Synthèse régionale avril 2015 septembre 2015 - Eau en Poitou-Charentes
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Saison à Osserain / 20 juillet 2015 / Photo : ONEMA Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 Action financée par la Région Aquitaine Document réalisé par l’Observatoire Régional de l’Environnement en partenariat avec
Avant prop’eau Ce document vise à dresser un bilan de l’évolution Ce bilan a ainsi été établi à partir des informations de quantitative des ressources en eau à l’échelle de la l’Agence de l’eau Adour-Garonne (AEAG), du Ministère région Aquitaine, d’avril à septembre 2015. Celui-ci de l’Ecologie du Développement Durable et de porte sur différents aspects : la pluviométrie, le niveau l’Energie (MEDDE), d’Electricité de France (EDF), de des nappes et de remplissage des barrages-réservoirs, l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques les débits et l’écoulement des cours d’eau, ainsi que (ONEMA) - Délégation Interrégionale Sud-Ouest, de les mesures de restriction mises en œuvre en fonction Météo France - Direction Interrégionale Sud-Ouest, du de cet état des ressources. Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) d’Aquitaine, des Conseils Départementaux des Landes Pour introduire la synthèse de l’étiage 2015, la (CD 40) et des Pyrénées-Atlantiques (CD 64), de la première partie du document rappelle des éléments Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne de contexte régionaux sur les ressources en eau et les (CACG), du Syndicat Mixte d'Étude et d’Aménagement usages associés. de la Garonne (SMEAG), de la Sociéte de Gérance de Distribution d’Eau (SOGEDO), des Directions Ce bilan d’étiage a été réalisé par l’Observatoire Régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et Régional de l’Environnement (ORE) Poitou-Charentes, du Logement (DREAL) Aquitaine et Midi-Pyrénées, des association qui assure des missions d’intérêt général Préfectures départementales (Dordogne, Gironde, liées à l’information des publics et l’aide à la décision Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques), de la en matière d’environnement, dans le cadre d’un Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture partenariat avec la Région Aquitaine. Ce document et de la Forêt (DRAAF) Aquitaine. s’inspire des bilans d’étiage (« bilan initial » et « bilan final ») réalisés en Poitou-Charentes par l’ORE depuis une dizaine d’années. Il s’agit d’une première édition réalisée à l’échelle de la région Aquitaine, avec l’appui de certains acteurs de l’eau régionaux, que sont Météo France, le BRGM et l’ONEMA. Des évolutions et enrichissements sont à prévoir en s’appuyant sur l’expertise des acteurs aquitains de l’eau. Précautions de lecture : Ce document présente l’état de la ressource en eau et la gestion qui lui a été appliquée au cours de la période d’avril à fin septembre 2015. Sa vocation s’arrête au constat de la situation. Les données historiques disponibles pour Observatoire Régional de l’Environnement réaliser cette synthèse (notamment dans les comparaisons aux Poitou-Charentes valeurs interannuelles) concernent en moyenne, les vingt-deux Téléport 4 Antarès BP 50163 années antérieures pour les données piézométriques, et les trente- 86962 Futuroscope Chasseneuil Cedex six années antérieures pour les données de débits (avec Tél. : +33 (0)5 49 49 61 00 d’importantes variations selon la date de mise en service de Site : www.observatoire-environnement.org chaque station). Pour les données piézométriques, l’état de la ressource avant la mise en place des prélèvements pour Action financée par la Région Aquitaine l’irrigation n’est donc pas pris en compte dans le calcul des moyennes interannuelles, sauf quelques cas où des historiques plus importants sont disponibles. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 2
Sommaire Chapitre I. Contexte : la situation quantitative de l’eau en Aquitaine ............................................................................................... p. 5 1.Les ressources en eau de la région Aquitaine .......................p. 5 2.Les pressions exercées sur les ressources par les prélèvements d’eau varient selon les usages .............................p. 10 3.Une région en situation de déséquilibre entre demande des usages et ressources disponibles ............................................p. 14 4. Les usages prioritaires pour la gestion de l’eau : l’alimentation en eau potable des populations, puis la préservation de la vie aquatique .....................................................p. 18 Canal des Etangs (33) 29 juin 2015 / Photo : ONEMA Chapitre II. Evolution quantitative des ressources en eau au cours de l’étiage 2015 ................................................................ p. 20 1.Pluviométrie ...........................................................................................p. 20 2.Les eaux souterraines ........................................................................p. 24 3.Les barrages-réservoirs .....................................................................p. 28 4.Cours d’eau et milieux aquatiques ..............................................p. 32 Chapitre III. Suivi du Débit d’Objectif d’Etiage, du Débit de Crise et des mesures de restriction des usages de l’eau ..... p. 42 1.Mesures de restriction des usages de l’eau .............................p. 42 2.Récapitulatif des objectifs aux points nodaux .......................p. 48 3.Suivi du Débit d’Objectif d’Etiage (DOE) .....................................p. 50 4.Suivi du Débit de CRise (DCR) .........................................................p. 50 Chapitre IV. La production végétale agricole des grandes cultures .................................................................................................... p. 53 Annexes .................................................................................................. p. 54 Annexe 1 : Principales rivières du bassin Adour-Garonne bénéficiant d’une réalimentation depuis un ouvrage de soutien d’étiage ou un réservoir hydroélectrique .....................p. 54 Gardonnette à Gageac-et-Rouillac (24) 13 août 2015 / Photo : ONEMA Annexe 2 : Ressources mobilisables pour le soutien d’étiage de la Garonne ................................................................................................. p. 55 Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 3
Synthèse Les précipitations enregistrées en Aquitaine durant Compte-tenu de ces conditions, de nombreux d’arrêtés l’hiver 2014-2015, ont été contrastées avec une situation de restriction d’usages ont été pris durant la période déficitaire, par rapport aux normales saisonnières, dans d’étiage 2015 sur l’ensemble de l’Aquitaine. les nord-est de la région, et excédentaire à l’ouest et au sud. Fin avril 2015, le niveau des nappes souterraines Néanmoins, ces mesures de gestion n’ont pas empêché était toutefois majoritairement supérieur aux normales des dépassements ponctuels du Débit de Crise (valeur saisonnières. Les principaux barrages-réservoirs de la seuil de débit en dessous de laquelle seuls les exigences région, assurant différents usages (alimentation en eau de la santé, de la salubrité publique, de la sécurité civile potable, irrigation et soutien d’étiage), étaient presque et de l’alimentation en eau potable de la population et intégralement remplis à la veille de l’étiage. les besoins des milieux naturels peuvent être satisfaits) Il est important de noter que l’évolution des conditions sur les cours d’eau de la Séoune (sur 20 jours), du Dropt pluviométriques influence directement l’état quantitatif (4 jours) et de la Lède (43 jours), situés dans le bassin de des ressources en eau, et indirectement la pression la Garonne. exercée sur celles-ci (par exemple variation importante Le Débit Objectif d’Etiage (DOE) est une autre valeur seuil de l’intensité des prélèvements agricoles en période de débit, définie par le Schéma Directeur d’étiage, selon le besoin en eau des cultures). d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) au niveau de stations de suivi référentes (appelées points nodaux). Il permet d’évaluer si l’ensemble des usages est A l’échelle régionale, les conditions pluviométriques ont possible en équilibre avec le bon fonctionnement du été défavorables durant la période d’étiage 2015, malgré milieu aquatique. Le DOE a été satisfait sur une grande un excédent au mois d’août. majorité de points nodaux d’Aquitaine en 2015, excepté En raison de ces conditions climatiques, et malgré une sur la Séoune, la Lède et l’Adour (à Aire-sur-l’Adour et à bonne reconstitution des ressources en eau lors de la Audon). En revanche, sur la période 1996-2015, il peut période de recharge naturelle, la situation quantitative être considéré comme « satisfait durablement » (soit en des ressources en eau s’est dégradée d’avril à juillet moyenne huit années sur dix) sur seulement un tiers des 2015, avant de connaître une légère amélioration en points nodaux de la région. août et septembre. Pour les nappes souterraines par exemple, la situation fin septembre 2015 (avec 62% des stations de suivi affichant un niveau égal ou supérieur à la moyenne) se rapproche de celles observées en 2007 et 2008, mais est nettement moins favorable que celles enregistrées en 2013 et 2014. Concernant les cours d’eau et les milieux aquatiques, la situation a rapidement été fragilisée en début d’été, du fait des faibles précipitations conjuguées à des températures élevées, entraînant une diminution importante et généralisée des écoulements. En fin d’été, le retour des précipitations a permis d’améliorer cette situation délicate. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 4
Chapitre I. Contexte : la situation quantitative de l’eau en Aquitaine 1.1 Les ressources en eau de la région Aquitaine En latin, « Aquitaine » signifie « pays des eaux ». Elles se retrouvent effectivement en abondance, au gré du cycle de l’eau, sous différentes formes et au sein de réservoirs diversifiés : - les massifs enneigés pyrénéens ; - le réseau hydrographique, présentant divers types de cours d’eau, caractérisés par différents régimes d’écoulement ; - les lacs et les étangs, notamment les étangs littoraux typiques de la région (Carcans-Hourtin, Lacanau, Cazaux-Sanguinet, etc.) ; - le bassin d’Arcachon, lagune ouverte sur l’océan, qui accueille une importante activité ostréicole ; - l’estuaire de la Gironde, où les eaux littorales et continentales, drainées par la Garonne et la Dordogne se rencontrent ; - les eaux souterraines, avec les nappes profondes (dont l’aquifère de l’Eocène, qui constitue la principale source d’alimentation d’eau potable de la communauté urbaine de Bordeaux), et les nappes superficielles du bassin aquitain (nappe du sable des Landes par exemple), ou encore celles du massif pyrénéen. 1.1.1 Contexte pluviométrique Les quantités de pluies reçues se répartissent en fonction des reliefs et de l’influence océanique. La situation géographique de l’Aquitaine place la région sous l’influence climatique des chaînes montagneuses d’une part (avec les Pyrénées au Sud, et le massif central au Nord-Est), et de l’océan d’autre part (avec sa longue façade atlantique à l’Ouest). On observe ainsi un gradient Sud- Ouest – Nord-Est, avec des précipitations moyennes annuelles dépassant 1500 mm au Pays Basque ; puis qui diminuent jusqu’à la vallée de la Garonne où elles sont comprises entre 700 et 800 mm ; et augmentent ensuite légèrement en Dordogne, avec l’influence du Massif Central. Sur la façade atlantique, la moyenne des précipitations varie entre 800 et 900 mm en Gironde, puis augmente rapidement jusqu’à la frontière espagnole où elle dépasse les 1500 mm. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 5
On observe néanmoins d’importantes variations d’une année sur l’autre, avec une alternance de périodes sèches ou plus humides, sans qu’il se dégage de tendance globale depuis 1959. Ces dernières années, on notera les bilans pluviométriques record de 2011, avec un déficit de pluies très marqué (équivalent à 1989) ; et à l’inverse, en 2013, une des années les plus pluvieuses que la région ait connue depuis une cinquantaine d’années. Début novembre 2015, les cumuls de pluies enregistrés depuis le début de l’année en Aquitaine sont 10% inférieurs aux normales. 1.1.2 Le réseau hydrographique et les grands bassins versants Du fait de la variété des substrats sur lesquels l’eau ruisselle, de la différence de relief et de pente, ou encore de climat rencontré, le réseau hydrographique de la région Aquitaine apparaît dense et diversifié. Le régime d’écoulement pluvial océanique (basses eaux estivales et hautes eaux hivernales) domine dans le bassin aquitain, tandis que les tronçons des cours d’eau du massif pyrénéen sont davantage influencés par le relief et la fonte des neiges. Sur ces hauteurs, la variation des débits est plus importante, avec des hautes eaux au printemps (la montée des eaux pouvant être soudaine) et des basses eaux, plus tardivement, à l’automne. En Aquitaine, quatre principaux bassins versants se distinguent, sur lesquels s’écoulent les grands fleuves suivants : - la Garonne, qui prend sa source en Espagne et conflue avec la Dordogne pour former l’estuaire de la Gironde. Dans la région, elle intercepte les sous-bassins du Ciron, du Dropt, de l’Avance, de la Baïse, du Lot aval, de la Séoune ; - la Dordogne, qui s’écoule depuis le massif central jusqu’à l’estuaire, après avoir reçu les eaux du Céou, de la Vézère, de la Dronne, de l’Isle ; - les fleuves côtiers, avec les lacs médocains, les étangs landais, la Leyre ou encore la Nivelle ; - l’Adour et ses gaves, qui forment un réseau très dense, comprenant notamment le Gabas, la Midouze, le Luy, les gaves de Pau et d’Oloron, la Nive. La région Aquitaine est également concernée par le bassin versant de la Charente, dont le secteur amont se trouve dans le département de la Dordogne. Ce bassin s’étend néanmoins principalement sur la région voisine du Poitou-Charentes. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 6
Pour en savoir plus… www.eau-adour-garonne.fr Consultez le site de l’agence de l’eau Adour-Garonne : Rubrique Qui sommes-nous ? > Le bassin Adour-Garonne (et ses sous-rubriques concernant les bassins de l’Adour, de la Dordogne, de la Garonne, des fleuves côtiers…) Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 7
Qu’est ce qu’un bassin versant ? Il s’agit d’un domaine dans lequel tous les écoulements des eaux convergent vers un même point, exutoire de ce bassin. Ainsi toute pluie qui tombe dans ce territoire aux frontières naturelles se dirige vers le cours d’eau ou ses affluents, puis vers l’aval et son exutoire. Le bassin versant d’un fleuve est donc un territoire qui s’étend de sa source à son embouchure, incluant tous les affluents, et tous les territoires qui viennent alimenter ces cours d’eau lorsque tombe une goutte d’eau. Cette aire d’alimentation a des limites géographiques, qui ne tiennent pas compte des limites administratives. Deux bassins versants sont séparés entre eux par une ligne de crête topographique : la ligne de partage des eaux. A l’intérieur d’un grand bassin, des sous bassins peuvent être définis pour chaque affluent. Quelle est la différence entre bassin topographique et bassin hydrogéologique ? Un bassin versant se délimite non seulement pour des eaux superficielles (bassin versant hydrographique ou topographique) mais aussi pour des eaux souterraines (bassin versant hydrogéologique). Il s’agit alors du bassin versant « réel ». Le bassin versant topographique sous- entendant que le sol est imperméable. Les bassins versants hydrogéologiques sont définis non pas à partir des lignes de crêtes topographiques, mais à partir des lignes de crêtes piézométriques (hauteur d’eau dans le sol). 1.1.3 Les nappes d’eaux souterraines A l’instar des cours d’eau, les eaux souterraines représentent d’importantes ressources en Aquitaine. Différents types de nappes se juxtaposent : les nappes profondes (généralement captives ou semi- captives), que l’on retrouve à différentes profondeurs et dont l’épaisseur varie d’une dizaine à une centaine de mètres, et au-dessus, les nappes superficielles (principalement libres), généralement moins épaisses, et souvent en relation avec les rivières. En effet, si les nappes profondes déconnectées des eaux superficielles ne participent pas au soutien d’étiage des rivières, il n’en est pas de même pour les nappes superficielles qui elles, peuvent jouer un rôle important dans l’alimentation des cours d’eau. Ces dernières peuvent effectivement contribuer pour une bonne part au débit observé dans la rivière, mais aussi être alimentées par le cours d’eau dans certains secteurs et à certaines périodes, notamment à l’étiage. Quatre grands ensembles d’aquifères sont présents en Aquitaine, classés selon l’âge des terrains qui les composent, exprimé en million d’années (Ma), et contenant des nappes libres ou captives : - les nappes peu profondes et majoritairement libres du Plio-Quaternaire (-5 Ma à l’époque actuelle), retrouvées principalement dans les dépôts du « Sable des Landes » et du Pliocène, et en accompagnement de cours d’eau (alluvions de la Garonne, de l’Adour, etc.) - les nappes du Tertiaire, comprenant celles du Miocène (-23 à -5,3 Ma), essentiellement captives, situées au Sud de la Gironde, du Lot-et-Garonne, et dans les Landes, celles de l’Oligocène (-34 à -23 Ma), qui s’étendent du Médoc au Sud des Landes, et les nappes captives à renouvellement long (de l’ordre de milliers d’années) de l’Eocène (-53 à -34 Ma), - les nappes du Crétacé supérieur (Turonien principalement) majoritairement captives, affleurant au Nord-Est de la région, - les nappes captives du Jurassique (-205 à -135 Ma), affleurant au Nord-Est de la région. Qu’est-ce qu’une nappe captive, une nappe libre ? Les nappes libres communiquent avec la surface, et sont généralement peu profondes ; l’eau percole jusqu’à la nappe dont le niveau monte ou baisse en fonction des précipitations. Elle se renouvelle rapidement. Les nappes phréatiques appartiennent à cette catégorie. Les nappes captives sont comprises entre deux couches géologiques imperméables qui confinent l’eau sous pression. Dans certains cas, celle-ci peut jaillir dans des forages dits artésiens. Les nappes captives sont souvent profondes, quelques centaines de mètres voire plus. Elles se renouvellent plus lentement. Leur alimentation provient de la zone affleurante de l’aquifère. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 8
Pour en savoir plus… http://sigesaqi.brgm.fr Consultez le site du SIGES Aquitaine : Rubrique Hydrogéologie > L’Hydrogéologie en Aquitaine > Des ressources en eaux souterraines Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 9
1.2 Les pressions exercées sur les ressources par les prélèvements d’eau varient selon les usages Les prélèvements d’eau sont destinés à quatre grands types d’usage : domestique (eau potable), agricole (irrigation), industriel et énergétique (refroidissement des centrales nucléaires). L’usage énergétique constitue de loin, le poste de prélèvements le plus important de la région Aquitaine. Viennent ensuite les usages agricoles, domestiques et enfin industriels. Ces derniers ne représentent à eux trois, qu’environ 16% des prélèvements totaux régionaux. En effet, la centrale nucléaire du Blayais prélève d’importants volumes 3 d’eau (environ 4,7 milliards de m par an) dans l’estuaire de la Gironde, pour le refroidissement de ses réacteurs. Le fonctionnement de la centrale nécessite également des prélèvements d’eau douce, à plus petite échelle, pour la production d’eau déminéralisée. Ils sont effectués dans l’Isle (705 529 3 3 1 3 m en 2013 ; 1,2 millions de m maximum autorisés ) et en nappe profonde en complément (5 240 m la 3 1 même année ; 100 000 m maximum autorisés ). Depuis une dizaine d’années, les prélèvements dans l’estuaire de la Gironde restent relativement stables, tandis que ceux d’eau douce ont baissé significativement sur la même période. (source : EDF - CNPE du Blayais - rapports annuels de surveillance de l’environnement) Enfin, il est important de noter que la centrale nucléaire du Blayais utilise des circuits de refroidissement dits ‘ouverts’, nécessitant d’importantes quantités d’eau, mais que les volumes prélevés sont par la suite intégralement restitués au milieu, contrairement aux autres usages. Sur le territoire Aquitain au sens strict, il n’y a qu’une seule centrale nucléaire en service. Néanmoins, l’activité de la centrale nucléaire de Golfech, située en bordure de région, dans le département du Tarn et Garonne, impacte les ressources en eau de la Garonne, dans laquelle elle effectue ses prélèvements et 3 3 ses rejets, en amont. Ces prélèvements d’eau, d’environ 215 millions de m annuels (238 millions de m 2 maximum autorisés ), sont nettement inférieurs à ceux de la centrale du Blayais, du fait d’une production moindre d’électricité et de l’utilisation d’un système de refroidissement dit « fermé ». Avec ce dernier, davantage d’eau est cependant évaporée, et non restituée au milieu. Ces volumes consommés sont en partie compensés par des lâchers d’eau dans la Gimone (affluent de la Garonne), réalisés depuis le barrage de Lunax, situé dans le département de Haute-Garonne. (source : EDF - CNPE de Golfech – rapports annuels de surveillance de l’environnement) 3 Hors production d’énergie (858 millions de m en 2013), l’usage agricole totalise environ la moitié des prélèvements d’eau de la région (48% en moyenne de 2003 à 2013). Les quantités prélevées varient beaucoup d’une année à l’autre, selon les conditions météorologiques et les mesures de restrictions engagées. La part des prélèvements pour l’alimentation en eau potable reste relativement stable, et représente environ un tiers (32% en moyenne de 2003 à 2013). Les prélèvements pour l’usage industriel, sont quant à eux en baisse sur ces dix dernières années, et représentent environ 16% en 2013 (contre 24% en 2004). 1 Selon l’arrêté du 18 septembre 2003 autorisant Electricité de France à poursuivre les prélèvements d'eau et les rejets d'effluents liquides et gazeux pour l'exploitation du site nucléaire du Blayais. http://legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2003/9/18/INDI0301878A/jo/texte 2 Selon l’arrêté du 18 septembre 2006 autorisant Electricité de France à poursuivre les prélèvements d'eau et les rejets d'effluents liquides et gazeux pour l'exploitation du site nucléaire de Golfech. http://legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2006/9/18/INDI0608384A/jo/texte Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 10
Les prélèvements d’eau pour ces différents usages s’effectuent soit dans les eaux superficielles (cours d’eau, lacs, etc.), soit dans les eaux souterraines (nappes libres ou captives), soit dans les retenues qui peuvent stocker des eaux de surface ou du sous-sol. Les prélèvements pour la production d’énergie et l’usage industriel s’effectuent essentiellement dans les eaux superficielles, tandis que l’alimentation en eau potable et l’usage agricole concentrent leurs prélèvements dans les eaux souterraines (respectivement 69% et 61% pour chaque usage, en moyenne de 2003 à 2013). Les ressources en eau stockées dans les retenues sont presque exclusivement utilisées par les agriculteurs, représentant en moyenne 13% de leurs prélèvements. Différence entre prélèvements bruts et consommation nette A l’échelle nationale, sur la totalité des volumes prélevés, environ 18% ne retournent pas au milieu naturel, on appelle cela la « consommation nette ». Celle-ci est très élevée pour le secteur agricole (de par l’absorption des plantes ou la rétention d’eau dans le sol) et moindre pour l’usage industriel. En outre, cette répartition varie selon la période considérée : les prélèvements agricoles sont concentrés sur la période estivale, où l’évapotranspiration est la plus forte. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 11
La carte suivante (page 13), localisant les prélèvements d’eau à la commune en 2013, permet d’identifier les secteurs où la pression de prélèvements est la plus forte dans la région. Il subsiste ainsi des disparités locales, en fonction des différents usages de l’eau pratiqués, en lien avec l’occupation des sols. 3 Le département des Landes, avec 273 millions de m prélevés en 2013, est le plus gros consommateur d’eau de la région (32% des prélèvements aquitains). L’usage agricole, dominé par la culture du maïs, représente environ 70% des prélèvements d’eau du département, essentiellement effectués dans les eaux souterraines (à hauteur d’environ 73%). Le département de la Gironde concentre également une part importante des prélèvements, notamment 3 du fait de sa population. En effet, sur les 240 millions de m d’eau prélevés en 2012 (28% de la région), environ 47% sont dédiés à la production d’eau potable, notamment pour alimenter les 725 049 habitants de Bordeaux Métropole (selon l’INSEE en 2011). Les prélèvements agricoles sont également conséquents (36% du volume total girondin), et concentrés dans les zones de grandes cultures (au Sud et à l’Ouest du département). Là encore, les eaux souterraines sont très sollicitées, plus de 94% des prélèvements agricoles et domestiques du département proviennent d’aquifères. Consommation moyenne domestique 3 En 2008, un français consomme en moyenne 151 litres d’eau par jour (soit environ 55 m par an), contre 165 litres en 2004 (source : SOeS – SSP-Agreste, enquête eau 2008). A cette consommation personnelle, s’ajoute l’ensemble des consommations collectives (écoles, hôpitaux, lavage de la voierie, milieu professionnel, restaurant...) soit une moyenne de 200 litres par jour et par personne (source : L’eau du robinet dans notre quotidien - CIEAU, 2006). Il y a cependant des fortes disparités entre le secteur rural et le secteur urbain. Le niveau de vie, l’âge, la pratique sportive sont d’autres facteurs influençant également la consommation. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 12
L’eau utilisée dans les trois autres départements de la région représente seulement 40% des volumes prélevés en Aquitaine en 2013, et se répartit de façon relativement homogène au sein de chaque territoire (respectivement 11%, 14% et 15 % pour les départements de la Dordogne, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques). ème D’importants besoins en eau potable sont relevés dans les Pyrénées-Atlantiques (2 département le plus peuplé de la région), au même titre que la Gironde, mais dans une moindre mesure. Le secteur 3 industriel y est le plus gros consommateur d’eau de surface de la région, avec 34,7 millions de m prélevés en 2013. Dans le Lot-et-Garonne, les prélèvements agricoles sont conséquents (71%), et proviennent essentiellement des eaux superficielles (48%), mais également de retenues (28%). La quantité d’eau prélevée dans celles-ci pour l’usage agricole (23,66 millions de m3) est d’ailleurs la plus importante de la région. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 13
3 En Dordogne, sur un peu plus de 94 millions de m d’eau prélevés, 44% sont dédiés à l’usage domestique (essentiellement d’origine souterraine), 36% à l’agriculture et 20% pour l’industrie (provenant majoritairement des eaux de surface). 1.3 Une région en situation de déséquilibre entre demande des usages et ressources disponibles En Aquitaine, la ressource en eau est fortement sollicitée par les différents usagers, et pour l’irrigation agricole en particulier, à une période où elle est déjà, naturellement, à son niveau le plus bas. Or, il s’avère que ces sollicitations excèdent, dans de nombreux secteurs, ce que le milieu peut fournir. Une grande partie du territoire régional a d’ailleurs été classée en Zones de Répartition des Eaux, zones caractérisées par une insuffisance chronique des ressources en eau par rapport aux besoins (article R. 211-71 du code de l’environnement). Tout ou partie des bassins de l’Adour, de la Garonne et de la Dordogne sont concernés (eaux souterraines et superficielles), ainsi que les nappes profondes de l’Eocène, de l’Oligocène et du Crétacé (couvrant l’intégralité de la Gironde et les secteurs Ouest de la Dordogne et du Lot-et-Garonne). L’objectif de gestion équilibrée, visé par la loi sur l’eau inscrite dans le Code de l’Environnement (article L211-1), et par la Directive Cadre sur l’Eau (D.C.E.), n’est donc pas atteint aujourd’hui. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 14
Afin de suivre le respect de cet objectif de gestion équilibrée de la ressource en eau, le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Adour-Garonne fixe des conditions à respecter (valeurs seuils) sur plusieurs stations de mesures de la région, aussi appelées points nodaux. Ce sont des stations de suivi du débit des cours d’eau, donnant une vue synthétique de l’état d’un bassin versant. L’objectif défini aux points nodaux pour s’assurer d’une gestion équilibrée de la ressource est le D.O.E. (Débit Objectif d’Etiage). En Aquitaine, le DOE a été défini dans le SDAGE 1996-2009 sur 15 points nodaux (dont 2 en limite de région), et révisé en 2010 dans le SDAGE 2010-2015 sur 22 stations (dont 4 en limite de région). Certaines valeurs de DOE ont également été modifiées en 2010. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 15
D’après le SDAGE 2010-2015 du bassin Adour-Garonne, le DOE est le débit de référence permettant l’atteinte du bon état des eaux et au-dessus duquel est satisfait l’ensemble des usages en moyenne 8 années sur 10. Le franchissement quasi-systématique du DOE chaque année sur plusieurs points nodaux de la région (voir graphique page 17) illustre l’incapacité actuelle à satisfaire les demandes associées aux différents usages. Selon les recommandations du SDAGE de 1996 et en parallèle à l’élaboration des Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE), des Plans de Gestion des Etiages (PGE) ont été progressivement mis en place sur les bassins déficitaires, afin d’éviter ces situations de déséquilibre. Basés sur un état des lieux de l’évolution des ressources et des prélèvements à l’échelle du bassin concerné, les PGE définissent notamment les règles de partage de l’eau entre usages et milieux aquatiques pendant la période estivale, et fixent les engagements des partenaires concernés. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 16
D’autre part, des travaux ont également été engagés pour la définition de volumes prélevables pour chaque bassin déficitaire, concernant tous les usages et tous les types de ressource. Ils doivent permettre de réviser les autorisations de prélèvements et de parvenir ainsi à un équilibre entre les usages de l’eau et les ressources disponibles, en garantissant la préservation des milieux aquatiques. Les circulaires 1 2 d’application du 30 juin 2008 et du 3 août 2010 ainsi que le SDAGE 2010-2015 prévoient initialement que le volume total autorisé devra être égal au volume maximum prélevable au plus tard le 31 décembre 2014 (avec des reports possibles en 2017 ou 2021 pour les bassins “à écart important”). Par ailleurs, la répartition du volume prélevable attribué à l’irrigation sera assurée par un Organisme Unique de Gestion Collective (OUGC), défini pour chaque bassin. Pour en savoir plus… www.aquitaine.developpement-durable.gouv.fr Consultez le site de la DREAL Aquitaine : Rubrique Paysage, Eau et Nature > Eaux et Ressources Minérales > Gestion intégrée > Outils de la gestion intégrée www.midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr Consultez le site de la DREAL Midi-Pyrénées : Rubrique Eau – Biodiversité > Eau, milieux aquatiques et zones humides > Mesures de préservation et de gestion > Gestion quantitative de la ressource en eau www.eau-adour-garonne.fr Consultez le site de l’Agence de l’eau Adour-Garonne : Rubrique Quelle politique de l’eau en Adour-Garonne > Un cadre : le SDAGE 1 Circulaire du 30 juin 2008 relative à la résorption des déficits quantitatifs en matière de prélèvement d’eau et gestion collective des prélèvements d’irrigation. 2 Circulaire du 3 août 2010 relative à la résorption des déséquilibres quantitatifs en matière de prélèvements d’eau et gestion collective des prélèvements d’irrigation dans les bassins où l’écart entre le volume prélevé en année quinquennale sèche et le volume prélevable est supérieur à un seuil de l’ordre de 30%. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 17
1.4 Les usages prioritaires pour la gestion de l’eau : l’alimentation en eau potable des populations, puis la préservation de la vie aquatique Le Code de l’Environnement (article L. 211-1, alinéa II) prévoit que, pour gérer la ressource en eau, la priorité doit être donnée à la satisfaction des exigences de la santé, de la salubrité publique et de l’alimentation en eau potable, puis à la préservation de la vie aquatique et du libre écoulement des eaux ; la satisfaction des usages économiques et de loisirs venant après dans la hiérarchie des usages visés par la gestion équilibrée. Face à cette situation de déficit chronique et pour parvenir à préserver les usages prioritaires que sont en premier lieu l’alimentation en eau potable puis la vie aquatique et le libre écoulement des eaux, des mesures de restriction, voire d’interdiction, de certains usages de l’eau (irrigation agricole en particulier) sont mises en œuvre chaque année en Aquitaine ; alors même que ces mesures ne devraient être envisagées que lors d’épisodes climatiques exceptionnellement secs (cf. définition du DOE précédemment). D’autres valeurs seuils, les D.C.R. (Débit de Crise), sont définies aux points nodaux, par le SDAGE, afin de suivre à l’échelle des bassins versants, l’efficacité des mesures de restrictions appliquées pour préserver les usages prioritaires. Le D.C.R. est le débit de référence en dessous duquel seuls les exigences de la santé, de la salubrité publique, de la sécurité civile et de l'alimentation en eau potable de la population 1 et les besoins des milieux naturels peuvent être satisfaits . Par conséquent, il convient de ne pas franchir cette valeur seuil en appliquant toute mesure préalable, notamment de restriction des usages. Les valeurs de DCR, tout comme les DOE, sont définies à chaque point nodal par le SDAGE en vigueur. Certaines d’entre elles ont également été modifiées en 2010. Le graphique présenté ci-dessus indique que le DCR est régulièrement franchi sur plusieurs points nodaux de la région. Si l’alimentation en eau potable des populations a pu être préservée ces dernières années, la survie des espèces dépendantes des milieux aquatiques a elle, été régulièrement mise en péril par la survenue d’assecs ou d’étiages sévères sur les cours d’eau de la région (cf. résultats des réseaux de suivi des écoulements de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques). 1 La définition du DCR a été revue dans le SDAGE 2010-2015. Dans le précédent SDAGE (1996-2009), le DCR était considéré comme la valeur de débit au-dessous de laquelle sont mises en péril l’alimentation en eau potable et la survie des espèces présentes dans le milieu. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 18
Certains secteurs d’Aquitaine ont connu des assecs récurrents au cours des dernières années. Pour en savoir plus… www.aquitaine.developpement-durable.gouv.fr/les-profils- environnementaux-a1331.html Consultez les profils environnementaux sur le site de la DREAL Aquitaine Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 19
Chapitre II.Evolution quantitative des ressources en eau au cours de l’étiage 2015 2.1 Pluviométrie Source : Météo France – direction interrégionale Sud-Ouest 2.1.1 Période hivernale 2014-2015 Par rapport à la normale, le nord-est de la région a connu un hiver moins arrosé. En revanche, les pluies ont été excédentaires sur le sud de l’Aquitaine. Les cumuls de pluies efficaces observés de septembre 2014 à mars 2015 (période de recharge naturelle des ressources en eau) sont de ce fait contrastés. Déficitaire en Dordogne et à l’est de la Gironde, le cumul des pluies efficaces est proche de la normale dans le sud de la Gironde, le centre des Landes et la quasi-totalité du Lot-et-Garonne. Il est cependant excédentaire le long du littoral, au sud et à l’est des Landes et dans les Pyrénées-Atlantiques. Cet excédent est généralement compris entre 10 et 50% et dépasse même les 50% localement. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 20
Durant l’hiver et le printemps 2015, l’épaisseur moyenne du manteau neigeux des Pyrénées a été globalement supérieure aux normales, puis a connu une fonte rapide en avril et en mai. 2.1.2 Précipitations reçues au cours de la période d’étiage 2015 Au printemps, les cumuls moyens mensuels de précipitations ont été largement inférieurs aux normales saisonnières sur la région, avec des mois d’avril et de mai affichant un déficit respectivement de l’ordre de 30% et 60%, et un mois de juin conforme à la moyenne. Il y eu ensuite une alternance de mois arrosés et secs : les cumuls de pluies des mois de juillet et septembre ont été déficitaires (déficits respectifs de l’ordre de 20% et 40%), alors que la situation a été favorable en août avec un excédent de l’ordre de 50%. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 21
D’avril à septembre 2015, les cumuls des précipitations ont ainsi été déficitaires par rapport aux normales saisonnières. L’est de la Dordogne, l’ouest des Landes et une zone s’étendant du bassin d’Arcachon à l’ouest du Lot-et-Garonne connaissent un déficit plus important, compris entre 25 et 50%. Certains secteurs restent néanmoins conformes aux moyennes, comme par exemple sur le nord de la Gironde. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 22
D’avril à septembre 2015, les cumuls de pluies efficaces affichent un déficit supérieur à 75% dans le sud et l’ouest de la région, ainsi que dans certains secteurs localisés en Gironde et au nord de la Dordogne. Le reste de l’Aquitaine est conforme aux moyennes. Seuls le littoral au nord du bassin d’Arcachon (littoral médocain) et le nord de la Gironde en frontière avec le Poitou-Charentes présentent un fort excédent, généralement supérieur à 300%. Pour en savoir plus… www.meteofrance.fr Consultez le site de Météo France : Rubrique Les relevés pluviométriques des principales villes d’Aquitaine Rubrique Les Bulletins climatiques nationaux et régionaux www.aquitaine.developpement-durable.gouv.fr Consultez le site de la DREAL Midi-Pyrénées : Bulletin Hydrologique « Aqui Aqua » (> pluviométrie) www.midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr Consultez le site de la DREAL Midi-Pyrénées : Bulletins hydrologiques du bassin Adour-Garonne Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 23
2.2 Les eaux souterraines Sources : BRGM, Conseil Départemental 40, Conseil Départemental 64 L’analyse des données piézométriques présentée ici porte sur une sélection de stations jugées représentatives de la situation d’étiage et disposant d’un historique de suivi suffisant (10 ans) pour effectuer des comparaisons interannuelles. N’ont ainsi été retenus que les points d’eau sollicitant les alluvions ou les sables plio-quaternaires, les points d’eau déclarés dans ADES comme sollicitant un gisement libre et les points d’eau captifs dont la profondeur n’excède pas 80 m. Ce choix permet en outre de tenir compte des relations nappe/rivière, dans l’évolution de la situation en période d’étiage. Par département, ces 78 piézomètres sélectionnés se répartissent de la façon suivante : 12 en Dordogne, 6 en Gironde, 36 dans les Landes, 9 en Lot-et-Garonne, et 5 dans les Pyrénées-Atlantiques. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 24
D’octobre 2014 à mars 2015, les précipitations ont permis une assez bonne recharge des nappes, notamment au sud de la région, où le cumul des pluies efficaces a été excédentaire, tandis qu’au nord un déficit pluviométrique a été observé. Fin avril, 72% des piézomètres de la région présentaient un niveau égal ou supérieur à la moyenne interannuelle calculée sur la période 2006 à 2015. C’est l’une des situations les plus favorables observées pour la période précédant l’étiage lors des dix dernières années, après 2013 et 2014 (respectivement 76% et 91%). Les nappes du Jurassique-Crétacé (nord-est de la région), montrent fin avril des niveaux en majorité inférieurs aux moyennes interannuelles, tandis que la tendance s’inverse pour les autres aquifères, notamment l’Eocène-Oligocène, le Miocène, les sables plio-quaternaires et les alluvions, qui présentent une situation beaucoup plus favorable (leurs niveaux sont respectivement pour 86%, 80%, 70% et 84% des ouvrages supérieurs ou proches des moyennes interannuelles). Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 25
Sur la période considérée d’avril à septembre 2015, on observe une dégradation progressive en lien avec le déficit de pluies et leur caractère non efficace (la proportion de piézomètres présentant des niveaux inférieurs à la moyenne atteint 59% en juillet). La situation, s’est ensuite améliorée en août, consécutivement aux fortes pluies enregistrées à cette période. L’arrêt des prélèvements en septembre a permis la poursuite de cette amélioration. Fin septembre, environ 61% des piézomètres présentaient un niveau supérieur ou égal aux moyennes interannuelles. La situation observée à fin septembre 2015 se rapproche de celles observées en 2007 et 2008 à la même période, mais elle est nettement moins favorable que celles enregistrées en 2013 et 2014. Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 26
Les nappes du Jurassique-Crétacé, du Miocène et des sables plio-quaternaires, présentent encore fin septembre une proportion importante de niveaux inférieurs aux niveaux moyens interannuels (respectivement 46%, 40% et 48%), tandis que les aquifères de l’Eocène-Oligocène et des alluvions n’en montrent que moins d’un tiers. Suite à une bonne recharge hivernale, la situation majoritairement défavorable fin juillet. Les pluies des nappes en Aquitaine fin avril était la troisième d’août couplées aux arrêts des prélèvements ont plus favorable depuis 2006, avec 72% des ensuite permis une amélioration de la situation. piézomètres présentant un niveau égal ou Ainsi, à fin septembre seuls 39% des piézomètres supérieur à la moyenne interannuelle. affichent un niveau inférieur à la moyenne Néanmoins le manque de précipitations lors des interannuelle. mois qui suivirent a rendu la situation Pour en savoir plus… http://sigesaqi.brgm.fr Consultez le site du SIGES Aquitaine : Rubrique Surveillance des nappes > Niveau des nappes Rubrique Surveillance des nappes > Bilans > Suivi des nappes de Gironde www.landes.org Consultez le site du Conseil Départemental des Landes Rubrique Aménager > Environnement > L’Eau > Bulletin de situation des aquifères landais www.aquitaine.developpement-durable.gouv.fr Consultez le site de la DREAL Midi-Pyrénées : Bulletin Hydrologique « Aqui Aqua » (> niveau des nappes) www.midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr Consultez le site de la DREAL Midi-Pyrénées : Bulletins hydrologiques du bassin Adour-Garonne Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 27
2.3 Les barrages-réservoirs Sources : DREAL Aquitaine et Midi-Pyrénées, CACG, SMEAG, SOGEDO De nombreux barrages, de tailles et usages variés, sont présents sur le bassin Adour-Garonne (et en région Aquitaine, située en aval de ce bassin). Ces ouvrages peuvent être destinés à la régulation du débit d’un cours d’eau (réalimentation en période d’étiage et/ou stockage en période de crue), à l’irrigation, l’industrie, l’hydroélectricité, la pisciculture, les loisirs ou bien encore à la production d’eau potable. Ils constituent d’importantes réserves d’eau ayant vocation à assurer le maintien des différents usages, et le bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques en contribuant à préserver un certain niveau de débits (soit directement pour les réservoirs de soutien d’étiage via les lâchers d’eau, ou de façon plus indirecte pour les autres barrages, du fait d’une moindre pression exercée par les prélèvements sur les ressources naturelles). N.B. Par la suite, ce chapitre traitera uniquement les réservoirs de soutien d’étiage. En période de basses eaux, certains cours d’eau aquitains peuvent ainsi bénéficier de réalimentations provenant de barrages-réservoirs (notamment sur les bassins de l’Adour et de la Garonne, mais aussi sur celui de la Dordogne), ou d’ouvrages hydroélectriques principalement situés sur les secteurs amont des bassins du Lot, de la Dordogne ou de la Garonne (pour plus de détails, consultez la carte en annexe 1, page 54). A noter que l’effet des réalimentations sur l’écoulement des cours d’eau diminue d’amont en aval, et est plus ou moins atténué, notamment en fonction des volumes déstockés, des caractéristiques des tronçons réalimentés, ou encore du niveau de prélèvements effectués dans le milieu. 2.3.1 Les réservoirs des bassins de la Dordogne, du Dropt et de l’Adour Les différents bassins de la région ne disposent pas des mêmes capacités de stockage et de soutien d’étiage : de nombreux ouvrages de réalimentation sont en effet implantés sur le bassin de l’Adour, tandis qu’ils sont plus rares sur celui de la Garonne ou de la Dordogne (en Aquitaine), voire inexistants sur le bassin des fleuves côtiers. N° sur Capacité Volume totale mobilisable Autre(s) N° la Nom du barrage t Cours d'eau Sous-bassin 3 Usage(s) Dp carte en millions de m 1 MIALLET 5 4,5 Agriculture 24 Côle Dronne 2 BRAYSSOU 3 0,81 Agriculture Dropt 47 Dropt 3 LESCOURROUX 8 5,1 Agriculture Dropt 4 BROUSSEAU 1,85 1,6 Agriculture 40 Brousseau Moyen Adour 5 DUHORT BACHEN 5,1 4,74 Agriculture 40 Lourden 6 HAGETMAU 2,5 0,46 Agriculture 40 La Crabe Louts 7 AYGUELONGUE 3,2 0,74 Agriculture 64 Luy de France Luys 8 BALAING 3,5 1,1 Agriculture 64 Luy de France 9 GABAS 20 20 Agriculture 64 Gabas Gabas/Lées 10 GABASSOT 3,2 2,9 Agriculture 64 Gabassot 11 ARRÊT-DARRÉ 10,09 9,95 65 Arrêt-Darré Arros 12 BOUÈS-SÈRE RUSTAING 2,5 2,0 Agriculture 65 Bouès Bouès 13 LAC BLEU 11,7 4,7 Energie 65 Adour Adour amont 14 LOUET 5,21 5,0 Agriculture 65 Louet Louet T 15 S JEAN 2,5 Agriculture 32 Douze Douze Les principaux ouvrages de réalimentation des cours d’eau d’Aquitaine (sources : SIEAG, DREAL Midi-Pyrénées et Aquitaine, protocoles des Plans de Gestion des Etiages) Bilan étiage 2015 / Synthèse régionale avril 2015 > septembre 2015 28
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