LE MANIFESTE DES RÉGIONS - POUR LE LYCÉE D'AUJOURD'HUI ET DE DEMAIN Objectifs, principes d'action et préconisations
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LE MANIFESTE DES RÉGIONS POUR LE LYCÉE D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN Objectifs, principes d’action et préconisations 28 AOÛT 2018
Chaque jour, 2,1 millions d’élèves et étudiants franchissent le seuil de nos établissements de l’enseignement public… SOMMAIRE INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 5 La démarche de Régions de France et l’esprit du manifeste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6 Propositions des Régions pour les lycées Bien-être .......................................................... page 8 Évolutivité ....................................................... page 12 Sobriété ............................................................ page 15 Ouverture mutualisation ....................... page17 Espaces particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 20 3
INTRODUCTION D epuis les premières lois de décentralisation de 1982-1983, l’éducation et les lycées sont une compétence emblématique des Régions. Trente ans plus tard, en 2016, les Régions pla- cent à nouveau cette réflexion au centre de leurs priorités, parlant tantôt du lycée du futur, du lycée de demain ou du lycée du xxie siècle. Et ce, pour deux séries de raisons. L’approche patrimoniale, tout d’abord. Dans les cinq ans à venir, les Régions vont lancer la construction d’une cinquan- taine de lycées neufs. Au-delà de ces créations, le patrimoine des lycées existants est considérable, représentant 43 millions de m2, soit 11 % de l’ensemble du parc tertiaire public. Cet ensemble de près de 2 800 établissements est d’une très grande diversité. Il se différencie par : rMFTDPOUFOVTEFOTFJHOFNFOU HÊOÊSBM UFDIOPMPHJRVF professionnel, polyvalent, enseignement adapté) ; rMFT.JOJTUÍSFTEFSBUUBDIFNFOU EVDBUJPOOBUJPOBMF Agriculture, Affaires maritimes) ; rMBUBJMMFEFTÊUBCMJTTFNFOUT EFNPJOTEFÆQSÍTEF 3 000 élèves ; rMFVSJNQMBOUBUJPO MFVSBSDIJUFDUVSFFUMFVSIJTUPJSF Certains lycées datent de 1802 ! Chaque jour, 2,1 millions d’élèves et étudiants franchissent le seuil de ces établissements de l’enseignement public ! Au total, les Régions y consacrent 5,5 milliards d’euros chaque année. Les lycées sont un enjeu majeur de la transition énergétique : pour ne reprendre qu’un seul chiffre, d’ici à 2050, les consommations d’énergie devront diminuer de 50 %. La deuxième raison à l’origine de cette réflexion des Régions sur le lycée du xxie siècle est le défi posé par la transforma- tion en cours : refonte complète des programmes du lycée général, réforme du lycée professionnel et de l’apprentissage, transfert aux Régions de la compétence sur l’information et l’orientation, intégration totale du numérique, notamment les ressources pédagogiques, priorité donnée aussi bien à la réussite de l’insertion professionnelle aux premiers niveaux de formation qu’à la poursuite d’études supérieures… Des bouleversements considérables, et nécessaires, sont attendus ÆUSÍTDPVSUUFSNF -FT3ÊHJPOTZBQQPSUFSPOU tout leur savoir-faire, aussi bien dans la réflexion que dans l’action, au service de la réussite de tous nos jeunes. 4 5
18 PROPOSITIONS DES RÉGIONS POUR RELEVER LES DÉFIS DE LA BATAILLE POUR L’EMPLOI La démarche de Régions de France et l’esprit du manifeste C’est dans ce contexte que Kamel Chibli, par exemple) à traiter en tant que telles. La Ce travail vise aussi à expliciter les para- – affirmation par les Régions de leurs choix Président de la commission Éducation de visée de ce travail porte aussi bien sur la doxes ou contradictions entre : et liberté de création architecturale ; Régions de France, a pris l’initiative de fé- conception que sur la construction, avec – ouverture de l’établissement sur l’exté- – spécialisation des espaces et modularité dérer les travaux en cours sous l’appella- l’ambition de repenser les établissements. rieur et sécurité de la communauté édu- nécessaire. tion « lycée d’aujourd’hui et de demain », cative ; avec la volonté d’intégrer ainsi à la fois la À l’inverse, il n’est pas question ici d’établir – développement de nouveaux usages et Les praticiens que nous sommes problématique des créations de lycées des référentiels, d’édicter des normes re- maîtrise des surfaces ; connaissent bien ces contradictions, nées neufs et celle de l’évolution du parc exis- cherchant l’uniformisation, la standardisa- – spécialisation des établissements et par- du poids des habitudes et souvent appa- tant. Les Régions ont partagé et mis en tion des lycées, du Havre à Mamoudzou. Il tage-mutualisation des locaux ; rentes, qu’il s’agit de dépasser pour une commun leurs projets, priorités et interro- faut d’ailleurs souligner les contraintes – usages du numérique et impératifs de véritable innovation éducative. Ce mani- gations dans la perspective de constituer particulières qui peuvent être rencontrées santé ; feste s’y attache. une force de proposition collective. dans les Régions et Collectivités territo- riales d’Outre-Mer. Ce cadre global de ré- Ce manifeste propose des positions parta- flexion vise à ce que chaque Région garde gées sur de grands objectifs, des principes son ADN, son entière liberté de choix ; il en d’action qui valent pour tous les établisse- va de même pour les maîtres d’œuvre et ments, indépendamment de certaines les solutions proposées. spécificités (lycées agricoles ou maritimes, Quelques éléments de méthode Quelles que soient leurs particularités, les éléments de méthode sont partagés par toutes nos Régions et collectivités pour la construction et la rénovation de leurs établissements. Il faut rappeler l’importance primordiale du programme, document de base qui conditionne le résultat final. À ce titre, il devrait faire l’objet d’une (ré)évaluation régulière, sur la base de retours d’expérience systématiques, deux ans après la mise en service du lycée. De même, il convient de prévoir la remise aux utilisateurs du manuel d’utilisation du lycée, pour préserver sa pérennité au-delà de la mémoire des « habitants/usagers » successifs. Ce travail porte aussi bien sur la En termes de méthode, enfin, il est indispensable d’associer systématiquement la « maîtrise d’usage » à la conception des espaces et conception que sur la construction de respecter une chaîne associant successivement maîtrise d’ouvrage du lycée. Notre ambition : repenser (donneur d’ordre), maîtrise d’usage (utilisateurs), maîtrise d’œuvre (réalisateur de l’opération). les établissements. 6 7
18 PROPOSITIONS DES RÉGIONS POUR RELEVER LES DÉFIS DE LA BATAILLE POUR L’EMPLOI 18 PROPOSITIONS DES RÉGIONS POUR RELEVER LES DÉFIS DE LA BATAILLE POUR L’EMPLOI Propositions des Régions Bien-être pour les lycées La volonté des Régions se traduit en quatre notions fondamentales, exprimées ici en quatre mots-clés. L’Éducation nationale met en avant l’École ◗ PRISE EN COMPTE de la bienveillance et de la confiance. Dans DE DIVERS IMPÉRATIFS le cadre de leurs compétences, les Régions promeuvent la notion de bien-être au lycée, Le lycée d’aujourd’hui et de demain doit reprenant l’expression des jeunes pour qui concilier divers impératifs : le lycée, « c’est la deuxième maison ». Cet ƈH=O̕?QNEP̕C̕J̕N=HAž objectif doit être élargi aux adultes dont le ƈH=O=JP̕żL=NH=MQ=HEP̕@AOAOL=?AOż lycée est le lieu de travail. C’est une condi- de l’air, de l’eau… ; tion essentielle de la réussite. ƈH=O͘NAP̕ž ƈHƛ=??AOOE>EHEP̕żHƛEJ?HQOEKJżHƛ=??QAEH ◗ LE LYCÉE LIEU DE VIE, de tous les enfants différents ; D’ÉTUDE ET DE TRAVAIL ƈHƛDKOLEP=HEP̕@AH=?=JPEJAż@AHƛEJPANJ=PŻ FOCUS FOCUS Axer l’élaboration des emplois du temps Il faut toujours rappeler l’attention particu- sur les besoins et intérêts des élèves aurait lière à porter à la question des toilettes des des incidences positives : élèves. Leurs problématiques sont nom- – une meilleure utilisation des locaux ; breuses : hygiène, sécurité, confort, – une limitation des déplacements d’un nombre, répartition, « droit d’accès » (elles grand nombre d’élèves à chaque inter- sont trop souvent condamnées à l’issue de classe. Ces déplacements sont généra- dégradations), surveillance, respect de teurs de stress, de bruit, d’agitation, de l’intimité, entretien, etc. fatigue, de déperdition de temps ; ➜ La séparation des toilettes de la circula- – un temps suffisant dévolu à la restaura- tion par une cloison vitrée peut être une Bien-être tion. bonne idée. ➜ Il convient de privilégier le déplacement des enseignants plutôt que celui des élèves. 8 9
18 PROPOSITIONS DES RÉGIONS POUR RELEVER LES DÉFIS DE LA BATAILLE POUR L’EMPLOI Propositions des Régions pour les lycées Bien-être FOCUS ◗ TRANSMISSION/ACQUISITION Dans le lycée du XXIe siècle, La restauration est une fonction essen- DES COMPÉTENCES tielle au sein du lycée, qui concentre une la restauration ne doit plus rare diversité d’approches : Exercice de la pédagogie, soutien aux ap- être la variable d’ajustement – par la qualité (sanitaire, nutritionnelle, prentissages, cette fonction traditionnelle gustative, productive) ; du lycée repose au quotidien sur : des emplois du temps ! ƅL=NHƛ=@=LP=PEKJ=QTQO=CANOƏCK͘POż ƈHAO?KJ@EPEKJOI=P̕NEAHHAOC̕J̕N=HAOŻɀPQ- habitudes) ; dier dans un cadre bien pensé et bien – par l’accès (tarification) ; réalisé est un facteur important de réus- – par le développement économique site ; régional (recours à des filières locales ƈHƛEJP̕CN=PEKJ@QJQI̕NEMQA@=JOPKQPAO et de qualité) ; ses dimensions, que sont l’accès aux res- – par le développement durable (lutte sources numériques, les usages indivi- FOCUS ◗ LES CONDITIONS DE TRAVAIL contre le gaspillage, gestion des duels et collectifs, l’innovation, la virtua- Usage des outils numériques DES PERSONNELS déchets). lisation. – Les conditions devront être créées d’un (ÉTAT ET COLLECTIVITÉS) Au-delà du respect des normes, les Ré- ƈAOJKQRA=QTIK@AO@ƛ=?MQEOEPEKJ@AO accès possible aux usages et ressources gions qui servent plus de 200 millions de connaissances : lycée hors les murs, numériques en tous points des lycées, Si le lycée est d’abord conçu pour les repas par an ont fortement mis l’accent sur classe inversée, les demandes spéci- en prenant en compte l’utilisation des « apprenants », il est utile de rappeler qu’il la diversité de l’offre à proposer, sur le lien fiques comme l’équipement des bus sco- outils personnels des élèves (Bring your est en parallèle un lieu d’exercice profes- avec les filières régionales et l’aspect envi- laires de wifi. own device-BYOD : apportez votre appa- sionnel pour les diverses catégories ronnemental. reil personnel). d’adultes qui en permettent le fonctionne- – La question de la recharge des appareils ment. Les locaux de type administratif ne Un point noir est souvent relevé : le temps est ouverte : au domicile ou au lycée, uni- posent pas de problème spécifique de d’attente et la durée dévolue au repas. verselle ou limitée ? conception mais doivent répondre à des ➜ La restauration ne doit pas être la va- – Il faudra aussi à l’inverse prévoir des impératifs de bonne implantation et d’arti- riable d’ajustement des emplois du zones blanches dépourvues d’accès in- culation fonctionnelle entre eux et avec les temps. ternet pour permettre la déconnexion autres espaces. Une attention particulière temporaire. sera apportée aux conditions de travail des agents des Régions d’une part (distribu- tion des locaux, ergonomie notamment à la demi-pension), et aux personnels ensei- gnants d’autre part (lire page 21). L’objectif du “Lycée 2e maison” doit être élargi aux adultes dont le lycée est aussi le lieu de travail. 10 11
18 PROPOSITIONS 18DES PROPOSITIONS RÉGIONS POUR DESRELEVER RÉGIONSLES POUR DÉFIS RELEVER DE LA LES BATAILLE DÉFISPOUR DE LAL’EMPLOI BATAILLE POUR L’EMPLOI Propositions des Régions pour les lycées Évolutivité Théoriquement, un lycée s’amortit sur – De plus, au cours de leur « cycle de vie », 40 ans (temps long) alors que son devenir les lycées sont susceptibles d’être est soumis à des contraintes de court restructurés ou réaffectés, au gré notam- terme non maîtrisables. Il doit donc être ment d’évolutions plus lourdes (effectifs, conçu comme un « lycée Lego » en inté- besoins, fonctionnalité, vétusté, etc.). grant autant que possible l’éventualité des Ces évolutions des besoins, des activités mutations suivantes : et des techniques peuvent engendrer des réaménagements ultérieurs (modi- ◗ ÉVOLUTIONS DE LA PÉDAGOGIE fications, extensions, suppressions) sur ➜ PLASTICITÉ les ouvrages, les installations tech- niques et équipements. FOCUS – Les bâtiments, la structure, la distribu- Privilégier autant que possible la non-spé- tion, les locaux et leurs équipements cialisation des espaces techniques doivent donc offrir le maxi- – Les établissements sont de plus en plus mum d’adaptabilité. Plus on spécialise amenés à se transformer, notamment du les locaux pour « coller au besoin » et fait de l’évolution des pratiques, des moins ils seront adaptables ou mutuali- structures ou des réformes pédago- sables – c’est-à-dire utilisables à d’autres giques, mais aussi pour s’adapter à fins, à d’autres usages, par d’autres usa- chaque projet d’établissement. La plu- gers – et plus on s’éloigne de la sobriété part de ces évolutions doivent pouvoir recherchée, y compris sur le plus long être mises en application sans qu’il soit terme. besoin de réaliser des travaux : par simples déménagements, réaffecta- tions, ajout/modification de mobiliers, d’agencement, etc. Un lycée Lego intégrant les évolutions de la pédagogie et des effectifs, les modifications Évolutivité dans l’usage des bâtiments et le changement climatique. 12 13
18 PROPOSITIONS DES RÉGIONS POUR RELEVER LES DÉFIS DE LA BATAILLE POUR L’EMPLOI Propositions des Régions pour les lycées ◗ ÉVOLUTION DES EFFECTIFS, À LA HAUSSE OU À LA BAISSE MODULARITÉ FOCUS Les éléments structurants des bâtiments – Éviter l’hyperspécialisation des salles, pour permettre un usage polyvalent et mutualisable, y compris entre Unités Fonctionnelles différentes. – Éviter le recours à des aménagements ou agencements intérieurs « à la de- mande » (banques, placards, casiers, alcôves, bars, plans de travail, etc.), qui pourraient être remplacés par un mobi- lier simple plus ergonomique, moins OPNQ?PQN=JPżIKEJO?K͘PAQTżLHQOOKQLHA d’utilisation, déplaçable et remplaçable facilement. ◗ CHANGEMENT DE DESTINATION DU BÂTIMENT, POUR D’AUTRES USAGES RÉVERSIBILITÉ ◗ TENDANCES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE Un usage polyvalent et mutualisable des espaces, dans l'esprit de ces escaliers qui accueillent un cours en petit groupe. 14 15
Propositions des Régions pour les lycées Sobriété Le souci du long terme, de la soutenabilité Le maître d’ouvrage est en position (et en de l’action régionale et du bon usage de responsabilité) de stipuler. À l’inverse, il l’argent public impose une approche rai- doit affirmer ce qui lui paraît rédhibitoire sonnée sur trois volets de la construction : dans un projet. À titre d’exemples : pas de demi-pension sur deux niveaux, pas de ◗ LE VOLET ÉCONOMIQUE CDI à mezzanine ou sur deux niveaux, pas Maîtrise des surfaces ➜ compacité de locaux de maintenance en sous-sol ou AO?K͘PO@A?KJOPNQ?PEKJ=QI2 sont très dans les combles, pas de hall d’accueil homogènes ; il faut donc fixer des surfaces somptuaire et démesuré, etc. utiles et des surfaces de plancher maxi- males. Des taux de tolérance par espace et FOCUS sur le total peuvent être fixés. Architecture ➜ simplicité des formes ➜I=̧PNEOA@AO?K͘PO@ƛEJRAOPEOOAIAJPŻ L’expérience de la construction et de l’évo- lution des lycées dans le temps plaide ◗ LE VOLET TECHNIQUE pour des bâtiments de formes simples, ➜ SIMPLICITÉ DES SOLUTIONS, aux circulations horizontales rectilignes. DURABILITÉ Autres suggestions architecturales : ƈQJARANPE?=HEP̕@AOLKPA=QTżQJA Éviter la surenchère technologique, la limitation des murs porteurs intérieurs gadgétisation des équipements. Cette re- au profit de cloisonnements non cherche de simplicité et de simplification porteurs ; peut être porteuse d’un sentiment de ré- ƈ@AO?EN?QH=PEKJODKNEVKJP=HAOAP gression, mais elle contribue à réhabiliter verticales distribuées et implantées de la fonction éducative des bâtiments d’en- manière à faciliter l’évolutivité ultérieure seignement : réapprendre à éteindre les des bâtiments. lumières inutiles, à fermer les portes, à ti- rer la chasse d’eau, etc. FOCUS ➜ I=̧PNEOA@AO?K͘PO@ƛATLHKEP=PEKJAP@A Transition écologique et énergétique maintenance. Toutes les Régions ont depuis longtemps intégré cette préoccupation à tous leurs ◗ LE VOLET FONCTIONNEL programmes. La constante évolution des Les Régions ne doivent pas craindre d’ex- normes et la perspective des objectifs de primer des besoins simples ou de préconi- 2050 la renforcent constamment. La maî- ser des solutions, des agencements, des trise des énergies, à quelque niveau de idées qui ont déjà fait leurs preuves. Le l’exploitation que ce soit, est bien évidem- regroupement cohérent des zones fonc- ment prioritaire. À cet égard, l’usage de Sobriété tionnelles, comme par exemple les es- plus en plus massif et constant des outils paces de détente des personnels, qu’ils et ressources numériques, particulière- soient enseignants, administratifs ou des ment énergivores, pose question. Régions, peut être proposé. 16 17
Propositions des Régions pour les lycées Ouverture mutualisation Un lycée constitue une société de quelques FOCUS centaines à quelques milliers « d’habi- L’existence d’un amphithéâtre ou d’une tants ». Pour remplir au mieux sa mission, salle polyvalente dans chaque établisse- il doit s’ouvrir à l’environnement de son ment est un point à questionner, en fonc- territoire, avec une grande diversité de tion des besoins réels, des usages, du possibilités, et notamment par : contexte : cet équipement ne peut être systématiquement prévu ni exclu a priori. ➜ l’accueil de publics différents, scolaires, étudiants, apprentis, formation conti- ➜ l’animation du territoire, car le lycée est nue ; aussi un outil d’attractivité pour une ➜ la mixité sociale et de genre ; commune et une intercommunalité ; ➜ l’ouverture au monde économique et ➜ les approvisionnements locaux, notam- aux entreprises ; ment de la restauration (filières agro- ➜ la mutualisation de plateaux tech- alimentaires). niques avec des Centres de formation d’apprentis voire des entreprises lo- cales ; ➜ la mutualisation des espaces des per- sonnels dont le lycée est le lieu d’exer- cice (enseignants, administratifs, vie scolaire, agents des Régions), notam- ment des espaces de convivialité. Les espaces/fonctions mutualisables peuvent être explicitement signalés dans le programme de construction-ré- novation, pour un effet d’incitation voire d’injonction ; ➜ l’autonomie des accès à certaines fonc- tions (hébergement, salles de réunion, équipements sportifs) ; Ouverture mutualisation 18 19
Espaces particuliers En liaison avec ces quatre priorités d’ac- 2 LES CENTRES DE DOCUMENTATION supprimer les portiques de sécurité 4 LES ESPACES INTERMÉDIAIRES tion, certains espaces doivent faire l’objet ET D’INFORMATION (CDI) mis en place dans certains lycées à d’une étude particulière pour mieux l’entrée du CDI. Les circulations jouent un rôle prépondé- prendre en compte certaines fonctions, De profonds changements sont annoncés De ce fait, les lycées deviennent autant de rant dans la vie d’un établissement et elles actuelles ou à venir, des lycées. en matière d’orientation : le transfert aux Centres d’information et d’orientation aux occupent des surfaces très importantes Régions de la compétence sur l’informa- possibilités démultipliées : visite des ins- (20 à 25 % de la surface totale). D’un 1 LES INTERNATS tion, la disparition progressive des Centres tallations (labos, ateliers, internat, équipe- point de vue réglementaire, elles ré- d’information et d’orientation (CIO), le rat- ments numériques), présentation des pondent à des impératifs spécifiques de Les Régions se sont toutes dotées de plans tachement des personnels dans les éta- métiers avec des outils de réalité virtuelle, sécurité et d’accessibilité. Mais plus globa- de développement des internats, face à la blissements publics locaux d’enseigne- etc. lement, on voit que l’évolution des usages demande de plus en plus forte de ces lieux ment (EPLE). En outre, les Régions dans le temps leur a conféré des rôles nécessaires à la réussite de certains devraient mettre à profit l’entrée en vi- 3 LES ESPACES DÉDIÉS multiples et changeants de lieux d’accueil, jeunes. Les internats du xxie siècle doivent gueur des nouveaux programmes des ly- AUX ENSEIGNANTS de distribution des espaces, de circulation, garantir : cées, et donc des nouveaux manuels ou de rencontre, d’échange, de détente, de ➜ la prise en compte des différents temps ressources scolaires, pour basculer vers Les enseignants doivent pouvoir passer travail, etc. des jeunes, l’étude, la détente, le temps des ressources essentiellement numé- davantage de temps dans l’établissement, pour soi, le sommeil ; riques. au-delà du seul face-à-face pédagogique Leur fonction de base reste l’absorption de ➜ l’accueil de publics divers, de l’internat et du temps administratif. C’est un enjeu flux massifs d’élèves le matin, le midi, le à la résidence, par l’ouverture hors ➜ Dans ces conditions, il faut envisager de fort de travail d’équipe (intra et inter-disci- soir et aux intercours. Cependant, les cou- temps scolaire, idéalement 7/7, l’accès transformer les CDI en CDIO (Centres plinaires) et de rencontre avec les autres loirs et les circulations deviennent des sécurisé distinct, l’accès à un réseau de de documentation, d’information et catégories d’utilisateurs (personnels de lieux de vie sociale, et sont en ce sens com- transport réellement intermodal. De d’orientation) et d’en faire de vrais direction, agents régionaux, etc.) et d’usa- parables à l’espace public d’une petite par leur compétence transports, éten- centres de ressources, notamment nu- gers (lycéens, parents, professionnels, ville, qui doit être agréable à vivre, per- due en 2017 au transport scolaire, les mériques. Autre approche possible, etc.). C’est l’idée d’un loft des enseignants. mettre la vie sociale, la rencontre et l’ap- Régions ont évidemment un rôle essen- faire des CDI des Centres de connais- propriation par tous, à tout moment. Les tiel à jouer sur ce dernier point. sances et de culture (3C). Principaux points d’attention circulations ont vocation à devenir des ➜ l’organisation générale. Aucun modèle ➜ Il faut viser à faire du CDI le cœur du ➜ Les espaces de travail et de rencontre, espaces de respiration et, pour partie, des ne s’impose a priori dans la capacité lycée, l’espace commun de travail pour individuels ou collectifs, avec accès aux « surfaces utiles ». Cette évolution est no- des chambres, la répartition des équi- les documentalistes, les professeurs ressources, peuvent être des lieux à tamment facilitée par l’introduction d’élé- pements sanitaires (intégration dans principaux et les PsyEn (ex-Conseillers géométrie et occupation variables ; ments de mobilier. les chambres ou îlots à part), l’utilisa- d’orientation). ➜ Les possibilités de détente (cafétéria) tion de mobilier spécifique. ➜ Le maître mot doit être la disponibilité peuvent favoriser les échanges avec les du CDI. Son accès doit être étendu au- autres personnels (mutualisation) ; ➜ Les objectifs à rechercher delà du temps scolaire. Les différents ➜ Il convient d’éviter la multiplication pour les internats outils, ressources et salles de travail « sauvage » des lieux de regroupement ƈK@QH=NEP̕ ƏOKQLHAOOA LKQN Hƛ=??QAEH doivent être utilisables quand le CDI est par discipline, par catégories (di- filles-garçons) fermé, notamment à partir de l’internat. plômes), par établissement (profes- ƈEIEP=PEKJ@AO@̕LH=?AIAJPOżB=?EHEP̕@A QNAC=N@@Q?K͘PMQƛEHONALN̕OAJPAJPAP sionnel-général-technologique), etc. surveillance de leur efficacité réelle, il est suggéré de 20 21
Espaces particuliers Les circulations doivent cependant rester ➜ d’un éclairage naturel direct (de préfé- pratiques et sobres – par leurs formes, rence) ou indirect ; leurs surfaces, leurs volumes, leur design. ➜ de vues sur l’extérieur (à hauteur d’œil : L’éclairage naturel et l’acoustique devront debout et en fauteuil roulant) ; être traités avec soin, mais elles n’ont pas ➜ d’un éclairage artificiel adapté et correc- vocation à être chauffées. Elles seront tement réparti ; aménagées, éclairées et meublées en ➜ d’une qualité acoustique minimum conséquence, connectées aux réseaux wifi, (temps de réverbération notamment) ; de manière à permettre, par exemple, ➜ de matériaux (sols, murs, plafonds) l’implantation de fauteuils, de tables et résistants ; chaises basses et hautes, de postes infor- ➜ de teintes claires, sereines et peu salis- matiques visibles en libre accès, etc. santes, avec des contrastes visuels francs pour faciliter le repérage des Plus en détail, toute circulation, horizon- portes d’accès aux circulations et aux tale ou verticale, doit bénéficier : locaux. ➜ d’un dimensionnement (largeur utile sans obstacle et hauteur libre) parfaite- ment adapté ; CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES : Photo de couverture : Lydie Lecarpentier – Région Occitanie – Filiatre- Mansour Architecture. Page 3 : Adelaïde Maisonabe – Région Occitanie. Page 8 : Lydie Lecarpentier – Région Occitanie – Kardham Cardete Huet Architecture. Page 12 : Justin Maconochie/Photo courtesy of Fanning Howey. Page 15 : William Manning/Photo courtesy of Fanning Howey. Page 16 : EM Lyon. Page 18 : G. Lyons Photography/Courtesy of Fanning Howey. 22 23
Conception et réalisation : Rampazzo & Associés. Impression : STIPA. 282, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris Tél. : 33(0)1 45 55 82 48 Fax : 33(0)1 45 50 20 38 E-mail : info@regions-france.org Site Internet : www.regions-france.org
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