PAS-PNA BENIN Etude de Vulnérabilité Sectorielle face aux changements climatiques au Bénin
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PAS-PNA BENIN Etude de Vulnérabilité Sectorielle face aux changements climatiques au Bénin Secteur : Santé Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation Janvier 2019 Mis en œuvre par : Mandaté par : Sous la tutelle de : En coopération avec :
AUTEURS Razaki A. OSSE (Coordonnateur de l’étude) Filémon TOKPONNON Mariam OKÊ Sourou A. ADJINDA Alexandre ZOUNMENOU PERSONNE RESSOURCE Eustache B. BOKONON-GANTA COMITE DE REVISION Michel BOKO Nestor AHO Anne FLOQUET Expédit Wilfrid VISSIN Sarah D’HAEN Edmond TOTIN Alcade C. SEGNON Cette publication a été développée avec le support technique des équipes scientifiques de Climate Analytics, dans le cadre de la Composante 2, Activité II.3 du projet Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation dans les pays francophones les moins avancés d’Afrique subsaharienne (PAS-PNA). Cette publication peut être reproduite en tout ou partie, sous quelque forme que ce soit, à des fins pédagogiques et non lucratives, sur autorisation spéciale de Climate Analytics, à condition que sa source soit mentionnée et référencée. Cette publication ne peut être revendue ou utilisée à des fins commerciales sans autorisation écrite préalable de Climate Analytics. Nous regrettons toutes erreurs ou omissions qui auraient été commises involontairement. Ce document peut être cité sous le titre : OSSE R., TOKPONNON F., OKÊ M., ADJINDA S., ZOUNMENOU A., BOKONON-GANTA E.. 2019. Etude de Vulnérabilité aux changements climatiques du Secteur Santé au Bénin. Report produced under the project “Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation dans les pays francophones les moins avancés d’Afrique subsaharienne”, Climate Analytics gGmbH, Berlin. Une copie numérique de ce rapport est disponible en ligne sur : www.climateanalytics.org/publications. Cette étude est financée dans le cadre du Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation dans les pays francophones les moins avancés d’Afrique subsaharienne, relevant de l’Initiative Internationale pour le Climat (IKI) soutenue par le Ministère fédéral de l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sureté Nucléaire (BMU) en vertu d’une décision du Parlement de la République fédérale d’Allemagne, et mis en œuvre par Climate Analytics et la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH.
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) Résumé Le secteur de la santé humaine est l’un des secteurs les plus vulnérables aux changements climatiques selon les résultats de plusieurs études publiées par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat d’évaluation (GIEC) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Au terme de l’étude de vulnérabilité du secteur santé réalisée en 2017 au Bénin grâce à l’appui de l’OMS, plusieurs maladies sensibles au climat ont été identifiées. Parmi celles-ci, figure le paludisme qui est une maladie à transmission vectorielle. Selon les Statistiques Sanitaires, le paludisme se situe depuis plusieurs années au premier rang des affections et constitue le premier motif de recours aux soins dans les formations sanitaires au Bénin. En effet, en 2016, le paludisme représente 43,1% de tous les motifs de recours aux soins dans les formations sanitaires. En se fondant sur l’hypothèse selon laquelle les changements observés sur les aléas climatiques pourraient influencer l’incidence des maladies en général, et particulièrement celles à transmission vectorielle dont le paludisme, il a été initié dans le cadre du projet PAS-PNA une étude multisectorielle pour évaluer la vulnérabilité (actuelle et future) de la population par rapport au paludisme et l’adaptation aux changements climatiques, dans la Basse Vallée de l’Ouémé à l’horizon 2050. Il s’agit d’une étude rétrospective et transversale réalisée d’avril à septembre 2018 à l’échelle locale. Elle a suivi d’une part, les directives élaborées par l’OMS en 2015 dans le document intitulé « Protéger la santé face au changement climatique : évaluation de la vulnérabilité et de l’adaptation » et d’autre part le guide de référence sur les chaînes d’impacts, dérivé du quatrième rapport d’évaluation du GIEC dans lequel la vulnérabilité a été conceptualisée comme étant fonction de l’exposition, de la sensitivité et de la capacité d’adaptation. Les données climatologiques, météorologiques, épidémiologiques, entomologiques et socio- économiques issues des bases de données existantes ont été complétées par des enquêtes de terrain dans chacune des trois communes de la zone sanitaire Adjohoun-Bonou-Dangbo. L’ensemble de ces données nous ont permis de calculer les indicateurs d’exposition, de sensibilité et de capacité d’adaptation et d’évaluer la vulnérabilité de la population par rapport au paludisme. Au terme de l’analyse des données, il ressort que les mois de février à avril sont les mois les plus chauds et les mois de juillet, août, septembre sont les mois les moins chauds. Les moyennes des températures maximales observées entre 1951 et 2017 sont toujours supérieures à 25° C. D’une manière générale on note une augmentation des températures du sud vers le nord et l’humidité relative moyenne annuelle de 1951 à 2017 varie très peu (entre 79,96% au sud à 75,47% dans le nord). L’analyse met en en évidence la relation entre les incidences du paludisme et les paramètres climatiques avec les valeurs observées de 2000 à 2017. Elle montre que, pour chaque augmentation d’une unité de la température moyenne, le nombre de cas du paludisme dans la population des enfants de moins de cinq (05) ans dans la commune de Bonou augmente de 46,5. L’analyse de la relation entre la transmission du paludisme par le vecteur et les paramètres climatiques a révélé que la transmission du paludisme est fonction de l’humidité, de la température et de la pluviométrie dans toutes les trois communes. 1
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) L’analyse de la vulnérabilité actuelle dans les trois communes indique que la commune de Dangbo est la commune la plus vulnérable suivie de celle de Bonou, tandis que la commune d’Adjohoun est la moins vulnérable. Pour s’adapter aux effets du changement climatique, les populations des trois communes ont développé plusieurs initiatives locales parmi lesquelles figurent entre autres la mise en place d’une plateforme locale de réduction des risques de catastrophes avec l’appui de l’ANPC et la mise en place d’un dispositif permettant la mesure périodique du niveau de l’eau grâce au projet SAP. La prise de cette mesure par l’ensemble des communes montre qu’aussi bien les populations que les autorités locales sont conscientes de l’impact du changement climatique. L’analyse de la vulnérabilité future a mis en exergue une probable augmentation de 16,9 cas pour chaque augmentation d’une unité de l’humidité. Pour la période 2018 à 2050, il a été noté une forte corrélation positive entre l’incidence du paludisme pour toutes tranches d’âges et l’humidité. De plus, il apparait que la température moyenne est le paramètre influençant l’incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans. De même, le niveau de transmission du paludisme pourrait sérieusement augmenter à l’horizon 2050 en raison de la forte corrélation positive entre le Taux d’Inoculation Entomologique (TIE), l’humidité et la température moyenne dans les trois communes. Au regard des résultats d’analyse de données relatives à l’évolution des tendances des incidences et la transmission, il ressort que, entre 2011 et 2020, la commune de Bonou est la commune la plus vulnérable et cette tendance pourrait changer entre 2020 et 2050. Le niveau de vulnérabilité de la commune de Dangbo pourrait augmenter et elle serait la plus vulnérable. Face à cette situation, il est important de cerner les différents aspects et déterminants du changement climatique et d’anticiper les effets néfastes pour permettre l’adoption de stratégies de mitigation et d’adaptation en vue de réduire les impacts socioéconomiques et sanitaires. Au nombre de ces options d’adaptation proposées figurent entre autres (i) la mise en place d’un système de surveillance épidémiologique et un système d’alerte précoce qui intègre les déterminants climatiques afin de pouvoir anticiper les variations significatives des incidences du paludisme dans la zone d’étude ; (ii) la construction des infrastructures sanitaires résilientes aux aléas climatiques et accessibles en toutes saisons aux populations ; (iii) le renforcement des ressources humaines dédiées au diagnostic et à la prise en charge du paludisme dans les trois communes en fonction du niveau de vulnérabilité ; (iv) le renforcement des capacités du personnel de la santé à faire face aux urgences sanitaires liées aux changements climatiques en général et en particulier au paludisme en période d’inondation, et (v) le renforcement du plateau technique pour le diagnostic et la prise en charge des cas de paludisme. 2
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) Table des matières Résumé ........................................................................................................................... 1 Liste des sigles et acronymes............................................................................................ 2 Liste des figures ............................................................................................................... 3 Liste des tableaux ............................................................................................................ 4 Contexte .......................................................................................................................... 5 1 Approche Méthodologique ........................................................................................ 7 1.1 Description du site de mise en œuvre de l’étude ............................................................ 7 1.1.1 Description géographique ..................................................................................................................7 1.1.2 Profil socio-écologique et justification du choix de la zone d’étude .................................................8 1.1.3 Description et justification du choix de l’horizon temporel de l’étude .............................................8 1.2 Cadre conceptuel de l’étude de vulnérabilité ................................................................. 9 1.2.1 Définition du concept de la vulnérabilité et de ses composantes .....................................................9 1.2.2 Description de la chaîne d’impacts ............................................................................................. 11 1.3 Approche méthodologique de l’étude de vulnérabilité ................................................. 13 1.3.1 Démarche adoptée.......................................................................................................................... 13 1.3.2 Collecte des données...................................................................................................................... 14 1.3.3 Analyses et traitement des données ............................................................................................. 19 2 Résultats .................................................................................................................20 2.1 Évaluation de la vulnérabilité actuelle.......................................................................... 20 2.1.1 Répartition spatiale de la température et de la moyenne pluviométrique de 1951 - 2017 .......... 20 2.1.2 Répartition spatiale de l’humidité relative de 1951- 2017 ............................................................. 20 2.1.3 Perceptions des populations par rapports aux tendances climatiques ....................................... 21 2.1.4 Impacts des aléas et tendances climatiques passés sur le secteur de la Santé : aspect biophysique 21 2.1.5 Capacité d’adaptation .................................................................................................................... 29 2.1.6 Évaluation de la vulnérabilité actuelle ........................................................................................... 30 2.2 Évaluation de la vulnérabilité future ........................................................................... 30 2.2.1 Projection climatique à l’horizon 2050 .......................................................................................... 30 2.2.2 Impact du climat futur sur le paludisme dans la zone sanitaire ABD ........................................... 33 2.2.3 Options d’adaptation...................................................................................................................... 41 2.2.4 Evaluation de la vulnérabilité future ............................................................................................. 41 3 Vulnérabilité future et actuelle : propositions d’options d’adaptation .....................43 4 Conclusions et recommandations .............................................................................44 5 Références bibliographiques ....................................................................................45 1
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) Liste des sigles et acronymes ABD : Adjohoun – Bonou – Dangbo ASS : Annuaires Statistiques Sanitaires COP : Conférence des Parties CREC : Centre de Recherche Entomologique de Cotonou DDS : Direction Départementale de la Santé EDSB : Enquête Démographique et de Santé ELISA CSP : Enzyme-Linked ImmunoSorbent Assay (ELISA) CircumSporozoite Proteins (CSP) FSS : Faculté des Sciences de Santé GIEC : Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat d’évaluation GIZ GmbH : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit IITA : International Institute of Tropical Agriculture INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique IPCC : Intergovernmental Panel on Climate Change IRA : Infections Respiratoires Aigües IRD : Institut de Recherche pour le Développement IRSP : Institut Régional de Santé Publique Météo Bénin : Agence Nationale de la Météorologie du Bénin MS : Ministère de la Santé OMS : Organisation Mondiale de la Santé PAS-PNA : Projet d’Appui Scientifique au Processus de Plans Nationaux d’Adaptation PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme RCP : Representative Concentration Pathways RGPH4 : Quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitation Rp : Coefficient de corrélation de Person SNIGS : Système National d’Information et de Gestion des données Sanitaires TIE : Taux d’Inoculation Entomologique WHO : World Health Organisation 2
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) Liste des figures Figure 1 : Situation administrative et altimétrique de la zone sanitaire Adjohoun-Bonou-Dangbo ......7 Figure 2 : Les composantes de la vulnérabilité (GIZ et al., 2015)......................................................... 11 Figure 3 : Chaîne d’impact de la variabilité et des changements des précipitations, de la température et de l’humidité relative sur le paludisme au Bénin ..................................................... 12 Figure 4 : Evaluation de la vulnérabilité et de l’adaptation (OMS, 2015). ........................................... 13 Figure 5: Changement projeté de la température globale de surface selon différents scénarios d’émission (Source : Figure SPM.7(a). IPCC Working Group I Assessment Report, Summary for Policy Makers, 2013) ....................................................................................................................................... 16 Figure 6: Répartition spatiale de la température dans la zone sanitaire ABD de 1951 à 2017 ........... 20 Figure 7: Distribution spatiale de la pluviométrie dans la zone ABD de 1951 à 2017 ......................... 20 Figure 8 : Répartition spatiale de l’humidité relative dans la zone ABD de 1951 à 2017 .................... 21 Figure 9 : Evolution de l’incidence du paludisme toutes tranches d’âges de 2000 à 2017 dans la zone sanitaire ABD et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ............................. 22 Figure 10 : Evolution de l’incidence du paludisme toutes tranches d’âges de 2000 à 2017 dans la commune d’Adjohoun et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ............ 23 Figure 11 : Evolution de l’incidence du paludisme toutes tranches d’âges de 2000 à 2017 dans la commune de Bonou et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ............... 23 Figure 12 : Evolution de l’incidence du paludisme toutes tranches d’âges de 2000 à 2017 dans la commune de Dangbo et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ............. 24 Figure 13 : Évolution de l’incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq (05) ans de 2000 à 2017 dans la zone sanitaire ABD et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ......................................................................................................................................... 25 Figure 14 : Évolution de l’incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq (05) ans de 2000 à 2017 dans la commune d’Adjohoun et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ......................................................................................................................................... 25 Figure 15 : Evolution de l’incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq (05) ans de 2000 à 2017 dans la commune de Bonou et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ......................................................................................................................................... 26 Figure 16 : Evolution de l’incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq (05) ans de 2000 à 2017 dans la commune de Dangbo et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ......................................................................................................................................... 26 Figure 17 : Répartition spatiale des vecteurs du paludisme de 1954 à 2018 dans la zone ABD....... 27 Figure 18 : Évolution de la transmission du paludisme dans la zone ABD et dans les différentes communes. ........................................................................................................................................... 28 Figure 19 : Distribution spatiale de la transmission du paludisme par le moustique à la population dans la zone ABD .................................................................................................................................. 29 Figure 20 : Distribution spatiale du taux de piqûre des anophèles reçu par la population de la zone ABD ....................................................................................................................................................... 29 Figure 21 : Variations projetées des paramètres climatiques dans la zone sanitaire ABD ............... 31 Figure 22 : Variations projetées des paramètres climatiques dans la commune d’Adjohoun ......... 31 Figure 23 : Variations projetées des paramètres climatiques dans la commune de Bonou................ 32 Figure 24 : Variations projetées des paramètres climatiques dans la commune de Dangbo ........... 32 Figure 25 : Cartographie de la projection de la pluviométrie dans la zone sanitaire ABD en 2050 . 33 Figure 26 : Cartographie de la projection de la température dans la zone sanitaire ABD en 2050 . 33 Figure 27: Projection de l’incidence du paludisme toutes tranches d’âges de 2018 à 2050 dans les communes d’Adjohoun, de Bonou, de Dangbo et dans la zone sanitaire de ABD ............................ 33 Figure 28 : Projection de l’incidence du paludisme chez les moins de 5 ans de 2018 à 2050 dans Adjohoun, Bonou, Dangbo et dans la zone sanitaire de ABD............................................................. 34 3
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) Figure 29 : Évolution de l’incidence du paludisme toutes tranches d’âges de 2018 à 2050 dans la zone sanitaire ABD et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température .................. 34 Figure 30 : Évolution de l’incidence du paludisme toutes tranches d’âges de 2000 à 2050 dans la commune d’Adjohoun et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ............ 35 Figure 31 : Évolution de l’incidence du paludisme toutes tranches d’âges de 2000 à 2050 dans la commune de Bonou et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ............... 35 Figure 32 : Évolution de l’incidence du paludisme toutes tranches d’âges de 2000 à 2050 dans la commune de Dangbo et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ............. 36 Figure 33 : Évolution de l’incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq (05) ans de 2000 à 2050 dans la zone sanitaire ABD et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ......................................................................................................................................... 36 Figure 34 : Évolution de l’incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq (05) ans de 2000 à 2050 dans la commune d’Adjohoun et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ......................................................................................................................................... 37 Figure 35 : Évolution de l’incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq (05) ans de 2000 à 2050 dans la commune de Bonou et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température.......................................................................................................................................... 37 Figure 36 : Évolution de l’incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq (05) ans de 2000 à 2050 dans la commune de Dangbo et sa relation avec l’humidité, les précipitations et la température ......................................................................................................................................... 38 Figure 37 : Variation du taux d’inoculation entomologique dans la zone ABD et dans les différentes communes ............................................................................................................................................ 38 Figure 38 : Relation entre le taux d’inoculation entomologique dans la zone sanitaire ABD et la température, les précipitations et l’humidité. ..................................................................................... 39 Figure 39 : Relation entre le taux d’inoculation entomologique dans la commune d’Adjohoun et la température, les précipitations et l’humidité ...................................................................................... 39 Figure 40 : Relation entre le taux d’inoculation entomologique dans la commune de Bonou et la température, les précipitations et l’humidité ...................................................................................... 40 Figure 41 : Relation entre le taux d’inoculation entomologique dans la commune de Dangbo et la température, les précipitations et l’humidité ...................................................................................... 40 Figure 42 : Distribution spatiale de la transmission du paludisme par les vecteurs en 2050 ............. 41 Figure 43 : Distribution spatiale du taux de piqûre des vecteurs du paludisme en 2050 ................... 41 Figure 44 : Evolution de l’indice de vulnérabilité par commune ....................................................... 42 Liste des tableaux Tableau 1 : Indicateurs utilisés dans le calcul de l’indice de vulnérabilité ........................................ 15 Tableau 2: Changement projeté de la température globale de surface selon différents scénarios d’émission, à l’horizon 2050 (2046-2065) et 2100 (2081-2100). ......................................................... 16 4
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) Contexte Les changements climatiques présentent des obstacles supplémentaires à l’éradication de la pauvreté et à l’accomplissement d’une justice sociale (Dazé et al., 2010). Ces effets sur les systèmes naturels et physiques affectent de nombreuses personnes et les exposent davantage aux risques de malnutrition et d’incidence des maladies à transmission vectorielle, alimentaire ou hydrique et des zoonoses (OMS, 2015). Selon le cinquième rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat d’évaluation (GIEC), la santé des populations humaines est sensible aux changements de régimes météorologiques et à d’autres aspects du changement climatique (IPCC, 2014). Ainsi, la hausse des températures, l’irrégularité et la mauvaise répartition des pluies, ainsi que les fortes inondations peuvent avoir des répercussions surtout négatives, sur la santé publique, particulièrement sur la santé des populations vulnérables (Dazé et al., 2010; OMS, 2015). Au cours des dernières décennies, les changements climatiques ont probablement contribué à la détérioration de la santé des populations, notamment dans les pays à faible revenu (Smith et al., 2014). Ainsi, les changements climatiques sont une évidence et il existe de plus en plus un consensus mondial par rapport aux effets du réchauffement climatique sur différents secteurs d’activités. L’Afrique est souvent présentée comme l’une des régions les plus vulnérables aux changements climatiques (Zongo, 2016). L’Afrique subsaharienne se trouve être particulièrement vulnérable (OMS, 2015) et il est apparu nécessaire de mettre en place des mécanismes de réduction de la vulnérabilité des populations de cette région face aux changements climatiques. Au nombre de ces mécanismes, figure le développement d’un processus d’élaboration du Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques (PNA) qui a été recommandé à la 17 ième Conférence des Parties (COP) à Cancún en 2010 comme une meilleure approche. Dans cette perspective, le Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) mis en œuvre par la GIZ soutient le Bénin, le Sénégal et le Burkina Faso, à travers quatre (04) composantes : (i) Renforcement du cadre de gouvernance du processus PNA, (ii) Renforcement de la capacité scientifique pour la planification et la programmation des mesures d’adaptation, (iii) Facilitation de l’accès au financement des mesures d’adaptation prioritaires et (iv) Réseau d’échanges des praticiens sur le processus PNA. Selon le Ministère de la Santé (2017a), plusieurs maladies sont sensibles au climat. Au nombre de ces maladies, on peut citer entre autres les maladies cardiovasculaires ; les affections respiratoires; les maladies diarrhéiques (OMS, 2015). Selon les différents Annuaires Statistiques Sanitaires (ASS), le paludisme, une maladie à transmission vectorielle, se situe depuis plusieurs années au premier rang des affections et constitue le premier motif de recours aux soins dans les formations sanitaires au Bénin. En effet, en 2016, le paludisme représentait 43,1% de tous les motifs de recours aux soins dans les formations sanitaires. Sa forme grave constitue la principale cause de décès pour l’ensemble des patients et représente 14,9% des causes de décès en 2016 et 23,4% des causes de décès des enfants de moins de cinq ans (MS, 2017b). Le paludisme est endémique et stable dans la zone sanitaire ABD avec des recrudescences saisonnières. En se fondant sur l’hypothèse selon laquelle les changements observés sur les aléas climatiques pourraient influencer l’incidence des maladies en général, et particulièrement celles à transmission vectorielle, dont le paludisme, il a été initié une étude multisectorielle pour évaluer la « vulnérabilité de la population au paludisme, dans un contexte de l’adaptation aux changements climatiques dans la basse vallée de l’Ouémé ». Les résultats de cette étude seront utiles pour 5
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) informer les stratégies d’intervention actuelles et futures développées dans le cadre de la lutte contre le paludisme dans la zone d’étude et alimenter les réflexions pour une prise en compte globale des aspects liés à l’adaptation et aux changements climatiques. Ainsi, cette étude vise à évaluer la vulnérabilité (actuelle et future) de la population au paludisme dans un contexte de changements climatiques dans la Basse Vallée de l’Ouémé à l’horizon 2050. 6
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) 1 Approche Méthodologique Dans cette section, il a été question de procéder à la description du choix du site de mise en œuvre de l’étude puis à sa justification ; de présenter le cadre conceptuel de l’étude de vulnérabilité et enfin de décrire l’approche méthodologique de l’étude de vulnérabilité. 1.1 Description du site de mise en œuvre de l’étude 1.1.1 Description géographique La zone sanitaire ABD est située dans la basse vallée de l’Ouémé au Sud-Est du Bénin entre 6°33’24’’ et 6°55’32’’ de latitude Nord et entre 2°23’46’’ et 2°36’51’’ de longitude Est (Figure 1). Elle a une superficie de 923 km² et compte trois (3) communes à savoir Adjohoun, Bonou et Dangbo. Selon le quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH4), la population totale de la zone ABD est de 216.098 habitants repartie entre 20 arrondissements et 130 villages et quartiers de ville (INSAE, 2016). La Zone Sanitaire Adjohoun-Bonou-Dangbo comporte trente-neuf (39) formations sanitaires publiques, trois (03) confessionnelles et deux (02) cabinets de soins privés (MS, 2017c). Le taux de fréquentation des formations sanitaires dans cette zone sanitaire est de 37,5% en 2016 (MS, 2017b). La zone sanitaire ABD fait partir des zones climato-sensibles (zones sensibles au climat) ayant l’incidence du paludisme les plus élevées. Figure 1 : Situation administrative et altimétrique de la zone sanitaire Adjohoun-Bonou-Dangbo 7
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) 1.1.2 Profil socio-écologique et justification du choix de la zone d’étude L’agriculture, la pêche et la chasse constituent les principales activités et occupent 37,7% de la population, suivies du commerce (32,83%) et enfin les industries manufacturières (11,6%) (INSAE et ICF International, 2013). La zone sanitaire Adjohoun-Bonou-Dangbo (ABD) jouit d’un climat de type subéquatorial à quatre saisons caractérisées par l’alternance de deux saisons de pluies et deux saisons sèches. Les deux saisons de pluies s’étendent d’avril à mi-juillet (grande) et de mi-septembre à novembre. Quant aux saisons sèches, elles s’étendent de mi-juillet à mi-septembre (petite) et de décembre à mars (grande). Les températures varient de 25 à 30° avec une pluviométrie se situant entre l’isohypse 1200 mm et 1500 mm (Boko, 1988). La zone ABD est irriguée par le fleuve Ouémé. Le plateau est caractérisé par un sol de terre de barre, un mélange assez homogène d’argile kaolinique et de sable quartzeux. Le relief, peu accidenté, est fait d’un plateau avec de fortes pentes vers les dépressions marécageuses occasionnant une forte érosion sous forme de ravines et de vasques, lieux de rétention d’eau temporaire durant les saisons pluvieuses. La deuxième unité topographique est la vallée du fleuve Ouémé à Adjohoun, Bonou et Dangbo. Cette vallée de l’Ouémé est tapissée de sols argilo-limoneux portant des cultures maraîchères et des trous à poisson. L’aménagement des terres en périmètres maraîchers crée de véritables gîtes de An. gambiae s.l., principal vecteur du paludisme, fortement résistant aux pyréthrinoïdes (Padonou et al., 2011). Dans la zone sanitaire ABD, la nature argileuse des sols et la faible profondeur de la nappe phréatique permettent, en saisons pluvieuses, la rétention d’eau en surface. Cela a pour conséquence le développement de nombreuses flaques d’eau qui sont des gîtes favorables à la reproduction rapide de An. gambiae s.l. De plus, le régime climatique soudanien caractéristique de la région centrale du pays soumet le fleuve Ouémé et la lagune de Porto-Novo à un régime de crues et de décrues qui influence la dynamique de la population culicidienne et le profil épidémiologique du paludisme. Pendant la crue, la plupart des gîtes de An. gambiae s.l, sont inondés. A la décrue, le retrait des eaux crée de petites flaques d’eau çà et là, favorables au développement du vecteur. Ainsi, le profil climatique et les caractéristiques de son sol font de la zone ABD une zone appropriée pour cette étude de vulnérabilité de la santé de la population aux changements climatiques. Le rapport sur la vulnérabilité et l’adaptation du secteur santé aux changements climatiques au Bénin (MS, 2017a) et les différentes discussions entre experts lors des réunions scientifiques organisées, dans le cadre du projet PAS-PNA ont permis d’identifier trois pathologies à savoir le paludisme, les infections respiratoires aigües (IRA) et la malnutrition. En raison du temps trop court (5-6 mois) pour cette analyse de vulnérabilité, il a été décidé, lors du 2ème Atelier Scientifique de Cadrage Méthodologique de se consacrer à une seule pathologie, le paludisme pour une analyse plus détaillée. 1.1.3 Description et justification du choix de l’horizon temporel de l’étude L’horizon temporel choisi pour cette étude est 2050. Cet horizon a été retenu afin que les résultats de cette étude contribuent à la réalisation de la vision du gouvernement béninois de lutter contre les effets néfastes des changements climatiques d’ici 2030 d’une part et d’autre part pour tenir compte des projections du GIEC. 8
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) Selon la vision du gouvernement béninois, « le Bénin est, en 2030, un pays résilient aux changements climatiques avec une capacité adaptative suffisante et des mécanismes appropriés d’anticipation et de réaction face aux risques, une croissance à faible émission, un cadre de vie sain, et jouissant de la sécurité de l’eau, la sécurité sanitaire, énergétique, alimentaire et nutritionnelle, et dont les institutions, organisations, entreprises et citoyens adoptent des pratiques, attitudes et comportements éco-responsables » (MPD et PNUD, 2017). Cette vision est compatible avec l’agenda de développement 2030 notamment ODD 13 qui recommande aux pays à « prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions ». De plus, le dernier rapport du GIEC indique qu’il est probable que le réchauffement atteigne 1,5°C entre 2030 et 2052 s’il se poursuit à son rythme actuel et une augmentation de 1,4°C en moyenne sur la période [2046-2065]. 1.2 Cadre conceptuel de l’étude de vulnérabilité 1.2.1 Définition du concept de la vulnérabilité et de ses composantes La vulnérabilité est définie comme la propension ou prédisposition à subir des dommages (GIEC, 2014). Ainsi, la vulnérabilité est le « degré par lequel un système risque de subir ou d’être affecté négativement par les effets néfastes des changements climatiques, y compris la variabilité climatique et les phénomènes extrêmes ». La vulnérabilité dépend du caractère, de l’ampleur et du rythme des changements climatiques auxquels un système est exposé ainsi que sa sensibilité et sa capacité d’adaptation (Parry et al., 2007). La vulnérabilité d’un système dépend donc de l’exposition, de la sensibilité et de la capacité adaptative de ce système. Dans le cadre de la présente étude, c’est la vulnérabilité de la santé des populations qui a été appréciée au regard de l’exposition, de la sensibilité et des capacités d’adaptation de cette dernière. L’exposition se rapporte à la présence de personnes, de moyens de subsistance, d’espèces ou d’écosystèmes, de fonctions, ressources ou services environnementaux, d’éléments d’infrastructure ou de biens économiques, sociaux ou culturels dans un lieu ou dans un contexte susceptibles de subir des dommages (Parry et al., 2007). Selon GIZ et al. (2015), l’exposition est la seule composante qui soit directement liée aux paramètres climatiques parmi tous les éléments qui contribuent à la vulnérabilité. Les unités les plus exposées ayant fait l’objet de la présente étude sont : les populations (enfants âgés de moins de 5 ans, femmes enceintes et personnes âgées) et les infrastructures sanitaires (installations sanitaires, établissements de santé et les vecteurs des maladies). Les facteurs d’exposition étudiés sont essentiellement les précipitations, les températures et l’humidité relative. La sensibilité quant est définie comme le degré auquel un système est affecté positivement ou négativement à des stimuli liés au climat (GIEC, 2014). Elle est typiquement façonnée par les caractéristiques de l’environnement naturel et/ou physique d’un système dont la topographie, la capacité de résistance des différents types de sol à l’érosion et le type de couverture du sol (GIZ et al., 2015). Les méthodes de culture, la gestion de l’eau, l’exploitation des ressources et la pression démographique sont des facteurs qui influencent sur la composition physique d’un système. Ainsi, dans le cadre de la présente étude, ce sont les facteurs démographiques (taille des ménages, densité de la population, âges et sexe des individus) qui rendent plus sensible notre zone d’étude aux changements climatiques. 9
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) La combinaison de l’exposition et de la sensibilité va déterminer l’impact potentiel du changement environnemental. Par exemple, des températures optimales (référence faite au preferendum thermique) associées à une longue période de pluies et une humidité relative optimale (exposition) conjuguées avec la présence d’une forte proportion d d’enfants de moins de 5 ans et de femmes enceintes au sein de la population (sensibilité) se traduiront par une forte incidence du paludisme au sein de la population (impact potentiel). Les effets du changement climatique peuvent former une chaine d’impacts plus ou moins directe. L’adaptation est le « processus d’ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques actuels et anticipés ou à leurs effets, afin d’atténuer les effets néfastes ou d’exploiter les opportunités bénéfiques. L’adaptation est un processus et non un résultat » (GIZ/WRI, 2011, p. 11). La capacité d’adaptation est donc « la capacité d’un système à s’adapter au changement climatique (y compris aux variations et aux extrêmes climatiques) afin d’atténuer des effets négatifs potentiels, d’exploiter les opportunités ou de faire face aux conséquences » (Parry et al., 2007). Le guide de référence sur la vulnérabilité élaborée par la GIZ (GIZ et al., 2015) définit la capacité d’adaptation comme un ensemble de facteurs qui déterminent la capacité d’un système à générer et à mettre en œuvre des mesures d’adaptation. Ces facteurs sont étroitement liés aux ressources disponibles inhérentes aux systèmes humains et à leurs caractéristiques et capacités socio-économiques, structurelles, institutionnelles et techniques. Dans le cadre de la présente étude, ces facteurs ont été classés en trois catégories : accès aux ressources pour se protéger, connaissance des mesures de prévention du paludisme et des antipaludéens et l’accès aux soins de santé. Il découle de ces concepts qu’un système est d’autant plus vulnérable qu’en son sein plusieurs unités sont susceptibles d’être affectées négativement et à un degré élevé, tandis que les moyens disponibles pour atténuer les effets néfastes sont faibles. La Figure 2 présente le schéma conceptuel de la notion de vulnérabilité adopté pour cette étude. 10
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) Environnement naturel/physique Variabilité et changements Société climatiques actuels et futures Exposition Sensibilité Impact potentiel Capacité d’adaptation Vulnérabilité Figure 2 : Les composantes de la vulnérabilité (GIZ et al., 2015). 1.2.2 Description de la chaîne d’impacts Dans le cadre de la présente étude, la chaîne d’impact élaborée (Figure 3) décrit la vulnérabilité du système de santé du Bénin et les relations de causes à effets des déterminants climatiques sur l’incidence et la létalité causée par le paludisme. L’augmentation de la température, le changement de régime des précipitations ou l’augmentation de l’humidité relative pourrait entrainer la modification de l’écologie des vecteurs. Cet aléa peut avoir pour conséquence l’augmentation de la prévalence des maladies vectorielles parmi lesquelles figure le paludisme. Il a été établi que l’augmentation de la température, le changement de régime de précipitation ou l’augmentation de l’humidité relative influencent l’activité du vecteur du paludisme (Lindsay et Birley, 1996; Githeko et Ndegwa, 2001; Diouf et al., 2013; Diouf et al., 2017). Cette influence se caractérise par la propagation des anophèles, l’allongement de leur durée de vie, la diminution du temps du développement larvaire (maturité plus rapide des larves), la dynamique des vecteurs et l’accroissement de leur activité trophique - accroissement de la fréquence des repas sanguins des femelles. Cette prolifération et forte activité trophique des anophèles entrainent une forte transmission du Plasmodium falciparum, parasite du paludisme. La conséquence directe de ceci est le changement de l’incidence et de la létalité due au paludisme. 11
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) Augmentation des concentrations de Gaz à Effet de Serre (GES) dans l’atmosphère Déterminants climatiques Changements de précipitations Augmentation de la température Humidité relative Changements de régime Baisse de l’humidité Accroissement de la Sécheresse Augmentation de Premiers température, vagues de chaleur aléas de précipitation relative passagère l’évaporation / ETP Température extrême Seconds Inondation Inondation Sécheresse / Saison aléas soudaine sèche prolongée Migration / Pollution environne- Changement de bio- sectoriel Feux de Aléa Promiscuité mentale / Couverture par écologie des vecteurs des plans d‘eau/marais végétation Exposition Etablissements de santé / Qualité et Enfants mois de 5 ans services médicaux quantité d’eau Femmes enceintes Propagation des Changement d’incidence Disparition et dégradation Discontinuité dans l‘offre anophèles / Augmentation Propagation du et de létalité causée par le Risques des établissements de santé des services de santé de fréquence de repas Plasmodium falciparum paludisme adaptative Accès aux établissements de Méthode de lutte anti vectorielle Chimioprophylaxie Connaissance de la prévention et Capacité santé/ services médicaux (moustiquaire imprégnée etc.) préventive des traitements antipaludiques Figure 3 : Chaîne d’impact de la variabilité et des changements des précipitations, de la température et de l’humidité relative sur le paludisme au Bénin 12
Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA) 1.3 Approche méthodologique de l’étude de vulnérabilité Il s’agit d’une étude rétrospective et transversale réalisée d’avril à Septembre 2018 à l’échelle locale s’ouvrant sur les impacts potentiels dans les prochaines décennies. Une revue de littérature a été réalisée. Il en ressort que de nombreuses études ont porté sur l’évaluation des impacts des changements climatiques sur le système de la santé notamment dans les pays à faible revenu. En s’inspirant d’une part de ces différentes études, et d’autre part du guide de référence sur les chaines d’impacts dérivé du quatrième rapport d’évaluation du GIEC (AR4) dans lequel la vulnérabilité a été conceptualisée comme étant fonction de l’exposition, de la sensitivité et de la capac ité d’adaptation, nous avons collecté les données portant les facteurs d’exposition, de sensibilité et de capacité adaptative. 1.3.1 Démarche adoptée Cette étude de vulnérabilité a suivi les directives élaborées par l’Organisation Mondiale de la Santé dans le document intitulé « Protéger la santé face au changement climatique : évaluation de la vulnérabilité et de l’adaptation » (OMS, 2015). Ainsi, à travers de multiples ateliers et réunions scientifiques organisés par Climate Analytics et le Ministère du Cadre de vie et du Développement Durable, les différentes étapes résumées par OMS dans la Figure 4 ci-dessous ont été respectées. Parmi lesquelles, on peut citer la définition de la zone d’étude et le choix de la pathologie à étudier. Figure 4 : Evaluation de la vulnérabilité et de l’adaptation (OMS, 2015). 13
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