Renforcement des capacités nationales de préparation et d'action en cas d'épidémie en vue d'appliquer au niveau national le RSI (2005) - Lyon ...

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WHO/CDS/EPR/LYO/2006.4

                            Renforcement des capacités nationales
                            de préparation et d’action en cas
                            d’épidémie en vue d’appliquer au niveau
                            national le RSI (2005)

                            Lyon, France
                            2–5 mai 2006

ALERTE ET ACTION EN CAS
D’EPIDEMIE ET DE PANDEMIE
Renforcement des capacités nationales
de préparation et d’action en cas
d’épidémie en vue d’appliquer au niveau
national le RSI (2005)

Lyon, France
2–5 mai 2006
Remerciements

  Nous remercions particulièrement le Gouvernement français et le Gouvernement italien
       du soutien qu’ils nous ont apporté pour la réalisation de cette consultation.

 Ce rapport préparé par le Bureau OMS de Lyon pour la Préparation et la Réponse des
 Pays aux Epidémies est destiné aux gouvernements des Etats Membres et aux personnes
 qui ont participé à la Consultation Internationale sur le Renforcement des capacités
 nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie en vue d’appliquer au niveau
 national le RSI (2005) Lyon, France, 2-5 mai 2006.

© Organisation mondiale de la Santé

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n’impliquent de la part de l’Organisation mondiale de la Santé aucune prise de position quant au statut
juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs
frontières ou limites. Les lignes en pointillé sur les cartes représentent des frontières approximatives
dont le tracé peut ne pas avoir fait l’objet d’un accord définitif.

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La présente publication exprime les vues collectives d’un groupe international d’experts [ou bien
donner le nom du groupe] et ne représente pas nécessairement les décisions ni la politique officielle de
l’Organisation mondiale de la Santé.
Abréviations

SIDA        Syndrome d’immunodéficience acquise

CIEVS       Strategic Information Centre for Health Surveillance (Centre
            d’information stratégique de surveillance sanitaire)

CSR         Communicable disease surveillance and response (Maladies
            transmissibles : surveillance et action)

EMS         Electronic management system (Système de gestion électronique)

EWAR        Early warning and response (Système d’alerte et d’action rapides)

FETP        Field Epidemiology Training Program (Programme de formation
            pratique à l’épidémiologie)

GPS         Global positioning system (Système de positionnement mondial)

VIH         Virus de l’immunodéficience humaine

ICP         IHR Contact Point [in WHO] (point de contact IHR [à l’OMS])

IEC         Information, éducation, communication

RSI(2005)   Règlement sanitaire international (2005) [Résolution AMS58.3]

TI          Technologies de l’information

MBDS        Mekong Basin Disease Surveillance (Surveillance des maladies
            dans le bassin du Mékong)

NFP         National Focal Point (Point focal national)

NTIC        Nouvelles technologies de l’information et de la communication

USPI        Urgence de santé publique de portée internationale

SRAS        Syndrome respiratoire aigu sévère

POS         Procédure opérationnelle standardisée

AMS         Assemblée mondiale de la santé

OMS         Organisation mondiale de la santé
Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                        en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                    Lyon, France, 2–5 mai 2006

Table des matières

   Résumé ................................................................................................ 3

   1 Introduction .................................................................................... 5
  1.1          Objectifs.....................................................................................................................5

  1.2          Participants et personnes ressource........................................................5

  1.3          Organisation de la rencontre .........................................................................5

  1.4          Allocutions de bienvenue.................................................................................6

  1.5          Ouverture de la rencontre ...............................................................................6

   2 Présentations ................................................................................ 8
  2.1          Présentation du RSI(2005) ..............................................................................8

  2.2       Systèmes d’alerte précoce .............................................................................8
        2.2.1   Expérience au niveau national ................................................... 8
        2.2.2   Renforcement des systèmes d’alerte précoce et de
                surveillance pour les urgences de santé publique de
                portée internationale..................................................................... 9

  2.3       Soutien de laboratoire pour la détection et l’étude des
            épidémies .................................................................................................................9
        2.3.1   Expérience nationale : région de l’Asie du Sud-Est ............. 9
        2.3.2   Éléments critiques du soutien de laboratoire...................... 10

  2.4       Coordination et communication en cas d’urgence de santé
            publique...................................................................................................................10
        2.4.1   L’épidémie de H5N1 en Égypte : les leçons à tirer en
                matière de communication........................................................ 10
        2.4.2   Renforcement de l’action en cas d’épidémie – perspective
                canadienne ..................................................................................... 11

  2.5       Réponses nationales aux urgences de santé publique ................11
        2.5.1  L’expérience du Brésil ................................................................ 11
        2.5.2  Perspective dans un pays en développement : l’Ouganda
                ............................................................................................................ 11

  2.6       Questions multisectorielles et légales ..................................................13
        2.6.1  Développement des capacités aux points d’entrée........... 13
        2.6.2  Capacité juridique des États partie et RSI(2005) ............... 13

   3 Groupes de travail ..................................................................... 14

   4 Remarques de conclusion...................................................... 15

                                                                    –1–
Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                      en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                  Lyon, France, 2–5 mai 2006

      « Road map » pour l’application du RSI au niveau national ............ 15
      Conclusions du président........................................................................... 15
      Cérémonie de fermeture............................................................................. 16

5 Conclusions et recommandations ....................................... 17

5.1         Conclusions générales ....................................................................................17

5.2       Recommandations des groupes de travail ..........................................18
      5.2.1  Établissement d’un plan national d’application du
             RSI(2005)......................................................................................... 19
      5.2.2  Domaines vers lesquels l’OMS doit diriger ou étendre ses
             efforts ............................................................................................... 20
      5.2.3  Mobilisation des ressources ..................................................... 22

Annexe 1 – Programme................................................................. 23

Annexe 2 – Liste des participants ............................................ 27

Annexe 3 – Groupes de travail................................................... 41
Composition des groupes de travail........................................................................41

Conclusions et recommandations des groupes de travail .........................43
   Groupe de travail 1: Systèmes d’alerte et d’avertissement précoce
           ............................................................................................................ 43
   Groupe de travail 2 : Soutien de laboratoire à la détection et à
          l’étude des épidémies ................................................................. 46
   Groupe de travail 3 : Réponse nationale aux urgences de santé
          publique ........................................................................................... 50
   Groupe de travail 4 : Coordination et communication pendant les
          urgences de santé publique ...................................................... 53

                                                          –2–
Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                             en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                         Lyon, France, 2–5 mai 2006

Résumé
Le bureau OMS de Lyon « Préparation et action en cas d’épidémie » a organisé une
consultation internationale sur le « Renforcement des capacités nationales de préparation et
d’action en cas d’épidémie en vue d’appliquer au niveau national le règlement sanitaire
international (2005) », du 2 au 5 mai 2006, à Lyon. L’objectif global de cette consultation était
d’identifier les meilleures approches stratégiques de l’amélioration des capacités nationales
d’alerte et d’action en cas d’épidémie, dans le cadre du RSI(2005).

Les objectifs spécifiques étaient les suivants :

           •    définir les composantes principales et les principaux éléments de la capacité de
                préparation et d’action en cas d’épidémie dans le cadre du RSI(2005) ;

           •    identifier les besoins, les stratégies et les mécanismes de renforcement des
                capacités nationales dans le cadre du RSI(2005), tout particulièrement en
                matière de capacités épidémiologiques et de laboratoire pour la surveillance, la
                préparation et la réponse aux épidémies ainsi qu’aux autres risques et situations
                d’urgence en matière de santé publique ;

           •    déterminer le rôle de l’OMS et de ses partenaires dans l’aide au développement,
                au renforcement et au maintien de capacités nationales d’action, de surveillance
                et d’évaluation en cas d’épidémie dans le cadre du RSI(2005).

Cette consultation a rassemblé plus de 100 professionnels de santé originaires de plus de
30 pays et incluant des membres des gouvernements, des membres d’institutions non
gouvernementales et d’institutions universitaires, ainsi que des membres du siège de l’OMS
ainsi que des bureaux régionaux et nationaux.

Cette rencontre a permis de proposer des présentations portant sur (i) l’histoire et les
implications légales du RSI(2005), réalisées par (ii) des experts techniques en épidémiologie
des maladies infectieuses et en soutien de laboratoire ; et (iii) des représentants nationaux, au
sujet de leur expérience locale en matière de surveillance des maladies épidémiques et en
matière d’épidémies.

En outre, les participants ont travaillé au sein de quatre groupes qui ont tiré des conclusions et
émis des recommandations dans les domaines suivants : (i) systèmes d’alerte précoce ; (ii)
soutien de laboratoire pour la détection et l’étude des épidémies ; (iii) réponse nationale aux
urgences santé publique ; et (iv) coordination et réponse aux urgences de santé publique.

Les conclusions générales de cette consultation ont permis d’établir un consensus sur les
quatre points suivants : (i) la mise en œuvre du RSI(2005) devra être fondée sur les capacités
existantes en matière de systèmes nationaux de surveillance et d’action et devra faciliter une
amélioration de ces systèmes nationaux, (ii) tout investissement majeur visant à renforcer la
capacité de mise en œuvre du RSI(2005) devra être précédé par une revue des capacités
existantes, (iii) l’acquisition d’une capacité technique devra tenir compte des questions
transversales de formation, de communication, de coordination, de mobilisation des ressources
adaptées et de surveillance et d’évaluation et (iv) les nouvelles technologies de l’information et
de la communication, les services de laboratoire et la surveillance épidémiologique devront
être incorporés autant que faire se peut à la mise en application du RSI(2005).

De nombreuses conclusions et recommandations techniques spécifiques ont été émises par les
groupes de travail qui ont notamment mis l’accent sur les besoins suivants :

           1. L’OMS et chaque pays doivent établir dès que possible un système de
              communication efficace entre le point focal national RSI (NFP) au niveau

                                                         –3–
Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                           en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                       Lyon, France, 2–5 mai 2006
              national et les points de contact RSI (ICP) au sein de l’OMS pour la
              transmission et la réception des informations en matière d’urgences de santé
              publique de portée internationale (USPI).

          2. Chaque pays doit travailler en priorité à établir un plan de mise en application
             du RSI(2005) incluant au moins les éléments suivants : (i) établissement ou
             amélioration de systèmes de surveillance de routine permettant la détection
             rapide d’événements sanitaires inhabituels ; (ii) système « d’action rapide »
             permettant d’étudier et de faciliter l’évaluation d’événements suspects, puis de
             lancer les mesures nécessaires pour contenir de telles menaces ; et (ii)
             organisation d’un mécanisme interdisciplinaire, multisectoriel et interministériel
             permettant de coordonner les actions nationales en cas d’USPI.

          3. Chaque pays, avec l’aide de l’OMS, devra veiller à renforcer ses capacités
             techniques dans des domaines critiques comme : (i) la définition des procédures
             permettant d’identifier et d’évaluer de manière formelle des USPI potentielles ;
             (ii) la logistique pour le stockage des fournitures et équipements et la
             mobilisation des installations nécessaires ; (ii) le rôle et les fonctions des
             laboratoires nationaux pour la surveillance, la détection et l’identification et (iv)
             « l’accroissement des besoins » pouvant accompagner les USPI.

Il a été demandé à l’OMS de fournir des efforts spécifiques pour aider les pays à l’application
du RSI(2005) dans les domaines suivants :

          1. Élaboration du processus et des procédures par lesquels les communications
             entre les ICP et les NFP seront organisées (p. ex. liaison de données ; rôle des
             sièges et des bureaux régionaux ; formats de déclaration).

          2. Aide à la mobilisation des ressources de la communauté internationale pour
             l’application du RSI(2005) ;

          3. Développement des programmes de formation clés (p. ex. pour les décideurs et
             les NFP) ;

          4. Rédaction et diffusion des lignes directrices techniques, des POS et des check-
             lists nécessaires, en particulier pour l’évaluation des capacités techniques dans
             le domaine des capacités de laboratoire, de la détection des premiers signaux
             d’alerte dans les systèmes de surveillance, et de la réponse aux USPI.

Les recommandations issues de cette rencontre sont résumées ci-dessous :

    1. Les États membres doivent établir un plan pour faire face aux urgences de santé
       publique dans le contexte du RSI(2005) assurant que des autorités légales adéquates
       sont en place pour répondre aux USPI (p. ex. autorité de notification/déclaration,
       mesures de contrôle en santé publique).

    2. L’OMS devra désigner des points de contact RSI (ICP) le plus tôt possible et établir un
       guide concernant les modes et les mécanismes de communication.

    3. L’OMS doit se faire l’instigatrice de la rédaction et/ou la diffusion de documents
       techniques (lignes directrices, POS, check-lists) pour aider chaque pays à la mise en
       application du RSI 2005.

    4. L’OMS doit entreprendre la conception et l’application de programmes de formation.

    5. Les États membres et l’OMS doivent traiter la question importante des ressources
       financières nécessaires à la mise en œuvre du RSI (2005).

                                                       –4–
Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                             en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                         Lyon, France, 2–5 mai 2006

1 Introduction
1.1 Objectifs
Le bureau OMS de Lyon « Préparation et action en cas d’épidémie » a organisé une
consultation internationale sur le « Renforcement des capacités nationales de préparation et
d’action en cas d’épidémie en vue d’appliquer au niveau national le règlement sanitaire
international (2005) », du 2 au 5 mai 2006, à Lyon. L’objectif global de cette consultation était
d’identifier les meilleures approches stratégiques pour améliorer les capacités nationales
d’alerte et d’action en cas d’épidémie, dans le cadre du RSI(2005).

Les objectifs spécifiques étaient les suivants :

           •    définir les composantes principales et les principaux éléments de la capacité de
                préparation et d’action en cas d’épidémie dans le cadre du RSI(2005) ;

           •    identifier les besoins, les stratégies et les mécanismes de renforcement des
                capacités nationales dans le cadre du RSI(2005), tout particulièrement en
                matière de capacités épidémiologiques et de laboratoire pour la surveillance, la
                préparation et la réponse aux épidémies ainsi qu’aux autres risques et situations
                d’urgence en matière de santé publique ;

           •    déterminer le rôle de l’OMS et de ses partenaires dans l’aide au développement,
                au renforcement et au maintien de capacités nationales d’action, de surveillance
                et d’évaluation en cas d’épidémie dans le cadre du RSI(2005).

Le programme détaillé de cette rencontre est fourni en Annexe I.

1.2 Participants et personnes ressource
Plus de 100 personnes ont participé à cette rencontre, parmi lesquelles des conseillers
temporaires, des consultants et des membres du secrétariat de l’OMS, provenant du siège ainsi
que des bureaux régionaux et nationaux. Les participants étaient originaires de 33 pays :
Australie, Belgique, Brésil, Cambodge, Canada, Chine, République démocratique du Congo,
Danemark, Égypte, France, Allemagne, Inde, République Islamique d’Iran, Israël, Italie,
Japon, Kenya, Liban, Mali, Nouvelle Calédonie, Nicaragua, Pakistan, Philippines, Roumanie,
Espagne, Suède, Suisse, Thaïlande, Turquie, Ouganda, Royaume Uni de Grande Bretagne et
d’Irlande du Nord, États-unis d’Amérique et Zimbabwe.

La liste des participants est fournie en Annexe 2.

Le bureau OMS de Lyon pour la préparation et l’action en cas d’épidémie, département
d’alerte et de réponse aux pandémies et aux épidémies, a assuré le support technique et
opérationnel de cette rencontre.

1.3 Organisation de la rencontre
La rencontre s’est tenue dans le Hall des conférences de l’hôtel Sofitel Lyon Bellecour (Lyon)
du 2 au 5 mai 2006. Les méthodes utilisées pendant la rencontre ont inclus des présentations,
des discussions en petits groupes et des discussions plénières.

                                                         –5–
Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                           en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                       Lyon, France, 2–5 mai 2006

1.4 Allocutions de bienvenue
Le professeur J-L Touraine, Premier adjoint au maire de Lyon et vice-président du Grand
Lyon, a ouvert la rencontre par une allocution de bienvenue adressée à tous les participants. Il
a rappelé que, dans la période de l’Histoire dans laquelle nous vivons, une épidémie de
maladie infectieuse, où qu’elle ait lieu dans le monde, représente une menace pour tous et qu’il
est absolument impératif d’établir des partenariats et des actions de coopération pour assurer
une protection commune. Il a précisé que la ville de Lyon est particulièrement consciente de
cette nécessité en raison de sa proximité avec le siège de l’OMS à Genève et également parce
qu’elle a été choisie par le gouvernement français comme zone d’investissement spéciale en
matière de recherche biomédicale et de développement et de fabrication de vaccins. À l’heure
actuelle, la ville de Lyon est aussi particulièrement sensible à la menace que représente la
grippe aviaire car des animaux infectés ont été découverts dans des départements
géographiquement proches. Il a rappelé que le RSI(2005) présente de nombreux défis pour les
pays et pour les partenaires internationaux et a assuré être certain que cette rencontre
contribuerait à trouver des solutions pour répondre à ces défis. Il a affirmé que le bureau du
maire de Lyon était impatient de pouvoir étudier les résultats de la rencontre et a en outre
affirmé la fierté qu’il ressentait à participer à cet événement important. Il a enfin invité les
participants à profiter aussi des plaisirs historiques, culturels et gastronomiques de sa ville.

Le Dr M Ryan, directeur du département Alerte et réponse aux épidémies et aux pandémies de
l’OMS, a lui aussi souhaité la bienvenue aux participants à la rencontre. Il a souligné que cette
rencontre leur offrait la possibilité de façonner l’avenir de la sécurité sanitaire mondiale par
une amélioration de la surveillance et de l’analyse des maladies infectieuses, ainsi que des
réponses à ces maladies. Il a rappelé que le RSI (2005) fournit un itinéraire d’action et qu’il est
de notre devoir de se lancer sur la voie qu’il trace. Il a remercié les participants d’offrir leur
temps et leurs efforts et a souligné tout l’intérêt que porte son département aux résultats à
venir.

Le Dr S Lazzari, directeur du bureau OMS de Lyon pour la préparation et l’action en cas
d’épidémie, a aussi remercié les participants de s’être déplacés afin de partager leur
expérience. Il a noté que cette rencontre était particulièrement importante en ce qu’elle se
tenait un an après l’adoption du RSI(2005) par l’Assemblée mondiale de la santé et environ un
an avant l’application du règlement au niveau national. Il a à ce propos rappelé aux
participants que le bureau exécutif de l’OMS avait recommandé, lors de sa rencontre du mois
de janvier, que les pays cherchent à atteindre plus rapidement les objectifs sélectionnés du
RSI(2005). La prochaine Assemblée mondiale de la santé devrait adopter cette
recommandation, et chacun doit donc avancer rapidement afin d’identifier les exigences
nationales minimales et une stratégie d’action pour l’OMS. Il a rappelé au groupe que les
recommandations ne devront pas être trop complexes ni trop exigeantes, pour ne pas dépasser
de manière irréaliste la capacité des systèmes de santé nationaux de nombreux pays. Il a
néanmoins souligné qu’à l’inverse, si les recommandations étaient trop simples, elles
risquaient de ne pas permettre d’atteindre les objectifs du RSI(2005). Pour lui, cette rencontre
n’est que le début d’un long voyage à faire ensemble et il a assuré aux participants que ses
résultats seraient soigneusement étudiés et pris en compte par le bureau OMS de Lyon.

1.5 Ouverture de la rencontre
Le Dr G Poumerol, coordinateur des systèmes nationaux de renforcement pour le RSI, bureau
OMS de Lyon, a officiellement ouvert la rencontre. Les participants ont été présentés par les
représentants des bureaux régionaux de l’OMS : le Dr A Yada, point focal régional
CSR/conseiller régional, bureau régional de l’Afrique, a présenté les participants provenant de
la région Afrique ; le Dr M Libel, point focal régional CSR, bureau régional des Amériques, a
présenté les participants provenant de la région des Amériques ; Le Dr H El Bushra, point

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Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                           en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                       Lyon, France, 2–5 mai 2006
focal régional CSR/conseiller régional, bureau régional de la Méditerranée orientale, a présenté
les participants venant de cette région ; le Dr R Bhatia, conseiller régional pour la sécurité
transfusionnelle et la technologie clinique au bureau régional de l’Asie du Sud-Est, a présenté
les participants provenant de cette région ; le Dr A Li, médecin conseil pour le RSI, bureau
régional du Pacifique occidental, a présenté les participants provenant de cette région et le Dr
G Poumerol a présenté les participants de la région Europe ainsi que du secrétariat de l’OMS.

Il a été décidé à l’unanimité que le président de cette rencontre de quatre jours serait le Dr J-B
Brunet, directeur de l’Unité des affaires européennes et internationales, bureau du directeur
général de la santé au Ministère français de la santé et de la solidarité. Le Dr RD Fischer,
consultant à l’OMS, a été nommé rapporteur de la rencontre.

À la demande du Dr Brunet, le Dr Poumerol a présenté un résumé des résultats attendus de
l’atelier. Il a formulé le principal objectif de la rencontre, à savoir « l’identification
d’approches stratégiques visant à améliorer les capacités nationales d’alerte et d’action en cas
épidémie dans le contexte du RSI(2005) ». Il a rappelé que les participants auraient à identifier
les composants clés et les éléments essentiels d’une réponse nationale, en plus des stratégies et
mécanismes nationaux et des stratégies de l’OMS, avec pour objectif de soutenir le
développement des capacités nationales. Des documents de référence et les présentations ont
été ou seront distribués de telle facon à ce que la réunion se concentre sur les travaux de
groupe. Quatre groupes de travail ayant été organisés : systèmes d’alerte et d’avertissement
rapide ; soutien de laboratoire pour la détection et l’étude des épidémies ; réponse nationale
aux urgences de santé publique ; et coordination et communication pendant les urgences de
santé publique.

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Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                           en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                       Lyon, France, 2–5 mai 2006

2 Présentations
2.1 Présentation du RSI(2005)
Présentation générale du RSI(2005)
Dr M Hardiman, chef du projet RSI au département d’alerte et d’action en cas épidémies et de
pandémies, OMS

Le Dr Hardiman a présenté le contexte général du RSI(2005) en soulignant en particulier que,
comparativement au RSI(1969) qu’il remplace, le RSI(2005) adopte une nouvelle approche
centrée sur le développement des capacités nationales et l’aide aux États membres tenant
compte de la grande échelle des problèmes épidémiques réels, plutôt que sur un système
mécanique de déclaration de certaines maladies infectieuses sélectionnées. Le RSI(2005) est
un accord international assez inhabituel en ce qu’il a force d’obligation pour les États membres
à moins que ceux-ci n’expriment spécifiquement des réserves ou à moins qu’ils ne rejettent les
règlements. Le RSI(2005), dont les annexes font partie intégrante, établit des plannings
d’application, spécifie les types de soutien que l’OMS et les États membres doivent
obligatoirement fournir pour l’application et les capacités centrales requises pour les mesures
de contrôle épidémique de routine et d’urgence. Il a souligné un autre point important, qui est
le fait que le RSI(2005) établit des « résultats fonctionnels » plutôt que de prescrire des
systèmes institutionnels précis à mettre en place. Reste à définir comment chaque États
membre pourra atteindre ces résultats fonctionnels, bien que le Dr Hardiman ait rappelé aux
participants que des objectifs minimaux doivent être atteints. Il a incité les participants à se
référer aux paragraphes spécifiques du RSI(2005) concernant la formulation de ces exigences.
Enfin, le Dr Hardiman a souligné qu’une résolution du bureau exécutif serait examinée par la
prochaine Assemblée mondiale de la santé, encourageant les États membres à accélérer
volontairement leur mise en conformité avec les dispositions du RSI(2005), en particulier en
matière d’action en cas de menace de grippe pandémique.

En réponse à plusieurs questions posées après sa présentation, le Dr Hardiman a précisé
qu’aucune sanction formelle n’était prévue en cas de non-conformité avec le RSI(2005). Il a
aussi rappelé le planning formel du RSI (2005), afin d’établir la distinction entre la date à
laquelle les règlements eux-mêmes « prennent force de loi » dans un pays et la planification,
plus flexible et à plus long terme, pour la mise en place des différentes fonctions centrales.

2.2 Systèmes d’alerte précoce
2.2.1 Expérience au niveau national
Dr M K Oo, Ministère de la santé publique, Thaïlande

Le Dr Oo a présenté le système de surveillance des maladies du Bassin du Mékong (Mekong
Basin Disease Surveillance (MBDS) system), qui a été mis au point pour faciliter l’alerte
précoce et l’action en cas de menaces représentées par les maladies transmissibles le long des
frontières concernées du Cambodge, de la République démocratique du Laos, du Myanmar, de
la Thaïlande et du Vietnam. Il a présenté les systèmes de déclaration des maladies infectieuses
et les structures de santé publique de chaque pays individuellement puis a montré comment des
liens de communication ont été établis parallèlement aux niveaux des pays, des provinces, des
districts, des communautés et des villages. Un système de rapports périodiques (quotidien,
hebdomadaire, mensuel et trimestriel) a été mis au point pour les pays partageant des
informations sur différentes maladies. Ce système a non seulement facilité l’échange rapide
d’informations concernant des menaces épidémiques imminentes mais encore a établi une plus
grande confiance entre toutes les parties concernées. Les défis à relever dans le

                                                       –8–
Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                           en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                       Lyon, France, 2–5 mai 2006
fonctionnement de ce système sont les manques de fonds et de main d’œuvre formée dans les
domaines sous-jacents.

Le Dr Oo a aussi présenté le système d’alerte et d’action rapides (early warning and response
(EWAR)) établi au Cambodge. Ce système est fondé largement sur l’utilisation des
technologies de l’information (TI), ce qui facilite grandement l’analyse rapide et améliore
beaucoup les communications transfrontalières entre les partenaires voisins. Le MBDS et le
système EWAR cambodgien devraient bientôt être soumis à une évaluation externe pour
stimuler un plus large soutien afin d’étendre les éléments efficaces des deux systèmes.

2.2.2 Renforcement des systèmes d’alerte précoce et de surveillance pour
les urgences de santé publique de portée internationale
Professeur J Chin, Professeur d’épidémiologie, École de santé publique, Université de
Californie, Berkeley, USA

Le Professeur Chin a souligné que les systèmes traditionnels de déclaration en santé publique
sont des « systèmes passifs » et des « systèmes libres » généralement très insensibles et non
fiables pour la détection rapide d’événements épidémiques. D’après le Professeur Chin, un
système de surveillance plus sensible est nécessaire à l’application du RSI(2005) ; le système
nécessaire devra en particulier se fonder sur le concept de surveillance au niveau de sites
sentinelles et chercher à détecter des « signaux précoces » d’une épidémie plutôt qu’un
diagnostic d’emblée définitif. Quant à l’efficacité d’un système de surveillance par sentinelle,
il a rappelé qu’un tel système est utilisé depuis longtemps pour le SIDA et la grippe.

Bien que des maladies différentes doivent être surveillées différemment, le Professeur Chin a
souligné qu’il existe invariablement plusieurs signaux précoces, comme l’absentéisme au
travail ou à l’école, l’augmentation de la vente des médicaments, et des rapports anecdotiques
émis par le personnel soignant local et concernant des présentations cliniques inhabituelles ;
tous ces signaux précèdent la reconnaissance formelle d’une augmentation de l’impact d’une
maladie dans une communauté. Le professeur Chin a souligné que, pour être efficace, la
surveillance des signaux précoces d’une épidémie dans une communauté doit être un système
organisé et formalisé qui repère rapidement les signaux ciblés. Enfin, le Professeur Chin a
passé en revue plusieurs recommandations générales destinées à l’OMS et visant à renforcer
les systèmes d’alerte et d’action rapide, incluant la rédaction d’un Manuel de surveillance
RSI(2005) fournissant des procédures détaillées pour étudier toute augmentation d’un
« signal » suspect.

2.3 Soutien de laboratoire pour la détection et l’étude
    des épidémies

2.3.1 Expérience nationale : région de l’Asie du Sud-Est
Dr R Bhatia, conseiller régional, bureau régional de l’OMS pour l’Asie du Sud-Est

Le Dr Bhatia a commencé sa présentation sur la détection et l’étude des épidémies en
soulignant le fait que, dans l’analyse finale, le gouvernement a l’obligation de chercher à
démontrer de manière non équivoque la cause d’une épidémie. Les maladies épidémiques
comme la peste, les maladies du virus Nipah, la dengue, le Chikungunya et l’encéphalite
japonaise, parfois associées dans des épidémies concomitantes, touchent toujours la région
OMS de l’Asie du Sud-Est à une fréquence inquiétante. Malgré les défis que cela représente,
de nombreux pays ne précisent pas si le laboratoire est inclus dans l’infrastructure sanitaire
publique ou s’il s’agit réellement d’un composant critique en programmation de santé
publique. Il a affirmé que, dans les pays de cette région, on déplore l’absence quasi-universelle
de politiques de laboratoire national et de points focaux pour les questions de laboratoire dans
les structures nationales. Des déficiences en matière de biosûreté en laboratoire sont aussi
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Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                           en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                       Lyon, France, 2–5 mai 2006
prévalentes. Dans le contexte de situations épidémiques envisagées par le RSI(2005), la qualité
des résultats de laboratoire et la confiance qu’accorde le public à ces résultats sont
particulièrement critiques. Le Dr Bhatia a souligné que, pour atteindre cet objectif, le rôle
central des laboratoires dans l’application du RSI(2005) devait être défendu et que cette
défense devait être suivie par des engagements en matière de réponse aux besoins des
laboratoires.

2.3.2 Éléments critiques du soutien de laboratoire
Dr R Williams, consultant, OMS

Le Dr Williams a commencé son intervention en faisant observer que l’Annexe 1 du
RSI(2005) identifie spécifiquement comme besoin essentiel la capacité à fournir « l’analyse
des échantillons en laboratoire ». Elle a souligné trois points fondamentaux au cours de sa
présentation : (i) les services fournis par les laboratoires sont essentiels pour confirmer la cause
des épidémies ; (ii) on peut comprendre que certains services de laboratoire spécialisés
puissent être organisés en dehors du pays ; et (iii) les laboratoires ne peuvent pas être
« activés » uniquement pendant l’étude d’épidémies mais doivent à l’inverse être des
institutions pérennes établies dans la structure de santé publique pour pouvoir être fiables au
moment où on en a besoin en urgence.

Elle a également traité des problèmes critiques du soutien de laboratoire pour l’action en cas
d’épidémie comme le maintien de communications étroites entre les laboratoires et les équipes
d’étude des épidémies permettant d’établir des discussions à propos des échantillons à prélever
et à transporter et des agents pathogènes suspects à identifier. Sans oublier qu’il est parfois
nécessaire d’utiliser les services de laboratoires supranationaux pour des études spécialisées, le
Dr Williams a exprimé l’opinion que tous les pays doivent s’engager à établir des ressources et
une structure de gestion leur permettant de disposer d’au moins un laboratoire permettant
d’identifier rapidement et de manière fiable les causes communes d’épidémie. Elle a conclu sa
présentation en précisant que plusieurs problèmes importants restent à régler afin d’établir
dans la plupart des pays des services de laboratoire adéquats ; ces problèmes incluent
principalement l’absence de plans stratégiques nationaux et de budgets dédiés.

2.4 Coordination et communication en cas d’urgence
    de santé publique

2.4.1 L’épidémie de H5N1 en Égypte : les leçons à tirer en matière de
      communication
Dr AG Abdel Nasser, directeur de la Surveillance des maladies transmissibles, Ministère de la
santé et de la population, Le Caire, Égypte

Le Dr Nasser a expliqué en détail comment un programme de communications publiques
efficace a joué un rôle critique pour dissiper les craintes du public et pour fournir des
informations vitales face à des cas rapportés de grippe aviaire en Égypte. Les autorités ont
commencé rapidement à établir un Comité national suprême pour coordonner toutes les
activités, notamment le choix d’un point focal unique pour coordonner tous les messages
officiels émis par le gouvernement égyptien. Ce comité a assuré la cohérence des informations,
ce qui a favorisé la confiance et a aidé à établir une image de transparence pour les autorités
nationales. En plus de préparer des livrets, des brochures et des spots télévisés, le
gouvernement a mis en place un grand centre d’appel (40 lignes gratuites) fonctionnant 24
heures sur 24 et employant des professionnels formés. Alors que ce centre d’appel a reçu plus
de 120 000 appels la première semaine, l’inquiétude parmi le grand public a rapidement
diminué. Les autorités égyptiennes ont aussi maintenu des liens de communication étroits avec
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Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                           en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                       Lyon, France, 2–5 mai 2006
l’OMS et d’autres partenaires internationaux et bilatéraux. L’Égypte examine actuellement la
possibilité de formaliser une structure organisationnelle pour la communication en cas
d’épidémie, démarche récemment recommandée par un consultant de l’OMS.

2.4.2 Renforcement de l’action en cas d’épidémie – perspective canadienne
Dr H Njoo, directeur général associé du centre de capacité de préparation aux urgences (Centre
for Emergency Preparedness), agence de santé publique, Canada

Le Dr Njoo a présenté largement l’expérience canadienne en matière d’organisation de la
capacité de préparation aux épidémies. Il a en outre extensivement présenté les aspects positifs
et problématiques de l’expérience canadienne depuis le diagnostic de cas de SRAS dans deux
villes au Canada. Au vu des principales exigences formulées par le RSI(2005), le Canada a
conscience d’avoir la chance de déjà disposer d’une infrastructure relativement bien organisée
de préparation aux urgences et de communications, bien que le Dr Njoo ait aussi attiré
l’attention sur de nombreux défis à relever, incluant notamment : (i) la nécessité d’établir des
« précautions universelles » standardisées pour les infections respiratoires ; (ii) une
coordination plus étroite avec d’autres groupes professionnels comme les médecins libéraux et
les pharmaciens ; (iii) les types de stocks de matériel à constituer par avance en cas d’urgences
médicales ; et (iv) les politiques et la formation des personnels en relation avec les attaques
terroristes biologiques ou chimiques, les contaminations de l’environnement et les épidémies
de maladies nosocomiales. Le système de gouvernement fédéral du Canada présente aussi des
problèmes spécifiques de coordination du point de vue de la répartition des responsabilités
légales centrales et provinciales. Globalement, le Canada est très désireux de soutenir
l’application du RSI(2005).

2.5 Réponses nationales aux urgences de santé
    publique
2.5.1 L’expérience du Brésil
Dr JB da Silva, secrétaire chargé de la surveillance, Ministère de la santé, Brésil

Le Dr da Silva a présenté un aperçu du système national de santé au Brésil, du système de
surveillance sanitaire et du système d’information national pour les maladies à déclaration
obligatoire. Un centre d’information stratégique de surveillance sanitaire (CIEVS) joue un rôle
critique au Brésil pour l’identification et la surveillance des actions en cas d’épidémies
suspectées. Une cartographie stratégique permettant de localiser les emplacements
d’événements, les réservoirs de certaines maladies infectieuses sélectionnées et les installations
de santé publique constitue aussi un élément critique de l’infrastructure brésilienne de gestion
des épidémies. Bien que le Dr da Silva ait délimité plusieurs défis restant à relever par le
Brésil, il s’est montré optimiste sur le fait qu’un programme extensif de formation du
personnel à court et à long terme en matière d’action en cas d’urgence de santé publique, ainsi
qu’un projet en cours de construction de laboratoires de niveau 3 dans le pays, apporteront
beaucoup à la capacité de réponse nationale aux urgences de santé publique.

2.5.2 Perspective dans un pays en développement : l’Ouganda
Dr AO Talisuna, Sous-commissaire pour l’épidémiologie et la surveillance, Ministère de la
santé, Ouganda

Le Dr Talisuna a souligné la nécessité d’une application systématique du RSI(2005).
Cependant, selon lui, le principal obstacle à cette application dans un pays en développement
est la faiblesse des systèmes de surveillance des épidémies et d’alerte en cas d’épidémie. Selon
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Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
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                                       Lyon, France, 2–5 mai 2006
lui, les principales capacités à renforcer dans les pays en développement sont les suivantes : (i)
lignes directrices pour la gestion de cas cliniques ; (ii) financement de l’établissement de
stocks de fournitures essentielles ; (iii) transport des patients ; (iv) procédures standardisées
simplifiées pour protéger le public et le personnel soignant (p. ex. protections et hygiène) ; (v)
capacités de manipulation des restes humains ; (vi) biosûreté pour le personnel de laboratoire ;
(vii) capacités de traitement des déchets médicaux ; et (viii) lignes directrices établissant les
mesures de contrôle des infections à domicile et au niveau communautaire.

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Renforcement des capacités nationales de préparation et d’action en cas d’épidémie
                           en vue d’appliquer au niveau national le RSI (2005)
                                       Lyon, France, 2–5 mai 2006

2.6 Questions multisectorielles et légales
2.6.1 Développement des capacités aux points d’entrée
M. Jesuthasan, Projet RSI, département d’alerte et d’action en cas épidémies et de pandémies,
Projet RSI, OMS

M. Jesuthasan a fait état des résultats d’une réunion technique du « groupe de travail sur les
transports » qui s’est récemment tenue à Montréal au Canada. Il a souligné les modifications,
dans le RSI(2005), concernant les responsabilités nationales principales au niveau des points
d’entrée terrestres, maritimes et aériens à tout moment ainsi que pendant les urgences
sanitaires. Le RSI(2005) inclut aussi une extension du rôle de l’OMS en matière de lignes
directrices et d’outils à fournir pour le soutien aux pays. Le groupe de travail technique a
examiné des questions telles la mise à jour et l’installation d’une liste électronique de points
d’entrées internationaux désignés, la réalisation d’évaluations des capacités et les procédures
de certification. Un examen des POS existantes aux points d’entrée, d’une proposition de
l’Association internationale des transports aériens (AITA) établissant des « cartes de
localisation des passagers » et des lignes directrices générales destinées aux autorités de
l’aviation et aux lignes aériennes a aussi eu lieu. Les résultats de cette réunion ont été
notamment l’identification préliminaire de 23 POS pertinentes, l’adoption d’un format
standardisé pour les POS et des plans pour identifier les POS critiques devant être révisées
pour faciliter une mise en œuvre rapide du RSI(2005). Une planification de ces activités,
incluant l’évaluation sur le terrain des POS révisées, a été établie avec pour objectif d’obtenir
des produits finis en mai 2007 au plus tard.

2.6.2 Capacité juridique des États partie et RSI(2005)
M. B Plotkin, juriste, projet RSI, département Alerte et action en cas d’épidémies et de
pandémies, OMS

M. Plotkin a souligné, dans sa présentation, que le RSI(2005) est « différent » de la plupart des
autres instruments de l’OMS en ce qu’il a force d’obligation pour tous les États membres de
l’OMS conformément aux articles 21 et 22 de la constitution de l’OMS. À moins que les États
membres ne notifient spécifiquement auprès du Directeur général de l’OMS, en respectant un
délai légal, qu’ils « rejettent » le règlement modifié dans son ensemble ou qu’ils émettent des
« réserves » concernant une partie du règlement, Le RSI(2005) prend force de loi
conformément au RSI(2005). Si un État membre émet une réserve compatible avec l’« objet et
le but » du règlement, et qu’il ne se trouve pas un certain nombre d’autres États membres pour
émettre une objection, le RSI(2005) entre en vigueur dans l’État membre ayant émis une
réserve mais est soumis à la réserve émise. La manière dont chaque État partie incorpore ou
transcrit le nouveau règlement dans son propre système national variera sans aucun doute selon
les environnements légaux, administratifs et politiques de chaque état. Le RSI(2005) inclut
toute une variété de dispositions, certaines étant plus ou moins spécifiques, plus ou moins
obligatoires et d’autres étant des principes plus généraux gouvernant ou guidant la mise en
application. Un élément important de ce règlement est l’obligation pour les États membres, en
plus de l’OMS, de collaborer avec les autres pays, et de les aider, dans la mise en application
du RSI, y compris dans l’acquisition de la capacité juridique.

Pour sa part, l’OMS dispose en son siège d’experts juridiques et travaille aussi à mettre en
place des arrangements avec des experts juridiques externes, pour aider les États partie à
acquérir la capacité juridique permettant la mise en application du RSI(2005). L’OMS est aussi
en train de créer des documents écrits destinés à aider les États partie dans ce domaine. M.
Plotkin a souligné que, comme dans d’autres domaines d’acquisition de capacité, il est
important de traiter en priorité la capacité juridique spécifiquement nécessaire à une mise en
application efficace du RSI et de se centraliser sur celle-ci.

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