Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes

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Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes
Saison à Osserain / 20 juillet 2015 / Photo : ONEMA

 Synthèse régionale
avril 2015 > septembre 2015

            Action financée par la Région Aquitaine

           Document réalisé par l’Observatoire Régional
           de l’Environnement

         en partenariat avec
Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes
Avant prop’eau
     Ce document vise à dresser un bilan de l’évolution            Ce bilan a ainsi été établi à partir des informations de
     quantitative des ressources en eau à l’échelle de la          l’Agence de l’eau Adour-Garonne (AEAG), du Ministère
     région Aquitaine, d’avril à septembre 2015. Celui-ci          de l’Ecologie du Développement Durable et de
     porte sur différents aspects : la pluviométrie, le niveau     l’Energie (MEDDE), d’Electricité de France (EDF), de
     des nappes et de remplissage des barrages-réservoirs,         l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques
     les débits et l’écoulement des cours d’eau, ainsi que         (ONEMA) - Délégation Interrégionale Sud-Ouest, de
     les mesures de restriction mises en œuvre en fonction         Météo France - Direction Interrégionale Sud-Ouest, du
     de cet état des ressources.                                   Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)
                                                                   d’Aquitaine, des Conseils Départementaux des Landes
     Pour introduire la synthèse de l’étiage 2015, la              (CD 40) et des Pyrénées-Atlantiques (CD 64), de la
     première partie du document rappelle des éléments             Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne
     de contexte régionaux sur les ressources en eau et les        (CACG), du Syndicat Mixte d'Étude et d’Aménagement
     usages associés.                                              de la Garonne (SMEAG), de la Sociéte de Gérance de
                                                                   Distribution d’Eau (SOGEDO), des Directions
     Ce bilan d’étiage a été réalisé par l’Observatoire            Régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et
     Régional de l’Environnement (ORE) Poitou-Charentes,           du Logement (DREAL) Aquitaine et Midi-Pyrénées, des
     association qui assure des missions d’intérêt général         Préfectures départementales (Dordogne, Gironde,
     liées à l’information des publics et l’aide à la décision     Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques), de la
     en matière d’environnement, dans le cadre d’un                Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture
     partenariat avec la Région Aquitaine. Ce document             et de la Forêt (DRAAF) Aquitaine.
     s’inspire des bilans d’étiage (« bilan initial » et « bilan
     final ») réalisés en Poitou-Charentes par l’ORE depuis
     une dizaine d’années. Il s’agit d’une première édition
     réalisée à l’échelle de la région Aquitaine, avec l’appui
     de certains acteurs de l’eau régionaux, que sont Météo
     France, le BRGM et l’ONEMA. Des évolutions et
     enrichissements sont à prévoir en s’appuyant sur
     l’expertise des acteurs aquitains de l’eau.

                                                             Précautions de lecture : Ce document présente l’état de la
                                                             ressource en eau et la gestion qui lui a été appliquée au cours de
                                                             la période d’avril à fin septembre 2015. Sa vocation s’arrête au
                                                             constat de la situation. Les données historiques disponibles pour
     Observatoire Régional de l’Environnement                réaliser cette synthèse (notamment dans les comparaisons aux
     Poitou-Charentes                                        valeurs interannuelles) concernent en moyenne, les vingt-deux
     Téléport 4 Antarès BP 50163                             années antérieures pour les données piézométriques, et les trente-
     86962 Futuroscope Chasseneuil Cedex                     six années antérieures pour les données de débits (avec
     Tél. : +33 (0)5 49 49 61 00                             d’importantes variations selon la date de mise en service de
     Site : www.observatoire-environnement.org               chaque station). Pour les données piézométriques, l’état de la
                                                             ressource avant la mise en place des prélèvements pour
     Action financée par la Région Aquitaine                 l’irrigation n’est donc pas pris en compte dans le calcul des
                                                             moyennes interannuelles, sauf quelques cas où des historiques
                                                             plus importants sont disponibles.

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                                2
Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes
Sommaire
                                                  Chapitre I. Contexte : la situation quantitative de l’eau en
                                                  Aquitaine ............................................................................................... p. 5
                                                          1.Les ressources en eau de la région Aquitaine .......................p. 5
                                                          2.Les pressions exercées sur les ressources par les
                                                          prélèvements d’eau varient selon les usages .............................p. 10
                                                          3.Une région en situation de déséquilibre entre demande
                                                          des usages et ressources disponibles ............................................p. 14
                                                          4. Les usages prioritaires pour la gestion de l’eau :
                                                          l’alimentation en eau potable des populations, puis la
                                                          préservation de la vie aquatique .....................................................p. 18

Canal des Etangs (33)
29 juin 2015 / Photo : ONEMA                      Chapitre II. Evolution quantitative des ressources en eau
                                                  au cours de l’étiage 2015 ................................................................ p. 20
                                                          1.Pluviométrie ...........................................................................................p. 20
                                                          2.Les eaux souterraines ........................................................................p. 24
                                                          3.Les barrages-réservoirs .....................................................................p. 28
                                                          4.Cours d’eau et milieux aquatiques ..............................................p. 32

                                                  Chapitre III. Suivi du Débit d’Objectif d’Etiage, du Débit de
                                                  Crise et des mesures de restriction des usages de l’eau ..... p. 42
                                                          1.Mesures de restriction des usages de l’eau .............................p. 42
                                                          2.Récapitulatif des objectifs aux points nodaux .......................p. 48
                                                          3.Suivi du Débit d’Objectif d’Etiage (DOE) .....................................p. 50
                                                          4.Suivi du Débit de CRise (DCR) .........................................................p. 50

                                                  Chapitre IV. La production végétale agricole des grandes
                                                  cultures .................................................................................................... p. 53

                                                  Annexes .................................................................................................. p. 54
                                                          Annexe 1 : Principales rivières du bassin Adour-Garonne
                                                          bénéficiant d’une réalimentation depuis un ouvrage de
                                                          soutien d’étiage ou un réservoir hydroélectrique .....................p. 54
Gardonnette à Gageac-et-Rouillac (24)
13 août 2015 / Photo : ONEMA                              Annexe 2 : Ressources mobilisables pour le soutien d’étiage de
                                                          la Garonne ................................................................................................. p. 55

   Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                                                                          3
Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes
Synthèse

   Les précipitations enregistrées en Aquitaine durant          Compte-tenu de ces conditions, de nombreux d’arrêtés
   l’hiver 2014-2015, ont été contrastées avec une situation    de restriction d’usages ont été pris durant la période
   déficitaire, par rapport aux normales saisonnières, dans     d’étiage 2015 sur l’ensemble de l’Aquitaine.
   les nord-est de la région, et excédentaire à l’ouest et au
   sud. Fin avril 2015, le niveau des nappes souterraines       Néanmoins, ces mesures de gestion n’ont pas empêché
   était toutefois majoritairement supérieur aux normales       des dépassements ponctuels du Débit de Crise (valeur
   saisonnières. Les principaux barrages-réservoirs de la       seuil de débit en dessous de laquelle seuls les exigences
   région, assurant différents usages (alimentation en eau      de la santé, de la salubrité publique, de la sécurité civile
   potable, irrigation et soutien d’étiage), étaient presque    et de l’alimentation en eau potable de la population et
   intégralement remplis à la veille de l’étiage.               les besoins des milieux naturels peuvent être satisfaits)
   Il est important de noter que l’évolution des conditions     sur les cours d’eau de la Séoune (sur 20 jours), du Dropt
   pluviométriques influence directement l’état quantitatif     (4 jours) et de la Lède (43 jours), situés dans le bassin de
   des ressources en eau, et indirectement la pression          la Garonne.
   exercée sur celles-ci (par exemple variation importante      Le Débit Objectif d’Etiage (DOE) est une autre valeur seuil
   de l’intensité des prélèvements agricoles en période         de débit, définie par le Schéma Directeur
   d’étiage, selon le besoin en eau des cultures).              d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) au
                                                                niveau de stations de suivi référentes (appelées points
                                                                nodaux). Il permet d’évaluer si l’ensemble des usages est
   A l’échelle régionale, les conditions pluviométriques ont    possible en équilibre avec le bon fonctionnement du
   été défavorables durant la période d’étiage 2015, malgré     milieu aquatique. Le DOE a été satisfait sur une grande
   un excédent au mois d’août.                                  majorité de points nodaux d’Aquitaine en 2015, excepté
   En raison de ces conditions climatiques, et malgré une       sur la Séoune, la Lède et l’Adour (à Aire-sur-l’Adour et à
   bonne reconstitution des ressources en eau lors de la        Audon). En revanche, sur la période 1996-2015, il peut
   période de recharge naturelle, la situation quantitative     être considéré comme « satisfait durablement » (soit en
   des ressources en eau s’est dégradée d’avril à juillet       moyenne huit années sur dix) sur seulement un tiers des
   2015, avant de connaître une légère amélioration en          points nodaux de la région.
   août et septembre.
   Pour les nappes souterraines par exemple, la situation
   fin septembre 2015 (avec 62% des stations de suivi
   affichant un niveau égal ou supérieur à la moyenne) se
   rapproche de celles observées en 2007 et 2008, mais est
   nettement moins favorable que celles enregistrées en
   2013 et 2014.
   Concernant les cours d’eau et les milieux aquatiques, la
   situation a rapidement été fragilisée en début d’été, du
   fait des faibles précipitations conjuguées à des
   températures élevées, entraînant une diminution
   importante et généralisée des écoulements. En fin d’été,
   le retour des précipitations a permis d’améliorer cette
   situation délicate.

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Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes
Chapitre I. Contexte : la situation
                quantitative de l’eau en Aquitaine
         1.1 Les ressources en eau de la région Aquitaine
         En latin, « Aquitaine » signifie « pays des eaux ». Elles se retrouvent effectivement en abondance, au gré
         du cycle de l’eau, sous différentes formes et au sein de réservoirs diversifiés :
                - les massifs enneigés pyrénéens ;
                - le réseau hydrographique, présentant divers types de cours d’eau, caractérisés par différents
                régimes d’écoulement ;
                - les lacs et les étangs, notamment les étangs littoraux typiques de la région (Carcans-Hourtin,
                Lacanau, Cazaux-Sanguinet, etc.) ;
                - le bassin d’Arcachon, lagune ouverte sur l’océan, qui accueille une importante activité ostréicole ;
                - l’estuaire de la Gironde, où les eaux littorales et continentales, drainées par la Garonne et la
                Dordogne se rencontrent ;
                - les eaux souterraines, avec les nappes profondes (dont l’aquifère de l’Eocène, qui constitue la
                principale source d’alimentation d’eau potable de la communauté urbaine de Bordeaux), et les
                nappes superficielles du bassin aquitain (nappe du sable des Landes par exemple), ou encore
                celles du massif pyrénéen.

                1.1.1 Contexte pluviométrique
         Les quantités de pluies reçues se
         répartissent en fonction des reliefs
         et de l’influence océanique. La
         situation      géographique      de
         l’Aquitaine place la région sous
         l’influence climatique des chaînes
         montagneuses d’une part (avec les
         Pyrénées au Sud, et le massif
         central au Nord-Est), et de l’océan
         d’autre part (avec sa longue
         façade atlantique à l’Ouest).

         On observe ainsi un gradient Sud-
         Ouest – Nord-Est, avec des
         précipitations moyennes annuelles
         dépassant 1500 mm au Pays
         Basque ; puis qui diminuent
         jusqu’à la vallée de la Garonne où
         elles sont comprises entre 700 et
         800 mm ; et augmentent ensuite
         légèrement en Dordogne, avec
         l’influence du Massif Central.

         Sur la façade atlantique, la
         moyenne des précipitations varie
         entre 800 et 900 mm en Gironde,
         puis     augmente      rapidement
         jusqu’à la frontière espagnole où
         elle dépasse les 1500 mm.

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Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes
On observe néanmoins d’importantes variations d’une année sur l’autre, avec une alternance de
         périodes sèches ou plus humides, sans qu’il se dégage de tendance globale depuis 1959. Ces dernières
         années, on notera les bilans pluviométriques record de 2011, avec un déficit de pluies très marqué
         (équivalent à 1989) ; et à l’inverse, en 2013, une des années les plus pluvieuses que la région ait connue
         depuis une cinquantaine d’années.

         Début novembre 2015, les cumuls de pluies enregistrés depuis le début de l’année en Aquitaine sont 10%
         inférieurs aux normales.

                1.1.2 Le réseau hydrographique et les grands bassins versants
         Du fait de la variété des substrats sur lesquels l’eau ruisselle, de la différence de relief et de pente, ou
         encore de climat rencontré, le réseau hydrographique de la région Aquitaine apparaît dense et diversifié.
         Le régime d’écoulement pluvial océanique (basses eaux estivales et hautes eaux hivernales) domine dans
         le bassin aquitain, tandis que les tronçons des cours d’eau du massif pyrénéen sont davantage
         influencés par le relief et la fonte des neiges. Sur ces hauteurs, la variation des débits est plus
         importante, avec des hautes eaux au printemps (la montée des eaux pouvant être soudaine) et des
         basses eaux, plus tardivement, à l’automne.

         En Aquitaine, quatre principaux bassins versants se distinguent, sur lesquels s’écoulent les grands
         fleuves suivants :
         - la Garonne, qui prend sa source en Espagne et conflue avec la Dordogne pour former l’estuaire de la
         Gironde. Dans la région, elle intercepte les sous-bassins du Ciron, du Dropt, de l’Avance, de la Baïse, du
         Lot aval, de la Séoune ;
         - la Dordogne, qui s’écoule depuis le massif central jusqu’à l’estuaire, après avoir reçu les eaux du Céou,
         de la Vézère, de la Dronne, de l’Isle ;
         - les fleuves côtiers, avec les lacs médocains, les étangs landais, la Leyre ou encore la Nivelle ;
         - l’Adour et ses gaves, qui forment un réseau très dense, comprenant notamment le Gabas, la Midouze,
         le Luy, les gaves de Pau et d’Oloron, la Nive.

         La région Aquitaine est également concernée par le bassin versant de la Charente, dont le secteur amont
         se trouve dans le département de la Dordogne. Ce bassin s’étend néanmoins principalement sur la
         région voisine du Poitou-Charentes.

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Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes
Pour en savoir plus…
                               www.eau-adour-garonne.fr
                               Consultez le site de l’agence de l’eau Adour-Garonne :
                               Rubrique Qui sommes-nous ? > Le bassin Adour-Garonne (et ses sous-rubriques
                               concernant les bassins de l’Adour, de la Dordogne, de la Garonne, des fleuves côtiers…)

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Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes
Qu’est ce qu’un bassin versant ?
          Il s’agit d’un domaine dans lequel tous les écoulements des eaux convergent vers un même point,
          exutoire de ce bassin. Ainsi toute pluie qui tombe dans ce territoire aux frontières naturelles se dirige
          vers le cours d’eau ou ses affluents, puis vers l’aval et son exutoire. Le bassin versant d’un fleuve est
          donc un territoire qui s’étend de sa source à son embouchure, incluant tous les affluents, et tous les
          territoires qui viennent alimenter ces cours d’eau lorsque tombe une goutte d’eau. Cette aire
          d’alimentation a des limites géographiques, qui ne tiennent pas compte des limites administratives.
          Deux bassins versants sont séparés entre eux par une ligne de crête topographique : la ligne de
          partage des eaux. A l’intérieur d’un grand bassin, des sous bassins peuvent être définis pour chaque
          affluent.

          Quelle est la différence entre bassin topographique et bassin hydrogéologique ?
          Un bassin versant se délimite non seulement pour des eaux superficielles (bassin versant
          hydrographique ou topographique) mais aussi pour des eaux souterraines (bassin versant
          hydrogéologique). Il s’agit alors du bassin versant « réel ». Le bassin versant topographique sous-
          entendant que le sol est imperméable. Les bassins versants hydrogéologiques sont définis non pas à
          partir des lignes de crêtes topographiques, mais à partir des lignes de crêtes piézométriques (hauteur
          d’eau dans le sol).

                1.1.3 Les nappes d’eaux souterraines
         A l’instar des cours d’eau, les eaux souterraines représentent d’importantes ressources en Aquitaine.
         Différents types de nappes se juxtaposent : les nappes profondes (généralement captives ou semi-
         captives), que l’on retrouve à différentes profondeurs et dont l’épaisseur varie d’une dizaine à une
         centaine de mètres, et au-dessus, les nappes superficielles (principalement libres), généralement moins
         épaisses, et souvent en relation avec les rivières.

         En effet, si les nappes profondes déconnectées des eaux superficielles ne participent pas au soutien
         d’étiage des rivières, il n’en est pas de même pour les nappes superficielles qui elles, peuvent jouer un
         rôle important dans l’alimentation des cours d’eau. Ces dernières peuvent effectivement contribuer pour
         une bonne part au débit observé dans la rivière, mais aussi être alimentées par le cours d’eau dans
         certains secteurs et à certaines périodes, notamment à l’étiage.

         Quatre grands ensembles d’aquifères sont présents en Aquitaine, classés selon l’âge des terrains qui les
         composent, exprimé en million d’années (Ma), et contenant des nappes libres ou captives :
         - les nappes peu profondes et majoritairement libres du Plio-Quaternaire (-5 Ma à l’époque actuelle),
         retrouvées principalement dans les dépôts du « Sable des Landes » et du Pliocène, et en
         accompagnement de cours d’eau (alluvions de la Garonne, de l’Adour, etc.)
         - les nappes du Tertiaire, comprenant celles du Miocène (-23 à -5,3 Ma), essentiellement captives, situées
         au Sud de la Gironde, du Lot-et-Garonne, et dans les Landes, celles de l’Oligocène (-34 à -23 Ma), qui
         s’étendent du Médoc au Sud des Landes, et les nappes captives à renouvellement long (de l’ordre de
         milliers d’années) de l’Eocène (-53 à -34 Ma),
         - les nappes du Crétacé supérieur (Turonien principalement) majoritairement captives, affleurant au
         Nord-Est de la région,
         - les nappes captives du Jurassique (-205 à -135 Ma), affleurant au Nord-Est de la région.

           Qu’est-ce qu’une nappe captive, une nappe libre ?
           Les nappes libres communiquent avec la surface, et sont
           généralement peu profondes ; l’eau percole jusqu’à la nappe
           dont le niveau monte ou baisse en fonction des précipitations.
           Elle se renouvelle rapidement. Les nappes phréatiques
           appartiennent à cette catégorie.
           Les nappes captives sont comprises entre deux couches
           géologiques imperméables qui confinent l’eau sous pression.
           Dans certains cas, celle-ci peut jaillir dans des forages dits
           artésiens. Les nappes captives sont souvent profondes,
           quelques centaines de mètres voire plus. Elles se renouvellent
           plus lentement. Leur alimentation provient de la zone
           affleurante de l’aquifère.

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Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes
Pour en savoir plus…
                                http://sigesaqi.brgm.fr
                                Consultez le site du SIGES Aquitaine :
                                Rubrique Hydrogéologie > L’Hydrogéologie en Aquitaine > Des ressources en eaux
                                souterraines

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Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes
1.2 Les pressions exercées sur les ressources par les prélèvements d’eau
         varient selon les usages
         Les prélèvements d’eau sont destinés à quatre grands types d’usage : domestique (eau potable), agricole
         (irrigation), industriel et énergétique (refroidissement des centrales nucléaires).

         L’usage énergétique constitue de loin,
         le poste de prélèvements le plus
         important de la région Aquitaine.
         Viennent ensuite les usages agricoles,
         domestiques et enfin industriels. Ces
         derniers ne représentent à eux trois,
         qu’environ 16% des prélèvements
         totaux régionaux.

         En effet, la centrale nucléaire du
         Blayais prélève d’importants volumes
                                             3
         d’eau (environ 4,7 milliards de m par
         an) dans l’estuaire de la Gironde, pour
         le refroidissement de ses réacteurs. Le
         fonctionnement de la centrale nécessite
         également des prélèvements d’eau
         douce, à plus petite échelle, pour la production d’eau déminéralisée. Ils sont effectués dans l’Isle (705 529
            3                            3                    1                                                    3
         m en 2013 ; 1,2 millions de m maximum autorisés ) et en nappe profonde en complément (5 240 m la
                                    3                     1
         même année ; 100 000 m maximum autorisés ). Depuis une dizaine d’années, les prélèvements dans
         l’estuaire de la Gironde restent relativement stables, tandis que ceux d’eau douce ont baissé
         significativement sur la même période. (source : EDF - CNPE du Blayais - rapports annuels de
         surveillance de l’environnement)
         Enfin, il est important de noter que la centrale nucléaire du Blayais utilise des circuits de refroidissement
         dits ‘ouverts’, nécessitant d’importantes quantités d’eau, mais que les volumes prélevés sont par la suite
         intégralement restitués au milieu, contrairement aux autres usages.

         Sur le territoire Aquitain au sens strict, il n’y a qu’une seule centrale nucléaire en service. Néanmoins,
         l’activité de la centrale nucléaire de Golfech, située en bordure de région, dans le département du Tarn
         et Garonne, impacte les ressources en eau de la Garonne, dans laquelle elle effectue ses prélèvements et
                                                                                      3                           3
         ses rejets, en amont. Ces prélèvements d’eau, d’environ 215 millions de m annuels (238 millions de m
                              2
         maximum autorisés ), sont nettement inférieurs à ceux de la centrale du Blayais, du fait d’une production
         moindre d’électricité et de l’utilisation d’un système de refroidissement dit « fermé ». Avec ce dernier,
         davantage d’eau est cependant évaporée, et non restituée au milieu. Ces volumes consommés sont en
         partie compensés par des lâchers d’eau dans la Gimone (affluent de la Garonne), réalisés depuis le
         barrage de Lunax, situé dans le département de Haute-Garonne. (source : EDF - CNPE de Golfech –
         rapports annuels de surveillance de l’environnement)
                                                         3
         Hors production d’énergie (858 millions de m en 2013), l’usage agricole totalise environ la moitié des
         prélèvements d’eau de la région (48% en moyenne de 2003 à 2013). Les quantités prélevées varient
         beaucoup d’une année à l’autre, selon les conditions météorologiques et les mesures de restrictions
         engagées. La part des prélèvements pour l’alimentation en eau potable reste relativement stable, et
         représente environ un tiers (32% en moyenne de 2003 à 2013). Les prélèvements pour l’usage industriel,
         sont quant à eux en baisse sur ces dix dernières années, et représentent environ 16% en 2013 (contre 24%
         en 2004).

         1
           Selon l’arrêté du 18 septembre 2003 autorisant Electricité de France à poursuivre les prélèvements d'eau et les
         rejets d'effluents liquides et gazeux pour l'exploitation du site nucléaire du Blayais.
         http://legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2003/9/18/INDI0301878A/jo/texte
         2
           Selon l’arrêté du 18 septembre 2006 autorisant Electricité de France à poursuivre les prélèvements d'eau et les
         rejets d'effluents liquides et gazeux pour l'exploitation du site nucléaire de Golfech.
         http://legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2006/9/18/INDI0608384A/jo/texte

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                           10
Les prélèvements d’eau pour ces différents usages s’effectuent soit dans les eaux superficielles (cours
         d’eau, lacs, etc.), soit dans les eaux souterraines (nappes libres ou captives), soit dans les retenues qui
         peuvent stocker des eaux de surface ou du sous-sol.

         Les prélèvements pour la production d’énergie et l’usage industriel s’effectuent essentiellement dans les
         eaux superficielles, tandis que l’alimentation en eau potable et l’usage agricole concentrent leurs
         prélèvements dans les eaux souterraines (respectivement 69% et 61% pour chaque usage, en moyenne
         de 2003 à 2013).

         Les ressources en eau stockées dans les retenues sont presque exclusivement utilisées par les
         agriculteurs, représentant en moyenne 13% de leurs prélèvements.

           Différence entre prélèvements bruts et consommation nette
           A l’échelle nationale, sur la totalité des volumes prélevés, environ 18% ne retournent pas au milieu
           naturel, on appelle cela la « consommation nette ». Celle-ci est très élevée pour le secteur agricole
           (de par l’absorption des plantes ou la rétention d’eau dans le sol) et moindre pour l’usage industriel.
           En outre, cette répartition varie selon la période considérée : les prélèvements agricoles sont
           concentrés sur la période estivale, où l’évapotranspiration est la plus forte.

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La carte suivante (page 13), localisant les prélèvements d’eau à la commune en 2013, permet d’identifier
         les secteurs où la pression de prélèvements est la plus forte dans la région. Il subsiste ainsi des disparités
         locales, en fonction des différents usages de l’eau pratiqués, en lien avec l’occupation des sols.
                                                                3
         Le département des Landes, avec 273 millions de m prélevés en 2013, est le plus gros consommateur
         d’eau de la région (32% des prélèvements aquitains). L’usage agricole, dominé par la culture du maïs,
         représente environ 70% des prélèvements d’eau du département, essentiellement effectués dans les eaux
         souterraines (à hauteur d’environ 73%).

         Le département de la Gironde concentre également une part importante des prélèvements, notamment
                                                                      3
         du fait de sa population. En effet, sur les 240 millions de m d’eau prélevés en 2012 (28% de la région),
         environ 47% sont dédiés à la production d’eau potable, notamment pour alimenter les 725 049 habitants
         de Bordeaux Métropole (selon l’INSEE en 2011). Les prélèvements agricoles sont également conséquents
         (36% du volume total girondin), et concentrés dans les zones de grandes cultures (au Sud et à l’Ouest du
         département). Là encore, les eaux souterraines sont très sollicitées, plus de 94% des prélèvements
         agricoles et domestiques du département proviennent d’aquifères.

           Consommation moyenne domestique
                                                                                                         3
           En 2008, un français consomme en moyenne 151 litres d’eau par jour (soit environ 55 m par an),
           contre 165 litres en 2004 (source : SOeS – SSP-Agreste, enquête eau 2008). A cette consommation
           personnelle, s’ajoute l’ensemble des consommations collectives (écoles, hôpitaux, lavage de la voierie,
           milieu professionnel, restaurant...) soit une moyenne de 200 litres par jour et par personne (source :
           L’eau du robinet dans notre quotidien - CIEAU, 2006). Il y a cependant des fortes disparités entre le
           secteur rural et le secteur urbain. Le niveau de vie, l’âge, la pratique sportive sont d’autres facteurs
           influençant également la consommation.

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L’eau utilisée dans les trois autres départements de la région représente seulement 40% des volumes
         prélevés en Aquitaine en 2013, et se répartit de façon relativement homogène au sein de chaque
         territoire (respectivement 11%, 14% et 15 % pour les départements de la Dordogne, du Lot-et-Garonne et
         des Pyrénées-Atlantiques).
                                                                                            ème
         D’importants besoins en eau potable sont relevés dans les Pyrénées-Atlantiques (2   département le
         plus peuplé de la région), au même titre que la Gironde, mais dans une moindre mesure. Le secteur
                                                                                                           3
         industriel y est le plus gros consommateur d’eau de surface de la région, avec 34,7 millions de m
         prélevés en 2013.

         Dans le Lot-et-Garonne, les prélèvements agricoles sont conséquents (71%), et proviennent
         essentiellement des eaux superficielles (48%), mais également de retenues (28%). La quantité d’eau
         prélevée dans celles-ci pour l’usage agricole (23,66 millions de m3) est d’ailleurs la plus
         importante de la région.

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3
         En Dordogne, sur un peu plus de 94 millions de m d’eau prélevés, 44% sont dédiés à l’usage domestique
         (essentiellement d’origine souterraine), 36% à l’agriculture et 20% pour l’industrie (provenant
         majoritairement des eaux de surface).

         1.3 Une région en situation de déséquilibre entre demande des usages et
         ressources disponibles
         En Aquitaine, la ressource en eau est fortement sollicitée par les différents usagers, et pour l’irrigation
         agricole en particulier, à une période où elle est déjà, naturellement, à son niveau le plus bas. Or, il
         s’avère que ces sollicitations excèdent, dans de nombreux secteurs, ce que le milieu peut fournir. Une
         grande partie du territoire régional a d’ailleurs été classée en Zones de Répartition des Eaux, zones
         caractérisées par une insuffisance chronique des ressources en eau par rapport aux besoins (article R.
         211-71 du code de l’environnement). Tout ou partie des bassins de l’Adour, de la Garonne et de la
         Dordogne sont concernés (eaux souterraines et superficielles), ainsi que les nappes profondes de
         l’Eocène, de l’Oligocène et du Crétacé (couvrant l’intégralité de la Gironde et les secteurs Ouest de la
         Dordogne et du Lot-et-Garonne).

         L’objectif de gestion équilibrée, visé par la loi sur l’eau inscrite dans le Code de l’Environnement (article
         L211-1), et par la Directive Cadre sur l’Eau (D.C.E.), n’est donc pas atteint aujourd’hui.

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                       14
Afin de suivre le respect de cet objectif de gestion équilibrée de la ressource en eau, le Schéma Directeur
         d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Adour-Garonne fixe des conditions à respecter
         (valeurs seuils) sur plusieurs stations de mesures de la région, aussi appelées points nodaux. Ce sont des
         stations de suivi du débit des cours d’eau, donnant une vue synthétique de l’état d’un bassin versant.
         L’objectif défini aux points nodaux pour s’assurer d’une gestion équilibrée de la ressource est le D.O.E.
         (Débit Objectif d’Etiage).
         En Aquitaine, le DOE a été défini dans le SDAGE 1996-2009 sur 15 points nodaux (dont 2 en limite de
         région), et révisé en 2010 dans le SDAGE 2010-2015 sur 22 stations (dont 4 en limite de région). Certaines
         valeurs de DOE ont également été modifiées en 2010.

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                     15
D’après le SDAGE 2010-2015 du bassin Adour-Garonne, le DOE est le débit de référence permettant
         l’atteinte du bon état des eaux et au-dessus duquel est satisfait l’ensemble des usages en moyenne 8
         années sur 10.

         Le franchissement quasi-systématique du DOE chaque année sur plusieurs points nodaux de la région
         (voir graphique page 17) illustre l’incapacité actuelle à satisfaire les demandes associées aux différents
         usages.

         Selon les recommandations du SDAGE de 1996 et en parallèle à l’élaboration des Schémas
         d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE), des Plans de Gestion des Etiages (PGE) ont été
         progressivement mis en place sur les bassins déficitaires, afin d’éviter ces situations de déséquilibre.
         Basés sur un état des lieux de l’évolution des ressources et des prélèvements à l’échelle du bassin
         concerné, les PGE définissent notamment les règles de partage de l’eau entre usages et milieux
         aquatiques pendant la période estivale, et fixent les engagements des partenaires concernés.

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                    16
D’autre part, des travaux ont également été engagés pour la définition de volumes prélevables pour
         chaque bassin déficitaire, concernant tous les usages et tous les types de ressource. Ils doivent permettre
         de réviser les autorisations de prélèvements et de parvenir ainsi à un équilibre entre les usages de l’eau
         et les ressources disponibles, en garantissant la préservation des milieux aquatiques. Les circulaires
                                        1                  2
         d’application du 30 juin 2008 et du 3 août 2010 ainsi que le SDAGE 2010-2015 prévoient initialement
         que le volume total autorisé devra être égal au volume maximum prélevable au plus tard le 31
         décembre 2014 (avec des reports possibles en 2017 ou 2021 pour les bassins “à écart important”).
         Par ailleurs, la répartition du volume prélevable attribué à l’irrigation sera assurée par un Organisme
         Unique de Gestion Collective (OUGC), défini pour chaque bassin.

                                  Pour en savoir plus…
                                  www.aquitaine.developpement-durable.gouv.fr
                                  Consultez le site de la DREAL Aquitaine :
                                  Rubrique Paysage, Eau et Nature > Eaux et Ressources Minérales > Gestion intégrée >
                                  Outils de la gestion intégrée

                                  www.midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr
                                  Consultez le site de la DREAL Midi-Pyrénées :
                                  Rubrique Eau – Biodiversité > Eau, milieux aquatiques et zones humides > Mesures de
                                  préservation et de gestion > Gestion quantitative de la ressource en eau

                                  www.eau-adour-garonne.fr
                                  Consultez le site de l’Agence de l’eau Adour-Garonne :
                                  Rubrique Quelle politique de l’eau en Adour-Garonne > Un cadre : le SDAGE

         1
           Circulaire du 30 juin 2008 relative à la résorption des déficits quantitatifs en matière de prélèvement
         d’eau et gestion collective des prélèvements d’irrigation.
         2
           Circulaire du 3 août 2010 relative à la résorption des déséquilibres quantitatifs en matière de
         prélèvements d’eau et gestion collective des prélèvements d’irrigation dans les bassins où l’écart entre le
         volume prélevé en année quinquennale sèche et le volume prélevable est supérieur à un seuil de l’ordre
         de 30%.

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                      17
1.4 Les usages prioritaires pour la gestion de l’eau : l’alimentation en eau
         potable des populations, puis la préservation de la vie aquatique
         Le Code de l’Environnement (article L. 211-1, alinéa II) prévoit que, pour gérer la ressource en eau, la
         priorité doit être donnée à la satisfaction des exigences de la santé, de la salubrité publique et de
         l’alimentation en eau potable, puis à la préservation de la vie aquatique et du libre écoulement des
         eaux ; la satisfaction des usages économiques et de loisirs venant après dans la hiérarchie des usages
         visés par la gestion équilibrée.

         Face à cette situation de déficit chronique et pour parvenir à préserver les usages prioritaires que sont en
         premier lieu l’alimentation en eau potable puis la vie aquatique et le libre écoulement des eaux, des
         mesures de restriction, voire d’interdiction, de certains usages de l’eau (irrigation agricole en particulier)
         sont mises en œuvre chaque année en Aquitaine ; alors même que ces mesures ne devraient être
         envisagées que lors d’épisodes climatiques exceptionnellement secs (cf. définition du DOE
         précédemment).

         D’autres valeurs seuils, les D.C.R. (Débit de Crise), sont définies aux points nodaux, par le SDAGE, afin de
         suivre à l’échelle des bassins versants, l’efficacité des mesures de restrictions appliquées pour préserver
         les usages prioritaires. Le D.C.R. est le débit de référence en dessous duquel seuls les exigences de la
         santé, de la salubrité publique, de la sécurité civile et de l'alimentation en eau potable de la population
                                                                      1
         et les besoins des milieux naturels peuvent être satisfaits .
         Par conséquent, il convient de ne pas franchir cette valeur seuil en appliquant toute mesure préalable,
         notamment de restriction des usages.
         Les valeurs de DCR, tout comme les DOE, sont définies à chaque point nodal par le SDAGE en vigueur.
         Certaines d’entre elles ont également été modifiées en 2010.

         Le graphique présenté ci-dessus indique que le DCR est régulièrement franchi sur plusieurs points
         nodaux de la région.
         Si l’alimentation en eau potable des populations a pu être préservée ces dernières années, la survie des
         espèces dépendantes des milieux aquatiques a elle, été régulièrement mise en péril par la survenue
         d’assecs ou d’étiages sévères sur les cours d’eau de la région (cf. résultats des réseaux de suivi des
         écoulements de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques).

         1
          La définition du DCR a été revue dans le SDAGE 2010-2015. Dans le précédent SDAGE (1996-2009), le
         DCR était considéré comme la valeur de débit au-dessous de laquelle sont mises en péril l’alimentation
         en eau potable et la survie des espèces présentes dans le milieu.

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                        18
Certains secteurs d’Aquitaine ont connu des assecs récurrents au cours des dernières années.

                                Pour en savoir plus…
                                www.aquitaine.developpement-durable.gouv.fr/les-profils-
                                environnementaux-a1331.html
                                Consultez les profils environnementaux sur le site de la DREAL Aquitaine

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                         19
Chapitre II.Evolution quantitative des
                 ressources en eau au cours de
                            l’étiage 2015
         2.1 Pluviométrie
         Source : Météo France – direction interrégionale Sud-Ouest

                2.1.1 Période hivernale 2014-2015
         Par rapport à la normale, le nord-est de la région a connu un hiver moins arrosé. En revanche, les pluies
         ont été excédentaires sur le sud de l’Aquitaine. Les cumuls de pluies efficaces observés de septembre
         2014 à mars 2015 (période de recharge naturelle des ressources en eau) sont de ce fait contrastés.
         Déficitaire en Dordogne et à l’est de la Gironde, le cumul des pluies efficaces est proche de la normale
         dans le sud de la Gironde, le centre des Landes et la quasi-totalité du Lot-et-Garonne. Il est cependant
         excédentaire le long du littoral, au sud et à l’est des Landes et dans les Pyrénées-Atlantiques. Cet
         excédent est généralement compris entre 10 et 50% et dépasse même les 50% localement.

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                   20
Durant l’hiver et le printemps 2015, l’épaisseur moyenne du manteau neigeux des Pyrénées a été
         globalement supérieure aux normales, puis a connu une fonte rapide en avril et en mai.

                2.1.2 Précipitations reçues au cours de la période d’étiage 2015
         Au printemps, les cumuls moyens mensuels de précipitations ont été largement inférieurs aux normales
         saisonnières sur la région, avec des mois d’avril et de mai affichant un déficit respectivement de l’ordre
         de 30% et 60%, et un mois de juin conforme à la moyenne.

         Il y eu ensuite une alternance de mois arrosés et secs : les cumuls de pluies des mois de juillet et
         septembre ont été déficitaires (déficits respectifs de l’ordre de 20% et 40%), alors que la situation a été
         favorable en août avec un excédent de l’ordre de 50%.

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                     21
D’avril à septembre 2015, les cumuls des précipitations ont ainsi été déficitaires par rapport aux
         normales saisonnières. L’est de la Dordogne, l’ouest des Landes et une zone s’étendant du bassin
         d’Arcachon à l’ouest du Lot-et-Garonne connaissent un déficit plus important, compris entre 25 et 50%.
         Certains secteurs restent néanmoins conformes aux moyennes, comme par exemple sur le nord de la
         Gironde.

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                22
D’avril à septembre 2015, les cumuls de pluies efficaces affichent un déficit supérieur à 75% dans le sud
         et l’ouest de la région, ainsi que dans certains secteurs localisés en Gironde et au nord de la Dordogne.
         Le reste de l’Aquitaine est conforme aux moyennes. Seuls le littoral au nord du bassin d’Arcachon (littoral
         médocain) et le nord de la Gironde en frontière avec le Poitou-Charentes présentent un fort excédent,
         généralement supérieur à 300%.

                                Pour en savoir plus…
                                www.meteofrance.fr
                                Consultez le site de Météo France :
                                Rubrique Les relevés pluviométriques des principales villes d’Aquitaine
                                Rubrique Les Bulletins climatiques nationaux et régionaux

                                www.aquitaine.developpement-durable.gouv.fr
                                Consultez le site de la DREAL Midi-Pyrénées :
                                Bulletin Hydrologique « Aqui Aqua » (> pluviométrie)

                                www.midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr
                                Consultez le site de la DREAL Midi-Pyrénées :
                                Bulletins hydrologiques du bassin Adour-Garonne

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                     23
2.2 Les eaux souterraines
         Sources : BRGM, Conseil Départemental 40, Conseil Départemental 64
         L’analyse des données piézométriques présentée ici porte sur une sélection de stations jugées
         représentatives de la situation d’étiage et disposant d’un historique de suivi suffisant (10 ans) pour
         effectuer des comparaisons interannuelles. N’ont ainsi été retenus que les points d’eau sollicitant les
         alluvions ou les sables plio-quaternaires, les points d’eau déclarés dans ADES comme sollicitant un
         gisement libre et les points d’eau captifs dont la profondeur n’excède pas 80 m. Ce choix permet en outre
         de tenir compte des relations nappe/rivière, dans l’évolution de la situation en période d’étiage.
         Par département, ces 78 piézomètres sélectionnés se répartissent de la façon suivante : 12 en Dordogne,
         6 en Gironde, 36 dans les Landes, 9 en Lot-et-Garonne, et 5 dans les Pyrénées-Atlantiques.

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                   24
D’octobre 2014 à mars 2015, les précipitations ont permis une assez bonne recharge des nappes,
         notamment au sud de la région, où le cumul des pluies efficaces a été excédentaire, tandis qu’au nord
         un déficit pluviométrique a été observé. Fin avril, 72% des piézomètres de la région présentaient un
         niveau égal ou supérieur à la moyenne interannuelle calculée sur la période 2006 à 2015. C’est l’une des
         situations les plus favorables observées pour la période précédant l’étiage lors des dix dernières années,
         après 2013 et 2014 (respectivement 76% et 91%).

         Les nappes du Jurassique-Crétacé (nord-est de la région), montrent fin avril des niveaux en majorité
         inférieurs aux moyennes interannuelles, tandis que la tendance s’inverse pour les autres aquifères,
         notamment l’Eocène-Oligocène, le Miocène, les sables plio-quaternaires et les alluvions, qui présentent
         une situation beaucoup plus favorable (leurs niveaux sont respectivement pour 86%, 80%, 70% et 84%
         des ouvrages supérieurs ou proches des moyennes interannuelles).

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                    25
Sur la période considérée d’avril à septembre 2015, on observe une dégradation progressive en lien avec
         le déficit de pluies et leur caractère non efficace (la proportion de piézomètres présentant des niveaux
         inférieurs à la moyenne atteint 59% en juillet). La situation, s’est ensuite améliorée en août,
         consécutivement aux fortes pluies enregistrées à cette période. L’arrêt des prélèvements en septembre a
         permis la poursuite de cette amélioration.

         Fin septembre, environ 61% des piézomètres présentaient un niveau supérieur ou égal aux moyennes
         interannuelles.
         La situation observée à fin septembre 2015 se rapproche de celles observées en 2007 et 2008 à la même
         période, mais elle est nettement moins favorable que celles enregistrées en 2013 et 2014.

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                  26
Les nappes du Jurassique-Crétacé, du Miocène et des sables plio-quaternaires, présentent encore fin
         septembre une proportion importante de niveaux inférieurs aux niveaux moyens interannuels
         (respectivement 46%, 40% et 48%), tandis que les aquifères de l’Eocène-Oligocène et des alluvions n’en
         montrent que moins d’un tiers.

         Suite à une bonne recharge hivernale, la situation     majoritairement défavorable fin juillet. Les pluies
         des nappes en Aquitaine fin avril était la troisième   d’août couplées aux arrêts des prélèvements ont
         plus favorable depuis 2006, avec 72% des               ensuite permis une amélioration de la situation.
         piézomètres présentant un niveau égal ou               Ainsi, à fin septembre seuls 39% des piézomètres
         supérieur à la moyenne interannuelle.                  affichent un niveau inférieur à la moyenne
         Néanmoins le manque de précipitations lors des         interannuelle.
         mois qui suivirent a rendu la situation

                                Pour en savoir plus…
                                http://sigesaqi.brgm.fr
                                Consultez le site du SIGES Aquitaine :
                                Rubrique Surveillance des nappes > Niveau des nappes
                                Rubrique Surveillance des nappes > Bilans > Suivi des nappes de Gironde

                                www.landes.org
                                Consultez le site du Conseil Départemental des Landes
                                Rubrique Aménager > Environnement > L’Eau > Bulletin de situation des aquifères
                                landais

                                www.aquitaine.developpement-durable.gouv.fr
                                Consultez le site de la DREAL Midi-Pyrénées :
                                Bulletin Hydrologique « Aqui Aqua » (> niveau des nappes)

                                www.midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr
                                Consultez le site de la DREAL Midi-Pyrénées :
                                Bulletins hydrologiques du bassin Adour-Garonne

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                    27
2.3 Les barrages-réservoirs
          Sources : DREAL Aquitaine et Midi-Pyrénées, CACG, SMEAG, SOGEDO

          De nombreux barrages, de tailles et usages variés, sont présents sur le bassin Adour-Garonne (et en
          région Aquitaine, située en aval de ce bassin). Ces ouvrages peuvent être destinés à la régulation du
          débit d’un cours d’eau (réalimentation en période d’étiage et/ou stockage en période de crue), à
          l’irrigation, l’industrie, l’hydroélectricité, la pisciculture, les loisirs ou bien encore à la production d’eau
          potable.
          Ils constituent d’importantes réserves d’eau ayant vocation à assurer le maintien des différents usages,
          et le bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques en contribuant à préserver un certain niveau de
          débits (soit directement pour les réservoirs de soutien d’étiage via les lâchers d’eau, ou de façon plus
          indirecte pour les autres barrages, du fait d’une moindre pression exercée par les prélèvements sur les
          ressources naturelles).
          N.B. Par la suite, ce chapitre traitera uniquement les réservoirs de soutien d’étiage.

          En période de basses eaux, certains cours d’eau aquitains peuvent ainsi bénéficier de réalimentations
          provenant de barrages-réservoirs (notamment sur les bassins de l’Adour et de la Garonne, mais aussi sur
          celui de la Dordogne), ou d’ouvrages hydroélectriques principalement situés sur les secteurs amont des
          bassins du Lot, de la Dordogne ou de la Garonne (pour plus de détails, consultez la carte en annexe 1,
          page 54). A noter que l’effet des réalimentations sur l’écoulement des cours d’eau diminue d’amont en
          aval, et est plus ou moins atténué, notamment en fonction des volumes déstockés, des caractéristiques
          des tronçons réalimentés, ou encore du niveau de prélèvements effectués dans le milieu.

                2.3.1 Les réservoirs des bassins de la Dordogne, du Dropt et de l’Adour
          Les différents bassins de la région ne disposent pas des mêmes capacités de stockage et de soutien
          d’étiage : de nombreux ouvrages de réalimentation sont en effet implantés sur le bassin de l’Adour,
          tandis qu’ils sont plus rares sur celui de la Garonne ou de la Dordogne (en Aquitaine), voire inexistants
          sur le bassin des fleuves côtiers.

    N° sur                                   Capacité       Volume
                                              totale       mobilisable      Autre(s)     N°
      la          Nom du barrage                                                            t      Cours d'eau    Sous-bassin
                                                                   3        Usage(s)     Dp
    carte                                        en millions de m
      1               MIALLET                     5            4,5         Agriculture    24         Côle            Dronne
      2             BRAYSSOU                      3            0,81        Agriculture              Dropt
                                                                                          47                          Dropt
      3           LESCOURROUX                     8            5,1         Agriculture              Dropt
      4            BROUSSEAU                    1,85           1,6         Agriculture    40     Brousseau
                                                                                                                  Moyen Adour
      5          DUHORT BACHEN                   5,1           4,74        Agriculture    40      Lourden
      6             HAGETMAU                    2,5            0,46        Agriculture    40      La Crabe            Louts
      7           AYGUELONGUE                   3,2            0,74        Agriculture    64    Luy de France
                                                                                                                      Luys
      8              BALAING                    3,5            1,1         Agriculture    64    Luy de France
      9               GABAS                      20             20         Agriculture    64       Gabas
                                                                                                                   Gabas/Lées
     10             GABASSOT                    3,2            2,9         Agriculture    64      Gabassot
     11           ARRÊT-DARRÉ                  10,09           9,95                       65     Arrêt-Darré         Arros
     12        BOUÈS-SÈRE RUSTAING              2,5            2,0         Agriculture    65        Bouès            Bouès
     13              LAC BLEU                   11,7           4,7          Energie       65        Adour         Adour amont
     14               LOUET                     5,21           5,0         Agriculture    65        Louet            Louet
                       T
     15               S JEAN                    2,5                        Agriculture    32        Douze            Douze
                        Les principaux ouvrages de réalimentation des cours d’eau d’Aquitaine
               (sources : SIEAG, DREAL Midi-Pyrénées et Aquitaine, protocoles des Plans de Gestion des Etiages)

Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015                                                              28
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