Synthèse des débats et relevé décisionnel - Rencontres autour des musiques traditionnelles des îles de l'Océan Indien - PRMA Réunion

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Synthèse des débats et relevé décisionnel - Rencontres autour des musiques traditionnelles des îles de l'Océan Indien - PRMA Réunion
Rencontres
                              autour des
                               musiques
                          traditionnelles des
                        îles de l’Océan Indien
                          Du 17 au 19 décembre
                           2018 à Saint-Pierre,
                              La Réunion

Synthèse des débats
et relevé décisionnel
Synthèse des débats et relevé décisionnel - Rencontres autour des musiques traditionnelles des îles de l'Océan Indien - PRMA Réunion
SOMMAIRE

Introduction                                                                             2

Pourquoi créer une plateforme archivistique numérique ?                                  4

Collecte / Inventaire                                                                    6

Documentation et numérisation                                                            8

Stockage / catalogage                                                                   10

Préconisations juridiques                                                               11

Fonctionnalités de la plateforme / Droits de ses utilisateurs                           12

Valorisation / Éditorialisation                                                         14

Conclusion                                                                              16

Liste des intervenants                                                                  18

Fiche récapitulative                                            Erreur ! Signet non défini.

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INTRODUCTION
                                                                      1
          Le Pôle Régional des Musiques Actuelles de La Réunion et ses partenaires de l’océan
                                                                      2
Indien, le Centre de Ressources des Arts Actuels de Madagascar , le Ministère des Arts et de la
Culture de Rodrigues, le Conservatoire National de Musique François Mitterrand de l’île Maurice,
les Archives Départementales de Mayotte, le Département de la Culture des Seychelles, le Centre
                                                                 3
National de Documentation et de Recherches Scientifiques des Comores, la Dhow Countries
                    4                                                                               5
Music Academy de Zanzibar, portent le projet « Phonothèque Historique de l’Océan Indien et
ses actions de valorisation » au titre du programme Interreg V OI 2014-2020.

          Dans ce cadre, ils ont organisé, du 17 au 19 décembre 2018 à la salle du Kerveguen à
Saint-Pierre à La Réunion, les « Rencontres autour des musiques traditionnelles des îles de
                        6
l’océan Indien » afin d’échanger sur des problématiques liées au collectage, à la numérisation et
à la valorisation des archives musicales de la zone dans l’objectif de construire de manière
concertée une plateforme numérique archivistique.

          Ces Rencontres furent l’occasion de réunir les partenaires afin qu’ils identifient leurs
besoins et élaborent les cahiers des charges de la future plateforme ainsi que de ses actions de
valorisation, à savoir une exposition sur les Ségas à La Réunion, des journées d’action culturelle
à l’île Maurice, Rodrigues, la Grande Comore, Zanzibar, Madagascar, Mayotte et aux Seychelles,
l’édition d’une compilation de musiques populaires traditionnelles et d’un recueil de partitions de
ces musiques.

          Parmi leurs invités figuraient des experts en différents domaines : ethnomusicologies,
droit, conservation, etc., ainsi que des représentants de plateformes nationales ou régionales,
venus témoigner de leurs propres questionnements, difficultés et avancées.

          Ce travail réflexif du PRMA et de ses partenaires, sous le regard bienveillant de leurs pairs,
a permis d’établir un état des lieux des fonds documentaires, de proposer des préconisations et
des axes de recherches et enfin d’interpeller les pouvoirs publics sur l’importance de la sauvegarde
d’un patrimoine précieux et la nécessité de mettre en place rapidement une politique de
conservation efficace.

          La présente synthèse permettra au lecteur de découvrir, en même temps qu’un résumé des
discussions ayant eu lieu lors des Rencontres autour des musiques traditionnelles des îles de
l’océan Indien, une sorte de vadémécum de la plateforme archivistique.

          Les Rencontres autour des musiques traditionnelles des îles de l’océan Indien ont été
rythmées par des échanges, des découvertes, des débats enthousiastes et des moments forts,

1
  Par la suite, désigné PRMA
2
  Par la suite, désigné CRAAM
3
  Par la suite, désigné CNDRS
4 Par la suite, désignée DCMA
5
  Par la suite, désignée PHOI
6
  Par la suite, désignées « Les Rencontres »

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comme la signature de Conventions entre les partenaires de l’océan Indien, la validation de projets
inhérents à la PHOI ainsi que leur mise en œuvre. Elles ont aussi été l’occasion pour des institutions
et des personnes de se rencontrer et d’évoquer des ressources riches comme des contacts
précieux. Ces Rencontres seront peut-être à l’origine de nouveaux partenariats à l’échelle régionale
et nationale. Cependant, elles ont aussi permis de mettre en lumière des difficultés, des
questionnements qui restent en suspens et qui ne pourront être dépassés que grâce à un effort
collectif et une attention toute particulière portée aux conseils et préconisations des spécialistes.

        La Phonothèque Historique de l’Océan Indien doit être mise en ligne le 21 juin 2020. Ses
actions de valorisation auront lieu du 15 mars 2019 au mois de novembre 2020. Ce vaste projet
n’aurait pas été possible sans le concours de l’Union Européenne, de la Direction des Affaires
Culturelles de l’Océan Indien, de La Région Réunion et du Département de la Réunion que le
PRMA remercie chaleureusement.

                                                                   Lékip du PRMA

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Pourquoi créer une plateforme archivistique numérique ?

         Lors des deux premières journées des Rencontres autour des musiques traditionnelles des
îles de l’Océan Indien, plusieurs plateformes archivistiques existantes ou en cours de création ont
été présentées par des membres de leur équipe ou leurs responsables : la plateforme d’archives
sonores du CNRS, Europeana Musics, le Musée en ligne de la SACEM, la base inter-régionale
du Patrimoine Oral de Normandie, le portail du Patrimoine Oral de la FAMDT, Gallica de la
                                                             7
BNF, l’Iconothèque Historique de l’Océan Indien , Manioc et Les Réveillées. Celles-ci couvrent
des collections très différentes, de sources et de tailles variées. Chacune a connu des difficultés et
des avancées dont le retour est précieux pour la PHOI et pour toute équipe souhaitant créer une
plateforme archivistique.

         La majorité des plateformes présentées ont été créés à partir d’une ou de plusieurs
collections existantes dont il a pu être dit qu’elles “dormaient dans des placards”. Parfois, la fragilité
et la difficulté de ces collections exigeaient leur numérisation. Mais que ce soit avant ou après cette
étape de numérisation, les responsables de ces collections, convaincus de leur utilité, ont fait le
choix de les diffuser en ligne ; les spécialistes invités aux Rencontres ont exposé les raisons de ce
choix qui, au delà du “pourquoi ?” pose la question de “pour qui ?”. Ces deux interrogations sous-
tendent la genèse et la création d’une plateforme.

         Les réponses apportées peuvent être très différentes et sont souvent motivées par la nature
même des collections mises en ligne. Cependant, en dépit de la disparité de ces dernières,
plusieurs volontés communes peuvent être relevées :

         - Respecter les droits culturels d’accès, de participation, d’éducation et de formation
         à la culture
         - Permettre l’étude, la documentation et l’enrichissement des collections par des
         professionnels ou des connaisseurs. Ainsi, certaines plateformes ont un intérêt pour la
         recherche.
         - Transmettre un patrimoine, en particulier si celui-ci est peu connu, méconnu ou en
         voie de disparition. Cette volonté s’inscrit à la fois dans une démarche de sauvegarde
         et de retour vers les populations qui sont à l’origine de ce patrimoine.
         - Faire connaître des documents auprès des populations qui n’en sont pas les
         “héritières” directes. Il y a ici un objectif de partage, de mondialisation des cultures du
         monde.
         - Encourager         la   réappropriation,   inscrire   ces   héritages   dans   la   création
         contemporaine.
         - Diffuser un message, communiquer sur les détenteurs et créateurs des collections.

7
    Par la suite, désignée IHOI

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Au moment des Rencontres, la PHOI se démarque des autres plateformes car elle n’a pas de
collections propres et n’a pas vocation à en être dépositaire. Ses fonds ne sont pas définis.
L’objectif de la PHOI est à la fois de les inventorier, de les nourrir et de les diffuser, autrement dit
de les (re)connaître autant que de les faire (re)connaître. En ce sens, la PHOI se rapproche
beaucoup des plateformes archivistiques numériques des mondes créoles qui ont toutes les deux
la volonté de construire un patrimoine, de le reconstruire ou de le co-construire. En effet, l’IHOI
comme Manioc ont des missions de repérage et réhabilitation de ce qui est commun à la zone
qu’elles couvrent. Elles se présentent toutes deux comme un inventaire et comme une banque de
documents dignes d’intérêt, tout en partageant les démarches de recherche, de sauvegarde, de
transmission et de partage des autres plateformes.

        La question du public cible, si elle n’a pas toujours été évoquée explicitement par les
intervenants, est corollaire de celle des motivations à mettre en ligne des archives ou des
documents sonores. Ce public cible peut alternativement être composé de chercheurs, des
populations en quête de leur héritage, d’artistes, d’amateurs ou du « grand public ».

        En ayant répondu à pourquoi et pour qui diffuser leurs collections, les responsables des
plateformes ont défini les principales fonctionnalités des outils qu’ils ont créés, utilisés et mis à la
disposition du public. Ces choix ont également pu orienter celui du nom de la plateforme : ainsi,
en fonction de leurs missions, certaines sont qualifiées de « Portail », de « Musée en ligne », de
« Bibliothèque », d’ « Iconothèque », de « Phonothèque », etc.

         Quel que soit leur nom, ces plateformes, ou plus précisément leurs responsables, ont
traversé plusieurs des étapes suivantes :

    -    La collecte
    -    La documentation
    -    La numérisation
    -    Le catalogage
    -    Le stockage

        De nombreux conseils et exemples relatifs à chaque étape ont été donnés à l’occasion des
Rencontres et sont résumés dans les pages suivantes.

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Collecte / Inventaire

        En effet, la PHOI n’est pas la seule à devoir ou avoir dû réaliser un travail de collecte, celui-ci
pouvant continuer après la mise en ligne des documents, voire grâce à cette mise en ligne car elle
suscite un engouement chez le public qui dépose parfois lui-même des fonds.
        Cependant, en amont, un inventaire de ce qui pourra être consultable sur la future PHOI dès
son ouverture doit être établi.

        Cet inventaire repose sur le partenariat entre des institutions présentant des missions et des
collections variées : conservatoire, centre d’archives, école de musique, centre de recherche,
ministère, département de la culture, futur musée … Ces institutions sont amenées à contracter de
nouveaux partenariats au sein de leur territoire afin d’élargir les “collections” de la PHOI. C’est par
exemple le cas du CRAAM qui a repéré de nombreux partenariats possibles à Madagascar, du
département de la culture aux Seychelles, des archives départementales à Mayotte, du CNDRS aux
Comores, du PRMA à La Réunion.

        Pour le moment, ont été inventoriés et comptés :

    -    250 instruments à Maurice, plusieurs à la Réunion
    -    Environ 6 000 documents sonores, dont 1600 aux Comores :
             •    Environ 2100 vinyles : une soixantaine de vinyles à Maurice, portant sur plusieurs
                  îles de la zone, une quinzaine à Madagascar, 2000 à La Réunion
             •    Plus de 1235 bandes sonores : 800 à Rodrigues, quelques unes à Madagascar, 435
                  à La Réunion
             •    Plus de 180 audio cassettes : 15 à Rodrigues, plus de 112 à La Réunion, 50 à
                  Mayotte
             •    200 interviews à Rodrigues
    -    Environ 12 000 documents écrits :
             •    plus de 710 partitions : 564 à Maurice, 60 à Zanzibar, plus de 80 à La Réunion
             •    650 livres d’opéra piano chant à Maurice
             •    250 ouvrages généraux à La Réunion
             •    30 récits de voyageurs à La Réunion
             •    50 récits de vie et oeuvres littéraires à La Réunion
             •    20 biographies à La Réunion
             •    plusieurs ouvrages de recherches à Madagascar, 50 à La Réunion
             •    80 textes de paroles
             •    10 000 articles de presse à La Réunion
             •    1 annuaire des artistes à Madagascar

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-    Environ 60 000 documents visuels, dont 9 000 aux Comores, 50 000 à Rodrigues, 850 à La
        Réunion
   -    Environ 1050 documents vidéo répartis entre La Réunion, Mayotte et Madagascar

       Tous les documents n’ont pas été inventoriés sur toutes les îles et il reste à trier ceux qui l’ont
été par pertinence et par priorité, la définition du traditionnel en musique ayant plusieurs fois été
interrogée.

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Documentation et numérisation

       Une fois inventoriées, les futures “collections” de la PHOI doivent être documentées. Pour les
documents inédits, cette étape coïncide avec le moment du collectage sur le terrain. Pour les
documents édités, il a été conseillé aux partenaires de faire coïncider cette étape avec celle de la
numérisation. Pour plusieurs plateformes, une documentation à postériori a également vu le jour
grâce aux apports de chercheurs ou de populations qui profitent de la mise en ligne des
documents et font bénéficier le public de leurs connaissances ou découvertes.

       La numérisation est une étape clé dans la création d’une plateforme. Elle interroge
beaucoup le spécialiste : son coût et ses exigences sont très variables, les outils à sa disposition
nombreux. La seule constante est le caractère chronophage et rigoureux de ce travail.

       Les fonds étant volumineux, la première question à laquelle les chargés de numérisation ont
été confrontés est celle de la priorisation. Si la plupart des spécialistes venus témoigner pendant
les Rencontres ont donné la priorité aux documents les plus fragiles (enregistrements sur cylindre,
disques à gravure, bandes magnétiques, cassettes analogiques, CD, cassettes numériques Digital
Audio Tape, etc) ou en voie d’obsolescence rapide (cassettes DAT, les mini-disques, etc). Le musée
en ligne de la SACEM s’est quant à lui tourné vers un ordre de priorité différent, au service de sa
volonté de proposer un contenu sélectif et éditorial.

       Le matériel de numérisation est adapté en fonction des moyens et des intérêts de chaque
plateforme : par exemple, l’IHOI, qui diffuse des images, a ainsi investi dans un Digibook sur poste
fixe et un banc de numérisation ainsi qu’un appareil photo. Ces deux derniers sont mobiles et à la
disposition des partenaires de l’Iconothèque afin d’encourager leur autonomie dans ce processus.
Les plateformes diffusant principalement du son, mais qui présente aussi des images ou des textes
édités, se tournent plus volontiers vers le scanner. Manioc, qui a autant vocation à diffuser des
images que du texte, détoure les illustrations des livres qu’elle numérise; produisant ainsi deux
documents distincts.

       Les chargés de mission pour la PHOI à La Réunion ont pu exposer leur choix en matière de
matériel de numérisation :

   -    pour le nettoyage, un bac à ultrasons
   -    Une chaîne incluant une platine MK2 dernière génération, un pré-ampli RIAA Phono
        Box RS, un combiné sommateur de de monitoring D-Box, et un convertisseur ADC
        Mytek
   -    pour l’écoute, un casque beyerdynamix DT-770 Pro 250 Ohms.

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Certains des partenaires du PRMA disposent également de matériel de numérisation et
pourront prendre en charge cette étape, s’ils ne l’ont pas déjà fait. Cependant, les autres pourront
aussi envoyer les supports matériels de leurs documents à La Réunion afin que le PRMA les
numérise et leur renvoie. En effet, ce dernier n’a pas vocation à conserver les collections.

  9 / 13
Stockage / catalogage

        Au delà de l’étape de numérisation, le format et le stockage de documents sonores et
vidéographiques posent de nombreux problèmes. La totalité des invités ont proscrit le format mp3
car les codex sont privés. C’est le format wav, ou PCM (44,1Khz pour les sons, 48Khz pour les
vidéos), qui remporte le plus de préférences. De son côté, le chargé de numérisation de la PHOI
préconise le format DSD 256Khz pour l’archivage, celui-ci pouvant être converti au format PC, plus
léger, au moment de la diffusion.

        Pour le stockage, l’infrastructure Huma-Num a régulièrement été citée. Elle apporte une
solution de sécurisation des données. L’entrepôt numérique de Gallica s’appelle quant à lui
“SPAR”.

        Le catalogage a fait l’objet de longues discussions lors des Rencontres, chaque plateforme
ayant des besoins spécifiques à ses collections. Parallèlement, la majorité d’entre elles ont vocation
à échanger, partager, moissonner et harmoniser des données avec des plateformes plus petites ou
plus grandes : un standard d’encodage des descriptions de documents minimal commun est
alors indispensable, notamment pour intégrer le portail Europeana Musics ou devenir pôle
associé BNF. Plusieurs exemples ont été cités en ce sens :

    -     l’EAD, le Dublin Core ou l’AFNOR pour les archives
    -     RAMEAU ou FRBR pour les bibliothèques
    -     CIDOC-CRM pour les musées
    -     SACHS, HORNBOSTEL, la classification de Geneviève Dournon et le vocabulaire MIMO
          pour les instruments de musique
    -     Europeana Data Model For Sounds, la base de Philharmonie et Doremus pour les
          sonothèques
    -     Le guide de la FAMDT pour les sons inédits
    -     VIAF comme Thesaurus d’autorité

        La sélection d’une référence commune est également essentielle pour les partenariats au
sein de la PHOI ; à plusieurs reprises, l’index du CNDRS a été cité comme un point de départ idéal
à la future base de données de la Phonothèque car il s’aligne sur les standards de description des
documents les plus utilisés.

        Le modèle de données MCD de la PHOI, toujours en cours de construction, a été soumise à
l’approbation des spécialistes présents. Un formulaire de validation devra être retourné par les
partenaires. Celui-ci est adressé en annexe.

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Préconisations juridiques

         Avant la mise en ligne des fonds documentaires, les plateformes doivent s’assurer qu’elles
respectent les droits d’auteur, droits voisins (comme ceux des producteurs et des interprètes),
droits à l’image, et droits des données personnelles. Pour cela, il leur faut identifier les titulaires
de ces droits. Si les droits patrimoniaux des auteurs sont toujours valables, il faut adresser à leurs
                                                                         8
titulaires une demande d’autorisation de diffusion mentionnant le droit cédé, le domaine
d’exploitation, la destination de l’œuvre, le lieu d’exploitation, le lieu (mondial, puisqu’en ligne), la
durée (maximale), le caractère gratuit et enfin le caractère non exclusif de la diffusion.

         Il peut alors être constaté l’importance de documenter précisément les éléments diffusés en
ligne : les titres des œuvres, auteurs, leurs sources, dates de publication, toutes personnes jouant
un rôle créatif, les éditeurs et les producteurs sont des informations à obtenir absolument. Elles
doivent également être mentionnées au moment de la consultation par le grand public, ainsi que
l’interdiction de modifier l’oeuvre et de l’utiliser à des fins commerciales (voir le guide de creative
commons).

         Pour les questions juridiques, une fiche technique et des formulaires types seront rédigés
par Maître Marie-Hélène Vignes, avocate spécialisée qui accompagne le projet pendant toute sa
durée. Cependant, les partenaires se sont accordés à dire que si le format numérique était à
privilégier pour ces formulaires, il ne pourra pas être utilisé systématiquement dans la zone de
l’océan Indien.

8
    Dans le cas de la PHOI

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Fonctionnalités de la plateforme / Droits de ses utilisateurs

        Les Rencontres autour des musiques traditionnelles des îles de l’Océan Indien ont été
l’occasion de faire un panorama des possibilités offertes aux utilisateurs par les différentes
plateformes présentées.

        Ainsi, peuvent être citées :

    -    la navigation à travers des index
    -    l’interrogation d’un moteur de recherches
    -    la consultation du document (en particulier du son) et/ou des métadonnées, que ces
         consultations soient concomitantes (comme le permet le langage PHP) ou non
    -    la consultation des documents visuels avec ou sans filigrane
    -    le player augmenté, très utiles aux chercheurs
    -    la création d’un historique et de playlists
    -    un générateur de sélections de documents aléatoires
    -    la consultation du site en plusieurs langues
    -    le téléchargement, la reproduction ou l’achat

        La plasticité de la plateforme étant fortement recommandée pour pouvoir ouvrir les
possibilités au cours du temps si cela est voulu. Néanmoins, le libre accès aux données et leur libre
réutilisation sont nécessaires pour devenir pôle associé BNF.

        Les droits proposés aux utilisateurs par la PHOI n’ont pas encore été définitivement arrêtés. Il
s’agit pour les partenaires de décider s’ils veulent rendre ces actions possibles, qui – tout le public,
le public ayant créé un compte, à des utilisateurs sélectionnés - et selon quels critères. L’équipe en
charge de les définir a donc été très attentive aux retours de leurs collègues sur toutes ces
questions. Trois problématiques ont fait l’objet de débats plus poussés :

    -    le partage
    -    la contribution
    -    la valorisation

        La plateforme archives.crem-cnrs met à disposition du public des liens iFrame permettant
d’intégrer les documents à d’autres sites internet ou des blogs. Le partage sur les réseaux sociaux
est également possible, certaines plateformes étant elles-mêmes présentes sur Facebook et
Youtube (c’est le cas notamment de l’IHOI, de Manioc et de Gallica). Enfin, les partages entre
portails sont possibles grâce au protocole OAI-PMH.

  12 / 13
En ce qui concerne les contributions, trois scénarios ont été retenus par l’équipe du PRMA,
qui les a proposés à ses partenaires :

   1. seuls les partenaires peuvent entrer des documents dans la base de données.
   2. les utilisateurs peuvent proposer du contenu que les partenaires doivent valider avant la
      mise en ligne.
   3. Un système de blockchain, comparable à celui de wikimédia, où les utilisateurs peuvent
      proposer du contenu et leurs pairs valident leur mise en ligne. Ceux-ci doivent approuver ou
      non la pertinence des documents. Un utilisateur ayant vu un grand nombre de ses
      contributions validée gagnera en crédit dans la communauté et donc en droits. Autrement
      dit, plus il sera réputé fiable, moins il aura besoin de validations.

      Chacun des scénarios, dans leur ordre de description, étant de plus en plus coûteux à mettre
en place mais de moins en moins chronophages à gérer sur le long terme pour les partenaires.

      Si les partenaires semblent avoir été séduits par le troisième scénario, ils se sont réservés le
droit d’en discuter avec leurs collègues suite aux Rencontres. Une validation définitive leur est
demandée à travers le formulaire en annexe. Elle reste soumise à la possibilité de débloquer les
fonds nécessaires à sa réalisation … et à l’engouement du public pour une telle possibilité.

  13 / 13
Valorisation / Éditorialisation

        La valorisation des fonds peut avoir lieu en ligne aussi bien que dans la « réalité non
virtuelle ». Tous les spécialistes se sont accordés à dire combien elle était nécessaire ; en effet, le
public semble “dépassé” par l’offre, au vu du grand nombre de plateformes existantes et de
l’immensité de leurs fonds. Il convient pour les plateformes de se distinguer et d’accompagner
leurs utilisateurs aussi bien dans leurs recherches motivées que dans une découverte plus
intuitive.

        La majorité des responsables de plateforme présents en étaient à l’état de réflexion sur ces
questions. Le Musée de la SACEM a pu apporter plusieurs réponses, notamment grâce à une étude
de public qu’il a réalisé avant son ouverture. Ainsi ont été proposés :

    -    La mise en valeur des “pépites” afin que les documents les plus précieux ne soient pas
         “noyés” dans la masse
    -    La création de “collections” thématiques à partir des fonds préexistants, ou en
         accompagnant des artistes comme le fait Manioc
    -    Un onglet “archives les plus consultées”
    -    Un onglet “historique des consultations” pour chaque utilisateur
    -    La suppression du moteur de recherche pour inviter l’utilisateur à naviguer, parti pris très
         fort et idéal difficile à maintenir dans le cas de fonds très importants
    -    La rédaction d’expositions virtuelles dont le commissariat peut être confié aux
         administrateurs de la plateforme ou à des externes

        Ces expositions virtuelles reposent sur l’idée d’une navigation libre, d’une “promenade
numérique”. Leur éditorialisation est donc centrale. Elles doivent également être régulièrement
renouvelées pour faire vivre la plateforme et valoriser plusieurs fonds. Leur création doit être
accompagnée d’un budget annuel, d’un comité de pilotage et d’un calendrier coïncidant
idéalement avec des dates importantes pour les thématiques abordées par la plateforme. La PHOI
proposera de telles expositions tout en permettant la consultation du moteur de recherche selon
une dichotomie culture chaude / culture froide.

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Dans la cité, l’IHOI réalise de nombreuses actions de valorisation : installations éphémères,
boîte numérique itinérante, résidences d’artistes, et tables tactiles “iconotouch’”. Si la PHOI
espère pouvoir développer des partenariats avec l’Iconothèque sur ces actions, elle se propose
également de :

    -    réaliser une exposition sur les Ségas au musée Stella Matutina à La Réunion du 14
         septembre 2019 au 15 mars 2020.
    -    développer une version itinérante de cette exposition, accompagnée sur chaque île
         partenaire d’actions de médiation, de conférences, tables rondes, débats et concerts.
    -    éditer une compilation et un livret de partitions qui seront distribués gratuitement auprès
         du public

        Les partenaires ont été enthousiasmés par ces propositions et la possibilité d’adapter
l’exposition itinérante à leurs publics et leurs collections. L’agenda des actions culturelles a été en
partie validé et doit l’être définitivement grâce au formulaire en annexe.

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CONCLUSION

        Tout au long des Rencontres, des difficultés propres à chacune des étapes nécessaires à la
création d’une plateforme, sa mise en ligne et sa valorisation ont été évoquées. Si chacun s’est
accordé sur la nécessité d’un tel projet et sur l’importance de le diffuser au plus grand nombre, les
partenaires de l’océan Indien ont tous déploré la dissémination du patrimoine traditionnel de la
zone, sa disparition, les lacunes de sa documentation et le manque de moyens pour palier à tous
ces problèmes. Les archives sonores sont particulièrement fragiles et leur numérisation n’apparaît
pas comme une « solution miracle » : comment s’assurer de la pérennité d’un support
dématérialisé ? Comment protéger les formats de stockage de l’obsolescence et les serveurs de
l’altérité dans des zones potentiellement soumises à des catastrophes naturelles variées ?
Comment faire vivre ces plateformes et ce patrimoine ? La mise en commun des collections et des
compétences est une réponse partiellement satisfaisante, car beaucoup d’efforts et de moyens,
aussi bien humains que monétaires, sont indispensables pour assurer la continuité des
partenariats et des équipements.

        Il faudra allouer à la PHOI un budget annuel et des ressources humaines. À une heure ou les
échanges sont immédiats, permanents et planétaires, une plateforme archivistique aussi
perfectionnée soit-elle subit immanquablement l’usure du temps. Sa philosophie, son contenu et
son design seront régulièrement amenés à évoluer.

        En ce sens, le PRMA et ses partenaires ne peuvent qu’alerter les pouvoirs publics sur la
nécessité de tout mettre en œuvre pour protéger et diffuser un patrimoine auxquelles les
populations locales sont attachées et qui profitent à tous : chercheurs, créateurs, amateurs et
internautes du monde entier. Le projet de la Phonothèque Historique de l’Océan Indien n’est qu’un
commencement ; les partenariats, les échanges, la mise en commun avec d’autres plateformes sont
indispensables à la poursuite de son but. Ainsi des contacts doivent être noués ou perdurer :

    -    À l’échelle nationale, avec : Le CNRS, La Bibliothèque Nationale de France, la SACEM,
         Michel Jacobson, le labex « passé dans le présent », le Portail du Patrimoine Oral de la
         FAMDT
    -    Dans la zone de l’océan Indien, avec : les universités et conservatoires et l’IHOI
    -    À Madagascar, avec : Le Conservatoire National, l’Académie, les collections privées comme
         SESAM, le centre de recherche en ethnologie, les archives virtuelles de la musique
         Malgache, M. Schmidhofer, Discomad
    -    Aux Seychelles, avec : M. Chao, Seychelles Broadcasting Corporation, les archives
         nationales et la Bibliothèque Nationale des Seychelles
                                                          ère
    -    À Mayotte, avec : la DAC, Télémante, Mayotte 1         , des associations
    -    Aux Comores, avec : les radios locales, en particulier la radio nationale
    -    À La Réunion, avec : Discogs, Philippe de Magnée

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Cette synthèse a été rédigée par le PRMA afin de consigner la richesse des échanges ayant
eu lieu lors des deuxièmes Rencontres autour des musiques traditionnelles des îles de l’océan
Indien. Afin donner suite aux moments forts qui ont été vécus lors de ces Rencontres, que soient
conclus les débats amorcés et mis en œuvre les projets validés, un formulaire réponse est joint à
cette synthèse et devra être retourné par les partenaires de l’océan Indien, à savoir : le CRAAM, le
Ministère des Arts et de la Culture de Rodrigues, le Conservatoire National de Musique François
Mitterrand de l’île Maurice, les Archives Départementales de Mayotte, le Département de la
Culture des Seychelles, le CNDRS et le DCMA.

      Pour conclure, le PRMA remercie chaleureusement chacun des intervenants aux Rencontres
pour leur travail et leurs conseils. Il remercie également le public qui a assisté et participé aux
discussions, et les financeurs et partenaires du projet qui ont rendu possible la tenue de ces
Rencontres : l’Union Européenne, la Direction des Affaires Culturelles de l’Océan Indien, La
Région Réunion et le Département de la Réunion, la Mairie de Saint-Pierre.

        Enfin, il souhaite à ses partenaires un excellent travail, de belles rencontres et des avancées
riches. Il reste à la disposition de quiconque souhaite prendre part au projet ou bénéficier de son
expérience et renvoie son lecteur, s’il le souhaite, vers le compte-rendu exhaustif des Rencontres.

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Liste des intervenants

Julienne Barra, représentante du département de la culture des Seychelles
Mahsin Basalama, directeur adjoint de la Dhow Country Music Academy
Pascal Cordereix, conservateur en chef à la BNF
Yvon Davy, président de l’association La Loure
Yakina Mohamed Djelane, responsable du programme de numérisation des archives sonores du
      CNDRS
David Gagneur, chef de mission IHOI
François Gasnault, conservateur général du Patrimoine
Claire Giraudin, directrice de la SACEM université
Anne Pajard, responsable des bibliothèques et éditions numériques à l’université des Antilles et
      de la Guyane
Romain Poncelet, responsable de la mission développement au PRMA
Fanie Précourt, responsable de la mission patrimoine au PRMA
Noah Raoelina, vice-président du CRAAM
Claudie Ricaud, directrice du Conservatoire National de musique François Mitterrand
Victor Randrianary, chercheur ethnomusicologue
Luc Olivier Ratovo Andriamary, directeur du Conservatoire National de Madagascar
Désiré Razafindrazaka, représentant des Amis du Patrimoine de Madagascar
Norbert Salomon, chercheur ethnomusicologue
Joséphine Simonnot, responsable technique de l’information et de la communication CREM-
      LESC-CNRS
Emmanuelle Sindraye, directrice du PRMA
Jean-Luc Thomassey, chargé de numérisation de la PHOI au PRMA
Marie-Hélène Vignes (maître), avocate au barreau de Paris
Siti Amina Yahaya Boinaïdi, archiviste départementale de Mayotte
Monica Young Kan Seong, archiviste de la Commission des Arts et de la Culture de Rodrigues

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Relevé décisionnel

      La Phonothèque Historique de l’Océan Indien est un instrument d’application des droits
culturels chez les populations de l’océan Indien. En effet, elle a pour objectifs la sauvegarde et
l’étude d’un patrimoine en danger. Elle va également permettre la transmission de ces trésors vers
les générations futures et les autres zones du globe avant, peut-être, d’encourager la création
contemporaine à se les approprier et à les réinventer.

      Pour rendre cette volonté possible, il convient d’achever l’état des lieux documentaires du
patrimoine musical des sept îles contributrices du projet. Les partenaires sont encouragés à
développer des partenariats sur leur territoires afin d’enrichir les fonds de la PHOI.

      La numérisation de ces fonds doit initiée dès le premier trimestre de 2019 afin que la
plateforme présente une base satisfaisante à son ouverture, prévue le 21 juin 2020. Une fiche
juridique rédigée par le cabinet Artwork Avocats est envoyée aux partenaires afin de les aider à
résoudre les questions d’autorisation de diffusion et de droits.

      Il est attendu des partenaires une validation rapide du modèle de données MCD de la
PHOI. Ce standard d’encodage des descriptions de documents minimal commun est compatible
avec ceux du CNDRS et de la BNF, dont la PHOI espère devenir Pôle associé.

      Le projet de valoriser le contenu de la plateforme par une double entrée culture chaude /
culture froide grâce à l’utilisation d’un moteur de recherche et à la navigation au sein
d’expositions virtuelles a fait l’unanimité au sein des partenaires. En revanche, ceux-ci se sont
réservé un temps de réflexion quant aux scénarios de contributions à la plateforme par le grand
public, et notamment si ces contributions devaient être validée par un expert, un administrateur ou
un système de blockchain. Un retour sur le scénario préféré par chaque partenaire est attendu dans
les plus brefs délais.

      Concernant la médiation de la plateforme, il est à noter que :
      - une grande exposition sur les Ségas de l’océan Indien ouvrira au musée Stella Matutina
à La Réunion du 21 septembre 2019 au 15 mars 2020.
      - Des journées seront organisées sur les autres îles, avec l’ouverture d’une exposition
itinérante et des animations.
      - Une compilation Takamba et un recueil de partitions de musiques populaires de l’océan
Indien seront édités dans le troisième trimestre de 2019.

      Les contributions des partenaires concernant le contenu de ces trois médiations sont
attendues ainsi que la validation du calendrier proposé pour les journées sur leur île.

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Pôle Régional des Musiques Actuelles
                  53 chaussée royale - BP18 -
                    97861 Saint-Paul cedex
                   Tél: +262 (0) 262 90 94 60
                  Mail: phoi@prma-reunion.fr
                  http://www.prma-reunion.fr

 La Phonothèque Historique de l’Océan Indien est un
 projet co-financé par l’Union Européenne. L’Europe
s’engage à La Réunion et sur les îles du Sud-Ouest de
   l’océan Indien avec le programme Interreg V OI
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