2014-2015 RAPPORT BIENNAL - Organisation mondiale de la Santé (OMS) - World Health Organization
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Organisation mondiale de la Santé (OMS) Bureau de la Représentation au Burundi RAPPORT BIENNAL 2014-2015
Organisation mondiale de la Santé (OMS) Bureau de la Représentation au Burundi RAPPORT BIENNAL 2014-2015
Rapport d’activités 2014-2015 « La possession d’un meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions poli- tiques, sa condition économique ou social » Préambule de la Constitution de l’OMS Equipe de Rédaction Dr Walter KAZADI MULOMBO, Représentant Dr Dismas BAZA, NPO/MAL/MTN Dr Jean François BUSOGORO, NPO/FHP Dr Rose Marie Magnifique NDUWIMANA
Rapport d’activités 2014-2015 Table des matières TABLE DES MATIERES..…………..………………………………………..……….1 Liste des sigles et abréviations…………………………………………………..….2 Préface…………………………………………………………………………………….…..6 I. INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………….7 I.1. Situation socio-politique………………………………………..……………...7 I.2. Profil socio-sanitaire du pays………………………………………………….7 II. LUTTE CONTRE LES MALADIES TRANSMISSIBLES……………….…...9 II.1. Lutte contre les maladies évitables par vaccination et polio....9 II.2. Lutte contre le VIH/SIDA……………………………………………………...11 II.3. Lutte contre la Tuberculose………………………………………………...12 II.4. Lutte contre le Paludisme…………………………………………………...13 II.5. Lutte contre les Maladies Tropicales négligées…………………...15 III. LUTTE CONTRE LES MALADIES NON TRANSMISSIBLES…………16 III.1. Santé mentale……………………………………………………………………16 III.2. Nutrition…………………………………………………………………………...17 IV. Promotion de la santé à tous les stades de la vie………………….19 IV.1. Santé reproductive, néonatale, infantile et de l’adolescent.19 IV.2. Santé et environnement…………………………………………………….22 IV.3. Déterminants sociaux, économiques et environnementaux de la santé………………………………………………………………………………...22 V. RENFORCEMENT DU SYSTÈME DE SANTÉ…….……….……………..23 V.1. Politiques, stratégies et plans de santé nationaux……….………23 V.2. Les services de soins intégrés centrés sur la personne………..24 V.3. Dans le domaine des produits médicaux et technologies sanitaires…………………………………………………………………………………...24 V.4. Renforcement des capacités pour l’information et données FACTUELLES SUR LES SYSTÈMES DE SANTÉ ET LA RECHERCHE…..25 VI. PRÉPARATION, SURVEILLANCE ET RÉPONSE……..………………..26 VII. PRÉSENCE DE L’OMS DANS LE PAYS…….…………..………………..28 VII.1. Coordination et partenariat………………………………………….…..28 VII.2. Mobilisation des fonds additionnels………………………………….29 VII.3. Participation aux événements spéciaux…………………………….29 VII.4. Gestion et administration………………………………………...………30 VIII. ASSOCIATION DU PERSONNEL……..………………………………..….32 IX. LEÇONS APPRISES…………….……………………...……………………….…32 IX.1. Défis, contraintes et opportunités……………………………………..32 IX.2. Perspectives…………………………………………………………………...…33 X. Conclusion……………………...…………………………………………………….34 1
Rapport d’activités 2014-2015 Acronymes et Abréviations AFRO :African Regional Office AGOB :Association des Gynécologues du Burundi ANSS :Association Nationale des Séropositifs et des Sidéens APOB :Association du Personnel de l’OMS Burundi APOC :African Programme for Onchorciasis Control ARV :Anti rétroviraux ASC :Agent de Santé Communautaire BAD :Banque Africaine de Développement BCG :Bacille Calmette et Guérin BPS :Bureau Provincial de Santé CARMMA :Campagne pour la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique CCM :Country Coordination Mechanism CDS :Centre De Santé CEA :Communauté Est Africaine CHUK :Centre Hospitalo Universitaire de Kamenge CNPK :Centre Neuro Psychiatrique de Kamenge CNS :Comptes Nationaux de Santé COIA :Commission on Information and Accountability CPSD :Cadre de concertation des Partenaires pour la Santé et le Développement CRCA :Commission Régionale de Certification pour l’Afrique CSU :Couverture Sanitaire Universelle CTB :Coopération Technique Belge CV :Couverture Vaccinale D.S. :District Sanitaire DHIS2 :District Health Information System 2 DTC :Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Hépatite B DTC-Hib-HepB :Diphtérie,Tétanos,Coqueluche,Hépatite virale B et Haemophilus Influenzae b EDS :Enquête Démographique et de Santé 2
Rapport d’activités 2014-2015 FAO :Food and Agricultural Organization FM :Fond Mondial FOSA :Formation Sanitaire FUNSA :Federation of UN Staff Association GAVI :Global Alliance for Vaccine and Immunization HPRC :Hôpital Prince Régent Charles HQ :Head Quarter ICATT :MCI Computerized Adaptation and Training Tool IMCI :Integrated Management of Childhood Illnesses IDH :Indice de Développement humain IEP :Initiative d’Eradication de la Poliomyélite IGME :Inter agency Group for child Mortality Estimation IRSP :Institut Régional de Santé Publique ISF :Indice Synthétique de Fécondité IST :Intercountry Support Team IST/CA :Inter country Support Team/ Central Africa IVE :Immunization, Vaccines and Emergencies JAMT :Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle JANS :Joint Assessment of National Strategies and plans MIS :Malaria Indicators Survey MIILDA :Moustiquaire Imprégné d’Insecticide à Longue Durée d’Action MSPLS :Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida MTN :Maladie Tropicale Négligée MVE :Maladies Virales à Ebola NPO/FHP :National Professional Officer/Family and Health Programme NPO/MPN :National Professional Officer/ Managerial Processes ODD :Objectifs de Développement Durables OMD :Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS :Organisation Mondiale de la Santé PAM :Programme Alimentaire Mondial 3
Rapport d’activités 2014-2015 PCIME :Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfance PEV :Programme Elargi de Vaccination PF :Planification Familiale PFA :Paralysie Flasque Aigue PIB :Produit Intérieur Brut PMSAN :Plan Multi sectoriel de Sécurité alimentaire et Nutrition PNDS :Plan National de Développement Sanitaire PNLP :Programme National de Lutte contre le paludisme PNLT :Programme National de Lutte contre la tuberculose PNS :Politique Nationale de Santé PNSR :Programme National de Santé de la Reproduction PNUD :Programme des Nations Unies pour le Développement PTME :Prévention de la Transmission Mère-Enfant PVS :Poliovirus Sauvage PVVIH :Personnes Vivants avec le VIH RAC :Revue annuelle Conjointe RGPH :Recensement Général de la Population et de l’Habitat UNIFEM RSI :Règlement Sanitaire International RSS :Renforcement du Système de Santé SANA :Situation Analysis and Needs Assesment SAV :Semaine Africaine de Vaccination SCORE :Social Comme Objet de Recherche SCP :Stratégie de Coopération avec les Pays SDMR :Surveillance des Décès Maternels et Riposte SEP-CNLS :Secrétariat Exécutif Permanent–Conseil National de la Lutte contre le Sida SGNU :Secrétaire Général des Nations Unies SIMR :Surveillance Intégrée des Maladies et Riposte SNIS :Système National d’Information Sanitaire 4
Rapport d’activités 2014-2015 SRMNIA :Santé de la Reproduction Maternelle,Néonatale,Infantile et des Adolescents SRO :Sérum de Réhydratation Oral SSME :Semaine Santé Mère Enfant STH :Soil transmitted Helminths SWAA :Society for Women and AIDS in Africa TF :Trachome Folliculaire TB/VIH :Tuberculose/Virus d’Immunodéficience Humaine TIDC :Traitement avec Ivermectine sous Directives Communautaires UE-ACP :Union Européenne- AFRIQUE Caraïbes et Pacifique UE-Lux-OMS :Union Européenne- Luxembourg -OMS UNDAF :Cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement UNICEF :Fonds des Nations Unies pour l’Enfance USAID :United States Agency of International Development VAR :Vaccin Anti-Rougeoleux VAROTA :Vaccin Anti-Rotavirus VIH/SIDA :Virus de l’Immunodéficience Humaine / Syndrome d’Immunodépression VPI :Vaccin anti Polio Inactivé VPO :Vaccin anti Polio Oral WCO :WHO Country Office WHO :World Health Organization 5
Rapport d’activités 2014-2015 Préface L’an 2015 est la deuxième année du pro- ainsi qu’à la complémentarité d’action des gramme biennal 2014-2015. La mise en différents niveaux de notre Organisation œuvre de ce dernier a été faite en parfaite d’autre part. harmonie avec la Stratégie de Coopération Ces efforts seront poursuivis en 2016 afin de de l’OMS avec le Burundi. Celle-ci est ali- maintenir les acquis avec un accent particu- gnée aux priorités nationales définies dans lier sur la couverture universelle en santé, la le PNDS 2011-2015. génération des évidences pour éclairer la Au cours de cet exercice, l’OMS a poursuivi prise de décision en rapport avec les straté- son appui au pays pour améliorer les perfor- gies de santé et la planification stratégique, mances dans le processus d’atteinte des le renforcement du leadership pour une gou- OMD, l’évaluation des progrès enregistrés à vernance en matière de santé tout en met- la boucle de l’échéance fixée pour cet enga- tant en avant les programmes conjoints et gement mondial en se préparant en même l’avantage comparatif. temps à la suite du programme défini dans Nous exprimons notre gratitude et nos en- le cadre des ODD à travers l’agenda post couragements à tous ceux qui, de près ou 2015. de loin, ont rendu possibles les actions con- La mission du Bureau de l’OMS étant de crètes et visibles de l’OMS au Burundi. Au contribuer à l’atteinte du niveau le plus élevé cours des années qui vont suivre, nous de santé de la population burundaise, n’est sommes convaincus que le Burundi pourra possible qu’avec une bonne collaboration obtenir de meilleurs résultats sanitaires au avec le Gouvernement et les autres parte- bénéfice de sa population. naires de développement. Malgré un envi- Nos sincères remerciements sont enfin ronnement marqué par des perturbations adressés à nos chers collaborateurs du Bu- politico-sécuritaires en 2015, le bureau a reau de l’OMS au Burundi pour l’excellent fourni l’essentiel des appuis dans le do- travail d’équipe qui a permis d’offrir un appui maine la prévention et la lutte contre la ma- de qualité au Gouvernement du Burundi. ladie, le renforcement du système de san- té sans oublier le renforcement de la visibili- té du bureau Dr Walter KAZADI MULOMBO Les résultats obtenus sont le fruit du dé- Représentant de l’OMS vouement et de l’appropriation des respon- sables du Gouvernement d’une part au partenariat actif et stratégique avec les autres intervenants dans le secteur sanitaire 6
Rapport d’activités 2014-2015 Chapitre I: Introduction générale I.1. Situation socio-politique La performance du Burundi est largement inférieure (4,3%) à la moyenne des autres La mise en œuvre du programme de coopé- pays de la Communauté Est Africaine ration de l’OMS avec le Burundi s’est faite (CEA) qui enregistrent une croissance dans un contexte socio-politique marqué par moyenne de 6 à 7%3. des incertitudes sur l’issue du processus électoral annoncé au cours du biennum I.2. Profil socio-sanitaire du pays 2014-15. Cette incertitude a atteint son point Selon les données du Système National culminant depuis avril 2015 suite à une in- d’Information Sanitaire (SNIS), le paludisme terprétation divergente du contenu des constitue la principale cause de morbidité textes régissant les différentes institutions dans les centres de santé4 enregistrées au tels que issus des différents Accords et Dis- niveau des formations sanitaires (FOSA) positions Constitutionnelles. La situation dans la population en général avec un poids s’est détériorée davantage avec les vio- de 42,1% comparé aux autres pathologies. lences pré et post électorales dans la se- Depuis la fin de l’année 2015, le pays con- conde moitié de 2015, y compris la précarité nait une recrudescence des cas de palu- et l’imprévisibilité de la sécurité, en particu- disme. Les infections respiratoires aiguées lier dans la capitale. viennent en seconde position avec 20,9% La détérioration du contexte socio-politique de la morbidité. et les violences post électorales ont eu un Durant les deux dernières décennies, le impact négatif sur la coopération du Burundi pays a enregistré des progrès considérables avec ses partenaires bilatéraux et multilaté- dans la réduction de la mortalité maternelle raux, ayant abouti pour certains à une sus- avec un ratio passé de 1210 à 712 décès pension des appuis budgétaires directs, et à maternels entre 1995 et 2015 soit un taux une détérioration progressive du climat des moyen de réduction annuelle de 2,3%.5 affaires, avec des conséquences sur le fi- nancement du secteur de la santé et la cou- verture sanitaire universelle. Sur le plan économique, le Burundi est clas- sé 184ème pays avec un de IDH (0.400 en 2014)1. En effet, 68% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté2. 1 IDH 2015 par le PNUD 2 Etude nationale sur la pauvreté de l’enfant et les disparités au Burundi, juin 2009 3 Rapport du comité de politique monétaire No 1/2014 4 Annuaire statistique 2014 5 MMEIG 2015 7
Rapport d’activités 2014-2015 Quant à la santé de l’enfant, le taux de mortalité néonatale est passé de 41,7 à 28,6 pour 1000 naissances vivantes, la mortalité infantile est passée d’un taux de 103,2 à 54,1 pour 1000 nais- sances vivantes alors que le taux de mortalité infanto-juvénile est passé de 170,5 à 81,7 pour 1000 naissances vivantes. Tendance de la mortalité des enfants de moins de cinq ans au Burundi 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 1990 1995 2000 2005 2010 2013 2015 Evolution actuelle Sentier souhaitable OM Quoiqu’inachevés, les progrès enregistrés par le pays sur les OMDs 4 et 5 en rapport avec la ré- duction de la mortalité maternelle et celle des enfants de moins de cinq ans sont considérables. Cela a été dû à plusieurs facteurs dont les principaux sont : La gratuité des soins aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes enceintes ou qui ac- couchent jusqu’à 42 jours après l’accouchement ; Une bonne couverture vaccinale avec un taux de vaccination de la rougeole de 93% en 2015 ; La mise en œuvre des interventions clés comme la PCIME dans la prise en charge des ma- ladies de l’enfant, le renforcement de l’offre des SONU, le TPIg et la MILDA ; Le financement basé sur les performances mis à l’échelle depuis 2010 etc. Cependant, le paludisme reste un des problèmes majeurs de santé publique au Burundi et me- nace avec prédilection les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. La malnutrition reste élevée avec un taux de 49%6. 6 Enquête SMART 2014, PAM 8
Rapport d’activités 2014-2015 Chapitre II: Lutte contre les maladies transmissibles II.1. Lutte contre les Maladies évitables Au cours de la période considérée, 135 per- par la vaccination et Polio sonnels des équipes cadres de district et 34 coordonnateurs des bureaux provinciaux de Durant la période de 2014 à 2015, un rôle santé ont bénéficié d’une formation sur les important a été joué par l’OMS pour l’opéra- cours moyen des gestionnaires (MLM) du tionnalisation du plan d’action mondial pour PEV. les vaccins (GVAP) au niveau du pays. L’ap- proche stratégique adoptée a été axée sur le En outre, une évaluation post introduction du développement d’un plan Pluriannuel de vac- vaccin contre les diarrhées dues aux rotavi- cination (PPAC), l’appropriation des ques- rus (VAROTA) et de la deuxième dose de tions de vaccination et le suivi de la revue vaccin anti Rougeoleux (VAR2) a été con- externe du PEV. duite en collaboration avec les autres parte- naires de la vaccination. . Cette évaluation a Actuellement, le PEV enregistre de bons pro- permis d’apprécier l’impact de l’introduction grès dans la vaccination de routine car la de ces deux vaccins sur les composantes du couverture vaccinale DTC-Hib-Hep3 va au- système de la vaccination. En effet, depuis delà 95% au niveau national et dépasse 2013, aucun cas de rougeole confirmé n’a 85% dans plus de 80% des districts sani- été notifié par le laboratoire national de taires. Quant à la couverture en rougeole, le l’INSP. taux atteint 93% en 20147. Evolution des CV de 2005 -2015 7 Countdown to 2015 : The 2014 report 9
Rapport d’activités 2014-2015 points focaux des districts ont été formés sur la surveillance de la paralysie flasque aiguë (PFA). Sur le plan institutionnel, 20 membres des comités ont été techniquement mis à jour sur les avancées de l’initiative d’éradication de la poliomyélite (IEP). Egalement, l’identi- fication du matériel infecté ou potentielle- ment infecté par le poliovirus de type 2 Lancement de la semaine santé mère enfant, 2015 (PVS2) a été réalisée dans 996 laboratoires du pays. Au cours du biennum 2014-2015, deux plans stratégiques du PEV ont été élaborés Les efforts consentis dans l’élimination ont à savoir le plan stratégique 2014-2020 pour fait que le pays soit déclaré libéré de polio- des fins d’alignement aux objectifs régio- virus sauvage depuis décembre 2006 et le naux vers l’élimination de la rougeole ainsi statut reste maintenu à ce jour. Un rapport que le plan de maintien d’élimination du té- de progrès est élaboré chaque année avec tanos maternel et néonatal (TMN) étant don- un plan de réponse à une éventuelle impor- né que le pays détient un statut d’élimination tation. depuis Septembre 2009. Cependant, des besoins de renforcement de L’élaboration d’une proposition de subven- la surveillance restent ressentis comme tion soumise à GAVI visant à introduire deux perspectives du biennum prochain. nouveaux vaccins dans le programme de vaccination de routine a été également ap- puyée par le bureau et a aboutira à l’intro- duction du vaccin combiné contre la rou- geole et la rubéole (RR) ainsi que le vaccin contre le papillome virus humain (HPV) en 2016. En matière de surveillance, le système de surveillance active des PFA et la sur- veillance d’autres maladies évitables par la vaccination sur une base hebdomadaire a été renforcé. En effet, 17 Médecins provin- ciaux, 45 Médecins chefs de districts et les 10
Rapport d’activités 2014-2015 L’existence des districts sanitaires silen- but du traitement ARV à 500 CD4 au lieu de cieux (26%) ainsi que le non-respect de dé- 350 CD4. En matière de PTME, une feuille lais d’acheminement des selles des districts de route pour l’intégration des services et la vers le niveau central (norme de 0-3 jours) délégation des tâches a été finalisée et vali- restent les principaux défis pour l’améliora- dée. tion de la surveillance au Burundi. De plus, un plan stratégique VIH a été mis à Outre la surveillance, le pays a introduit le jour pour la période 2014- 2017 de même Vaccin anti polio Inactivé (VPI) dans le calen- qu’un plan conjoint pour la gestion de la coin- drier vaccinal des enfants de 0-11 mois de- fection Tuberculose/VIH. pour la période de puis novembre 2015. 2014-2017. Dans le futur, une attention particulière sera En matière de renforcement des capacités, mise sur l’amélioration de la couverture dans 63 prestataires de soins de 6 provinces sani- les districts moins performants et le maintien taires ont été formés sur les protocoles mis à des acquis ailleurs. jour de prévention et de traitement du VIH. C’est ainsi que les professionnels autres que II.2. Lutte contre le VIH/SIDA les médecins des structures de soins recu- Le VIH/SIDA demeure un problème majeur lées ont pu mettre en route aisément le trai- de santé publique avec une prévalence esti- tement ARV de 1ère ligne avec possibilité de mée à 1.4% au sein de la population de 15 à référence des cas compliqués aux médecins. 49 ans. De plus, 30 médecins, 48 personnels infir- La mise en œuvre du plan stratégique de miers et 40 personnels d’appui des services lutte contre le Sida, l’élaboration des docu- de maternité et pédiatrie des 4 hôpitaux na- ments normatifs, la coordination ainsi que la tionaux de Bujumbura ont été formés sur mobilisation des ressources ont été des ap- l’intégration de la PTME à la SRSMNI. Ce proches prioritaires de la SCP type d’appui a permis d’augmenter les effec- En termes d’assistance technique, des direc- tifs des femmes venues en CPN et qui béné- tives nationales sur l’utilisation des ARV pour ficient du dépistage du VIH. la prévention et le traitement du VIH ont été La couverture ARV chez les femmes en- mises à jour. Ce qui a conduit à l’adoption ceintes VIH + est passée de 58% en 2013 8 à de l’l’Option B+ dans le cadre de la PTME, 65% en 20159. le « test and treat » pour les enfants de moins de 5 ans et l’élévation du seuil de dé- 8 Rapport CNLS 2013 9 Rapport PNLS/IST 2015 11
Rapport d’activités 2014-2015 Cette approche de délégation de taches a OMS 2015 pour la prévention et le traite- permis de désengorger les hôpitaux et en ment du VIH, le renforcement des interven- même temps accroître la couverture du trai- tions visant la réduction de la transmission tement ARV qui est passée de 48% en 2013 du VIH de la mère à l’enfant, les populations à 55.2% en 2015. clés et autres populations vulnérables. S’agissant du renforcement des capacités II.3. Lutte contre la Tuberculose du suivi évaluation, les Gestionnaires des Au Burundi, la tuberculose sévit sous un données des équipes cadres des BDS ont mode endémique. Le taux d’incidence de la été formés sur les indicateurs de perfor- tuberculose est de 71cas/100000 habi- mance en matière de VIH/sida et les outils tants10. La lutte contre cette maladie figure de collecte des données. Pour ce qui est de parmi les axes prioritaires de la stratégie de la mobilisation des ressources pour la lutte coopération de l’OMS avec le pays et pour contre le VIH et la tuberculose, un dialogue la période 2014 – 2015, les principales ap- national pour déterminer les priorités natio- proches stratégiques domaines d’actions nales en matière de VIH et tuberculose a pour la lutte contre la tuberculose sont la été initié, une note conceptuelle suivie des planification stratégique, la mise à jour des demandes de subventions au Fonds mon- politiques et normes pour la prévention et le dial élaborée avec l’appui de différents ni- traitement de la tuberculose, le suivi évalua- veaux de l’OMS. Les principaux domaines tion , la coordination et la mobilisation des visés pour ces appuis sont les suivant : le ressources pour la lutte contre la Tubercu- volet Système de santé, la Tuberculose et la lose. PTME. Ainsi, un plan de lutte contre la tuberculose Au total, un montant 35 342 042 USD a été a été mis à jour pour la période de 2014- mobilisé pour la composante VIH/RSS et 2020. Ce plan a servi entre autre de réfé- 10 119 254 USD pour la composante tuber- rence à l’élaboration de la note concep- culose pour la période de 2016-2017.Ce fi- tuelle conjointe TB/VIH. L’appui technique à nancement permettra d’étendre et d’accélé- l’élaboration des documents normatifs a rer la mise en œuvre des interventions clés abouti à la validation et la diffusion des di- de prévention et de traitement du VIH dans rectives de prise en charge de la tubercu- l’optique de l’atteinte des objectifs 90 90 90 lose. Le nouveau guide est disponible et uti- de la stratégie « Fast Track » d’ici 2020 et lisé dans les structures de diagnostic et de l’élimination du VIH en 2030. prise en charge de la tuberculose. En perspectives d’avenir, un accent sera mis sur l’adoption des recommandations 10 Rapport annuel PNILT 2015 12
Rapport d’activités 2014-2015 6 mars 2015, Kibimba (Gitega), lancement officiel du traitement préventif intermittent à la sulfadoxine pyrimlethamie chez la femme enceinte par la Ministre de la santé en compagnie du Représentant de l’OMS et UNICEF En matière de surveillance et de suivi éva- La coïnfection TB/VIH et les formes multi luation, l’analyse épidémiologique de la tu- résistantes de la tuberculose rendent com- berculose a été réalisée avec comme objec- plexe la prise en charge de la tuberculose. tifs l’évaluation (1) du système de surveil- Le dialogue continue et les orientations lance de la TB et sa capacité à mesurer techniques en matière de gestion de la coin- l’ampleur et l’évolution temporelle de la ma- fection TB/ VIH ont abouti au renforcement ladie et (2) de l’ampleur de la maladie et du screening de la tuberculose chez les per- les tendances temporelles. sonnes vivant avec le VIH mais aussi l’intro- duction du traitement préventif à l’isoniazide Les appuis de l’OMS en collaboration avec dans deux sites pilotes. Au total, 1.260 d’autres partenaires ont permis d’améliorer PVVIH ont été enrôlés sous chimio prophy- progressivement les performances du pro- laxie à l’INH, mais aussi l’intégration des gramme de lutte contre la tuberculose sur- services TB/VIH et ceci a facilité l’augmen- tout en ce qui concerne le suivi des ma- tation du dépistage du VIH chez les patients lades sous antituberculeux. En effet, le taux tuberculeux (95%) de même que la couver- de succès thérapeutique pour les nouveaux ture ARV chez les patients coinfectés TB/ cas de tuberculose pulmonaire à microsco- VIH (88%)13. pie positive est de 91.9% cohorte 201411 (cible OMS : 85%). II.4. Lutte contre le Paludisme Toutefois, des défis persistent en matière Selon le MIS 2012, la prévalence nationale de notification des cas, de dépistage systé- du paludisme est de 17%. La région du nord matique chez les cas contact, de couverture est le plus touchée. Le paludisme demeure ARV chez les patients co infectés TB/VIH une importante cause de morbidité (42.1% 88%12. 11 Rapport annuel PNILT 2015 12 Ibid. 13 Ibid. 13
Rapport d’activités 2014-2015 des motifs de consultation dans les centres de l’artesunate-amodiaquine, traitement de de santé) et de 36,3% de mortalité hospita- première ligne au Burundi depuis 2003 et lière14. par conséquent d’éclairer la prise de déci- sion en matière de politique de traitement de Les approches stratégiques définies dans le cette maladie. cadre de la SCP concernent le renforcement des capacités nationales, l’adaptation des Les capacités d’intervention du PNILP ont politiques et directives ainsi que la surveil- été renforcées à travers l’appui de 3 cadres lance épidémiologique et la génération des du MSPLS à la formation en gestion de pro- bases factuelles dans le cadre de la mise en grammes paludisme ainsi qu’en suivi évalua- œuvre du plan stratégique 2013-2017 de tion. En collaboration avec les autres parte- lutte contre le paludisme. naires , notamment le Fonds Mondial, UNI- CEF, USAID, le bureau a contribué à l’orga- Grâce à l’appui technique du bureau, en col- nisation de la campagne nationale de distri- laboration avec UNICEF et d’autres parte- bution des moustiquaires imprégnée de naires, deux documents normatifs longue durée d’action (MIILDA) qui a été (directives nationales de lutte anti vectorielle menée avec succès en juin 2014 avec une et directives nationales traitement préventif couverture nationale de 97.3%. intermittent à la sulfadoxine pyrimethamine chez la femme enceinte) ainsi que deux do- S’agissant des efforts de mobilisation de cuments techniques de mise en œuvre du ressources en synergie avec d’autres par- TPI (module de formation et le manuel du tenaires, près de 36 millions USD ont été participant) ont été élaborés au cours de de mobilisés auprès du Fonds Mondial grâce à la période sous revue. Il en a résulté l’intro- l’appui à la rédaction de note conceptuelle duction effective du TPI au pays qui est ap- avec un focus sur la mise à échelle et le pliqué depuis mars 2015. Cette nouvelle maintien de la couverture des interventions stratégie contribuera notamment à réduire clé de prise en charge et de prévention. l’insuffisance pondérale à la naissance dont En dépit de ces efforts des différents parte- la prévalence atteint 12.9%15. naires dont l’OMS et une bonne couverture En matière de recherche sur le paludisme, en intervention clé, les effets et impacts sont un site sentinelle de surveillance de l’effi- mitigés. Une augmentation de cas de 2014 cacité des antipaludiques est opération- à 2015 a été observée. L’année 2015 a été nel depuis novembre 2015. Trois sites addi- marquée par un taux de positivité de 60% tionnels seront ouverts en 2016 avec l’appui des tests de laboratoire ainsi d’importantes de l’OMS, ce qui permettra de disposer des flambées épidémiques. Cette situation fait nouvelles évidences sur le niveau d’efficacité classer le Burundi compte parmi les pays en 14 Annuaire Statistique 2014 15 Rapport UNICEF 2012 14
Rapport d’activités 2014-2015 phase de contrôle de la maladie où un ac- munautaire, conduisant à des couvertures cent doit être mis sur la mise à échelle et très satisfaisantes, au-delà de 80%. De plus, maintien de la couverture des interventions 10 techniciens du MSPLS ont été formés clé. Pour le prochain biennum, un focus par- sur l’identification des gites larvaires de ticulier sera mis sur le soutien à la surveil- transmission de l’onchocercose suivie d’une lance épidémiologique et riposte aux épidé- dotation de matériel technique approprié. mies. S’agissant de la surveillance des tendances, II.5. Lutte contre les Maladies les évaluations épidémiologiques de l’oncho- Tropicales négligées cercose conduites par l’OMS/APOC en 2012 et 2014 montrent que prévalence de l’infec- Les données épidémiologiques disponibles tion onchocerquienne est proche de zéro, en 2015 indiquent que le Burundi a atteint le témoin d’une tendance vers l’élimination de seuil d’élimination pour l’onchocercose et la la maladie dans le foyer du projet TIDC de lèpre (< 1 cas pour 10.000 habitants selon Cibitoke-Bubanza. Ces évaluations ont éga- l’OMS). La schistosomiase est faiblement lement intéressé la schistosomiase et les endémique tandis que les STH demeurent STH. Si une telle performance est mainte- un problème de santé publique. Le trachome nue, l’élimination de l’onchocercose pourrait est endémique dans trois Districts Sani- être envisagée en 2020 conforment à la taires (sur les 46) avec prévalence de forme feuille de route AFRO sur les MTN. TF de plus 10%. Les objectifs poursuivis par le bureau s’ins- La revue du plan directeur 2011-2015 de lutte contre les MTN a été conclue avec le crivent dans le cadre des priorités straté- soutien de l’OMS en prélude à l’élaboration giques de lutte contre les maladies transmis- du plan directeur 2016-2020 dont le proces- sibles de la SCP ainsi que la feuille de route sus a été initié au cours de la période sous de la Région africaine de lutte contre les revue. MTN en vue de leur élimination en 2020. Les priorités futures concernent le maintien En ce qui concerne l’appui au renforcement de la bonne couverture de traitement de des capacités et mise en œuvre des inter- masse ; la mise en place d’un système de ventions, le traitement de masse des Mala- surveillance entomologique pour confirmer dies tropicales négligées évitables par la chi- la bonne performance du programme de miothérapie (onchocercose, schistosomiase, lutte contre l’onchocercose ainsi que la STH,) a été mené avec succès à travers les poursuite du processus de validation et dis- campagnes bi annuelles de déparasitage à sémination du nouveau plan directeur MTN. l’albendazole et praziquantel (semaines san- té mère-enfant) et campagnes annuelles de traitement à ivermective sous directive com- 15
Rapport d’activités 2014-2015 Notons que le processus de clôture d’APOC tout au long de 2015 a eu entre autre conséquence la séparation progressive avec le staff et une réduction drastique des appuis techniques et fi- nanciers d’APOC aux pays, y compris le Burundi. Les mesures d’adaptation du bureau à cette situation sont notamment l’augmentation de la con- tribution financière aux activités du MSPLS (plus que les années antérieures) et la planification des salaires de 3 staffs payés par APOC dans le centre budgétaire du bureau Burundi. Chapitre III: Lutte contre les maladies non transmissibles L’enquête STEPS, la première du genre me- appui technique dans l’élaboration des in- née au Burundi dans la province de Kirundo dicateurs clés de suivi et de surveillance des en 2013, a permis de déterminer la préva- Maladies Chroniques Non Transmissibles. lence de l’hypertension et du diabète dans Les documents de politique et de stratégie la zone d’étude, qui est respectivement à nationale de lutte contre le cancer et cer- 25,2% et 1%. La prévalence des facteurs de tains facteurs de risque et de lutte contre le risque communs aux maladies chroniques tabagisme ont été élaborés et validés. Le est variable : la consommation d’alcool groupe technique de travail du Ministère des (88%), la consommation de tabac fumé finances sur l’analyse des données exis- (20%), la faible consommation de fruits et tantes a bénéficié d’un appui de deux ex- légumes (91,5%), faible activité physique perts de l’OMS afin de d’améliorer la taxa- (16%) et obésité (0,4%). Cependant ces tion du Tabac au Burundi. données d’une seule Province, restent insuf- Signalons que la lenteur dans le processus fisantes pour être représentatives de la si- d’adoption de la loi antitabac handicape les tuation nationale. activités de lutte dans ce domaine. L’OMS Les approches stratégiques définies dans la poursuivra le plaidoyer pour que la loi anti- SCP sont en lien avec l’élaboration des poli- tabac puisse voir le jour. tiques et plans multisectoriels ainsi que la 3.1. Santé mentale facilitation de l’accès aux services portant sur les troubles mentaux et sur les troubles La santé mentale reste faiblement intégrée liés à la consommation de substances no- au système de soins au Burundi et les res- cives. sources dans ce domaine sont très limitées Le CNPK est la seule structure spécialisée Au cours de ce biennum, le Ministère de la de prise en charge des personnes souffrant Santé Publique et de la lutte contre le Sida d’affections mentales. Dans ce domaine, (MSPLS) à travers le Programme National une politique nationale de la santé mentale Intégré de lutte contre les Maladies Chro- a été élaborée et une donation de produits niques Non Transmissibles a bénéficié d’un pharmaceutiques faite au CNPK afin de 16
Rapport d’activités 2014-2015 faire face aux besoins croissant d’offre de Au cours de ce biennum, un pool de 17 for- soins dans un contexte de crise socio- mateurs nationaux ont été formés sur les politique que traverse le pays depuis le mois nouvelles normes de l’OMS de suivi de la d’avril 2015. Dans un proche avenir, un plan croissance et du développement de l’enfant. stratégique de santé mentale sera élaboré. Grace au partenariat inter agence du SNU III.2. Nutrition (UNICEF, FAO, PAM, OMS) avec la coopé- L’évolution comparative des indicateurs de ration suisse, 345 935 USD ont été mobili- nutrition montre une certaine réduction entre sés par le bureau en 2014-2015 et servent à 2010 et 2014 selon les sources respectives la mise en œuvre de la composante de prise fournies par EDS 2010 et le rapport d’analyse en charge intégrée du paludisme, la diarrhée globale de la sécurité Alimentaire, de la Nutri- et la pneumonie du projet de lutte contre la tion et de la Vulnérabilité au Burundi ; de malnutrition en province de Ngozi. Ce finan- 58% à 48.8% pour la malnutrition chronique ; cement a permis d’obtenir les résultats ci- de 6% à 5.5% pour la malnutrition aigüe ; de après :(i) tous ASC de la commune de Ki- 29% à 25.2% pour l’insuffisance pondérale. remba traitent la diarrhée des enfants de Toutefois, les niveaux sont de loin supé- moins de 5 ans au niveau communautaire rieurs au seuil critique de l’OMS pour la mal- après avoir bénéficié d’une formation y rela- nutrition chronique. tive et des kits appropriés , (ii) le cadre opé- rationnel de l’iCCM a été renforcé à travers Les approches stratégiques définies dans la l’élaboration de trois documents techniques SCP concourent à l’amélioration de l’accès de mise en œuvre (document d’orientation aux services nutritionnels de qualité afin de sur i-CCM, guide de formation, ordino- combattre le retard de croissance, l’émacia- gramme de prise en charge), (iii) les mé- tion et l’anémie. nages disposent des jardins potagers grâce au soutien de la FAO, PAM, UNICEF et ont été sensibilisés sur les bonnes pratiques nu- tritionnelles à travers une caravane de sen- sibilisation appuyée par l’OMS. 17
Rapport d’activités 2014-2015 Une plateforme multisectorielle de coordi- Dans le futur, une attention particulière sera nation pilotée par le bureau de la 2ème Vice- accordée au soutien à l’application des direc- Présidence a été mise en place pour coor- tives nationales d’alimentation du nourrisson donner de l’action de nutrition ; le bureau et jeune enfant ainsi que la poursuite de la contribue à alimenter les discussions de mise en œuvre de la composante iCCM du projet inter agence de lutte contre la malnutri- groupes techniques de travail sur la lutte tion. contre la malnutrition et la sécurité sanitaire des aliments. Visite des jardins potagers (Kitchen garden) par la Ministre de la Santé, en commune Kiremba 18
Rapport d’activités 2014-2015 Chapitre IV: Promotion de la santé à tous les stades de la vie IV.1. Santé reproductive, néonatale, 4 et 5 signé en 2014 par différentes parties infantile et de l’adolescent prenantes à savoir UNFPA, UNICEF, OMS A l’échéance des OMD en 2015, le Burundi et PNUD d’une part et le Ministère de la affiche toujours une forte mortalité mater- Santé Publique et de la Lutte contre le SIDA nelle avec un ratio estimé à 712 décès ma- d’autre part. Dès lors, toutes les interven- ternels pour 100.000 naissances vivantes. tions sont guidées par les orientations défi- Quant à la survie de l’enfant, la mortalité nies à travers ledit programme. Dans le néonatale reste des plus élevées de la ré- cadre des ODDs, un engagement à la nou- gion africaine avec un taux de 28,6 pour velle stratégie mondiale pour la santé de la 1000 naissances vivantes, la mortalité in- mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l'ado- fantile est estimée à 54.1 pour 1000 nais- lescent pour la période de 2016-2030 a été sances vivantes tandis que la mortalité in- pris par le pays en septembre 2015. fanto-juvénile est estimée à 81,7 pour 1000 Dans le but d’obtenir des données pro- Naissances vivantes16. bantes et actualisées en matière de santé Les interventions mises en œuvre dans le de la mère et de l’enfant, l’OMS a mis à la domaine de la santé de la mère et de l’en- disposition du MSPLS 75 tablettes pour une fant sont bien arrimées aux priorités straté- saisie instantanée pendant la collecte des giques de la Stratégie de Coopération de informations pour l’EDSIII qui sera lancée en l’OMS avec le Burundi et ont contribué à l’at- 2016. teinte des cibles du Programme budget Pour des fins de prise en compte optimale 2014-2015. Les approches stratégiques des données du niveau communautaire, le mises en avant au cours du biennum passé système d’enregistrement des faits d’état sont en lien avec l’élaboration des normes et civil et des statistiques vitales a été évalué standards des services adaptés aux besoins avec un appui conjoint de l’OMS, l’UNICEF, des adolescents, la qualité des soins, la sur- la BAD et la Coopération Suisse. Un plan veillance des décès maternels, les modules d’amélioration a été élaboré et validé en vue de formations, les supervisions formatives, de renforcer l’interopérabilité entre le sys- la planification stratégique et la mobilisation tème d’information sanitaire et le système des ressources. d’état civil. Ceci permettra d’étendre la sur- En ce qui concerne le leadership et le parte- veillance des décès maternels à l’autopsie nariat pour l’action, une prise d’engagement verbale des décès maternels survenant à l’amélioration de la santé de la mère et de dans la communauté afin d’agir sur les fac- l’enfant a été concrétisée par un programme teurs sous-jacents du 1er retard et 2ème re- conjoint pour accélérer l’atteinte des OMDs tard dans le recours aux soins. 16 Estimations faites en 2015 par le groupe inter agences des nations unies 19
Rapport d’activités 2014-2015 Quant à la planification stratégique et acqui- De plus, des ordinogrammes de prise en sition des documents normatifs, une straté- charge des urgences obstétricales ont été gie nationale de la santé des adolescents et développés et validés et ont été mis à la dis- des jeunes a été élaborée de même qu’un position des structures sanitaires pour guider plan de survie de l’enfant, des directives na- l’offre des soins d’urgence en obstétrique tionales de surveillance des décès maternels afin d’améliorer la qualité des soins prodi- etc. Ces documents d’orientations straté- gués aux mères et aux enfants en cas d’ur- giques ont facilité la coordination des inter- gence. ventions dans le domaine de la SRMNIA. Equipe d’évaluation de la qualité des soins maternels et infantiles dans deux hôpitaux de Bujumbura En termes de Plaidoyer, les recommandations des rapports de la commission COIA ont été dis- séminées auprès de différents ministères sociaux, des parlementaires, des universités et de la société civile. Ceci a contribué au renforcement de la prise en compte de la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent dans les priorités nationales du pays en 2014 et 2015. Des méca- nismes de redevabilité pour la santé de la mère et de l’enfant ont été mis en place. De même, les événements d’envergure nationale comme la Semaine dédiée à la santé de la mère et de l’enfant avec deux passages par an, la journée de la contraception, la célébration de la CARMMA tels ont été des opportunités pour un plaidoyer fort en faveur de la bonne santé et le bien-être des mères et des enfants et l’offre des paquets d’interventions à haut impact pour minimiser la morbidité et la mortalité maternelle et infanto-juvénile. 20
Rapport d’activités 2014-2015 Célébration de la CARMMA couplée à la journée mondiale de la contraception, édition 2015 La surveillance des décès maternels et la Globalement, les défis qui persistent et qui riposte a été introduite et renforcée au cours devraient attirer une attention particulière du biennum 2014-2015. L’appui de l’OMS a dans le futur dans le domaine de la santé de porté essentiellement sur la mise à disposi- la mère et de l’enfant portent sur le dévelop- tion des outils de surveillance notamment pement d’une nouvelle stratégie nationale l’intégration de la dimension dans l’outil pour la SRMNIA en vue d’atteindre les nou- d’orientation SIMR à travers une fiche de velles cibles mondiales définies à travers les notification complète des décès maternels et ODD d’ici 2030 qui visent une réduction de des directives spécifiques à la surveillance. la mortalité maternelle à moins de 70 décès Le dispositif a fait que les décès maternels maternels pour 100.000 Naissances vi- soient notifiés hebdomadairement depuis la vantes, la mortalité néonatale à moins de 12 26ème semaine de l’année 2014 et les ten- décès pour 1.000 naissances vivantes et la dances sont régulièrement établies avec une mortalité infanto-juvénile à moins de 25 dé- rétro information aux établissements hospi- cès pour 1.000 naissances vivantes. taliers pour des mesures correctrices. Dans D’autres défis importants sont liés à l’amélio- le même but, une carte de score pour le sui- ration de la qualité des soins prodigués aux vi des progrès en santé maternelle et infan- mères, aux nouveaux nés et aux enfants en tile a été développée avec l’appui de l’OMS milieux de soins, l’offre des soins obstétri- et de l’UNICEF. A l’aide de cet outil, des pro- caux et néonatals d’urgence, la surveillance grès sont analysés lors des sessions d’éva- des décès maternels et périnatals, les soins luation périodique du ministère et oriente adaptés aux besoins des adolescents et des prises de décisions par le management. l’intégration des services. 21
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