S'AIMER A AVAILLES L'amour, le mariage et le divorce à travers l'archive - L'album des mariages d'Availles - availlesenchatellerault.fr

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S’AIMER A AVAILLES
L’amour, le mariage et le divorce à travers l’archive.
          L’album des mariages d’Availles.
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S’aimer n’est pas toujours se marier et se marier n’est pas toujours un conte de fées.
  Néanmoins, c’est à travers le mariage que nous essaierons de retracer l’histoire des
hommes et des femmes du village qui choisirent d’unir leurs vies pour faire un bout du
                                   chemin ensemble.
Et, comme il n’y a pas d’amour heureux sans un peu de vaisselle cassée, nous parlerons
                          aussi du divorce à travers l’archive.
        Une seconde partie sera consacrée à l’album des mariages d’Availles.
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Le mariage sous l’Ancien Régime.

Le droit canonique concernant le mariage s’élabore au moyen-âge et prend sa
forme définitive lors du Concile de Trente (1563). Il devient alors un sacrement
indissoluble, basé sur le consentement mutuel.
Au XVIème siècle, la majorité est à 30 ans pour les fils et 25 pour les filles. Le
consentement des parents est de règle.
La publication des bans existe depuis 1679 : trois dimanches de suite à la messe
dominicale.
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Les empêchements et dispenses religieux

Le vice de consentement. L’existence d’un précédent mariage. L’incapacité physique de l’époux ou de l’épouse
Les liens familiaux : le mariage est interdit jusqu’aux cousins issus de germains (4ème degré) c’est-à-dire lorsque
les mariés ont des AAGP communs. Une dispense peut être accordée par le Pape ou l’Evêque selon le degré.
Les liens spirituels : ils lient père, mère, parrain et marraine. Dispense accordée par l’Evêque.
Remariage trop rapide, mais dispense de bans accordée en fonction du contexte (veuve).
Temps clos : on ne se marie pas pendant les fêtes religieuses.
Dispenses pour mariage mixte (personnes de religion différente).
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Les plus anciens mariés d’Availles

Le premier jour de septembre mil six cent trante un fut épousé Mathurin
          COUDREAU avec Marguerite MARIN de céans.
                          Aucune signature.
                (Source : AD86, registres paroissiaux )
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Les plus anciens mariés de Prinçay

   Aujourd’hui 22 novembre mil six cent soixante un Claude ROCHER fils de Pierre
 ROCHER et de Renée du CELLIER de la paroisse d’Availles et Gillette MANCEAU
fille de deffunt Vincent MANCEAU et de Françoise DUBOIS de cette paroisse ont reçu
   la bénédiction nuptiale en présence de Charles CARRE et de Jehan du CELLIER et
                      plusieurs autres. GUIGNAN curé de Prinçay
                Les mariés ne signent pas, mais un des témoins sait signer.
                          (Source : AD86, registres paroissiaux)
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Un beau mariage, quelques signatures.

Le 14 novembre 1712 Jean CHAMOIS horloger de Châtellerault et Marie GIRARD de Prinçay.
                Quelques belles signatures, en particulier celles des mariés.
                                    (Source : AD 86)
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Mariage VIP à la Reliandrie. PAILLE X FRADIN 5 juillet 1700
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Le mariage civil, une révolution royale.

Le mariage civil est institué en 1787 par Louis XVI à l’attention des protestants qui ne peuvent faire
enregistrer leur mariage par un prêtre et vivent par conséquent dans le « péché ». C’est l’Edit de
tolérance. Un premier pas.
A la Révolution, le mariage civil est inscrit dans la Constitution du 3 septembre 1791. Le divorce est
voté l’année suivante . Le 21 aout 1793, la Convention définit le mariage comme un contrat : « Une
convention par laquelle, l’homme et la femme s’engagent, sous l’autorité de la loi, à vivre ensemble,
à nourrir et à élever les enfants qui peuvent naître de leur union ».
L’âge minimal est de 15 ans pour les garçons et 13 pour les filles, il sera porté à 18 et 15 ans.
La majorité est de 21 ans pour les deux époux avec possibilité de mariage sans consentement des
parents.
Publication des bans et présence de 2 à 4 témoins.
Entre 1798 et 1800, les mariages sont célébrés au chef-lieu de canton, c’est-à-dire à Monthoiron.
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Le mariage au long du XIXème siècle

 Sous le Concordat et l’Empire, Napoléon maintient le mariage
 civil qui doit précéder le mariage religieux rétabli. La majorité est
 alors de 21 ans pour les filles et 25 pour les garçons. L’âge
 minimum de mariage est de 15 ans pour les filles et 18 pour les
 garçons, avec l’accord des parents. La puissance paternelle permet à
 un père de demander l’incarcération de son fils dans une maison de
 détention s’il le juge indigne en choisissant mal sa future. Ce droit
 ne sera aboli qu’en 1958.
En 1877, la création d’un livret de famille va contribuer à figer l’orthographe du
nom de famille et mieux renseigner les lieux et dates.
En 1907, la majorité matrimoniale à 21 ans pour les deux sexes.
Les dispenses du mariage civil

Interdiction entre ascendants et descendants directs, entre alliés de même rang
(veuf et sœur de l’épouse, oncle et nièce). Mais dispenses possibles.
Les dispenses d’âge au civil : à partir de la Révolution il faut avoir 15 ans pour
les filles et 18 pour les garçons. Sinon il faut une dispense, qu’il faudra
argumenter (motif économique, « faute »)
Les dispenses de bans, pour les mariages « urgents »
Une veuve doit théoriquement attendre 10 mois avant de se remarier, c’est le
délai de viduité. Mais impératif économique oblige, on réduit ce délai.
Toutes les dispenses de mariage se trouvent aux Archives Nationales. Série
BB15
Mariage ROY X ROUGET 1894
Avant le curé et/ou le maire, les fiancés passent chez le notaire.

  Sous l’ancien régime, on passe devant le notaire pour tout, et même lorsqu’on ne
  possède rien. Le notaire établit la liste des biens, détaille la dote, précise
  l’engagement vis-à-vis des parents.
  La fille coute cher à marier, car la dot est chère. Il arrive que les familles s’arrangent
  en mariant un frère et une sœur à la sœur et au frère de l’autre famille. Ainsi,
  échange de bons procédés, ils font l’économie de la dot.
Le contrat de mariage AULE X DENIAU 25 juillet 1841
A Availles, on ne badine pas avec l’amour.

Ce n’est pas Joseph Millet, maire d’Availles qui nous dira le contraire. Il célèbre le 9 février 1831, le
mariage de Emery RAIMOND et de Louise PHILIPONNEAU. Emery est le fils d’un conseiller
municipal, et Louise est petite-fille de conseiller municipal. Mais si Emery est majeur, Louise n’a que
14 ans et Millet omet de demander une dispense (l’âge minimum est alors de 15 ans pour les filles).
Qui a dénoncé ce mariage particulier ? Le mariage est annulé, et le maire révoqué de ses fonctions.
DAVAUX Etienne prendra la suite. Les jeunes gens seront mariés de nouveau le 27 juillet de la même
année. Si l’on en croit les registres de naissance, le premier fruit de leur amour ne viendra que trois
ans plus tard.
Source : Série 3M7 AD86 et Registres d’Etat Civil d’Availles.
Le divorce, un droit révolutionnaire.

Le mariage peut être rompu comme un contrat à partir de 1792. Par consentement mutuel, pour
incompatibilité d’humeur ou pour motif grave (folie, condamnation, crime, adultère…). Ce
droit est accordé de manière égale aux femmes et aux hommes. Les femmes seront
nombreuses à demander la séparation. Le divorce est soumis à un « tribunal de famille » et
prononcé par l’officier d’Etat civil de la commune au bout de 1 à 6 mois si aucune conciliation
n’a été possible. Les divorces révolutionnaires sont inscrits sur les registres d’Etat civil.
Il est interdit de se remarier avant le divorce, la bigamie est un crime.
Les divorcés de l’An 7 d’Availles.

Les divorces sont mentionnés sur les tables décennales de la
commune. Mais prononcés au chef-lieu du canton qui sous l’époque
révolutionnaire est Monthoiron. C’est sur l’Etat civil de Monthoiron
que se trouvent les détails.
Les divorcés de l’An 7 d’Availles.
Les histoires d’amour finissent mal en général…

Bonaparte devenu Napoléon se sépare de sa Joséphine en 1809. En matière de
divorce, il en connait donc un rayon.
Le divorce du Consulat à la IIIème République.

Napoléon Bonaparte conserve le divorce dans le Code Civil, mais le complique, essentiellement au
détriment des femmes. En particulier, l’adultère masculin n’est plus un motif de divorce, sauf s’il a lieu dans
le lit conjugal.
La Restauration décrète l’interdiction totale du divorce en 1816. Avec quelques dérogations, toujours en
faveur des hommes.
Le divorce ne sera de nouveau autorisé qu’en 1884, sous la IIIème République, grâce à Alfred NAQUET.

Les jugements de divorce, de séparation de corps ou de biens se trouvent en série 2U aux AD86.
Mariages pour tous à l’ancienne.

Les mariages de protestants convertis : régularisés au XVIIème siècle, dans les registres avec parfois
la mention « ils vivaient dans le péché ».
Le mariage à la gaumine au XVIIIème siècle : c’est un mariage à « l’essai » autour d’un contrat
notarié. Imaginé par Gaumin, il sert à contourner les réticences du curé à l’union des mariés.
Les mariages de prêtres sous la Révolution. Au village d’Availles ni Fradin ni Herbault ne se
marièrent.
Les mariages de Rosières : pour les jeunes filles très pieuses.
Les mariages éternels ou presque : Les noces d’or sont mentionnées dans les journaux et les registres.
Les mariages express : pour ceux qui fêtent Pâques avant les Rameaux.
Les mariages économiques : pour les veufs et veuves dans l’urgence d’une entraide de bon sens.
La fête des époux

La Fête des époux sous la Révolution française avait lieu le 10
Floréal (29 avril). Les épouses devaient être vêtues de blanc,
parées de fleurs et de rubans tricolores. Celui qui avait la
famille la plus nombreuse avait la première place dans le
cortège. La fête avait lieu au pied de l’arbre de la liberté.
Sources et illustrations :
• Archives municipales d’Availles-en-Châtellerault
   • Archives départementales de la Vienne
               • Wikipédia.org
            • Wikimédia commons
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