Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
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BALTIMORE Cinéma Le Star 27 rue du Jeu des Enfants 67 000 Strasbourg CONFIDENTIAL Cinéma Star St-Exupéry 18 rue du 22 Novembre GUY 67 000 Strasbourg Renseignements téléphoniques (du lundi au vendredi de 09h à 18h) 03 88 32 67 77 LUTZ www.cinema-star.com facebook.com NE TOUCHE PAS /cinemas.star.strasbourg À LA SANGRIA ! GRAINES D’INFIRMIÈRES ET BÉBÉS MÉDECINS OKKO Star Direction et Programmation : Stéphane Libs Direction d’exploitation : Flore Tournois assistée de J. Picard et de C. Tabaraud Rédaction : ET SES FRÈRES R. Sublon, S. Libs, F. Tournois, C. Tabaraud, J. Picard, C. Laizet, D. Cohen, J.Maréchal ÇA SENT LE SAPIN Conception graphique et mise en page : Caroll Maréchal MANGE TES Éditorial : Stéphane Libs Publicité : VIVANTS Flore Tournois flore@cinema-star.com
ÉDITO 08.08.2018 Rien ne pourra arrêter cet été. La canicule va persister, les habitants partis ne reviendront plus, la lenteur va devenir un art de vivre. Des salles de cinéma comme des refuges pour se rafraîchir, le film devenant secondaire. Nous allons régulièrement nous prélasser dans des ennuis qui dureront le temps d’un nouvel et encore plus jouissif ennui. On avait prévu de voir les dix films de la rétro Ozu ? D’enfin lire ce pavé de 900 pages qui me nargue du haut de l’étagère ? De rattraper 10 mois d’activités sportives mises entre parenthèses ? Non merci, le temps me manque entre ma sieste et la pré- paration de mon gaspacho. Et puis bon, à quoi bon préparer un gaspacho alors qu’il est vendu tout prêt chez Super U ? Un été comme celui-ci devrait durer quatre ans, le temps de trouver un nouveau champion du monde. Car c’est au cœur de l’été que l’on s’aper- çoit qu’on est vraiment fait pour ça. Ne pas trop consommer, se balader nu dans son appart et mater la voisine d’en face qui en fait autant, ignorer les propositions et décider au dernier moment, poser ce vélo qui va vraiment trop vite et marcher à pied. Et puis le boulot, trois mails de l’heure, un téléphone silencieux, plus aucun courrier d’huissier (un huissier part donc aussi en vacances). Les clients qui sourient, chemises ouvertes, jupes et tongs ; en face des employés aux petits soins, modèles de gentillesse et de serviabilité. Particularité locale, cette pollution atmosphérique qui même si on le voulait, nous ordonne d’aller encore plus lentement. Quelle chance de vivre à Strasbourg tout de même ! Et puis Ciné Cool, le Festival du Film Fantastique, les films de la rentrée que tout le monde attend...et bien ils attendront. Trop de films tuent le film, trop de rosé n’a jamais empêché de s’empiffrer de merguez, bien au contraire. L’absurde me fait dire n’importe quoi et les pages qui suivent enterreront bien évidemment ces quelques lignes. Mais quand même, que se fut bien ces quelques jours de hautes températures, ces étoiles comme écran noir de mes nuits blanches, cette impression de vivre dans un film d’Antonioni. Évitez le choc thermique, reprenez le chemin des salles en douceur mais reprenez, on a besoin de vous.
6 22.08 FILM DU MOIS COURTS MÉTRAGES 22.08 DE L’IMPORTANCE DES PRÉLIMINAIRES 25.09 BlacKkKlansman J’ai infiltré le Ku Klux Klan SPIKE LEE ( US ) - 2018 - VOST - 2h16 avec John David Washington, Adam Driver, Topher Grace... L’histoire véridique, au début des années 70, d’un jeune policier noir qui, avec l’aide d’un collègue blanc, infiltre le Ku Klux Klan ! Le titre va être difficile à prononcer en caisse aussi ce sera sans doute « Le Spike Lee s’il Semaine du 22.08 Semaine du 12.09 vous plaît » qui sera demandé. Ne minimisons pas pourtant ces trois lettres K en jeu de En première partie du film CANIBA En première partie du film THUNDER ROAD lettres infiltrées qui lient les mots « Black » et « Klansman » (L’homme du clan noir) pour illustrer le livre autobiographique de Ron Stallworth à l’origine de cette histoire. Amu- MATOU THE GAS STATION sons-nous même de l’astuce pour nous offrir une autre série de lettres « K » comme une ISAMU HIRABAYASHI - ( FR ) - 2011 - 4'15 DJINDA KANE - ( FR ) - VOST - 2016 - 7'35 formule magique qui ferait un sort à l’organisation et qui donne le la : BlacKkKlansman, La vie est courte… Parcourons-la à l’envers. Est-il possible d’avoir de l’essence et un briquet dans the funcKkKy SpiKkKe Lee Movie ! Vous l’avez sans doute lu ou entendu à l’occasion des ce p... de pays sans montrer ses seins ?!? retours presse de Cannes 2018 où il a remporté le Grand Prix, le film signe le grand retour Semaine du 29.08 du réalisateur. Pas de répit pour les défenseurs de bonnes causes, la météo menace toujours de tourner. Dans le contexte des Trump et autres montées en puissance idéo- En première partie du film SAUVAGE Semaine du 19.09 En première partie du film CLIMAX logiques, une petite leçon s’impose. S’il ne faut pas tout mélanger quand on aborde la BY THE KISS question du racisme, il s’agit surtout de rester vigilant. 25 ans après Malcom X, Spike YANN GONZALEZ - ( FR ) - 2016 - 5' LES INDES GALANTES Lee nous réveille avec une mise en scène qui se déploie comme une partie de jeu de Nuit. Baisers. Le cœur dévoré. CLÉMENT COGITORE - ( FR ) - 2018 - 5'26 go. Sur le plateau, stratégies combinatoires qui opposent blancs et noirs. Et quand les Performance filmée sur le plateau de l’Opéra Bas- combinaisons lient les couleurs, c’est pour en tirer le meilleur. BlacKkKlansman joue avec le suspense, l’humour, le discours de fond et de super musiques. Quatre éléments qui Semaine du 05.09 tille, crée une “battle” entre la culture urbaine et la musique de Rameau. composent un film policier stylé et impertinent et garantissent l’excitation du pouls et En première partie du film SOFIA des oreilles. JE SUIS UNE BICHE En complément de la programmation de BlacKkKlansman, NOÉMIE MERLANT Miracle à Santa-Anna, film inédit de Spike Lee, à partir de mercredi 05.09 Nina, alias #Ninalabiche sur snap, est une jeune (Cf. page 22). fille accro aux réseaux sociaux. Pour échapper à ses angoisses et à son manque de confiance, elle s’in- vente une vie sur son téléphone.
8 22.08 ÉVÉNEMENT 25.08 O Grande Circo Místico Caniba 01.09 CINÉ-COOL CARLOS DIEGUES VERENA PARAVEL & LUCIEN CASTAING-TAYLOR ( BR + PT + FR ) - VOST - 2018 - 1h45 ( FR ) - 2018 - VOST - 1h30 avec Mariana Ximenes, Jesuíta Barbosa, avec Issei Sagawa, Jun Sagawa, Satomi Yoko… Vincent Cassel... En 1981, Issei Sagawa, alors étudiant à Paris, D’un amour contrarié entre un aristocrate et une défraya la chronique après qu’il a – littéralement – envoutante trapéziste nait un siècle de vie d’un dévoré le corps d’une de ses camarades de cirque au Brésil, à travers plusieurs générations la Sorbonne. Affaibli par la maladie, il habite Du samedi 25 août au samedi 01 septembre 2018, 1 semaine de rentrée cinéma d’artistes audacieux, talentueux, passionnés, désormais avec son frère, Jun, qui prend soin à tarif réduit dans le Grand-Est. 4,50 euros la place pour tous. magiques et décadents. De l’inauguration 1910 de lui. Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, jusqu’à nos jours, les spectateurs suivent, avec cinéastes et anthropologues, sont partis CINÉ-COOL aux CINÉMAS STARS, c’est en plus : l’aide de Célavi, le maître de cérémonie, les à leur rencontre. 8 avant-premières ~ 7 venues d’équipes ~ 1 avant-première jeune public ~ 1 ciné-débat ~ aventures et les amours de la famille Kieps, de leur 1 film de patrimoine. apogée à leur décadence, jusqu’à la surprise finale. Retrouvez plus d’informations sur : www.cine-cool.com et sur www.cinema-star.com Avant-première + Rencontre sam.25.08 ~19h30 ~ Star St-Exupéry Une fois n’est pas coutume, comme on dit, commen- çons par un avertissement : à ne pas reproduire chez O Grande Circo Místico se dévoile à nous avec gour- soi. Autre avertissement, puisque l’on vit dans un LE POULAIN mandise : toutes ces couleurs, ces personnages, monde de peurs ; rester dans la salle jusqu’au bout – MATHIEU SAPIN - ( FR ) - 2018 - 1h32 ces numéros de jongles et d’acrobates… Nous voilà si bien sûr vous avez survécu à tout ce qu’il vous a été avec Alexandra Lamy, Finnegan Oldfield, Gilles Cohen... retombés en enfance lorsque sous le grand chapi- donné de voir car, et c’est bien là la grande élégance Un jeune homme de 25 ans intègre par un concours de teau nous découvrions, ébahis, ce monde de forains, du film, le panneau explicatif qui met tout en perspec- circonstances l’équipe de campagne d’un candidat à de fauves et de magie. Nous suivons le destin d’une tive arrive en fin de séance et non au début comme si l’élection présidentielle. Il devient l’assistant d’Agnès famille de saltimbanques sur plusieurs générations le spectateur était un débile à qui il fallait tout expli- Karadzic, directrice de la communication, une femme qui connaît plus de bas que de hauts. Célavi (enten- quer pour ne pas prendre le risque de le perdre – et de pouvoir et d’expérience qui l’attire et le fascine. dez « c’est la vie »), témoin intemporel de ce monde en là ce n’est plus un avertissement mais un conseil à Elle l’initie aux tactiques de campagne, et à ses côtés dégression, sert de fil d’Ariane au récit et ne prend pas l’adresse des autres cinéastes de docu-fiction sou- il observe les coups de théâtre et les rivalités au sein une ride sur plus de 100 ans de narration. Il assiste, cieux de filer la solution du mystère avant d’en poser de l’équipe, abandonnant peu à peu sa naïveté pour passif (après tout, son rêve à lui c’est d’être comé- les fondements. gravir les échelons, jusqu’à un poste très stratégique. dien dans un théâtre), à la lente érosion du cirque On respire. Et c’est la derrière fois avant la prochaine et de ses anciennes formes. Les arts du cirque c’est heure-trente car Caniba se voit – se « voit » - en apnée, Cf. page 32 comme tout : si on ne se renouvelle pas, on périclite le cœur serré, les sens bouillonnants et l’essence En présence du réalisateur Mathieu Sapin, et on meurt… pourtant même dans la situation la plus bouillonnante. Une épreuve autant qu’une jouissance, de la comédienne Alexandra Lamy et du comédien désespérée, un instant de pur beauté – un de ces un film de musée qui prend sa place au ciné – ça nous Finnegan Oldfield. moments suspendus dans le temps et… dans les airs – change de la télé, quitte à déplacer les images – un se cache au détour d’une scène abracadabrante. film comme un essai sur l’âme humaine, sa chair, son prix, et l’amour – comme dernier avertissement.
Avant-première + Rencontre Avant-première + Rencontre Film de patrimoine Avant-première + Rencontre Dim. 26.08 ~ 16h30 ~ Star St-Exupéry Dim. 26.08 ~ 19h30 ~ Star St-Exupéry Dim. 26.08 ~ 20h ~ Star Mar. 28.08 ~ 20h15 ~ Star St-Exupéry COMME ELLE VIENT GUY DUEL AU SOLEIL MADEMOISELLE DE JONCQUIÈRES SWEN DE PAUW - ( FR ) - 2018 - 1h42 ALEX LUTZ - ( FR ) - 2018 - 1h41 KING VIDOR - ( US ) - VOST - 2h18 - Copie 35 mm EMMANUEL MOURET - ( FR + BE ) - 2018 - 1h49 avec Georges Federmann. avec Alex Lutz, Tom Dingler, Pascale Arbillot... avec Jennifer Jones, Gregory Peck, Joseph Cotten... avec Cécile de France, Edouard Baer, Alice Isaaz... Le film nous transmet un échange avec le Dr. Georges Gauthier, un jeune journaliste, apprend par sa mère Scott Chavez est condamné à la pendaison pour Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du Federmann, psychiatre à Strasbourg mais aussi histo- qu’il serait le fils illégitime de Guy Jamet, un artiste de avoir assassiné sa femme, Indienne, qui multipliait monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin rien et humaniste. variété française ayant eu son heure de gloire entre les aventures extra-conjugales. Avant de mourir, il notoire. Après quelques années d’un bonheur sans les années 60 et 90. Celui-ci est justement en train de confie sa fille, Pearl, à une ancienne amie, Laura Belle faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur Cf. page 34 sortir un album de reprises et de faire une tournée. McCanles, installée dans un ranch texan avec son union. Follement amoureuse et terriblement blessée, En présence du réalisateur Swen de Pauw et du Gauthier décide de le suivre, caméra au poing, dans mari, Jackson, sénateur infirme, et ses deux fils, Jesse elle décide de se venger de lui avec la complicité de protagoniste Georges Federmann. sa vie quotidienne et ses concerts de province, pour et Lewt. Pearl est fort mal accueillie par le père, mais Mademoiselle de Joncquières et de sa mère... en faire un portrait documentaire. plaît immédiatement aux deux frères. Cf. page 26 Cf. page 18 En présence du réalisateur Emmanuel Mouret. En présence du réalisateur Alex Lutz et du comédien Tom Dingler. Avant-première + Ciné-débat Lun. 27.08 ~ 20h ~ Star St-Exupéry DE CHAQUE INSTANT NICOLAS PHILIBERT - ( FR ) - 2018 - 1h45 Chaque année, elles sont des dizaines de milliers à se lancer dans les études qui leur permettront de deve- nir infirmières. Admises au sein d’un « Institut de For- mation en Soins Infirmiers », elles vont partager leur temps entre cours théoriques, exercices pratiques et stages sur le terrain. Un parcours intense et diffi- cile, au cours duquel elles devront acquérir un grand nombre de connaissances, maîtriser de nombreux gestes techniques et se préparer à endosser de lourdes responsabilités. Cf. page 16 En présence d’Isabelle Sebri, cadre enseignante à l’IFSI du groupe hospitalier de St-Vincent de Strasbourg et de Jessica Sebastian, infirmière jeune diplômée.
Avant-première + Rencontre Avant-première + Rencontre Avant-première + Rencontre Avant-première Jeune Public MER. 29.08 ~ 20h30 ~ Star St-Exupéry Jeu. 30.08 ~ 20h15 ~ Star St-Exupéry Ven. 31.08 ~ 20h15 ~ Star St-Exupéry Sam. 01.09 ~ 16h ~ Star I FEEL GOOD FORTUNA EN LIBERTÉ ! LE RAT SCÉLÉRAT BENOÎT DELÉPINE & GUSTAVE KERVERN - ( FR ) - 2018 GERMINAL ROAUX - ( FR + BE ) - 2017 - 1h46 PIERRE SALVADORI - ( FR ) - 2018 - 1h47 JEROEN JASPAERT - ( GB ) - 2017 - VF - 26' - dès 3 ans avec Jean Dujardin, Yolande Moreau, Jean-Benoît Ugeux... avec Kidist Siyum Beza, Bruno Ganz, Patrick d’Assumçao... avec Adèle Haenel, Pio Marmaï, Audrey Tautou... Prenez garde au Rat scélérat, le bandit le plus gour- Monique dirige une communauté Emmaüs près de Fortuna, jeune Ethiopienne de 14 ans, est accueil- Yvonne jeune inspectrice de police, découvre que son mand des alentours ! Sur sa fidèle monture, il vole Pau. Après plusieurs années d’absence, elle voit lie avec d’autres réfugiés par une communauté de mari, le capitaine Santi, héros local tombé au combat, tout ce qui se mange même si ce n’est pas à son goût débarquer son frère, Jacques, un bon à rien qui n’a religieux catholiques dans un monastère des Alpes n’était pas le flic courageux et intègre qu’elle croyait jusqu’au jour où il croise plus rusé que lui... qu’une obsession : trouver l’idée qui le rendra riche. suisses. Elle y rencontre Kabir, un jeune Africain dont mais un véritable ripou. Déterminée à réparer les torts Cf. page 51 Plus que des retrouvailles familiales, ce sont deux elle tombe amoureuse. C’est l’hiver et à mesure que la commis par ce dernier, elle va croiser le chemin d’An- visions du monde qui s’affrontent. neige recouvre les sommets, le monastère devient leur toine injustement incarcéré par Santi pendant huit refuge mais aussi le théâtre d’événements qui viennent longues années. Une rencontre inattendue et folle qui En présence du réalisateur Benoît Delépine et ébranler la vie paisible des chanoines. va dynamiter leurs vies à tous les deux. du comédien Jean Dujardin. Cf. page 34 En présence du comédien Pio Marmaï. En partenariat avec la Pastorale des Migrants du Diocèse de Strasbourg. En présence du réalisateur Germinal Roaux. Précédé de 2 courts-métrages: MUSIQUE, MUSIQUE NED WENLOCK - (NZ) - 2016 - VF - 6min L’aventure poétique, folle et inventive de cerfs, d’oiseaux chanteurs, d’un tourne-disque et d’un chasseur. UNE PÊCHE FABULEUSE UZI GEFFENBLAD - (SE) - 2017 - VF - 10min Betty navigue seule sur des eaux troubles et sales. Elle est affamée et la pêche n’est pas vraiment fruc- tueuse... Une chance qu’elle ne manque pas d’imagi- nation !
14 15 22.08 29.08 29.08 The Intruder Bonhomme Sollers Point - Baltimore Burning ROGER CORMAN MARION VERNOUX MATT POTERFIELD LEE CHANG-DONG ( US ) - 1962 - VOST - 1h24 ( FR ) - 2018 - 1h49 ( US ) - 2017 - VOST - 1h41 ( KR ) - 2018 - VOST - 2h28 avec Willima Shatner, Frank Maxwell, avec Nicolas Duvauchelle, Ana Girardot, avec McCaul Lombardi, Jim Belushi, Zazie Beetz… avec Yoo Ah-In, Steven Yeun... Beverly Lunsford… Béatrice Dalle… Sollers Point, Baltimore, aujourd’hui. Après une Lors d’une livraison, Jongsu, un jeune coursier, Caxton, petite ville du sud des États-Unis, dans Traumatisé crânien, Piotr, s’il garde son physique absence forcée, Keith, 24 ans, retourne habiter retrouve par hasard son ancienne voisine, Haemi, les années 1950. Un homme en complet blanc avantageux, n’a plus toute sa tête : tantôt matou chez son père, il retrouve Sollers Point, son qui le séduit immédiatement. De retour d’un descend d’un car, valise à la main, et se rend à apathique, tantôt fauve en rut à l’hypersexualité quartier de Baltimore de plus en plus marqué voyage à l’étranger, celle-ci revient cependant l’hôtel le plus proche. Il se nomme Adam Cramer débridée. Pour Marilyn, convaincue que son amour par le chômage, la violence et la ségrégation. Il y avec Ben, un garçon fortuné et mystérieux. et travaille pour une organisation « à vocation pour lui peut le sauver, c’est le début d’une épopée retrouve aussi ses démons. Alors que s’instaure entre eux un troublant triangle sociale ». Ce n’est pas un hasard s’il se trouve menée vaille que vaille et cul par-dessus tête. amoureux, Ben révèle à Jongsu son étrange secret. à Caxton, la ville ayant récemment voté une loi Peu de temps après, Haemi disparaît. en faveur de la déségrégation, autorisant un quota d’élèves noirs à intégrer un lycée fréquenté par des Blancs. Adam Cramer, cet homme charismatique et beau parleur va rapidement semer le trouble dans la ville… C’est un film sur un retour à la case départ pour On le sait mais, définitivement, rien ne va plus Keith, après quelques mois de prison. Une chambre au pays des bandes-annonces ; celle de Bonho- d’ado, un quartier résidentiel en faillite, une rela- Avec ma mémoire de poisson rouge + la chaleur moite mme donne à penser un film grotesque, cul-cul tion paternelle difficile. Et puis quoi d’autre ? Une du bureau aujourd’hui, je me replonge dans Burning la praline et mal joué. Il n’en est rien ! Chelou ex copine qui a pris ses distances, les mecs du gang (vu il y a trois mois) non sans difficultés. Mais en fin à souhait, bien barré et pas mal punk, Bonho- local qui n’attendent que ça, les vieux amis de son de compte, la persistance du film n’était-elle pas déjà mme est une belle surprise de cette fin d’été. Le père trop usés. Keith est à bout dans une ville qui celle-ci ? De quoi parle Burning déjà ? Burning ne parle Formidable série B d’une efficacité redoutable, The film, sur un sujet que ne renierait pas la section n’a plus rien à lui offrir. de « rien », ou plutôt il parle d’un paquet de trucs. Intruder sur un sujet à prendre avec des pincettes fiction de M6 pour sa tranche 13h30-15h, trace Matt Poterfiel filme avec beaucoup de sensibilité et Burning plane au-dessus d’un millier d’histoires, surtout au début des années 60, The Intruder n’arrête une diagonale folle, débridée, touchante. Depuis d’authenticité (Baltimore, ses quartiers, sa lumière, usant de métaphores et distillant les secrets. Il n’est pas de mettre les pieds dans le plat. L’Amérique pro- quelques années maintenant (Rien à Faire en 1999, est le creuset de ses histoires) le parcours de Keith. pas compliqué à comprendre pour autant, surtout fonde (ici celle d’un bled du Missouri) y est décrite À boire en 2003 ou Et ta soeur en 2014, entre Comment ce jeune gars, certes cyclothymique, maintenant qu’Allociné me rappelle le synopsis. Une frontalement comme raciste, lâche et déviante. C’est autres), Marion Vernoux ne cesse de surprendre ; pourra-t-il retrouver une place dans le monde ? Plus triangulaire, les visages d’une jeunesse sud-coréenne donc avec beaucoup d’audace et des scènes à cou- ni au cœur du système, ni à sa marge, elle participe les possibilités de Keith se résorbent, plus le regard dorée autant que précaire - substances politiques dis- per le souffle qui rappellent aujourd’hui des repor- au cinéma au-dessus de la mêlée, celui qui part sur de Matt Poterfiel gagne en justesse. Un père, par- simulées du film, un chat qui peut-être n’existe pas, tages photos célèbres (les jeunes noirs qui en groupe l’aile mais dans les limites du terrain de jeu. Avec fois distant, parfois trop protecteur et pourtant là. du mime, un puits qui peut-être n’existe pas non plus, rejoignent leur école devant les habitants haineux…) Bonhomme, Marion Vernoux déplait autant qu’elle Il regarde son fils comme personne d’autre (magni- une disparition, et beaucoup, beaucoup, de mystères. que Roger Corman impose son point de vue. Le tour- séduit, parce qu’à force de briser les codes atten- fique Jim Belushi) et ouvre peut-être le film vers cet Ce qu’il reste du film est évanescent mais c’est son nage sur les lieux mêmes en fut d’autant plus éprou- dus d’un genre désespérément télévisuel, elle dis- ailleurs tant désiré. essence même et pour ça on s’y était laissé guider vant et cette tension se ressent à chaque plan, cres- pense en creux une réjouissante leçon de cinéma sans retenue, et on garde longtemps le souvenir de sa cendo jusqu’à la scène finale. à tous les culs-serrés d’ici et d’ailleurs, avec Ana mise en scène virtuose, de sa lumière et de sa puis- On peut parler de pépite du cinéma ou juste se rendre Girardot et Nicolas Duvauchelle en joyeux chantres sante dimension imaginaire. compte qu’avec peu d’argent, pas mal d’écriture et un du lâcher-prise – ou comment s’acoquiner avec les peu de courage, Roger Corman nous livre un film radi- règles d’un genre. cal sur un sujet qui le nécessite.
16 17 29.08 Thelma & Louise De chaque instant RIDLEY SCOTT NICOLAS PHILIBERT ( US ) - 1991 - VOST - 2h01 ( FR ) - 2017 - 1h45 avec Susan Sarandon, Geena Davis, Harvey Keitel, Michael Madsen... Chaque année, elles sont des dizaines de milliers Version restaurée. à se lancer dans les études qui leur permettront de devenir infirmières. Admises au sein d’un « Deux amies, Thelma et Louise, frustrées par une Institut de Formation en Soins Infirmiers », elles existence monotone, l’une avec son mari, l’autre vont partager leur temps entre cours théoriques, avec son petit ami, décident de s’offrir un week- exercices pratiques et stages sur le terrain. end sur les routes magnifiques de l’Arkansas. Premier arrêt, premier saloon, premiers ennuis et tout bascule. Un évènement tragique va changer définitivement le cours de leurs vies… Voici un parcours du combattant. Un de ceux qui vous fait passer de l’innocence à un début de maturité puisque quand il s’agit de travailler sur la vie, on ne finit jamais d’apprendre. Les gestes les plus banals pour Convoquons les souvenirs. nous (faire une piqûre, prendre la tension, soigner une Louise, l’ouest américain, la route, l’amitié, Harvey plaie…) tout d’abord maladroits, vont s’affirmer ; les Keitel, une Ford Thunderbird. attitudes de groupes, tout d’abord décontractées vont 1966, le sourire de Geena. « prendre conscience » de l’importance du métier ; les Thelma, point de non-retour, girl power, la voix de figures de l’ombre vont pouvoir devenir lumineuses. Marianne Faithfull, les yeux de Susan, les grands Le regard de Nicolas Philibert fait ici à nouveau mer- espaces, Michael Madsen, le petit merdeux de Brad veille. Une terre inconnue du spectateur, va prendre Pitt, deux ou trois rednecks et le Grand Canyon. Il forme. Comme un archéologue, le cinéaste creuse, ne manque plus que The Promised Land de Bruce déniche des moments, valorise certains (et sur- Springsteen dans l’autoradio. tout certaines), capte des paroles et des échanges Le propos est toujours aussi fort et actuel, après Rip- sublimes. Et puis le cinéaste affirme une valeur pas ley dans Alien, Ridley Scott présente deux femmes si commune que ça : ce métier est un choix qui est indépendantes, vulnérables et dures à cuire. aussi un don de soi vu la pénibilité et la responsabilité Si on est légèrement dubitatif sur la restauration qu’il représente. Philibert rend ici hommage suite à sa d’un film qui date seulement de 1991, on reste tota- propre hospitalisation ; il y a des sujets qu’on ne choi- lement convaincu qu’il faut le découvrir, ou le revoir, sit pas mais qui s’imposent de circonstance. sur grand écran. Amateur·trice·s de buddy movie et de road movie, AVANT-PREMIÈRE + CINÉ-DÉBAT cette expérience est sans aucun doute pour vous. lun. 27.08 ~ 20h ~ Star St-Exupéry Prenez place aux côtés de Thelma & Louise, cheveux en partenariat avec l’IFSI du groupe hospitalier au vent, la route devant vous et sans jamais rebrous- St-Vincent de Strasbourg ser chemin.
18 19 29.08 05.09 Sauvage Guy Sofia Shéhérazade CAMILLE VIDAL-NAQUET ALEX LUTZ MERYEM BENM’BAREK JEAN-BERNARD MARLIN ( FR ) - 2018 - 1h39 - Int. –16 ans ( FR ) - 2018 - 1h41 ( FR + QA ) - 2018 - 1h20 ( FR ) - 2018 - 1h49 avec Félix Maritaud, Eric Bernard, Philippe Ohrel… avec Alex Lutz, Pascale Arbillot, Tom Dingler... avec Maha Alemi, Lubna Azabal, avec Dylan Robert, Kenza Fortas, Idir Azougli… Faouzi Bensaïdi... Léo, 22 ans, se vend dans la rue pour un peu d’ar- Gauthier, un jeune journaliste, apprend par sa Zachary, 17 ans, sort de prison. Rejeté par sa mère, gent. Les hommes défilent. mère qu’il serait le fils illégitime de Guy Jamet, un Sofia, 20 ans, vit avec ses parents à Casablanca. il traîne dans les quartiers populaires de Marseille. Lui reste là, en quête d’amour. Il ignore de quoi artiste de variété française ayant eu son heure de Suite à un déni de grossesse, elle se retrouve dans C’est là qu’il rencontre Shéhérazade... demain sera fait. gloire entre les années 60 et 90… l’illégalité en accouchant d’un bébé hors mariage. Il s’élance dans les rues. Son cœur bat fort. L’hôpital lui laisse 24h pour fournir les papiers du père de l’enfant avant d’alerter les autorités… Très vite, et c’est peut-être personnel, mais le film Guy est une pochette surprise. Dans le paquet, on invite à cela, à l’intime, à sa propre histoire et à Certains films sont asphyxiants, Sauvage est érein- trouve un effet d’inattendu et un jeu épatant. Guy, défaut à ses souvenirs, on pense à Tony Gatlif, celui tant. Le sujet, peu courtisé par le cinéma, porte en lui c’est la révélation d’Alex Lutz : le combo d’une mise en Difficile au début d’éprouver une sympathie franche et des années 80-90, des Princes à Gadjo Dilo, ce la lumière et les ténèbres. Mais c’est ici le traitement scène inventive, d’une écriture mordante et sensible, directe pour Sofia : pas franchement mise en valeur, cinéma furieux, fougueux et, donc, très personnel. (plus encore que la mise en scène) par Camille Vidal- d’une performance d’acteur bluffante. On lui connaît une mine renfrognée, Sofia ne pipe pas un mot et Jean-Bernard Marlin filme là un Marseille malade, Naquet et l’incarnation (plus encore que l’interpréta- le regard aiguisé qui font le succès de ses spectacles, ne brille pas non plus par ses prises d’initiatives qui mais il filme la cité phocéenne sans voyeurisme, ni tion) par Félix Maritaud qui épuisent le spectateur, le un art du portrait et du sketch bien senti qui avait sont... inexistantes. Drôle de portrait pour un person- ordre, ni morale. Tout y est sobre et clinique (dans vide de tout son influx pour que ne gît plus là que la pourtant laissé une pointe de déception avec son nage principal qui donne son nom au film. Elle fait ce qu’il est donné à vivre aux personnages), quand substantifique moelle de son âme. Le cinéma comme premier film parce qu’au (Le) Talent de mes amis on d’autant plus pâle figure que la comparaison avec sa bien même la mise en scène use de zooms, de plans une aventure, un lieu où l’on peut être dépossédé de lui aurait préféré son talent à lui seul. Mais on lui pas- cousine Lena, la belle étudiante en médecine à peine larges et/puis serrés, encore les années 80-90, un soi au risque de faire face à nos peurs, nos tourments, serait plus encore qu’un essai non transformé pour plus âgée et frondeuse, est inévitable. Nous aurions sentiment nauséeux peut l’emporter tant tout n’est nos lâchetés. C’est en cela que Sauvage est… sauvage, qu’il en arrive à ce qu’il propose avec cet inclassable pourtant bien tort de nous arrêter à ce premier élan qu’un cycle démoniaque inéluctable. Reste l’amour, c’est en cela qu’il échappe aux prises de ce monde qui, Guy. Comment raconter mieux quelqu’un que comme car le rapport de force est tronqué, nous nous en ici un acte de foi. s’il est fui, ne vous tend plus la main. Léo ne se fie plus il le propose ? Avec cette mise en abîme faussement apercevons rapidement, dès le départ : d’une part il Shéhérazade est un premier film qui s’émancipe de qu’à son cœur, il est à vif, ouvert à la beauté et aux documentaire, Alex Lutz invente Guy Jamet. Et avec y a Sofia, que son éducation et la société ont enfermé l’ultra moderne cynisme, il est en cela précieux ; un colères – belles, nerveuses, impossibles. Guy Jamet, il invoque toutes les idoles des jeunes, nos dans des carcans sociaux et religieux archaïques, témoignage de contre-culture à notre époque. Sexe explicite, ostensiblement freaks, défonce par tubes de jeunesse jusqu’à nous implanter l’air d’un d’autre part se trouve Lena, la jeune fille occidentali- trop d’indifférence, ce n’est pas le film de l’été, et « Dadidou » jamais entendu mais si familier qui nous sée à qui les études et l’éducation offriront très certai- ce n’est pas plus mal. Car sa franchise et son élan ferait crier dans la salle « Jamet, pour toujours ! ». Guy, nement l’émancipation que toute femme est en droit d’amour en font un cri, peut-être générationnel. Et la plus que l’invention d’un personnage, est une subtile d’attendre. Au milieu des deux cousines, un fossé. Et tendresse bordel ? distillation de l’intime et de l’universel des hommes, pourtant. Parce qu’aujourd’hui, avoir un bébé hors de l’amour et du temps qui passe. mariage ne devrait pas mener une femme en prison, Sofia et Lena vont faire face, chacune à leur manière, AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE à cette injustice. dim. 26.08 ~ 19h30 ~ Star St-Exupéry en présence de l’équipe du film
20 21 05.09 Photo de famille Invasion CECILIA ROUAUD KIYOSHI KUROSAWA ( FR ) - 2018 - 1h38 ( JP ) - 2017 - VOST - 2h20 avec Vanessa Paradis, Camille Cottin, avec Masahiro Higashide, Kaho et Shôta Pierre Deladonchamps... Sometani… Gabrielle, Elsa et Mao sont frères et sœurs, mais Etsuko Yamagiwa, une ouvrière dans une usine ne se côtoient pas. Surtout pas.La première est de textile, est parmi les premiers à noter un « statue » pour touristes, au grand dam de son changement inquiétant. Le ciel a pris une couleur fils ado. Elsa, elle, est en colère contre la terre étrange et son mari Tatsuo a des absences en entière et désespère de tomber enceinte. Et regardant par la fenêtre. Ses doutes se concrétisent Mao, game designer de génie chroniquement quand sa collègue Miyuki la supplie de l’accueillir dépressif, noie sa mélancolie dans l’alcool et la chez elle, parce que sa propre maison serait hantée. psychanalyse. Quant à leurs parents, Pierre et Or, le fantôme si terrifiant pour la jeune femme n’est Claudine, séparés de longue date, ils n’ont jamais personne d’autre que son père. rien fait pour resserrer les liens de la famille. Kiyoshi Kurosawa, prolifique parmi les prolifiques Pour son deuxième long-métrage après Je me suis nous revient avec une variation sur la colonisation fais tout petit, Cécilia Rouaud signe une bien jolie de la terre par les extra-terrestres et l’amour plus chronique familiale entre larmes et éclats de rire. fort que tout cela. Dit comme ça, on peut en rire Photo de famille, est un film de son temps, avec des mais le cinéaste n’a pas besoin d’hommes verts et questionnements qui sont aujourd’hui communs d’effets spéciaux pour nous raconter son histoire. à beaucoup comme les liens à construire dans une Chez lui, un ciel ombragé un peu étrange, un per- famille recomposée, l’autonomie des personnes sonnage au regard vide qui s’arrête au milieu d’une âgées, la dépression, la difficulté à tomber enceinte, avenue et nous fixe – le tout filmé avec une maestria ou encore bien évidement comment réussir à garder sans égale, un art du champs contre-champs qui soudée une famille. n’appartient qu’à lui – suffisent. Et la mise en place Beaucoup de sujets qui sont ici très bien exposés, du film, c’est-à-dire la première heure est magis- sans jamais rentrer dans la caricature ni l’exagé- trale. Pourtant petit à petit le propos du film s’al- ration. Film délicat, avec des dialogues finement longe pour aller vers un conte plus philosophique ; écrits, et porté par un casting cinq étoiles. Un bon le basculement est intéressant mais tarde vérita- moment assuré. blement à revenir à l’histoire pour nous donner une dernière demi-heure un peu « en panne ». Reste une manière unique de planter une scène dans des lieux incroyables : une usine désaffectée, un hôpital vieillissant…les fantômes du passé ne sont visible- ment pas oubliés, juste un peu enfouis.
22 23 05.09 07.09 AVANT-PREMIÈRE 11.09 + RENCONTRE Miracle à Santa Anna SPIKE LEE SUPER SMASH BROS PARTY ( US ) - 2007 - VOST - 2h36 avec Derek Luke, Michael Ealy, Laz Alonso… Un peuple et son roi PIERRE SCHOELLER INÉDIT EN FRANCE ( FR ) - 2018 - 2h01 avec Adèle Haenel, Gaspard Ulliel, Louis Garrel… De nos jours à New York, un vétéran noir américain de la Seconde Guerre mondiale, Hector Negron, assassine un immigré italien sans raison Ven 7.09 ~ 19h30 En 1789, un peuple est entré en révolution. Écoutons-le. Il a des choses à nous dire. Un peuple et son roi croise les destins d’hommes et de femmes du peuple, et de apparente. L’enquête s’oriente sur les traces figures historiques. Leur lieu de rencontre est la toute jeune Assemblée nationale. du bataillon noir américain « Buffalo Soldiers » Au cœur de l’histoire, il y a le sort du Roi et le surgissement de la République… envoyé en Toscane pendant la 2nde Guerre Amateurs de Jeux Vidéo, pour la rentrée, des joueurs Mondiale. En 1944, une escouade de soldats noirs strasbourgeois vous invitent à un tournoi Super américains se retrouve dans un village toscan en Smash Bros for Wii U en salle de cinéma ! Vous pour- montagne, encerclé par l’armée allemande. rez vous pré-inscrire sur le site de l’événement qui sera relayé courant du mois d’août ou venir sur place au plus tard à 19h15. Certains grands joueurs français seront là pour vous garantir du spectacle ! « Miracle à Santa-Anna s’inspire du roman Buffalo Soldiers de l’écrivain américain James McBride qui a Découvert en 2008 avec l’étonnant Versailles, puis confirmé en 2011 avec le magistral écrit le scénario à la demande de Spike Lee. On peut L’exercice de l’état, Pierre Schoeller est l’un des réalisateurs français qui nous permet comprendre l’engouement du cinéaste, car l’ouvrage encore de croire en la puissance politique du cinéma. « L’insurrection est un droit, qui parle de fraternité entre Blancs et Noirs, en l’occur- appartient à tous. » rence entre soldats afro-américains, Italiens et soldats Un peuple et son roi est une fresque monstrueuse traitant de la Révolution Française. allemands, sur fond de Seconde Guerre mondiale. Le Monstrueuse, oui, tant l’ambition du récit, l’interprétation de ces personnages qui métrage est alors une belle charge contre les Etats- ont gavé nos livres d’Histoire, mais surtout la minutie avec laquelle Pierre Schoeller Unis, qui ne sont représentés que par des gradés en détaille les entrelacs, sont impressionnantes. Autour de la figure centrale, celle qui blancs irrespectueux envers leurs troupes noires, incarne alors le pouvoir monarchique dans sa splendeur déjà nostalgique, celle d’un alors que les villageois italiens acceptent la différence. Louis XVI crépusculaire et contraint à son désœuvrement, le film scrute et décortique Spike Lee, fort de sa maîtrise de la mise en scène, chaque phrase, chaque pensée, chaque axiome de réflexion qui ont construit la destruc- filme avec passion et conviction son histoire, parfois Inscription au bracket : 15 euros (il faut tion. L’écho, non seulement à notre contemporanéité mais à toute notre Histoire, que le H naïvement, mais toujours avec son cœur de militant. ramener sa propre manette) en soit majuscule ou minuscule, est évident mais surtout, il est implacable, à l’image de Les soldats noirs sont enfin représentés comme héros la mise en scène de Pierre Schoeller, à l’image de chacune des séances d’une Assemblée de la guerre et défenseur d’une nation qui les rejette. » Forum : https://discord.gg/6NgRaa8 Nationale au bord du gouffre. Implacable et terriblement humain… Non ! Fondamentale- (Stéphane Caillet, À Voir, à Lire) ment humain. AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE mar. 11.09 ~ 20h15 ~ Star Saint-Exupéry en présence du réalisateur Pierre Schoeller
24 25 12.09 Le Pape François Première année Un homme de parole THOMAS LILTI WIM WENDERS ( FR ) - 2018 - 1h32 ( IT + CH + DE + FR ) - 2018 - VOST - 1h36 avec Vincent Lacoste, William Lebghil, Alexandre Blazy... Le 13 mars 2013, le Cardinal de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, devient le deux cent soixante Antoine entame sa première année de médecine sixième Souverain Pontife de l’Église Catholique. pour la troisième fois. Benjamin arrive directement C’est le premier Pape originaire d’Amérique du du lycée, mais il réalise rapidement que cette Sud, le premier jésuite nommé Évêque à Rome, année ne sera pas une promenade de santé. Dans mais avant tout le premier chef de l’Église à avoir un environnement compétitif violent, avec des choisi le prénom de François d’Assise (1181-1226). journées de cours ardues et des nuits dédiées aux révisions plutôt qu’à la fête, les deux étudiants devront s’acharner et trouver un juste équilibre entre les épreuves d’aujourd’hui et les espérances de demain. Une fois passée (et acceptée) l’idée que le documen- taire ne prendra pas de recul sur son sujet, on est apte tout entier à s’offrir à lui et lui pardonner sa subjecti- vité. Après un film sur le photographe brésilien Sebas- tião Salgado et un deuxième sur la chorégraphe et Thomas Lilti , médecin de formation, continue après danseuse Pina Bausch, Wim Wenders se penche sur la Hippocrate et Médecin de campagne de parcourir le destinée du Pape François, premier du nom et nommé milieu de la santé avec humour et tendresse. Cette ainsi à la mémoire de St François d’Assise. L’occasion fois-ci, il revient sur les bancs de l’Université pour dis- pour Wim Wenders d’utiliser le François du XIIIe siècle séquer au plus près de la réalité la fameuse première pour ouvrir son film et le baliser de scènes reconstitu- année de fac de médecine. Le film suit le duo d’étu- tées afin d’illustrer les points communs entre les deux diants formé par Vincent Lacoste et William Lebghil hommes de foi : leurs valeurs ( en termes d'écolo- qui se retrouve face à l’immensité de travail que repré- gie... ) des questions d’actualité sur lesquelles le pape sente cette première année charnière pour devenir, si n’hésite pas à prendre la parole pour bousculer les le numerus clausus le veut, médecin. Ils y découvrent mentalités, du moins symboliquement, son seul pou- une ambiance hostile et hypra compétitive, et évide- voir restant celui de la parole. Une parole qui continue ment des révisions intensives sous le poids de cen- – néanmoins – de rassembler des millions de fidèles taine de bouquins à apprendre par cœur. Thomas Litli et ce bien au-delà de la religion. signe une comédie franche et juste sur les exigences drastiques que les jeunes étudiants en médecine sont AVANT-PREMIÈRE + DÉBAT obligés de subir, mais aussi sur l’amitié et l’entraide mar. 04.09 ~ 20h ~ Star St-Exupéry qui dépasseront le diktat du concours. en partenariat avec le Diocèse de Stasbourg.
26 12.09 FILM COUP DE CŒUR Mademoiselle de Joncquières EMMANUEL MOURET ( FR ) - 2018 - 1h49 avec Cécile de France, Edouard Baer, Alice Isaaz… Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur union. Elle décide de se venger. C’était donc ça ! Il fallait que Emmanuel Mouret change de siècle pour que tout son cinéma fasse sens. Le réalisateur de films aux titres à rallonge (un peu comme ce début de phrase) préféré des Français depuis Max Pécas même si c’est pas le même genre (quoique) avec par exemple Promène toi donc tout nu, Laissons Lucie faire ou Un baiser s’il vous plaît (c’est finalement moins long que dans mon souvenir) atteint avec Mademoi- selle de Joncquières son climax (et qui sait même s’il n’atteint pas son hapax ?). Savoureux, excitant, brillant, gracieux, libertin, retors, jouissif, complexe, une pluie d’ad- jectifs nullement à la hauteur de la finesse linguistique de l’œuvre. Emmanuel Mouret est un manieur de mots émérite, capable de prestidigitation orale et de petites manœuvres buccales sans égales. Ça, on le savait déjà. Mais là, mes amis, là ! Là, c’est autre chose, c’est Byzance au palais, le plaisir absolu, le délice infini, c’est orgiaque et indécent. Cette histoire d’amour en redingote et pet-en-l’air frise le génie. Non pas par son originalité scénaristique, un parfait hommage aux romans du genre, dont la trame est toujours la même (un peu comme pour les épisodes de L’inspecteur Gadget, en différent), mais par sa frétillante interprétation (grâce à cette jurisprudence Cécile de France – Edouard Baer, on saura désormais distinguer n’importe quel couple d’acteurs ne prenant pas réelle- ment de plaisir à jouer ensemble), son onctueuse mise en scène et sa folie pas si douce. Mademoiselle de Joncquières, acceptez ce baiser. AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE mar. 28.08 ~ 20h15 ~ Star St-Ex en présence du réalisateur Emmanuel Mouret
AG EN DA ÉVÉNEMENTS SORTIES HEBDOMADAIRES sam.25.08 Du 25.08 au 01.09 ~CINÉ-COOL ( p. 09-13 ) mer.22.08 BlacKkKlansman ( p. 06 ) O Grande Circo Místico ( p. 08 ) 19h30 ~ LE POULAIN ( p. 09 + 32 ) Caniba ( p. 08 ) dim.26.08 16h30 ~ COMME ELLE VIENT ( p. 10 + 34 ) The Intruder ( p. 14 ) 19h30 ~ GUY ( p. 10 + 18 ) mer.29.08 Bonhomme ( p. 14 ) Sollers Point - Baltimore ( p. 15 ) 20h ~ DUEL AU SOLEIL ( p. 11 ) Burning ( p. 15 ) lun.27.08 20h ~ DE CHAQUE INSTANT ( p. 11 + 16 ) Thelma et Louise ( p. 16 ) De chaque instant ( p. 11 + 16 ) mar.28.08 20h15 ~ MADEMOISELLE DE JONCQUIÈRES ( p. 11 + 26 ) Sauvage ( p. 18 ) mer.29.08 20h30 ~ I FEEL GOOD ( p. 12 ) Guy ( p. 10 + 18 ) Reine d’un été ( p. 50 ) jeu.30.08 20h15 ~ FORTUNA ( p. 12 + 34 ) mer.05.09 Sofia ( p. 19 ) ven.31.08 20h15 ~ EN LIBERTÉ ! ( p. 13 ) Sheherazade ( p. 19 ) sam.01.09 16h ~ LE RAT SCÉLÉRAT ( p. 13 + 51 ) Photo de famille ( p. 20 ) Invasion ( p. 20 ) mar.04.09 20h ~ LE PAPE FRANÇOIS ( p. 24 ) Miracle à Santa-Anna ( p. 22 ) 20h ~ FORTUNA ( p. 12 + 34 ) mar.12.09 Le pape François ( p. 24 ) ven.07.09 19h30 ~ SUPER SMASH BROS PARTY ( p. 22 ) Thunder Road ( p. 31 ) Mademoiselle de Joncquières ( p. 11 + 26 ) mar.11.09 20h15 ~UN PEUPLE ET SON ROI ( p. 23 ) Première année ( p. 24 ) ven.14.09 Du 14.09 au 23.09 ~FESTIVAL EUROPÉEN DU FILM FANTASTIQUE DE Okko et les fantômes ( p. 31 + 51 ) STRASBOURG – FEFFS ( p. 35-39 ) Le quatuor à cornes ( p. 50 ) dim.23.09 20h ~ LIBRE ( p. 42 ) mer.19.09 Le Poulain ( p. 9 + 32 ) Les frères Sister ( p. 52 ) mer. 26.09 20h15 ~ NOS BATAILLES ( p. 44 ) Fortuna ( p. 12 + 34 ) jeu.27.09 Du 27.09 au 31.10 ~CYCLE HARRY POTTER ( p. 45-47 ) Climax ( p. 40 ) Comme elle vient ( p. 10 + 34 ) L’amour est une fête ( p. 32 ) Jeune public Film du mois Venue Film coup de cœur Patrimoine Avant-première/ séance spéciale
31 12.09 Okko et les fantômes Thunder Road KITARO KOSAKA JIM CUMMINGS ( JP ) - 2018 - VF + VOST - 1h35 - dès 6 ans ( US ) - VOST - 2017 - 1h31 avec Jim Cummings, Kendal Farr, Nican Robinson… Seki Oriko, dite OKKO, est une petite fille formidable et pleine de vie. Sa grand-mère qui L’histoire de Jimmy Arnaud, un policier texan tient l’auberge familiale la destine à prendre qui essaie tant bien que mal d’élever sa fille. le relai. Entre l’école et son travail à l’auberge Le portrait tragi-comique d’une figure d’une aux cotés de sa mamie, la jeune Okko apprend Amérique vacillante. à grandir, aidée par d’étranges rencontres de fantômes et autres créatures mystérieuses ! On rentre dans Thunder Road par la grande porte, un plan séquence de 10 minutes. Au centre de celui-ci, Encore un récit initiatique, encore des gentils yokais, Jimmy Arnaud alias Jim Cummings, acteur-réalisateur- encore un décor de village traditionnel, encore du compositeur-scénariste du film. Sans rien vous dévoi- fantastique, encore de la douceur, encore, encore... ler de la scène, nous passons par toutes les émotions encore ! C’est dans les vieux chaudrons que Ghibli fait et jamais nous ne savons s’il faut rire ou pleurer ou les ses bonnes recettes, et on se ressert sans se faire prier. deux à la fois. La messe est dite : pour aimer Thunder Le passé, la transmission, l’enfance, les coutumes et Road, il faut aimer Jim Cummings…ou le quitter. les légendes prennent place au centre de cette his- Rassurez-vous, après ce plan séquence, démarre un toire tendre (comme une tagada) et (trèèès) émou- film avec une narration, des acteurs et des situations vante (sans être mélo, ouf). Les fantômes d’Okko, mais malgré tout, le film reste sur le fil du rasoir ins- s’ils donnent un aspect fantastique et fantasque au tallé dès cette fameuse première scène. En toile de récit, n’éclipsent pas les émotions bien vivantes et fond, une Amérique à l’éducation puritaine qui ne complexes de ce film où le deuil est abordé avec une finit pas de se punir pour mieux engager des méca- délicatesse rare (le film peut être vu dès 6 ans, même nismes de rédemption, un système religieux qui si les adultes ravaleront sûrement quelques larmes). éteint les individus, un système policier partagé entre Alors on poursuit l’aventure Ghibli avec cette nouvelle le protectionnisme et le répressif. Que faire quand petite pépite du studio après avoir rattrapé tous les on est flic, croyant, qu’on aime son pays mais que la grands classiques cet été ! situation familiale vous rend défaillant ? Au point de ne plus pouvoir respecter « les règles établies » et de partir en cacahuète ? Que faire quand on souffre au point d’oublier les paroles de Thunder Road de Bruce Springsteen ? Le grand corps burlesque de Jimmy Arnaud est la révélation de cette rentrée et on a envie de chanter pour lui : « Show a little faith, there’s magic in the night/ You ain’t a beauty but, hey, you’re alright / Oh, and that’s alright with me… »
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