LES PARTENARIATS PUBLIC PRIVÉS DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE - BILAN DE L'EXPÉRIENCE DE L'AFD ET RECOMMANDATIONS STRATÉGIQUES
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LES PARTENARIATS PUBLIC PRIVÉS DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE BILAN DE L’EXPÉRIENCE DE L’AFD ET RECOMMANDATIONS STRATÉGIQUES Novembre 2014
Avertissement : Cette étude s’inscrit dans le cadre d’un processus de réflexion de l’AFD sur les partenariats publics privés dans le domaine de la formation professionnelle. Ce document est le résumé exécutif d’une étude commanditée par l’AFD et réalisée par l’AFPI rhodanienne en 2014. Rédaction : Agathe Gondinet (AFPI Rhodanienne), Jean-Christohe Gouchon (AFPI Rhodanienne) Ont également contribué à ce document : > Pour la division Education, Formation, Emploi de l’AFD : Amélie Aubert, Virginie Bleitrach, Céline Gratadour, Véronique Sauvat, Calogero Sciandra > Pour le CODIFOR : Alexia Levesque, Olivier Dambrine > Pour l’AFPA : Daniel Quennemet > Pour le CIEP : Daniel Assouline Couverture : © AFD - Graphisme : Garance Guiraud >2
SOMMAIRE PARTIE 1 : RETOUR SUR L’EXPÉRIENCE DE L’AFD : TYPOLOGIE DES PPP DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE 4 PARTIE 2 : QUELLES BONNES PRATIQUES POUR LA CONDUITE D’UN PPP DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ? 11 PARTIE 3 : QUELLES PERSPECTIVES POUR LE PPP ? QUEL PASSAGE À L’ÉCHELLE POUR LES DISPOSITIFS DE FORMATION APPUYÉS ? 20 BIBLIOGRAPHIE 29
©AFD PARTIE 1 RETOUR SUR L’EXPÉRIENCE DE L’AFD : TYPOLOGIE DES PPP DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE L’AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE L’AFD est active dans le secteur existants (avec un accent sur Certaines de ces interven- de la formation professionnelle l’adéquation offre-demande), tions se sont réalisées dans le depuis les années 90 en Médi- formation et recyclage des for- cadre d’un Partenariat Public terranée et les années 2000 mateurs, renforcement des Privé1. Ce mode d’interven- en Afrique subsaharienne. Les capacités de pilotage (appui à la tion, qui marque l’originalité de engagements en faveur de la définition des politiques, outils l’approche de l’AFD, vise princi- formation et de l’insertion de programmation et de suivi- palement à rapprocher acteurs des jeunes s’élèvent à fin évaluation, nouveaux référen- publics et privés, à la fois pour 2014 à 760 millions d’euros, tiels métiers), développement améliorer la qualité des for- dont environ 250 ciblés sur des outils de financement de mations délivrées par les sys- l’emploi. Près de 200 centres la formation professionnelle, tèmes de formation publics, de formation ont ainsi pu béné- développement de nouvelles mais aussi pour satisfaire les ficier du soutien de l’AFD. offres de formation (notam- besoins de compétences des Selon les contextes, l’AFD a ment sous la forme de Partena- entreprises et favoriser la mené différents types d’inter- riats Public-Privé sectoriels), en- cohésion sociale. vention, à des échelles locales, fin intégration de composantes nationales, ou sous-régionales, de formation professionnelle aussi bien en bilatéral qu’en dans des projets sectoriels (agri- cofinancement : renforcement culture et développement rural, de dispositifs de formation santé..). 1 L’AFD soutient des projets hors PPP, en particulier dans les secteurs agricole et informel (soutien à l’apprentissage en milieu agricole, recyclage des formateurs…) >4
PARTIE RETOUR SUR L’EXPÉRIENCE DE L’AFD : PARTIE TYPOLOGIE DES PPP DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE 1 1 RAPPEL CHRONOLOGIQUE DES ACTIONS DE L’AFD DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE2 > Années 1980 : Premières actions de formation > 2008 : L’AFD soutient les initiatives visant à donner professionnelle en accompagnement des investis- une plus grande autonomie aux établissements de sements que l’AFD finance dans les différents sec- formation en lien avec les opérateurs économiques teurs de l’économie (développement des centres sectoriels). > Années 1990 : l’AFD s’implique dans la moderni- > 2008 : l’AFD intervient dans l’enseignement supé- sation des systèmes de formation professionnelle rieur professionnel, en partenariat avec le MAEE de pays soucieux d’adapter les secteurs modernes > 2011 : l’AFD intervient en appui aux politiques (Tunisie, Maroc, Vietnam) publiques d’emploi > A partir de 2005, l’AFD intervient dans le champ > 2013 – 2015 : Nouvelle stratégie3 de l’AFD « édu- de la formation professionnelle en Afrique sub- cation, formation, emploi : la jeunesse au cœur du saharienne (Sénégal, Congo, Gabon, Tanzanie, développement » - 70% des financements de Mauritanie) avec pour souci d’adapter les dispositifs l’AFD sur la période seront consacrés au soutien de formation aux besoins des économies à domi- à la formation professionnelle et à l’emploi des nante informelle jeunes (le développement de l’approche en PPP est > 2006 : l’AFD initie la création et appuie le GEFOP, au cœur des priorités) réseau d’expertise internationale sur la formation professionnelle Parents pauvres des systèmes vention. Mis en place pour la pre- d’enseignement dans le monde en mière fois à grande échelle par l’AFD développement5, l’Enseignement en Tunisie dans les années 90, le PPP Technique et la Formation Profes- vise à la fois à répondre à la demande sionnelle (ETFP) attirent jusque dans d’insertion sociale de pays en forte les années 90 des interventions des croissance démographique, et à sou- bailleurs centrées sur le financement tenir la compétitivité des entreprises d’infrastructures et d’équipements, et la croissance nationale. la formation des formateurs et le L’AFD donne la définition suivante des développement de l’alternance. PPP qu’elle mène dans l’ensemble de Le modèle du Partenariat public privé ses champs d’intervention : (PPP), va au-delà de ce type d’inter- Les Partenariats Public-Privé (PPP) consistent à associer les autorités publiques et des agents privés pour concevoir, finan- cer, construire, gérer ou préserver un projet d’intérêt public. Ils supposent un partage des responsabilités et de propriété entre le gouvernement et le secteur privé, garanti par un contrat de longue durée. ©AFD Source : AFD4 2 Document : L’AFD et la formation professionnelle : 4 Document : L’AFD et les Partenariats public-privé : du financement http://www.afd.fr/webdav/site/afd/shared/PORTAILS/PUBLICA- d’infrastructures au développement de services essentiels : http:// TIONS/PLAQUETTES/AFD_et_la_formation_prof_FR.pdf www.afd.fr/webdav/site/afd/shared/PORTAILS/PUBLICATIONS/ 3 « Education – Formation – Emploi : la jeunesse au cœur du déve- PLAQUETTES/AFD_et_les_PPP_FR_v06.pdf loppement » Plan d’Actions 2013 – 2015, AFD : http://www.afd.fr/ 5 Voir notamment le constat dressé en Afrique, dans l’ouvrage : La for- webdav/shared/PUBLICATIONS/THEMATIQUES/plan-actions/ mation professionnelle en Afrique francophone, pour une évolution plan-action-education.pdf maîtrisée, Jackie Fourniol, L’Harmattan, 2004. 5<
©AFD Les caractéristiques du PPP dans la > Le modèle permet d’offrir simul- > La durabilité du dispositif : La formation professionnelle sont : tanément formation initiale et dimension partenariale du PPP > Les dispositifs de formation is- formation continue, contribuant conduit le bailleur à renforcer les sus de PPP renforcent la capaci- à l’équilibre financier des centres compétences des partenaires publics té et la chaîne de valeur forma- et à la bonne articulation pédago- et privés. Cette action favorise tive des formateurs qui abordent gique entre les entreprises (stages, l’«ownership » des acteurs (autono- les stratégies pédagogiques de la intervenants…) et le centre. mie de gestion, de décision…) ainsi formation initiale avec des jeunes que la durabilité du dispositif de Le PPP offre plusieurs avantages, formation appuyé. et de la formation continue avec il favorise : des adultes expérimentés. L’approche PPP renforce également > La pertinence des projets par > Une mise en relation des ac- l’attractivité des formations tech- rapport aux orientations natio- teurs publics de la formation nales : les PPP soutenus par l’AFD niques et professionnelles en offrant professionnelle, et des entre- impliquent les principaux acteurs de meilleures perspectives d’inser- prises privées ou branches pro- de la formation professionnelle au tion aux jeunes. fessionnelles, au niveau national niveau national (ministères, grandes (niveau stratégique), territorial Une réflexion sur l’expérience de entreprises, organisations profes- (régional…) et opérationnel (dis- l’AFD : sionnelles). Ils permettent à l’AFD positif de formation). d’animer un dialogue sectoriel et Loin d’être prescriptive d’un modèle > Au-delà d’une intervention au d’inscrire son intervention dans le d’intervention particulier, la pré- niveau pédagogique (introduc- cadre d’orientations nationales. sente étude analyse les modalités tion de l’Approche par les Com- d’intervention concrètes de l’AFD à > L’efficacité des dispositifs de pétences par exemple), ce mo- travers les projets conduits depuis les formation appuyés : La collabo- dèle favorise un rapprochement années 1990 dans 14 pays6 : elle vise ration publique-privée favorise durable de l’offre et de la de- à dégager des bonnes pratiques ainsi l’adéquation entre l’offre et la de- mande de formation par une ac- que des pistes de réflexion nouvelles mande de formation. Le PPP favo- tion au niveau de la gouvernance pour la réussite des projets montés rise également la mise en situation et du financement des dispositifs, dans le cadre d’un PPP. professionnelle des apprenants et et par la participation du secteur des formateurs (mise en place de L’étude contribue également à privé dans ces deux domaines. stages, de l’alternance…). une réflexion sur le « passage > Les projets soutenus par l’AFD à l’échelle » des dispositifs de > L’efficience du dispositif : Dans dans le cadre d’un PPP orientent formation appuyés, qui semble des contextes de ressources les dispositifs vers un gain d’au- nécessaire pour répondre aux im- publiques limitées, la viabilité tonomie, une comptabilité et menses besoins de formation des financière des dispositifs est un secteurs modernes, agricoles et une gestion du personnel pri- élément central pour la péren- informels, dans des contextes de vées, et une gouvernance à la nité des dispositifs de formation croissance démographique forte. fois partenariale (publique pri- appuyés. Le PPP permet de mobi- vée) et exécutive (les acteurs liser des ressources complémen- sont décisionnaires). taires, en particulier privées. 6 Cambodge, Vietnam, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Madagascar, Maroc, Mauritanie, Sénégal, Togo, Tunisie, Haïti, Djibouti, et République Démocratique du Congo. >6
RETOUR SUR L’EXPÉRIENCE DE L’AFD : PARTIE 1 TYPOLOGIE DES PPP DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE DU PPP CONSULTATIF AU PPP CONTRIBUTIF : QUELLE TYPOLOGIE DES PPP DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE ? TUNISIE MAROC MAURITANIE SÉNÉGAL • Depuis 1996, appui à 28 • 1998 : mise en place de • 2005-2013 : prêt bonifié • Programme de renfor- centres de formation centres de formation 7M€ sur montant de 10M€ cement de la compétiti- professionnelle (industrie, • 2007 : création/ réhabili- (complété par la SNIM) vité des entreprises par la tourisme, agriculture) et tation de centres sectoriels Création du centre de for- qualification des ressources une école d’ingénieurs, avec l’appui des branches mation de la Société Natio- humaines (PQRH) dans appui à l’auto-emploi et à la professionnelles : textile, nale Industrielle et Minière 3 secteurs stratégiques : création d’entreprises pour habillement, aéronautique, de Mauritanie (SNIM) agroalimentaire, logistique des jeunes BTP, cuir, transport et logis- portuaire et BTP • 2014 : programme d’appui à tique, audiovisuel, automo- CAMEROUN • 2008-2012 : mise en place la formation et à l’insertion bile, artisanat. • Création d’un centre de des centres 8,6 M€ (sub- professionnelle (PAFIP) : • 2010 : création d’un réseau formation aux métiers non vention) appui au pilotage de la de centres de formation agricoles en milieu rural • 2014 : amélioration de la réforme, à 17 établissements dans les métiers de l’auto- (CFM) qualité et de la pertinence « centre ressources », au mobile de la formation (lycées tech- • 2011 : 10 M€ (C2D) renforcement du dialogue niques et secteurs horticul- • 2014 : appui à la création • Création de 2 centres social des partenaires ture/ aviculture/ tourisme- d’instituts de formation sectoriels : en maintenance sociaux, et au centre chargé hôtellerie-restauration) dédiés aux métiers des industrielle, logistique et de l’ingénierie pédagogique énergies renouvelables et de transport et métiers agro- • Réforme du mécanisme de et de la formation des l’efficacité énergétique alimentaires financement formateurs • Total des concours (prêts) • 2012 : 15 M€ (C2D) • Appui à la gestion du sys- • 24,7 M € (dont 0,7 M€ de depuis 1998 : 72,2 M€, tème, suivi, évaluation subvention) et 3M € de l’UE 25 centres dans 13 secteurs TOGO • Appui au passage à l’échelle sous réserve de validation • Création d’un centre aux des dispositifs • Total des concours depuis CONGO 1996 : 92,8 M€ métiers industriels (CFMI) • 12 M€ (prêt et subvention) • Renforcement des capacités • Appui à 3 centres de forma- VIETNAM de définition et de pilotage tion publics RDC des stratégies en matière • 2006-2009 : appui à 4 éta- • Accompagnement du fonds • Amplification de l’appui d’éducation et de FP des blissements dans les secteurs de financement de la FP à l’Institut National de ministères concernés de la mécanique, électricité, Préparation Professionnelle industrie et maintenance • Appui à la création de deux • 2013- 2016 : 6 M€ (subvention) (INPP) , le dispositif national automobile centres d’éducation, de des instituts de formation formation et d’apprentis- • 12,9 M€ (prêt) professionnelle en RDC sage (CEFA) : maintenance CÔTE D’IVOIRE • Appui à 5 centres et industrielle et BTP • Mise en place d’un • Dans le cadre du projet création de nouvelles filières fonds d’innovation pour • 2007: 6M€ (subvention) « Défi jeunes », modernisa- (télécommunication, sou- le développement tion de 2 lycées profession- dure, électricité industrielle, d’innovation pédagogiques DJIBOUTI nels dans 3 filières : agro-in- découpe métal et méca- ou de filières prioritaires • Appui à la réforme de la dustries, BTP et maintenance nique automobile) industrielle. • Appui ciblé à des centres FP et à son adaptation aux • 2011 : 24,5 M€ (prêt) de formation besoins de l’économie : • 93M€ (C2D) et 500 k€ (subvention) réforme du baccalauréat • 2011 : 6M€ (subvention) professionnel et renforce- HAÏTI • 2014 : 16M€ (C2D) appui MADAGASCAR ment des compétences en ciblé à des centres de • Création d’une filière d’ex- • FP dans le secteur du BTP français des enseignants cellence « eau » au Centre formation, mis en réseau • Renforcement des capacités / création de PPP pour Pilote de l’Institut National sur l’ensemble du territoire institutionnelles et le PPP développer des formations de Formation Profession- qualifiantes courtes nelle (INFP) • Modernisation des contenus de formation dans la filière • 2013 : 6M€ (subvention) • Mise à niveau du Centre BTP/ génie civil/ Rénova- comme centre de référence tion et rééquipement de CAMBODGE en faveur de l’insertion 9 centres de formation • Création d’un Institut de professionnelle des jeunes • 2011 : 5M€ (Subventions) formation aux métiers du • Appui à la modernisation textile – habillement en lien de l’INFP avec le GMAC (Garment • 2013 : 5M€ (subvention) manufacturer association in Cambodia) • 2014-2019 : 3,2 M USD (Prêt au GMAC) 7<
L’analyse des projets présentés ci- B/ Le degré d’implication des partenaires décide des objec- dessus a permis d’élaborer une ty- partenaires dans la gestion et le tifs du projet et du dispositif de pologie de Partenariats public-privé financement du dispositif, dont formation soutenus par l’AFD dans le champ de découle le statut juridique du dis- > Deux formes de PPP Contribu- la formation professionnelle. positif : Trois cas sont possibles - tifs : les partenaires définissent Cette typologie intègre les niveaux > Un partenaire consulte l’autre ensemble les objectifs du projet et stratégique (national) et opération- pour les orientations de son dis- du dispositif de formation, et par- nel (au niveau d’un dispositif de for- positif, tagent la responsabilité du finan- mation) du PPP7. Elle se fonde prin- > Dispositif co-géré et/ou co-fi- cement et/ ou de la gestion du cipalement sur les deux éléments nancé par les partenaires publics dispositif. Elles se distinguent par suivants : l’objectif du projet et le et privés, leur autonomie juridique : degré respectif d’implication des > Dispositif co-géré et/ou co-fi- > Le dispositif ne dispose pas d’un partenaires. nancé par les partenaires publics statut juridique lui permettant et privés avec une structure juri- une autonomie administrative, A/ L’objectif du projet conduit en dique permettant une comptabi- financière et de gestion. Il est PPP : Trois cas sont possibles - lité et une gestion du personnel néanmoins cogéré et/ou cofi- > Modernisation d’un dispositif pu- privée, et une gouvernance à nancé par les partenaires : PPP blic de formation en association la fois partenariale et exécutive Contributif intermédiaire avec le secteur privé, (l’organe de gouvernance est décisionnaire). > Le dispositif dispose d’un statut > Création de centres sectoriels à juridique lui permettant une auto- mode de gestion privée, Pour chaque objectif d’intervention, nomie administrative, financière > Appui à un dispositif privé d’une on distingue ainsi trois types de PPP : et de gestion, il est également (plusieurs) grande(s) entreprise(s) > Un PPP Consultatif : les parte- co-géré et/ou cofinancé par les à qui est confiée une mission de naires développent une culture partenaires : PPP Contributif service public. de dialogue mais un seul des avancé. ©AFD 7 La typologie proposée par A. Chelbi (Réflexion sur la gouvernance • Un partenariat contributif qui se présente lorsque l’Etat finance un des centres de formation professionnelle, AFD, ACC, Décembre centre de formation privé, sans intervenir dans sa gestion. 2012), porte quant à elle sur les relations opérationnelles entre un • Un partenariat sous forme de développement commun, qui consiste centre de formation et les acteurs privés. L’auteur dresse la typologie à mettre en place des organes de dialogue et de concertation entre les suivante : acteurs publics et privés dont le résultat sera appliqué par le centre. • Un partenariat consultatif dans lequel le centre, ou sa tutelle • Enfin le dernier cas est celui du partenariat substantiel lorsque l’Etat publique, demande l’avis de la profession sur certains sujets, et décide et le privé créent un centre de formation dans lequel ils participent ensuite seul tous les deux dans le financement et dans les organes de gestion. >8
RETOUR SUR L’EXPÉRIENCE DE L’AFD : PARTIE 1 TYPOLOGIE DES PPP DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE OBJECTIF DU PROJET APPUI À UN DISPOSITIF MODERNISATION D’UN COOPÉRATION AU NIVEAU PRIVÉ D’UNE (PLUSIEURS) DISPOSITIF DE FORMATION CRÉATION DE LA GESTION ET DU GRANDE(S) ENTREPRISE(S) À PUBLIC EN ASSOCIATION DE CENTRES SECTORIELS FINANCEMENT ET STATUT QUI EST CONFIÉE UNE MIS- AVEC LE SECTEUR PRIVÉ JURIDIQUE SION DE SERVICE PUBLIC Existence d’un statut PPP CONTRIBUTIF AVANCÉ PPP CONTRIBUTIF AVANCÉ PPP CONTRIBUTIF AVANCÉ juridique permettant une Structuration institutionnelle • Appui à une structure • Appui à une structure comptabilité et une gestion et projet d’autonomisation autonome (statut autonome privée (GIE ou du personnel privées, et une juridique d’un dispositif public, d’association, ou SA) co-gérée SA), co-gérée et co-financée, gouvernance à la fois qui tendra vers une co-gestion et co-financée par le secteur répondant aux besoins d’une partenariale et exécutive et un co-financement public public et par une organisation ou de plusieurs grande(s) –privé professionnelle, avec entreprise(s) ainsi qu’à une délégation de service public mission de service public • Ex : Madagascar : BTP • Sénégal 2014 • Ex : Maroc : centres sectoriels • Ex : Maroc: IFMIA Tanger hors IFMIA Tanger Renault, Renault • Sénégal , Togo CFMI • Cambodge: GCAM Dispositif sans autonomie PPP CONTRIBUTIF PPP CONTRIBUTIF PPP CONTRIBUTIF juridique, co-géré et/ou INTERMEDIAIRE INTERMEDIAIRE INTERMEDIAIRE co-financé par les Appui à la greffe d’un dispo- Appui à un dispositif co-géré Non identifié dans les projets partenaires publics et privés sitif de formation budgétaire- et co-financé , avec une défi- analysés ment autonome à un dispositif nition évolutive des modalités existant du PPP et du statut juridique de la structure, et un renforce- • Ex : Congo Brazzaville ment préalable des partenaires •H aiti (sans autonomie budgé- en particulier des organisations taire au moment du lancement) professionnelles •T unisie : PAFIP (renforcement de l’implication des partenaires • Ex: Cameroun : centres sociaux dans le pilotage du industriels dispositif) Un partenaire consulte PPP CONSULTATIF PPP CONSULTATIF PPP CONSULTATIF l’autre pour les orientations Modernisation d’un dispositif Création d’un centre sectoriel Appui à un dispositif de forma- de son dispositif – gouver- public en consultation du public, dont les modes de tion d’une entreprise majeure nance non-partenariale secteur privé – le dispositif gouvernance et de finance- à capital majoritairement n’obtient pas d’autonomie de ment seront redéfinis après public, pour le renforcement gestion. Le secteur privé n’est renforcement des acteurs de sa mission de service public, pas décisionnaire en association avec des entre- • Ex : Tunisie avant 2014 prises privées du secteur • E x : Togo : accompagnement centres publics • Ex : Mauritanie (SNIM) • S énégal 2014 : pour les formations courtes (certificats de spécialité) •R CI : lycées techniques •V ietnam, Djibouti et RDC 9< ©AFD
LES ACTEURS PUBLICS ET PRIVÉS ASSUMENT DIFFÉRENTS RÔLES DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE : ACTEURS PUBLICS ACTEURS PRIVÉS Administration centrale et régionale Entreprises et organisations professionnelles Assure une grande partie du service public Bénéficiaires finaux de l’ETFP d’éducation, et d’ETFP : Identifient les besoins de formation : > Offre de formation > Demande de formation Veille au rôle d’insertion sociale de la FP (forma- Les entreprises ont besoin de compétences tion initiale des jeunes), impliquant une vision à pour leur compétitivité économique, à court et moyen et long terme des enjeux de formation moyen termes (former des professionnels), et (former un individu) sont principalement intéressées par la FC • Veille à l’équité des dispositifs (bourses) • Création d’emplois • Validation des diplômes, certifications • Financement de la formation continue (via • Régulation des dispositifs de formation taxes) • Gestion et financement de la formation initiale • Organisations professionnelles définissent em- plois et référentiels de compétences > DE PLUS LES ACTEURS DE FORMATION PARLENT UN LANGAGE DIFFERENT DE CELUI DE L’ENTREPRISE CE QUI NECESSITE UN DISPOSITIF D’INTERMEDIATION. ©AFD >10
PARTIE 2 QUELLES BONNES PRATIQUES POUR LA CONDUITE D’UN PPP DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ? © AFD PARTIE 2 QUELLES BONNES PRATIQUES POUR LA CONDUITE D’UN PPP DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ? La réussite d’un projet monté tervention possible, il n’existe > La conception et la mise en en PPP nécessite une attitude pas de modèles d’action auto- place d’un PPP, tout au long pragmatique, tenant à la fois matiques dans le domaine des des étapes d’un projet compte du contexte national et PPP. > La définition de la gouver- des objectifs du projet. Si la ty- L’expérience de l’AFD permet nance, des statuts juridiques pologie dressée précédemment néanmoins de capitaliser sur cer- et financiers des dispositifs distingue différents types d’in- taines pratiques relatives à : appuyés via un PPP. COMMENT STRUCTURER UN PPP À CHAQUE ÉTAPE DU PROJET ? Identification du projet Conception Mise en place Suivi et pré-faisabilité du PPP du PPP et suivi du PPP post-projet 11 < ©AFD
1 1ÈRE ÉTAPE : IDENTIFICATION DU PROJET ET PRÉ-FAISABILITÉ DU PPP Il convient en premier lieu de type de PPP (consultatif/ contributif Afrique sub-saharienne, corres- conduire une analyse du contexte et intermédiaire/ contributif avancé). ponde aux cas 2 ou 3 et permette des acteurs pour savoir s’il est pos- Il semble que la majorité des pays d’envisager un PPP contributif sible d’envisager un PPP, et si oui, quel d’intervention de l’AFD, situés en intermédiaire ou avancé. PRÉ-REQUIS À UNE INTERVENTION CAS 1 CAS 2 CAS 3 EN PPP • F orte instabilité politique • Instabilité gouvernemen- • Stabilité politique • E tat fragile, tale, mais stabilité de • Certains secteurs Contexte politique et régime économiques en essor • S ituation post-conflit économique favorable, • Pays moins avancés / pays •C rise économique demande sociale intermédiaire • Certains secteurs écono- miques en essor Situation favorable du Non Expérience de dialogue public Expérience de dialogue public système de formation privé limitée, et dispositif de privé avancée, Dispositif de professionnelle financement peu performant, financement performant, ou • Dialogue public privé dans mais possibilité de renforcer peu performant mais avec la FP les acteurs (fonds, organisa- possibilité de le renforcer tion professionnelle) • Performance du système de financement Acteurs structurés Non Acteurs peu structurés et peu Acteurs structurés et compétents sur les compétents dans la FP, mais et compétents questions de compétences, volontarisme emploi, FP Volontarisme des acteurs Non Oui Oui et présence de personnes ressources Non • Acteurs publics prêts à • Acteurs publics prêts à renoncer à une partie de renoncer à une partie de leurs prérogatives / Acteurs leurs prérogatives / Acteurs privés prêts à s’engager privés prêts à s’engager dans la gestion d’un dans la gestion d’un Accord des acteurs sur les dispositif dispositif objectifs du projet et sur les • Accord sur le principe d’une • Accord sur une co-gouver- principes du PPP co-gouvernance et/ou d’un nance et/ou co-finance- co-financement (modalités ment (modalités à définir) à définir) • Accord sur un dispositif jouissant d’une autonomie juridique (modalités à définir) Non Modalités juridiques et Modalités juridiques et Pré-faisabilité financières restent à définir financières restent à définir opérationnelle mais sont envisageables dans mais sont envisageables dans le contexte le contexte PPP consultatif ou contri- PPP contributif butif intermédiaire, avec intermédiaire ou avancé, Pas de PPP AMO forte ou renforce- avec renforcement des ment des capacités préa- capacités lable ou parallèle au projet >12
PARTIE 2 QUELLES BONNES PRATIQUES POUR LA CONDUITE D’UN PPP DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ? > Il convient de souligner l’impor- faire auprès de chaque acteur de projet (organisations profession- tance de la volonté des acteurs, manière séparée, puis conjointe. nelles du nord et du sud) sont comme prérequis à la mise en Cette étape permet d’amorcer de également identifiées. Une atten- place d’un PPP. L’État doit accep- manière dynamique l’implication tion particulière devra être accor- ter de partager le rôle de déci- et la collaboration des acteurs dée au rôle que jouera l’organisme deur à celui de fournisseur d’une publics et privés. Elle constitue de financement de la formation offre de formation destinée une première étape dans le ren- professionnelle, s’il existe. Le degré aux entreprises. Il doit accepter forcement de leurs capacités. de représentation des acteurs pri- de confier un rôle aux acteurs vés dans l’organisme de finance- La structuration, la représentativité privés dans la gestion de la FP. ment est crucial. et la capacité d’intervention des Parce que les résistances au chan- gement sont fortes, le bailleur doit acteurs privés sont également opérer un long travail de sensibi- cruciales. lisation et de conviction auprès > Dans la phase d’identification, des acteurs. Ce travail peut se les diverses parties prenantes du 2 2ÈME ÉTAPE : CONCEVOIR LE PROJET ET LE PPP, DÉFINIR LE RÔLE DES PARTENAIRES ET L’ANCRAGE TERRITORIAL DU PROJET > Les résultats de l’étude doivent éléments centraux qui, s’ils ne faire l’objet d’un accord entre sont pas anticipés, risquent de les partenaires, notamment sur devenir par la suite des points les éléments-clés du projet : bloquants. > • Gouvernance / statut / modèle > Le degré de précision de ces élé- financier du dispositif (avec rôle ments à la phase de conception va- du fonds) / choix des équipe- rie cependant selon les contextes, ments / lieu / contenu / renfor- et donc selon le type de PPP : cement des capacités (préalable > • Il est possible dans le cas de ou en parallèle à l’exécution du PPP contributifs avancés, où les projet ?) / « ancrage territorial » acteurs sont mûrs, d’atteindre > • Choix et positionnement de un haut niveau de précision de ©AFD l’AMO / définir les missions de ces aspects lors de la phase de l’AMO lors de la mise en place du conception. > La réalisation de l’étude de faisa- projet > • Dans le cadre d’un PPP contri- bilité est une étape importante : > Le véritable enjeu de cette étape butif intermédiaire, il semble après une phase de diagnostic de est double : difficile de fixer le détail de ces la demande socio-économique, aspects, qu’il faudra donc définir • créer le consensus entre les puis d’échanges, de sensibilisation au cours du projet, y inclus de partenaires sur les métiers et et de pré-accord entre partenaires, façon évolutive. Il est cepen- besoins de formation de la filière elle montre que le projet peut se dant essentiel qu’à cette étape concernée (sur l’ensemble de la concrétiser. Elle permet également les points bloquants potentiels chaîne de valeur afin d’identifier (nécessité d’un changement de aux différents acteurs de commen- les gaps de compétences et d’ar- cer à travailler ensemble (défini- cadre légal…) soient identifiés, et ticuler l’offre de formation avec que les éléments restants à défi- tion des TDR de l’étude, choix de une véritable politique publique nir soient précisés. Une question l’opérateur). En Tunisie, les orga- sectorielle, au-delà des besoins centrale concerne le statut des nisations professionnelles se sont spécifiques de telle ou telle en- enseignants dans le cadre du parfois vues confier l’étude. treprise) ; PPP et son articulation avec le > L’étude de faisabilité ne doit • mettre les partenaires d’accord statut public des enseignants de pas omettre d’identifier les élé- sur la gouvernance, le modèle l’ETFP : impact salarial, disposi- ments du projet qui ne sont pas financier et le statut juridique tif de détachement et de mise à réalistes. du dispositif de formation, disposition... 13 <
L’assistance technique pourra venir mation, formation des formateurs, de rappeler leurs engagements aussi en soutien à la définition de ces acquisition des équipements… bien à l’Etat qu’aux représentants du modalités juridiques et financières. secteur privé. Il convient néanmoins L’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage d’anticiper l’intégration de ses mis- Il conviendra lors de cette étape de (AMO) pourra être positionnée au sions dans les structures pérennes du définir les modalités pédagogiques sein des structures pérennes du Mi- Ministère. des formations créées ou renfor- nistère, ou bien au niveau d’une Unité cées (formation diplômante, forma- de Suivi et de Coordination de Projet Les indicateurs de suivi du projet tion courte, niveaux de qualification) (USCP). L’USCP, indépendante de la devront être définis dès cette étape, et de définir le calendrier des activi- hiérarchie ministérielle, permet au ainsi que les modalités de capitalisa- tés de renforcement pédagogique : projet de se déployer malgré d’éven- tion et d’évaluation du projet. élaboration des programmes de for- tuels remaniements ministériels et 3 3E ÉTAPE : MISE EN ŒUVRE DU PROJET DANS LE CADRE D’UN PPP ET DANS SON ANCRAGE TERRITORIAL > L’enjeu de cette étape est que rôle important. Elle est renforcée faciliter le lancement du projet, en les engagements précédem- par la logique multi-acteurs du anticipant par exemple le recru- ment pris par les partenaires PPP : tement de l’Assistance à Maîtrise soient réellement suivis dans les > • le bailleur est contraint par son d’Ouvrage (AMO). actes. Le choix de la méthode de calendrier de décaissement > L’opérateur en charge l’AMO sélection du directeur/directrice > • les processus décisionnaires doit être choisi en fonction de son du centre vient par exemple tes- de l’administration publique expérience de collaboration avec ter la volonté du public de confier peuvent retarder la publication le secteur privé. au privé une responsabilité dans d’actes administratifs indispen- > L’accompagnement et le renfor- la gestion d’un centre. La phase sables à la poursuite du projet de mise en place du projet vient cement des capacités des Minis- (création d’une association, tères (au niveau des directions et préciser les accords entre parte- délégation du service public à des équipes) est un enjeu fort pour naires. L’approche pragmatique l’association, nomination d’un la pérennité du projet. Il est éga- de tout PPP doit cependant lais- directeur…) lement utile de prévoir un renfor- ser la place à la créativité des ac- > • les entreprises attendent pour cement des capacités des acteurs teurs et permettre à ce qui a été leur part des résultats rapides de privés, en particulier des organisa- convenu entre les partenaires leur investissement (financier ou tions professionnelles. de s’adapter ou préciser. humain). > Comme dans tout projet, la >Pour limiter les retards dans la mise dimension temporelle joue un en œuvre du projet, il convient de >14 ©AFD
PARTIE 2 QUELLES BONNES PRATIQUES POUR LA CONDUITE D’UN PPP DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ? 4 4E ÉTAPE : SUIVI POST-PROJET ET PÉRENNITÉ DU DISPOSITIF Pendant l’exécution du projet, le bail- leur doit veiller à la bonne évolution des indicateurs du projet, dont le suivi fait également partie des fonctions de l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage. A l’issue du projet, le taux d’insertion professionnelle des sortants du dispositif de formation (Hommes/ femmes) est un indicateur clé. Les possibilités de suivi du bailleur se trouvent certes limitées, mais des interventions sont néanmoins pos- sibles : > Développer des missions de suivi ©AFD post-projet auprès des centres appuyés. > Financer (sur prêt) une extension du centre. l’AT prévoyant l’échange d’infor- réseau de formation dédié à une > Encourager le centre de formation mations, l’aide à la recherche de filière, via par exemple la création de à signer un contrat de suivi avec financements, le renforcements « réseaux sectoriels de formation » l’opérateur en charge de l’AT du des capacités et l’organisation de autour de « centres ressources », et la projet (le centre agro-alimentaire à missions d’études). mise en place d’un système de pilo- Dakar a par exemple pris l’initiative Le bailleur peut également appuyer tage intégré (voir partie 3). de signer un accord de suivi avec l’intégration des centres au sein d’un LA GOUVERNANCE DU PPP S’ARTICULE AVEC LES ORIENTATIONS JURIDIQUES ET FINANCIÈRES DU PROJET La gouvernance du PPP au niveau favorisera à la fois son efficacité, sa du dispositif par rapport à l’ensemble stratégique (national) et au niveau flexibilité, son auto-financement et des acteurs du PPP. Le dispositif de opérationnel (dispositif de forma- sa pérennité. Ce choix en termes de formation sera en mesure de présen- tion) est un élément-clé de la réussite gouvernance implique : ter son propre rapport d’activité pé- du PPP. Il va orienter le choix du sta- > Sur le plan juridique : un disposi- dagogique et financier, voire de s’en- tut juridique et du modèle financier tif de formation reposant sur une gager sur un contrat de performances du dispositif. structure disposant d’une forte au- et de moyens vis-à-vis de l’Etat et des L’enjeu de la gouvernance d’un PPP tonomie (par rapport à l’adminis- partenaires privés. est de favoriser un dialogue public tration publique ou à une grande Les projets soutenus par l’AFD privé, qui permettra d’orienter les entreprise).9 dans le cadre d’un PPP contributif dispositifs de formation vers les be- ont conduit notamment, selon les soins réels des entreprises. Il s’agit > Sur le plan financier : un modèle types d’intervention choisis, aux également de favoriser la pérennité financier reposant sur une gestion modèles juridico-financiers sui- du dispositif. de type privé vants : (Les graphiques ci-dessous Le parti pris des PPP appuyés par L’autonomie, à la fois juridique et présentent la répartition des recettes l’AFD est que la participation des financière, du dispositif favorise éga- prévisionnelles) entreprises à la gestion du dispositif lement la redevabilité (accountability) 9 L’idée de favoriser l’autonomie des établissements éducatifs publics ne se limite d’ailleurs pas à la formation professionnelle. Le principe de la délégation du service public d’éducation à des entreprises privées est par exemple à la base des chartes schools aux USA. Voir: LaRoque (2006), Contracting for the Delivery of Education Services:http://www.fraserinstitute.org/uploadedFiles/fraserca/Content/researchnews/research/ articles/ContractingDeliveryEducationServices.pdf 15 <
MODERNISATION D’UN DISPOSITIF DE FORMATION PUBLIC CRÉATION DE CENTRES SECTORIELS EN ASSOCIATION AVEC LE SECTEUR PRIVÉ À MODE DE GESTION PRIVÉE 45 % 40 % 35 % 30 % 80 % 25 % 20 % 60 % 15 % 10 % 40 % 5% 0% 20 % Etat : Entreprises : Familles : Production des salaires agents FC, frais de scolarité établissements 0% de l’Etat, mise à disposition pour la FI Etat Entreprises Familles financement de formateurs, de la FI don de matière d’œuvre Exemple : Togo (CFMI) Exemple : Madagascar (BTP) Statut juridique : Statut juridique : Etablissement Public Autonome Association de délégation de service public Prépondérance publique dans le modèle financier Prépondérance privée dans le modèle financier La participation financière des entre- de culture de la formation continue au besoin de renforcement des prises repose principalement sur le du personnel dans les entreprises compétences des équipes de direc- développement de l’offre de for- (qu’elles soient formelles ou infor- tion et à l’absence d’une culture de mation continue du centre. L’offre melles) et aux pratiques de sous- gestion par les résultats. de FC est un enjeu fort pour la traitance, aux ambiguités de l’enga- viablité des centres sectoriels. gement financier des entreprises L’enjeu repose principalement sur (paiement d’une taxe reversée à la les difficultés à surmonter le manque FP et/ou achat direct de prestations), LES IMPLICATIONS JURIDIQUES D’UN PROJET MONTÉ EN PPP Les aspects juridiques doivent être tion géré en PPP est de disposer de > Le choix de la structure juridique évoqués dès la phase d’identifica- formateurs bien formés disposant du dispositif doit faire l’objet d’une tion du projet, et précisés lors de la d’une expérience professionnelle attention particulière. Il condi- conception du PPP, en particulier sur dans le métier auquel ils forment, tionne en grande partie la réussite les points suivants : qui soient impliqués dans le dis- du projet. positif sur la durée, et capables de > Le statut du foncier : le proprié- Les statuts juridiques doivent per- travailler à temps plein.10 Le dispo- taire du foncier sur lequel est situé mettre : sitif doit pouvoir fixer les rémuné- le centre de formation, jouera de > Une facturation de prestations rations des formateurs (salaires, fait un rôle majeur dans le disposi- > Une autonomie budgétaire et de avancements, primes) pour éviter tif (c’est le cas du centre de forma- gestion, en particulier par rap- leur départ, en particulier dans le tion de la SNIM). port à l’administration publique secteur privé. Le statut de fonction- > Le statut des formateurs : l’ob- naire des enseignants peut ralentir > Une co-gestion entre acteurs jectif pour un dispositif de forma- un projet en PPP (ex : Tunisie). publics et privés 10 Le centre agro-alimentaire de Dakar prévoit 24 heures hebdomadaires de formation en face-à-face pour les formateurs, le reste étant dédié à des visites en entreprises ou à de l’ingénierie pédagogique en réponse à une demande de FC. >16
PARTIE 2 QUELLES BONNES PRATIQUES POUR LA CONDUITE D’UN PPP DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ? Voici une analyse de la pertinence de quelques statuts juridiques selon ces critères11 : ADAPTÉ À UN DISPOSITIF STATUT DESCRIPTION GÉRÉ EN PPP ? • Soumis au droit public et aux règles de comptabilité Uniquement pour l’appui à un disposi- Etablissement public publique tif public, et PPP consultatif administratif • Présidence ou direction publique du centre. • Exercice d’une activité industrielle et commerciale qui Non Etablissement public répond à une mission de service public industriel et commercial • Présidence ou direction publique du centre. Forte implication de l’Etat empêche autonomie du centre Non Société d’état ou qui est soumis au régime fiscal des sociétés commerciales. société à capital • A pour but exclusif de mettre en œuvre pour une durée Pas adapté, car doit favoriser le déterminée, tous les moyens propres à faciliter ou à déve- cœur d’activité des partenaires, or la lopper l’activité économique de ses membres, à améliorer formation n’est pas le cœur d’activité ou à accroître les résultats de cette activité. Son activité des entreprises partenaires d’un PPP doit se rattacher essentiellement à l’activité économique soutenu par l’AFD Groupement de ses membres et ne peut avoir qu’un caractère auxiliaire d’intérêt par rapport à celle-ci. économique • Deux ou plusieurs personnes physiques ou morales peuvent constituer entre elles un groupement d’intérêt économique. • Le privé est majoritaire: présidence issue du patronat Oui • L’Etat est minoritaire, mais fortement impliqué : contraire- Ce statut s’applique aux 17 Etats ment au statut de SA ; membres de l’OHADA12 • Le centre peut à la fois facturer des prestations de service (FC et conseil) et recevoir des financements publics • Ce statut a été choisi au Sénégal au détriment des statuts d’EPIC, d’Office ou d’Agence publique car les centres auraient été sous tutelle du Ministère, à travers une présidence ou une direction publique du centre. Le centre Association à but est lié à l’Etat par un contrat de délégation de gestion de non lucratif service public. • Points de vigilance sur ce statut : profond changement culturel, important délai de publication des conventions de création de l’association, question non réglée de la soumission des centres à la TVA, et à la fiscalité des entreprises Conserve une forte tutelle des actionnaires Oui Société anonyme (au Maroc : tutelle publique) 11 Les éléments présentés s’appliquent aux cadres juridiques influen- 12 Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, cés par le droit continental français (Maghreb et Afrique Sub- Gabon, Guinée Bissau, Guinée, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, saharienne) et sont tirés d’une comparaison entre deux sources : République Centrafricaine, République démocratique du Congo, Sociétés commerciales, Mémento pratique Francis Lefèbvre, 2011, Sénégal, Tchad, Togo. et l‘l’Acte uniforme relatif au droit commercial général (1997) de l’OHADA : http://www.ohada.com/actes-uniformes.html 17 <
Dans le cas d’un appui à un centre de la Tunisie où le processus est en céder l’élaboration d’un accord de formation public, deux évolu- cours), ou bien son évolution vers un entre les partenaires à la fois sur les tions sont possibles : l’autonomisa- statut privé (association avec délé- objectifs du projet et sur le rôle de tion du centre, qui demeure public gation de gestion de service public - chacun. La réflexion sur la faisabilité (avec par exemple la mise en place de Sénégal). d’une structure juridique est un pré- contrats programme reliant le centre En aucun cas la création d’une requies à la conception d’un PPP, mais à l’administration publique – exemple structure juridique ne doit pré- pas la création de cette structure. LES IMPLICATIONS FINANCIÈRES D’UN PROJET MONTÉ EN PPP Le modèle financier du centre de loppement d’achat de prestations de et d’équité : il développera les pres- formation est déterminant pour sa formation continue. tations vendues aux entreprises, pour pérennité. Le principal intérêt d’un Contrairement à un dispositif de for- garantir sa pérennité financière, tout PPP est ainsi d’associer les entreprises mation entièrement privé, un centre en favorisant l’accès des formations au financement de la formation pro- appuyé dans le cadre d’un PPP visera aux primo-apprenants et à l’ensemble fessionnelle, via notamment le déve- à la fois des objectifs de rentabilité des milieux socio-professionnels. VOICI LES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DU COMPTE D’EXPLOITATION D’UN CENTRE GÉRÉ DANS LE CADRE D’UN PPP RECETTES CHARGES L’Etat : peut abonder le budget de fonctionne- Charges de personnel : premier poste, car les ment du centre : rémunérations doivent s’aligner sur le secteur • Inscription budgétaire privé, afin de veiller à la fidélisation des collabo- rateurs. • Achat de FI • Prévoir au budget formation des formateurs. • Système de bourses • une subvention d’équilibre peut être utile dans Equipements / Matière d’œuvre : charge im- les premières années d’activité du centre. Elle portante (en particulier dans les formations en doit diminuer progressivement pour ne pas secteur secondaire). être contre-productive en nuisant à l’objectif • Il faut anticiper leur entretien et remplacement d’auto-financement • Dans la mesure où les équipements, financés par Les Familles : peuvent payer un écolage subven- l’Etat ne pouvaient être amortis, le centre secto- tionné par l’Etat ou sur inscription libre (classe riel agro-alimentaire de Dakar a prévu d’abonder moyenne supérieure des pays). un fonds de réserve, à partir d’un pourcentage A noter que les recettes de la FI ne peuvent garan- de l’excédent brut d’exploitation annuel. tir la viabilité financière dans les Pays les Moins Avancés (Cambodge, ASS). Maintenance des infrastructures Les Entreprises : Consommables : Energies, eau, gaz •Parrainage de jeunes : l’entreprise finance la Communication, promotion, développement formation du jeune qui s’engage à travailler commecial et stratégique quelques temps à l’issue de la formation pour elle. • Achat de FC par les entreprises, avec ou non un co-financement du Fonds de la formation pro- fessionnelle. • Recettes tirées de projets collectifs montés avec le fonds de financement ou un bailleur. • Prestation de conseil aux entreprises. >18
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