Portrait d'Orillard Octave Victime civile du bombardement de Poitiers du 13 juin 1944 - Mairie de Montamisé

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Portrait d'Orillard Octave Victime civile du bombardement de Poitiers du 13 juin 1944 - Mairie de Montamisé
Portrait d’Orillard Octave
         Victime civile du bombardement de Poitiers du 13 juin 1944

Préambule
Orillard Octave natif de Montamisé, fut une des nombreuses victimes civiles du bombardement de
Poitiers du 13 juin 1944. Poitiers va être bombardée par l'aviation anglaise à deux reprises, en juin
et août 1944, afin de détruire des sites occupés par l'armée allemande. Ces bombardements, qui
ont fait plus de 200 victimes vont entrainer des dégâts considérables…
Sa situation familiale
Orillard Octave, Amédée est né le 10 novembre 1900 au village d’Ensoulesse, commune de
Montamisé. Il est le fils d’Amédée, Marie, Joseph Orillard (1861-1938) cultivateur et de Penot
Octavie, Clémence, née à Montamisé le 3-9-1867, fille de Joseph, Victor Penot et Louise, Léontine
Pain.
Il va faire son service militaire le 18 mars 1920 au 54°régiment d’artillerie, le 7 mars 1921 il est
affecté au 31°RI puis le 9 juin 1921 au 105°régiment d’artillerie lourde. Passé dans la réserve de
l’armée d’active le 15 mars 1922.
Après avoir été cultivateur auprès de son père, il va exercer le métier d’employé de banque et se
marier le 26 juin 1926 à l’Isle Adam (Val d’Oise) avec Marguerite Paradis, née le 31-7-1907 à La
Chapelle la Reine (77), fille de Jean Paradis (gendarme à cheval) et Françoise Boudoux. Le
couple a un fils Rémy, Octave, Amédée (1928-1945).
Le couple viendra s’installer à Poitiers au n°3 rue de Penthièvre, Octave Orillard exerce la
profession de remisier d’agent de change et Marguerite Paradis est employée de banque.
Octave Orillard va trouver la mort le 13 juin 1944 dans le bombardement de Poitiers, il décède au
n°3 de la rue du Moulin à Vent à 2 heures à l’âge de 43 ans.
Le secrétariat général des anciens combattants lui décerne le 11 juin 1945, la mention « Mort
pour la France ».
Octave Orillard sera inhumé au cimetière du bourg de Montamisé dans la concession n°18,
caveau des familles Penot-Orillard-Paradis. Son nom figure sur le monument aux morts numérique
de Poitiers, situé rue Gambetta, œuvre de l’artiste plasticien Antonin Fourneau, baptisé
« Luminous Mémento », Les noms de 2 137 hommes et femmes morts au combat ou dans des
situations militaires de 1914 à nos jours y défilent nuit et jour. Par contre il ne figure pas sur le
monument aux morts de Montamisé.
Marguerite Paradis va se remarier le 1 septembre 1945 à Poitiers avec Raymond, Albin Guignard
(1908-1967) issu d’une vieille famille de Montamisé, fils d’Albin, Fernand Guignard et Antonine,
Radegonde Pouhet. Marguerite Paradis décède le 27 janvier 1991 à Poitiers à l’âge de 83 ans.
Le bombardement de Poitiers du 13 juin 1944

« Le premier bombardement de Poitiers, les 19 et 21 juin 1940, par les appareils ennemis
(probablement italiens), fit peu de dégâts mais, proportionnellement de nombreuses victimes
(131connues), car soudain, mal prévu et mis en œuvre pour préparer l’entrée de l’armée allemande
dans notre ville, deux jours plus tard, le 23 juin 1940. Le troisième bombardement, celui des Dunes, le
1er août 1944, fut particulièrement bien ciblé par les 24 Mosquitos de la RAF anglaise, sur la caserne
d’Aboville, alors siège du matériel et de la milice (10 miliciens tués et sans doute 37 Allemands).

Le deuxième, celui du 13 juin 1944, également exécuté par les appareils alliés, fut terrible pour la
population poitevine et pour les habitations. D’après les archives secrètes de la RAF, les 112 Lancaster
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et les 4 Mosquitos qui ont frappé la ville entre 1 h 35 et 2 h 08, le 13 juin1944, lâchèrent 475 tonnes de
bombes et 14 fois 250 fusées éclairantes. Le bilan des victimes, une semaine après, était de 173 morts et
239 blessés. Il ne sera jamais établi avec précision ne serait-ce que par l’absence de tout
dénombrement des victimes allemandes, des gens de passage, des clandestins, des corps carbonisés
dans les flammes, des victimes plus tardives etc. Ce sont près de 500 immeubles qui furent détruits et
près de 2.300 maisons. Si d’autres villes ont été beaucoup plus atteintes, la souffrance des Poitevins
doit rester dans la mémoire collective. » (1)

Photographies du bombardement du 13 juin 1944 (1)

Poitiers centre

1944. Place d'Armes, côté sud. A l'arrière-plan, l'agence de voyages Havas, le café du Jet d'Eau, l'hôtel de
Nieul. Bernard Guionnet.
Portrait d'Orillard Octave Victime civile du bombardement de Poitiers du 13 juin 1944 - Mairie de Montamisé
1944. Place du Palais (actuelle place Alphonse-Lepetit). Bernard Guionnet.

     1944. Rue Gambetta, au carrefour de la rue Bourbeau, devant le magasin de modes Au Chat Noir.
                                               Anonyme.

Poitiers, le quartier de la gare, vues vers l'est (vers le "plateau")

  1944. A l'arrière-plan, à gauche en haut, un jardin privé avec un petit pavillon de style arabisant, encore
                   visible de nos jours, et plus au sud les jardins de la préfecture. Anonyme.
1944. Presque au centre de l'image en haut, le couvent des Filles Notre-Dame, qui sera détruit pour
  construire le Théâtre Auditorium de Poitiers, puis à droite le jardin au pavillon arabisant, et la tour de la
                      Grand Poste avec le télégraphe. Ce dernier a disparu. Anonyme.

Poitiers, le quartier de la gare, la vallée de la Boivre

                       1944. Boulevard Jeanne-d ‘Arc, vue vers le sud. Hélène Plessis.
1944. Boulevard du Grand-Cerf, vue vers le sud, ruines du garage Lacombe. Hélène Plessis.

                 1944. Le cimetière de l'Hôpital des Champs. Anonyme.
Poitiers, le quartier de la gare, vue vers l'ouest (quartier des Rocs)

  1944. Vue depuis l'escalier qui deviendra l'escalier de la gare, au-dessus du boulevard Solférino. Hélène
                                                    Plessis.

 1944. Le coteau des Rocs. Tout à fait à droite de l'image, la maison détruite pour aménager la voirie à la
sortie ouest du viaduc Léon-Blum. Un peu à gauche, une maison présentant une double porte centrale est
                               toujours visible de nos jours. Hélène Plessis.
1944. Pont de chemin de fer sur le Clain vers l'est. Hélène Plessis.

Notes :
Remisier d’agent de change : « Un remisier est un terme utilisé dans le domaine boursier pour
désigner un intermédiaire entre un agent de change et un client. Le remisier est rémunéré par le
biais d'une remise constituant une part des sommes investies. ... Il supervise l'opération de bourse
et en contrôle la bonne réalisation au profit de son client ».
Cimetière du bourg de Montamisé

Tombe d’Octave Orillard       Concession des familles Penot-Orillard-Paradis (Photos JF Liandier)
Acte de décès d’Octave Orillard

Sources :
   -   (1) Centre-Presse du 12 juin 2013, la Vienne en mémoire, Gérard Simmat.
   -   (2) Région Nouvelle-Aquitaine, inventaire du patrimoine culturel (site de Poitiers). Les
       auteurs des photographies sont mentionnés dans les légendes.
   -   SIMMAT Gérard, GUIONNET Bernard. Les bombardements de Poitiers en 1944. La
       Crèche : Geste éditions, 2004 (N. B. : les photographies figurant dans cet ouvrage pp. 21h
       et 29, dont Bernard Guionnet est l'auteur, sont également présentées dans notre album).
   -   La Nouvelle République, 13 juin 1944 : il y a 70 ans Poitiers était bombardé.
   -   Association VRID (Vienne Résistance Internement Déportation), Bombardement de Poitiers
       du 13 juin 1944.
   -   « Poitiers occupé, Poitiers bombardé » de Augustin Jean-Marie et Simmat Gérard. La
       Geste, 2013, prix 35 €.
   -   Service Historique de la Défense de Caen, Division des Archives des Victimes des Conflits
       Contemporains, cote AC 21 P 383288.
   -   AD 86 Etat civil et Registre Matricule n°1354 en ligne.
   -   AM de Poitiers acte de décès n°525.
   -   Mairie de Poitiers Actes de mariage n°256 et décès n°121 de Marguerite Paradis.

Montamisé le 12 juin 2021

Article de Jean-François Liandier
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