RESTAURATION DE PRAIRIE ALLUVIALE ET CREATION DE MARE - DOSSIER CSRPN - 11 SEPTEMBRE 2018 - Accueil

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11 SEPTEMBRE 2018

RESTAURATION DE PRAIRIE ALLUVIALE
            ET CREATION DE MARE
                                                   DOSSIER CSRPN

                                           JEAN-PIERRE IRLINGER
                                                         CONSERVATEUR

           Avec la contribution de Richard PETER et de Mathilde POISSENOT
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                                                  Limite de la réserve naturelle

    Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
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INTRODUCTION
La réserve naturelle nationale de la forêt d’Erstein a été créée en 1989 et le Conservatoire des Sites
Alsaciens a été désigné pour en être le gestionnaire. Ce site remarquable représente un vestige de la
forêt alluviale rhénane. Située au sud de Strasbourg entre le Rhin canalisé et la Digue des Hautes Eaux
au sein du Polder d’Erstein, la réserve naturelle est composée de milieux naturels qui ont longtemps
été influencés par les crues du Rhin.

Très impactée par les travaux anthropiques du XIXe siècle et complètement déconnectée du Rhin suite
à la canalisation du fleuve au milieu du XXe siècle, la forêt alluviale ne bénéficie plus de la dynamique
du fleuve et tend à évoluer vers une forêt à bois durs. La résilience de l’écosystème permet toutefois
d’observer encore de nombreuses espèces de faune et de flore caractéristiques des milieux alluviaux.

Depuis 2004, avec la mise en œuvre du polder d’Erstein, le secteur de la réserve naturelle est à nouveau
inondable et les bras en eaux ou Giessen bénéficient d’une redynamisation lorsque les débits du Rhin
le permettent.

D’une superficie de 180 ha, la réserve naturelle nationale de la forêt d’Erstein offre une mosaïque
d’habitats constitués principalement de faciès forestiers à bois dur, entrecoupés par d’anciens bras du
Rhin (Kaltergiessen et Schutzengiessen). De nombreuses mares sont présentes dans la réserve
naturelle et plusieurs hectares de milieux prairiaux s’étendent dans la partie orientale du site.

Ces milieux ouverts présents dès le début du XXème ont été remplacés par une plantation de peupliers
dans les années 1970. Ce milieu artificiel présentant un intérêt écologique très limité, des coupes de
ces peupliers de culture ont été réalisées depuis 1994.

Grâce à des mesures de gestion appropriées, le site retrouve peu à peu un cortège floristique et
faunistique intéressant avec une riche biodiversité. Cependant, le secteur issu de la dernière coupe de
peupliers ayant eu lieu en 2014 abonde en solidage géant (Solidago gigantea), espèce invasive
favorisée en milieu ouvert.

Afin de permettre le développement de la biodiversité sur ce secteur, un important travail de restauration
est nécessaire et une réflexion sur les modalités de restauration est en cours. Un travail du sol et une
couverture végétale s’avèrent indispensables pour lutter contre le Solidage et rendre le développement
d’une importante biodiversité prairiale possible.

Cette opération de restauration nécessite l’introduction de graines récoltées sur des sites en dehors de
la réserve. Cette action déroge à l’article 6 du décret portant création de la réserve naturelle (Décret n°
89-683 du 18/109/1989) qui stipule qu’« il est interdit d’introduire dans la réserve naturelle tous végétaux
sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation délivrée par le Préfet après avis du comité consultatif
».

La mise en œuvre de cette opération nécessite donc une autorisation préfectorale qui ne pourra être
délivrée qu’après avis du CSRPN, le comité consultatif de la réserve naturelle s’étant déjà prononcé
favorablement sur le principe de cette restauration. L’avis du CSRPN est donc sollicité quant aux
principes et modalités de restauration de ces milieux prairiaux.

   I. LES MILIEUX PRAIRIAUX DE LA RESERVE NATURELLE

Si les milieux prairiaux ne représentent qu’un faible pourcentage de la surface totale de la réserve
naturelle, ce sont des habitats privilégiés pour le développement de nombreuses espèces. Ils présentent
même le plus souvent une richesse spécifique plus importante que celle des milieux forestiers. A
l’exception d’une petite surface, les prairies observables dans la réserve naturelle sont issues de la
coupe des peupliers hybrides.

La coupe des peupliers dans la partie orientale de la réserve naturelle s’est effectuée sur plusieurs
années et la restauration des milieux ouverts ainsi nouvellement créés y a été étroitement associée.

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     Figure 1 : Vestige de l'ancienne prairie dans la partie occidentale

    Figure 2 : Peupleraie envahie de Solidage géant (Solidago gigantea)

       Figure 3 : Mare et dépression humide dans la partie orientale

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1. Historique des milieux prairiaux

 1978-1979   La parcelle n°1 de la Forêt Domaniale de Daubensand, située en partie dans la
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             (« Miessenheimermatten ») d’une superficie de l’ordre de 10ha, issue de
             défrichements réalisés au début du XXème siècle.
             De cette ancienne prairie représentant une surface d’environ 8ha dans le
             périmètre de la réserve naturelle, ne subsistent aujourd’hui que quelques ares
             situés sur la marge occidentale, prairie vestige à Brome érigé (Mesobrometum)
             qui intègre également des espèces du Molinion (Fig.1).
             En effet en 1978/1979, cet espace avait fait l’objet d’une plantation par l’ONF de
             plus de 1000 peupliers de culture (variétés 1214, FritziPauley et régénérés de
             Daubensand) sur 7,8ha, à des fins de production sylvicole ; la strate herbacée
             de cette plantation avait rapidement été envahie par une mégaphorbiaie
             monospécifique constituée de Solidages géants (Fig.2).

      1989   En 1989 la Réserve Naturelle de la Forêt d’Erstein est créée et la présence de
             culture sylvicole apparait antinomique avec la préservation des habitats naturels.
             Dès la mise en réserve naturelle du site, l’élimination progressive de la
             peupleraie de culture est envisagée.

 1994-1996   Entre 1994 et 1996, une cinquantaine de peupliers hybrides ont été coupés,
             permettant d’agrandir de quelques ares l’ancienne prairie.
             Des travaux réguliers de fauche permettent de conserver le cortège floristique
             prairial, voire d’augmenter sa diversité et de lutter contre l’envahissement par le
             Solidage géant.

      2002   En 2002, près de 350 peupliers hybrides ont été abattus sur une superficie de
             l’ordre de 1,3ha, permettant la création d’une surface prairiale équivalente au
             sein de laquelle une mare et une dépression humide ont également été créées
             (Fig.3).
             Depuis 2002, l’ensemble de ces espaces prairiaux fait l’objet d’une gestion
             adaptée (fauches et évacuation de la matière organique) permettant de
             restaurer une mosaïque paysagère et de conserver, voire améliorer la
             biodiversité.
             En moyenne, une fauche par an a pu être réalisée : certaines années
             exceptionnelles, une fauche de regain a été possible tandis que d’autres, les
             contraintes d’accessibilité au site (niveau d’eau du gué ne permettant pas le
             passage des machines) n’ont pas permis la réalisation de la fauche annuelle.

 2007-2008   Pour décider du devenir de cet espace, une étude est commanditée en
             décembre 2007 par le comité consultatif de la réserve naturelle et réalisée en
             2008 par R. TREIBER. Cette étude confirme l’intérêt d’éliminer la peupleraie
             restante au profit d’une prairie.

      2011   En 2011, le plan de gestion 2011-2015 de la RNN de la Forêt d’Erstein est validé.
             A l’issue des résultats de l’étude de 2008, la coupe des peupliers hybrides (620
             arbres sur 4,5 ha) est prévue dans le plan de gestion – opération TU 01. Cette
             opération s’accompagne d’une opération de restauration de la prairie alluviale
             (3ha) – opération TU 02. Le CSRPN demande à exprimer un avis spécifique sur
             les modalités de mise en œuvre de cette action.

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                Le Plan d’Aménagement Forestier (ONF) sur la période 2011-2030, devant
                s’accorder avec le plan de gestion de la réserve, planifie également la coupe
                des peupliers hybrides.

        2014    En 2014, les peupliers hybrides au nord et au sud du cheminement central ont
                été abattus par l’ONF. Sur ces surfaces récemment défrichées, le Solidage
                géant (déjà largement abondant au niveau de la strate herbacée de la
                peupleraie) présente un fort recouvrement qui ne laisse pas de place au
                développement d’autres espèces végétales. Cette dernière coupe permet de
                retrouver des surfaces de prairies intéressantes sur environ 5 des 8ha plantés
                de peupliers en 1978/1979. Pour les surfaces restantes (inférieures à 3ha), le
                choix a été fait de laisser la forêt se développer spontanément.

    2015-2016   En 2015, des travaux de broyage des souches et de fraisage du sol ont été
                entrepris.
                En 2015 et 2016, des fauches sont effectuées avec l’objectif de lutter contre
                l’envahissement par le solidage.

    2017-2018   En 2017, un projet de restauration de la prairie est élaboré avant d’être complété
                en 2018, répondant ainsi à la demande du CSRPN de préciser les modalités de
                restauration des milieux ouverts issus de la coupe des peupliers.

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     2. Connaissance des milieux prairiaux

En 2007, deux inventaires réalisés au printemps – mai 2007 (DOUARD, 2007) et juin 2007 (ONF, 2007)
– ont permis d’identifier respectivement 82 et 75 espèces végétales, au niveau des prairies existantes
qui se caractérisent par une mosaïque de milieux liée à des conditions d’hydromorphie différentes en
relation avec la microtopographie du site. Cette mosaïque de milieux traduit une mosaïque de
populations d’espèces d’affinités phytosociologiques très différentes : végétations pionnières des sols
nus, végétations des prairies mésophiles (Arrhenatheretea), végétations des prairies mésohygrophiles
mésotrophes (Molinio caerula- Juncetea acutiflori) ainsi que des éléments de communautés végétales
de coupes forestières.

On observe, dans la partie sud, la présence de quelques espèces ligneuses sous forme de rejets ou
semis, ainsi que des éléments typiques des communautés eutrophes sur sol mouillé (Phragmiti
australis-Magnocaricetea elatae) et dans la partie nord, un stade final forestier bien amorcé (Alno-
Padion 91E0 et Ulmenion minoris 91F0).

En décembre 2007, le comité consultatif de la réserve naturelle a commandité une étude dont le résultat
devait permettre de :
         1) Concilier les objectifs de gestion tels que définis dans le plan de gestion et la réglementation
spécifique relative au défrichement (Code Forestier) ;
         2) Apporter un appui dans les débats concernant le devenir de ces milieux et permettre
d’orienter la gestion en favorisant une évolution des milieux soit vers une forêt alluviale, soit vers une
prairie alluviale.

Cette étude a été réalisée par R. TREIBER dès la fin du printemps 2008 (TREIBER, 2008). L’objectif
de l’étude était ainsi d’établir un argumentaire scientifique à partir d’un diagnostic (flore et faune) qui
permettrait de caractériser la valeur écologique et les potentialités des différents milieux existants au
sein de cet espace communément appelé « prairie d’Erstein » à savoir (Fig.4) :

          - prairies les plus anciennes de 1994 (parcelles 8 et 10)
          - prairies d’âge moyen de 1995/1996 (parcelle 6)
          - prairies récentes de 2002 (parcelles 3, 4, 5, 7 et 9)
          - mare et dépression (parcelles 1 et 2)
          - peupleraie encore présente en 2008 et ourlets forestiers (parcelles P)

Les résultats ont permis de mettre en évidence la présence de 182 espèces végétales sur le site dont
165 ont été observées en 2008 (Annexe 1). L’étude a également permis de comparer la richesse
spécifique des différents milieux : 28 espèces ont été recensées au sein de la peupleraie contre 163
espèces présentes au sein des milieux ouverts alentours. La richesse spécifique de la flore par secteur
est précisée dans le tableau ci-dessous :
Tableau 1 : Richesse floristique des différentes prairies et de la peupleraie de culture

                Milieux                                   Parcelles                            Richesse spécifique
                                             Parcelles 8, 9, 10                            101 Espèces de plantes
                 Prairie                     Parcelles 6, 7                                76 Espèces de plantes
                                             Parcelles 3, 4, 5                             66 Espèces de plantes
              Peupleraie                     Parcelles P                                   28 Espèces de plantes
   Zone humide et dépression                 Parcelles 1, 2                                73 Espèces de plantes

Ainsi, cette étude permet de démontrer une différence notable de richesse spécifique entre la peupleraie
de culture et les milieux prairiaux. En considérant ici uniquement la flore, les milieux ouverts présentent
un intérêt écologique bien plus important que celui de la peupleraie en terme de biodiversité.

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    Figure 4 : Localisation des prairies et de la peupleraie de culture dans la réserve naturelle      Figure 5 : Cartographie des habitats prairiaux (TREIBER, 2008). Les points
    (TREIBER, 2008). Parcelles 1 et 2 correspondent respectivement à la mare et à la dépression ;      correspondent aux placettes où les relevés ont été effectués.
    parcelles 3, 4, 5, 7 et 9 défrichées en 2002 ; parcelle 6 défriché en 1995/1996 ; parcelles 8 et
    10 défrichées en 1994 ; parcelle P correspond à la peupleraie restante jusqu’en 2014.

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L’étude de la végétation et l’analyse phytosociologique ont permis de caractériser les milieux et de les
cartographier (Fig.5). Ce sont 8 habitats qui ont été décrits au total : ourlet/pelouse à Brachypode
pennée, végétation d’ourlet thermophile à Solidago gigantea, association à Solidago gigantea,
association à Phalaris arundinacea et Calamagrostis epigejos, association à Carex acutiformis,
plantation de peupliers, bordure de la mare avec végétation des milieux humides et mare avec
végétation submerse (Characeae, Potamogeton).

Les observations de la faune lors de cette étude ont permis de recenser 98 espèces animales de
différents groupes taxonomiques : 6 espèces d’oiseaux, 20 espèces d’abeilles sauvages, 5 espèces de
guêpes, 14 espèces de sauterelles, 23 espèces de libellules et 27 espèces de papillons, auxquelles
s’ajoutent 1 espèce d’amphibiens et 2 espèces de reptiles (Annexe 2).

A nouveau les espèces animales sont beaucoup plus présentes au niveau des milieux ouverts que de
la peupleraie. Au total 93 espèces ont été observées au sein des milieux ouverts contre 6 espèces
seulement au sein de la peupleraie. Parmi ces 6 espèces, 4 d’entre elles sont des espèces d’oiseaux.

La valeur patrimoniale du milieu est soulignée par la présence d’espèces d’oiseaux inscrites à
l’Annexe I de la Directive Oiseaux dont le Torcol fourmilier (Jynx torquilla) et la Pie Grièche écorcheur
(Lanius collurio) ; d’une espèce de papillons nocturnes (Callimorpha quadripunctaria) et d’une espèces
d’odonates, l’Agrion de mercure (Coenagrion mercuriale), toutes deux inscrites à l’Annexe II de la
Directive Habitats et enfin, d’une espèce de reptiles inscrite à l’Annexe IV de la Directive Habitats, le
Lézard agile (Lacerta agilis) (Fig.6).

Pour les habitats, ces études ont permis de mettre en évidence 2 types d’habitats prairiaux d’intérêt
communautaire différents ainsi qu’un habitat des zones humides :
        6210 - Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires (Festuco-
         Brometalia) dans la partie occidentale des milieux ouverts
        6510 - Prairies de fauche de basse altitude (Alopecurus pratensis, Sanguisorba officinalis) sur
         les prairies restaurées avant 2014
        3140 - Eaux oligo-mésotrophes calcaires avec végétation benthique à Chara spp. au niveau de
         la mare

                                                                          Habitats

                                                                          Espèces végétales patrimoniales

                                                                          Espèces animales patrimoniales

    Figure 6 : Habitats et espèces patrimoniales présents dans la partie orientale de la réserve naturelle (TREIBER, 2008)

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    Finalement, cette étude a permis de dégager les potentialités de chaque parcelle en tenant compte de
    la végétation actuelle, des conditions du sol et des modes d’utilisation de ces milieux. Afin d’exploiter
    au maximum ces potentialités, il est essentiel de mettre en œuvre une gestion qui permette le maintien
    et la promotion de la biodiversité à travers la conservation des biotopes abritant les espèces inscrites
    aux Annexes II et IV de la Directive Habitats et à l’Annexe I de la Directive Oiseaux. La présence et la
    pérennité des habitats d’intérêt communautaire (6210, 6510 et 3140) présents dans la partie prairiale
    doivent également être considérées comme un enjeu majeur de la réserve naturelle.

    CONCLUSION : Cette étude permet de démontrer l’importance des milieux ouverts pour la biodiversité
    et l’absence d’intérêt écologique d’une peupleraie de culture dans une réserve naturelle. En effet, les
    milieux ouverts sont favorables à une importante diversité aussi bien floristique que faunistique, ce qui
    n’a pu être observé pour la peupleraie. La caractérisation de la valeur écologique et des potentialités
    de cet espace ont ainsi permis d’aboutir aux conclusions suivantes :

           Le reboisement des espaces ouverts ou une succession naturelle reviendrait à diminuer
            nettement la biodiversité, à faire disparaître les espèces des Annexes II et IV (Directive Habitats)
            et I (Directive Oiseaux) et ne permettrait pas de favoriser le développement d’habitats d’intérêt
            communautaire.

           Le développement d’une forêt alluviale (91E0) ne peut être envisagé en l’absence de
            dynamique alluviale liée aux inondations et l’évolution naturelle conduirait à une forêt mésophile
            à Fraxinus excelsior et Acer pseudoplatanus. La perte de la fonctionnalité alluviale ne permettra
            pas une évolution spontanée des milieux vers une forêt à bois dur typique (91F0).

           Le maintien des zones ouvertes s’impose prioritairement par rapport à d’autres choix de
            gestion. Les milieux ouverts devront être restaurés et gérés grâce à l’amélioration de mesures
            de gestion telles que des fauches tardives au niveau des anciennes prairies, des fauches
            successives pour limiter le développement de Solidago gigantea et l’entretien de la mare et de
            la zone humide environnante.

            Les milieux prairiaux en lieu et place de l’ancienne peupleraie seront restaurés et les bosquets
            composés de frênes, érables sycomores et érables champêtres, offrant des abris à la faune,
            seront maintenus.

        3. Restauration des milieux prairiaux

    Suite à la dernière coupe de peupliers hybrides en 2014, les milieux ouverts s’étendent désormais sur
    près de 6ha. La restauration de la prairie alluviale sur près de 3,5ha constitue une action majeure du
    plan de gestion 2019-2023 (Opérations EI-03 et IP-05) et correspond à un objectif prioritaire de restaurer
    les milieux prairiaux historiques afin de permettre de retrouver une importante biodiversité liée aux
    habitats prairiaux.

    La restauration de la prairie repose sur la définition d’un protocole précis qui ne peut être basé que sur
    une bonne connaissance préalable des milieux présents.

    Ce protocole est issu d’une importante réflexion et d’un travail commun avec plusieurs experts
    provenant de différentes structures (R. TREIBER, BUFO, DREAL, Nature et Techniques). S’il se base
    au départ sur les recommandations provenant de l’étude réalisée en 2008 par Reinhold TREIBER et
    dont les conclusions ont déjà été validées par le comité consultatif lors de sa réunion du 9.12.2008, le
    protocole a été enrichi depuis. Le détail du projet de restauration de la prairie de la réserve naturelle
    d’Erstein est décrit ci-après et soumis dans son intégralité à l’avis du CSRPN.

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  II. PROJET SOUMIS A AVIS DU CSRPN

Le projet de restauration des prairies repose sur l’expérience du CSA acquise en matière de restauration
de milieux prairiaux, ainsi que sur la contribution technique et scientifique de R. TREIBER.

Il a pour objectif de restaurer la partie de la prairie issue de la dernière coupe de peupliers en 2014.
Déjà largement présent au niveau de la strate herbacée de la peupleraie, le Solidage géant (Solidago
gigantea) s’est développé avec l’ouverture du milieu et concurrence fortement le développement des
espèces prairiales. Dans ces conditions, la place pour la régénération naturelle de la prairie est très
réduite.

Ainsi, des actions de restauration comprenant le travail du sol et le réensemencement de la prairie sont
proposées avec l’objectif de favoriser un développement rapide d’espèces inféodées aux milieux
ouverts. La mise en place de communautés végétales typiques des prairies de la plaine alluviale
permettra d’augmenter la résilience de l’écosystème face aux espèces invasives et d’enrayer
notamment la prolifération du Solidage géant.

Ce projet de restauration de la prairie est décrit dans la partie « Scénario 1 : Restauration de la
prairie ».

Par ailleurs, une proposition de création de mare a été faite dans le plan de gestion 2019-2023 de la
réserve naturelle. Cette proposition concerne la création d’une mare dans la partie prairiale venant
s’ajouter à la mare déjà existante et a pour objectif de créer un nouvel habitat favorable aux amphibiens
et aux odonates.

Il est à noter que la végétation de la mare actuelle s’est fortement développée depuis 2008 (forte
abondance de roseaux observée en 2018), offrant des refuges privilégiés pour certaines espèces. Ainsi,
il n’est pas prévu d’intervenir prochainement sur cette mare. Cependant, beaucoup d’espèces dites
pionnières sont favorisées par des milieux plus ouverts et moins végétalisés. Le choix de gestion
proposé est donc de créer une nouvelle mare dont la partie en eau sera laissée à la libre colonisation.
Ce nouvel habitat plus ouvert permettra d’accueillir de nouvelles populations.

Cette opération présenterait un grand intérêt également pour la restauration de la prairie. Les matériaux
issus du creusement de la mare seraient alors utilisés pour la préparation du sol de la prairie avant
réensemencement.

Ce projet de création de mare associé à la restauration de la prairie est décrit et explicité dans la partie
« Scénario 2 : Création de mare et restauration de la prairie ». L’intérêt de l’opération en dehors du
contexte de restauration de la prairie y est également détaillé.

IMPORTANT : La priorité demeurant la restauration de la prairie, le scénario 2 proposant d’associer la création
de mare à la restauration de la prairie ne doit pas empêcher la mise en œuvre rapide de cette restauration. Le
scénario 2 a pour objectifs :
1) l’optimisation du temps et des moyens du gestionnaire par la combinaison de 2 opérations ;
2) la facilitation du projet de restauration de la prairie par un apport de matière (sol) issue du creusement de
    la mare ;
3) la diversification des milieux présents dans la réserve et la création d’habitats favorables à de nombreuses
    espèces.

Les principes et modalités de restauration des milieux prairiaux de la réserve naturelle nationale
de la forêt d’Erstein sont présentés sous la forme de deux scénarios détaillés ci-après. L’avis
technique et scientifique du CSRPN est sollicité pour le projet de restauration des prairies et le
projet de création de mare associé à cette restauration.

                                   Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
11

           Scénario 1 : Restauration de la prairie

     La restauration de la prairie s’effectuera en 4 temps : le travail du sol, le réensemencement, la gestion
     de la prairie et le suivi scientifique des milieux prairiaux suite au réensemencement.

               1. Localisation de la surface à restaurer
     La restauration de la prairie concerne une partie importante des milieux ouverts présents dans la partie
     orientale de la réserve naturelle. Si dès les premières coupes de peupliers hybrides en 1994 des
     fauches régulières ont permis de diminuer fortement l’abondance de Solidage géant (Solidago gigantea)
     sur les milieux ainsi réouverts, l’espèce est encore très présente sur les parcelles où les peupliers ont
     été abattus en dernier (2014).

     Lors de la dernière coupe de peupliers, les choix de gestion ont été les suivants (Fig.7) :

                                                                          1) Evolution spontanée des milieux au nord de
                                                                  la zone à restaurer permettant une fermeture du milieu
                                                                  et un retour progressif aux peuplements forestiers
                                                                  naturels ;

                                                                          2) Maintien des arbres et arbustes typiques
                                                                  des milieux rhénans présents dans la peupleraie de
                                                                  culture avant les coupes. Ces bosquets représentant
                                                                  des refuges intéressants pour la faune et permettant
                                                                  une continuité écologique du milieu forestier seront
                                                                  entretenus régulièrement pour empêcher leur
                                                                  avancée sur les milieux ouverts ;

                                                                          3) Restauration des surfaces restantes afin de
                                                                  retrouver des prairies typiques des milieux alluviaux
                                                                  sur 3,5ha avec broyage du Solidage puis
                                                                  réensemencement.

     Figure 7 : Différentes mesures de gestion de restauration pour favoriser la biodiversité à l'issue de la coupe des peupliers de
     culture

               2. Préparation de la surface à réensemencer
     Afin d’avoir un impact important sur le Solidage et de limiter sa reprise, un broyage de l’intégralité de la
     surface aura lieu le mois de juin précédant le réensemencement. Le broyage sera accompagné d’un
     fraisage des souches pour faciliter la réalisation des travaux de fauche qui suivront le
     réensemencement.

     Le travail du sol de la surface à restaurer pourra commencer dès le mois de juillet. Le sol sera alors
     retourné à l’aide d’un déchaumeur sur 10 à 20 cm de profondeur. En cas de repousse du Solidage, un
     passage avec une herse rotative pourra être réalisé autant que nécessaire, jusqu’à épuisement du
     Solidage. A l’issue de ce travail du sol, les graines pourront être semées.

                                              Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
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        3. Réensemencement de la prairie
Les graines utilisées pour réensemencer la prairie auront été récoltées à plusieurs périodes de l’année
sur différentes prairies de la plaine rhénane (Annexe 3). L’objectif de ces récoltes est d’obtenir des
compositions floristiques diversifiées, à l’origine de différentes associations végétales susceptibles de
coloniser avec succès les surfaces à restaurer dans la réserve naturelle. Les mélanges de graines
comprennent à chaque fois au moins 50 espèces de plantes différentes, avec une composition en
graminées d’environ 70% et de légumineuses et autres plantes d’environ 30%.

Les milieux prairiaux de la réserve naturelle présentent une microtopographie naturelle avec des levées
et des dépressions qui, bien qu’elles restent légères, induisent une diversité d’habitats susceptibles
d’être colonisés par des espèces aux caractéristiques écologiques variées. La proximité avec la nappe
phréatique plus ou moins forte favorisera des espèces des milieux secs à semi-humides.

Pour permettre le développement de cortèges floristiques adaptés à cette microtopographie, il est
proposé de réensemencer la prairie à l’aide d’un seul mélange mais à plus large spectre. Cette
technique possèderait l’avantage de favoriser la germination des graines d’espèces variées et limiterait
l’échec d’un réensemencement inapproprié (p.e. réensemencement de Mesobromion sur un site trop
humide).

Ce large spectre serait composé de 3 types de mélanges principaux :
           Graines de prairies à Grande Sanguisorbe (milieux semi-humides)
           Graines de prairies à Brome dressé (Mesobromion)
           Graines de prairies à Molinion

Cette proposition de mélange est issue des recommandations de restauration proposées par R.
TREIBER. L’ensemencement est envisagé à raison d’une concentration de 50 kg/ha. Un
réensemencement manuel est prévu et le temps est estimé à environ 6 heures de travail pour 1 hectare.

Les prairies à Grande Sanguisorbe (Sanguisorba officinalis) et Succise (Succisa pratensis)
correspondent à des prairies de fauche sèches à semi-humides sur sol calcaire. Il s’agit du type
d’habitats que l’on voit réapparaître sur les prairies défrichées en 2002 et dont les fauches régulières
ont permis de réduire l’abondance du Solidage et de favoriser parallèlement de nombreuses espèces
de fleurs sauvages (présence de Leucanthemum vulgare, Colchicum autumnale, Anacamptis
pyramidalis).

Le mélange de prairie à Brome dressé (Bromopsis erecta) fait partie du Mesobromion. Il s’agit de
pelouses calcaires mésophiles. On retrouve ce type d’habitat sur les prairies les plus anciennes
(Parcelles 8 à 10). Cet habitat présente un intérêt écologique certain et le réensemencer permettrait
d’agrandir ce milieu. Bien que la végétation ait quelque peu évolué depuis, R. TREIBER observait en
2008 la présence de Polygala comosa, Carex tomentosa, Platanthera bifolia et Dactylorhiza maculata.

Enfin, la prairie à Molinion (Molinia caerulea) est un type de prairie humide sur sol pauvre. Il s’agit d’un
habitat d’intérêt communautaire dont la présence dans la réserve naturelle entraînera une augmentation
de la biodiversité. Les caractéristiques de la partie prairiale seraient tout à fait adaptées à l’installation
de cet habitat.

Pour garantir la réussite du réensemencement, les graines seront semées à même le sol afin de pouvoir
germer rapidement et le semis sera suivi d’un roulage.

        4. Entretien de la prairie
A la suite du réensemencement, une gestion par la fauche est prévue. Idéalement, 2 fauches par an
sont à envisager sur une période d’au moins 3 ans. L’accès au site (traversée d’un passage à gué avec
les machines agricoles) pouvant toutefois présenter une difficulté lorsque le niveau d’eau est trop
important, il est impératif qu’au moins une fauche par an avec évacuation au mois de juin ait lieu.

                                   Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
13

     En fonction des observations de la végétation et de son évolution, le gestionnaire pourrait être amené
     à réensemencer une partie de la prairie à restaurer. Pour se faire, le mélange de graines à semer sera
     commandé en plus grande quantité afin de pouvoir réagir rapidement en cas de mauvaise germination
     ou de reprise du Solidage.

             5. Suivi scientifique
     Les suivis scientifiques seront basés sur la réalisation de relevés phytosociologiques et sont prévus la
     première année puis tous les 2 ans (2 jours par an) durant les 5 premières années avant de passer à
     un suivi tous les 5 ans.

             6. Budget et planification de l’opération

                   a. Budget

                                       Nature des travaux                                                      Coûts
      Restauration de la prairie                                                                              10.500 €
      Préparation du sol (broyage/fraisage)                                                                   4.500 €
      Récolte de graines                                                                                      3.500 €
      Ensemencement                                                                                           1.500 €
      Fauches (coupe et évacuation/ x2/an)                                                                    1.000 €

      Suivi scientifique                                                                                      5.000 €
      Relevés phytosociologiques et interprétation (2j/an sur 5 ans)                                          5.000 €
      TOTAL                                                                                                   15.500 €

                 b. Planning prévisionnel

                                     Récolte de graines sur les prairies de la plaine rhénane
               Année                 La récolte sur plusieurs prairies et à différentes périodes de l’année permet de
                n-1                  maximiser la diversité d’espèces tout en tenant compte de la phénologie des
                                     différentes espèces

                                    Janvier-Avril       Contact de prestataires pour le travail du sol ; demande de devis
                                    Juin                Broyage des surfaces recouvertes de Solidago gigantea à restaurer
               Année                Juillet-Août        Retournement du sol à l’aide d’un déchaumeur
                 n                  Juillet-Septembre   Passage de la herse rotative si repousse du Solidage
                                    Fin Septembre/
                                    Mi-Octobre          Ensemencement de la prairie

                                    Janvier-Mai         Surveillance du site
                                    Mai-Septembre       Suivi scientifique
               Année                Mai-Juin            1ère fauche annuelle
                n+1                 Juillet-Août        2ème fauche annuelle, si possible
                                    Fin Septembre/
                                    Mi-Octobre          2ème réensemencement si nécessaire

                                    Mai-Septembre       Suivi scientifique
               Année
                                    Mai-Juin            1ère fauche annuelle
                n+3                 Juillet-Août        2ème fauche annuelle, si possible

                                         Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
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     Scénario 2 : Création de mare et restauration de la prairie

L’idée de la création d’une nouvelle mare dans la prairie de la réserve naturelle provient de deux
principaux constats. Premièrement, la première mare, pour autant qu’elle présente une biodiversité
intéressante, est en voie d’atterrissement. Le projet permettrait donc de recréer des habitats aquatiques
ouverts et colonisables par de nouvelles populations animales et végétales. Secondement, il s’agit de
la dernière possibilité pour le gestionnaire de créer une mare sans impacter des milieux naturels de la
réserve naturelle à fort enjeu écologique puisque la localisation de la dépression permettrait de
n’impacter que l’espèce exotique envahissante Solidago gigantea.

Ce projet a été établi sur la base des retours d’expériences du CSA, des recommandations de R.
TREIBER et en concertation avec l’association BUFO. L’opération de création de mare dans la réserve
naturelle est inscrite dans le plan de gestion 2019-2023 et est associée à la restauration de la prairie.

En effet, la matière issue du creusement de la mare présente un intérêt certain pour le projet de
restauration de la prairie : il permettra d’une part de recouvrir une importante zone de solidage et de
faciliter le développement rapide de la flore prairiale et d’autre part, il permettra la création d’une zone
légèrement surélevée au sein de la prairie ayant l’avantage de ne pas être inondée lors des rétentions
de crues ou submersions écologiques et pouvant ainsi servir d’îlot refuge pour la faune. La végétation
se développant en fonction du milieu, cette partie surélevée verrait alors une végétation différente des
autres milieux se développer et serait ainsi un facteur de biodiversité.

        1. Localisation et caractéristiques de la mare
La mare sera localisée dans la moitié nord de la partie prairiale de la réserve naturelle (Fig.8). L’emprise
de la mare est établie de manière à impacter un maximum de la surface colonisée par le Solidage géant
tout en préservant les prairies à proximité. Le choix de cette localisation a notamment été influencé par
la présence d’une dépression déjà existante. La mare suit les contours de cette dépression, respectant
ainsi la microtopographie du site.

                                                                              Projet de mare

                                                                              Mare déjà existante

             Figure 8 : Localisation du projet de création de mare (d'après BUFO, 2018)

Lors d’une visite de terrain avec BUFO, deux sondages ont été réalisés à l’aide d’une tarière afin de
connaître la composition du sol et la profondeur de la nappe phréatique (Fig.9). Ainsi, il a été observé
la répartition suivante des différents substrats à partir de la couche superficielle du sol :

        -   Substrat limoneux-sableux de 0 à 30-40 centimètres de profondeur
        -   Substrat glaiseux de 50 à 80cm
        -   Graviers avec forte présence de l’eau à partir de 85-90cm

                                     Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
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                                         Source : Victoria MICHEL                            Source : Victoria MICHEL

     Figure 9 : Sondages effectués dans la zone du projet de création de mare (BUFO, 2018)

     Concernant les caractéristiques de la mare et afin de répondre aux enjeux batrachologiques, BUFO a
     émis les recommandations suivantes (BUFO, 2018) :

             Taille : La superficie de la zone travaillée sera d’environ 2900m². Le périmètre a été relevé au
              GPS sur le site puis redessiné sur QGIS.
             Forme : Il faut éviter les contours rectilignes, et favoriser les berges les plus sinueuses
              possibles afin de maximiser la surface de contact entre le milieu aquatique et le milieu terrestre.
             Berges : Les berges doivent être en pente douce (
16

         2. Préparation de la surface prairiale
De la même manière que pour le scénario 1, il est prévu un broyage de l’intégralité de la surface en
juin.

         3. Creusement de la mare

 NB : La période d’intervention préconisée pour la réalisation de ce type de travaux correspond à la période
 hivernale entre octobre et février afin de limiter l’impact sur la faune. Cependant, la restauration de la prairie
 en parallèle de la création d’une nouvelle mare nécessitant un réensemencement vers la mi-septembre, les
 travaux de creusement de la mare devront être réalisés en amont. Les conséquences sur la faune seront
 toutefois minimes étant donnée à ce jour la faible biodiversité de la zone impactée.

La période de réalisation des travaux du creusement de la mare est prévue au mois d’août afin de
permettre un régalage des matériaux extraits dans la foulée et d’avoir le site prêt pour le
réensemencement des zones prairiales entre la mi-septembre et la mi-octobre.

Le CSA fera appel à une entreprise spécialisée pour le creusement de la mare et les recommandations
de BUFO seront suivies à savoir : une emprise (dépression et mare) d’environ 2900m², une profondeur
d’eau d’environ 1,2m pour les zones les plus profondes, correspondant à une profondeur de 2m à
travailler depuis le niveau du sol.

  A)                                                       B)

                                                                                                                   N

                                                                Emprise de la mare

                                                                Surface en eau, variable en fonction du niveau de la nappe

                                                                Zones de haut-fond

Figure 10 : Schémas de principe du projet de mare (d'après BUFO, 2018) : A) Mare vue du dessus ; B) Coupe longitudinale de
la mare.

A travers ces schémas (Fig.10), l’objectif est de présenter la diversité de contours, de berges et de
profondeurs souhaitées pour la création de ce complexe de mares. Cette proposition de structure
diversifiée est le fruit d’une importante réflexion menée sur les besoins et les préférences de différents
taxons : amphibiens, odonates, abeilles sauvages, etc. tout en tenant compte, de la nécessité de
garantir l’accès au site pour en faciliter l’entretien.

La dépression sera orientée Nord-Sud avec des berges en pente douce (
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             4. Utilisation des matériaux extraits
     Dès que la mare aura été creusée, la matière sera répartie sur la surface à restaurer. Une fois le
     Solidage broyé sur les milieux à restaurer, il est prévu d’isoler les surfaces avec une hauteur de 20 cm
     de sol provenant des produits d’excavation de la mare. Les matériaux extraits sont évalués à environ
     4000m3 (BUFO, 2018)). De cette extraction, il est pris en compte que la couche superficielle (environ
     les premiers 30cm) est contaminée par les graines et racines de Solidage géant. Cette couche sera
     régalée en profondeur et le reste des matériaux (environ 3200m 3) seront répartis sur une hauteur de
     20cm et une surface d’environ 1,6ha.

     La quantité de sol ainsi extrait ne permet pas de recouvrir l’ensemble des 3,5ha de la surface prairiale
     à restaurer. Pour les surfaces restantes et non recouvertes, le processus de restauration demeurera
     celui décrit dans le Scénario 1.

     Dans le cas où des matériaux sableux seraient découverts, ils seront entassés à proximité de la mare
     sur une épaisseur importante afin de favoriser une levée sèche et des habitats potentiellement
     favorables au Pélobate brun (Pelobates fuscus), jadis observé au sein de la réserve naturelle
     (observation de Nils Golay en 1998).

             5. Travail du « nouveau » sol
     Le sol issu de la mare sera légèrement travaillé une fois répandu. L’utilisation d’un déchaumeur ne
     s’avèrera pas nécessaire étant donné le sol fraîchement déposé. La surface sera travaillée à l’aide
     d’une herse rotative durant le mois d’août et avant le réensemencement pour empêcher la reprise du
     Solidage géant.

     Se référer au scénario 1 pour le travail des surfaces n’ayant pas bénéficié de l’ajout de sol provenant
     de la mare.

             6. Réensemencement de la prairie
     Le processus de réensemencement correspond à celui détaillé dans le Scénario 1 (cf. Scénario 1, § 3).
     Le réensemencement s’effectue de manière homogène sur l’intégralité des surfaces à restaurer.

             7. Aménagement de la mare
     La végétation des surfaces en eau sera laissée à son libre développement tandis que les berges seront
     réensemencées avec des graines de milieux humides (mélange à Sanguisorba officinalis) pour
     concurrencer la reprise du Solidage géant. Une surveillance du Solidage, susceptible de se développer
     rapidement sur les berges ainsi mises à nu, sera mise en place.

             8. Entretien de la mare et de la prairie
     Dans un premier temps, l’entretien ne concernera que les abords de la mare et non les surfaces en eau.
     La surveillance des espèces végétales invasives et du bon développement d’une végétation typique
     permettra d’adapter la gestion de la mare en fonction des observations.

     A la suite du réensemencement, une gestion par la fauche est prévue sur les surfaces prairiales. La
     gestion correspond à celle décrite dans le Scénario 1 (cf. Scénario 1, § 4).

             9. Suivi scientifique de la mare et de la prairie
     Les suivis scientifiques seront basés sur la réalisation de relevés phytosociologiques pour la partie
     prairiale et sont prévus tous les ans (2 jours par an) durant les 5 premières années puis tous les 5 ans.
     Un suivi de la végétation aquatique et des espèces animales (amphibiens et odonates) aura lieu sur les
     surfaces en eaux ainsi que le suivi des abeilles sauvages.

                                      Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
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        10. Budget et planification de l’opération

              a. Budget

                                  Nature des travaux                                                       Coûts
 Restauration de la prairie                                                                              10.500 €
 Préparation du sol (broyage/fraisage)                                                                   4.500 €
 Récolte de graines                                                                                      3.500 €
 Ensemencement                                                                                           1.500 €
 Fauches (coupe et évacuation x2/an)                                                                     1.000 €

 Création de la mare*                                                                                    35.000 €
 Préparation du sol (décapage)                                                                           28.000 €
 Remodelage de dépressions et travail des zones végétales                                                7.000 €

 Suivi scientifique                                                                                      5.000 €
 Relevés phytosociologiques et interprétation (2j/an sur 5 ans)                                          5.000 €
 TOTAL                                                                                                   50.500 €
* D’après un devis demandé auprès de Nature et Techniques

            b. Planning prévisionnel

                                Récolte de graines sur les prairies de la plaine rhénane
          Année                 La récolte sur plusieurs prairies et à différentes périodes de l’année permet de
           n-1                  maximiser la diversité d’espèces tout en tenant compte de la phénologie des
                                différentes espèces

                               Janvier-Avril     Contact de prestataires pour le travail du sol ; demande de devis
                               Juin              Broyage des surfaces recouvertes de Solidago gigantea à restaurer
                               Juillet           Retournement du sol à l’aide d’un déchaumeur, hors surface
         Année                                   recouvert du sol issu de la mare
                               Août              Creusement de la mare ; répartition du sol sur 20cm de
           n                                     profondeur
                               Juillet-Septembre Passage de la herse rotative si repousse du Solidage
                               Fin Septembre/
                               Mi-Octobre        Ensemencement de la prairie et des berges de la mare

                               Janvier-Mai         Surveillance du site
                               Mai-Septembre       Suivi scientifique
          Année                Mai-Juin            1ère fauche annuelle
           n+1                 Juillet-Août        2ème fauche annuelle, si possible
                               Fin Septembre/
                               Mi-Octobre          2ème réensemencement si nécessaire

                               Mai-Septembre       Suivi scientifique
          Année
                               Mai-Juin            1ère fauche annuelle
           n+3                 Juillet-Août        2ème fauche annuelle, si possible

                                    Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
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     BIBLIOGRAPHIE
     BUFO, 2018, Projet de mare à Erstein, 6p.

     CONSERVATOIRE DES SITES ALSACIENS, 2015, Retour d’expérience sur la restauration des
     prairies humides, 13p.

     DOUARD A., 2007, Inventaire floristique de la peupleraie de la réserve naturelle d’Erstein, 7p.

     OFFICE NATIONAL DES FORÊTS, 2007, Inventaire floristique de la peupleraie de la réserve
     naturelle d’Erstein, 3p.

     TREIBER R., 2008, Suivi écologique de la prairie alluviale et de la plantation de peupliers hybrides,
     32p.

                                      Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
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ANNEXES
            Annexe 1 : Liste des espèces végétales observées en 2008 (TREIBER, 2008)

Parcelle                    1      2      3      4     5      6      7     8      9     10     P
Nombre d’espèces           20      55     45    13     46    44     63     53    59     45     28
Acer campestre              .      .      .     .      .      .      .     r      r     r      1
Acer pseudoplatanus         .      .      .     .      .      .      .     .      r     .      +
Achillea millefolium        .      .      +     .      +      .      +     +      .     .      .
Agrimonia eupatoria         .      .      .     .      .      +      +     +      +     1      .
Agropyron caninum           .      .      .     .      .      r      .     .      .     .      .
Agropyron repens            .      .      +     m      1      .      1     .      .     .      .
Agrostis gigantea           .      .      .     .      .      .      .     .      +     .      .
Agrostis stolonifera        m      .      .     .      m      .      1     .      .     .      .
Ajuga reptans               .      +      .     .      .      .      +     .      r     .      .
Allium oleraceum            .      .      .     .      .      .      .     .      +     .      .
Allium vineale              .      +      .     .      .      .      1     .      +     +      .
Alopecurus pratensis        .      .      .     .      r      .      .     .      .     .      .
Anacamptis pyramidalis      .      .      .     .      .      +      r     .      r     .      .
Angelica sylvestris         .      .      .     .      +      +      r     .      .     .      +
Arctium lappa               .      .      .     r      r      .      .     .      .     .      .
Arenaria serpyllifolia      .      .      .     .      .      .      .     .      .     r      .
Arrhenatherum elatius       .      .      +     .      +      b      3     .      +     .      .
Astragalus glycyphyllos     .      +      .     .      .      .      .     .      .     .      .
Avenochloa pubescens        .      .      .     .      .      .      .     +      +     +      .
Brachypodium pinnatum       .      1      +     .      .      +      .     4      4     3      .
Brachypodium sylvaticum     .      1      .     .      r      1      +     .      .     .      m
Briza media                 .      .      .     .      .      .      .     +      .     .      .
Bromus commutatus           .      .      .     .      +      .      .     .      .     .      .
Bromus erectus              .      r      .     .      .      .      .     +      r     .      .
Bromus sterilis             .      .      +     .      +      .      r     .      .     .      .
Bupleurum falcatum          .      .      .     .      .      .      .     .      r     .      .
Calamagrostis epigejos      .      a      a     .      3      3      3     b      1     a      .
Calamintha clinopodium      .      .      .     .      .      r      .     .      .     .      .
Calystegia sepium           .      .      +     m      +      1      +     r      +     1      m
Campanula patula            .      r      .     .      .      .      .     .      .     .      .
Campanula persicifolia      .      .      .     .      .      .      .     .      r     .      .
Campanula rapunculus        .      r      .     .      .      .      .     .      .     .      .
Campanula trachelium        .      .      .     .      .      .      .     .      r     .      .
Carduus crispus             .      .      +     .      .      .      r     .      .     .      .
Carex acutiformis           .      .      1     1      .      m      .     .      .     .      +
Carex flacca                +      a      +     .      .      r      1     m      m     1      .
Carex hirta                 +      .      +     .      .      .      .     .      .     .      .
Carex riparia               m      .      .     .      .      .      .     .      .     .      .
Carex spicata               .      .      .     .      .      .      r     .      .     .      .
Carex sylvatica             .      .      +     .      +      1      a     .      .     .      1
Carex tomentosa             .      .      .     .      .      r      r     m      m     1      .
Centaurea jacea             .      .      .     .      .      .      .     r      .     .      .
Centaurium erythraea        .      +      .     .      .      .      .     .      r     .      .
Centaurium pulchellum       +      +      .     .      .      .      .     .      .     .      .
Cerastium holosteoides      .      .      .     .      .      .      .     .      .     r      .
Chara ssp.                  b      .      .     .      .      .      .     .      .     .      .
Cirsium arvense             .      +      1     1      1      .      .     +      1     r      .
Cirsium tuberosum           .      r      .     .      .      .      .     .      .     .      .
Clematis vitalba            .      r      +     .      +      +      +     r      1     +      1
Colchicum autumnale         .      +      +     .      .      .      .     +      r     1      .
Cornus sanguinea            .      .      .     .      .      .      +     +      .     .      a

                                Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
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     Coronilla varia            .      +      +      +     a      .     1      a      +     1      .
     Corylus avellana           .      .      .      .     .      .     .      .      .     r      +
     Crataegus monogyna         .      .      r      .     +      r     .      +      r     r      .
     Dactylis glomerata         .      1      +      .     +      1     a      1      1     +      .
     Dactylorhiza maculata      .      .      .      .     .      .     .      r      r     .      .
     Daucus carota              .      +      .      .     .      .     .      .      r     .      .
     Deschampsia cespitosa      .      .      +      .     +      +     .      .      .     r      .
     Dipsacus pilosus           .      .      +      .     .      .     .      .      .     .      r
     Dipsacus sylvestris        .      .      .      .     +      .     .      .      .     .      .
     Echinops sphaerocephalus   .      .      .      .     +      .     .      .      .     .      .
     Equisetum arvense          .      1      +      .     .      .     .      .      .     .      .
     Equisetum palustre         m      .      .      .     .      .     .      .      .     .      .
     Erigeron annuus            .      1      +      .     .      .     +      +      r     .      .
     Erucastrum gallicum        .      r      .      .     .      .     .      .      .     .      .
     Euonymus europaea          .      .      .      .     .      .     .      r      .     .      +
     Eupatorium cannabinum      .      .      +      .     r      r     +      +      .     .      r
     Euphorbia cyparissias      .      .      +      .     +      .     +      m      1     m      .
     Euphorbia stricta          .      +      +      +     .      .     .      +      .     +      .
     Fallopia convolvulus       .      .      .      .     .      .     .      .      .     .      r
     Festuca arundinacea        .      a      .      .     +      b     +      1      b     2      .
     Festuca rubra agg.         .      +      .      .     .      .     .      +      .     .      .
     Filipendula ulmaria        .      .      .      .     +      .     .      .      .     .      .
     Fraxinus excelsior         .      .      .      .     .      r     +      .      r     .      a
     Galium album               .      .      +      .     +      r     +      r      .     r      .
     Galium aparine             .      .      .      .     1      1     +      .      .     .      1
     Galium verum               .      .      .      .     .      .     .      .      .     +      .
     Geum urbanum               .      .      +      .     +      r     .      .      .     .      1
     Glechoma hederacea         .      .      .      .     +      .     +      .      .     .      m
     Hedera helix               .      .      .      .     .      +     .      .      .     .      b
     Holcus lanatus             .      1      .      .     .      1     m      .      r     .      .
     Humulus lupulus            .      .      .      .     .      .     .      .      .     .      +
     Hypericum hirsutum         .      .      .      .     .      r     r      r      r     .      .
     Hypericum perforatum       .      +      r      .     .      .     +      .      r     .      .
     Iris pseudacorus           +      .      .      r     .      .     .      .      .     .      .
     Juncus articulatus         a      .      .      .     .      .     .      .      .     .      .
     Juncus effusus             +      .      .      .     .      .     .      .      .     .      .
     Lathyrus pratensis         .      .      +      .     +      1     1      1      1     1      .
     Lathyrus tuberosus         .      .      .      .     .      1     1      .      .     .      .
     Leucanthemum vulgare       .      1      m      .     .      .     .      .      .     +      .
     Ligustrum vulgare          .      .      .      .     .      .     .      r      .     .      .
     Lithospermum officinale    .      .      .      .     .      .     .      1      .     .      .
     Lotus corniculatus         .      +      .      .     .      .     .      .      1     .      .
     Lysimachia nummularia      .      .      .      .     .      .     +      .      .     r      .
     Lysimachia vulgaris        .      +      +      .     +      +     .      .      .     .      .
     Malus sylvestris           .      .      .      .     .      r     r      .      .     .      .
     Medicago lupulina          .      +      .      .     .      .     +      .      +     .      .
     Medigago officinalis       .      .      .      .     .      .     .      r      .     .      .
     Mentha aquatica            1      .      .      .     .      .     .      .      .     .      .
     Origanum vulgare           .      +      .      .     .      .     1      b      a     b      .
     Oxalis fontana             .      .      .      .     .      .     r      .      .     .      .
     Pastinaca sativa           .      .      .      .     .      .     .      +      r     +      .
     Phalaris arundinacea       1      .      a      1     a      1     .      .      .     .      .
     Phleum pratense            .      .      .      .     r      .     .      .      .     .      .
     Phragmites australis       1      .      .      .     .      .     .      .      .     .      .
     Pimpinella saxifraga       .      .      .      .     .      .     .      .      .     r      .
     Plantago lanceolata        .      +      +      .     .      .     r      r      .     .      .
     Plantago major             .      1      .      .     .      .     .      .      .     .      .
     Platanthera bifolia        .      .      .      .     .      .     .      r      .     +      .
     Poa angustifolia           .      .      +      .     .      +     1      m      b     m      .

                                    Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
22

 Poa annua                           .         .       .       .        .       .        .        .        .       r        .
 Poa palustris                           .         .       .       .        .       +        +        .        .       .        .
 Poa pratensis                           .         .       .       .        +       .        .        .        .       .        .
 Poa trivialis                           .         .       1       +        m       1        1        .        .       .        .
 Polygala comosa                         .         .       .       .        .       .        .        .        +       .        .
 Polygonatum odoratum                    .         .       .       .        .       .        .        r        .       r        .
 Populus alba                            .         +       1       .        .       .        .        .        .       .        .
 Populus tremula                         .         1       .       .        .       .        +        +        +       .        .
 Populus x canadensis                    .         +       +       .        .       .        .        .        .       .        5
 Potamogeton berchtoldii                 m         .       .       .        .       .        .        .        .       .        .
 Potamogeton lucens                      1         .       .       .        .       .        .        .        .       .        .
 Potentilla anserina                     .         +       .       .        .       .        .        .        .       .        .
 Potentilla reptans                      .         m       1       .        m       .        1        .        .       .        .
 Prunella vulgaris                       .         m       .       .        .       .        1        .        r       .        .
 Prunus spinosa                          .         .       .       .        .       .        .        +        +       +        +
 Quercus robur                           .         .       .       .        .       .        r        r        r       r        .
 Ranunculus bulbosus                     .         .       .       .        .       .        .        .        r       .        .
 Ranunculus nemorosus                    .         .       .       .        .       .        .        .        r       r        .
 Ranunculus repens                       m         .       .       .        .       .        .        .        .       .        .
 Rhamnus catharticus                     .         .       .       .        .       .        .        .        .       .        r
 Rosa canina                             .         .       .       .        .       .        .        .        r       r        r
 Rubus caesius                           .         1       1       .        +       1        1        +        .       .        a
 Rumex crispus                           .         +       .       .        .       .        .        .        .       .        .
 Salix alba                              +         .       1       .        .       .        .        .        .       .        .
 Salix cinerea                           .         +       .       .        .       .        .        .        .       .        .
 Salix purpurea                          +         .       .       .        .       .        .        .        .       .        .
 Salvia pratensis                        .         .       .       .        .       .        .        r        .       .        .
 Sanguisorba minor                       .         .       .       .        .       .        .        r        +       r        .
 Scrophularia nodosa                     .         .       .       .        +       r        r        .        .       .        .
 Senecio erucifolius                     .         .       .       .        .       r        .        +        .       +        .
 Silene vulgaris                         .         .       .       .        .       .        +        r        .       .        .
 Sinapis arvensis                        .         .       .       .        .       r        .        .        .       .        .
 Solidago gigantea                       .         +       b       a        4       3        3        b        a       1        5
 Stachys sylvatica                       .         .       .       .        .       .        +        .        .       .        .
 Symphytum officinale agg.               .         1       +       1        r       1        +        r        r       .        .
 Taraxacum officinale agg.               .         +       .       .        .       .        +        .        r       .        .
 Thalictrum flavum                       .         .       +       .        +       .        .        .        .       .        .
 Torilis japonica                        .         .       .       .        +       .        r        .        r       .        .
 Trifolium campestre                     .         +       .       .        .       .        r        .        .       .        .
 Trifolium pratense                      .         +       .       .        +       .        .        r        +       .        .
 Trifolium repens                        .         1       .       .        .       .        +        .        .       .        .
 Trisetum flavescens                     .         .       .       .        .       +        .        .        .       .        .
 Tussilago farfara                       .         1       .       .        .       .        .        .        .       .        .
 Typha latifolia                         1         .       .       .        .       .        .        .        .       .        .
 Ulmus minor                             .         .       .       .        .       .        .        .        1       .        .
 Urtica dioica                           .         .       .       +        .       .        .        .        .       .        +
 Utricularia australis                   m         .       .       .        .       .        .        .        .       .        .
 Valeriana wallrothii                    .         .       +       .        .       +        +        1        r       1        .
 Verbena officinalis                     .         +       .       .        .       .        r        .        .       .        .
 Vicia cracca                            .         1       +       .        +       +        1        1        1       1        .
 Vicia hirsuta                           .         +       .       .        r       .        .        .        .       .        .
 Vicia sativa agg.                       .         +       .       .        .       .        r        .        .       .        .
 Vicia sepium                            .         +       .       .        +       .        +        +        +       r        .
 Viola hirta                             .         .       .       .        .       .        .        .        .       +        .
 Viscum album ssp. album                 .         .       .       .        .       .        .        .        .       .        1

Légende : r = 1 individu, inférieur à 5% de recouvrement ; + = 2 à 4 individus, inférieur à 5% de recouvrement ; 1 = 5 à 50 individus,
inférieur à 5% de recouvrement ; (2)m = >50 individus, inférieur à 5% de recouvrement ; (2)a = 5 à 12,5% de recouvrement ; (2)b
= 12,6 à 25% de recouvrement ; 3 = 26 à 50% de recouvrement ; 4 = 51 à 75% de recouvrement ; 5 = 76 à 100% de recouvrement.

                                             Restauration de prairie alluviale et création de mare – Dossier CSRPN
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       Annexe 2 : Liste des espèces animales observées en 2008 et leur localisation (TREIBER, 2008)

                                                                            Mare et
     Nom                              Prairies au nord   Prairies au sud                 Peupleraie
                                                                           alentours
     Abeilles sauvages et guêpes
     Andrena subopaca                        X
     Bombus lapidarius                       X
     Bombus lucorum                          X
     Bombus pascuorum                        X
     Bombus terrestris                       X
     Bombus rupestris                        X
     Colletes hederae                                                         X
     Colletes similis                                          X
     Epeolus variegatus                                                       X
     Halictus subauratus                     X                                X
     Halictus tumulorum                      X
     Lasioglossum calceatum                  X
     Lasioglossum laticeps                   X
     Lasioglossum majus
     Lasioglossum morio                      X                                X
     Lasioglossum politum                    X
     Megachile centuncularis                                   X
     Megachile ligniseca                                       X
     Megachile willoughbiella                                  X
     Osmia leucomelana                       X
     Symmorphus crassicornis                                   X
     Symmorphus murarius                                       X
     Chrysis bicolor                                           X
     Ectemnius ruficornis                                      X
     Ectemnius fossorius                                       X
     Amphibiens et reptiles
     Pelophylax ridibundus                                                    X
     Lacerta agilis                          X
     Natrix helvetica                                                         X
     Oiseaux
     Lanius collurio                                           X
     Jynx torquilla                          X
     Oriolus oriolus                                                                         X
     Parus caeruleus                                                                         X
     Parus montanus                                                                          X
     Dendrocopus major                                                                       X
     Sauterelles
     Chorthippus biguttulus                  X                 X              X
     Chorthippus brunneus                    X                                X
     Chorthippus dorsatus                    X                 X              X
     Chorthippus parallelus                  X                                X
     Chrysochraon dispar                     X                 X              X
     Conocephalus fuscus                     X                 X              X
     Gryllus campestris                      X                                X
     Metrioptera roeselii                    X                                X
     Omocestus rufipes                       X
     Phaneroptera falcata                                      X
     Pholidoptera griseoaptera               X                                               X
     Tetrix subulata                                                          X
     Tetrix tenuicornis                                                       X
     Tettigonia viridissima                  X                 X
     Libellules*
     Anax imperator                          C                                A
     Anax partenope                          C

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 Calopteryx splendens                                C                   C                    C
 Cercion lindenii                                                                             A
 Coenagrion mercuriale                               C                   C
 Coenagrion puella                                                                            A
 Cordulea aenea                                                                               C
 Crocothemis erythraea                                                                        B
 Erythromma najas                                                                             C
 Erythromma viridulum                                                                         B
 Gomphus pulchellus                                                      C
 Gomphus vulgatissimus                               C
 Ischnura elegans                                                                             A
 Lestes viridis                                                          C
 Libellula depressa                                                                           A
 Libellula fulva                                                                              B
 Libellula quadrimaculata                                                                     B
 Orthetrum cancellatum                                                                        B
 Platycnemis pennipes                                C
 Sympetrum pedemontanum                                                  C
 Sympetrum sanguineum                                                                         B
 Sympetrum striolatum                                                                         B
 Sympetrum vulgatum                                                                           B
 Papillons nocturnes
 Callimorpha quadripunctaria                  2 ind. 31.07.08             .                   .
 Papillons diurnes*
 Antocharis cardamines                               C
 Apantopus hyperantus                                B
 Apatura ilia                                        C
 Arashnia laevana                                    C
 Argynnis paphia                                     C
 Brenthis daphne                                     C
 Carterocephalus palaemon                            B
 Celastrina argiolus                                                                          B
 Coenonympha pamphilus                               B                   B
 Cyaniris semiargus                                                                           C
 Erynnis tages                                       B
 Everes argiades                                                                              A
 Gonepteryx rhamni                                   C
 Leptidea sinapis agg.                               B
 Maniola jurtina                                     B                   B                    B
 Ochlodes venatus
 Ochlodes venatus                                    B                                        B
 Pieris napi                                         C                   C                         C
 Pieris rapae                                                                                 C
 Polygonia c-album                                   C                                        C
 Polyommatus icarus                                  B                                        B
 Pyronia tithonus                                    B
 Satyrium w-album                                    C
 Thymelicus lineolus                                 B
 Vanessa atalanta                                    C
 Zygaena filipendulae                                                                         C

*Pour les libellules et les papillons, on distingue en plus :
          A = les preuves de reproduction au sein du site (ponte, stades larvaires)
          B = la reproduction probable (biotopes favorables, substrats pour le dépôt des pontes)
          C = la reproduction est improbable dans le site ou non possible (espèce migratrice)

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     Annexe 3 : Mélanges grainiers et provenance (Wiesendruschsaat)

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Conservatoire des Sites Alsaciens
   Version en date du 17 Juillet 2018
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