthologie : le langage, la culture, l’apprentissage. Existe-t-il
                    une « éthologie humaine » ?
                    Historique, contexte, fondements et limites de la nature animale de l’espèce. Retour sur
                    l’anthropologie philosophique de Plessner, vers l’unicité de l’espèce.
                       Textes du recueil : (Pour le compte-rendu, traiter les deux ensemble)
                       R. Linton, « Les fondements de l’entendement humain ».
                       E. Straus, « Les animaux apprennent : presupposés psychologiques de cette
                          affirmation ».
                       Lectures suggérées :
                       C. Boesch, « L’homme, le singe et l’outil : question de cultures ? » in Coppens 2001.
                       J. Grondin, « Derrida et la question de l’animal ».
                       R. Linton, De l’homme, chapitre IV.
                       J.-Y. Goffi, « Les relations entre l’homme et l’animal », dans Michaud 2000.

    Coppens, Yves et Pascal Picq. 2001. Aux origines de l’humanité. Fayard. UQAM GN281A99
    Diamond, Jared. 2000 [1992]. Le troisième chimpanzé. Gallimard.
    Dortier, Jean-François. 2004. L’homme, cet étrange animal. Sciences Humaines. GN281.D67
    Grondin, Jean. « Derrida et la question de l’animal ». Cités 2007. (Disponible sur demande)
    Linton, Ralph. 1936. De l’homme. Minuit.
    Michaud, Yves (dir.). 2000. Qu’est-ce que l’humain ? L’université de tous les savoirs. Odile
       Jacob. UQAM GN281.4 Q48 [Collection de conférences de vulgarisations sur des sujets
       larges]
    Vercors. 1994 (1952). Les animaux dénaturés. Livre de poche. LP0537. [Un roman/essai très
      bien vu qui attaque le problème humain/animal]
    Vincent, Jean-Didier. 1993. Cerveau et comportements.
XII – 21 Novembre

                     Devoir être
                    Qu’est-ce qu’un être libre ? Le déterminisme acceptable.
                    Sartre et la nécessité d’être ; la liberté humaine comme peine.
                    Être unique : comment créer une identité.
                       Texte du recueil :
                       J.-P. Sartre, « La condition première de l’action, c’est la liberté ».

    Jonas, Hans. 2000. Evolution et liberté. Rivages. B3279J663P55F
    Jonas, Hans. 2001. Le phénomène de la vie. De Boeck. BD431J65F
    Lecourt, Dominique. 2003. Humain, post-humain. PUF. UQAM BJ57L43 [Chap IV, pour un
       aperçu rapide du problème de l’individualité à l’ère du clonage.]
    Lories, Danielle et Olivier Depré. 2003. Vie et liberté, phénoménologie, nature et éthique chez
       Hans Jonas. Vrin. [En plus du problème de la responsabilité vis-à-vis de la nature, Jonas
       s’intéresse à l’individualité et à la liberté resituées dans l’apparition de la vie. Les autres
       ouvrages de Jonas (Evolution et liberté, Le phénomène de la vie) sont aussi pertinents sur
       ce point.]
    Nabert, Jean. 1994 (1924). L’expérience intérieure de la liberté. PUF. BJ1462N3.1994
      [Exploration de la liberté vécue, au-delà du libre arbitre. Philosophie morale qui ne cherche
      pas à la situer dans la nature humaine cependant.]
Florian FERRAND                                               PHI1103                                         Aut 2008
    Sartre, Jean-Paul. 1943. L’être et le néant. Gallimard.
XIII – 28 Novembre

                      Le monde humain
                     Retour sur le problème de l’adaptation et de l’environnement.
                     Le cosmos humain et l’ingénierie environnementale. Entre changement et stabilité, entre
                     environnement et intériorité : où se situe l’humain ?
                     Le problème des co-déterminations à la lumière du matérialisme historique. La théorie
                     constructiviste : l’environnement comme création et reflet, l’être humain étendu.
                        Texte du recueil :
                        F. Varela, « Évolution et dérive naturelle ».
                        Lecture suggérée :
                        J. Diamond, chapitre « Le peuple de Yali ».

    Descola, Philippe. 2005. Par-delà nature et culture. Gallimard. GN345.D47 [Pour la première
      partie concernant le rapport à la nature.]
    Diamond, Jared. 2000 [1997]. De l’inégalité parmi les sociétés. Essai sur l’homme et
       l’environnement dans l’histoire. Gallimard. HM206D53F
    Varela, Francisco. 1993. L’inscription corporelle de l’esprit. Seuil. UQAM BF311V27514

                                                                                          Retours et conclusions
XIV – 5 Décembre

                      Conclusions
                     Qu’est-ce que l’humanité ? Que reste-t-il de l’anthropologie philosophique ?
                     La quête de la nature humaine sert-elle à quelque chose ?
                     Diversités des approches, diversité des conceptions : la recherche comme nature humaine.
                     Progrès de l’anthropologie et conditions d’existence.
                     La perte de l’Homme : que reste-t-il de l’être humain et de son monde après la philosophie du doute ?
                     Un peu de Nietzsche pour finir…

                      Retours
                     Questions supplémentaires des étudiant(e)s et révision pour l’examen.
                        Lecture suggérée :
                        F. Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, prologue.
12 Décembre

                        EXAMEN DE FIN DE SESSION. (2h45)

    CHOIX DE PROBLÉMATIQUES POUR LE TRAVAIL DE MI-SESSION
                     1. Les transformations du racisme depuis le XVIIIième siècle.
                     2. La cruauté et la privation peuvent-elles nous faire perdre notre humanité ?
                     3. La définition de l’être humain dans l’Antiquité.
Florian FERRAND                                    PHI1103                                              Aut 2008
    4. La foi religieuse est-elle dans la nature humaine ?
    5. Peut-on construire un être humain artificiel ?
    6. Matérialisme au XVIIIième siècle et conceptions de l’être humain.
    7. La supériorité de l’humain sur les autres espèces.
    8. À quel moment pourrait-on dire qu’un animal est un être humain ?
    9. Est-ce dans la nature humaine de détruire l’environnement ?

BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE
Les ouvrages d’où sont tirés les textes du recueil ou suggérés figurent dans la bibliographie thématique
correspondante.
Les ouvrages qui suivent sont plus généraux.
Cassirer, Ernst. 1975. Essai sur l’homme. Paris : Minuit. UQAM B3216C33E814 [Pour compléter sur les
thématiques de la culture et du temps, être humain symbolique]
Ferry, Luc et Jean-Didier Vincent. 2000. Qu’est-ce que l’homme ? Odile Jacob. BD450F477 [Au moins pour
l’introduction générale de Ferry, un bon aperçu]
Kardiner, Abram. 1969 [1939]. L’individu dans sa société : essai d’anthropologie psychanalytique.. Gallimard. UQAM
GN508K3714 [Une critique anthropologique de l’interprétation psychanalytique des cultures, sur la base
d’une observation du développement humain spécifique]
Morin, Edgar. La méthode. [Difficile de résumer, mais l’œuvre de Morin s’intérèsse à situer l’être humain à sa
manière, dans la nature mais avec sa spécificité et surtout sa complexité.]
Schaeffer, Jean-Marie. 2007. La fin de l’exception humaine. Gallimard. UQAM BD450S298 [Présentation et
critique de la spécificité humaine, au niveau culturel, social, biologique.]
Scheler, Max. 1951. La situation de l’homme dans le monde. Éd. Montaigne. UQAM BD450S314

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                                           ferrand.florian@uqam.ca
Pour les rencontres avec le professeur :
    sur place après le cours
    le vendredi entre 12h45 et 14h00 au local W-5275 ou 5285
    sur rendez-vous, en cas d’impossibilité
Je n’ai pas de boîte vocale, mais vous pouvez déposer des commentaires ou lettre dans ma case située près
du département de philosophie (W-5350). Encore une fois, ne déposez jamais de travail dans cette case,
utilisez la chute à travaux du département.
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