Plan of ciel Nouveau Fondements d'Ottawa, ville en santé - City of Ottawa
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CAHIER DE DISCUSSION Nouveau Plan officiel Fondements d’Ottawa, ville en santé Ville d’Ottawa Direction générale de la planification, de l’infrastructure et du dévelopment économique Mars 2019
Fondements d’Ottawa, ville en santé Table des matières Fondements d’Ottawa, ville en santé ..................................................................................... 2 PRÉSENTATION ................................................................................................................... 2 Qu’est-ce qu’un milieu bâti sain? .................................................................................... 2 Pourquoi mettre l’accent sur la santé dans le cadre du prochain examen du Plan officiel? .............................................................................................................................. 3 Recherche de liens ........................................................................................................... 3 CONTEXTE MONDIAL .......................................................................................................... 3 DÉFIS PARTICULIERS ET POSSIBILITÉS POUR OTTAWA ............................................... 5 Que signifie « être en bonne santé »? ............................................................................. 5 Défis actuels en matière de santé .................................................................................... 5 PROCHAINES ÉTAPES .......................................................................................................10 1. Réseaux de transport ...............................................................................................10 2. Logement ..................................................................................................................13 3. Systèmes alimentaires .............................................................................................16 4. Milieux naturels et espaces verts ............................................................................18 5. Aménagement des quartiers ....................................................................................22 Conclusion – Conception des fondements d’Ottawa, ville en santé ............................25 Liens avec d’autres documents de travail .....................................................................25 ANNEXE A – Thèmes abordés dans « L’Ottawa de demain, après 2036 » ......................28 Questions socioculturelles et qualité de vie ........................................................................28 Environnement ...................................................................................................................28 Aménagement urbain et mobilité ........................................................................................29 Développement économique..............................................................................................30 1
Fondements d’Ottawa, ville en santé PRÉSENTATION Une ville où il fait bon vivre est une ville en santé. Le prochain Plan officiel de la Ville donne l’occasion de réfléchir à la façon dont nous façonnerons l’Ottawa de demain pour en faire l’un des endroits les plus sains et les plus agréables à vivre en Amérique du Nord. Le visage d’Ottawa change à bien des égards : la composition sociale et culturelle des collectivités évolue, de même que l’environnement, l’économie, la forme urbaine et les options de mobilité. Cela nécessitera une planification communautaire qui permettra à la Ville d’être souple et résiliente dans l’avenir. L’étude « L’Ottawa de demain, après 2036 » a cerné nombre de tendances et d’éléments perturbateurs qui pourraient avoir une incidence sur les aspects de cette évolution, lesquels influent sur la santé et le bien-être des résidents. Au fur et à mesure que nos collectivités continuent d’évoluer et que nous devons affronter de nouveaux défis, nous devons nous demander : comment pouvons-nous concevoir et aménager des lieux qui permettront à tous les citoyens d’être en bonne santé, de s’épanouir et de profiter pleinement de la vie? Le présent document de travail examine cette question ainsi que les données probantes sur la façon dont les collectivités peuvent être conçues de manière à tenir compte des effets sur la santé des résidents. Cette réflexion permettra de mieux comprendre les répercussions du milieu bâti et d’orienter la discussion en vue de l’examen du Plan officiel. Qu’est-ce qu’un milieu bâti sain? Le milieu bâti correspond à l’environnement physique et construit par l’homme (p. ex. les routes, les sentiers, les bâtiments, les parcs). Dans un milieu bâti sain, l’aménagement physique et la conception des collectivités contribuent à améliorer la santé des gens en favorisant les comportements et les modes de vie sains et en assurant la protection contre les risques pour la santé 1. Il y a de plus en plus de preuves solides indiquant que la conception de notre milieu bâti a une influence directe sur notre santé physique, mentale et sociale; par conséquent, notre milieu bâti recèle un énorme potentiel pour nous aider à surmonter bon nombre de défis actuels liés à la santé. Ce milieu bâti influence nos expériences quotidiennes et notre capacité à faire des choix de vie sains 2, 3, 4. Le milieu bâti peut contribuer à l’amélioration ou à la détérioration de la santé de chacun de différentes manières. La santé est liée aux caractéristiques du milieu bâti, comme le potentiel piétonnier, le logement, l’utilisation du sol, l’étalement urbain, l’accès et la qualité des lieux dans les quartiers, comme les endroits où les gens peuvent manger ou acheter de la nourriture, les bibliothèques, les terrains de sport, les parcs et la sécurité dans les quartiers 5. « […] une collectivité saine est un endroit où l’environnement bâti, social, économique et naturel est sain et offre aux citoyens la possibilité de réaliser leur plein potentiel, peu importe leur situation sociale, culturelle ou économique. Une collectivité saine motive les gens à unir leurs efforts pour faire de leur collectivité un meilleur endroit où vivre pour eux- mêmes, leur famille, leurs amis, leurs voisins et les autres 6. » 2
Comment le milieu bâti peut-il avoir une incidence sur la santé : Milieu bâti Facteurs médiateurs Réponse de l’être Résultats pour la l’humain santé Exemples : Exemples : Exemples : Exemples : Utilisation du sol Contaminants de Comportement À l’échelle l’environnement (p. ex. activité individuelle Transport physique, (p. ex. obésité, état Temps et climat alimentation, de santé perçu, Bâtiments et autres consommation de bien-être) infrastructures Bruit substances) À l’échelle des Installations et aires Criminalité Psychologie populations publiques (p. ex. satisfaction, (p. ex. taux de décès Sécurité routière et dépression, cohésion prématurés, taux de accès aux autres sociale) maladies et d’autres quartiers affections) Physiologie Dangers (p. ex. infections, système immunitaire, Catastrophes hormones) naturelles Adapté du Rapport de l’administrateur en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada, 2017 – Concevoir un mode de vie sain, Ottawa (Ontario), Agence de la santé publique du Canada, 2017. Pourquoi mettre l’accent sur la santé dans le cadre du prochain examen du Plan officiel? Le Plan officiel jette les bases de la planification des collectivités grâce à un ensemble de politiques. Il peut influencer la création de milieux plus sains qui favorisent l’épanouissement et la santé des citoyens. La mise en œuvre du Plan officiel a une incidence sur les choix personnels : s’il y a des destinations locales intéressantes, par exemple, et si les gens estiment qu’il est facile de s’y rendre à pied ou à vélo. Les politiques peuvent stimuler la socialisation et l’établissement de liens entre les personnes d’une même collectivité ou, au contraire, leur nuire. Elles peuvent aussi influer sur les possibilités qu’offrent les structures pour l’épanouissement des gens, comme l’existence d’un nombre suffisant de logements abordables ou de moyens de transport accessibles. De plus, le Plan peut avoir une incidence sur les conditions environnementales dans lesquelles nous vivons, notamment la qualité de l’air, de l’eau et du sol, et sur les répercussions des changements climatiques 7. Nous pouvons collectivement établir la santé et le bien-être comme un objectif central afin qu’Ottawa devienne, pour l’avenir, une ville prospère et résiliente. Recherche de liens Le Plan officiel peut être une politique en matière de santé. Il s’agit d’une pièce importante du casse-tête pour réduire les maladies chroniques et les blessures, promouvoir la santé mentale et diminuer l’exposition aux risques environnementaux. Afin de définir le contexte pour orienter la discussion en vue de l’examen du Plan officiel, le présent document décrit les défis en matière de santé 3
auxquels nous faisons face et qui sont liés à l’environnement physique d’Ottawa. Le document examine ensuite les défis et les possibilités de progrès en analysant cinq caractéristiques fondamentales du milieu bâti que la recherche considère comme étant liées à la santé des gens 8. Réseaux de transport Milieux naturels et espaces verts Logement Aménagement des quartiers Systèmes alimentaires 4
CONTEXTE MONDIAL Dans le passé, la façon dont les collectivités étaient conçues avait des effets sur la santé et le bien-être des gens, et c’est encore le cas de nos jours. Auparavant, les conditions de vie dans des villes surpeuplées où il n’y avait pas de système d’assainissement de l’eau ont favorisé la propagation de maladies infectieuses, telles que le choléra, la typhoïde et la tuberculose 9. Ces maladies ont été en grande partie éliminées grâce à une meilleure urbanisation et au développement d’infrastructures municipales, y compris les égouts sanitaires, l’accès à l’eau potable, la séparation des quartiers résidentiels des quartiers industriels, plus pollués, et l’intégration des espaces verts pour les loisirs. Les efforts déployés à la fin du XIXe siècle pour éradiquer ces maladies ont donné naissance aux domaines professionnels que sont l’urbanisme et la santé publique 10. Les personnes exerçant ces professions continuent de travailler en collaboration puisque ces maladies (p. ex. la tuberculose) existent encore aujourd’hui, dans certains pays. Notre façon de vivre a changé au cours du XXe siècle et au début du XXIe siècle, ce qui a entraîné des changements importants sur le plan de la santé. Nous vivons plus longtemps que jamais auparavant, et nous avons accès à des services de soins de santé de plus en plus sophistiqués et aux avancées de la médecine qui permettent de sauver des vies, comme les vaccins et les antibiotiques 11. Malgré ces progrès, les Canadiens, de même que les collectivités du monde entier, font face à de nouveaux défis en matière de santé qui sont de plus en plus nombreux et complexes, combinés à une augmentation des coûts des soins. Nous sommes tous affectés par les environnements physiques dans lesquels nous vivons, nous apprenons, nous travaillons ou nous nous divertissons. Les maladies chroniques sont de plus en plus fréquentes dans de nombreux pays du monde, y compris au Canada, ce qui s’explique en partie par le manque d’activité physique et une alimentation malsaine. Certaines personnes sont plus susceptibles que d’autres d’être en moins bonne santé parce qu’elles n’ont pas les mêmes chances, en partie en raison des différences dans l’environnement physique et dans le milieu social. L’essor du développement axé sur l’automobile dans la seconde moitié du XXe siècle – particulièrement en Amérique du Nord où l’occupation du sol pour le logement, l’emploi et les loisirs, était compartimentée – contribue à ces défis. Durant cette période, les personnes qui œuvraient dans les domaines de l’urbanisme et de la santé publique travaillaient moins souvent en collaboration. Les défis sanitaires que nous connaissons aujourd’hui entraînent une réintégration de ces champs de pratique à l’échelle internationale. Le vaste territoire rural d’Ottawa, ses zones urbaines et ses villages ruraux qui se développent et s’intensifient, ainsi que sa population diversifiée, nous donnent l’occasion de réfléchir de façon avisée et stratégique à la manière dont nous pourrions transformer la ville pour qu’elle devienne l’un des endroits les plus agréables, inclusifs et sains du Canada. Ottawa connaît une phase de croissance unique puisque sa population atteindra bientôt un million de personnes et que la grande région métropolitaine d’Ottawa compte environ 1,4 million de personnes. Le transport en commun passe à une nouvelle ère grâce au réseau de transport léger sur rail, et les avancées technologiques et les changements climatiques s’accélèrent. L’étude intitulée « L’Ottawa de demain, après 2036 » a cerné les tendances et les éléments perturbateurs qui pourraient avoir une incidence sur notre ville, et nombre d’entre eux sont susceptibles d’avoir d’importantes répercussions sur la santé et le bien-être des résidents. Parmi ces tendances, citons les changements démographiques et une population vieillissante qui aura besoin de logements et de milieux lui permettant de « vieillir chez elle ». L’immigration continuera d’être un important facteur de la croissance démographique à Ottawa et exigera des collectivités complètes qui 3
font d’Ottawa une terre d’accueil appuyant la diversité culturelle. L’étude reconnaît également que certains défis, tels que la disparité des revenus, exerceront des pressions accrues sur la cohésion sociale. Pour les surmonter, il faudra repenser la façon dont nous construisons une ville saine où il fait bon vivre, où toutes les communautés entretiennent des liens sociaux et sont économiquement viables, et qui offre aux gens la possibilité de participer à des activités culturelles significatives. 4
DÉFIS PARTICULIERS ET POSSIBILITÉS POUR OTTAWA Que signifie « être en bonne santé »? Ne pas être malade ne veut pas nécessairement dire « être en Explorez votre quartier : Consultez bonne santé ». Être en bonne santé, en effet, c’est une l’Étude des quartiers d’Ottawa pour en question de bien-être physique, mental et social 12. La santé savoir plus sur les défis et les forces est influencée par bien plus que le seul accès au système de des quartiers d’Ottawa. Par exemple, soins de santé 13. Elle est influencée par les conditions dans découvrez les résultats de lesquelles nous vivons, apprenons, grandissons, travaillons et l’accessibilité piétonnière de votre vieillissons. quartier en consultant le site Web Il s’agit des déterminants sociaux de la santé. En raison des suivant : nombreux facteurs qui ont une incidence sur la santé – outre https://www.neighbourhoodstudy.ca/fr/ la constitution biologique d’une personne et le système de santé – il faut également chercher les solutions pour améliorer la santé et le bien-être en dehors du système de santé. Comme notre santé repose, en grande partie, non pas sur les consultations auprès du médecin, mais bien sur nos collectivités, nous disposons d’un potentiel énorme pour créer des occasions de maintenir une bonne santé. L’environnement physique dans lequel vit une personne – le milieu naturel autant que le milieu bâti – est l’un des déterminants sociaux de la santé. Défis actuels en matière de santé Au cours des dernières décennies, plusieurs changements sociaux ont eu une incidence sur notre santé. Les progrès technologiques, par exemple, ont influencé les modes de vie : les gens bougent moins et sont en position assise plus longtemps. Les enfants jouissent de moins de liberté pour jouer seuls et sortir à l’extérieur pour explorer en raison des craintes des parents. Les emplois sont souvent moins exigeants sur le plan physique, les déplacements s’effectuent surtout en voiture et nous utilisons les médias sociaux pour établir des relations sociales. Les effets sur les maladies chroniques et la santé mentale, les répercussions des changements climatiques et les risques liés aux La population d’Ottawa est-elle véhicules automobiles sont des exemples de facteurs de risques en bonne santé? Santé publique pour la santé associés à l’environnement dans lequel nous vivons. Ottawa a publié des rapports sur Les problèmes de santé d’aujourd’hui créent un fardeau social, pas un certain nombre de sujets liés à uniquement en ce qui a trait au bien-être et à la qualité de vie, la santé, y compris un aperçu de mais également sur le plan du coût économique. Les dépenses en la santé et du bien-être à Ottawa, soins de santé représentent les plus importantes dépenses pour la que vous pouvez consulter ici : province, soit près de la moitié du budget provincial (41 % santepubliqueottawa.ca en 2015) 14. Le survol qui suit – y compris les données locales – attire l’attention sur certains des problèmes de santé actuels qui sont liés à nos milieux bâtis. Maladies chroniques Les maladies chroniques, en constante augmentation, comme le diabète, les maladies du cœur et le cancer sont les principales causes de décès au Canada 15. Elles se développent généralement lentement, durent longtemps et peuvent avoir de grandes répercussions sur la qualité de vie. Certaines maladies 5
chroniques et certains types de cancers sont liés à l’inactivité physique, à une mauvaise alimentation et à l’embonpoint ou à l’obésité 16. Les maladies chroniques liées à l’obésité, dont les coûts sont importants tant sur le plan du bien-être individuel que social, comptent aujourd’hui parmi les problèmes de santé les plus communs. On estime que les coûts liés aux soins de santé et à la perte de productivité au Canada atteignent de 4,6 à 7,1 milliards de dollars par année 17. À Ottawa, 56 % des adultes affirment souffrir d’embonpoint ou d’obésité 18. Du côté des jeunes résidents d’Ottawa âgés de 12 à 17 ans, 22 % ont affirmé qu’ils avaient un surplus de poids ou étaient obèses et 22 % respectaient les directives en matière d’activité physique 19. Près de la moitié des personnes âgées souffrent d’hypertension (42 %), 14 %, d’une maladie du cœur et 15 % de diabète 20. Les maladies du cœur sont la principale cause de décès à Ottawa. Certains cancers sont considérés comme des maladies chroniques et peuvent être associés au mode de vie, à des circonstances et aux expositions environnementales au cours d’une vie 21. En Ontario, plus de 90 % de tous les cas de cancer attribuables à l’environnement résultent de l’exposition aux rayons ultraviolets du soleil, au radon et à de fines particules de pollution atmosphérique. La province compte également environ 2 540 cas de cancer de la peau et environ 560 cas de cancer du poumon par année qui sont attribuables à l’exposition à de fines particules provenant de l’air ambiant extérieur 22. Il est possible de prévenir certains cancers en réduisant les expositions et en adoptant un mode de vie plus sain 23. Santé mentale et mieux-être La santé mentale est essentielle à la santé et au bien-être général, car elle influe sur la capacité des gens à réaliser leur plein potentiel, à surmonter les tensions normales de la vie, à travailler de façon productive et à contribuer à leur collectivité 24. On prend de plus en plus conscience des répercussions sociales et économiques de la maladie mentale, de la consommation de substances et des dépendances. La maladie mentale touche chaque année un Canadien sur cinq; en 2011, les coûts associés à ce type de maladie étaient évalués à 50 milliards de dollars, ce qui englobe les coûts liés aux soins de santé, aux services sociaux et au soutien du revenu, ainsi qu’à la perte de productivité 25. En 2015-2016, les deux tiers des résidents d’Ottawa ont fait état d’un fort sentiment d’appartenance envers leur communauté locale 26. Les résidents âgés de 20 à 44 ans ont affirmé ne pas avoir un fort sentiment d’appartenance envers leur communauté 27. Le sentiment d’appartenance est associé à une bonne santé mentale et physique et l’isolement social, à une mauvaise santé 28, 29. Notre sentiment d’appartenance est le miroir de nos relations sociales, de nos réseaux et de notre niveau de participation à la communauté. Bien que de nombreux résidents se disent en excellente santé mentale, certains ont des problèmes de santé mentale. En 2016, quelque 7 075 résidents d’Ottawa ont été hospitalisés en raison d’une maladie mentale ou d’une dépendance, ce qui représente une augmentation de 45 % depuis 2007. Dix pour cent des adultes ont déclaré avoir reçu un diagnostic de trouble de l’humeur comme la dépression. On dénombre en moyenne 80 décès par suicide par année à Ottawa. En 2017, chez les élèves de la 7e à la 12e année, 1 sur 9 envisageait sérieusement de se suicider, et 60 % de ces élèves ont déclaré qu’ils voulaient parler à quelqu’un, mais ne savaient pas vers qui se tourner pour obtenir de l’aide. Les personnes âgées de plus de 65 ans ont déclaré avoir une moins bonne santé mentale (autoévaluation), ainsi qu’un faible niveau de satisfaction de vivre et de bien-être psychologique 30. La promotion d’une santé mentale positive est un élément clé pour bâtir et maintenir des communautés en santé et résilientes. Elle est aussi essentielle pour prévenir l’apparition ou l’aggravation d’une maladie mentale ou d’une consommation problématique de substances et améliorer le rétablissement à 6
la suite d’une maladie. Les quartiers peuvent être conçus de manière à promouvoir le bien-être psychologique. Il est nécessaire de se pencher sur les multiples facteurs qui créent des conditions favorisant une santé mentale positive et la résilience communautaire, y compris dans nos quartiers, stimulent les relations sociales et la participation à la collectivité, facilitent l’accès aux ressources communautaires et renforcent le sentiment d’appartenance à la collectivité 31. Changements climatiques et conditions météorologiques extrêmes : les risques pour la santé Les répercussions des changements climatiques se feront de plus en plus sentir : chaleur accablante, froid intense, feux de forêt et inondations. Ces conditions peuvent entraîner de graves problèmes de santé tels que des malaises causés par la chaleur accablante ou un froid intense qui nécessitent une hospitalisation, du stress et des problèmes de santé mentale, et elles peuvent aggraver des troubles préexistants comme l’asthme, les maladies cardiovasculaires ou respiratoires 32, 33, 34. Chaque année, à Ottawa, environ 86 consultations à l’urgence sont directement liées à l’exposition à la chaleur accablante (épuisement par la chaleur, coups de chaleur, etc.), et environ 118 consultations par année sont directement liées au froid intense (hypothermie, engelures, etc.) 35. Par ailleurs, les maladies chroniques préexistantes, comme les maladies respiratoires ou cardiovasculaires, qui sont aggravées par la chaleur accablante et le froid intense, constituent un fardeau encore plus grand pour la santé, mais ce dernier est difficile à évaluer. L’augmentation des périodes de grande chaleur, combinée au vieillissement de la population, pourrait provoquer un plus grand nombre de décès liés à la chaleur dans les centres urbains si des plans ne sont pas établis en conséquence. Santé Canada estime que les taux de mortalité liés à la chaleur accablante pourraient tripler de 2021 à 2050, et être jusqu’à six fois plus élevés de 2051 à 2080 36. Tout le monde est touché par les périodes de chaleur accablante, mais les personnes les plus à risque sont les personnes âgées, les personnes qui sont désavantagées sur le plan social, celles qui ont des maladies préexistantes, les nourrissons et les enfants, les personnes qui travaillent à l’extérieur et les intervenants de première ligne. Véhicules automobiles : expositions à la pollution, blessures et décès Les problèmes associés à la pollution de l’air causée par la circulation routière, ainsi que les blessures et les décès attribuables aux véhicules automobiles figurent parmi les préoccupations en matière de santé liées au transport? En 2015, au Canada, on a estimé que 7 712 décès étaient dus à la pollution de l’air provenant de diverses sources 37. Les répercussions sur la santé varient et changent d’un endroit à un autre. En fonction de l’endroit où il est rejeté, le même polluant peut avoir des effets très différents sur la santé 38. En Ontario, la qualité de l’air est généralement bonne, mais la circulation routière contribue de façon importante à la pollution atmosphérique. Les zones situées à moins de 100 m d’une route principale (p. ex. une artère) ou à moins de 500 m d’une autoroute peuvent poser un risque accru de problèmes de santé, notamment des maladies cardiaques, des maladies respiratoires et des allergies 39, 40 . À Ottawa, les zones à risque accru touchent 28 % de la population. Chaque personne réagit différemment à la pollution de l’air et cela dépend de la durée du temps d’exposition, de l’état de santé de la personne, de son bagage génétique et de la concentration du polluant. Les enfants, les personnes âgées et les personnes qui ont des problèmes de santé préexistants sont les plus à risque 41. La sécurité et le bien-être sont compromis en raison des blessures et des décès attribuables à la circulation routière et aux caractéristiques des rues. En 2017 à Ottawa, 5 piétons sont décédés et 335 ont été blessés, 226 cyclistes ont été blessés, et il y a eu 27 décès et 3 061 blessés à la suite 7
d’accidents causés par des véhicules automobiles 42. Les personnes circulant à pied ou à vélo sont beaucoup plus souvent blessées ou tuées que les personnes qui sont à bord d’un véhicule 43. Les risques des piétons ne sont pas tous les mêmes. Les personnes âgées sont beaucoup plus susceptibles que les autres tranches de population d’être victimes d’une collision mortelle. La troisième cause de décès attribuables à des blessures chez les personnes âgées d’Ottawa était les blessures infligées aux piétons 44. Bien que les aînés ne constituent que 13 % de la population en Ontario, les recherches indiquent qu’ils représentent 35 % des piétons victimes d’une collision mortelle 45. Bâtir des collectivités pour tous Certaines personnes rencontrent plus d’obstacles associés au milieu bâti que d’autres, ce qui leur nuit dans la prise de décisions saines. Il est possible de concevoir un milieu bâti sain pour qu’il soit équitable et inclusif, où tous ont la possibilité de faire des choix sains. L’équité en santé correspond au principe selon lequel tous les gens devraient pouvoir aspirer à un état de santé optimal et ne devraient pas être limités à cet égard en raison de leur situation socioéconomique ni de leurs conditions environnementales. On parle d’iniquités en santé lorsque des facteurs environnementaux ou des conditions, créent des différences sanitaires entre les groupes de population, qui sont injustes et évitables 46. L’endroit où vous vivez et vos conditions de vie ont une incidence sur votre santé. Les groupes de personnes n’ont pas tous les mêmes problèmes de santé. À Ottawa, les personnes qui font partie des groupes à faible revenu ou qui vivent dans des quartiers défavorisés sont plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé divers. Les personnes à faible revenu sont plus de deux fois plus susceptibles d’indiquer avoir une santé générale mauvaise ou passable que celles ayant un revenu plus élevé. Elles sont également plus de trois fois plus susceptibles d’indiquer avoir une santé mentale mauvaise ou passable et deux fois plus susceptibles d’indiquer être atteintes de deux maladies chroniques ou plus que celles ayant un revenu plus élevé. Les personnes habitant des quartiers moins favorisés sont hospitalisées plus souvent que celles qui vivent dans des quartiers plus favorisés et elles sont plus susceptibles de vivre une situation d’insécurité alimentaire. On observe également plus de morts prématurées et une prévalence du diabète plus élevée chez ces dernières que chez les personnes des quartiers plus favorisés 47. Est-ce que le milieu bâti accentue les écarts de santé entre les groupes? Certaines portions de la population, comme les enfants et les personnes âgées, les Autochtones et les personnes mal logées, les nouveaux arrivants et les personnes handicapées éprouvent plus de difficultés, d’où le fait qu’elles seraient en moins bonne santé en raison du milieu bâti. Les changements apportés au milieu bâti dans les quartiers défavorisés peuvent contribuer à réduire les iniquités en santé. Pour y parvenir, il faut donner aux gens dont la santé est plus à risque la chance de prendre part aux processus de planification, et la prise en considération de leurs besoins particuliers peut favoriser la promotion de la santé 48. Comme le souligne l’étude « L’Ottawa de demain, après 2036 », les iniquités sociales s’aggravent et l’écart entre les riches et les pauvres se creuse. Le coût de la vie pourrait devenir un problème encore plus criant à Ottawa, dans les années à venir, d’où l’importance de planifier de façon proactive dès aujourd’hui. Pour plus de renseignements sur l’équité en santé et les déterminants sociaux de la santé à Ottawa, consultez le site santepubliqueottawa.ca. 8
Autochtones Les mesures prises par le Canada en vue de la réconciliation avec les peuples autochtones peuvent avoir une incidence sur la façon dont nous planifions le milieu bâti de l’avenir. Ottawa se trouve sur le territoire non cédé de la nation algonquine Anishinaabe. On estime que l’engagement concret envers les collectivités autochtones et la compréhension du contexte historique et contemporain des peuples autochtones constitue un premier pas important vers la réconciliation. Les peuples inuits et métis, ainsi que les Premières Nations, sont diversifiés, et leurs membres sont de plus en plus nombreux à Ottawa. En 2016, 25 035 résidents d’Ottawa s’identifiaient comme étant Autochtones. Toutefois, selon les organismes locaux qui fournissent des services aux Autochtones, ce chiffre s’élèverait plutôt à 40 000 49. De par les injustices du passé, les Autochtones ont perdu leurs terres. La réconciliation doit passer par un engagement concret en ce qui touche l’utilisation et l’exploitation des terres et le respect de celles-ci. Ce sont là les assises pour l’établissement de relations plus saines 50. Pour les peuples autochtones, dont le rapport à la terre est inextricablement lié à leur culture, la planification des milieux bâtis offre l’occasion de préserver la santé et la viabilité de tout ce qui se trouve dans l’environnement 51. Le lieu constitue une partie importante d’une vue holistique de la santé et du bien-être 52. Il importe de veiller à ce que ce contexte et les points de vue des Autochtones soient pris en considération dans la planification des milieux bâtis, et ce, dès le début du processus. 9
PROCHAINES ÉTAPES La section ci-dessous présente les cinq éléments du milieu bâti et leur incidence sur la santé, leurs bienfaits sur la santé et sur le bien-être, de même que les difficultés et les possibilités propres à chacun d’eux. 1. Réseaux de transport Le réseau de transport forme les veines de la ville. Il est indispensable au quotidien, car il permet aux gens de se déplacer et d’interagir les uns avec les autres. La conception physique du réseau de transport influence les choix des gens par rapport à leur moyen de transport : que ce soit en voiture, en transport en commun, à vélo, à l’aide d’un autre moyen de transport sur roues ou à pied. Cet aspect englobe la conception et l’aménagement des routes, des rues, des trottoirs et des sentiers, ainsi que l’accessibilité du transport en commun. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte lorsque les gens doivent choisir un mode de transport, comme la sécurité et l’entretien des routes, les conditions météorologiques, le temps de déplacement, la distance et les espaces de stationnement accessibles pour les voitures et les vélos. Les différents modes de transport entraînent certains coûts, tant pour les particuliers que pour la municipalité. L’étude « L’Ottawa de demain, après 2036 » fait état d’une hausse de la demande pour des logements et des emplois à proximité d’options de transport rapides, car les gens cherchent à réduire les coûts de transport et à accéder plus facilement à de nombreux services. Les tendances semblent indiquer que les gens souhaitent disposer d’un plus grand nombre d’options de mobilité en dehors de l’utilisation d’un véhicule personnel. L’accès facile au transport en commun et à des services locaux se trouvant à distance de marche permettrait d’ailleurs de diminuer la nécessité de posséder une voiture, ce qui procure des avantages économiques importants pour les particuliers. Dans l’Ottawa de demain, cela se concrétisera par l’établissement d’autres modes de transport qui sont à la fois plus rapides et plus pratiques pour les usagers. Répercussions sur la santé Les réseaux de transport et la manière dont les gens choisissent de se déplacer dans leur milieu entraînent des conséquences importantes sur la santé. Ces conséquences se répercutent notamment sur les niveaux d’exposition aux émissions nocives, sur les niveaux d’activité physique, ainsi que sur l’accès aux services, aux commodités, aux lieux de travail, à l’éducation et aux réseaux sociaux. Nos choix en matière de moyens de transport peuvent en outre avoir une incidence sur les taux de cancer, de maladie cardiovasculaire et de diabète au sein de la population, de même que sur la fréquence et sur la gravité des accidents de voiture 53, 54, 55. Compte tenu de la hausse de la dépendance à l’égard de la voiture comme principal moyen de transport, le taux d’activité physique quotidienne a diminué, et les taux de maladies chroniques, de blessures et d’exposition au gaz d’échappement des voitures ont augmenté. Cette asymétrie fait peser un fardeau sur notre santé. À preuve, les lieux conçus essentiellement pour le transport en voiture sont associés à des taux supérieurs d’obésité et de maladies chroniques, comme le diabète 56. Transport actif Un mode de vie plus actif favorise non seulement le vieillissement en santé et le développement sain des enfants et des jeunes, mais il aide également les personnes atteintes de maladies et de problèmes de santé comme le cancer, le diabète et les troubles de l’humeur à améliorer leur état de santé 57. Le transport actif englobe tous les moyens de transport à propulsion humaine utilisés pour les déplacements, comme la marche, le vélo et le transport en commun (lequel nécessite de marcher ou de 10
faire du vélo au début ou à la fin du trajet) 58. Le transport actif offre beaucoup de possibilités pour améliorer la santé de la population, étant donné qu’il s’agit d’une activité physique effectuée à des fins pratiques. Il est plus facile d’atteindre la durée d’activité physique quotidienne recommandée pour vivre en santé par la pratique d’activités intégrées à une routine – les déplacements, par exemple – que par l’ajout d’activités récréatives. Il existe une corrélation entre, d’une part, l’inactivité physique, l’embonpoint et l’obésité, et d’autre part, le milieu de vie et l’offre de moyens de transport actif. Certaines recherches ont d’ailleurs démontré que chaque kilomètre marché par jour pourrait diminuer le risque d’obésité de près de 5 % 59. Dans le même ordre d’idée, une recherche de Santé publique Ottawa a examiné la mesure dans laquelle le transport actif pouvait améliorer la santé de la population. Cette étude prévoyait que l’ajout de cibles pour la marche, le vélo et le transport en commun dans le Plan directeur des transports de 2013 d’Ottawa permettrait de prévenir l’apparition de quelque 1 620 cas de diabète sur une période de 10 ans. À titre de comparaison, ce serait comme si 17 300 personnes inactives prenaient des mesures pour augmenter leur activité physique 60. Émissions Les émissions générées par les voitures demeurent une source importante et continue de pollution de l’air à l’échelle locale. Ainsi, l’augmentation du transport actif constitue un moyen efficace de réduire le taux de maladies chroniques et d’apporter des effets positifs grâce à la réduction des émissions générées par les véhicules et à la promotion d’un environnement durable; toutes ces mesures auraient une incidence positive sur la santé. L’utilisation du transport en commun permet de réduire les émissions polluantes par passager au kilomètre, et l’aménagement axé sur le transport en commun (c.-à-d. l’aménagement autour des stations de transport en commun) contribue à réduire les émissions, du fait que les gens conduisent moins 61. Blessures Les blessures subies dans des accidents de la route sont en grande partie évitables 62. En effet, les conceptions communautaires qui favorisent des débits de circulation élevés et qui comptent moins de piétons et de cyclistes peuvent être le théâtre d’un plus grand nombre de blessures et de décès. En cas de collision, la vitesse est un facteur qui augmente grandement les risques de blessure extrêmement grave, voire de décès. Plus précisément, pour un piéton happé par un véhicule roulant à une vitesse de 50 km/h ou plus, le risque de décéder est de 80 %. Ce risque diminue d’environ 10 % lorsque le véhicule roule à une vitesse de 30 km/h. Lorsqu’il atteint une vitesse supérieure à 30 km/h, un automobiliste risque davantage de commettre une erreur potentiellement fatale 63. Les routes munies d’une signalisation et conçues pour des vitesses d’au plus 30 km/h rehaussent la sécurité et réduisent les risques de blessure. Soutenir le transport actif Les principes d’urbanisme qui privilégient le transport actif contribuent à relever les niveaux d’activité physique et à obtenir des résultats positifs sur la santé. En plus d’accorder une priorité à la sécurité, ces principes prônent la mise en place d’un transport en commun abordable et accessible, d’infrastructures propices à la marche et accessibles aux piétons, de mesures de sécurité et de voies d’accès pour les cyclistes 64. Le transport actif nécessite l’établissement de milieux propices à la marche qui assurent la facilité, la sécurité et la commodité de la marche, du cyclisme et du transport en commun. Une telle infrastructure peut favoriser la santé si elle est conçue dans un grand souci de qualité et d’accessibilité et qu’elle motive les gens à délaisser la voiture pour recourir à d’autres moyens de transport. Pour ce faire, il est 11
nécessaire d’améliorer la liaison entre les rues pour réduire la durée des déplacements, de modérer la circulation sur les routes et de concevoir le réseau routier de manière à en rompre le quadrillage, à pousser les automobilistes à ralentir et à rendre les déplacements en voiture moins directs. Il est également nécessaire de relier des sentiers au réseau pour favoriser le transport actif. Le transport actif englobe plusieurs moyens, utilisés seuls ou ensemble, qu’il s’agisse de la marche, du cyclisme ou du transport en commun. La création d’installations visant à assurer la sécurité et la commodité de ces différentes voies d’accès peut faire en sorte que le transport actif devienne une option viable. Des infrastructures sécuritaires reliant les voies cyclables aux stations de transport en commun et incluant des supports et des abris pour vélos en seraient un bon exemple 65. Il faut par ailleurs souligner l’importance de la planification des quartiers et de l’aménagement du territoire, étant donné que les distances, les caractéristiques du terrain, la conception et la largeur des rues et des trottoirs, la hauteur, le retrait et la conception des bâtiments ont une incidence sur la popularité et sur la sécurité de la marche et du vélo 66, 67. Un réseau de transport solide favorise le transport actif et réduit la dépendance à l’automobile. La conception d’un réseau de transport sécuritaire nécessite par ailleurs de reconnaître que « la fragilité du corps humain devrait tenir lieu de paramètre de conception restrictif pour les règles de la circulation » et, qu’en ce sens, la conception des routes et la gestion de la vitesse sont essentielles 68. Bâtir des collectivités pour tous D’après l’Organisation mondiale de la Santé, « une protection égale pour tous les usagers de la route devrait être le principe directeur, afin d’éviter que […] les usagers de la route vulnérables supportent un fardeau de blessures et de décès injuste », d’autant plus que les piétons et les cyclistes représentent une part disproportionnée en ce qui touche les risques et les blessures subies dans des accidents de la route 69. Certains groupes se heurtent à un plus grand nombre d’obstacles au sein du réseau de transport. À titre d’exemple, la baisse du nombre d’enfants qui se rendent à l’école à pied ou à vélo est en partie attribuable à la difficulté pour ces derniers de se rendre à l’école de façon sécuritaire et commode 70. De leur côté, les personnes âgées sont plus susceptibles d’être blessées dans un accident de la route 71. Des facteurs tels que la conception des trottoirs, la circulation, les aires de repos et l’esthétisme ont tous une incidence sur la sécurité et sur le confort des personnes âgées qui ont recours au transport actif 72. Ainsi, les infrastructures du transport actif doivent être sécuritaires et accessibles pour les personnes de tous âges, quelles que soient leurs capacités 73. Le transport en voiture n’est pas sans générer des coûts importants : au Canada, la possession d’un véhicule coûte en moyenne 9 500 $ par année 74. Les personnes ayant un faible revenu qui vivent dans un milieu essentiellement conçu pour les automobiles sont parfois contraintes de consacrer une portion importante de leur revenu à une voiture. En outre, ces personnes sont plus susceptibles de compter sur le transport en commun ou sur le transport actif pour accéder à des services essentiels, comme leur lieu d’emploi, les épiceries et les écoles 75, 76. En parallèle, il ressort de certaines recherches que les personnes ayant un faible revenu et les populations minoritaires sont non seulement moins susceptibles de vivre à proximité de routes munies d’installations sécuritaires, accessibles et de grande qualité pour la marche et le vélo, mais également de s’y déplacer 77. Une bonne conception des rues peut contribuer à promouvoir la santé mentale et sociale, puisque les rues constituent des lieux de socialisation importants 78. Le transport a également une incidence sur la santé mentale : les longues durées de déplacement peuvent être une source de stress, et à l’inverse, le transport actif peut être une source de bienfaits pour la santé mentale 79. Les rues doivent être à la fois des lieux où passer du temps et des voies pour se déplacer. Des rues conçues pour encourager les gens à 12
interagir les uns avec les autres entraînent des bienfaits pour la santé mentale et physique; elles accroissent également la probabilité que les usagers optent pour un mode de transport actif 80. L’exposition à la pollution de l’air causée par la circulation automobile peut empirer la santé des populations susceptibles d’être en moins bonne santé. Elle peut notamment causer ou aggraver l’asthme chez les enfants. Elle est également associée aux maladies cardiovasculaires et à la mortalité qui en découle, aux symptômes respiratoires chez les adultes, à la diminution de la fonction pulmonaire chez les personnes de tous les âges, à l’apparition de l’asthme chez les adultes et au cancer du poumon. Les enfants, les personnes âgées et les personnes présentant des affections préexistantes courent davantage de risques. Les populations exposées à des taux supérieurs de pollution de l’air causée par la circulation automobile comprennent souvent des personnes à faible revenu et moins scolarisées, étant donné que celles-ci sont plus susceptibles de vivre ou de fréquenter une école à proximité d’une route principale ou d’une autoroute. Dans l’ensemble, la qualité de l’air est bonne en Ontario, mais elle demeure néanmoins une question importante, d’autant plus que les sources locales de pollution de l’air – comme la circulation avoisinante 81, le chauffage au bois ou l’industrie – peuvent avoir des répercussions défavorables sur leur environnement immédiat. Cependant, les bienfaits de l’activité physique à l’extérieur l’emportent sur les risques d’exposition à la pollution de l’air, surtout que, dans les faits, on trouve beaucoup de polluants nocifs à l’intérieur des véhicules, parfois plus qu’à l’extérieur 82. Données locales À Ottawa, les réseaux de transport – et la manière dont ils interagissent avec le milieu bâti – pourraient avoir une incidence sur un certain nombre de comportements et de résultats en matière de santé. En voici quelques exemples : ● Le quart des élèves de la 7e à la 12e année répondent aux recommandations quotidiennes stipulées dans les directives en matière d’activité physique. Seulement 18 % des élèves de la 7e à la 12e année se rendent à l’école à pied ou à l’école 83. ● Vingt-trois pour cent des personnes âgées utilisent le transport en commun 84. ● Vingt-et-un pour cent des personnes âgées ont fait des chutes l’an dernier; beaucoup d’entre elles se sont blessées au point qu’elles avaient de la difficulté à réaliser leurs tâches quotidiennes normalement (54 %) 85. ● En 2011, les navetteurs d’Ottawa ont consacré en moyenne 26 minutes par jour à leur trajet du matin 86. ● En 2011, pendant les périodes de pointe du matin, 45 % des gens avaient recours à un moyen de transport durable : 9,5 % de piétons; 2,7 % de cyclistes; 22,4 % d’usagers de transport en commun; 10 % de passagers dans un véhicule 87. ● À l’automne 2011, au cours d’une journée de travail normale, environ 3,1 millions de déplacements quotidiens avaient lieu chez les personnes âgées de 5 ans et plus 88. De ce total, environ 21 % des trajets étaient inférieurs à 2 kilomètres, et environ 44 % à 5 kilomètres : ces distances se prêteraient à la marche ou au vélo dans des conditions appropriées 89. 2. Logement Nous passons la majorité de notre temps dans notre domicile. C’est à cet endroit que nous passons du temps avec nos amis et notre famille, mangeons nos repas, nous reposons et dormons. Le logement est l’un des droits de la personne fondamentaux, mais les normes à cet égard varient d’une personne à l’autre 90. Des facteurs tels que la qualité, les coûts, l’aménagement et l’emplacement d’un logement, la présence de magasins, de services et de commodités à proximité, de même que le système de transport 13
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