Politique sanitaire 2020 - RAPPORT DU CONSEIL D'ETAT AU GRAND CONSEIL - Vs.ch
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Rapport politique sanitaire 2020 Table des matières 1 Pandémie de COVID-19 ....................................................................................................... 5 1.1 Evolution épidémiologique ........................................................................................... 5 1.2 Chronologie des décisions fédérales et cantonales ..................................................... 6 1.3 Rôles des autorités sanitaires ...................................................................................... 8 1.4 Hôpitaux sous pression .............................................................................................. 10 1.5 EMS en première ligne ............................................................................................... 11 1.6 Impacts financiers ...................................................................................................... 11 1.7 Vaccinations ............................................................................................................... 12 2 Généralités .......................................................................................................................... 13 2.1 Législation sanitaire.................................................................................................... 13 2.2 Ombudsman de la santé et des institutions sociales ................................................. 14 2.3 Dossier électronique du patient .................................................................................. 14 3 Promotion de la santé et prévention ................................................................................... 15 3.1 Travail et santé ........................................................................................................... 15 3.2 Etat de santé de la population .................................................................................... 15 3.3 Dépistage du cancer du côlon .................................................................................... 16 4 Urgences et secours ........................................................................................................... 17 4.1 Organisation des secours sanitaires .......................................................................... 17 4.2 Conseils médicaux téléphoniques .............................................................................. 17 5 Hôpitaux et cliniques ........................................................................................................... 18 5.1 Planification hospitalière............................................................................................. 18 5.2 Santé psychique ......................................................................................................... 18 5.3 Hôpital du Valais ........................................................................................................ 19 5.4 Hôpital Riviera-Chablais Vaud-Valais ........................................................................ 20 5.5 Hospitalisations hors canton ...................................................................................... 20 6 Soins de longue durée ........................................................................................................ 22 6.1 Planification des soins de longue durée..................................................................... 22 6.2 Etablissements médico-sociaux ................................................................................. 22 6.3 Soins et aide à domicile ............................................................................................. 23 6.4 Structures de soins de jour......................................................................................... 24 6.5 Soutien aux proches aidants et aux bénévoles ......................................................... 24 7 Assurance-maladie ............................................................................................................. 25 7.1 Coûts à charge de l’assurance-maladie obligatoire ................................................... 25 7.2 Primes d’assurance-maladie ...................................................................................... 25 7.3 Réduction individuelle des primes .............................................................................. 26 8 Conclusion .......................................................................................................................... 27 3/50
Rapport politique sanitaire 2020 Le Conseil d’Etat du Canton du Valais au Grand Conseil du Canton du Valais Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Député(e)s, Nous avons l’honneur de vous soumettre le rapport présentant la synthèse des développements de la santé publique en 2020. Ce rapport est présenté conformément à l’article 7 alinéa 8 de la loi sur la santé du 12 mars 2020 qui demande au Conseil d’Etat d’établir un rapport écrit annuel au Grand Conseil portant sur sa politique sanitaire. L’année 2020 restera dans nos mémoires comme une année particulière. Aux premiers échos de la découverte d’un nouveau coronavirus en Chine, très peu de personnes imaginent que l’année sera complètement bouleversée au niveau mondial. La pandémie de COVID-19 met à rude épreuve l’ensemble de la société : la population suisse se réveille partiellement confinée le 16 mars et doit apprendre à limiter ses mouvements et con- tacts ; les écoliers découvrent l’enseignement à distance ; les entreprises mettent leurs employés en télétravail avec les défis technologiques et logistiques que cela implique ; les transports pu- blics se retrouvent vidés de leurs voyageurs ; les magasins non essentiels, les cafés et les res- taurants ferment leurs portes pour une durée indéterminée ; la vie culturelle et sociale s’arrête ; les frontières se ferment ; l’économie tourne au ralenti. Même si la Suisse et les cantons ont adopté des plans pandémie prévoyant les mesures à pren- dre dans de telles situations, gérer une épidémie de cette ampleur met tout le monde sous pres- sion et demande beaucoup de flexibilité et de réactivité à tous les niveaux. Personne n’est vrai- ment préparé à cette situation inédite. Au cœur de la crise sanitaire, le secteur de la santé prend des mesures, dès le mois de février, pour protéger les patients du risque d’infection au COVID-19 et faire face à un afflux de nouveaux malades. La chaîne de soins s’organise pour séparer les personnes infectées par le nouveau coronavirus ou susceptibles de l’être et commander le matériel de protection nécessaire dans un contexte de pénurie mondiale. Sur décision fédérale, les hôpitaux reportent leurs opérations non urgentes pour prendre en charge les malades du COVID-19. En Valais, comme dans d’autres cantons, certaines cliniques privées sont réquisitionnées pour augmenter les capacités hospitalières. Sur décision du Conseil d’Etat, les établissements médico-sociaux renoncent aux visites extérieures pour ne pas laisser entrer le virus auprès d’une population particulièrement à risque. Durant toute cette année de crise, le gouvernement a pu compter sur le comportement respon- sable de la population. Il est reconnaissant de l’effort collectif et de l’élan de solidarité qui se sont manifestés en cette période particulière. Chacun à son niveau a participé à la gestion de la crise. Pour les autorités sanitaires, 2020 aura aussi été l’année d’une crise financière à l’hôpital de Rennaz. L’établissement de soins aigus, qui a accueilli ses premiers patients à l’automne 2019, a traversé d’importantes difficultés financières début 2020, ce qui a nécessité l’intervention des cantons de Vaud et du Valais. Cet épisode, ainsi qu’une synthèse des autres activités et événe- ments de l’année sanitaire 2020, sont présentés dans ce rapport, étant entendu que l’avancée de plusieurs dossiers a été ralentie ou suspendue en raison de la pandémie. Afin de faciliter la lecture, toute désignation de personne, de statut ou de fonction dans le présent document vise indifféremment l’homme ou la femme. 4/50
Rapport politique sanitaire 2020 1 Pandémie de COVID-19 1.1 Evolution épidémiologique Le 8 janvier 2020, l'Organisation mondiale Nombre de nouveaux cas COVID-19 et cu- de la santé (OMS) annonce l'apparition mul des cas, Valais, 2020 (source : OFSP) d'une nouvelle forme de coronavirus en Chine, le SARS-COV-2. Le virus se répand rapidement dans le monde. Un premier cas est détecté en Suisse, au Tessin, le 25 fé- vrier. Trois jours plus tard, la première per- sonne testée positive au COVID-19 est identifiée en Valais. Le Conseil d’Etat convoque l’organe canto- nal de conduite le 4 mars afin d’appuyer le médecin cantonal dans la gestion de la crise De nouvelles mesures restrictives sont pro- sanitaire. Puis, les mesures pour endiguer noncées par le Conseil d’Etat les 15 et 21 l’épidémie se succèdent au niveau fédéral et octobre pour enrayer la progression du vi- cantonal : interdiction des manifestations, rus : interdiction des rassemblements et ma- fermeture des écoles, des restaurants, des nifestations de plus de 10 personnes, ferme- commerces et des lieux de divertissements ture des lieux de divertissement et de loisirs et de loisirs. La Suisse se réveille partielle- (musées, cinémas, théâtres, bibliothèques, ment confinée le 16 mars. piscines et bains publics, bowling, etc.), in- Après la première vague, l’été offre un terdiction des sports de contact, fermeture temps de répit. Dans la phase de déconfine- des bars et discothèques, fermeture des ment progressif, la stratégie d’endiguement restaurants à 22 heures, interdiction des vi- de l’épidémie repose sur la détection des sites dans les hôpitaux et les établissements cas positifs, leur isolement et la mise en médico-sociaux (EMS). quarantaine de leurs contacts étroits. Des Deux semaines plus tard, le Conseil d’Etat centres de tests sont mis en place sur le ter- renforce encore ses mesures en fermant les ritoire cantonal et le traçage des personnes restaurants. Le Valais est le premier canton ayant été en contact étroit avec une per- suisse à prendre de telles mesures à l’au- sonne testée positive est renforcé. Une tomne. Ces dernières seront pour la plupart campagne de communication rappelant les reprises par les autres cantons romands qui gestes barrières (se laver les mains, porter connaissent également une importante aug- le masque, tousser dans le coude, se tenir à mentation des cas. Le Conseil fédéral im- distance) est lancée. pose la fermeture des restaurants dans Ces mesures n’empêcheront toutefois pas toute la Suisse le 18 décembre. la survenue d’une deuxième vague épidé- Tout au long de la crise, le Service de la mique, particulièrement virulente en Valais, santé publique et l’Unité cantonale des ma- canton le plus touché de Suisse en octobre. ladies transmissibles (Institut central des hô- En trois semaines, le nombre de cas positifs pitaux) appuient le Conseil d’Etat sous moyen par jour passe d’une vingtaine à plus l’angle épidémiologique dans la gestion de de 600. Il atteint près de 900 cas par jour au la pandémie et établissent les statistiques plus haut de la vague. Par rapport à la vague sanitaires. épidémique de mars, les personnes de 60 Les graphiques de l’annexe 1 donnent da- ans et plus sont deux fois plus représentées vantage d’indications sur l’évolution de la parmi les cas positifs. Les établissements pandémie. médico-sociaux (EMS) sont particulière- ment touchés. 5/50
Rapport politique sanitaire 2020 1.2 Chronologie des décisions fédérales et cantonales Suisse Valais 25 février Premier cas positif au Tessin 28 février Premier cas positif en Valais 9 mars DCD de fermer les foyers de jour 13 mars DCF de fermer les écoles, les commerces DCE d’interdire les visites dans les EMS non essentiels et les restaurants, d’interdire et les hôpitaux les rassemblements de plus de 100 per- sonnes et de mobiliser l’armée 18 mars DCE de réquisitionner les cliniques de Va- lère, CIC Saxon et les acteurs œuvrant dans les soins à domicile 23 mars DCE de créer une cellule de conduite du réseau sanitaire valaisan au Service de la santé publique 16 avril DCF de rouvrir les services à la personne (coiffeurs, physio, esthétique, etc.) et de re- prendre l’activité normale des hôpitaux, cli- niques et cabinets médicaux 29 avril DCF de reprendre, dès le 11 mai, l’enseigne- ment présentiel dans les écoles obligatoires, de rouvrir les magasins, marchés, musées, et de reprendre les activités sportives 4 mai DCE de lever la réquisition des cliniques 8 mai DCF de rouvrir les établissements de restau- ration (1ère étape) 20 mai DCE d’adopter le plan de montée en puis- sances des hôpitaux permettant de garan- tir les capacités et ressources hospita- lières nécessaires à la prise en charge des patients COVID-19 et des urgences 27 mai DCF d’autoriser, dès le 6 juin, les rassemble- ments dans l’espace public jusqu’à 30 per- sonnes et les manifestations jusqu’à 300 per- sonnes, la reprise de l’enseignement présen- tiel dans les écoles post-obligatoires, l’ouver- ture des restaurants (2ème étape), bars disco- thèques et lieux de divertissements et loisirs 2 juin DCE de rouvrir les foyers de jour 19 juin DCF de lever, dès le 22 juin, les interdictions de rassemblements dans l’espace public, les manifestations de plus de 300 personnes et les restrictions dans les établissements de restauration 1er juillet DCF de rendre obligatoire le port du masque dans les transports publics et d’instaurer une quarantaine pour les personnes en prove- nance d’un État ou d’un territoire à risque élevé d’infection 15 juillet DCE de limiter le nombre de clients dans les boîtes de nuit et d’imposer le traçage 6/50
Rapport politique sanitaire 2020 26 août DCE d’imposer le port du masque dans les commerces 15 octobre DCE d’imposer le port du masque dans tous les espaces clos accessibles au pu- blic à l’exception des écoles obligatoires, d’ordonner le port du masque et le traçage pour toutes les manifestations publiques et privées de plus de 50 personnes, et d’autoriser la consommation uniquement assis dans les restaurants et bars à 1.5 mètre de distance 18 octobre DCF de consommer uniquement assis dans les restaurants, d’interdire les rassemble- ments de plus de 15 personnes et d’ordonner le port du masque dans les espaces clos ac- cessibles au public 21 octobre DCE d’ordonner le port du masque dans les lieux de travail clos, d’interdire les ras- semblements et manifestations de plus de 10 personnes dans l’espace public et privé, de suspendre les visites dans les hôpitaux et EMS (sous réserve des cas de rigueur), d’ordonner la fermeture des bars de nuit, boîtes de nuit et discothèques, de restreindre à 4 par table les clients des établissements publics et de fixer l’heure de fermeture à 22h, d’ordonner l’ensei- gnement à distance pour les écoles du ter- tiaire et de fermer les lieux de divertisse- ments et de loisirs 28 octobre DCF de fermer les discothèques et boîtes de nuit, d’imposer la fermeture à 23h des bars et restaurants, d’interdire les manifestations pu- bliques de plus de 50 personnes et les mani- festations privées de plus de 10 personnes, d’interdire l’enseignement présentiel pour les hautes écoles 30 octobre DCE de déléguer au Département de la santé la compétence de réquisitionner les institutions sanitaires et les professionnels de la santé et de limiter ou suspendre les examens et traitements non urgents 30 octobre DCE de solliciter la Confédération pour des moyens militaires afin d’appuyer les instances sanitaires cantonales 3 novembre DCD de réquisitionner une partie des ins- titutions sanitaires privées et de réduire ou suspendre l’activité non urgente des hôpi- taux et cliniques 4 novembre DCE de fermer les établissements de res- tauration 6 novembre DCD de passer au niveau 3 du plan de montée en puissance des hôpitaux (limi- tation plus importante de l’activité non ur- gente) 19 novembre DCE d’interdire les rassemblements et les manifestations de plus de 10 personnes dans l’espace public et privé, de fermer 7/50
Rapport politique sanitaire 2020 les lieux de divertissements et de loisirs et d’interdire les sports de contact 2 décembre DCE d’approuver la mise en œuvre d’une action de reconnaissance envers l’en- semble du personnel de soin 3 décembre DCE d’autoriser les rassemblements dans l’espace public jusqu’à 15 personnes, les manifestations jusqu’à 50 personnes, les manifestations privées jusqu’à 10 per- sonnes, l’ouverture des restaurants jusqu’à 23h, avec consommation assis et max. 4 clients par table 11 décembre DCF d’imposer la fermeture à 19h des restau- DCE d’étendre jusqu’à 22h les heures rants, bars, magasins, marchés, musées, bi- d’ouverture des restaurants, magasins, bliothèques, installations de sport et de loisirs, institutions culturelles et installations spor- et d’interdire les manifestations publiques tives 16 décembre Définition par DCE des seuils critiques pour l’octroi des autorisations cantonales d’exploiter les domaines skiables 18 décembre DCF de fermer les restaurants, établisse- DCE d’autoriser l’ouverture jusqu’à 22h ments culturels, sportifs et de loisirs, et des restaurants, magasins, établisse- d’étendre l’utilisation de tests rapides égale- ments culturels et de sport (selon art. 7 ment aux personnes sans symptômes Ordonnance COVID-19) 20 décembre Premier cas de nouveau variant du virus décelé en Valais 21 décembre DCF d’interdire l’entrée en Suisse aux per- sonnes en provenance du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud. Quarantaine rétroactive pour les personnes arrivées de ces pays de- puis le 14 décembre. 23 décembre DCE d’approuver le concept cantonal de mise en œuvre de la vaccination contre le COVID-19. Réception de 3'900 doses de vaccin à l’Institut central des hôpitaux 28 décembre Vaccination des premières personnes à l’Hôpital du Valais DCF : décision du Conseil fédéral DCE : décision du Conseil d’Etat valaisan DCD : décision du Département de la santé, des affaires sociales et de la culture 1.3 Rôles des autorités sanitaires Plongé au cœur de la crise sanitaire dès le central des hôpitaux, secours, établisse- mois de février, le Département de la santé, ments médico-sociaux, soins à domicile, des affaires sociales et de la culture et le médecins en cabinet, etc.) s’engage. Service de la santé publique mobilisent Dépistages, isolements et quarantaines toutes leurs ressources dans le but de pro- téger la population et d’assurer la prise en Le Conseil d’Etat a délégué par voie d’or- charge des personnes malades. Un intense donnance à l’Unité cantonale des maladies travail de coordination avec les prestataires transmissibles (UCMT) la gestion des isole- de santé (hôpitaux, cliniques, unité canto- ments et quarantaines lors d’épidémie. Ra- nale des maladies transmissibles, Institut pidement stoppées au mois de mars face au nombre de nouvelles contaminations, les 8/50
Rapport politique sanitaire 2020 enquêtes d’entourage, assurées par Promo- La hotline est reprise par Promotion santé tion santé Valais, reprennent dès le mois de Valais au début de l’été. Cet organe s’oc- mai, accompagnant ainsi le premier décon- cupe également de l’obligation de quaran- finement. L’UCMT et Promotion santé Va- taine pour les voyageurs revenant de zones lais travaillent en étroite collaboration pour à risque. Sur mandat du Service de la santé mettre en isolement les cas positifs et placer publique, Promotion santé Valais est égale- en quarantaine leurs contacts étroits. Cette ment chargée de développer une campagne stratégie d’endiguement de l’épidémie porte de sensibilisation. A travers des recomman- ses fruits jusqu’à l’automne et l’arrivée su- dations et des conseils diffusés sur Internet bite de la deuxième vague. et les réseaux sociaux, cette campagne vise à limiter la propagation du virus et améliorer L’ampleur et la soudaineté de la deuxième le quotidien de chacun. vague, après de nombreuses semaines de stabilité, surprennent tout le monde. L’équipe dédiée aux enquêtes d’entourage (contact tracing) n’est plus en mesure de contacter individuellement chaque per- sonne positive et d’établir la liste de ses con- tacts à mettre en quarantaine. Un système d’alerte par SMS est mis en place rapide- ment pour informer les gens de leur mise en isolement ou en quarantaine. Le personnel Une deuxième campagne de communica- est également renforcé. tion sensibilisant la population aux gestes Matériel et personnel de réserve barrières est lancée en septembre et s’étend jusqu’en décembre. Elle est accom- Au printemps, dans un contexte de pénurie pagnée d’une vidéo destinée aux réseaux mondiale, le Service de la santé publique sociaux apportant le témoignage de Valai- met tout en œuvre, avec le concours de sans touchés par le COVID-19. Diffusée mi- l’Institut central des hôpitaux, pour approvi- novembre sur la page Facebook de Promo- sionner les institutions sanitaires en matériel tion santé Valais, la vidéo touche en de protection (masques, blouses). Plus d’un quelques jours 65'000 personnes dans le million de masques sont distribués. Du gel Valais romand et 85'000 dans le Haut-Va- hydroalcoolique est commandé à la Lonza lais. pour approvisionner les institutions sani- taires. Du personnel de réserve est recher- ché afin de renforcer le domaine des soins. Dès que la situation sur le marché de l’ap- provisionnement en matériel de protection se détend, le SSP constitue une réserve de dix millions de masques chirurgicaux pour pouvoir faire face à une éventuelle pénurie. Informations et communications Disposant d’une centrale d’appel, l’Organi- Durant toute l’année, le Service de la santé sation cantonale valaisanne des secours publique informe régulièrement la popula- (OCVS) est chargée au début de la pandé- tion par voie de communiqué, d’annonces mie de gérer la hotline cantonale dédiée au dans les journaux, de spots radios et par le coronavirus. Celle-ci est mise en place en site Internet de l’Etat du Valais. Il répond deux jours. L’OCVS traite également les de- également aux nombreuses demandes des mandes en lien avec les manifestations et médias. Les partenaires de la santé sont in- les plans de protection dans les secteurs de formés des mesures par courriels ou lors de la vie économique, sociale et culturelle. visioconférences. 9/50
Rapport politique sanitaire 2020 Ressources supplémentaires mise à disposition de la population, des pa- tients et des professionnels de la santé dès Au 31 décembre 2020, 52 EPT supplémen- la fin mars 2020. Ce service gratuit propose taires, soit 80 personnes, sont encore enga- un soutien général à la population, en lien gés pour absorber le surplus de travail en- avec des associations et institutions exis- gendré par la gestion de la pandémie. Ces tantes en Valais. Pour le Haut-Valais, une personnes travaillent à la hotline cantonale, Helpline téléphonique PsyCovid19 est mise au contact tracing, à la cellule d’information en place par le Centre psychiatrique du info-covid, à l’Unité cantonale des maladies Haut-Valais. transmissibles sur des questions d’épidé- miologie, à l’élaboration de statistiques, à la Parallèlement, santéspsy.ch, projet inter- réalisation de contrôles, à la gestion des cantonal latin, développe sur son site Inter- stocks de matériel ou encore à la vaccina- net une rubrique « Santé mentale & Covid- tion. 19 ». Des thèmes comme prendre soin de sa santé mentale, apprivoiser son anxiété, Santé psychique s’informer, s’occuper, être solidaires, travail- ler et prendre soin de son corps sont abor- Le lot d’incertitudes découlant de la crise sa- dés. Pour chacun de ces thèmes, des infor- nitaire met à l’épreuve les repères, les habi- mations et conseils très pratiques sont pro- tudes, les ressources et les interactions so- posés, accompagnés de ressources à l’at- ciales de la population. En vue de la soutenir tention des familles, des seniors et des per- dans ce contexte inhabituel, le département sonnes isolées et/ou vulnérables. Ces mes- de la santé a demandé à l’Hôpital du Valais sages et ressources sont adaptés pour les et l’OCVS de mettre sur pied une Cellule jeunes par l’association ciao.ch. cantonale PsyCovid19 pour venir en aide aux personnes en détresse. La cellule est 1.4 Hôpitaux sous pression La suspension des activités électives des soutenir l’Hôpital du Valais et l’Hôpital Ri- hôpitaux est décidée en mars au niveau na- viera-Chablais, notamment les soins inten- tional afin de dégager des capacités pour sifs. Des patients sont transférés vers les cli- prendre en charge les malades du COVID- niques de réadaptation pour dégager des 19. En Valais, les cliniques de Valère et CIC lits supplémentaires à l’hôpital. Quelques Saxon sont réquisitionnées par le Conseil personnes sont hospitalisées dans d’autres d’Etat. A l’entrée des urgences de Viège, cantons, les compétences en soins intensifs Sion et Martigny, des postes médicaux n’étant pas disponibles en suffisance en Va- avancés sont mis en place pour assurer une lais. Lors des deux vagues épidémiques, prise en charge séparée des malades du l’armée et la protection civile sont appelées COVID-19 des autres patients. en renfort. Durant l’été, les hôpitaux rattrapent une par- Nombre d’hospitalisations COVID-19, Va- tie des opérations reportées au printemps. lais, 2020 (source : SSP) Ils se préparent, en collaboration avec le Service de la santé publique, à faire face à une deuxième vague épidémique. Un plan de montée en puissance selon l’évolution du nombre d’hospitalisations est élaboré. Il sert de référence lors de la survenue de la deu- xième vague en octobre. Les hôpitaux sont alors à nouveau con- traints d’arrêter les opérations non urgentes sur décision du Conseil d’Etat. Les établis- sements privés sont réquisitionnés pour 10/50
Rapport politique sanitaire 2020 Fin mars-début avril, suite au pic de la pre- Les hôpitaux vivent une année 2020 para- mière vague, plus de 150 Valaisans sont doxale, avec une partie de l’institution tra- hospitalisés en raison du COVID-19, dont vaillant à plein régime, notamment les ser- 28 en soins intensifs. Lors de la deuxième vices de soins intensifs et continus, et le vague, ce chiffre atteint début novembre reste étant sous-occupé. 344 hospitalisations dont 37 en soins inten- sifs. 1.5 EMS en première ligne Le Conseil d’Etat décide le 13 mars d’inter- En 2020, 50% des décès dus au COVID-19 dire les visites dans les établissements mé- sont enregistrés dans les EMS. dico-sociaux (EMS) et les hôpitaux pendant Nombre de nouveaux décès COVID-19 et plusieurs semaines. Les foyers de jour sont cumul des décès, Valais, 2020 (source : OFSP) fermés momentanément afin d’éviter la pro- pagation du virus. Le Service de la santé publique établit des directives pour soutenir les institutions de soins de longue durée dans la lutte contre l’épidémie et met à leur disposition du per- sonnel de réserve. Pendant l’été, il met en place un plan de mesures pour gérer les flambées. 1.6 Impacts financiers Les institutions sanitaires ont fourni un effort un soutien financier exceptionnel de 64 mil- important en 2020 pour prendre en charge lions de francs pour compenser une partie les malades du COVID-19 tout en conti- des pertes causées par la crise sanitaire, nuant à assurer des soins de qualité à la po- dont 61 millions à la charge du canton et 3.2 pulation. Elles ont engagé du personnel millions à la charge des communes. Ce supplémentaire et augmenté leurs achats montant est destiné aux hôpitaux, cliniques, de matériel de protection (masques, gants, établissements médico-sociaux (EMS) et surblouses, désinfectant). autres institutions sanitaires. Parallèlement, l’activité ordinaire des institu- Une partie des 61 millions à la charge du tions sanitaires a été perturbée. Les presta- canton, soit 30.7 millions de francs, peut tions non urgentes des hôpitaux et cliniques être couverte par le reliquat budgétaire du ont été réduites, voire suspendues. Les cli- Service de la santé publique. Le dépasse- niques privées ont été appelées en renfort ment de crédit de 30.2 millions de francs pour décharger l’Hôpital du Valais et l’Hôpi- sera présenté au Parlement dans le cadre tal Riviera-Chablais Vaud-Valais. Dans cer- du compte 2020. Il s’inscrit en complément tains EMS, des lits sont restés vides en rai- des 7.5 millions de francs déjà accordés au son notamment de décès et de la suspen- Service de la santé publique. Pour rappel, le sion temporaire des admissions. Conseil fédéral et les assureurs-maladie se sont positionnés sur une non entrée en ma- Les efforts importants consentis par les ins- tière pour l’indemnisation des institutions sa- titutions sanitaires ont un coût qu’elles ne nitaires. peuvent assumer seules. Le Conseil d’Etat a donc décidé, en janvier 2021, d’accorder 11/50
Rapport politique sanitaire 2020 1.7 Vaccinations Le premier vaccin contre le COVID-19 est Quelque 3’900 doses de vaccin sont livrées homologué par Swissmedic le 19 décembre. en Valais avant Noël ce qui permet de vac- Il s’agit du Comirnaty ® de Pfizer/BioNTech. ciner les premières personnes dans les ser- vices de gériatrie de l’Hôpital du Valais en Le Conseil d’Etat a approuvé le concept 2020 encore. Début janvier 2021, la vacci- cantonal de mise en œuvre de la vaccina- nation est administrée dans les EMS et les tion contre le COVID-19 le 23 décembre. cabinets médicaux. Elle le sera courant Conformément à la stratégie fédérale, il pré- 2021 dans des centres de vaccination et en voit de vacciner la population en fonction pharmacie. d’un ordre de priorité. Le premier groupe prioritaire comprend les personnes de plus de 75 ans et les personnes à risque de dé- velopper des complications en cas d’infec- tion au COVID-19. 12/50
Rapport politique sanitaire 2020 2 Généralités 2.1 Législation sanitaire Loi sur la santé Ce texte vise à permettre aux patients et/ou résidents en fin de vie de bénéficier de soins La nouvelle loi sur la santé a été adoptée par palliatifs comme de l’assistance au suicide le Grand Conseil le 12 mars 2020 et est en- de manière équitable sur tout le territoire du trée en vigueur le 1er janvier 2021. Elle canton, conformément aux droits fondamen- adapte la législation sanitaire valaisanne à taux de l’être humain. Ce projet de loi sera l’évolution du droit fédéral et améliore les débattu en 2021 par le Grand Conseil. dispositions sur les droits des patients, la qualité des soins et la surveillance des pro- Loi sur les places de stage et d’appren- fessions de la santé. Elle clarifie également tissage les compétences de certaines catégories de professionnels de la santé, comme les infir- La loi sur la mise à disposition de places de miers praticiens spécialisés. stage et d’apprentissage pour les profes- sions non universitaires de la santé a été Par ailleurs, la loi introduit un dispositif de adoptée par le Parlement le 17 juin 2020 et régulation des équipements médico-tech- entrera en vigueur pour la période scolaire niques lourds, à l’instar de ce qui se fait dans 2021-2022, avec une phase transitoire per- les autres cantons romands. L’objectif est mettant aux établissements de s’y adapter. d’éviter des surcapacités qui pourraient en- Elle permettra de former plus de profession- traîner des effets indésirables, tels que des nels de la santé en Valais. examens inutiles et potentiellement délé- tères pour les patients, une pénurie de per- La loi prévoit que le canton fixe le nombre sonnel qualifié en raison de sa dispersion de places de stage et d’apprentissage à sur de nombreux sites, ainsi qu’une aug- mettre à disposition annuellement par mentation des coûts à charge de l’assu- chaque institution sanitaire (hôpitaux, éta- rance obligatoire des soins. blissements médico-sociaux, soins à domi- cile, secours). Les institutions sanitaires Loi sur l’accompagnement en fin de vie sont dédommagées financièrement pour l’encadrement des stagiaires et apprentis. Afin de ne pas bloquer l’adoption et l’entrée Un versement compensatoire sera de- en vigueur de la loi sur la santé, le Grand mandé aux institutions qui ne mettraient pas Conseil a décidé de retirer les dispositions suffisamment de places à disposition. concernant l’assistance au suicide et de les présenter dans une loi séparée. Ces dispositions seront tout d’abord appli- quées aux professions du domaine des Le projet de loi sur l’accompagnement en fin soins et de l’assistance (soins infirmiers, as- de vie porte sur les droits fondamentaux des sistant en soins et santé communautaire, personnes malades et/ou âgées en fin de assistant socio-éducatif, aide en soins et ac- vie et les principes médicaux, éthiques et ju- compagnement), ainsi qu’aux physiothéra- ridiques qui régissent les prestations de peutes et ambulanciers. Elles pourront au soins palliatifs et la pratique de l’assistance besoin être élargies à d’autres professions au suicide dans le canton. Il fixe le cadre lé- non universitaires de la santé. Les profes- gal de la mise en œuvre cantonale de la sions médicales (médecin, dentiste, chiro- stratégie nationale relative aux soins pallia- praticien, pharmacien) ne font pas partie du tifs et du déroulement de l’assistance au sui- champ d’application prévu et disposent déjà cide dans les institutions sanitaires et so- de bases légales spécifiques. ciales du canton avec mandat public. 13/50
Rapport politique sanitaire 2020 2.2 Ombudsman de la santé et des institutions sociales L’ombudsman de la santé et des institutions Responsabilité civile d’un professionnel de 34 sociales a poursuivi en 2020 sa mission d’ai- la santé suite à une intervention médicale guilleur et d’informateur au service des pa- ou un comportement inadéquat tients et des professionnels de la santé. Il Prise en charge d’un patient dans un hôpi- 19 tal/clinique oriente les personnes vers le bon interlocu- Comportement d’un patient 1 teur et leur propose une médiation si néces- saire. Les employés des institutions peuvent Prise en charge d’un patient dans un EMS 13 dénoncer des situations de façon anonyme, Prise en charge d’un patient dans une ins- 6 titution spécialisée sans crainte pour leur emploi. Le site Inter- Problème avec un dossier médical (par ex. 9 net www.ombudsman-vs.ch propose des re- son obtention) quêtes-types et une permanence télépho- Prise d’informations de la part d’employés 6 nique est assurée les mardis après-midi et d’établissements sanitaires ou institutions jeudis matin. sociales (notamment droit du travail) Litige avec une APEA (autorité de protec- 5 En 2020, le bureau de l’ombudsman a été tion de l’enfant et de l’adulte) sollicité à 145 reprises, dans la grande ma- Refus de couverture d’assurances ou 25 jorité des cas par des patients ou des autres problèmes connexes proches. Parmi ces sollicitations, cinq ont Coronavirus 2 été déposées anonymement par des lan- Autres 20 ceurs d’alerte. Les plaintes, signalements et Demandes refusées, car ne concernant 5 demandes de renseignement ont concernés pas le droit de la santé les domaines suivants : 2.3 Dossier électronique du patient L'introduction du dossier électronique (DEP) l'Hôpital du Valais et de nombreux médecins en Suisse, prévue en avril 2020, n'a pu com- en cabinet, a été étendu à de nouveaux par- mencer qu'à la fin de l'année avec la certifi- tenaires de santé. Il sera élargi en 2021 au cation de deux communautés parmi une di- canton de Vaud. Ce service représente ac- zaine. Ce report est dû à des retards dans tuellement quelque 7’500 échanges par les procédures de certification, elles-mêmes mois. dues à des évolutions tardives des critères d'approbation au niveau fédéral. Par ailleurs, CARA a signé un contrat avec l’entreprise SwissSign, spécialiste de la pro- La population valaisanne aura en principe tection numérique, pour se doter d’un accès au DEP au deuxième semestre 2021 moyen d'identification électronique (MIE). au moyen de la plateforme romande CARA Cet élément crucial de la sécurité du DEP qui sert de base pour des services de santé permet aux patients de posséder un accès numériques. Cette plateforme est fournie univoque à leurs informations de santé. Il par la Poste, partenaire technologique, à est déjà appliqué dans le canton du Jura et l'association intercantonale CARA qui réunit sera déployé en Valais en 2021. les cantons de Fribourg, Genève, Jura, Va- lais et Vaud. Une convention intercantonale Lorsque le DEP sera accessible à la popu- servant de base légale commune sera sou- lation, des collaborations sont prévues avec mise au Parlement courant 2022. l'Hôpital du Valais, l’Hôpital Riviera-Cha- blais et les pharmacies afin de soutenir les Le développement du DEP s’est poursuivi personnes intéressées dans leur démarche en 2020. Le service complémentaire Trans- d’ouverture de leur dossier. Dans un second fert, permettant l'envoi électronique de do- temps, d'autres partenaires de santé contri- cuments médicaux entre professionnels de bueront aussi à faciliter l'inscription au DEP. santé et utilisé depuis octobre 2019 entre 14/50
Rapport politique sanitaire 2020 3 Promotion de la santé et prévention 3.1 Travail et santé Pour la première fois en Suisse, un canton ou basses, bruit et produits toxiques). Ce ni- fait le point sur l’état de santé des travail- veau d’exposition est supérieur à celui des leurs et les nuisances auxquelles ils sont ex- actifs suisses dans leur ensemble (46%). posés. Le rapport de l’Observatoire valaisan L’exposition à au moins trois types de de la santé (OVS), Travail et Santé en Va- risques psychosociaux (charge et intensité lais, a été établi sur mandat du Département du travail, niveau d’autonomie, exigences de la santé, des affaires sociales et de la cul- émotionnelles, qualité des relations so- ture. Il permet de mieux comprendre les ciales, violences physiques ou psychiques contraintes auxquelles sont exposés les ac- ou insécurité de l’emploi) touche 50% des tifs valaisans et d’adapter les mesures dans travailleurs valaisans (Suisse : 49%) sans les domaines de la promotion de la santé, différence notable entre les catégories pro- de la prévention au travail ainsi que de la fessionnelles. Le stress affecte un cin- surveillance. quième de la population active. Le rapport de l’OVS montre que la grande Les travailleurs de l’agriculture, de l’industrie majorité des actifs valaisans s’estiment en ou de l’artisanat sont les plus exposés aux bonne ou très bonne santé (91%) ; cette nuisances mécaniques et physico-chi- proportion est légèrement inférieure chez miques, tout en étant aussi exposés fré- les travailleurs de l’agriculture, de l’industrie, quemment à des risques psychosociaux. De de l’artisanat et des professions élémen- plus, ils rapportent plus souvent un moins taires (85%). Environ un actif valaisan sur bon état de santé par rapport aux travail- sept déclare que son travail a une influence leurs des autres catégories profession- négative sur sa santé et un sur cinq a le sen- nelles. Cette catégorie doit rester prioritaire timent d’être vidé émotionnellement au tra- dans les programmes de prévention et de vail, une des composantes reconnues du promotion de la santé au travail. burnout. Entre 2002 et 2016, le taux d’accidents pro- Plus d’un actif occupé valaisan sur deux fessionnels en Valais est passé de 113 pour (56%) est exposé à au moins trois nui- 1'000 équivalents plein temps (EPT) à 89, sances mécaniques (contraintes posturales, chiffre qui reste cependant plus élevé que port ou déplacement de lourdes charges, pour l’ensemble de la Suisse (62 pour 1'000 station debout prolongée) ou physico-chi- EPT). Cette évolution favorable reflète l’en- miques (vibrations, températures élevées gagement des différentes institutions ac- tives dans la prévention en Valais. 3.2 Etat de santé de la population Le rapport de l’OVS, La santé de la popula- En Valais comme en Suisse, l’espérance de tion en Valais 2020, montre que la grande vie à la naissance a augmenté régulière- majorité de la population adulte en Valais se ment à raison de deux-trois mois par an de- dit en bonne ou très bonne santé (89% des puis les années 1950. En 2018, elle a atteint hommes ; 83% des femmes), même si, avec en Valais 85.6 ans chez les femmes (CH : l’âge, cette proportion diminue. La grande 85.4) et 81.1 chez les hommes (CH : 81.7). majorité des écoliers âgés de 11 à 15 ans Cette augmentation a pour corollaire un se considère également en bonne ou très vieillissement de la population. La propor- bonne santé (89% des filles ; 92% des gar- tion des seniors, c’est-à-dire des personnes çons). âgées de 65 ans et plus, était de 20% en 2018 et devrait atteindre 25% en 2025 en 15/50
Rapport politique sanitaire 2020 Valais. Ce vieillissement se traduit par une et une Valaisanne sur dix rapportent avoir augmentation du fardeau des maladies des symptômes dépressifs modérés ou chroniques telles que maladies cardiovas- graves. culaires, diabète, cancers, maladies pulmo- naires et démences. En Valais comme en Suisse, il y a des diffé- rences marquées de l’état de santé selon le Certains indicateurs sont plus préoccu- statut socio-économique. Ainsi, le taba- pants. En Valais, 24% des femmes et 30% gisme et l’obésité sont plus fréquents et l’es- des hommes fument (CH : 23% et 31%, res- pérance de vie est plus courte chez les indi- pectivement). En Suisse, près de 15% des vidus qui ont un niveau de formation pri- décès seraient attribuables au tabagisme, maire par comparaison avec ceux qui ont un ce qui, rapporté au Valais, correspondrait à niveau de formation plus élevé. 400-450 décès par année. Près de 7% des hommes (CH : 5%) et 7% des femmes (CH : Ces indicateurs mettent en exergue cinq en- 4%) rapportent avoir une consommation jeux majeurs de santé publique pour les pro- d’alcool chronique considérée comme à chaines années : la promotion de la santé risque. La proportion de personnes obèses des seniors, la promotion de la santé dès les est passée de 6% en 1992 (CH : 5%) à 12% premières années de vie et pendant l’en- en 2017 (CH : 11%). En 2017, 5% de la po- fance, la réduction des inégalités sociales, pulation rapportaient avoir un diagnostic de l’approche multisectorielle de la promotion diabète, contre 2% en 1997. La dépression de la santé et le renforcement de la surveil- et l’anxiété sont fréquents dans la popula- lance sanitaire. tion. En 2017, près d’un Valaisan sur vingt 3.3 Dépistage du cancer du côlon Le Département de la santé, des affaires so- stade avancé et présente de bonnes pers- ciales et de la culture a mandaté Promotion pectives de guérison. santé Valais pour mettre en place un pro- gramme cantonal de dépistage du cancer En raison de la pandémie de COVID-19, le du côlon. Ce cancer est le troisième cancer programme de dépistage a été lancé à l’au- le plus fréquent en Valais et en Suisse. tomne de manière partielle afin de ne pas Chaque année, il touche plus de 150 Valai- surcharger le corps médical. Le test de dé- sannes et Valaisans et provoque environ 70 pistage retenu est peu contraignant, réali- décès. sable à domicile et remboursé hors fran- chise. Il doit favoriser l’adhésion d’une large Le cancer du côlon évolue généralement sur part de la population concernée au pro- une période de 10 à 15 ans sans provoquer gramme cantonal. A terme, l’objectif est de de symptômes. Lorsqu’il est découvert, la diminuer de moitié la mortalité due au can- maladie est souvent à un stade avancé. Le cer du côlon soit une mortalité de 1 per- dépistage a pour but de diagnostiquer le sonne sur 100 au lieu de 2 personnes sur cancer à un stade précoce, avant l’appari- 100. tion des symptômes. S’il est décelé à ce mo- ment-là, le cancer du côlon nécessite un Le Valais est le cinquième canton à mettre traitement moins intensif et éprouvant qu’au en place un tel programme après Vaud, Ge- nève, Jura-Neuchâtel et Uri. 16/50
Rapport politique sanitaire 2020 4 Urgences et secours 4.1 Organisation des secours sanitaires Planification des ambulances de secours et son intégration dans la plani- fication des secours. Le département a re- Le monitorage de la planification des se- fusé cette requête, les besoins étant cou- cours a démontré la nécessité de renforcer verts et les moyens mis à disposition par les les moyens ambulanciers dans deux ré- deux compagnies mandatées étant suffi- gions du canton. Sur décision du Conseil sants. De plus, Héli-Alpes SA ne remplissait d’Etat, une nouvelle ambulance a été mise pas les exigences requises en termes de en service le jour pour la zone Loèche – Ra- personnel médical et paramédical, et ne dis- rogne Ouest – Lötschental et l’ambulance posait pas de l’expérience et des compé- de l’Entremont est exploitée 24h/24 (unique- tences nécessaires pour les secours en ment 12h/24 auparavant). haute montagne. L’extension du dispositif décidée par le Con- Héli-Alpes SA a fait recours contre cette dé- seil d’Etat permettra de réduire les délais de cision auprès du Tribunal fédéral qui a ad- réponse actuellement trop élevés dans ces mis partiellement le recours par arrêt du deux régions. D’autres régions enregistrent 21 août 2020. Le tribunal renvoie la cause également des délais de réponse élevés, au Département de la santé afin qu’il pro- mais le volume d’interventions n’y est pas cède à un appel d’offres, en application de suffisant pour y installer un service ambu- la législation cantonale sur l’organisation lancier. des secours sanitaires. Cette procédure se déroule sur environ deux ans. Dans l’inter- Secours héliportés valle, les mandats restent attribués aux Depuis 2003, les secours héliportés en Va- deux compagnies actuelles. L’arrêt confirme lais sont confiés à Air Zermatt et Air-Gla- que le droit sur les marchés publics ne s’ap- ciers. En septembre 2018, Héli-Alpes SA a plique pas et relève que le canton peut libre- sollicité auprès du Département de la santé ment choisir les prestataires, selon les spé- une autorisation d’exploiter une entreprise cificités et les besoins du Valais. 4.2 Conseils médicaux téléphoniques La régulation médicale a vu le jour en 2007. centre de consultations télémédicales Près de 24'000 appels par an étaient régu- Medi24. lés par des médecins (la nuit, le week-end et les jours fériés) et des régulateurs d’ur- Grâce à cette nouvelle collaboration, ce ser- gences sanitaires de la centrale 144 (la jour- vice est délivré en français et allemand née). Les difficultés liées à la relève médi- comme jusqu’à présent, mais aussi en an- cale ont poussé le système à ses limites. glais et italien, ce qui constitue un avantage supplémentaire pour les acteurs touristiques Cette situation a conduit le Service de la du canton et les hôtes qui y résident. Le prix santé publique, l’Organisation cantonale va- est de CHF 2.- la minute, mais au maximum laisanne des secours et la Société médicale CHF 30.50 par appel. Ce tarif est identique du Valais à mener une réflexion sur l’exten- à celui de la ligne pédiatrique. sion de leur collaboration avec Medi24, ba- sée sur l’expérience de la ligne téléphonique Medi24 a répondu à près de 10'900 appels pédiatrique (0900 144 027). Depuis le 1er pour la régulation médicale adulte entre les juillet 2020, les conseils médicaux de la mois de juillet et décembre 2020. Du côté de ligne 0900 144 033 sont assurés 24h/24 et la ligne téléphonique pédiatrique, près de 7j/7 par des soignants et des médecins du 6'000 parents ont bénéficié des conseils de Medi24. 17/50
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