RECOMMANDATIONS PROVISOIRES CONCERNANT L'UTILISATION DU VACCIN CHADOX1-S RECOMBINANT CONTRE LA COVID-19 VACCIN ANTI-COVID-19 D'ASTRAZENECA ...
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Recommandations provisoires concernant l’utilisation du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] contre la COVID-19 (vaccin anti-COVID-19 d’AstraZeneca AZD1222 Vaxzevria™, SII COVISHIELD™) Orientations provisoires Première publication : 10 février 2021 Mise à jour le 21 avril 2021 Mise à jour le 30 juillet 2021 Dernière mise à jour le 15 mars 2022 Généralités Les présentes orientations provisoires ont été élaborées sur la base de l’avis émis par le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination lors de sa réunion extraordinaire du 8 février 2021 (1) et actualisées le 21 avril 2021 et le 30 juillet 2021. Elles ont été à nouveau actualisées sur la base des discussions supplémentaires qui se sont tenues lors de la réunion extraordinaire du SAGE le 19 janvier 2022 en relation avec la mise à jour de la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités, qui inclut désormais des considérations sur les doses de rappel. Un résumé des mises à jour est présenté dans des tableaux à la fin du présent document. Les déclarations d’intérêt ont été recueillies auprès de tous les contributeurs externes. Elles ont été évaluées pour vérifier l’absence de tout conflit d’intérêts. Les résumés des intérêts déclarés peuvent être consultés sur le site Web de la réunion du SAGE et sur le site Web du groupe de travail du SAGE. Ces recommandations provisoires1 concernent un groupe générique de vaccins contre la COVID-19 (ChAdOx1-S [recombinant]) dont l’évaluation réglementaire repose sur les données cliniques de base d’AstraZeneca pour le vaccin AZD1222, et pour lesquels l’OMS a accordé une autorisation d’utilisation d’urgence au titre du protocole EUL. Les noms commerciaux les plus fréquemment utilisés sont vaccin anti-COVID-19 AstraZeneca Vaxzevria, et COVISHIELD. Ces vaccins sont donc considérés comme parfaitement équivalents, même s’ils sont produits sur des sites de fabrication et portent des noms de produits différents. Ces recommandations provisoires s’appliquent de manière universelle à tous les vaccins ChAdOx1-S. Ces orientations sont fondées sur les données probantes initiales résumées dans le document Background document on the AZD1222 vaccine against COVID-19 developed by Oxford University and AstraZeneca (2). Les annexes, qui comprennent une évaluation GRADE et des tableaux ETR (evidence to recommendations), ont également été mises à jour pour tenir compte des recommandations actualisées (3). Tous les documents cités en référence sont disponibles sur la page Web du SAGE sur la COVID-19 : https://www.who.int/groups/strategic-advisory-group-of-experts-on-immunization/covid-19-materials. 1Les recommandations contenues dans la présente publication sont fondées sur l’avis d’experts indépendants qui ont examiné les meilleures données disponibles, une analyse du rapport risques-avantages et d’autres facteurs, selon que de besoin. Cette publication peut contenir des recommandations sur l’utilisation de produits à usage médical selon une indication, sous une forme galénique, suivant une posologie, pour une population cible ou selon d’autres paramètres d’utilisation ne figurant pas parmi les usages approuvés. Les parties prenantes concernées doivent connaître les exigences juridiques et éthiques en vigueur dans le pays concerné. L’OMS décline toute responsabilité quant à l’achat, la distribution et/ou l’administration de tout produit, quel qu’en soit l’usage.
Recommandations provisoires concernant l’utilisation du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] contre la COVID-19 Méthodes Le SAGE applique les principes de la médecine fondée sur des données probantes et a mis en place un processus méthodologique rigoureux pour formuler et actualiser les recommandations (4). Une description détaillée des processus méthodologiques, tels qu’ils s’appliquent aux vaccins anti-COVID-19, est présentée dans le document-cadre du SAGE relatif à l’évaluation des données probantes sur les vaccins anti-COVID-19 (5). Ce cadre donne des orientations sur l’examen des données provenant des essais cliniques et du suivi de l’efficacité et de l’innocuité après l’introduction des vaccins. But général et stratégie pour l’utilisation du vaccin contre la COVID-19 La pandémie de COVID-19 a causé une morbidité et une mortalité importantes dans le monde entier, ainsi que des perturbations sociales, éducatives et économiques majeures. Il existe un besoin mondial urgent de vaccins anti-COVID-19, qui doivent être rendus disponibles à grande échelle et équitablement dans tous les pays. Étant donné que l’approvisionnement en vaccins ne sera pas suffisant dans l’immédiat pour vacciner tous ceux qui pourraient en bénéficier, il est recommandé aux pays d’utiliser la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités (6) et le Cadre de valeurs de l’OMS (7) pour déterminer les groupes cibles prioritaires pour la vaccination. Tant que l’approvisionnement en vaccins reste très limité, la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités recommande que l’utilisation des vaccins soit réservée dans un premier temps aux agents de santé et aux personnes âgées présentant ou non des comorbidités. À mesure que davantage de vaccins seront disponibles, d’autres groupes prioritaires devront être vaccinés, comme indiqué dans la Feuille de route de l’OMS (6), en tenant compte des données épidémiologiques nationales et d’autres considérations pertinentes. Performance du vaccin L’essai mondial de phase 3, mené au Chili, aux États-Unis et au Pérou, a recruté 32 451 participants, dont environ 20 % étaient âgée de 65 ans ou plus (8). L’efficacité du vaccin contre les formes symptomatiques d’infection par le SARS-CoV-2 était de 74 % [intervalle de confiance (IC) à 95 % : 65,3-80,5 %]. Aucun cas de forme grave ou critique n’a été observé dans le groupe vacciné ; 8 cas ont été observés dans le groupe placebo. L’efficacité vaccinale chez les participants à l’essai âgés de 65 ans ou plus était de 83,5 % (IC à 95 % : 54,2-94,1 %) (8). Des données plus détaillées sur l’efficacité et l’innocuité de ce vaccin figurent dans le document Background document on the AZD1222 vaccine against COVID-19 publié le 1er mars 2021 (2). Les essais de phase 3 montrent que, quel que soit l’intervalle entre les doses, le vaccin anti-COVID-19 ChAdOx1-S [recombinant] a une efficacité de 72 % (IC à 95 % : 63-79 %) contre les formes symptomatiques d’infection par le SARS-CoV-2, comme le montre l’analyse primaire des données (en date du 14 janvier 2021) obtenues auprès des participants aux essais ayant reçu deux doses standard à un intervalle compris entre 4 et 12 semaines environ (9). L’efficacité du vaccin tendait à être plus élevée lorsque l’intervalle entre les doses était plus long. Combinée au fait que les taux d’anticorps étaient plus élevés lorsque la durée de l’intervalle inter-dose augmentait, cette constatation vient étayer la conclusion selon laquelle un intervalle plus long entre les doses, compris entre 4 et 12 semaines, est associé à une plus grande efficacité du vaccin contre la COVID-19. Durée de la protection et doses de rappel, y compris dans le contexte des variants préoccupants Des études portant sur les anticorps contre les variants Bêta (B.1.351), Gamma (P.1) et Delta (B.1.617.2) produits après la vaccination avec le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] montrent que l’activité neutralisante est, dans une plus ou moins grande mesure, inférieure à celle dirigée contre la souche ancestrale (10-12). Dans un essai mené en Afrique du Sud, un schéma d’administration à 2 doses du vaccin ChAdOx1 nCoV-19 n’a pas montré de protection contre les formes bénignes à modérées de COVID-19 dues au variant Bêta (B.1.351) (13). L’âge du groupe étant peu élevé (âge médian = 30 ans) et la prévalence des pathologies sous-jacentes faible, il n’a pas été possible de réaliser une évaluation spécifique de l’efficacité du vaccin contre les formes sévères de COVID-19. Selon des estimations récentes, l’efficacité du vaccin ChAdOx1 [recombinant] contre les hospitalisations était de 71 % (IC à 95 % : 51-83 %) après 1 dose et de 92 % (IC à 95 % : 75-97 %) après 2 doses de ce vaccin dans le contexte du variant Delta (B.1.617.2) ; elle était de 76 % (IC à 95 % : 61-85 %) après 1 dose et de 86 % (IC à 95 % : 53-96 %) après 2 doses de ce vaccin dans le contexte du variant Alpha (14). Chez les personnes qui avaient reçu 2 doses de vaccin ChAdOx1-S [recombinant], aucun effet n’a été constaté contre le variant Omicron à partir de 20 semaines après la 2e dose (15). Il n’existe actuellement aucune donnée sur le variant Lambda ou d’autres variants plus récents. L’efficacité du vaccin contre les formes symptomatiques de COVID-19 dues au variant Delta atteignait un pic dans les premières semaines suivant l’administration de la 2e dose du vaccin ChAdOx1-S [recombinant], puis diminuait pour atteindre 44 % (IC 95 % : 43-45 %) après 20 semaines. Le déclin de l’efficacité vaccinale était plus important chez les personnes âgées de 65 ans ou plus que chez celles âgées de 40 à 64 ans. Un déclin limité de l’efficacité vaccinale en ce qui concerne la protection contre les hospitalisations a été observé 20 semaines ou plus après la vaccination. L’efficacité vaccinale contre les hospitalisations dues à une infection par le variant Delta était de 80 % (IC à 95 % :77-83 %) (16). Rappel homologue. Dans une étude de taille limitée, les taux d’anticorps dirigés contre la souche ancestrale étaient deux fois plus élevés après la 3e dose de vaccin ChAdOx1-S [recombinant] qu’après la 2e dose (17). L’administration d’un rappel par une 3e dose du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] est également associée à une augmentation des réponses en anticorps neutralisants -2-
Recommandations provisoires concernant l’utilisation du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] contre la COVID-19 contre d’autres variants, y compris contre le variant Omicron, par rapport aux résultats observés après la série de primovaccination (18). Rappel hétérologue. Dans l’essai COV-Boost mené au Royaume-Uni, l’administration d’une dose de rappel avec un vaccin hétérologue (c’est-à-dire avec un vaccin à ARNm) a permis d’obtenir une immunogénicité plus importante que celle observée après l’administration d’une dose de rappel homologue (19). Par rapport à une série de primovaccination de 2 doses seule, au minimum 175 jours après la seconde dose, l’efficacité relative contre les formes symptomatiques de la maladie 14 à 34 jours suivant un rappel avec le vaccin BNT162b2 ou mRNA-1273 après une série de primovaccination avec le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] était comprise entre 85 % et 95 % environ, et l’efficacité absolue du vaccin (par rapport aux personnes non vaccinées) était comprise entre 94 % à 97 % et similaire dans toutes les tranches d’âge. Un déclin limité a été observé 10 semaines ou plus après la dose de rappel (20). Utilisation d’une dose de rappel du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] après une série de primovaccination avec une autre plateforme vaccinale anti-COVID-19 ayant reçu une autorisation d’utilisation d’urgence au titre du protocole EUL. Une vaste étude de cohorte menée au Chili a comparé chez 11,2 millions de personnes l’efficacité vaccinale d’une dose de rappel (3e dose) avec le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] et avec le vaccin CoronaVac après un schéma de primovaccination à 2 doses avec le vaccin CoronaVac. L’administration de cette 3e dose avec le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] a permis d’obtenir une efficacité vaccinale supérieure contre les hospitalisations, les admissions en soins intensifs et les décès par rapport à l’administration d’une 3e dose homologue avec le vaccin CoronaVac (21). Une étude randomisée de phase 4 menée en simple aveugle dans deux centres au Brésil a comparé, chez des personnes ayant reçu 2 doses de CoronaVac 6 mois auparavant, l’innocuité et l’immunogénicité d’une 3e dose de rappel hétérologue avec le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] par rapport à une 3e dose de rappel homologue avec le vaccin CoronaVac ; cette étude a révélé que l’administration d’une dose de rappel hétérologue était associée à une immunogénicité et à une efficacité supérieures (22). Utilisation prévue Personnes âgées de 18 ans et plus [pour l’établissement des priorités parmi les différentes sous-populations en fonction de l’âge et d’autres considérations, voir la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités (6)]. Administration Le schéma recommandé est de 2 doses (de 0,5 ml) administrées par voie intramusculaire dans le muscle deltoïde. Selon l’étiquetage du produit du fabricant, le vaccin peut être administré en respectant un intervalle de 4 à 12 semaines (23). Compte tenu du fait que l’efficacité et l’immunogénicité de 2 doses augmentent proportionnellement à la longueur de l’intervalle entre les doses, l’OMS recommande un intervalle de 8 à 12 semaines. Si l’administration de la 2e dose est reportée par inadvertance au-delà de 12 semaines, elle doit être effectuée le plus tôt possible. Doses de rappel Dans une population vaccinée ayant reçu l’intégralité d’une série de primovaccination, des doses de rappel sont administrées lorsque, avec le temps, l’immunité et la protection clinique sont tombées en dessous d’un taux estimé suffisant dans cette population. L’objectif d’une dose de rappel est de rétablir l’efficacité du vaccin. Conformément à la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités (23), l’administration d’une dose de rappel est recommandée pour les groupes ayant le niveau de priorité le plus élevé ou un niveau de priorité élevé (par exemple, les personnes âgées, les agents de santé, les personnes présentant des comorbidités) ; elle doit être réalisée 4 à 6 mois après la fin de la série de primovaccination. Les pays présentant des taux modérés à élevés de couverture des séries de primovaccination dans les groupes ayant le niveau de priorité le plus élevé devraient normalement utiliser en priorité les ressources disponibles pour atteindre dans un premier temps des taux élevés de couverture des doses de rappel dans ces groupes avant de proposer des doses de vaccin aux groupes ayant un niveau de priorité moins élevé. 2 Si plus de 6 mois se sont écoulés depuis la fin de la série de primovaccination, une dose de rappel doit être administrée dès que possible. Interchangeabilité avec d’autres vaccins contre la COVID-19 (schémas hétérologues) Séries de primovaccination. L’OMS est favorable à l’adoption d’une approche souple permettant le recours à différents vaccins anti-COVID-19 ayant reçu une autorisation d’utilisation d’urgence au titre du protocole EUL pour les différentes doses du 2 Dans certaines situations, l’optimisation de l’impact de l’utilisation des vaccins peut se faire sur la base d’un compromis relativement étroit entre le fait de proposer des doses de rappel aux adultes les plus âgés afin d’éviter un plus grand nombre d’hospitalisations et de décès et le fait de proposer des doses de la série de primovaccination aux autres adultes, aux adolescents et aux enfants ; ce compromis dépend des caractéristiques du pays, notamment de l’approvisionnement et des délais de mise en œuvre, de la dynamique épidémique passée et de l’immunité induite par l’infection, du produit vaccinal utilisé, de l’efficacité du vaccin et de la diminution progressive de la protection. -3-
Recommandations provisoires concernant l’utilisation du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] contre la COVID-19 schéma (schéma hétérologue), et elle considère que 2 doses de n’importe quel vaccin anti-COVID-19 autorisé au titre du protocole EUL (par exemple, 1 dose de vaccin ChAdOx1-S [recombinant] et 1 dose d’un autre vaccin anti-COVID-19 autorisé) constituent une série complète de primovaccination. Les études réalisées à ce jour montrent que les réponses immunitaires après une 1e dose de produits ChAdOx1-S [recombinant] suivie d’une 2e dose de vaccin à ARNm (BNT162b2 ou mRNA-1273) produisent des taux d’anticorps neutralisants et des réponses immunitaires à médiation cellulaire T plus élevés qu’avec 2 doses de produits ChAdOx1-S [recombinant], des niveaux similaires à ceux observés après l’administration de 2 doses de vaccin à ARNm, et des niveaux plus élevés que ceux observés après l’administration d’une 1e dose de vaccin à ARNm suivie d’une 2e dose de vaccin ChAdOx1-S [recombinant] (24-28). Rappel hétérologue après une série de primovaccination avec le vaccin ChAdOx1-S [recombinant]. Une dose de rappel hétérologue avec d’autres vaccins anti-Covid-19 ayant reçu une autorisation d’utilisation d’urgence au titre du protocole EUL (BNT162b2, mRNA 1273 ou NVX-COV2373) administrée 4 à 6 mois après la fin de la série de primovaccination avec le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] a permis d’obtenir une immunogénicité ou une efficacité vaccinale supérieure à celle obtenue après l’administration d’une dose de rappel homologue avec le vaccin ChAdOx1-S. Les données disponibles à ce jour ne permettent pas de recommander l’utilisation d’un vaccin inactivé pour la dose de rappel (3e dose). Utilisation du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] pour une dose de rappel hétérologue après l’administration d’une série de primovaccination complète avec une plateforme de vaccin anti-COVID-19 différente. Le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] peut être utilisé comme dose de rappel après une série de primovaccination complète avec une autre plateforme vaccinale anti- COVID-19 ayant reçu une autorisation d’utilisation d’urgence au titre du protocole EUL (28). Il n’y a pas de données disponibles sur le risque de syndrome thrombotique thrombocytopénique (STT) associé à l’utilisation du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] pour la dose de rappel après l’administration d’une série de primovaccination complète avec un autre vaccin anti-COVID-19 ayant reçu une autorisation d’utilisation d’urgence au titre du protocole EUL de l’OMS. Le recours à une vaccination hétérologue (séries de primovaccination ou doses de rappel) ne peut se faire qu’après un examen minutieux des conditions actuelles et prévisionnelles de l’approvisionnement en vaccins et d’autres considérations d’accès, ainsi que des avantages et des risques potentiels des produits spécifiques utilisés. Co-administration avec d’autres vaccins En se basant sur plusieurs études de co-administration des vaccins anti-COVID-19 et sur des déductions tirées d’études de co- administration d’autres vaccins pour adultes, l’administration des vaccins anti-COVID-19 chez l’adulte peut se faire en même temps que, ou à tout moment avant ou après, l’administration d’autres vaccins pour adultes, notamment de vaccins vivants- atténués ou inactivés, avec ou sans adjuvant (29). En cas d’administration concomitante, les vaccins doivent être injectés dans des sites distincts, de préférence à des extrémités différentes. Pour les enfants et les adolescents, les données disponibles issues des études de co-administration sont actuellement insuffisantes pour formuler une recommandation sur l’administration concomitante des vaccins anti-COVID-19 et d’autres vaccins. Contre-indications Des antécédents de réaction anaphylactique à l’un des composants de ce vaccin constituent une contre-indication à la vaccination. Les personnes ayant une réaction anaphylactique après la 1 e dose de ce vaccin ne doivent pas recevoir une 2e dose du même vaccin. Les personnes qui ont présenté un STT (syndrome très rare caractérisé par la formation de caillots sanguins et une baisse de la numération plaquettaire) après l’administration d’une 1e dose de ce vaccin ne doivent pas recevoir une 2e dose du même vaccin. Précautions Des antécédents de réaction anaphylactique à d’autres vaccins ou traitements injectables (vaccins ou traitements par voie intramusculaire, intraveineuse ou sous-cutanée) ne constituent pas une contre-indication à la vaccination. Pour les personnes concernées, une évaluation des risques doit être effectuée par un professionnel de santé. Il n’est pas certain qu’il existe un risque accru d’anaphylaxie chez ces personnes, mais elles doivent être informées de cette éventualité, et les risques doivent être évalués à l’aune des avantages de la vaccination. Ces personnes doivent rester sous observation pendant 30 minutes après la vaccination dans des établissements de soins où l’anaphylaxie peut être prise en charge immédiatement. En règle générale, les personnes qui ont une réaction allergique non anaphylactique immédiate à la 1 e dose (par exemple, une urticaire ou un œdème de Quincke, sans signe ni symptôme respiratoire, survenu dans les 4 heures suivant l’administration du vaccin) ne doivent pas recevoir de doses supplémentaires, à moins que cela ne soit recommandé après examen par un professionnel de santé spécialisé. Sous réserve d’une évaluation individuelle du rapport avantages-risques, le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] pourra être administré sous étroite surveillance médicale si aucun autre vaccin n’est disponible pour les personnes présentant un risque élevé de développer une forme sévère de COVID-19. Si une 2e dose est proposée, ces personnes devront être gardées en observation pendant 30 minutes après la vaccination dans des établissements de soins où une réaction allergique grave peut être prise en charge immédiatement. Aucune réaction allergique grave ou anaphylactique provoquée par le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] n’a été enregistrée dans le cadre des essais cliniques ; toutefois, de rares cas ont été rapportés suite à son utilisation dans des programmes de -4-
Recommandations provisoires concernant l’utilisation du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] contre la COVID-19 vaccination nationaux. Comme tous les vaccins, le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] doit être administré sous surveillance médicale, en assurant la disponibilité du traitement médical approprié en cas de réaction allergique, et une période d’observation de 15 minutes doit être assurée après la vaccination. Des cas de STT (30) ont été signalés environ 3 à 21 jours après une vaccination avec le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] (31). Un lien de cause à effet entre le vaccin et le STT est jugé plausible, bien que le mécanisme biologique de ce syndrome fasse encore l’objet de travaux de recherche. La plupart de ces cas ont été signalés au Royaume-Uni et dans l’Union européenne (UE). L’incidence observée varie considérablement d’une région à l’autre, et très peu de cas ont été signalés dans les pays non européens, malgré une utilisation très répandue de ce vaccin dans ces pays. D’après les données provenant du Royaume-Uni (au 14 juin 2021) (32) et de l’UE, le risque de STT serait d’environ 1 cas pour 100 000 adultes vaccinés. Les données actuelles en provenance d’Europe et d’autres pays comme l’Australie semblent indiquer que le risque pourrait être plus élevé chez les adultes jeunes que chez les personnes plus âgées ; aucun facteur de risque supplémentaire n’a encore été identifié (31). L’estimation du risque dans d’autres pays nécessite la collecte et l’analyse de données supplémentaires. D’après les informations issues de la base de données mondiale sur l’innocuité du vaccin AstraZeneca, les taux de notification des STT (nombre de cas pour 1 million de doses administrées sur une période de 21 jours) variaient de 17,6 dans les pays nordiques à 0,2 dans les pays asiatiques et au Brésil (estimation du taux de base dans la population avant la pandémie : 5,6 à 10,7 événements pour 1 million de personnes sur une période de 21 jours), ce qui suggère l’existence de différences géographiques dans le risque de présenter un STT (33). Dans les pays actuellement sujets à une transmission du SARS-CoV-2, les avantages que procure la vaccination en termes de protection contre la COVID-19 l’emportent largement sur les risques. Toutefois, les évaluations du rapport avantages/risques peuvent varier d’un pays à l’autre, et les pays doivent prendre en considération leur situation épidémiologique, les risques encourus au niveau individuel et au niveau de la population, la disponibilité d’autres vaccins ainsi que les autres options possibles pour atténuer les risques. Le rapport avantages/risques est accru dans les tranches d’âge plus élevées, car le risque d’issue grave de la COVID-19, y compris la survenue d’un événement thromboembolique lié à cette maladie, augmente avec l’âge. Au Royaume-Uni, le risque attribuable de STT était de 16,1 pour 1 million de doses chez les personnes âgées de 15 à 39 ans, et de 3,2 pour 1 million de doses chez les personnes âgées de 40 à 64 ans (34). Le risque de STT était moins élevé après la 2e dose qu’après la 1e dose de vaccin ChAdOx1-S. Aucune donnée n’a mis en évidence un effet du genre concernant les issues après l’administration d’une 1e dose. On ignore pour l’instant s’il existe un risque de STT après une 3e dose. En cas de nécessité, les recommandations sur la vaccination seront mises à jour au fur et à mesure que les résultats d’autres études seront disponibles et permettront de mieux comprendre la physiopathologie du STT et son lien avec le vaccin. En cas de maladie fébrile aiguë (température corporelle supérieure à 38,5 ºC), la vaccination doit être reportée jusqu’à la disparition de la fièvre. De rares cas de syndrome de Guillain-Barré ont été signalés après la vaccination avec le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] (35), sans qu’un lien de causalité n’ait été établi ou exclu. De nouvelles études rigoureuses doivent être menées pour évaluer de manière approfondie l’importance de ces événements. Sur la base des données disponibles, les avantages potentiels du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] continuent de l’emporter sur tout risque éventuel de survenue d’un syndrome de Guillain-Barré, notamment dans le contexte de la circulation accrue du variant Delta (B.1.617.2) et de sa plus forte transmissibilité. Il convient que les agents de santé soient attentifs aux signes et symptômes possibles de syndrome de Guillain-Barré de façon à garantir un diagnostic précis et en temps opportun (ou à écarter d’autres causes), ainsi que la prise en charge des cas potentiels. Vaccination de populations particulières Personnes âgées de 65 ans et plus Le risque de forme sévère de COVID-19 et de décès augmente fortement avec l’âge. Les essais cliniques de phase 3 ont montré une efficacité de 83,5 % (IC à 95 % : 54,2-94,1 %) contre les formes symptomatiques de COVID-19 chez les personnes âgées de 65 ans et plus (8). Les résultats de ces essais indiquent également que le vaccin est sûr pour cette tranche d’âge. Au Royaume- Uni, des études d’efficacité du vaccin après son introduction ont montré des taux de protection élevés contre les hospitalisations, les formes sévères de COVID-19 et les décès chez les personnes âgées, y compris celles âgées de plus de 80 ans (36, 37). L’OMS recommande l’utilisation du vaccin chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Conformément à la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités (23), l’administration d’une dose de rappel est recommandée pour les groupes ayant le niveau de priorité le plus élevé ou un niveau de priorité élevé, par exemple les personnes âgées ; elle doit être réalisée 4 à 6 mois après la fin de la série de primovaccination. Personnes présentant des comorbidités Il a été établi que la présence de certaines comorbidités et certaines affections, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et respiratoires, les maladies neurodégénératives et l’obésité, est associée à une augmentation du risque de développer une forme sévère de COVID-19 et du risque de décès. Les données d’efficacité vaccinale après 2 doses suggèrent un profil d’innocuité et d’efficacité similaire chez les personnes atteintes de comorbidités (38). L’OMS recommande la vaccination -5-
Recommandations provisoires concernant l’utilisation du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] contre la COVID-19 des personnes atteintes de comorbidités. Conformément à la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités (23), l’administration d’une dose de rappel est recommandée pour les groupes ayant le niveau de priorité le plus élevé ou un niveau de priorité élevé, par exemple les personnes atteintes de comorbidités ; elle doit être réalisée 4 à 6 mois après la fin de la série de primovaccination. Enfants et adolescents de moins de 18 ans Les données sur l’efficacité ou l’innocuité du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] chez les personnes âgées de moins de 18 ans sont limitées. Tant que des données supplémentaires ne seront pas disponibles, la vaccination des personnes âgées de moins de 18 ans avec ce vaccin n’est pas recommandée de manière systématique. Femmes enceintes Les femmes enceintes atteintes de COVID-19 ont un risque plus élevé que les femmes non enceintes en âge de procréer de développer une forme sévère de la maladie, avec une augmentation du risque d’admission en unité de soins intensifs et de ventilation invasive. Le fait de contracter la COVID-19 pendant la grossesse est également associé à une augmentation du risque d’accouchement prématuré et que le nouveau-né ait besoin de soins néonatals en unité de soins intensifs. Il peut également être associé à une augmentation du risque de mortalité maternelle (39, 40). Les femmes enceintes plus âgées (de 35 ans ou plus) ou celles ayant un indice de masse corporelle élevé, ou une comorbidité comme le diabète ou l’hypertension, sont particulièrement exposées au risque d’issues graves de la COVID-19. Les études toxicologiques sur le développement et la reproduction (DART) n’ont pas montré d’effets nocifs du vaccin pendant la grossesse et sur la descendance des animaux étudiés. Les données disponibles issues d’essais cliniques sont insuffisantes pour évaluer l’efficacité du vaccin ou les risques associés pendant la grossesse ; des études chez les femmes enceintes sont en cours, avec notamment la tenue d’un registre des grossesses. Sur la base des expériences antérieures avec d’autres vaccins pendant la grossesse, l’efficacité du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] chez les femmes enceintes devrait être comparable à celle observée chez les femmes des mêmes tranches d’âge qui ne sont pas enceintes. Il convient de noter que, par rapport aux femmes qui ne sont pas enceintes, les femmes enceintes présentent des taux plus élevés de thrombose, de thrombopénie et d’hémorragie. Cependant, aucun élément n’indique à ce stade que les femmes enceintes sont plus exposées au risque de STT que les femmes qui ne sont pas enceintes. Les recommandations sur la vaccination seront mises à jour à mesure que de nouvelles données seront disponibles. L’OMS a identifié les femmes enceintes comme groupe prioritaire pour la vaccination contre la COVID-19, car elles présentent un risque accru d’issue grave de cette maladie. Elle recommande d’utiliser le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] chez les femmes enceintes si les avantages de la vaccination pour l’intéressée l’emportent sur les risques potentiels. Pour aider les femmes enceintes à évaluer la situation, elles doivent recevoir des informations sur les risques que fait courir la COVID-19 pendant la grossesse, les avantages probables de la vaccination dans le contexte épidémiologique local et les limites actuelles des données sur l’innocuité chez la femme enceinte. L’OMS ne recommande pas de procéder à un test de grossesse avant la vaccination. Elle ne préconise pas non plus de retarder ou d’interrompre une grossesse en raison de la vaccination. Femmes allaitantes Les recommandations de l’OMS concernant l’utilisation du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] sont identiques que les femmes allaitent ou non. Ces recommandations reposent sur les considérations suivantes : l’allaitement maternel offre d’importants avantages pour la santé des femmes qui allaitent et de leurs nourrissons, et l’efficacité du vaccin devrait être similaire chez les femmes qui allaitent et chez celles qui n’allaitent pas. On ne dispose pas de données sur les avantages ou les risques potentiels du vaccin chez les enfants allaités. Cependant, comme le vaccin ChAdOx1-S [recombinant] n’est pas un vaccin à virus vivant, il est biologiquement et cliniquement peu probable qu’il présente un risque pour l’enfant allaité. L’OMS ne recommande pas d’interrompre l’allaitement en raison de la vaccination. Personnes présentant une immunodépression modérée ou sévère, y compris les personnes vivant avec le VIH avec un nombre de cellules CD4+ inférieur à 200 cellules/μl Les personnes présentant une immunodépression modérée ou sévère courent un risque plus élevé de développer une forme sévère de COVID-19, quel que soit leur âge, même si l’augmentation de l’âge reste un cofacteur important. Dans le cadre de ces recommandations provisoires, les personnes présentant une immunodépression modérée ou sévère incluent les personnes atteintes d’un cancer actif, ayant bénéficié d’une greffe, présentant un déficit immunitaire ou recevant un traitement immunosuppresseur actif. Elles comprennent également les personnes vivant avec le VIH dont le nombre de cellules CD4+ est actuellement inférieur à 200 cellules/µl, qui présentent des signes d’infection opportuniste, qui ne sont pas sous traitement contre l’infection à VIH et/ou chez qui la charge virale plasmatique est détectable (c’est-à-dire qui présentent une maladie à VIH -6-
Recommandations provisoires concernant l’utilisation du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] contre la COVID-19 à un stade avancé). 3 Pour en savoir plus, se reporter aux recommandations provisoires de l’OMS sur les séries de primovaccination prolongées chez les personnes immunodéprimées (en anglais) (41). Les données disponibles sur les vaccins anti-COVID-19 autorisés au titre du protocole OMS d’autorisation d’utilisation d’urgence suggèrent que l’efficacité et l’immunogénicité du vaccin sont moins élevées chez les personnes présentant une immunodépression que celles observées chez les personnes ne souffrant pas d’affection entrainant une immunodépression (41). Les données récentes semblent indiquer que l’administration d’une dose supplémentaire dans le cadre d’une série de primovaccination prolongée améliore les réponses immunitaires obtenues chez certaines personnes présentant une immunodépression (42). Les données de réactogénicité après l’administration d’une dose supplémentaire (3e dose) à des personnes présentant une immunodépression, lorsqu’elles ont été fournies, étaient généralement similaires à celles obtenues après l’administration de la série de primovaccination standard. Compte tenu du risque important que les personnes présentant une immunodépression développent, si elles sont infectées, une forme sévère de COVID-19, l’OMS recommande chez ces personnes l’administration d’une série de primovaccination prolongée comprenant une dose supplémentaire (3 e dose) ; elle estime aussi, d’après les données disponibles, que les avantages d’une dose supplémentaire (3e dose) l’emportent sur les risques, mais qu’un suivi étroit de l’innocuité est justifié. Les données disponibles (41) laissent supposer que pour améliorer aussi rapidement que possible la protection des personnes présentant une immunodépression, la dose supplémentaire (3e dose) doit être administrée 1 à 3 mois après la 2e dose de la série de primovaccination standard. Le moment le plus approprié pour l’administration de cette dose supplémentaire peut varier en fonction du contexte épidémiologique, de la nature et de la durée du traitement immunosuppresseur ainsi que de l’évolution de la maladie, et doit être déterminé en concertation avec le médecin traitant. Compte tenu de l’efficacité limitée du vaccin dans cette population, l’administration d’une dose de rappel (4e dose) 3 à 6 mois après la dose supplémentaire (3e dose) doit être envisagée. Les personnes vaccinées doivent recevoir des informations, et bénéficier dans la mesure du possible d’un conseil, sur les limites des données disponibles relatives à l’administration d’une dose supplémentaire aux personnes immunodéprimées afin d’éclairer leur évaluation individuelle des avantages et des risques de la vaccination. La protection pouvant rester insuffisante chez une partie des personnes immunodéprimées même après l’administration d’une dose supplémentaire, l’OMS recommande en outre de vacciner les personnes-contacts (en particulier les aidants) de ces personnes si elles remplissent les conditions requises (en fonction des vaccins autorisés au titre du protocole OMS d’autorisation d’utilisation d’urgence). Des mesures sociales et de santé publique supplémentaires sont en outre justifiées au sein des ménages afin de protéger les personnes immunodéprimées, selon le contexte épidémique local. Personnes vivant avec le VIH et stables sous traitement antirétroviral Les personnes vivant avec le VIH peuvent courir un risque plus élevé de développer une forme sévère de COVID-19. Parmi les participants à l’essai clinique de phase 3 qui présentaient une infection à VIH bien contrôlée, aucune différence n’a été signalée en ce qui concerne les signaux de sécurité. Les personnes vivant avec le VIH dont l’infection est bien contrôlée par un traitement antirétroviral hautement actif et qui font partie d’un groupe pour lequel la vaccination est recommandée peuvent être vaccinées. Les données disponibles sur l’administration du vaccin sont actuellement insuffisantes pour pouvoir évaluer l’efficacité ou la sécurité du vaccin chez les personnes vivant avec le VIH dont l’infection est mal contrôlée malgré le traitement. L’immunogénicité humorale et à médiation cellulaire a été évaluée dans des sous-groupes de personnes vivant avec le VIH stables sous traitement antirétroviral (charge virale indétectable et nombre de CD4>350). Des réponses IgG contre la protéine de spicule et des réponses des lymphocytes T similaires ont été observées chez les personnes vivant avec le VIH et dans une cohorte de personnes séronégatives (43). En attendant, étant donné que le vaccin ne contient pas de virus vivant, les personnes vivant avec le VIH qui font partie d’un groupe pour lequel la vaccination est recommandée peuvent être vaccinées. Elles doivent recevoir des informations, et bénéficier dans la mesure du possible d’un conseil, sur les profils de sécurité et d’efficacité du 3Cancer actif : traitement immunosuppresseur pour une tumeur solide ou une affection maligne hématologique (notamment une leucémie, un lymphome ou un myélome), que ce traitement soit en cours ou qu’il ait été terminé dans les 12 mois qui précèdent. Personne ayant bénéficié d’une greffe : personne ayant bénéficié de la greffe d’un organe solide et prenant un traitement immunosuppresseur ; personne ayant bénéficié d’une greffe de cellules souches (dans les 2 ans suivant cette greffe, ou lorsque la personne reçoit un traitement immunosuppresseur). Déficit immunitaire : déficit immunitaire primaire sévère ; dialyse chronique. Infection à VIH avec un nombre actuel de cellules CD4+ inférieur à 200 cellules/μl et/ou sans blocage de la multiplication du virus. Traitement immunosuppresseur : personnes recevant actuellement un traitement induisant une immunosuppression importante (y compris la prise de corticostéroïdes à forte dose), des agents alkylants, des antimétabolites, des médicaments immunosuppresseurs liés à une greffe, des médicaments de chimiothérapie anticancéreuse, des inhibiteurs du facteur de nécrose tumorale (TNF) ou d’autres médicaments ayant un effet immunosuppresseur important ; ou personnes ayant reçu une chimiothérapie immunosuppressive ou été traitées par radiothérapie au cours des 6 mois qui précèdent. -7-
Recommandations provisoires concernant l’utilisation du vaccin ChAdOx1-S [recombinant] contre la COVID-19 vaccin chez les personnes immunodéprimées afin d’éclairer leur évaluation individuelle des avantages et des risques. Il n’est pas nécessaire de réaliser un test de dépistage de l’infection à VIH avant l’administration du vaccin. Personnes précédemment infectées par le SARS-CoV-2 La vaccination doit être proposée indépendamment des antécédents d’infection symptomatique ou asymptomatique par le SARS-CoV-2. La réalisation d’un test virologique ou sérologique pour détecter une infection antérieure dans le but de prendre une décision concernant la vaccination n’est pas recommandée. Les données issues des analyses groupées indiquent que le vaccin est sans danger chez les personnes précédemment infectées par le SARS-CoV-2. Avec l’émergence du variant Omicron, les réinfections après une infection antérieure semblent être plus courantes. L’immunité hybride est supérieure à l’immunité induite par le vaccin ou par l’infection seule (44). L’intervalle de temps optimal entre une infection et la vaccination n’est pas encore connu. Les personnes ayant présenté une infection par le SARS-CoV-2 confirmée en laboratoire avant de recevoir leur série de primovaccination peuvent choisir de reporter leur vaccination de 3 mois. Les personnes atteintes d’une infection survenue malgré la vaccination après avoir reçu une dose quelle qu’elle soit du vaccin peuvent également envisager de retarder la dose suivante de 3 mois. La durée de cette période ainsi que le nombre de doses nécessaires pourront être révisés lorsque davantage de données sur la durée de l’immunité après une infection naturelle seront disponibles. Personnes présentant une forme aiguë de COVID-19 Les personnes atteintes de COVID-19 aiguë confirmée par un test PCR, y compris celles en attente d’une nouvelle dose, ne doivent pas être vaccinées avant que la phase aiguë de la maladie ne soit terminée et que les critères de fin d’isolement ne soient remplis, conformément aux recommandations du gouvernement. L’intervalle minimal optimal entre une infection naturelle et la vaccination n’est pas encore connu. Un intervalle de 3 mois peut être envisagé. Personnes ayant déjà suivi une thérapie passive par anticorps pour la COVID-19 Il n’est pas nécessaire de retarder la vaccination chez les personnes qui ont déjà reçu des anticorps monoclonaux ou du plasma de convalescents dans le cadre du traitement de la COVID-19. Bien qu’un certain degré de réduction des titres d’anticorps induits par le vaccin ait été observé chez les personnes ayant déjà reçu des produits contenant des anticorps, la signification clinique de cette réduction reste inconnue, et le rapport entre les avantages et les risques plaide en faveur de la poursuite de la vaccination, même en tenant compte de la possibilité d’une diminution de l’efficacité du vaccin dans cette situation (45). Contextes particuliers Les personnes vivant dans des contextes particuliers, tels que des camps de réfugiés et de détention, des prisons, des bidonvilles et d’autres milieux à forte densité de population, où la distanciation physique n’est pas applicable, devraient bénéficier en priorité de la vaccination, comme le prévoit la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités (6), en tenant compte des données épidémiologiques nationales, de l’approvisionnement en vaccins et d’autres considérations pertinentes. Comme il est précisé dans la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités, les programmes nationaux doivent accorder une attention particulière aux groupes touchés de manière disproportionnée par la COVID-19 ou confrontés à des inégalités en matière de santé en raison d’inégalités sociales ou structurelles. Il convient d’identifier ces groupes, de lever les obstacles à la vaccination et d’élaborer des programmes permettant un accès équitable aux vaccins. Autres éléments à prendre en considération Tests de détection du SARS-CoV-2 Le fait d’avoir précédemment reçu le vaccin n’affectera pas les résultats des tests d’amplification des acides nucléiques ni des tests antigéniques utilisés pour diagnostiquer une infection aiguë/actuelle par le SARS-CoV-2. Toutefois, il est important de noter que les tests sérologiques actuellement disponibles pour le SARS-CoV-2 mesurent les taux d’IgM et/ou d’IgG dirigés contre la protéine de spicule ou la protéine nucléocapsidique. Le vaccin contient la protéine de spicule ; un résultat positif au test de détection d’IgM ou d’IgG dirigées contre cette protéine peut donc indiquer soit une infection antérieure, soit une vaccination antérieure. Pour savoir si une personne qui a reçu le vaccin a été précédemment infectée, il convient d’utiliser un test qui détecte spécifiquement les IgM ou les IgG dirigées contre la protéine nucléocapsidique. Un résultat positif à ce test indique une infection antérieure, tandis qu’un résultat négatif est attendu après la vaccination (à moins qu’une infection naturelle ait eu lieu). À l’heure actuelle, il n’est pas recommandé d’utiliser au niveau individuel les tests sérologiques pour évaluer l’immunité contre la COVID-19 après la vaccination avec le vaccin ChAdOx1-S [recombinant]. Rôle des vaccins parmi d’autres mesures préventives Les données récentes suggérant que le vaccin a un effet limité sur la transmission, notamment contre le variant Omicron, il est conseillé de maintenir les mesures de santé publique et les mesures sociales permettant de réduire la transmission du SARS- CoV-2, notamment le port d’un masque, la distanciation physique, le lavage des mains, une ventilation appropriée ainsi que d’autres mesures selon les contextes particuliers, en fonction de l’épidémiologie de la COVID-19 et des risques potentiels des variants émergents. Face à la pandémie, chaque pays est confronté à une situation différente qui varie en fonction de plusieurs facteurs, dont l’intensité de la circulation du SARS-CoV-2, le degré d’immunité de la population, les capacités de riposte et la -8-
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