2014-2015 RAPPORT BIENNAL - Organisation mondiale de la Santé (OMS) - World Health Organization

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2014-2015 RAPPORT BIENNAL - Organisation mondiale de la Santé (OMS) - World Health Organization
Organisation mondiale
   de la Santé (OMS)
   Bureau de la Représentation au Burundi

RAPPORT BIENNAL
2014-2015
2014-2015 RAPPORT BIENNAL - Organisation mondiale de la Santé (OMS) - World Health Organization
Organisation mondiale
     de la Santé (OMS)
     Bureau de la Représentation au Burundi

RAPPORT BIENNAL
2014-2015
2014-2015 RAPPORT BIENNAL - Organisation mondiale de la Santé (OMS) - World Health Organization
Rapport d’activités 2014-2015

« La possession d’un meilleur état de santé qu’il
est capable d’atteindre constitue l’un des droits
fondamentaux de tout être humain, quelles que
soient sa race, sa religion, ses opinions poli-
tiques, sa condition économique ou social »

Préambule de la Constitution de l’OMS

  Equipe de Rédaction
     Dr Walter KAZADI MULOMBO, Représentant
     Dr Dismas BAZA, NPO/MAL/MTN
     Dr Jean François BUSOGORO, NPO/FHP
     Dr Rose Marie Magnifique NDUWIMANA
2014-2015 RAPPORT BIENNAL - Organisation mondiale de la Santé (OMS) - World Health Organization
Rapport d’activités 2014-2015

Table des matières   TABLE DES MATIERES..…………..………………………………………..……….1
                     Liste des sigles et abréviations…………………………………………………..….2
                     Préface…………………………………………………………………………………….…..6
                     I. INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………….7
                     I.1. Situation socio-politique………………………………………..……………...7
                     I.2. Profil socio-sanitaire du pays………………………………………………….7
                     II. LUTTE CONTRE LES MALADIES TRANSMISSIBLES……………….…...9
                     II.1. Lutte contre les maladies évitables par vaccination et polio....9
                     II.2. Lutte contre le VIH/SIDA……………………………………………………...11
                     II.3. Lutte contre la Tuberculose………………………………………………...12
                     II.4. Lutte contre le Paludisme…………………………………………………...13
                     II.5. Lutte contre les Maladies Tropicales négligées…………………...15
                     III. LUTTE CONTRE LES MALADIES NON TRANSMISSIBLES…………16
                     III.1. Santé mentale……………………………………………………………………16
                     III.2. Nutrition…………………………………………………………………………...17
                     IV. Promotion de la santé à tous les stades de la vie………………….19
                     IV.1. Santé reproductive, néonatale, infantile et de l’adolescent.19
                     IV.2. Santé et environnement…………………………………………………….22
                     IV.3. Déterminants sociaux, économiques et environnementaux
                     de la santé………………………………………………………………………………...22
                     V. RENFORCEMENT DU SYSTÈME DE SANTÉ…….……….……………..23
                     V.1. Politiques, stratégies et plans de santé nationaux……….………23
                     V.2. Les services de soins intégrés centrés sur la personne………..24
                     V.3. Dans le domaine des produits médicaux et technologies
                     sanitaires…………………………………………………………………………………...24
                     V.4. Renforcement des capacités pour l’information et données
                     FACTUELLES SUR LES SYSTÈMES DE SANTÉ ET LA RECHERCHE…..25
                     VI. PRÉPARATION, SURVEILLANCE ET RÉPONSE……..………………..26
                     VII. PRÉSENCE DE L’OMS DANS LE PAYS…….…………..………………..28
                     VII.1. Coordination et partenariat………………………………………….…..28
                     VII.2. Mobilisation des fonds additionnels………………………………….29
                     VII.3. Participation aux événements spéciaux…………………………….29
                     VII.4. Gestion et administration………………………………………...………30
                     VIII. ASSOCIATION DU PERSONNEL……..………………………………..….32
                     IX. LEÇONS APPRISES…………….……………………...……………………….…32
                     IX.1. Défis, contraintes et opportunités……………………………………..32
                     IX.2. Perspectives…………………………………………………………………...…33
                     X. Conclusion……………………...…………………………………………………….34

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2014-2015 RAPPORT BIENNAL - Organisation mondiale de la Santé (OMS) - World Health Organization
Rapport d’activités 2014-2015

Acronymes et Abréviations
AFRO           :African Regional Office
AGOB           :Association des Gynécologues du Burundi
ANSS           :Association Nationale des Séropositifs et des Sidéens
APOB           :Association du Personnel de l’OMS Burundi
APOC           :African Programme for Onchorciasis Control
ARV            :Anti rétroviraux
ASC            :Agent de Santé Communautaire
BAD            :Banque Africaine de Développement
BCG            :Bacille Calmette et Guérin
BPS            :Bureau Provincial de Santé
CARMMA         :Campagne pour la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique
CCM            :Country Coordination Mechanism
CDS            :Centre De Santé
CEA            :Communauté Est Africaine
CHUK           :Centre Hospitalo Universitaire de Kamenge
CNPK           :Centre Neuro Psychiatrique de Kamenge
CNS            :Comptes Nationaux de Santé
COIA           :Commission on Information and Accountability
CPSD           :Cadre de concertation des Partenaires pour la Santé et le Développement
CRCA           :Commission Régionale de Certification pour l’Afrique
CSU            :Couverture Sanitaire Universelle
CTB            :Coopération Technique Belge
CV             :Couverture Vaccinale
D.S.           :District Sanitaire
DHIS2          :District Health Information System 2
DTC            :Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Hépatite B
DTC-Hib-HepB   :Diphtérie,Tétanos,Coqueluche,Hépatite virale B et Haemophilus Influenzae b
EDS            :Enquête Démographique et de Santé

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2014-2015 RAPPORT BIENNAL - Organisation mondiale de la Santé (OMS) - World Health Organization
Rapport d’activités 2014-2015

FAO       :Food and Agricultural Organization
FM        :Fond Mondial
FOSA      :Formation Sanitaire
FUNSA     :Federation of UN Staff Association
GAVI      :Global Alliance for Vaccine and Immunization
HPRC      :Hôpital Prince Régent Charles
HQ        :Head Quarter
ICATT     :MCI Computerized Adaptation and Training Tool
IMCI      :Integrated Management of Childhood Illnesses
IDH       :Indice de Développement humain
IEP       :Initiative d’Eradication de la Poliomyélite
IGME      :Inter agency Group for child Mortality Estimation
IRSP      :Institut Régional de Santé Publique
ISF       :Indice Synthétique de Fécondité
IST       :Intercountry Support Team
IST/CA    :Inter country Support Team/ Central Africa
IVE       :Immunization, Vaccines and Emergencies
JAMT      :Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle
JANS      :Joint Assessment of National Strategies and plans
MIS       :Malaria Indicators Survey
MIILDA    :Moustiquaire Imprégné d’Insecticide à Longue Durée d’Action
MSPLS     :Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida
MTN       :Maladie Tropicale Négligée
MVE       :Maladies Virales à Ebola
NPO/FHP   :National Professional Officer/Family and Health Programme
NPO/MPN   :National Professional Officer/ Managerial Processes
ODD       :Objectifs de Développement Durables
OMD       :Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS       :Organisation Mondiale de la Santé
PAM       :Programme Alimentaire Mondial

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Rapport d’activités 2014-2015

PCIME      :Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfance
PEV        :Programme Elargi de Vaccination
PF         :Planification Familiale
PFA        :Paralysie Flasque Aigue
PIB        :Produit Intérieur Brut
PMSAN      :Plan Multi sectoriel de Sécurité alimentaire et Nutrition
PNDS       :Plan National de Développement Sanitaire
PNLP       :Programme National de Lutte contre le paludisme
PNLT       :Programme National de Lutte contre la tuberculose
PNS        :Politique Nationale de Santé
PNSR       :Programme National de Santé de la Reproduction
PNUD       :Programme des Nations Unies pour le Développement
PTME       :Prévention de la Transmission Mère-Enfant
PVS        :Poliovirus Sauvage
PVVIH      :Personnes Vivants avec le VIH
RAC        :Revue annuelle Conjointe
RGPH       :Recensement Général de la Population et de l’Habitat UNIFEM
RSI        :Règlement Sanitaire International
RSS        :Renforcement du Système de Santé
SANA       :Situation Analysis and Needs Assesment
SAV        :Semaine Africaine de Vaccination
SCORE      :Social Comme Objet de Recherche
SCP        :Stratégie de Coopération avec les Pays
SDMR       :Surveillance des Décès Maternels et Riposte
SEP-CNLS   :Secrétariat Exécutif Permanent–Conseil National de la Lutte contre le Sida
SGNU       :Secrétaire Général des Nations Unies
SIMR       :Surveillance Intégrée des Maladies et Riposte
SNIS       :Système National d’Information Sanitaire

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2014-2015 RAPPORT BIENNAL - Organisation mondiale de la Santé (OMS) - World Health Organization
Rapport d’activités 2014-2015

SRMNIA       :Santé de la Reproduction Maternelle,Néonatale,Infantile et des Adolescents
SRO          :Sérum de Réhydratation Oral
SSME         :Semaine Santé Mère Enfant
STH          :Soil transmitted Helminths
SWAA         :Society for Women and AIDS in Africa
TF           :Trachome Folliculaire
TB/VIH       :Tuberculose/Virus d’Immunodéficience Humaine
TIDC         :Traitement avec Ivermectine sous Directives Communautaires
UE-ACP       :Union Européenne- AFRIQUE Caraïbes et Pacifique
UE-Lux-OMS   :Union Européenne- Luxembourg -OMS
UNDAF        :Cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement
UNICEF       :Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
USAID        :United States Agency of International Development
VAR          :Vaccin Anti-Rougeoleux
VAROTA       :Vaccin Anti-Rotavirus
VIH/SIDA     :Virus de l’Immunodéficience Humaine / Syndrome d’Immunodépression
VPI          :Vaccin anti Polio Inactivé
VPO          :Vaccin anti Polio Oral
WCO          :WHO Country Office
WHO          :World Health Organization

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2014-2015 RAPPORT BIENNAL - Organisation mondiale de la Santé (OMS) - World Health Organization
Rapport d’activités 2014-2015

      Préface
L’an 2015 est la deuxième année du pro-               ainsi qu’à la complémentarité d’action des
gramme biennal 2014-2015. La mise en                  différents niveaux de notre Organisation
œuvre de ce dernier a été faite en parfaite           d’autre part.
harmonie avec la Stratégie de Coopération             Ces efforts seront poursuivis en 2016 afin de
de l’OMS avec le Burundi. Celle-ci est ali-           maintenir les acquis avec un accent particu-
gnée aux priorités nationales définies dans           lier sur la couverture universelle en santé, la
le PNDS 2011-2015.                                    génération des évidences pour éclairer la
Au cours de cet exercice, l’OMS a poursuivi           prise de décision en rapport avec les straté-
son appui au pays pour améliorer les perfor-          gies de santé et la planification stratégique,
mances dans le processus d’atteinte des               le renforcement du leadership pour une gou-
OMD, l’évaluation des progrès enregistrés à           vernance en matière de santé tout en met-
la boucle de l’échéance fixée pour cet enga-          tant en avant les programmes conjoints et
gement mondial en se préparant en même                l’avantage comparatif.
temps à la suite du programme défini dans              Nous exprimons notre gratitude et nos en-
le cadre des ODD à travers l’agenda post              couragements à tous ceux qui, de près ou
2015.                                                 de loin, ont rendu possibles les actions con-
La mission du Bureau de l’OMS étant de                crètes et visibles de l’OMS au Burundi. Au
contribuer à l’atteinte du niveau le plus élevé       cours des années qui vont suivre, nous
de santé de la population burundaise, n’est           sommes convaincus que le Burundi pourra
possible qu’avec une bonne collaboration              obtenir de meilleurs résultats sanitaires au
avec le Gouvernement et les autres parte-             bénéfice de sa population.
naires de développement. Malgré un envi-               Nos sincères remerciements sont enfin
ronnement marqué par des perturbations                adressés à nos chers collaborateurs du Bu-
politico-sécuritaires en 2015, le bureau a            reau de l’OMS au Burundi pour l’excellent
fourni l’essentiel des appuis dans le do-             travail d’équipe qui a permis d’offrir un appui
maine la prévention et la lutte contre la ma-         de qualité au Gouvernement du Burundi.
ladie, le renforcement du système de san-
té sans oublier le renforcement de la visibili-
té du bureau                                          Dr Walter KAZADI MULOMBO

Les résultats obtenus sont le fruit du dé-            Représentant de l’OMS
vouement et de l’appropriation des respon-
sables du Gouvernement d’une part         au
partenariat actif et stratégique avec les
autres intervenants dans le secteur sanitaire

                                                  6
2014-2015 RAPPORT BIENNAL - Organisation mondiale de la Santé (OMS) - World Health Organization
Rapport d’activités 2014-2015

Chapitre I: Introduction générale
I.1. Situation socio-politique                                                          La performance du Burundi est largement
                                                                                        inférieure (4,3%) à la moyenne des autres
La mise en œuvre du programme de coopé-
                                                                                        pays de la Communauté Est Africaine
ration de l’OMS avec le Burundi s’est faite
                                                                                        (CEA) qui enregistrent une croissance
dans un contexte socio-politique marqué par
                                                                                        moyenne de 6 à 7%3.
des incertitudes sur l’issue du processus
électoral annoncé au cours du biennum                                                   I.2. Profil socio-sanitaire du pays
2014-15. Cette incertitude a atteint son point                                          Selon les données du Système National
culminant depuis avril 2015 suite à une in-                                             d’Information Sanitaire (SNIS), le paludisme
terprétation divergente du contenu des                                                  constitue la principale cause de morbidité
textes régissant les différentes institutions                                           dans les centres de santé4 enregistrées au
tels que issus des différents Accords et Dis-                                           niveau des formations sanitaires (FOSA)
positions Constitutionnelles. La situation                                              dans la population en général avec un poids
s’est détériorée davantage avec les vio-                                                de 42,1% comparé aux autres pathologies.
lences pré et post électorales dans la se-                                              Depuis la fin de l’année 2015, le pays con-
conde moitié de 2015, y compris la précarité                                            nait une recrudescence des cas de palu-
et l’imprévisibilité de la sécurité, en particu-                                        disme. Les infections respiratoires aiguées
lier dans la capitale.                                                                  viennent en seconde position avec 20,9%
La détérioration du contexte socio-politique                                            de la morbidité.
et les violences post électorales ont eu un                                             Durant les deux dernières décennies, le
impact négatif sur la coopération du Burundi                                            pays a enregistré des progrès considérables
avec ses partenaires bilatéraux et multilaté-                                           dans la réduction de la mortalité maternelle
raux, ayant abouti pour certains à une sus-                                             avec un ratio passé de 1210 à 712 décès
pension des appuis budgétaires directs, et à                                            maternels entre 1995 et 2015 soit un taux
une détérioration progressive du climat des                                             moyen de réduction annuelle de 2,3%.5
affaires, avec des conséquences sur le fi-
nancement du secteur de la santé et la cou-
verture sanitaire universelle.
Sur le plan économique, le Burundi est clas-
sé 184ème pays avec un de IDH (0.400 en
2014)1. En effet, 68% de la population vit en
dessous du seuil de pauvreté2.

1
  IDH 2015 par le PNUD
2
  Etude nationale sur la pauvreté de l’enfant et les disparités au Burundi, juin 2009
3
  Rapport du comité de politique monétaire No 1/2014
4
  Annuaire statistique 2014
5
  MMEIG 2015

                                                                             7
Rapport d’activités 2014-2015

Quant à la santé de l’enfant, le taux de mortalité néonatale est passé de 41,7 à 28,6 pour 1000
naissances vivantes, la mortalité infantile est passée d’un taux de 103,2 à 54,1 pour 1000 nais-
sances vivantes alors que le taux de mortalité infanto-juvénile est passé de 170,5 à 81,7 pour
1000 naissances vivantes.
                 Tendance de la mortalité des enfants de moins de cinq ans au Burundi

                    180

                    160

                    140

                    120

                    100

                     80

                     60

                     40

                     20

                       0
                              1990   1995          2000          2005           2010             2013   2015

                                            Evolution actuelle          Sentier souhaitable OM

Quoiqu’inachevés, les progrès enregistrés par le pays sur les OMDs 4 et 5 en rapport avec la ré-
duction de la mortalité maternelle et celle des enfants de moins de cinq ans sont considérables.
Cela a été dû à plusieurs facteurs dont les principaux sont :
        La gratuité des soins aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes enceintes ou qui ac-
         couchent jusqu’à 42 jours après l’accouchement ;
        Une bonne couverture vaccinale avec un taux de vaccination de la rougeole de 93% en
         2015 ;
        La mise en œuvre des interventions clés comme la PCIME dans la prise en charge des ma-
         ladies de l’enfant, le renforcement de l’offre des SONU, le TPIg et la MILDA ;
        Le financement basé sur les performances mis à l’échelle depuis 2010 etc.

Cependant, le paludisme reste un des problèmes majeurs de santé publique au Burundi et me-
nace avec prédilection les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. La malnutrition
reste élevée avec un taux de 49%6.

6
    Enquête SMART 2014, PAM

                                                             8
Rapport d’activités 2014-2015

Chapitre II: Lutte contre les maladies transmissibles
II.1. Lutte contre les Maladies évitables                  Au cours de la période considérée, 135 per-
par la vaccination et Polio                                sonnels des équipes cadres de district et 34
                                                           coordonnateurs des bureaux provinciaux de
Durant la période de 2014 à 2015, un rôle
                                                           santé ont bénéficié d’une formation sur les
important a été joué par l’OMS pour l’opéra-
                                                           cours moyen des gestionnaires (MLM) du
tionnalisation du plan d’action mondial pour
                                                           PEV.
les vaccins (GVAP) au niveau du pays. L’ap-
proche stratégique adoptée a été axée sur le               En outre, une évaluation post introduction du
développement d’un plan Pluriannuel de vac-                vaccin contre les diarrhées dues aux rotavi-
cination (PPAC), l’appropriation des ques-                 rus (VAROTA) et de la deuxième dose de
tions de vaccination et le suivi de la revue               vaccin anti Rougeoleux (VAR2) a été con-
externe du PEV.                                            duite en collaboration avec les autres parte-
                                                           naires de la vaccination. . Cette évaluation a
Actuellement, le PEV enregistre de bons pro-
                                                           permis d’apprécier l’impact de l’introduction
grès dans la vaccination de routine car la
                                                           de ces deux vaccins sur les composantes du
couverture vaccinale DTC-Hib-Hep3 va au-
                                                           système de la vaccination. En effet, depuis
delà 95% au niveau national et dépasse
                                                           2013, aucun cas de rougeole confirmé n’a
85% dans plus de 80% des districts sani-
                                                           été notifié par le laboratoire national de
taires. Quant à la couverture en rougeole, le
                                                           l’INSP.
taux atteint 93% en 20147.

                                          Evolution des CV de 2005 -2015

7
    Countdown to 2015 : The 2014 report

                                                     9
Rapport d’activités 2014-2015

                                                         points focaux des districts ont été formés
                                                         sur la surveillance de la paralysie flasque
                                                         aiguë (PFA).
                                                         Sur le plan institutionnel, 20 membres des
                                                         comités ont été techniquement mis à jour
                                                         sur les avancées de l’initiative d’éradication
                                                         de la poliomyélite (IEP). Egalement, l’identi-
                                                         fication du matériel infecté ou potentielle-
                                                         ment infecté par le poliovirus de type 2
  Lancement de la semaine santé mère enfant, 2015
                                                         (PVS2) a été réalisée dans 996 laboratoires
                                                         du pays.
Au cours du biennum 2014-2015, deux
plans stratégiques du PEV ont été élaborés               Les efforts consentis dans l’élimination ont
à savoir le plan stratégique 2014-2020 pour              fait que le pays soit déclaré libéré de polio-
des fins d’alignement aux objectifs régio-               virus sauvage depuis décembre 2006 et le
naux vers l’élimination de la rougeole ainsi             statut reste maintenu à ce jour. Un rapport
que le plan de maintien d’élimination du té-             de progrès est élaboré chaque année avec
tanos maternel et néonatal (TMN) étant don-              un plan de réponse à une éventuelle impor-
né que le pays détient un statut d’élimination           tation.
depuis Septembre 2009.                                   Cependant, des besoins de renforcement de
L’élaboration d’une proposition de subven-               la surveillance restent ressentis comme
tion soumise à GAVI visant à introduire deux             perspectives du biennum prochain.
nouveaux vaccins dans le programme de
vaccination de routine a été également ap-
puyée par le bureau et a aboutira à l’intro-
duction du vaccin combiné contre la rou-
geole et la rubéole (RR) ainsi que le vaccin
contre le papillome virus humain (HPV) en
2016.
En matière de surveillance, le système de
surveillance active des PFA et la sur-
veillance d’autres maladies évitables par
la vaccination sur une base hebdomadaire
a été renforcé. En effet, 17 Médecins provin-
ciaux, 45 Médecins chefs de districts et les

                                                    10
Rapport d’activités 2014-2015

L’existence des districts sanitaires silen-        but du traitement ARV à 500 CD4 au lieu de
cieux (26%) ainsi que le non-respect de dé-        350 CD4. En matière de PTME, une feuille
lais d’acheminement des selles des districts       de route pour l’intégration des services et la
vers le niveau central (norme de 0-3 jours)        délégation des tâches a été finalisée et vali-
restent les principaux défis pour l’améliora-      dée.
tion de la surveillance au Burundi.                De plus, un plan stratégique VIH a été mis à
Outre la surveillance, le pays a introduit le      jour pour la période 2014- 2017 de même
Vaccin anti polio Inactivé (VPI) dans le calen-    qu’un plan conjoint pour la gestion de la coin-
drier vaccinal des enfants de 0-11 mois de-        fection Tuberculose/VIH. pour la période de
puis novembre 2015.                                2014-2017.
Dans le futur, une attention particulière sera     En matière de renforcement des capacités,
mise sur l’amélioration de la couverture dans      63 prestataires de soins de 6 provinces sani-
les districts moins performants et le maintien     taires ont été formés sur les protocoles mis à
des acquis ailleurs.                               jour de prévention et de traitement du VIH.
                                                   C’est ainsi que les professionnels autres que
II.2. Lutte contre le VIH/SIDA
                                                   les médecins des structures de soins recu-
Le VIH/SIDA demeure un problème majeur             lées ont pu mettre en route aisément le trai-
de santé publique avec une prévalence esti-        tement ARV de 1ère ligne avec possibilité de
mée à 1.4% au sein de la population de 15 à        référence des cas compliqués aux médecins.
49 ans.
                                                   De plus, 30 médecins, 48 personnels infir-
La mise en œuvre du plan stratégique de            miers et 40 personnels d’appui des services
lutte contre le Sida, l’élaboration des docu-      de maternité et pédiatrie des 4 hôpitaux na-
ments normatifs, la coordination ainsi que la      tionaux de Bujumbura ont été formés sur
mobilisation des ressources ont été des ap-        l’intégration de la PTME à la SRSMNI. Ce
proches prioritaires de la SCP                     type d’appui a permis d’augmenter les effec-
En termes d’assistance technique, des direc-       tifs des femmes venues en CPN et qui béné-
tives nationales sur l’utilisation des ARV pour    ficient du dépistage du VIH.
la prévention et le traitement du VIH ont été      La couverture ARV chez les femmes en-
mises à jour. Ce qui a conduit à l’adoption        ceintes VIH + est passée de 58% en 2013 8 à
de l’l’Option B+ dans le cadre de la PTME,         65% en 20159.
le « test and treat » pour les enfants de
moins de 5 ans et l’élévation du seuil de dé-

8
    Rapport CNLS 2013
9
    Rapport PNLS/IST 2015

                                              11
Rapport d’activités 2014-2015

Cette approche de délégation de taches a              OMS 2015 pour la prévention et le traite-
permis de désengorger les hôpitaux et en              ment du VIH, le renforcement des interven-
même temps accroître la couverture du trai-           tions visant la réduction de la transmission
tement ARV qui est passée de 48% en 2013              du VIH de la mère à l’enfant, les populations
à 55.2% en 2015.                                      clés et autres populations vulnérables.
S’agissant du renforcement des capacités              II.3. Lutte contre la Tuberculose
du suivi évaluation, les Gestionnaires des            Au Burundi, la tuberculose sévit sous un
données des équipes cadres des BDS ont                mode endémique. Le taux d’incidence de la
été formés sur les indicateurs de perfor-             tuberculose est de 71cas/100000 habi-
mance en matière de VIH/sida et les outils            tants10. La lutte contre cette maladie figure
de collecte des données. Pour ce qui est de           parmi les axes prioritaires de la stratégie de
la mobilisation des ressources pour la lutte          coopération de l’OMS avec le pays et pour
contre le VIH et la tuberculose, un dialogue          la période 2014 – 2015, les principales ap-
national pour déterminer les priorités natio-         proches stratégiques domaines d’actions
nales en matière de VIH et tuberculose a              pour la lutte contre la tuberculose sont la
été initié, une note conceptuelle suivie des          planification stratégique, la mise à jour des
demandes de subventions au Fonds mon-                 politiques et normes pour la prévention et le
dial élaborée avec l’appui de différents ni-          traitement de la tuberculose, le suivi évalua-
veaux de l’OMS. Les principaux domaines               tion , la coordination et la mobilisation des
visés pour ces appuis sont les suivant : le           ressources pour la lutte contre la Tubercu-
volet Système de santé, la Tuberculose et la          lose.
PTME.
                                                      Ainsi, un plan de lutte contre la tuberculose
Au total, un montant 35 342 042 USD a été             a été mis à jour pour la période de 2014-
mobilisé pour la composante VIH/RSS et                2020. Ce plan a servi entre autre de réfé-
10 119 254 USD pour la composante tuber-              rence à l’élaboration de la note concep-
culose pour la période de 2016-2017.Ce fi-            tuelle conjointe TB/VIH. L’appui technique à
nancement permettra d’étendre et d’accélé-            l’élaboration des documents normatifs a
rer la mise en œuvre des interventions clés
                                                      abouti à la validation et la diffusion des di-
de prévention et de traitement du VIH dans            rectives de prise en charge de la tubercu-
l’optique de l’atteinte des objectifs 90 90 90        lose. Le nouveau guide est disponible et uti-
de la stratégie « Fast Track » d’ici 2020 et          lisé dans les structures de diagnostic et de
l’élimination du VIH en 2030.                         prise en charge de la tuberculose.
En perspectives d’avenir, un accent sera
mis sur l’adoption des recommandations
10
     Rapport annuel PNILT 2015

                                                 12
Rapport d’activités 2014-2015

           6 mars 2015, Kibimba (Gitega), lancement officiel du traitement préventif intermittent à la sulfadoxine pyrimlethamie chez la femme enceinte
                                          par la Ministre de la santé en compagnie du Représentant de l’OMS et UNICEF

En matière de surveillance et de suivi éva-                                            La coïnfection TB/VIH et les formes multi
luation, l’analyse épidémiologique de la tu-                                           résistantes de la tuberculose rendent com-
berculose a été réalisée avec comme objec-                                             plexe la prise en charge de la tuberculose.
tifs l’évaluation (1) du système de surveil-                                           Le dialogue continue et les orientations
lance de la TB et sa capacité à mesurer                                                techniques en matière de gestion de la coin-
l’ampleur et l’évolution temporelle de la ma-                                          fection TB/ VIH ont abouti au renforcement
ladie et (2) de l’ampleur de la maladie et                                             du screening de la tuberculose chez les per-
les tendances temporelles.                                                             sonnes vivant avec le VIH mais aussi l’intro-
                                                                                       duction du traitement préventif à l’isoniazide
Les appuis de l’OMS en collaboration avec
                                                                                       dans deux sites pilotes. Au total, 1.260
d’autres partenaires ont permis d’améliorer
                                                                                       PVVIH ont été enrôlés sous chimio prophy-
progressivement les performances du pro-
                                                                                       laxie à l’INH, mais aussi l’intégration des
gramme de lutte contre la tuberculose sur-
                                                                                       services TB/VIH et ceci a facilité l’augmen-
tout en ce qui concerne le suivi des ma-
                                                                                       tation du dépistage du VIH chez les patients
lades sous antituberculeux. En effet, le taux
                                                                                       tuberculeux (95%) de même que la couver-
de succès thérapeutique pour les nouveaux
                                                                                       ture ARV chez les patients coinfectés TB/
cas de tuberculose pulmonaire à microsco-
                                                                                       VIH (88%)13.
pie positive est de 91.9% cohorte 201411
(cible OMS : 85%).                                                                      II.4. Lutte contre le Paludisme
Toutefois, des défis persistent en matière                                             Selon le MIS 2012, la prévalence nationale
de notification des cas, de dépistage systé-                                           du paludisme est de 17%. La région du nord
matique chez les cas contact, de couverture                                            est le plus touchée. Le paludisme demeure
ARV chez les patients co infectés TB/VIH                                               une importante cause de morbidité (42.1%
88%12.
11
     Rapport annuel PNILT 2015
12
     Ibid.
13
     Ibid.

                                                                           13
Rapport d’activités 2014-2015

des motifs de consultation dans les centres             de l’artesunate-amodiaquine, traitement de
de santé) et de 36,3% de mortalité hospita-             première ligne au Burundi depuis 2003 et
lière14.                                                par conséquent d’éclairer la prise de déci-
                                                        sion en matière de politique de traitement de
Les approches stratégiques définies dans le
                                                        cette maladie.
cadre de la SCP concernent le renforcement
des capacités nationales, l’adaptation des              Les capacités d’intervention du PNILP ont
politiques et directives ainsi que la surveil-          été renforcées à travers l’appui de 3 cadres
lance épidémiologique et la génération des              du MSPLS à la formation en gestion de pro-
bases factuelles dans le cadre de la mise en            grammes paludisme ainsi qu’en suivi évalua-
œuvre du plan stratégique 2013-2017 de                  tion. En collaboration avec les autres parte-
lutte contre le paludisme.                              naires , notamment le Fonds Mondial, UNI-
                                                        CEF, USAID, le bureau a contribué à l’orga-
Grâce à l’appui technique du bureau, en col-
                                                        nisation de la campagne nationale de distri-
laboration avec UNICEF et d’autres parte-
                                                        bution des moustiquaires imprégnée de
naires,     deux    documents        normatifs
                                                        longue durée d’action (MIILDA) qui a été
(directives nationales de lutte anti vectorielle
                                                        menée avec succès en juin 2014 avec une
et directives nationales traitement préventif
                                                        couverture nationale de 97.3%.
intermittent à la sulfadoxine pyrimethamine
chez la femme enceinte) ainsi que deux do-              S’agissant des efforts de mobilisation de
cuments techniques de mise en œuvre du                  ressources en synergie avec d’autres par-
TPI (module de formation et le manuel du                tenaires, près de 36 millions USD ont été
participant) ont été élaborés au cours de de            mobilisés auprès du Fonds Mondial grâce à
la période sous revue. Il en a résulté l’intro-         l’appui à la rédaction de note conceptuelle
duction effective du TPI au pays qui est ap-            avec un focus sur la mise à échelle et le
pliqué depuis mars 2015. Cette nouvelle                 maintien de la couverture des interventions
stratégie contribuera notamment à réduire               clé de prise en charge et de prévention.
l’insuffisance pondérale à la naissance dont            En dépit de ces efforts des différents parte-
la prévalence atteint 12.9%15.                          naires dont l’OMS et une bonne couverture
En matière de recherche sur le paludisme,               en intervention clé, les effets et impacts sont
un site sentinelle de surveillance de l’effi-           mitigés. Une augmentation de cas de 2014
cacité des antipaludiques est opération-                à 2015 a été observée. L’année 2015 a été
nel depuis novembre 2015. Trois sites addi-             marquée par un taux de positivité de 60%
tionnels seront ouverts en 2016 avec l’appui            des tests de laboratoire ainsi d’importantes
de l’OMS, ce qui permettra de disposer des              flambées épidémiques. Cette situation fait
nouvelles évidences sur le niveau d’efficacité          classer le Burundi compte parmi les pays en
14
     Annuaire Statistique 2014
15
     Rapport UNICEF 2012

                                                   14
Rapport d’activités 2014-2015

phase de contrôle de la maladie où un ac-              munautaire, conduisant à des couvertures
cent doit être mis sur la mise à échelle et            très satisfaisantes, au-delà de 80%. De plus,
maintien de la couverture des interventions            10 techniciens du MSPLS ont été formés
clé. Pour le prochain biennum, un focus par-           sur l’identification des gites larvaires de
ticulier sera mis sur le soutien à la surveil-         transmission de l’onchocercose suivie d’une
lance épidémiologique et riposte aux épidé-            dotation de matériel technique approprié.
mies.                                                  S’agissant de la surveillance des tendances,
II.5. Lutte contre les Maladies                        les évaluations épidémiologiques de l’oncho-
Tropicales négligées                                   cercose conduites par l’OMS/APOC en 2012
                                                       et 2014 montrent que prévalence de l’infec-
Les données épidémiologiques disponibles
                                                       tion onchocerquienne est proche de zéro,
en 2015 indiquent que le Burundi a atteint le
                                                       témoin d’une tendance vers l’élimination de
seuil d’élimination pour l’onchocercose et la
                                                       la maladie dans le foyer du projet TIDC de
lèpre (< 1 cas pour 10.000 habitants selon
                                                       Cibitoke-Bubanza. Ces évaluations ont éga-
l’OMS). La schistosomiase est faiblement
                                                       lement intéressé la schistosomiase et les
endémique tandis que les STH demeurent
                                                       STH. Si une telle performance est mainte-
un problème de santé publique. Le trachome
                                                       nue, l’élimination de l’onchocercose pourrait
est endémique dans trois Districts Sani-
                                                       être envisagée en 2020 conforment à la
taires (sur les 46) avec prévalence de forme
                                                       feuille de route AFRO sur les MTN.
TF de plus 10%.
Les objectifs poursuivis par le bureau s’ins-          La revue du plan directeur 2011-2015 de
                                                       lutte contre les MTN a été conclue avec le
crivent dans le cadre des priorités straté-
                                                       soutien de l’OMS en prélude à l’élaboration
giques de lutte contre les maladies transmis-
                                                       du plan directeur 2016-2020 dont le proces-
sibles de la SCP ainsi que la feuille de route
                                                       sus a été initié au cours de la période sous
de la Région africaine de lutte contre les
                                                       revue.
MTN en vue de leur élimination en 2020.
                                                       Les priorités futures concernent le maintien
En ce qui concerne l’appui au renforcement
                                                       de la bonne couverture de traitement de
des capacités et mise en œuvre des inter-
                                                       masse ; la mise en place d’un système de
ventions, le traitement de masse des Mala-
                                                       surveillance entomologique pour confirmer
dies tropicales négligées évitables par la chi-
                                                       la bonne performance du programme de
miothérapie (onchocercose, schistosomiase,
                                                       lutte contre l’onchocercose ainsi que la
STH,) a été mené avec succès à travers les
                                                       poursuite du processus de validation et dis-
campagnes bi annuelles de déparasitage à
                                                       sémination du nouveau plan directeur MTN.
l’albendazole et praziquantel (semaines san-
té mère-enfant) et campagnes annuelles de
traitement à ivermective sous directive com-

                                                  15
Rapport d’activités 2014-2015

Notons que le processus de clôture d’APOC tout au long de 2015 a eu entre autre conséquence
la séparation progressive avec le staff et une réduction drastique des appuis techniques et fi-
nanciers d’APOC aux pays, y compris le Burundi.
Les mesures d’adaptation du bureau à cette situation sont notamment l’augmentation de la con-
tribution financière aux activités du MSPLS (plus que les années antérieures) et la planification
des salaires de 3 staffs payés par APOC dans le centre budgétaire du bureau Burundi.

Chapitre III: Lutte contre les maladies non transmissibles
L’enquête STEPS, la première du genre me-            appui technique dans l’élaboration des in-
née au Burundi dans la province de Kirundo           dicateurs clés de suivi et de surveillance des
en 2013, a permis de déterminer la préva-            Maladies Chroniques Non Transmissibles.
lence de l’hypertension et du diabète dans           Les documents de politique et de stratégie
la zone d’étude, qui est respectivement à            nationale de lutte contre le cancer et cer-
25,2% et 1%. La prévalence des facteurs de           tains facteurs de risque et de lutte contre le
risque communs aux maladies chroniques               tabagisme ont été élaborés et validés. Le
est variable : la consommation d’alcool              groupe technique de travail du Ministère des
(88%), la consommation de tabac fumé                 finances sur l’analyse des données exis-
(20%), la faible consommation de fruits et           tantes a bénéficié d’un appui de deux ex-
légumes (91,5%), faible activité physique            perts de l’OMS afin de d’améliorer la taxa-
(16%) et obésité (0,4%). Cependant ces               tion du Tabac au Burundi.
données d’une seule Province, restent insuf-         Signalons que la lenteur dans le processus
fisantes pour être représentatives de la si-         d’adoption de la loi antitabac handicape les
tuation nationale.                                   activités de lutte dans ce domaine. L’OMS
Les approches stratégiques définies dans la          poursuivra le plaidoyer pour que la loi anti-
SCP sont en lien avec l’élaboration des poli-        tabac puisse voir le jour.
tiques et plans multisectoriels ainsi que la
                                                     3.1. Santé mentale
facilitation de l’accès aux services portant
sur les troubles mentaux et sur les troubles         La santé mentale reste faiblement intégrée
liés à la consommation de substances no-             au système de soins au Burundi et les res-
cives.                                               sources dans ce domaine sont très limitées
                                                     Le CNPK est la seule structure spécialisée
Au cours de ce biennum, le Ministère de la           de prise en charge des personnes souffrant
Santé Publique et de la lutte contre le Sida         d’affections mentales. Dans ce domaine,
(MSPLS) à travers le Programme National              une politique nationale de la santé mentale
Intégré de lutte contre les Maladies Chro-           a été élaborée et une donation de produits
niques Non Transmissibles a bénéficié d’un           pharmaceutiques faite au CNPK afin de
                                                16
Rapport d’activités 2014-2015

faire face aux besoins croissant d’offre de             Au cours de ce biennum, un pool de 17 for-
soins dans un contexte de crise socio-                  mateurs nationaux ont été formés sur les
politique que traverse le pays depuis le mois           nouvelles normes de l’OMS de suivi de la
d’avril 2015. Dans un proche avenir, un plan            croissance et du développement de l’enfant.
stratégique de santé mentale sera élaboré.
                                                        Grace au partenariat inter agence du SNU
III.2. Nutrition                                        (UNICEF, FAO, PAM, OMS) avec la coopé-
L’évolution comparative des indicateurs de              ration suisse, 345 935 USD ont été mobili-
nutrition montre une certaine réduction entre           sés par le bureau en 2014-2015 et servent à
2010 et 2014 selon les sources respectives              la mise en œuvre de la composante de prise
fournies par EDS 2010 et le rapport d’analyse           en charge intégrée du paludisme, la diarrhée
globale de la sécurité Alimentaire, de la Nutri-        et la pneumonie du projet de lutte contre la
tion et de la Vulnérabilité au Burundi ; de             malnutrition en province de Ngozi. Ce finan-
58% à 48.8% pour la malnutrition chronique ;            cement a permis d’obtenir les résultats ci-
de 6% à 5.5% pour la malnutrition aigüe ; de            après :(i) tous ASC de la commune de Ki-
29% à 25.2% pour l’insuffisance pondérale.              remba traitent la diarrhée des enfants de
Toutefois, les niveaux sont de loin supé-               moins de 5 ans au niveau communautaire
rieurs au seuil critique de l’OMS pour la mal-          après avoir bénéficié d’une formation y rela-
nutrition chronique.                                    tive et des kits appropriés , (ii) le cadre opé-
                                                        rationnel de l’iCCM a été renforcé à travers
Les approches stratégiques définies dans la
                                                        l’élaboration de trois documents techniques
SCP concourent à l’amélioration de l’accès
                                                        de mise en œuvre (document d’orientation
aux services nutritionnels de qualité afin de
                                                        sur i-CCM, guide de formation, ordino-
combattre le retard de croissance, l’émacia-
                                                        gramme de prise en charge), (iii) les mé-
tion et l’anémie.
                                                        nages disposent des jardins potagers grâce
                                                        au soutien de la FAO, PAM, UNICEF et ont
                                                        été sensibilisés sur les bonnes pratiques nu-
                                                        tritionnelles à travers une caravane de sen-
                                                        sibilisation appuyée par l’OMS.

                                                   17
Rapport d’activités 2014-2015

Une plateforme multisectorielle de coordi-         Dans le futur, une attention particulière sera
nation pilotée par le bureau de la 2ème Vice-      accordée au soutien à l’application des direc-
Présidence a été mise en place pour coor-          tives nationales d’alimentation du nourrisson
donner de l’action de nutrition ; le bureau        et jeune enfant ainsi que la poursuite de la
contribue à alimenter les discussions de           mise en œuvre de la composante iCCM du
                                                   projet inter agence de lutte contre la malnutri-
groupes techniques de travail sur la lutte
                                                   tion.
contre la malnutrition et la sécurité sanitaire
des aliments.

              Visite des jardins potagers
              (Kitchen garden) par la
              Ministre de la Santé, en
              commune Kiremba

                                              18
Rapport d’activités 2014-2015

Chapitre IV: Promotion de la santé à tous les stades de la vie
IV.1. Santé reproductive, néonatale,                                             4 et 5 signé en 2014 par différentes parties
infantile et de l’adolescent                                                     prenantes à savoir UNFPA, UNICEF, OMS
A l’échéance des OMD en 2015, le Burundi                                         et PNUD d’une part et le Ministère de la
affiche toujours une forte mortalité mater-                                      Santé Publique et de la Lutte contre le SIDA
nelle avec un ratio estimé à 712 décès ma-                                       d’autre part. Dès lors, toutes les interven-
ternels pour 100.000 naissances vivantes.                                        tions sont guidées par les orientations défi-
Quant à la survie de l’enfant, la mortalité                                      nies à travers ledit programme. Dans le
néonatale reste des plus élevées de la ré-                                       cadre des ODDs, un engagement à la nou-
gion africaine avec un taux de 28,6 pour                                         velle stratégie mondiale pour la santé de la
1000 naissances vivantes, la mortalité in-                                       mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l'ado-
fantile est estimée à 54.1 pour 1000 nais-                                       lescent pour la période de 2016-2030 a été
sances vivantes tandis que la mortalité in-                                      pris par le pays en septembre 2015.
fanto-juvénile est estimée à 81,7 pour 1000
                                                                                 Dans le but d’obtenir des données pro-
Naissances vivantes16.
                                                                                 bantes et actualisées en matière de santé
Les interventions mises en œuvre dans le                                         de la mère et de l’enfant, l’OMS a mis à la
domaine de la santé de la mère et de l’en-                                       disposition du MSPLS 75 tablettes pour une
fant sont bien arrimées aux priorités straté-                                    saisie instantanée pendant la collecte des
giques de la Stratégie de Coopération de                                         informations pour l’EDSIII qui sera lancée en
l’OMS avec le Burundi et ont contribué à l’at-                                   2016.
teinte des cibles du Programme budget
                                                                                 Pour des fins de prise en compte optimale
2014-2015. Les approches stratégiques
                                                                                 des données du niveau communautaire, le
mises en avant au cours du biennum passé
                                                                                 système d’enregistrement des faits d’état
sont en lien avec l’élaboration des normes et
                                                                                 civil et des statistiques vitales a été évalué
standards des services adaptés aux besoins
                                                                                 avec un appui conjoint de l’OMS, l’UNICEF,
des adolescents, la qualité des soins, la sur-
                                                                                 la BAD et la Coopération Suisse. Un plan
veillance des décès maternels, les modules
                                                                                 d’amélioration a été élaboré et validé en vue
de formations, les supervisions formatives,
                                                                                 de renforcer l’interopérabilité entre le sys-
la planification stratégique et la mobilisation
                                                                                 tème d’information sanitaire et le système
des ressources.
                                                                                 d’état civil. Ceci permettra d’étendre la sur-
En ce qui concerne le leadership et le parte-                                    veillance des décès maternels à l’autopsie
nariat pour l’action, une prise d’engagement                                     verbale des décès maternels survenant
à l’amélioration de la santé de la mère et de                                    dans la communauté afin d’agir sur les fac-
l’enfant a été concrétisée par un programme                                      teurs sous-jacents du 1er retard et 2ème re-
conjoint pour accélérer l’atteinte des OMDs                                      tard dans le recours aux soins.
16
     Estimations faites en 2015 par le groupe inter agences des nations unies

                                                                            19
Rapport d’activités 2014-2015

Quant à la planification stratégique et acqui-                   De plus, des ordinogrammes de prise en
sition des documents normatifs, une straté-                      charge des urgences obstétricales ont été
gie nationale de la santé des adolescents et                     développés et validés et ont été mis à la dis-
des jeunes a été élaborée de même qu’un                          position des structures sanitaires pour guider
plan de survie de l’enfant, des directives na-                   l’offre des soins d’urgence en obstétrique
tionales de surveillance des décès maternels                     afin d’améliorer la qualité des soins prodi-
etc. Ces documents d’orientations straté-                        gués aux mères et aux enfants en cas d’ur-
giques ont facilité la coordination des inter-                   gence.
ventions dans le domaine de la SRMNIA.

           Equipe d’évaluation de la qualité des soins maternels et infantiles dans deux hôpitaux de Bujumbura

En termes de Plaidoyer, les recommandations des rapports de la commission COIA ont été dis-
séminées auprès de différents ministères sociaux, des parlementaires, des universités et de la
société civile. Ceci a contribué au renforcement de la prise en compte de la santé de la mère, de
l’enfant et de l’adolescent dans les priorités nationales du pays en 2014 et 2015. Des méca-
nismes de redevabilité pour la santé de la mère et de l’enfant ont été mis en place. De même, les
événements d’envergure nationale comme la Semaine dédiée à la santé de la mère et de l’enfant
avec deux passages par an, la journée de la contraception, la célébration de la CARMMA tels ont
été des opportunités pour un plaidoyer fort en faveur de la bonne santé et le bien-être des mères
et des enfants et l’offre des paquets d’interventions à haut impact pour minimiser la morbidité et
la mortalité maternelle et infanto-juvénile.

                                                       20
Rapport d’activités 2014-2015

               Célébration de la CARMMA couplée à la journée mondiale de la contraception, édition 2015

La surveillance des décès maternels et la                      Globalement, les défis qui persistent et qui
riposte a été introduite et renforcée au cours                 devraient attirer une attention particulière
du biennum 2014-2015. L’appui de l’OMS a                       dans le futur dans le domaine de la santé de
porté essentiellement sur la mise à disposi-                   la mère et de l’enfant portent sur le dévelop-
tion des outils de surveillance notamment                      pement d’une nouvelle stratégie nationale
l’intégration de la dimension dans l’outil                     pour la SRMNIA en vue d’atteindre les nou-
d’orientation SIMR à travers une fiche de                      velles cibles mondiales définies à travers les
notification complète des décès maternels et                   ODD d’ici 2030 qui visent une réduction de
des directives spécifiques à la surveillance.                  la mortalité maternelle à moins de 70 décès
Le dispositif a fait que les décès maternels                   maternels pour 100.000 Naissances vi-
soient notifiés hebdomadairement depuis la                     vantes, la mortalité néonatale à moins de 12
26ème semaine de l’année 2014 et les ten-                      décès pour 1.000 naissances vivantes et la
dances sont régulièrement établies avec une                    mortalité infanto-juvénile à moins de 25 dé-
rétro information aux établissements hospi-                    cès pour 1.000 naissances vivantes.
taliers pour des mesures correctrices. Dans                    D’autres défis importants sont liés à l’amélio-
le même but, une carte de score pour le sui-                   ration de la qualité des soins prodigués aux
vi des progrès en santé maternelle et infan-                   mères, aux nouveaux nés et aux enfants en
tile a été développée avec l’appui de l’OMS                    milieux de soins, l’offre des soins obstétri-
et de l’UNICEF. A l’aide de cet outil, des pro-                caux et néonatals d’urgence, la surveillance
grès sont analysés lors des sessions d’éva-                    des décès maternels et périnatals, les soins
luation périodique du ministère et oriente                     adaptés aux besoins des adolescents et
des prises de décisions par le management.                     l’intégration des services.

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