Partie 1 Les modèles théoriques du psychotrauma Partie 2 Le trauma Complexe - Professeur Cyril Tarquinio
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Partie 1 Les modèles théoriques du psychotrauma Partie 2 Le trauma Complexe Professeur Cyril Tarquinio
Plan de présentation • Introduction • 1. Les modèles classiques relatifs au TSPT • Le modèle de conditionnement de Mowrer (1960) • Le modèle de traitement émotionnel de Foa et al. (1989) • Le modèle de Joseph et al. (1995) • Le modèle de traitement de l'information d'Horowitz (1986) • 2. La théorie de la consolidation/reconsolidation en mémoire. • 3. La théorie de la mémoire de travail • 4. Des implications pour la clinique • 5. Le trauma complexe
Les 4 composants du conditionnement classique Stimulus inconditionné : il s’agit de ce stimulus qui possède déjà un caractère significatif pour le sujet. C’est-à-dire que c’est un stimulus qui est capable de provoquer une réponse en lui-même. Dans l’expérience de Pavlov, le stimulus inconditionné serait la nourriture. Réponse inconditionnée : il s’agit de la réponse qu’émet le sujet face au stimulus inconditionné. Dans le cas de l’expérience, la réponse inconditionnée serait la ségrégation de salive à cause de la présentation de la nourriture. Stimulus conditionné : ce serait le stimulus initialement neutre, qui ne génère aucune réponse significative chez le sujet. Or, à travers l’association avec le stimulus inconditionné, il est capable d’émettre une nouvelle réponse. Dans le cas de l’expérience de Pavlov, ce serait le son de la cloche. Réponse conditionnée : c’est la réponse émise après la présentation du stimulus conditionné. Dans le cas de l’expérience, ce serait la salivation des chiens après avoir entendu le son de la cloche.
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Le modèle de traitement émotionnel de Foa et al. (1989)
Selon ce modèle, c’est l’attribution d’une signification de danger à un lien stimulus réponse. Ils insistent sur le caractère “nocif” (pathogéne) des caractéristiques d’imprévisibilité et d’incontrôlabilité du stimulus aversif original soit l’événement traumatique. Cette perception ébranle les croyances initiales de la victime sur la confiance qu’elle peut avoir en elle et en son environnement. Ils postulent qu’une victime développera davantage de symptômes de TSPT si l’événement traumatique est perçu comme une expérience incontrôlable et imprévisible. Cette perception ébranle donc fortement la croyance de la victime qu’elle est capable de discriminer entre un élément (situation, endroit, individu, etc.) sécurisant et un élément dangereux. De ce fait, plusieurs liens stimuli- réponses, auparavant neutres ou perçues comme sécuritaires, acquièrent eux aussi, une signification de danger. De nouveaux liens ayant maintenant une attribution de danger sont alors incorporés à la structure de la peur. Cette transformation de la structure de la peur a pour conséquence de provoquer un plus grand nombre de réactions émotives et anxieuses ainsi que de comportement d’évitement chez les individus souffrants de TSPT.
Le modèle de traitement émotionnel de Foa et Rothbaum (1998)
Le modèle de traitement de l'information d'Horowitz (1986)
Le modèle d’Horowitz (1986) constitue une intégration des concepts psychanalytiques, comportementaux et ceux du traitement cognitif de l’information de Piaget. Selon Horowitz, les symptômes de l’État de stress aigu et du Trouble de stress post- traumatique sont la réponse à l’excès d’informations reçues pendant l’expérience traumatisante, et ils sont maintenus par la difficulté d’intégrer ces nouvelles données dans les schémas cognitifs antérieurs. Cette intégration est conceptualisée comme un processus de deuil qui se déroule en plusieurs phases répétitives. 1) les processus d’accommodation ou d’assimilation se superposent aux traits de personnalité antérieure. Un traumatisme majeur provoque des réactions émotionnelles, comportementales et cognitives (peur, rage, confusion, rapprochement ou retrait social, attaques de panique, réactions dissociatives). La victime ne peut alors intégrer ses réactions et se laisse submerger par la surcharge émotionnelle et cognitive. 2) Des mécanismes de déni et de détachement des affects s’opèrent afin de se défendre contre cette invasion émotionnelle et cognitive. Tant que l’information n’est pas intégrée (assimilation et accommodation), celle-ci reste encoder au niveau psychique et réapparaît brusquement au niveau conscient dans les tentatives répétées d’intégration (ruminations, intrusions, cauchemars, etc.), c’est la phase intrusive. Dans son modèle, Horowitz mentionne que les réactions émotionnelles et les réactions dissociatives sont importantes dans le développement du TSPT.
Le modèle de Joseph et al. (1995)
La théorie des valeurs Avec la confrontation au trauma, l'individu est brutalement confronté au fait qu'il va mourir; il doit affronter cette réalité qui était précédemment pour lui à proprement parler IMPENSABLE. Cet impensable rend impossible une représentation de notre propre mort.
Situation extrême = fractures dans l’expérience de vivre. La temporalité Une autre manière de vivre le temps, le temps ordinaire est stoppé, notre temps est compté. La conscience soudaine de la fragilité de la vie est une manière de réaliser que le temps qui passe, donne la mesure du temps qui reste à vivre ; à travers elle, l’individu fait l’expérience éprouvante de sa propre finitude. Se trouve battue en brèche notre illusion d’immortalité qui nous protège contre cette vérité insupportable : notre vie a une fin.
Situation extrême = fractures dans l’expérience de vivre. L’identité Du fait de leur confrontation à la mort, les individus se trouvent dépouillés de toutes les coquilles protectrices qui assurent stabilité et les insèrent dans des trames qui balisent leur chemin, leur imposent ce qu’ils ont à faire et leur renvoient une image de ce qu’ils sont. Elle brise une identité acquise par les apprentissages sociaux sur le mode du prêt-à- porter social Les mécanismes de déstructuration de l’identité : mise en morceaux des valeurs qui fondent la vie de chacun.
Situation extrême = fractures dans l’expérience de vivre. L’éclatement du système des valeurs L’expérience de l’extrême est une expérience de survie qui pose la question de l’adaptation en des termes inédits….? Ici, les moyens habituels à la disposition de l’individu sont défaillants ; il doit donc mobiliser des ressources qui, par définition, sont absentes. L’extrême se trouve être un creuset de l’expérience humaine où se forge une faculté inédite de l’adaptation.
Fischer & Tarquinio (2002) ont étudié chez des patients atteints de cancer (avant la maladie versus depuis la maladie) l’importance accordée à chacun des items d’un questionnaire de valeurs mis au point par ces derniers. Il s’avère que les valeurs dont l’importance augmente sont les aspects orientés sur la recentration sur soi (prendre soin de soi, jouir de la vie), la confiance aux autres, l’affection, le réalisme, tandis que celles dont l’importance diminue concerne les sphères de la « réussite sociale » (compétitivité, compétence, réalisation de projet, réussite professionnelle), la sexualité et la cohésion familiale.
En fait, les cinq dimensions concernées par ces changements sont : l ’ i m a ge d u c o r p s ( a s p e c t s p e r d u s o u handicapants du corps,…) le rapport au temps (projets à court ou moyen terme,…) la philosophie de vie (relativisation, effondrement des valeurs matérielle/immatérielles,…) le soutien social (rapport aux autres, à ce qu'ils peuvent donner,…) la relation au mourir (sentiment de mortalité,…)
Développement post-traumatique (ou posttraumatic growth) L’idée d’ « épreuve » à vivre, à affronter ou à traverser est envisagée depuis la nuit des temps comme une étape dans la vie des hommes. Une étape ou un moment susceptible de les grandir et de leur permettre d’accéder à de nouvelles formes de compréhension de ce qu’ils sont, ainsi qu’à une nouvelle conception du monde et de leur rapport au monde. C’est à partir de telles idées que le concept de développement post-traumatique trouve son origine
« Les changements psychologiques positifs résultant de la confrontation, de la lutte avec tout événement de vie défiant hautement les ressources de l'individu ». Le premier est celui de lutte, de combat en rapport avec l’événement. Le second est celui des pensées que les personnes peuvent avoir en lien avec l’événement traumatique, leur vie, leur façon de se voir et de voir les autres. Le troisième et dernier point est celui d’un stress et d’une émotion forte nécessaires (mais non forcément suffisants) au développement
Modèle des conceptions fondamentales ébranlées de Janoff- Bulman (1985)
Le modèle de Janoff-Bulman (1985) met l'accent sur l'impact bouleversant de l'expérience traumatique sur les conceptions de la réalité de la victime. Selon ce modèle, l'événement traumatique ébranle ou invalide spécifiquement trois conceptions fondamentales de la victime: 1) sa conception de sa relation avec le monde - se rapporte à la croyance en son invulnérabilité personnelle. La personne n'ayant pas vécu d'événement traumatisant surestime sa probabilité de vivre des événements positifs et sous-estime sa probabilité de vivre des événements négatifs. Cette conception se traduit souvent par une impression inconsciente que «cela ne m'arrivera pas à moi». 2) conception fondamentale du monde - perception du monde comme étant logique, intelligible, contrôlable et juste. La personne n'ayant jamais vécu d'événement traumatisant prend pour acquis qu'il existe une certaine contingence entre les événements et le comportement ou la valeur des gens qui les subissent. Cette croyance procure un sentiment de contrôle et de compréhension de la réalité, puisqu'elle prône que chacun subit ce qu'il mérite et qu'il suffit conséquemment de «bien» se comporter pour être protégé du malheur. Les événements négatifs sont perçus comme des punitions et les événements heureux comme des récompenses au comportement ou à la valeur de l'individu.
Le modèle de Janoff-Bulman (1985) met l'accent sur l'impact bouleversant de l'expérience traumatique sur les conceptions de la réalité de la victime. Selon ce modèle, l'événement traumatique ébranle ou invalide spécifiquement trois conceptions fondamentales de la victime: 3) sa perception d’elle-même - a perception de soi-même comme une personne de valeur, aimable et compétente constitue la troisième conception fondamentale. Chaque individu possède en général un degré acceptable d'estime de soi et se considère comme quelqu'un qui ne mérite pas un événement trau- matisant. C'est l'invalidation de ces conceptions par l'événement traumatisant et la difficulté pour la victime d'assimiler l'écart entre ces conceptions de base et l'expérience de victimisation qui favorisent le développement et le maintien des symptômes de TSPT.
2. La théorie de la consolidation/ reconsolidation en mémoire. 28
• Il existe une nouvelle théorie (sur la reconsolidation des souvenirs) qui évoque la possibilité d’atténuer l’intensité émotionnelle d’un souvenir de peur de façon permanente. • Selon cette théorie, un souvenir devient sensible à la dégradation lorsqu’il est remémoré, et doit être ré- inscrit (reconsolidé) dans la mémoire pour être re- stabilisé. • Il serait possible d’agir à l’intérieur de cette fenêtre d’instabilité du souvenir de façon à atténuer son intensité émotionnelle. 29
• Depuis plus de 100 ans, nous savons que les nouveaux souvenirs sont initialement fragiles (Muller & Pilzecker, 1900) • Ils peuvent alors être soit encodés dans la mémoire à long terme, modifiés, ou encore oubliés. • Pour s’inscrire dans la mémoire à long terme, ils doivent être encodés, un processus connu sous le nom de consolidation des souvenirs. • Une fois consolidés, les souvenirs étaient jusqu’à tout récemment réputés être permanents. 30
• Cependant, ce paradigme de la consolidation est contesté, depuis que des chercheurs ont découvert l’existence de la reconsolidation des souvenirs, tout d’abord chez les animaux (Nader, Schafe, & Le Doux, 2000; Przybyslawski & Sara,1997) et plus récemment chez les humains (Kindt, Soeter, & Vervliet, 2009). 31
• Selon cette théorie, un souvenir déjà consolidé qui est remémoré ne demeurera pas figé (comme dans la théorie de la consolidation). • Il pourra être ré-encodé dans la mémoire à long terme, modifié, ou encore atténué. Mais il devra être reconsolidé (vs re-consolidé) afin de persister dans la mémoire à long terme. • Il serait ainsi possible d’agir sur un ancien souvenir en atténuant son intensité (théorie de la reconsolidation). • Ainsi, le blocage de la reconsolidation des souvenirs traumatiques pourrait être une voie intéressante dans le traitement de l’ESPT, mais pas seulement... 32
Nouvelle synthèse protéique, notamment au niveau hippocampique (Sara 2000; Nader 2003; Artinian et al, 2007, 2008) 33
Pour rappel La stabilité à long terme de la mémorisation dépend de la synthèse de nouvelles protéines pendant ou peu après la période d’apprentissage. C’est cela qu’il faut bloquer... 34
3 études majeurs sur les rats Conditionnement classique de peur Nader & al. (2000) Tâche appétitive Tâche d’évitement dans un labyrinthe par inhibition Przybyslawski & Przybyslawski, et Sara, 1997) al., 1999)
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Après 24h on représente le SC pour réactiver le souvenir de peur Test 1 Test 2 G1 (anisomycine) SN (son)+SI SC+ SC 24h G2 24h (solu.neutre) VD: immobilité ou freezing 37
Befor Artificial cerebrospinal fluid ( ACSF) After 38
Définition de la reconsolidation • (1) un souvenir déjà consolidé redevient labile et sensible à la dégradation lorsque réactivé ; • (2) pour être conservé, il doit être reconsolidé à l’aide d’une synthèse de protéines; • (3) le blocage de la reconsolidation par des agents amnésiques ou de l’interférence bloque la synthèse de protéines; • (4) le blocage de la reconsolidation empêche les souvenirs de passer de la MCT vers la MLT (i.e., la MCT est intacte,le déficit mnésique ne touche qu’à la MLT) ; • (5) il existe une fenêtre temporelle post-réactivation de quelques heures (6h) à l’intérieur de laquelle le souvenir réactivé est labile et peut être dégradé (Nader, 2003; Nader, et al., 2000). 39
• Des chercheurs ont noté que la consolidation et la reconsolidation possèdent certaines différences au niveau des mécanismes moléculaires, circuits neuronaux et régions du cerveau impliqués (Alberini, 2005; Dudai & Eisenberg, 2004; Hernandez & Kelley, 2004). • Il est même possible de double-dissocier ces deux processus au niveau moléculaire, où on retrouve des facteurs de transcription ou des gènes impliqués uniquement dans la consolidation, et d’autres uniquement dans la reconsolidation (Lee, Everitt, & Thomas, 2004; Tronel, et al., 2005). 40
Chez les humains Mémoire émotionnelle Patients souffrant d’ESPT (souvenir de peur) (Brunet, et al., 2008; Soeter & Kindt,2010) Brunet, et al., 2011) Mémoire Mémoire déclarative Coccoz autobiographique & al., 2011) Schwabe & Wolf, 2010)
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Vd: le réflexe de clignement des yeux Après 90 min SC+ G1 (propranolol) SC SN (Araignée) G2 SC+ S +SI (placébo) 2j 3j Sons G3 SC+ (propranolol ) Extinction (10 SC et al) Acquisition Administration (SC versus SC) Ré-instauration (SI) Extinction (10 SC et al) 43
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Attention, ici l’extinction est l’élément qui va perturber la reconsolidation Re -RC En dehors de la fenêtre 46
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Les auteurs en ont conclu que lorsque l’extinction a lieu dans la fenêtre temporelle de la reconsolidation, la reconsolidation est bloquée par l’interférence et une nouvelle trace mnésique remplace l’ancienne de façon définitive, la trace mnésique de peur (SC-RC) est dégradée et est remplacée par la trace mnésique de l’extinction (SC- non RC) (Schiller, et al., 2010). --- Ce résultat obtenu avec l’interférence est semblable à ce qui est typiquement obtenu lorsque des agents amnésiques (tel que le propranolol) sont utilisés pour bloquer la reconsolidation. 48
Chez les humains Mémoire émotionnelle Patients souffrant d’ESPT (souvenir de peur) (Brunet, et al., 2008; Soeter & Kindt,2010) Brunet, et al., 2011) Mémoire Mémoire déclarative Coccoz autobiographique & al., 2011) Schwabe & Wolf, 2010)
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33 Participants avec un ESPT essai sur 6 semaines 3h 1ere injec 2éme injec Propranolol Propranolol Evaluation différentes VD à Narration du trauma et 6 semaine retranscription
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• Une fenêtre de moins de 6h pour provoquer la reconsolidation (qui n’est pas une re- consolidation). • Les patients doivent s’occuper dans cette fenêtre temporelle...exposition mais pas au SC. • Les SBA jouent dans cette théorie un rôle d’interférence permettant à une nouvelle trace mnésique de remplacer l’ancienne et ce de façon définitive • Pas de spécificité de l’EMDR, toutes les interférences fonctionnent... 54
3. La théorie de la mémoire de travail. 55
Le modèle de la mémoire de travail Administrateur Central Calpin Buffer Boucle Visuo-spatial Episodique Phonologique Informations Mémoire Informations Visuelles Episodique Verbales 56
• Mettre en compétition deux théories: celle de la mémoire de travail et celle d’une possible action reflex - réflexe d’orientation. • Rappel de souvenir autobiographiques déplaisants • V D : p e r t u r b a t i o n é m o t i o n n e l l e, c l a r t é e t «completeness», HRV 57
• Le bénéfice des MO s’observe Diminution uniquement pour le groupe «In Différence mind», ce qui milite en faveur prétest-posttest de la TMT. Les MO ne servent pas seulement à détourner l’attention des sujets. • Pas de résultats significatifs pour la mesure HRV 2 (traitement: MO vs. yeux fixes )2 (group: in-mind vs. not-in-mind) Diminution . 58
Diminution La théorie de la MT, une théorie consistante Diminution Diminution 59
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41 étudiants Se rappeler 3 événements où les sujets ont eu très peur ou été perturbés et qui ont eu des impacts émotionnels Comptage Comptage Rappel sans simple (-2) complexe (-7) comptage VDs: - Niveau de clarté (vivacité) du souvenir de 0 à 100 - Charge émotionnelle du souvenir de 0 à 100
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- EMDR et MBCT ont montré leur efficacité pour réduire et limiter les idéations négatives; - Dans ces traitements on confronte en fait les sujets à une double tâche. Avec l’EMDR, se sont les MO, avec MBCT c’est l’attention portée à la respiration -AR- - Peut-on convoquer dans les deux cas l’hypothèse de la mémoire de travail (MT). En quels termes ces deux approches saturent les ressources de la MT? 63
Méthode Phase 1: Production d’un souvenir négatif et Evaluation de 0 à 100 clarté et charge émotionnelle de du souvenir Phase 2: Rappel (durant 24s) du même souvenir selon 3 condition - G1: RTT seulement - qui est une tâche de temps de réaction à des sons - G2: RTT + MO - G3: RTT + AR Break de 10s - pensez à autre chose Procédure répétées 5 fois Phase 3: Identique à la phase 1 64
1 2 2 65
Attention l’EMDR c’est un plus que des MO et MBCT un peu plus qu’une attention portée à la respiration. Dans les deux la mémoire de travail semble saturée. 66
• Différents SBA: MO, Sons, Contrôle, • 4 6 t h é r a p e u t e s a ve c u n e dans un ordre aléatoire formation avancée en EMDR (countrebalancés) • 32 patients avec ESPT et 32 avec • Série de 6 minutes d’autres diagnostics : n=64 •67 Retour à la cible
Clarté des souvenirs Charge émotionnelle 68
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Est-ce que les effets mesurés dans les études précédentes durent dans le temps (24h FU)? La durée de l’intervention joue-t-elle un rôle? 70
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4. Des implications pour la clinique 72
- Les MO oculaires sont dans toutes les études, les SBA les plus efficientes - Une vitesse des MO aussi rapide que possible, semble être un argument de choix. - Des séries particulièrement longues, sont à privilégier (recherches en cours) - Si on accepte l’idée de la contribution de la MT, se pose alors la question de l’usage des SBA en général, pour autre chose que le travail de désensibilisation... - Les théories de la reconsolidation et de la mémoire de travail n’expliquent pas tout en EMDR (les changements physiologiques, les insights,....) 73
5. Pour conclure 74
- L’EMDR, ce n’est pas que des MO ou des SBA...? - Un intérêt pour les travaux sur la théorie de la reconsolidation qui doivent être articulés avec les travaux sur la mémoire de travail, sinon il manque quelque chose au dispositif... - Les SBA des interférences... avec une fenêtre de moins de 6h - Des perspectives de recherche nouvelles notamment sur les effets à long terme et la stabilisation des résultats. - Des perspectives de recherche sur des patients cliniques - Mais tous ces travaux sont-ils toujours respectueux de ce qu’est vraiment la mémoire de travail??? 75
Le modèle de la mémoire de travail Administrateur Central Calpin Buffer Boucle Visuo-spatial Episodique Phonologique Informations Mémoire Informations Visuelles Episodique Verbales 76
- Allons-nous vers des protocoles épurés? - De façon plus générale, ces travaux sur la mémoire de travail, ne réintroduisent-ils pas une forme de cohérence? -Peut-on imaginer sérieusement qu’il existe plusieurs principes actifs pour traiter les mêmes phénomènes? - Au fond, toutes les approches ne convoquent-t-elles pas (plus ou moins fortement) les mêmes principes actifs (cf.trauma-focused psychological treatments)? 77
EMDR TCC exposition EFT Mindfullness Psychodynamique Hypnose Autres formes Autres formes 78
5. Le trauma complexe
Définition du traumatisme complexe de Courtois et Ford (2013) Courtois et Ford (2013) ont proposé une définition somme toute assez consensuelle du trauma complexe. Il s’agit selon ces auteurs d’expériences qui : - sont de nature interpersonnelle et impliquent souvent la trahison ; - sont répétées ou prolongées ; - impliquent un tort direct par différentes formes d’abus (psychologiques/ émotionnels physiques et sexuels), de négligence, ou d’abandon de personnes en charge des soins, de la protection, ou l’encadrement des victimes, généralement des jeunes ou de leurs propres enfants (parents ou membres de la famille, enseignants, entraîneurs, conseillers religieux), ou les pertes traumatiques de ces relations ; - surviennent à des périodes vulnérables du développement, comme la petite enfance, ou qui ébranlent significativement les acquis développementaux à n’importe quel moment de la vie.
Leonore Terr et Judith Herman ont très vite considéré que pour comprendre le processus de traumatisation, il convenait de l’inscrire dans une perspective développementale. C’était pour les autrices la seule manière de comprendre la spécificité psychopathologique des processus en jeu qui entravent le développement normal de ces enfants victimes, tout en lui donnant une autre impulsion destructive et morbide. Rappelons que le TSPT a d’abord fait partie de la psychopathologie des adultes.
Comme le suggèrent Ford et Courtois (2013), sur le plan neurologique, si l’on peut considérer que la confrontation à un événement traumatique unique peut, pour une part au moins, se résumer à un ensemble de réponses conditionnées ou réactionnelles, comme c’est le cas avec le TSPT. En revanche, une activation répétée de la réponse au stress aura tendance à favoriser le développement d’un cerveau orienté vers la survie, la vigilance et l’anticipation, au détriment d’un cerveau orienté vers l’exploration, la découverte du monde et les apprentissages. Les enfants et les adolescents évoluant en « mode survie » auront toutes les difficultés du monde à s’adapter aux activités quotidiennes.
C’est ce qui a conduit Judith Herman à proposer sans y parvenir, pour le DSM-IV le diagnostic de Trouble de Stress Post- Traumatique Complexe (TSPT-C) qu’elle jugeait plus approprié aux traumas psychologiques répétés et prolongés. À travers cette proposition et l’ajout du terme complexe, il s’agissait de mettre en évidence la complexité, la diversité, la multiplicité et l’hétérogénéité des symptômes présents chez les victimes de traumas répétés.
Les critères diagnostiques du traumatisme complexe
Depuis juin 2018, la CIM-11 (OMS, 2018) a intégré le diagnostic de Trouble de Stress Post-Traumatique Complexe (TSPT-C). En apparence, une différence existe pour ne pas dire un désaccord entre le DSM-5 et la CIM-11 qui en matière de reconnaissance du psychotraumatisme ont des positions pour la première fois somme toute assez différentes. Ce que la CIM-11 ajoute au TSPT pour créer le TSPT-C, le DSM-5 l’inclut comme un groupe de symptômes du TSPT. C’est notamment le cas du groupe de symptômes D dans le DSM-5. qui a été rajouté et qui inclue l’altérations négatives des cognitions et de l’humeur, alors que la CIM-11 ne les évoque pas pour le TSPT simple. Rappelons que le TSPT-C n’a jamais été intégré dans le DSM-5, suite à l'argument de certains commentateurs selon lesquels les symptômes du TSPT-C peuvent être pris en compte dans le cadre des définitions existantes du TSPT (Resick et al., 2012).
Comme on le voit, la conception proposée par l’OMS du trauma complexe s’inscrit dans une conception presque « additive » des phénomènes. Pour qu’un diagnostic de TSPT-C soit identifié, tous les symptômes d’un TSPT sont requis auxquels s’ajoutent trois clusters supplémentaires renvoyant aux « Perturbation dans l’organisation du soi » ou POS (Disturbance in self-organisation ou DSO) : 1. dérégulation des affects (Affective Dysregulation) : 2. concept de soi négatif (Negative Self-Concept) - croyances négatives sur soi que le sujet va développer en permanence (perdant, sans valeur, accompagnées de sentiments de honte, de culpabilité ou d'échec 3. perturbation dans les relations interpersonnelles (Disturbed Relationships) - difficultés à maintenir des relations et à se sentir proche des autres. Ces symptômes entraînent une altération significative du fonctionnement personnel, familial, social, éducatif, professionnel ou d'autres domaines importants
La CIM-11 est claire quant à l’élaboration du diagnostic. Soit nous sommes confronté à TSPT, soit il s’agit d’un TSPT-C (TSPT + POS), mais pas les deux !
Commentaires sur les manifestations cliniques du trauma complexe La régulation émotionnelle Le concept de soi négatif Les relations interpersonnelles perturbées ———————————————- Altération de la perception de l’agresseur Mentalisation Altération de la conscience et dissociation La somatisation Automutilation Difficultés cognitives et troubles de l’apprentissage
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