Safer Cities Pour des villes plus sûres et inclusives à Bruxelles, Charleroi et Anvers - Plan International België
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Safer
Cities
Pour des villes plus sûres
et inclusives à Bruxelles,
Charleroi et Anvers
Financé par: En partenariat avec:
Chers lecteurs,
Editeur responsable
chères lectrices,
Heidy Rombouts
Le harcèlement sexuel doit être combattu. Nous
Plan International Belgique
sommes confronté·e·s à ce problème presque
Galerie de Ravenstein 3B5
tous les jours. Il est omniprésent.
1000 Bruxelles
Nous voulons être impliqué·e·s dans les questions qui Cependant, nous avons aussi besoin d’être écou-
L’équipe de Plan International Belgique : nous concernent. Nous voulons faire partie de la solu- té·e·s.
tion. En tant que future génération d’adultes, nous de-
- Coordination : Fiona Ang, Roméo Matsas et vons nous battre pour un changement structurel, non Pour que les choses changent vraiment, nous devons
Sofie Picavet seulement pour nous, mais aussi pour les enfants et les également nous faire une place dans l’agenda politique.
jeunes qui viendront après nous. Nous ne pouvons pas Des initiatives à plus long terme doivent être lancées
- Coordination des jeunes : Mathilde Bernard, pour mettre fin au harcèlement sexuel, le plus tôt pos-
attendre plus longtemps. Il faut agir maintenant pour
Magali Lowies, Siham Machkour et Hanne sible. Nous ne pouvons réaliser ce changement struc-
rendre visible la question du harcèlement sexuel. Nos
Vandendriessche turel qu’avec l’aide des hommes et femmes politiques.
villes doivent être plus sûres pour tous et toutes.
Sans leur oreille attentive, nous sommes difficiles à
- Plaidoyer et recherche : Anouk Bonte,
Au cours du projet, chacun·e d’entre nous a pu constater entendre. Nous sommes donc sincèrement heureux et
Cassiopée Mairiaux, Catherine Péter et
à quel point le sujet reste tabou. Il y a un besoin urgent heureuses que plusieurs échevins et échevines de nos
Wouter Stes
de sensibilisation, d’ouverture et de visibilité. La men- villes soutiennent activement le projet. Le plus grand
- Presse et communication : Florian Cassier, talité de notre société doit évoluer de manière positive. nombre d’individus possible, surtout au niveau politique,
Hadrien Gaillet, May Vanhille et Jorn En tant que groupe de jeunes, nous avons activement doit (continuer de) nous soutenir pour qu’ensemble nous
Vennekens franchi le pas pour en parler par le biais d’articles et de puissions atteindre notre objectif. Unissons nos forces
campagnes en ligne. En tant que jeunes activistes du pour faire d’Anvers, Bruxelles et Charleroi des villes plus
- Volontaire et éducation : Marie-Claire projet «Safer Cities», nous envoyons un signal à tous les sûres et inclusives car ce n’est qu’ainsi que nous au-
Gorostegui, Alix Marchal, Alketa Molla et membres de notre société : stop au tabou ! Cela ne doit rons un impact durable !
Mieke Verwaest pas se reproduire !
Nous espérons que chaque personne qui lira ce rap-
• port fera écho de nos signaux auprès des jeunes de sa
Conception graphiste : Bart Behiels propre ville.
Traduction : Carli Cooreman et Elise Decort Signé,
Crédits photo : Thibault Nizet, Mica Veras Burcu, Elodie, Estelle, Imane, Léa, Lucie, Valentine et Wiam
do Santos (p.5), Christophe Hennuy (p. 21). Champion·e·s du Changement pour des villes plus sûres à Anvers, Bruxelles et Charleroi
1
Safer Cities Depuis 2019, Plan
International Belgique
Table des matières
à travers le gand Anvers
implémente Safer Cities
en collaboration avec
4 Une approche à 360°
Notre programme se base sur 4 compo-
monde Bruxelles
des groupes de jeunes,
des partenaires locaux
mais aussi des échevins
Plan International Belgique
@planbelgique
santes clés afin d’avoir une approche la
plus complète possible
et échevines à Anvers, 6 Un premier état des lieux
Charleroi Le programme Safer Cities a Notre sondage de 2019 permet de mettre
Les jeunes luttent contre Bruxelles et Charleroi.
Depuis 2021, Gand a
déjà été lancé dans neuf pays en la lumière sur un sujet encore tabou : le
le harcèlement sexuel également rejoint la lutte
dehors de l’Europe. En
appliquant ces expériences en
harcèlement sexuel
dans leur ville ! contre le harcèlement Belgique, le projet est devenu un
8 Leur ville, leur terrain !
sexuel. exemple unique de coopération
Les violences basées sur le genre Les jeunes nous partagent leurs expé-
internationale.”
sont un problème social et universel. riences sur le sujet à travers notre plate-
- Heidy Rombouts, Directrice
C’est, en effet, ce qui ressort d’une forme digitale
Nationale de Plan International
étude menée par Plan International Belgique.
dans 5 villes : Delhi, Kampala, Lima, BELGIQUE 9 Juni 2021
10 L’impact du harcèlement sexuel
Madrid et Sydney (rapport Unsafe in sur les jeunes
The City,2019). Le harcèlement sexuel entrave la liberté
Barcelone Madrid des jeunes
Le programme international Safer Ci-
Séville le caire Dehli
ties soutient les jeunes du monde en- 12 Bystander
tier qui luttent contre le harcèlement Le rôle clé des témoins dans la lutte
Alexandrie contre le harcèlement sexuel
sexuel en ville grâce à des groupes
de jeunes locaux qui partagent leurs ASSIUT Jaipur
recommandations aux politiques ainsi 16 J500
qu’à leurs pairs. Notre but ? Construire Hanoi Les jeunes de Belgique et d’Espagne
des villes sûres, responsables et in- Plan International Belgique
proposent leurs solutions
clusives avec et pour les jeunes dans
@planbelgique Masbate
toute leur diversité ! “Il est clair que ni les filles ni les
18 Le changement social en images
Les jeunes sensibilisent de manière
garçons ne peuvent s’attaquer
créative
seul·e·s au harcèlement sexuel, Plan International Belgique
nous devons le faire ensemble.” @planbelgique
- Yousri, jeune activiste et Kampala 20 Ensemble, on va plus loin !
“Il est très important pour le programme C’est en unissant nos forces que nous
membre du Conseil Nairobi Safer Cities et la lutte contre le pouvons faire bouger les choses
d’Administration de Plan
harcèlement sexuel que les jeunes
lima International Belgique
9 Juni 2021
eux-mêmes fassent passer un message Honiara 22 Nos recommandations pour des villes
clair : ce n’est pas acceptable !”
- Meryame Kitir, Ministre de la Coopération plus sûres et inclusives
au Développement Découvrez nos recommandations reprises
en 4 champs d’actions
Asuncion
9 Juni 2021
2 3
Une approche à 360°
Notre programme Safer Cities soutient les jeunes
dans la lutte contre le harcèlement sexuel dans
leur ville en partageant leurs expériences, en
identifiant le problème et en formulant des
solutions ! Plan International Belgique propose
une approche à 360° basée sur 4 composantes
centrales afin d’avoir un impact maximal avec,
pour et par les jeunes.
Analyse
Le programme se base sur la
recherche. Pour ce faire, nous
avons mené un sondage, interrogé
des focus groupes, réalisé des
Plaidoyer interviews de spécialistes et lancé
une plateforme digitale.
Les jeunes des trois villes se
sont engagés dans un
dialogue direct avec les
acteurs et actrices politiques
locaux lors d’une marche
360°
exploratoire et ont présenté
leurs recommandations pour Trajet
une ville sûre et inclusive.
participatif
Un groupe diversifié de 15 à 20
jeunes âgés de 14 à 20 ans
d'Anvers, de Bruxelles et de
Charleroi a suivi un trajet éducatif
Sensibilisation
et participatif. Ils ont été formés
pour devenir de véritables
Champion·ne·s du
Les jeunes des trois villes ont mené Changement dans la lutte
des campagne de sensibilisation contre le Les jeunes des
auprès de leurs pairs et du grand trois villes mènent des
public afin de briser les tabous qui harcèlement
entourent la question du sexuel.
harcèlement sexuel.
4 5
Un premier état des lieux Quels sont les types de harcèlement
les plus fréquents ?
En septembre 2019, Plan International Belgique a interrogé près de 700 Le harcèlement sexuel peut prendre différentes formes. Notre étude
jeunes agés de 15 à 24 ans à Anvers, Bruxelles et Charleroi sur le thème du montre que les types de harcèlement les plus fréquents subis par
harcèlement sexuel. Cette étude, réalisée avec l'appui de l'institut de sondage les filles interrogées sont les sifflements et les commentaires
Dedicated, permet d’avoir une idée de l’ampleur du problème en Belgique. sexistes : plus de 4 filles sur 5 en ont déjà été victimes. Toutefois,
plus d’1 fille sur 3 a déjà
subi des attouchements
non consentis.
Le harcèlement
sexuel, ça
concerne tout le
monde !
Peu importe l’identité de 341 359
garçons filles
genre ou l’âge, tout le
monde peut être victime Sifflements Regards Remarques sur Tentatives Attouchements
de harcèlement sexuel. 82% insistants l’apparence d’approches non-souhaités
L’étude démontre que 91 Anvers
79% 62% trop flirteuses 36%
% des filles et 28 % des 35,5% 59%
garçons interrogé·e·s en 15-17 Bruxelles
ont déjà subi. Ces ans 18-20 35,5%
chiffres témoignent d’un ans Charleroi Le harcèlement sexuel, un tabou !
réel problème sociétal.
24-21 ans 29% Notre enquête a aussi mis en lumière que
bien souvent, les jeunes ne parlent pas de ce
qui leur arrivent. Moins d’1 jeune sur 2 osent
en parler à leurs ami·e·s et seulement 1
jeune sur 5 à leur famille. Concernant l’aide À leurs ami.e.s À leur famille
de professionnel·le·s, les chiffres sont encore
48% 27%
91% « La société dans laquelle
on vit a littéralement
plus interpellant : seulement 7% des jeunes
ont fait appel à un·e psychologue et 6%
osent aller voir la police.
accepté la discrimination,
Toutes ces données que nous avons
comme si celle-ci faisait recueillies en 2019 montrent l’importance de
partie de la vie quotidienne soutenir les jeunes dans la lutte contre le
28% ou encore des normes. »
Utilisatrice de la plateforme,
harcèlement sexuel. À un psychologue
7%
À la police
6%
23 ans, Charleroi
6 7
Bruxelles Anvers « Je n’ai pas la possibilité via votre
site de choisir plusieurs rues mais
Moments de la journée Moments de la journée il se trouve que les femmes sont
régulièrement harcelées moralement
dans de nombreuses rues »
Utilisatrice de la plateforme, 25 ans, Charleroi
Leur ville, 25% 27% 13% 23% 12%
17% 35% 14% 25% 9%
La plateforme comptabilise beaucoup de
témoignages similaires. Le constat est
leur terrain !
après-midi soir nuit tout le temps autres
après-midi soir nuit tout le temps autres sans appel : trop de filles ne se sentent
pas en sécurité dans leur ville. Si aucun
lieu n’est exempt du problème, certains en-
Lieux Le chemin de l’école 12% droits ressortent quand même de la plate-
une plateforme numérique à Lieux Le chemin La rue 31% forme avec en premier lieu la rue (plus de
de l’école 9%
l’écoute des jeunes 29% des signalements), les lieux de loisirs
La rue 29% (16% des signalements) et les transports
Les jeunes sont les experts et expertes publics (14% des signalements). Tout aus-
Les lieux Les transports
de leur ville. La plateforme digitale de loisirs 17% publics 15% si alarmant, plus d’1 signalement sur 10 a
Safer Cities leur permet d’identifier et Les lieux lieu sur le chemin de l’école.
de loisirs 20% Les transports
partager en ligne les lieux publics où ils
Charleroi
publics 20%
se sentent mal à l’aise, effrayés ou au
contraire heureux et en sécurité. L’ob- «Cela arrive presque tous les jours,
jectif principal de cette plateforme est peu importe si c’est le jour ou la nuit,
« La police ne se bougera pas s’il n’y a « que » Moments de la journée
de récolter la parole et les expériences si je suis seule ou avec des copines,
des sifflements, regards, remarques, ...
des jeunes afin d’avoir une meilleure le lieu n’a pas d’importance non plus.
Utilisatrice de la plateforme, 20 ans, Bruxelles Ça arrive partout.»
idée du phénomène. Ce dernier souffre
d’un manque de recensement. En mai Même si plus d’1 jeune sur 5 considère comme impor- Utilisatrice de la plateforme, 21 ans, Anvers
2021, la plateforme comptait déjà plus tant le rôle de la police, des caméras ou de la sécurité
Le constat est le même concernant les mo-
de 2975 signalements qui permettent dans la lutte contre le harcèlement sexuel, dans la pra- 32% 20% 4% 34% 10% ments de la journée. Sur la plateforme, on
tique, peu de jeunes franchissent le pas de déposer après-midi soir nuit tout le temps autres
de tirer nos conclusions. voit tout de même certains moments de la
plainte (seulement 6% d’après les données reprises
journée se détacher comme la soirée (27%
par la plateforme et notre sondage). En conséquence,
Lieux Le chemin de l’école 19% des signalements), la nuit (10%) ou encore
la politique visant à lutter contre le harcèlement sexuel
La rue 29% l’après-midi (24%). Toutefois, le harcèle-
est uniquement construite sur une fraction des faits
ment n’est pas constamment rattaché à un
réels.
moment spécifique de la journée : 38% des
signalements montrent que le harcèlement
Les lieux
de loisirs 12% se passe tout le temps ou que le moment
Visite notre plateforme sur Les transports publics 12% de la journée importe peu.
www.planinternational.be/safercities
8 9
« Depuis lors, je ne rentre
plus seule chez moi et sinon
j’appelle toujours quelqu’un »
Utilisatrice de la plateforme,
22 ans, Anvers
« Je préfère prendre le
bus 15 minutes de plus « Je ne me balade plus
dans la rue lorsqu’il
1 fille sur 2 indique que le harcèlement
L’impact du
tous les matins que de
« Ça m’arrive de prendre
prendre le métro, je ne commence à faire
sombre. »
sexuel a un impact fondamental sur sa
m’y sens vraiment pas
liberté de mouvement.
harcèlement
mes clefs dans mes mains en sécurité »
et je choisis toujours Utilisatrice de la plateforme,
des rues bien éclairées. Champion du 20 ans, Charleroi
sexuel sur
Pendant la journée, je Changement, Charleroi
préfère quand il y a des
gens autour de moi, le soir « J’ai déjà fait semblant
je préfère être seule »
Participante du focus groupe,
Anvers
les jeunes d’être au téléphone
plusieurs fois et ça
marche »
Participante du focus
Afin de mesurer l’importance de l’impact du harcè- « Ça m’arrive souvent
et en tant que femme,
groupe, Anvers
lement sexuel sur les jeunes, nous avons mené des
« J’y fais attention. Je ne interviews de plus de 15 spécialistes (pour chaque profiter de la nature ou
mets pas facilement des lire un bon livre dans un
ville : un·e politique, un·e membre de l’administra- « J’utilise aussi la
talons, surtout le nuit. Si parc, c’est compliqué. Ça
je sais que je sors le soir, tion, un·e journaliste, un·e académicien·ne et une technologie, donc quand je
craint ! J’aimerais pouvoir
je ne prends pas de sac à personne issue de la société civile) ainsi qu’un fo- ne pas me sentir comme
sors et que je ne me sens
main si j’en ai pas besoin. cus groupe par ville. Ces données ont été analy- pas en sécurité, j’ai toujours
si j’étais enfermée dans
Je mets tout dans mes sées, conjointement à celles de la plateforme, par mon téléphone en main et
ma chambre ! J’ai aussi
poches parce que j’ai l’Université Ouverte de Catalogne et ce qui en res- je sais que si j’appuie 5 fois
le droit d’avoir accès à la
l’impression que porter un sur le bouton de démarrage,
sort est une forte internalisation du problème. nature et d’être tranquille »
sac me rend vulnérable. ça envoie automatiquement
Et évidemment, je ne 1 personne sur 2 ayant mis un signalement sur la Utilisatrice de la plateforme, un message à tous mes
porterais jamais de jupe. plateforme indique que le harcèlement sexuel a un 23 ans Bruxelles contacts d’urgence. Avec
Si je sais que je vais ma localisation, etc. Donc
impact fondamental sur leur liberté de mouvement.
marcher seule, je mets comme ça je sais qu’ils
Elles évitent d’aller à certains endroits ou n’y vont ja- « On fait toujours attention savent que je suis en
mes clefs dans ma poche.
mais seule. D’un autre côté, plus de 25% des jeunes à ce que l’on porte. danger (…) »
C’est ce que je fais pour On a peur d’avoir des
indiquent que cela arrive tellement souvent qu’ils n’y
me sentir plus en sécurité remarques et qu’on nous Participante du focus groupe,
» font même plus attention. La réalité du harcèlement
regarde bizarrement. » Charleroi
sexuel impacte le quotidien des jeunes et plus par-
Participante du focus groupe, ticulièrement celui des filles, leur façon de s’habiller Championne du Changement,
Anvers pour sortir, leur décision sur la route à prendre, leur Bruxelles
façon d’interagir avec leur environnement.
10 11
Bystander: Les 4 D pour réagir en
Le rôle clé tant que témoin !
des témoins
Peu d’aide pour les victimes Pourquoi les témoins ne réagissent pas ?
Les victimes d’agressions sexuelles témoignent 46% des jeunes disent ne pas intervenir parce qu’ils
également du manque d’aide extérieur en cas de ne savent pas comment réagir. Pourtant, les témoins
peuvent avoir un rôle clé dans la lutte contre le harcèle-
harcèlement sexuel. 97 % et 91 % des victimes à
Anvers et à Charleroi n’ont pas été aidées. En re-
ment sexuel. 1. AGIR DIRECTEMENT 2. DISTRAIRE
Indique clairement que son Coupe la conversation entre la
vanche, 30 % des victimes bruxelloises ont décla- « Non jamais, je ne sais pas pourquoi. Peut-être
comportement n’est pas acceptable victime et le(s) harceleur(s)
ré que des passant·e·s étaient intervenu·e·s lors- la peur et/ou le sexisme qui sont présents chez
qu’iels avaient été témoins de harcèlement sexuel. tout le monde: hommes ET femmes ..... »
La différence entre Bruxelles et les deux autres Utilisatrice de la plateforme, 25 ans, Bruxelles
villes pourrait s’expliquer par les diverses cam-
Les jeunes n’osent également pas réagir par peur de re-
pagnes de sensibilisation sur le rôle des témoins
présailles. 35% des témoins disent avoir peut de devenir
menées dans la capitale ces dernières années. elles·eux-mêmes victimes de l’agresseur en intervenant.
« Personne ne réagit, c’est habituel de voir ça » Sensibilisation des jeunes avec la STIB
Utilisatrice de la plateforme, 21 ans, Bruxelles
En 2019, la STIB, en partenariat avec nos jeunes acti-
vistes, a lancé, dans les transports publics, une cam-
« Quant à la réaction des passants ? Il n’y en a
pagne d’information à l’attention des victimes et des té-
tout simplement pas, soit c’est de la peur, soit ce moins de harcèlement sexuel. Cette campagne appelait
n’est pas une cause suffisamment importante à les témoins à agir et à signaler les comportements inap-
défendre à leurs yeux » propriés.
Utilisatrice de la plateforme, 25 ans, Charleroi
De plus, les jeunes ont créé un dépliant contenant des
conseils, informations et numéros utiles pour les victimes
et témoins de harcèlement sexuel, qui a été distribué de
manière digitale. 3. DÉLÉGUER 4. DONNER DU SOUTIEN
N’agis pas seul.e, tu peux demander de l’aide: Accompagne et soutiens la victime
à plusieurs on est plus forts!
12 13
Ensemble, Et maintenant,
dansons contre le quoi?
harcèlement sexuel Le harcèlement sexuel représente une réelle
entrave à la sécurité et liberté des jeunes et il
Le harcèlement sexuel est un problème mondial. À travers, le défi est temps d’agir. Chez Plan International, nous
“Bystander Dance” (ou la danse des témoins), Plan International sommes convaincu·e·s que les jeunes ont et
Belgique a voulu inciter les jeunes à réagir lorsqu’ils sont témoins. sont la solution ! Il est temps de les
Avec la célèbre chorégraphe Jeny Bonsenge, les jeunes ont écouter et leur message est clair : il faut
appris quatre pas de danse qui symbolisent ce que briser le tabou du harcèlement, remettre
les témoins peuvent faire contre le harcèle- en question les comportements sexistes
ment sexuel. La dance visait à expliquer quotidiens et persuader chacun·e de
ce que les témoins peuvent contribuer s’engager dans la lutte contre le harcè-
à résoudre ce problème en réa- lement sexuel dans le monde !
gissant. Des jeunes activistes
du Bénin, de Bolivie, du Niger
et du Vietnam ont également « J’ai envie de changer les choses, de
dansé contre le harcèlement faire la différence et de permettre aux
sexuel dans les espaces jeunes de demain d’être libre et de ne
publics. pas à avoir à vivre tous ces clichés de la
société. »
Elodie, 20 ans, Championne du Changement, Charleroi
Champions of
Change
14 15
«Ce qui est formidable avec le
J500, c’est que nous pouvons
Les jeunes proposent
500 jeunes
travailler ensemble avec des
jeunes d’Espagne et apprendre 5 SOLUTIONS
partagent leurs solutions concrètes contre le
beaucoup les un·e·s des autres.
Nous aidons aussi tout à coup la
harcèlement sexuel
pendant le J500
prochaine génération de jeunes
gens dans ce domaine. »
Karim, 19 ans, Champion du Changement,
Anvers
Le 9 février 2021, 500 jeunes d’Anvers, Bruxelles, Charleroi, Barcelone, Madrid
et Séville se sont réunis en ligne pour trouver des solutions contre le harcèlement Sensibilisation
sexuel. Les jeunes ont débattu autour de cinq thèmes en petits groupes qui étaient 2
pour certains accompagnés par des politiques. Les jeunes participant·e·s ont pu Créer un cours spécifique sur l’éga-
Éducation
proposer leurs recommandations avant de voter pour leur top 5.
lité de genre qui serait inclus dans le
programme scolaire à tout niveau pour
3
Assurer la présence de pro-
parler de discriminations, privilèges,
fessionnel·le·s, tel·le·s que
Participation des sexualité et de violence de genre
1 jeunes (comme le harcèlement de rue).
des psychologues et un ac-
cès facile à un soutien émo-
tionnel dans les écoles.
Naomi, jeune activiste Développer une plateforme
en ligne où les jeunes peuvent
donner leurs opinions et
proposer des solutions.
safe !
Lesly, jeune activiste
4 Espace public
e nationale «Le J500 est un Implémenter des « espaces Transports publics
Heidy, directric
événement important refuges » dans les zones de loi- 5
sirs, installer des affiches et des Mettre en place un numéro
pour faire entendre
panneaux expliquant comment d’urgence ciblant le harcèle-
notre voix et trouver des ment sexuel dans les transports
Yousri, jeune ac lutter contre le harcèlement
tiviste solutions à un problème sexuel (en tant que témoin). publics, permettant une inter-
qui ne devrait même pas vention rapide des services de
exister. » sécurité.
Audrey, 16 ans, Championne du
Changement, Bruxelles
16 17planbelgium
Le changement social en images
Main dans la main, Plan International Belgique et Canon se sont associés pour promouvoir
Charleroi
la participation des jeunes. Par le biais du Young People Program (YPP), le projet social de planbelgium
Canon, l’entreprise contribue à la réalisation des Objectifs de Dévelopement Durable en
offrant aux jeunes une plateforme pour faire bouger les choses par le biais du storytelling.
Le storytelling: un levier pour La vidéo comme outil de sensibilisation
le plaidoyer politique
Bruxelles
Les Champion·ne·s du Changement d’Anvers, Bruxelles
Les jeunes peuvent faire la différence en abordant et Charleroi ont créé leur propre vidéo de campagne
des questions qui sont encore taboues dans notre so- pour sensibiliser les jeunes de leur ville à la probléma-
ciété à travers la photographie. Dans le projet pilotte tique du harcèlement sexuel. Chaque groupe a travaillé
“BruxELLES”, les jeunes ont démontrer que raconter avec des vidéastes créatifs et ont choisi un aspect diffé- planbelgium
leurs expériences avec des images fonctionne et ren- rent à mettre en avant dans leur ville.
force le message. Le groupe de jeunes d’Anvers s’est attaché à briser le
tabou en insistant sur le fait que les jeunes devaient pou-
La photographie : un média puissant voir discuter du problème. À Bruxelles, le catcalling (les
interpellations dans la rue) et l’absence de consente-
Les Champion·ne·s du Changement d’Anvers, Bruxelles ment enthousiaste ont été au centre des préoccupations.
et Charleroi ont découvert le pouvoir de sensibilisation de
la photographie lors de l’une des sessions numériques
d’automne 2020. Valentin Bianchi et Mashid Mohadje-
Les jeunes activistes de Charleroi ont fait réfléchir autour
d’une question : pourquoi certains jeunes peuvent se Anvers
promener dans leur ville sans être dérangés alors que
rin, deux photojournalistes bien connus en Belgique, ont d’autres doivent être beaucoup plus attentifs à leur sé-
présenté leur travail professionnel sur des thèmes tels curité ?
que l’aide humanitaire et les identités des minorités. Ils
ont montré comment les images peuvent refléter la réa- Trois points de vue différents, mais tout aussi riches les
lité de notre monde pour raconter une histoire person- uns que les autres pour aborder le problème en pro-
nelle. Au cours d’une marche exploratoire, les jeunes ac- fondeur. Le harcèlement sexuel est un problème aux
tivistes ont pu prendre les caméras afin de documenter multiples facettes et nécessite une solution durable qui
“La Photographie permet la rencontre de l’autre, aide à
l’(in)sécurité de leur ville. Ensuite, les Champion·ne·s du prenne en compte tous les aspects.
Changement ont utilisé la vidéo comme outil de sensibi- faire tomber les barrières, ouvrant ainsi le champ des
lisation. possibles. Cette association photographie/storytelling
éveillera les consciences et ouvrira le débat.”
Valentin Bianchi, Canon photographe
18 19Ensemble, on va plus loin ! Zoom sur
la marche exploratoire
Les 7 principes clés
de la marche exploratoire
Comme nous l’avons vu avec la plateforme, les jeunes
Notre expérience en tant qu’organisation interna- Avec des partenaires locaux sont les experts et expertes de leur ville. Ils s’y retrouvent
tionale nous a démontré que c’est en unissant nos entre ami·e·s, vont à l’école, prennent les transports en 1
Afin de préserver cet ancrage local, nous avons aussi 2
efforts et nos forces que nous faisons bouger les commun, etc. La marche exploratoire permet aux jeunes
décidé de travailler avec des associations de jeunesse Voir et
choses. Le coeur du programme Safer Cities est d’avoir un regard nouveau sur leur expérience de l’espace Entendre et
à Charleroi et Anvers afin qu’elles encadrent les jeunes être vu·e
être entendu·e
les jeunes: un groupe engagé de Champion.ne.s dans les villes et assurent cet encrage local. Ces asso- public en identifiant les facteurs de sécurité et 3
du Changement qui est actif au niveau local. Pour ciations sont au coeur de notre projet. Elles ont recruté d’insécurité.
Pouvoir
leur permettre de se mobiliser, le soutien des au- des jeunes, adapté les méthodologies aux contextes lo- Pour ce faire, les jeunes suivent un parcours dans leur ville s’enfuir et 4
torités locales et de la société civile est indispen- caux et facilité les sessions. et analysent leur environnement à l’aide de 7 principes appeler à
clés. Lors de cette activité, les jeunes étaient également Vivre dans un
sable. l’aide
À Charleroi, nous travaillons de manière étroite avec environnement
accompagnés d’acteurs et actrices locaux, comme par
la Maison Arc-en-ciel, le Centre Enerj’ et Tels quels. À propre et
exemple leurs échevins et échevines ainsi que leur
Anvers, nous travaillons avec KRAS Jeugdwerk. accueillant
équipe, des journalistes locaux, une représentante des 5
Avec les autorités locales transports publics ou encore le porte-parole de la police. Savoir où
De la sorte, les jeunes pouvaient partager leurs ressentis, on est et 6
Il était évident depuis le début de notre projet, qu’inclure
recommandations et questions tout en ayant une meilleure où on va Travailler
les autorités locales était essentiel afin de rendre les
compréhension des réalités de terrain. 7 ensemble
villes plus sûres et inclusives. C’est pourquoi nous avons
entamé un trajet de plaidoyer dans chacune des Pouvoir être
villes dès le début du projet pour que les éche- inclu·e
vinats concernés puissent également suivre Anvers
l’avancée du projet. L’objectif de ce trajet était
également de montrer l’importance de la voix
des jeunes dans la problématique du harcèle- Bruxelles
ment sexuel.
« Cette expertise qui est mise en place
est une source d’inspiration inégalable.
C’est formidable de voir de jeunes gens
mobilisés : ils sont les constructeurs de Charleroi
l’avenir, les responsables de la ville de
demain. »
Françoise Daspremont, Échevine de l’égalité
des chances, Charleroi
20 21Nos recommandations pour Grâce aux contributions des jeunes, spécialistes, politiques locaux et organisations parte-
des villes plus sûres et naires, nous avons pu construire des recommandations concrètes pour lutter contre le har-
cèlement sexuel afin de rendre nos villes plus sûres et inclusives. Les recommandations
inclusives Protection sont classées en quatre champs d’action. C’est en travaillant sur chacun d’entre eux qu’il
sera possible de créer un changement durable et systémique.
Protéger, écouter et
accompagner les
victimes. safe Prévention
Créer des campagnes ciblées contre le
Protection
Évaluer les procédures d’assistance aux vic-
harcèlement sexuel dans les lieux et transports times de harcèlement sexuel dans les lieux et
publics. transports publics (e.g. numéros d’urgence).
Prévention
4P
Sensibiliser au rôle des témoins dans les lieux Faire connaitre les associations d’aide aux vic-
Informer et publics à travers des campagnes de sensibilisa- times.
tion locales.
sensibiliser les Dans les focus groupe, les jeunes étaient parfois
jeunes et la société. Le harcèlement sexuel est encore un trop grand surpris d’apprendre le nombre d’associations et
pour lutter tabou : pouvoir sensibiliser à la problématique et
au rôle clé des témoins est essentiel.
d’actions qui existent pour venir en aide aux vic-
times, il est important que les jeunes puissent les
contre le
connaître.
Former des points de contact dans le domaine
de la jeunesse, du sport, de l’éducation, de la Organiser des « espaces refuges » en partenariat
harcèlement police, des transports publics, ...
Pour les Champion·ne·s du Changement, il était
avec les entreprises locales où les jeunes pour-
raient parler avec une personne de confiance.
sexuel crucial de former les personnes avec qui iels sont
le plus en contact afin que celles-ci puissent les
accompagner au mieux.
Rendre les Centres de Prise en charge des Vio-
lences Sexuelles aussi accessibles que pos-
sible.
Poursuite Créer une formation sur le genre dans les
écoles : stéréotypes de genre, rôle des témoins,
Participation Former le personnel
résilience...
Ecouter l’expertise policier à la Les jeunes trouvent essentiel de pouvoir échan-
problématique. ger autour de ces questions-là au sein de leurs
des jeunes et de la écoles. Pour eux, il est important que cela ne se
société civile. fasse pas de manière ponctuelle mais continue.
22 23Poursuite Participation
Remerciements
Proposer une formation spécifique sur le har- Entreprendre une large consultation locale sur Nous remercions toutes les personnes qui
cèlement sexuel aux policier·e·s/gardien·ne·s la problématique du harcèlement sexuel (dépar- ont participé à l’étude lors des interviews, des
de la paix. tements des autorités communales et organisa- groupes de jeunes, ou encore les personnes
tions).
Réduire les barrières entre les jeunes et la po- qui ont mis des signalements sur la plateforme.
lice. De plus en plus d’actions sont mises en place Nous remercions également les partenaires, y
Certains jeunes nous ont dit avoir été mal reçus
au niveau local pour lutter contre le harcèle-
ment sexuel à différents niveaux (autorités com-
compris tous les jeunes activistes qui ont été Besoin d’aide ?
par la police quand ils ont voulu porter plainte. Il impliqués dans l’élaboration, la mise en œuvre
munales, société civile…). Il est important que Ce livret parle d’un sujet sensible. Si vous avez
est important que celle-ci soit formée à la problé- celles-ci puissent être mises en commun afin de
et les analyses, sans lesquels ce travail n’aurait besoin d’en parler vous pouvez contacter...
matique afin de pouvoir accueillir aux mieux les pouvoir être complémentaires. pas été possible.
victimes. • Une personne de confiance dans ton
entourage.
Créer une plateforme d’échange entre les Champion·ne·s du Changement Anvers : Amgar, Amine,
Faire de la lutte contre le harcèlement sexuel jeunes et le monde politique. Aya, Burcu, Hanae, Imane, Imrane, Kamal, Karim, • Ecoute sur www.103ecoute.be ou appelez
une priorité dans les règlements communaux. 103 (anonyme)
Khadija, Mohamed, Rania, Suleyman, Wiam
Impliquer activement les jeunes (femmes) dans
Les jeunes ont l’impression que les commen- Champion·ne·s du Changement Bruxelles : Adam, • Télé-accueil sur www.tele-accueil.be ou
les projets de développement urbain en coopé- appelez 107 (anonyme)
taires sexistes et les sifflements dans l’espace Adrienne, Alice, Audrey, Cécilia, Fatou, Fauve Lamya,
rant avec les organisations d’éducation et de Mehdy, Rania, Rania, Salma, Valentine
public sont souvent minimisés. Cette recomman- jeunesse aux moments de la participation et en • www.maintenantjenparle.be ou www.arrete.
dation vise à s’attaquer à cet aspect spécifique Champion·ne·s du Changement Charleroi : Aaliyah, be pour parler dans l’anonymat avec des
tenant compte des perspectives de genre.
du harcèlement sexuel. Anthony, Elodie, Estelle, Fatma, Flore, Guillaume, Léa, services spécialisés dans les violences
De manière générale, les jeunes ne se sentent Léna, Lucie, Maena, Maximilien, Nisrine, Rama, Safia, sexuelles
pas assez entendus et écoutés et sont trop peu Saïd, Simon et Tom.
Renforcer l’échange entre les villes dans la lutte Si tu as besoin d’une aide professionnelle, tu
contre le harcèlement sexuel. au courant de ce qui est mis en place dans leur Nos partenaires locaux de Charleroi : Christelle Baudoux,
peux toujours contacter...
ville. On ressent chez eux un réel désir d’être plus Christophe Bedin, Déborah Doucet (Centre Ener’J),
Les villes cherchent des solutions aux mêmes impliqué et de pouvoir proposer des solutions Cailean Dangreau (Maison arc-en-ciel de Charleroi), • Le Centre de Prise en charge des Violences
problèmes. L’échange structurel de bonnes pra- Laurane De Graux (Tels quels) Sexuelle sur www.violencessexuelles.be ou
concrètes.
tiques entre différentes villes en matière de har- Nos partenaires locaux d’Anvers : Imad Ouriagli Adel, appelez le numéro 02/535 45 42 (Bruxelles)
cèlement sexuel offre de nombreuses possibilités Naima Bouali, Abderahim Lamsayah, Fatima Nassiri, ou 04/367 93 11 (Liège)
Organiser une collecte de données facilement
d’apprentissage. Mustapha Siyahya (Kras vzw)
accessible pour les victimes de manière régu- • SOS Viol sur www.sosviol.be ou appelez le
lière (e.g. plateforme de signalement). Les villes d’Anvers, Bruxelles et Charleroi. numéro 0800/98 100
Canon pour son soutien financier au projet et les
Pouvoir quantifier et avoir une meilleure idée de photographes présents.
la réalité du harcèlement sexuel permet de trou-
Nos collègues de Plan International Espagne ainsi que
ver les solutions les plus efficaces. l’Université Ouverte de Catalogne.
Les spécialistes et jeunes interviewé·e·s dans le cadre de
la recherche.
24Rejoignez la lutte contre le harcèlement sexuel !
Vous trouverez plus d’informations sur
www.planinternational.be/fr/safer-cities
Plan International Belgique
Plan International Belgique est une ONG belge indépendante membre de Plan International qui défend l’égalité pour les
filles et les droits des enfants dans le monde. Depuis 1983, nous accompagnons les enfants et les jeunes vers l’autonomie et
leur permettons de changer leur avenir. Nous donnons les mêmes chances aux filles qu’aux garçons : apprendre à l’école et
obtenir un emploi décent, diriger les changements de leur société, décider de leur vie et de leur corps et s’épanouir à l’abri
de la violence, de la naissance à l’âge adulte.
www.planinternational.be @planbelgium @Plan International Belgium
@planfans @planbelgiqueVous pouvez aussi lire
