PRÉVENTION DE LA PERTE D'AUTONOMIE - DIAGNOSTIC DES BESOINS Conférence des financeurs du Finistère | Octobre 2016 - ADEUPa Brest
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PRÉVENTION
DE LA PERTE
D'AUTONOMIE
DIAGNOSTIC DES BESOINS
Conférence des financeurs du Finistère | Octobre 2016
1
Sommaire AVANT PROPOS......................................................... 3 Propos introductif...........................................................4 1. LES MODES DE VIE DES SENIORS......................... 9 Démographie................................................................ 10 Vie familiale....................................................................14 Habitat............................................................................ 18 Mobilité..........................................................................22 Économie.......................................................................24 Santé............................................................................. 28 2. PRÉVENTION DE LA PERTE D'AUTONOMIE : RECENSEMENT DES INITIATIVES LOCALES............ 33 Les actions recensées.................................................34 Les porteurs d’action.................................................. 36 Accès aux équipements..............................................38 Accompagnement des proches aidants.................. 40 Actions collectives........................................................42 3. REGARD CROISÉ ENTRE BESOINS ET RÉPONSES PROPOSÉES...............................................................51 Les actions par Pays.....................................................52 Pistes de réflexions......................................................54
AVANT-PROPOS Dans le cadre du 4ème schéma gérontologique du Finistère, le conseil départemental a sollicité l'ADEUPa pour établir le diagnostic des besoins en matière de prévention de la perte d'autonomie. Cette étude a pour but de dresser un bilan des actions menées dans le cadre de la prévention de la perte d’autonomie pour les finistériens afin d’identifier celles qui doivent être développées au regard des besoins repérés. La première partie a vocation à mieux connaître la population cible et à décrire l’offre sanitaire et sociale à destination de cette population. La seconde partie recense les initiatives locales par thème et par territoire avec pour objectif de caractériser, dans la mesure du possible, la population touchée par ces initiatives et d'identifier les territoires où il n’y a pas ou peu d’actions mises en œuvre. Enfin, la troisième partie dégage des pistes et des propositions au regard des besoins et de l’offre dans le but d’alimenter le programme que sera chargé d’établir la conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie.
Propos introductif
Le vieillissement de la population est une réalité dans le Finistère comme en France et plus généralement en Europe.
Ce phénomène correspond à l’augmentation de la part de la population de plus de 60 ans ou 65 ans dans la popu-
lation totale. Il résulte de plusieurs facteurs dont l’accroissement tendanciel de l’espérance de vie et l’effet du baby-
boom. Dans ce contexte, a été promulguée le 28 décembre 2015 la loi relative à l’adaptation de la société au vieillisse-
ment. Dans la loi, il est prévu que les Conseils Départementaux installent une conférence des financeurs, instance de
coordination institutionnelle des financements des actions menées au titre de la prévention de la perte d’autonomie.
Comprendre la perte risques (consommation d’alcool), La fragilité est l’état précurseur de la
l’isolement, la malnutrition, les chutes, dépendance. Elle est réversible. C’est
d’autonomie le veuvage, la maladie, le stress, etc. une situation intermédiaire entre la
Le sens commun a l’habitude sont autant de facteurs jouant un rôle « bonne santé » et la « dépendance ».
d’opposer autonomie et dépendance. préjudiciable à l’autonomie.
Dans le cadre du plan national
Or, le terme « autonomie » désigne Face à ces facteurs, dans certains d’action de prévention de la perte
la capacité de juger, de décider, cas, il est possible d’agir pour évi- d’autonomie, on estime que la
d’accepter, de refuser par soi-même. La ter ou ralentir le processus de perte population âgée peut être divisée en
dépendance, elle, désigne l’incapacité d’autonomie (maintien du lien social, trois groupes :
physique de réaliser une action seul. habitat adapté, soins, etc.).
Il est possible d’être autonome et de Les personnes dites « robustes ».
savoir ce que l’on veut faire, mais ne C’est cela qui justifie, dans le cadre Si ces personnes peuvent avoir
pas pouvoir le réaliser physiquement de l’action publique en faveur certaines pathologies chroniques,
et donc être dépendant. de l’autonomie, dans le contexte leurs fonctions physiques et
démographique actuel et à venir (1), leur qualité de vie ne sont pas
L’autonomie, par conséquent, n’est pas une approche globale, sur le social (2), altérées. Il s’agit de 50 à 60 % des
l’absence de dépendance. l’habitat (3), l’économie (4), la mobilité personnes de plus de 65 ans.
L’autonomie, que l’on acquiert dès (5), la santé (6).
À l’opposé, se trouvent les
l’enfance, se préserve par une activité
L’effet générationnel du baby- personnes « dépendantes ».
physique régulière, une alimentation
boom, conjugué à l’allongement Touchées par les pertes
adaptée, du lien social structuré. Elle
de l’espérance de vie conduisent à d’autonomie, elles ont des
englobe les capacités intellectuelles,
une augmentation historique des incapacités à réaliser les gestes
cognitives et motrices. Et elle se
personnes âgées, en nombre et en de la vie courante. Leur état est
perd (ou pas) progressivement, en
part qui va, selon les projections, se difficilement inversable. Elles
particulier avec l’avancée en âge.
poursuivre jusqu’en 2035 pour se représentent 10% des personnes
Au cours de celle-ci, les effets stabiliser ensuite. Cette importante de plus de 65 ans.
physiques et physiologiques du évolution des personnes âgées au
Entre les deux, sont rassemblées
vieillissement peuvent engendrer sein de la population va se répercuter
les personnes dites « fragiles ». 30
des pertes d’autonomie et conduire mécaniquement sur le nombre
à 40 % des personnes de plus de
progressivement à un état dit de de personnes âgées en perte
65 ans sont dans cette situation.
dépendance, c’est-à-dire un état d’autonomie. Dans ce contexte, agir en
qui nécessite d’être aidé pour faveur de l’autonomie des personnes En médecine, Linda FRIED1, définit
l’accomplissement des actes essentiels âgées consiste à intervenir en amont, 5 critères de fragilité : faiblesse
de la vie ou une surveillance régulière. sur les facteurs de risques qui peuvent musculaire, activité physique réduite,
État qui se décline en plusieurs niveaux, faire l’objet de prévention ainsi que sur lenteur de la marche, perte de poids,
hiérarchisés à partir de la grille AGGIR. les situations qui sont réversibles. asthénie2 . On se trouve confronté à
une situation de fragilité lorsque trois
Au-delà du facteur lié à l’avancée en À ce titre, il faut est être en mesure
de ces critères sont réunis.
âge, les mécanismes conduisant à d’identifier les situations pour
la perte d’autonomie peuvent être lesquelles la perte d’autonomie n’est 1. Professeure gériatre
multiples. En effet des difficultés pas avancée. On parle dans ce cas de 2. Affaiblissement pathologique de l’état
financières, des comportements à situations de fragilité. général
Prévention de la perte d'autonomie
4 Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016Le Centre de Recherche pour l'Étude
et l'Observation des Conditions de
vie (Credoc) met en évidence huit
PRÉSENTATION DES SIX GROUPES ISO-RESSOURCES (GIR)
principaux facteurs de fragilité :
Les groupes iso-ressources (GIR) permettent de classer les personnes en
• l’absence de visites reçues ou fonction des différents stades de perte d’autonomie. Le classement dans
données, un GIR s’effectue en fonction des données recueillies par une équipe
médico-sociale à l’aide de la grille Aggir (Autonomie gérontologie-
• le fait de se sentir souvent seul,
groupe iso-ressources) qui permet de pondérer différentes variables
• le fait d’éprouver des difficultés (par exemple : la cohérence, l’orientation, la toilette, la communication).
dans au moins un geste de la vie Le GIR 1 correspond aux personnes âgées confinées au lit ou
quotidienne, au fauteuil ou dont les fonctions intellectuelles sont gravement
• le fait d’éprouver des difficultés altérées ou qui nécessitent une présence indispensable et continue
d’intervenants.
particulières dans le logement,
Le GIR 2 comprend deux groupes de personnes dépendantes :
• les déplacements avec une canne,
• les difficultés pour se déplacer, Personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil et dont les fonctions
intellectuelles ne sont pas totalement altérées et dont l’état exige une
• estimer que son état de santé s’est prise en charge pour la plupart des activités de la vie courante.
dégradé au cours des 12 derniers Personnes âgées dont les fonctions mentales sont altérées, mais qui
mois, peuvent se déplacer
• la peur de faire un malaise. Le GIR 3 correspond aux personnes qui ont conservé partiellement
La proposition du Credoc présente leurs capacités motrices, mais ont besoin d’être assistées pour se
l’intérêt d’agréger l’idée de nourrir, se coucher, se laver, aller aux toilettes.
vulnérabilité sociale aux définitions Le GIR 4 regroupe deux types de personnes.
purement médicales du concept. Celles qui ont besoin d’aide pour se lever, se coucher, mais peuvent
Prendre en compte cette situation se déplacer seules à l’intérieur du logement ; une assistance est
intermédiaire dans le cadre de parfois nécessaire pour la toilette et l’habillage.
l’action publique traduit une Celles qui n’ont pas de problème de transfert ou de déplacement,
évolution des politiques de vieillesse. mais qui doivent être assistées pour les activités corporelles ainsi que
Auparavant, c’est la dépendance pour les repas.
qui occupait une place centrale, Le GIR 5 désignent les personnes qui sont relativement autonomes
dans une logique de compensation dans leurs activités : elles se déplacent seules, mais ont besoin d’aides
de la maladie et du handicap. En ponctuelles pour la toilette, la préparation des repas, l’entretien du
cherchant à identifier les situations logement.
de fragilité, l’action publique s’inscrit Le GIR 6 concerne les personnes autonomes dans tous les actes de la
dans une logique préventive de vie courante.
réduction des risques.
Prévention de la perte d'autonomie
Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016 5Illustration d’un parcours de perte d’autonomie
AUTONOMIE DANS LA VIE COURANTE
(ÉVALUÉE À PARTIR DE LA GRILLE AGGIR)
CAP 1
HOSPITALISATION
VIEILLISSEMENT «SANS FRAGILITÉ» CAP 2
Gir 6 VEUVAGE
ACTIVITÉS
SPORTIVES LA FRAGILITÉ
LIEN SOCIAL €
VIE
RETRAITE ∞ Un processus non linéaire
ACTIVE DIFFICULTÉS
PRÉPARATION € ALLOCATION
FINANCIÈRES ∞ Un processus réversible
Gir 5 À LA
RETRAITE HABITAT
∞ L’état précurseur de dépendance
ADAPTÉ SOLITUDE (30 % des plus de 65 ans)
PROCESSUS DE
FRAGILITÉ
CAP 3
CHUTE LOGEMENT
MAL ADAPTÉ DÉPENDANCE
Gir 4
SOINS
DE SANTÉ
Gir 3
SERVICE
ISOLEMENT
DE SOUTIEN LA DÉPENDANCE
À DOMICILE
∞ 10 % des plus de 65 ans
CAP 4 ∞ L’APA : 19% des plus de 75 ans
MALADIE
Gir 2
Actions de prévention
Gir 1
Rôle préjudiciable
CAP Évenement agressif
H F H F
ÂGE
60 65 70 75 80 85 90 95
ESPÉRANCE DE VIE ESPÉRANCE DE VIE
EN BONNE SANTÉ (+ DE 20 ANS EN 1/2 SIÈCLE)
BREST BRETAGNE
Prévention de la perte d'autonomie
6 Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016La conférence des financeurs dans la loi d’adaptation
de la société au vieillissement de la population*
Dans la loi, il est prévu que les Conseils Ces financements seront conditionnés
Départementaux installent une à la transmission d’un rapport annuel « Il est une certitude,
conférence des financeurs, instance
de coordination institutionnelle des
par le Conseil Départemental sur
la réalisation du programme coor-
au cours du 20ème
financements des actions menées donné. siècle, la vieillesse s’est
au titre de la prévention de la perte
d’autonomie. Dans le département
Les équipements et aides techni- transformée. Elle est
ques individuelles sont tout équi-
du Finistère, celle-ci a été créée
pement, instrument, dispositif, sys- devenue une étape
officiellement le 7 juin 2016.
Ce dispositif vise à fédérer les acteurs
tème technique ou logiciel adapté ou
spécialement conçu pour prévenir ou
normale de l’existence
locaux agissant dans le cadre de la compenser une limitation d’activité, que chacun s’attend
prévention de la perte d’autonomie destiné à une personne âgée de 60
auprès des « personnes âgées », les ans et plus et qui contribue à : à vivre et que la
plus de 60 ans.
• maintenir ou améliorer l’au- majorité des individus
Dans le cadre de ce nouveau dispositif,
des moyens supplémentaires seront
tonomie dans la vie quotidienne, la
participation à la vie sociale, les liens
connaissent. »
alloués à des actions existantes ou avec l’entourage ou la sécurité de la Vincent CARADEC,
nouvelles, programmées en lien avec personne, Sociologie de la vieillesse et du
les besoins repérés. L’enjeu est de vieillissement, 3ème édition, 2012.
• favoriser l’intervention des aidants
rendre plus lisibles et plus cohérentes
qui accompagnent la personne,
entre elles les réponses apportées aux
personnes. À ce titre, la conférence • favoriser le maintien ou le retour à
des financeurs devra : domicile.
• établir un diagnostic des besoins, Les actions d’accompagnement des
proches aidants sont les actions qui
• recenser les initiatives locales,
visent notamment à les informer, à les
• définir un programme coor- former et à leur apporter un soutien
donné de financement des ac- psychosocial.
tions individuelles et collectives de
Les actions de prévention sont les
prévention en complément des
actions individuelles ou collectives
prestations légales.
destinées aux personnes de 60 ans et
Le programme coordonné portera plus visant à les informer, les sensibiliser
sur 6 axes. Il comprend les aides ou à modifier des comportements
techniques individuelles, le forfait individuels en vue d’éviter, de limiter
autonomie alloué au foyer loge- ou de retarder la perte d’autonomie.
ment, des actions de prévention mises Elles peuvent également viser à identi-
en œuvre par les services d’aide et fier les personnes destinataires de ces
d’accompagnement à domicile (SAAD) actions.
et les services polyvalents d’aide et de
Le concours de la CNSA pour l’année
soins à domicile (SPASAD), les actions
2016 pour le département du Finistère
en faveur des proches aidants et les
s’élève à 1 500 000 €.
actions collectives de prévention.
Le financement de ces aides par la
Caisse nationale de solidarité pour
l’autonomie (CNSA) se répartit au
niveau national en 140 millions d’euros
pour les aides techniques, les actions
de prévention SPASAD et les diverses * Loi n°2015-1776 du 28 décembre 2015
actions collectives et 40 millions relative à l’adaptation de la société au
vieillissement, Article 3, Article L 233-1
d’euros pour la mise en place du forfait
autonomie dans les foyers logements Décret n°2016-209 du 26 février 2016
relatif à la conférence des financeurs de
(futures « résidences autonomie »). la prévention de la perte d’autonomie des
personnes âgées.
Prévention de la perte d'autonomie
Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016 71. LES MODES DE VIE DES
SENIORS
En matière d’âge, nous considérerons dans cette étude les 60 ans et plus,
classe d’âge que nous appellerons également les seniors. Au sein de cette
classe, nous serons amenés à distinguer deux groupes principaux : les
60-74 ans et les plus de 75 ans en référence à la prévalence significative
de la dépendance au sein de la deuxième catégorie, en particulier après
85 ans.
En 1946, en France, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale,
l’espérance de vie à la naissance pour les hommes était de 59,9 ans, 65,2
ans pour les femmes. Aujourd’hui, elle est de 79,2 ans pour les premiers
et 85,4 ans pour les secondes. Elle a ainsi augmenté de 20 ans !
La part des plus de 60 ans dans la population était alors de 16,1 %, et
celles des plus de 75 ans de 3,4 %. Aujourd’hui, les plus de 60 ans,
représentent 15 millions de personnes (15 429 178 personnes de plus
de 60 ans recensées en 2013 en France métropolitaine, soit 24,2 % de
la population.) soit près d’1 français sur 4 et les plus de 75 ans, près d’un
français sur 10. La vieillesse est devenue comme l’écrit le sociologue
Vincent CARADEC, une étape normale de l’existence qui ne peut être
réduite à la perte d’autonomie.
Les termes qui servent à nommer les plus de 60 ans sont multiples :
troisième âge, quatrième âge, retraités, aînés, seniors… Les plus de 60
ans ne se reconnaissent pas sous la notion de « personnes âgées ». Ces
notions nombreuses ont changé au fil du temps. Au cours du 20ème siècle,
on est passé de « vieillards » à « retraités », à « troisième âge » (60’s),
puis « personnes âgées », « dépendantes » (80’s), et aujourd’hui c’est la
notion de « seniors » par euphémisation, qui a le vent en poupe.
Les regroupements fondés sur l’âge ne doivent pas masquer toutes les
différences sociales. Les plus de 60 ans représentent un public hétérogène
selon le critère de l’âge chronologique, selon leurs capacités physiques
et aussi selon divers facteurs sociaux qui déterminent leur qualité de vie
en avancée en âge et qui justifient une approche globale.Démographie
La population vieillissante, en augmentation en nombre et en part partout dans le département, est plus ou moins
âgée d’un territoire à l’autre. La génération des premiers baby-boomers, nés en 1946, atteint les 70 ans aujourd’hui. La
probabilité de voir émerger les difficultés dans la vie quotidienne et à avoir besoin d’aide croissant avec l’âge, leur arri-
vée à un âge avancé va entraîner une augmentation sensible des personnes en situation de fragilité à qui s’adressent
notamment les actions de prévention de la perte d’autonomie.
246 450 Finistériens ont En volume, les seniors sont princi- de population de plus de 60 ans plus
palement représentés dans les villes faible que la moyenne.
plus de 60 ans : plus d’un les plus importantes telles que Brest,
Dans le pays de Morlaix, où les plus
finistérien sur quatre Quimper, Morlaix, Concarneau ou
de 60 ans représentent près de 30 %
Quimperlé. A contrario, la part des
Le département du Finistère comptait de la population, la communauté de
seniors au sein de la population est
903 921 habitants1 en 2013. Parmi eux, communes du pays de Landivisiau fait
particulièrement importante, dans les
246 450 personnes sont âgées de plus figure d’exception.
territoires ruraux et littoraux du Finis-
de 60 ans, soit 27 % de la population. tère (Centre-Bretagne, Sud Finistère, Dans le pays du Centre ouest Bre-
Ainsi, la population âgée de plus de Presqu’île de Crozon). Dans le Cap ton, un habitant sur trois est âgé d’au
60 ans est très présente dans le Finis- Sizun et les Monts d’Arrée, ils repré- moins 60 ans.
tère. Mais, selon les territoires, sa part sentent plus de 40 % de la population.
au sein de la population varie forte- Une part de «seniors» dans la
ment. Les intercommunalités périphériques population totale du dépar-
de Brest métropole se démarquent tement variant de 20% à 43%
41% des plus de 60 ans du Finistère comme des territoires jeunes. La part
résident dans le pays de Cornouaille
selon les territoires
d’habitants de 60 ans ou plus n’y ex-
où ils représentent 30 % de la popu- cède pas 25 % (pays de Lander-
lation2. neau-Daoulas, pays des
Les plus de 60 ans dans le Abers, pays d’Iroise), tout
Finistère - Répartition en comme l’intercommu-
nombre et part par Pays nalité de Landivisiau
dans le pays de Mor-
13 849 laix.
6% Dans le pays de Brest,
37 317
15% 93 304
à l’exception de la
communauté de com-
38% munes de la Presqu’île de
Crozon, où plus d’un tiers de
la population a plus de 60 ans
(35 %), la part des plus
de 60 ans dans la po-
pulation est inférieure
101 516
à la moyenne finisté-
41% rienne.
Pays de Brest Dans les trois autres pays du Finis-
Pays de Cornouaille tère, la part des plus de 60 ans dans
la population est supérieure à la
Pays de Morlaix moyenne finistérienne.
Pays du Centre-Ouest
Bretagne
Dans le pays de Cor-
nouaille, les commu- Part de plus de 60 ans Population de plus de 60 ans en nombre
dans la population totale
nautés de communes
43%
1. Source : Insee RP 2013 du pays Glazik et de 46 348 Brest métropole
35% 19 643
2. 37 % des finistériens résident en Pays Quimper Commu- 28% 13 599
de Cornouaille. 44 % en Pays de Brest. nauté ont une part 26% 9 134
3 910
19% 1 327 CC Yeun Elez
Prévention de la perte d'autonomie
10 Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016Pays de Brest Total 60 ans et + % 60 ans et + Total 60 % 60 ans
Pays de Morlaix
CC du Pays de Landerneau Daoulas 10 447 22% ans et + et +
CU de Brest Métropole 46 348 22% CC du Pays de
7 166 22%
Landivisiau
CC du Pays des Abers 9 380 23%
Total Pays de Morlaix 37 317 29%
CC de l'Aulne Maritime 1 889 25%
CA Morlaix-
CC du Pays d'Iroise 11 998 26% 19 643 30%
Communauté
CC du Pays de Lesneven et de la Côte des
7 365 27% CC de la Baie du Kernic 3 910 31%
Légendes
CC du Pays Léonard 6 597 34%
CC de la Presqu'Ile de Crozon 5 877 35%
Total Pays deMorlaix 37 317 29%
Total Pays de Brest 93 304 24%
Pays de Cornouaille Total 60 ans et + % 60 ans et + Pays du Centre Ouest Total 60 % 60 ans
CC du Pays Glazik 2 237 20% Bretagne ans et + et +
CA de Quimper Communauté 21 649 25% CC de la Région de
1 790 26%
Pleyben
CC Pays de Châteaulin et du Porzay 4 404 27%
CC du Yeun Ellez 1 327 30%
CC du Haut Pays Bigouden 5 163 29%
CC Poher
CC du Pays de Quimperlé 16 196 29% 4 321 32%
Communauté
CA de Concarneau Cornouaille 15 955 32%
CC de Haute
CC Douarnenez Communauté 6 355 33% 4 849 32%
Cornouaille
CC du Pays Fouesnantais 9 134 34% CC des Monts
1 561 42%
CC du Pays Bigouden Sud 13 599 36% d'Arrée
CC du Cap Sizun 6 701 43% Total Pays du Centre
13 849 32%
Ouest Bretagne
Total Pays de Cornouaille 101 516 30%
Prévention de la perte d'autonomie
Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016 11Des plus de 60 ans de Une hausse démographique des + de 60 ans
plus en plus nombreux dans le Finistère de 18% entre 1999 et 2013
sur tous les territoires 35%
30%
30% 29% 28%
finistériens à l’exception
25% 23%
du Centre-Ouest- 20%
20% 19% 21%
18%
Bretagne 15% 14%
Entre 1999 et 2013, le nombre de finisté- 10% 7% 6%
5% 6%
riens âgés de 60 ans et plus a progressé 5% 2%
1%
de 18 % quand dans le même temps la 0%
t
ille
ix
ne t
al
population totale augmentait de 6 %.
es
ag s
e t ue
la
ér
Br
ua
or
én
Br e-O
Cette progression s’inscrit en deçà de
no
M
de
lg
de
r
tr
ys
ta
Co
n
l’évolution enregistrée à l’échelle ré-
Pa
To
ys
Ce
de
Pa
du
gionale et nationale (+23 % dans les
ys
Pa
ys
Pa
deux cas). Cette évolution moindre
tient à la présence d’une population Plus de 60 ans Plus de 75 ans Population totale
âgée déjà plus importante.
las, du pays bigouden Sud et Quimper deux fois plus élevé que celui du dé-
Dans la même période, le nombre de Communauté présentent également partement (10,89 ‰) dans la CC des
finistériens âgés de plus de 75 ans a une augmentation significative du Monts d’Arrée (21,53 ‰).
augmenté de 28 % du fait notamment nombre de seniors (entre 20 % et 30 %
de l’allongement de l’espérance de vie. entre 1999 et 2013). Deux seniors sur cinq ont
En 1975, les plus de 75 ans dans le Fi-
nistère ne représentaient que 5.1 % de Selon l’Insee, en France, la part des au moins 75 ans
la population. Leur part a doublé en 40 personnes de plus de 60 ans va aug- Selon le critère de l’âge, la popu-
ans. En 2013, on dénombre 97 366 finis- menter jusqu’en 2035 pour atteindre lation « âgée » ne constitue pas un
tériens âgés de plus de 75 ans. 31 %. Au-delà, elle continuera à croître groupe homogène. Après 75 ans, les
mais à un rythme moindre. En 20354,
L’évolution départementale de la popu- problématiques de dépendance et
les plus de 75 ans devraient représen-
lation de plus de 60 ans cache des dis- de maintien à domicile s’accentuent.
ter 13,6 % de la population (ils repré-
parités géographiques. Dans le centre L’enquête « Handicaps-Incapaci-
sentaient 9,2 % de la population en
Finistère, où la part des seniors au sein tés-Dépendance » (HID) de l’Insee
2013).
de la population est déjà importante, réalisée en 1998 à domicile et en ins-
la population de seniors entre 1999 et Dans le Finistère, selon les projections titution démontrait que le taux de dé-
2013 est restée stable. Elle a diminué OMPHALE5 , on dénombrerait 329 491 pendance, chez les hommes comme
dans les communautés de communes personnes âgées de plus de 60 ans en chez les femmes, restait faible jusqu’à
des Monts d’Arrée, Haute Cornouaille. 2035, soit 33,9 % de la population. Les 75 ans, puis augmentait rapidement
Dans ces communautés de communes plus de 75 ans représenteraient 14,5 % avec l’âge. Depuis 2005, Eurostat cal-
près d’un senior sur deux a déjà 75 ans de la population. Ils représentent au- cule, pour les 27 pays de l’union euro-
ou plus. jourd’hui 10,8 %. L’évolution devrait être péenne, l’espérance de vie sans limi-
similaire dans l’ensemble des pays finis- tation d’activité7 . En France, à 65 ans,
En revanche, la progression a été de tériens, à l’exception du Centre-Ouest- l’espérance de vie sans limitation d’ac-
plus de 30 % dans les intercommuna- Bretagne où elle devrait être moins tivité est de 8,9 ans pour les hommes
lités du pays Fouesnantais et du pays rapide. D’ici 2022, ce territoire devrait et 9,8 ans pour les femmes. Ces élé-
d’Iroise. Sur ces territoires, les pre- même connaître une baisse significa-
mières générations du baby-boom3 ments illustrent l’intérêt de distinguer
tive des effectifs dans cette classe d’âge dans la population de plus de 60 ans
arrivent massivement dans la catégorie en raison des caractéristiques de la po-
des seniors, deux seniors sur trois ont les moins de 75 ans.
pulation âgée (une part plus élevée de
moins de 75 ans. Ces EPCI littoraux at- plus de 75 ans ) et de taux de mortalité En France, 38 % des seniors ont plus
tirent en effet une population de jeunes brut élevé (14.86 ‰ en 2013)6, jusqu’à de 75 ans ; dans le Finistère ils sont
retraités qui viennent s’y installer. 40 %.
Bien que la part de seniors y soit encore 4. À titre indicatif, la période qui nous sé-
pare de 2035 correspond à celle qui nous Selon les territoires, la part des 75 ans
inférieure à la moyenne départemen- et plus au sein de la population seniors
sépare de la coupe du monde 98. Cela ne
tale, les intercommunalités du pays des correspond pas à un futur lointain.
Abers, du pays de Landerneau-Daou- 5. Projections OMPHALE 2010 Scénario 7. L’espérance de vie sans limitation d’ac-
population basse Finistère tivité est plus communément employée
3. Les personnes nées en 1946 ont eu 60 6. A titre indicatif le taux de mortalité en sous le nom d’année de vie en bonne
ans en 2006. France en 2013 est de 8.9 ‰ santé.
Prévention de la perte d'autonomie
12 Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016oscille entre 34 % (CC pays d’Iroise) et munes du Yeun-Elez, qui se situe dans 97 175 personnes âgées de plus
48 % (CC Monts d’Arrée). la moyenne départementale, sur les de 75 ans dans le Finistère en
autres intercommunalités, quasiment 2013 soit 10,7 % de la population
Dans les pays de Brest et de Cor-
une personne sur deux de plus de de 8 % à 20 % de la population
nouaille, selon les intercommunalités,
60 ans a au moins selon les EPCI
la part de population âgée de plus de
75 ans.
75 ans varie sensiblement. Néanmoins,
dans le pays de Brest, la part de jeunes
seniors est plus élevée que la moyenne
observée dans le Finistère. Part de plus de 75 ans
dans la population totale
Dans le pays de Cornouaille, compa-
20 %
rable à la situation finistérienne, des
14 %
communautés de communes se dis-
12 %
tinguent avec proportionnellement un
9%
peu plus de seniors « âgés » (Haut pays 8%
Bigouden, Cap Sizun, Châteaulin Por-
zay).
Population de plus de 75 ans
en nombre
Dans le pays de Morlaix, la répartition
par tranches d’âge correspond à celle 18 024
observée dans le Finistère de façon si- 7 961
milaire sur les quatre communautés de
5 338
communes. 3 360
1 646
La répartition par tranches d’âge ob-
522
servée sur le Centre-Ouest-Bretagne
traduit bien la singularité de ce territoire,
évoquée précédemment, par rapport
aux autres territoires du département. À
l’exception de la communauté de com-
Dans la CCPI, un quart de la population a plus de Une répartition par tranches d’âge des plus
60 ans, les deux tiers d’entre eux ont entre 60 et de 60 ans sensiblement similaire dans les 4
74 ans communautés de communes du Pays de Morlaix
CC de l'Aulne Maritime 25% 57% 37% 5% CA Morlaix-Communauté 30% 59% 36% 4%
CC de la Presqu'Ile de Crozon 35% 61% 36% 4%
CC du Pays de Landerneau 22% 63% 33% 3% CC du Pays Léonard 34% 60% 37% 4%
CC du Pays de Lesneven 27% 60% 37% 4%
CC du Pays de Landivisiau 22% 60% 37% 4%
CC du Pays des Abers 23% 63% 34% 4%
Brest Métropole 22% 61% 35% 4% CC de la Baie du Kernic 31% 58% 37% 5%
CC du Pays d'Iroise 26% 66% 31% 3%
Pays de Brest 24% 62% 34% 4% Pays de Morlaix 29% 59% 36% 4%
0% 20% 40% 60% 80% 100% 0% 20% 40% 60% 80% 100%
60-74 ans 75-89 ans 90 ans et + 60-74 ans 75-89 ans 90 ans et +
Des seniors plus âgés dans les intercommuna- Une part de plus de 75 ans plus élevée dans les
lités de Chateaulin et du Porzay, du Haut Pays intercommunalités du Pays du centre Ouest
bigouden Bretagne
CC Pays de Châteaulin et du Porzay 27% 57% 38% 4% CC de la Région de Pleyben 26% 54% 42% 4%
CA de Concarneau Cornouaille 32% 59% 37% 4%
CA de Quimper Communauté 25% 62% 34% 4% CC des Monts d'Arrée 42% 52% 43% 6%
CC du Haut Pays Bigouden 29% 58% 39% 4%
CC du Pays Bigouden Sud 36% 61% 36% 4% CC Poher Communauté 32% 58% 38% 5%
CC du Pays de Quimperlé 30% 60% 36% 4%
CC du Pays Fouesnantais 34% 63% 33% 3% CC du Yeun Ellez 30% 61% 36% 3%
CC du Pays Glazik 20% 60% 36% 3%
CC Douarnenez Communauté 33% 59% 37% 4% CC de Haute Cornouaille 32% 54% 42% 4%
CC du Cap Sizun 42% 58% 38% 4% Pays du Centre-Ouest Bretagne 32% 56% 40% 4%
Pays de Cornouaille 30% 60% 36% 4%
0% 20% 40% 60% 80% 100% 0% 20% 40% 60% 80% 100%
60-74 ans 75-89 ans 90 ans et + 60-74 ans 75-89 ans 90 ans et +
Prévention de la perte d'autonomie
Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016 13Vie familiale
Le vieillissement peut être marqué par de nombreuses ruptures familiales : le départ des enfants de la résidence fa-
miliale, leur retour, parfois, dans le contexte de précarité du travail des jeunes, l’entrée dans le « grand âge » de ses
propres parents, voire leur fin de vie, la séparation ou le divorce, le décès du conjoint, etc. Chacune de ces ruptures
peut participer au processus de fragilisation, il importe donc de caractériser les situations conjugales et domestiques
des plus de 60 ans. Sur ces aspects, si le critère de l’âge est relativement déterminant dans la façon de vivre la vieillesse,
le critère du sexe est particulièrement discriminant, notamment dans les différences qui existent dans les situations
conjugales et domestiques. Les hommes vieillissent plus souvent en couple, les femmes plus souvent seules, même si
cette différence est en léger recul du fait de l’augmentation des divorces et du recul de l’âge du veuvage.
Une vie majoritairement ment plus faible qu’ailleurs (64 % des Des différences
65-79 ans vivent en couple). Néan-
conjugale moins on observe des différences importantes de statut
60% des plus de 60 ans vivent en entre certaines intercommunalités. conjugal entre les sexes
couple Dans les CC du pays Fouesnan- Après 60 ans, la proportion des
Les seniors vivent plus longtemps avec tais, pays d’Iroise, pays de Lander- hommes vivant en couple est très su-
leur conjoint qu’auparavant du fait neau-Daoulas, qui se distinguent des périeure à celle des femmes.
de l’allongement de l’espérance de autres par leur part plus importante
de seniors « jeunes », la part de ceux C’est seulement à partir de 90 ans que
vie. Dans le département, comme en les hommes vivent pour moins d’un
France, les deux tiers des 65-79 ans qui sont en couple atteint jusqu’à 75 %
des 65-79 ans. À l’inverse, sur la CC du sur deux avec une conjointe alors que
vivent en couple. Cette répartition se dès 75 ans une minorité de femmes
retrouve dans l’ensemble des pays Yeun-Elez, il n’y a que 59 % de 65-79
ans en couple. vivent en couple (seules 5 % à 90
finistériens à l’exception du Centre- ans). Cela s’explique notamment par
Ouest-Bretagne où le taux est légère- l’espérance de vie des hommes plus
courte que celle des femmes.
67% des finistériens de 65-79 Les différences de statut matrimo-
ans vivent en couple nial légal sont également très impor-
tantes entre les sexes. Alors que trois
hommes sur quatre sont mariés, ce
n’est pas le cas d’une femme sur deux,
un homme sur dix est veuf, quatre fois
plus pour les femmes en raison du
taux de mortalité masculine précoce
supérieur.
75% des hommes de plus de
60 ans vivent en couple et
seulement 48% des femmes
100%
80%
79% 76%
60% 71%
40%
75% 64%
20% 43% 48%
30%
69%
4%
67% 0%
s
s
pl s
an e
an
an
e t 0 an
60 lus d
us
s
65%
4
9
-7
-8
9
P
60
75
59%
Hommes en couple
Femmes en couple
Prévention de la perte d'autonomie
14 Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016On note par ailleurs, une part plus im- mariées. C’est donc sous un statut lé- Des modes de
portante de divorcés chez les jeunes gal que vivent les plus de 60 ans en
seniors (un sur dix), quasi inexistante couple. cohabitation determinés
chez les plus âgés (cf. partie 1.2.4)
Cependant, chez les plus de 60 ans,
avant tout par le critère
La disparition du conjoint déstructure la vie avec un conjoint sans être ma- de l’âge
profondément la vie quotidienne et rié (veufs/divorcés) se développe. De Les modes de cohabitation des plus
accélère le processus de fragilisation. nouveaux couples apparaissent re- de 60 ans ont très peu évolué entre
« Le conjoint est au cours des années fusant le mariage (notamment par les deux derniers recensements. Avec
de retraite, le partenaire privilégié de rapport aux pensions de réversion, l’avancée en âge, la part des ménages
certaines activités (sorties, loisirs, va- mais aussi par rapport aux enfants, unipersonnels progresse naturelle-
cances, tâches domestiques) qu’il en ou vis-à-vis du conjoint décédé). De ment. Mais tous modes de cohabita-
soit le compagnon direct ou celui qui, nouveaux modes de vie conjugale se tion confondus, les seniors de plus de
par sa présence, contribue à leur don- font jour, au sein de cette partie de la 75 ans ne vivent pas seuls, majoritai-
ner sens.8» population, fonctionnant en cohabita- rement : 39 % d’entre eux vivent en
tion alternée, intermittente (plusieurs couple, 6 % avec leur(s) enfant(s) 4 %
On observe, par ailleurs, que la part de
motivations : prudence, attachement cohabitent avec d’autres sans lien de
personnes vivant en couple est tout à
au logement…). famille et 11 % vivent en collectivité.
fait comparable à la part de personnes
La part des plus de 75 ans vivant seuls
De fortes disparités de statut matrimonial a diminué entre 2006 et 2011. Après 90
légal entre les hommes et les femmes de ans, les personnes vivant en collectivi-
plus de 60 ans observables à tous les âges té (3 236 personnes) sont quasiment
90% aussi nombreuses que les personnes
80% 76% 74%
vivant seules (3 469).
71%
70%
62% Des modes de cohabitation très
60%
50% 44% 47% différents selon les tranches d’âge
40%
30%
30% 70% 64%
20% 60%
10% 10% 4% 7%
7%
10% 3% 2%
0% 0% 1% 50%
41% 40% 42% 39%
H F H F H F H F 40%
60-74 75-89 90 ans Plus de 30%
et + 60 ans 24%
Célibataires Mariés Veufs Divorcés 20%
10%
9% 8% 6%4% 9% 4% 6%
1% 2%
0%
8. Vincent CARADEC, « Vieillir après la
f a le
es
co ou e nts
e
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fa eu
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ille
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ul
retraite, une expérience genrée », Socio-
ul nfa
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se c e
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logieS, (en ligne) dossiers, Genre et vieil-
ho à pl
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rs
e
av
ho
lissement, mis en ligne le 15 novembre
2012. URL : http//sociologie-revues.org
60-74 ans 75-89 ans 90 ans et +
Prévention de la perte d'autonomie
Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016 15Des risques de divorce Une forte probabilité d’être grands-parents
plus faibles, mais ayant
À 65 ans, 75 % des personnes sont aux petits enfants sont une activité
beaucoup augmenté grands parents ; à 70 ans : 80 %. 15,1 qui concerne une proportion impor-
La probabilité de divorcer atteint son millions de grands parents étaient re- tante de grands-parents. On observe
maximum environ 5 ans après le ma- censés en 2011 en France11. Parmi les entre les générations des services
riage, puis diminue au fur et à mesure plus de 75 ans, 20 % n’ont pas de pe- spécifiques de solidarité : garde des
que la durée de mariage s’allonge ; tits enfants. 14 % n’ont pas eu d’enfant, petits enfants, soutien aux personnes
mais en dix ans, le nombre de seniors 6 % n’ont pas de petits enfants malgré âgées en cas de nécessité, aide aux
qui ont rompu leurs liens matrimo- le fait d’être parents. études. En France, 83 % des per-
niaux a quasiment doublé. En France sonnes qui ont des petits enfants en
95 % de ceux qui ont eu deux enfants
en 2014, 124 611 divorces9 ont été bas âge les gardent soit pendant les
sont assurés d’avoir des petits enfants,
prononcés. Les divorces prononcés vacances soit dans la vie quotidienne,
et 98 % de ceux qui ont eu trois en-
cette année-là ont concernés 14 409 et 34 % le font régulièrement de fa-
fants contre seulement 80 % de ceux
hommes de 60 ans ou plus, et 9 075 çon quotidienne ou hebdomadaire.
qui ont eu un enfant. Il y a un effet
divorces femmes de 60 ans ou plus. mécanique mais pas uniquement : les
7 218 divorces ont été prononcés pour enfants uniques sont moins souvent
des couples dont les deux conjoints parents que les autres. Les relations
étaient âgés d’au moins 60 ans (81
divorces dans le Finistère), Alors que
depuis 2010, le nombre de divorces
prononcés diminue, chez les plus de
60 ans il ne cesse de croître.
Dans le Finistère, entre 1999 et 2012, définitions : ISOLEMENT, SOLITUDE
le nombre de personnes de plus de
60 ans divorcées est passé de 5 152 à L’isolement est défini par le Larousse comme « la séparation d’un
16 704 personnes. En 1999, 16 % des individu – ou d’un groupe d’individus – des autres membres de la
personnes divorcées étaient des per- société ».
sonnes de plus de 60 ans, en 2012,
c’est 33 %. Le vieillissement de la po- L’isolement social ou relationnel se mesure au regard des contacts, de
pulation n’est pas la seule explication. leur qualité, de leur densité, de leur périodicité.
Alors que le nombre de personnes
divorcées a augmenté de 35 % sur la La solitude est l’état d’isolement social ou relationnel dans lequel se
période 1999-2012, il a doublé (69 %) trouve une personne. Lorsque cette solitude est choisie, qu’elle peut
chez les plus de 60 ans. Les désu- être rompue lorsque la personne le souhaite, elle peut être appréciée et
nions maritales concernent ainsi un même recherchée. Mais lorsque les relations souhaitées disparaissent et
nombre croissant de retraités. que la solitude s’impose, qu’elle est subie, la solitude est une souffrance,
une perte, un risque.
Si en 2000, 5 % des divorces impli-
quaient un homme de 60 ans et plus Vivre seul, c’est résider seul dans son logement. On peut vivre seul
et 3 % des divorces une femme de et avoir de nombreuses relations sociales. Mais le fait de vivre seul,
60 ans et plus, ces proportions ont notamment pour les personnes âgées qui ne l’ont pas choisie, favo-
été multipliées par 2 en dix ans, en rise souvent l’isolement social. A contrario, des personnes qui ne vivent
France (Insee, Situation démogra- pas seules peuvent souffrir de solitude. C’est par exemple le cas de
phique, 2012). La probabilité de divor- personnes vivant en hébergement collectif qui n’ont aucune visite. Elles
cer à ces âges augmente de manière ne bénéficient pas de relations choisies, amicales et réciproques qui leur
importante au fil de générations10. apportent le sentiment de compter pour quelqu’un.
Pour ces « jeunes » divorcés qui af-
fichent la soixantaine, la rupture est D’après l’étude de la Fondation de France, « Les Solitudes en France »
souvent liée au passage à la retraite. publiée en 2014, la génération des 75 ans et plus est celle qui a été la plus
Dans 60 % des cas ce sont les femmes impactée par la montée des solitudes : 1 personne âgée sur 4 est seule
qui demandent le divorce. (27 % en 2014 contre 16 % en 2010). La population des personnes en
situation d’isolement relationnel est composée pour un quart (23 %) de
personnes âgées de plus de 75 ans, soit environ 1,2 million de personnes.
9. Source : Ministère de la justice
10. PRIOUX et BARBIERI, L’évolution
démographique récente en France : une
mortalité relative-ment faible aux grands 11. 8,9 millions de grands-mères- 6,2
âges, Ined, 2012, pp.621-623. millions de grands-pères
Prévention de la perte d'autonomie
16 Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016Prévention de la perte d'autonomie Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016 17
Habitat
Dans le contexte de vieillissement de la population, la question de l’habitat est centrale (plus d’éléments disponibles à
partir de l’Observatoire de l’habitat du Finistère « Focale 2015 : l’habitat des personnes âgées », septembre 2015, ADEUPa).
En effet, l’augmentation des risques liés aux modifications physiques et physiologiques d’une personne, la rendent plus
vulnérable avec l’avancée en âge et nécessitent qu’elle vive dans un habitat adapté d’un point de vue physique, phy-
siologique, affectif, etc. Les pouvoirs publics, pour aller dans le sens de la volonté de la plupart des citoyens de vieillir
chez eux, peuvent à la fois soutenir l’adaptation des logements, soutenir le développement de services permettant
d’être accompagnés dans les gestes de la vie quotidienne et en cohérence avec la loi de février 2005 sur le handicap,
porter également leurs efforts sur l’environnement et l’aménagement urbain afin que les personnes âgées fragiles ne
deviennent pas prisonnières de leur logement.
95 % des personnes de sonnes âgées souhaitent rester vivre le de locataires contre 12 % en moyenne
plus longtemps possible dans leur loge- dans le département, et notamment
plus de 60 ans vivent à leur ment. 12 % de locataires dans le parc HLM sur
domicile Aujourd’hui, dans le Finistère (comme
Brest métropole, 6 % en moyenne sur
le département).
Inadapté, l’habitat peut devenir un fac- en France), 95 % des personnes de plus
teur d’apparition de la fragilité. L’ina- de 60 ans vivent à leur domicile. Avec
daptation peut porter sur le logement l’avancée en âge et l’entrée progressive
en tant que tel, c’est-à-dire dans ses en institution, cette part tend à diminuer 86% des ménages de plus de
caractéristiques techniques (chambres mais reste très largement majoritaire 65 ans sont propriétaires de
et salle de bain à l’étage par exemple), puisqu’elle s’élève encore à 88 % pour leur logement
son accessibilité (appartement à l’étage les plus de 75 ans. C’est souvent un lo-
sans ascenseur, maison individuelle gement qu’elles occupent depuis plu-
des années 1960-1970 surélevée…), sa sieurs années : dans le Finistère, 45 %
localisation (éloigné des lieux de vie des plus de 60 ans vivent dans le
et de services tels que commerces du même logement depuis au
quotidien et services de santé). D’après moins 30 ans.
une étude de la CNAV et de l’Anah ré-
alisée en 2013, en France, seuls 6 % Des
des logements sont adaptés à la perte propriétaires...
d’autonomie alors que 80 % des per-
Dans le département,
86 % des ménages de
45% des plus de 60 ans vivent plus de 65 ans sont pro-
dans le même logement de- priétaires de leur logement
puis au moins 30 ans (83 % en Bretagne et 75 % dans
24 202 la France entière). Cette part est
10% supérieure ou égale à la
23 799 moyenne finistérienne
9% dans toutes les commu-
nautés à l’exception de
Brest métropole (78 %), Quim-
117 664 per communauté (84 %), Douarnenez
45% communauté et Poher communauté.
94 038 La ville de Brest, compte tenu de la
36% nature de son parc de
logements constitué ma- %Propriétaires Nombre
Moins de 5 ans joritairement d’apparte- de propriétaires
93%
de 5 à 9 ans ments, concentre, en effet, 17980
90% 8075
davantage de locataires 6077
de 10 à 29 ans 86%
de plus de 65 ans que les 3802
autres territoires (21 % 80% 2286
Plus de 30 ans
651
78%
Prévention de la perte d'autonomie
18 Diagnostic des besoins - Conférence des financeurs du Finistère - Octobre 2016ATTENTION AUX
CHUTES !
En France, on compte en
moyenne, 450 000 chutes par
an. Elles sont responsables
de 12 000 décès par an. Elles
constituent un facteur fréquent
d’entrée en institution : 40 % des
sujets hospitalisés pour chute
sont réorientés ensuite vers un
La proportion de propriétaires tend 85 % des ménages de 65–79 ans
établissement spécialisé. Près
à se réduire avec l’avancée en âge, vivent dans une maison contre 82 %
du tiers des personnes âgées de
même si elle reste dominante. Ainsi, pour les plus de 80 ans. Les deux tiers plus de 65 ans fait au moins une
si dans le Finistère 87 % des ménages de ces maisons disposant de 5 pièces chute par an, ce qui concerne,
de 65 à 79 ans sont propriétaires, cette et plus, les seniors occupent majori- en France, près de 2 millions
part est encore de 84 % pour les plus tairement des logements de grande de personnes. La moitié des
de 80 ans. taille. « Un logement de grande taille chutes surviennent après 85
est généralement peu adapté à la vie ans. La moitié des chutes graves,
On observe un léger retour au statut d’une personne dépendante : pré-
de locataire, dans le parc privé et pu- c’est-à-dire compliquées d’au
sence d’escaliers, salle de bains à moins une fracture, sont de
blic, au grand âge. 12 % des ménages adapter, entretien de la maison et du
de 65 à 79 ans sont locataires contre cause mécanique. Un obstacle
jardin, charges financières induites.12» accrochant le pied lors de la
14 % pour les ménages de plus de 80 Cette fragilité se trouve accentuée
ans. marche comme un tapis ou un
par le fait qu’en avançant en âge les fil électrique, un sol glissant no-
personnes vivent souvent seules : en
…majoritairement de 2012, un ménage finistérien sur deux
tamment la nuit, des chaussons
mal mis ou mal adaptés ou en-
logements anciens, de de plus de 65 ans est constitué d’une core un éclairage insuffisant ou
grande taille (65 % au personne seule, principalement des absent sont autant de facteurs
femmes. Cet isolement accroît les be- favorisant ces chutes.
moins de type 4) dont la soins d’aides dans la vie quotidienne.
moitié sont occupés par Sur les territoires urbains (Brest mé-
une personne tropole, Quimper Communauté et et performance énergétique insuffi-
Morlaix communauté) la proportion sants. Autant de dysfonctionnements
84 % des ménages de 65 ans et plus
de ménages seniors unipersonnels qui, en plus de l’inadaptation du lo-
résident dans une maison (82 % en
est plus importante que sur le reste gement aux effets du vieillissement,
moyenne en Bretagne et 67 % France du territoire. C’est là que résident da- viennent fragiliser le maintien à do-
entière) contre 73 % toutes classes vantage de ménages de ce type quels micile. Selon l’enquête « Budget des
d’âge confondues. Cette proportion que soient la tranche d’âge et le statut Familles » de 2010 de l’Insee, les se-
est supérieure dans la majeure partie d’occupation du parc de logement. niors font face à des dépenses éner-
des intercommunalités à l’exception
gétiques plus importantes que le reste
de Douarnenez Communauté (80 %), 42 % des plus de 60 des ménages. Ainsi, un ménage dont
Quimper communauté (75 %) et sur-
tout Brest métropole (56 %). Les villes
ans vivent dans des la personne de référence a plus de
logements construits 70 ans consacre 8 % de son budget
de Brest et de Quimper concentrent
pour l’énergie liée à son logement
un parc important d’appartements. avant 1970 alors qu’un ménage dont la personne
La proportion de résidents en maison L’ancienneté du logement peut avoir de référence a moins de 30 ans, en
individuelle tend également à se ré- des conséquences sur sa qualité : ob- consacre 3 % en moyenne (Les dé-
duire avec l’avancée en âge et ceci solescence du bâti, niveau de confort penses d’énergie des ménages depuis
de manière quasi-générale tout en 20 ans, Insee Première N°1315, octobre
restant partout largement dominante : 12. Insee, Décimal, n°315, février 2012. 2010).
Prévention de la perte d'autonomie
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