Vaccination contre les HPV

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Vaccination contre les HPV
Vaccination contre les HPV

                                   *Pr Hélène Peigue-Lafeuille
                            Laboratoire de Virologie, CHU Clermont-Fd
                       CNR Enterovirus- parechovirus, Laboratoire associé
                            EA4843 Université d’Auvergne Clermont1
               *Haut Conseil de Santé Publique Commission Maladies Transmissibles

Pas de conflits d’intérêt DPI consultable sur site HCSP                             Mercredi 25 mars 2015
Vaccination contre les HPV
Les papillomavirus humains (HPV)
• Virus ADN, nus, résistants
• Tropisme : cellules germinales de la couche
  basale de l’épithélium malpighien
• ECP = koïlocyte
• Production virale: +++ dans verrues (plantaires)
                       ++ dans condylomes
                          génitaux
                       -  dans lésions dysplasiques
                          ou néoplasiques
• Pas de système de culture, donc détection du
  génome et typage (hybridation ou PCR…)
                                       H Peigue-Lafeuille 25 mars 2015
Vaccination contre les HPV
Les papillomavirus humains (HPV)
• Plus de 100 génotypes décrits.
• Une quarantaine = tropisme préférentiel pour
  muqueuses anogénitales.
     verrues et cancers col utérus, vulve, vagin,
     anus.
• Selon leur pouvoir oncogène:
           HPV à faible risque parmi lesquels :
           type 6 et type 11…
           HPV à haut risque, parmi lesquels :
           types 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51,
           52, 56, 58, 59, 68…
                                          H Peigue-Lafeuille 25 mars 2015
Vaccination contre les HPV
Épidémiologie: transmission sexuelle
•   Une des 3 ppales IST en population gale.
•   La 1ère des IST virales dans le monde.
•   primo-infection inapparente.
•   Tout acte sexuel, ± pénétration = risque HPV.
•   Préservatifs =     risque HPV sans l’annuler

       Leur utilisation doit quand même être recommandée.
       à cause des autres IST : HIV, chlamydiae, gonocoques,
       syphilis… et des HPV non 16-18 .

• La vaccination contre 2 ou 4 HPV ≠ ne dispense
  pas des préservatifs.
                                               H Peigue-Lafeuille 25 mars 2015
Vaccination contre les HPV
• > 70% H et F : au moins 1 infection HPV / vie.

• Chez JF, > 60% des primo-infections = dans les 5
  ans suivant premiers rapports sexuels.

• Durée médiane portage ≈ 15 mois.

• Pic fréquence portage entre 25 et 29 ans (19,4%),
  puis diminution lente.

• Prévalence HPV ∆ suivant régions du monde.

• En Europe, prévalence HPV16 chez les JF à
  cytologie normale = élevée (25%).
                                        H Peigue-Lafeuille 25 mars 2015
Vaccination contre les HPV
Réponses immunes lors de
            l’infection HPV
• Infection AC neutralisants contre protéine L1
• Protection essentiellement de type
• Après infection, évolutivité des lésions contrôlée
  par la réponse cellulaire
• Résolution spontanée de plus de 80% des
  infections
• Régression spontanée de dysplasies sévères
• Immunodépression: facteur de risque de
  développer des lésions sévères
• Pas de technique standardisée pour dosage AC
                                         H Peigue-Lafeuille 25 mars 2015
Vaccination contre les HPV
Vaccination contre les HPV
Vaccination contre les HPV
Histoire naturelle (histologique) de l'infection à HPV au niveau du col de l’utérus

     CIN: néoplasie intraépithéliale cervicale
                                 (mot « néoplasie » au sens large)
                                                                     H Peigue-Lafeuille 25 mars 2015
Vaccination contre les HPV
Cancer du col de l’utérus et HPV oncogènes (16, 18
    et les autres) sont liés dans ˃99% des cas

                                      Marqueurs
                                d’efficacité vaccinale
                                              H Peigue-Lafeuille 25 mars 2015
Cancers invasifs en Europe n= 2058 / 8977(monde):
HPV 16 (66%), 18 (7%), 33 (6%), 45 (4%), 31 (3%)…
           73%                   13%...                   =86%

                                          H Peigue-Lafeuille 25 mars 2015
Épidémiologie du cancer du col en
                  France
• 11ème cancer féminin par sa fréquence
      3000 cas estimés en 2013.

• pic d’incidence : 40 ans.
• 13ème cause cancer féminin
      1100 décès en 2013
     (Trois femmes décèdent par jour)

• pic de mortalité = à 50 ans.
• âge médian dg = 51 ans.
• survie relative < 70% à 5 ans.

                                          H Peigue-Lafeuille 01/04/2014
PREVENTION SECONDAIRE: base actuelle des
        recommandations du dépistage du cancer du col

Rappel: un cancer met 15 ans à se développer
FCU tous les 3 ans après 2 FCU normaux à un an d’intervalle
FCU anormal        colposcopie pour localiser       histologie pour dg lésion
1 seul FCU n’est pas sensible, sa répétition, si!

 25 ans                                                                      65 ans
                                                    Cancer de l’utérus

                                                                     H Peigue-Lafeuille 01/04/2014
Avec efforts particuliers
  vers les femmes les plus
      âgées et les plus
        défavorisées
En élargissant l’offre de soin
 pour la pratique des FCU

 DEPISTAGE                       DEPISTAGE
 INDIVIDUEL                      ORGANISE    H Peigue-Lafeuille 01/04/2014
PREVENTION PRIMAIRE: Deux vaccins HPV contre 2
     types d’HPV oncogènes: le 16 et le 18

                                  HPV 16, 18: Dysplasie
                                  de haut grade

                                  HPV 6 et 11 =
                                  verrues génitales

                                    H Peigue-Lafeuille 25 mars 2015
AMM :
Bénéfice/risque du vaccin
indications à titre individuel

Recommandations (HCSP/CTV):
Bénéfice/risque de la vaccination
Étude de la population cible
Intérêt à titre collectif, SMR
…       Prise en charge
        par la collectivité
                                    H Peigue-Lafeuille 01/04/2014
H Peigue-Lafeuille 01/04/2014
H Peigue-Lafeuille 01/04/2014
H Peigue-Lafeuille 01/04/2014
N elles
     données sur la sexualité:
  âge 1er rapport sexuel filles

• Enquête INPES 2005        • Enquête INPES 2010

• avant 14 ans : 1,6 %      • avant 13 ans : 3,6 %

• avant 15 ans : 6,3 %      • avant 15 ans : 14,1 %

 À 20 ans ≈ 80 % des JF ont démarré leur vie sexuelle

                                            H Peigue-Lafeuille 01/04/2014
Acceptabilité : en synthèse
• Opinions partagées entre :
  - partisans vaccination tardive = information sexualité et
  IST
                    et
  - partisans vaccination précoce évitant d’aborder ces
  questions

• recommandations avec éventail d’âge plus large et avec
  limite inférieure plus précoce = plus grande souplesse

initiative laissée au médecin = proposer vaccination à l’âge
qui lui semble le plus adapté en fonction du ressenti de
l’enfant et de sa famille.

                                                H Peigue-Lafeuille 25 mars 2015
Recommandations

• En cohérence avec les dernières données de l’ECDC:

• Vaccination des jeunes filles contre HPV entre 11 et 14 ans

• rattrapage limité à l’âge de 20 ans (i.e. 19 ans révolus )

• indépendamment de l’âge de début de la vie sexuelle

                                                  H Peigue-Lafeuille 25 mars 2015
Deux doses   Deux doses

                          H Peigue-Lafeuille 11/2014
Rapport du
        10 juillet 2014

public le 10 sept 2014
   www.HCSP.fr
             H Peigue-Lafeuille 11/2014
Dépistage et vaccination
• Organisation du dépistage demandée depuis
  l’Avis princeps de 2007: FCU et vaccin HPV=
  complémentaires

• Couverture du dépistage: environ 60% (Duport N
  BEH 2014; 13-15: 2189) disparités régionales, impacté
  négativement par les conditions socio-
  économiques défavorables (Beck F & al, Baromètre
  Santé 2012)

• Dépistage organisé: 13 départements pilotes
  (2010-2013). Gain de couverture: + 11,9 % (Duport N
  BEH 2014)

• Inscrit dans le Plan Cancer 2014- 2019   H Peigue-Lafeuille 11/2014
Dépistage et vaccination sont liés

• Études USA, Belgique, NL, UK:
les filles dont les mères participent au
dépistage ont plus de chance d’être vaccinées
(OR entre 1,47 et 4,5). Chao et al., 2009 ; Lefevere et
al., 2011 ; Steens et al., 2013 ; Spencer et al., 2013 ;
Monnat et al., 2013

• Facteurs associés à l’absence de dépistage
  chez la mère et de vaccination chez la fille:
niveau socio-économique bas, zone urbaine,
jeune âge de la mère, naissance de la mère
dans un pays étranger Steens & al 2013
                                                 H Peigue-Lafeuille 11/2014
Méthodologie

• Dès AMM européenne de Gardasil®(2006)
  et Cervarix® (2007):
• l’ EMA et l’ANSM ont mis en place une
  surveillance renforcée avec:
      - plan de gestion des risques (PGR)
      - analyse des notifications spontanées
      d’effets indésirables
      - revue de la littérature.

                                    H Peigue-Lafeuille 11/2014
• Données de tolérance disponibles à ce jour pour
  Gardasil® et Cervarix® (plus de 7 ans de recul)

      France :
                  n total de doses : 5,8 millions
      Monde :
                  n total de doses : plus de 170 millions

• les taux de notification estimés
- cas toutes gravités confondues = 2 à 5/10 000 doses
- cas graves = 0,7 à 0,8/10 000

            proches de ceux observés il y a deux ans

                                                    H Peigue-Lafeuille 11/2014
• Nombre Maladies Autoimmunes =
reste ˂ à celui observé dans la population générale de
même âge, sur la base des données d’incidence et de
prévalence disponibles.

• France, 160 cas notifiés pour plus de 5,8 M de doses
  délivrées

• Dont 24 cas de SEP , patientes d’âge moyen 18 ans
  (extrêmes : 15- 25 ans) (Niveau 2).

• [ Rappel: La SEP affecte entre 70 000 et 90 000 patients en
  France, avec une incidence annuelle probable de 4 à 6
  pour 100 000 habitants (source: HAS – sept 2006) ]
                                                H Peigue-Lafeuille 11/2014
En conséquence, le Haut Conseil
de la santé publique rappelle que :
• la quasi-totalité des pays industrialisés en
  Europe et hors Europe ont des
  recommandations vaccinales HPV identiques ou
  ≈ France .

• Certains pays : Couverture Vaccinale élevée.

• Un nombre limité de pays à ce jour a introduit
  une vaccination des garçons
                                        H Peigue-Lafeuille 11/2014
Le HCSP constate que :
• données internationales démontrent en
  situation réelle = efficacité vaccinale sur
  – la prévalence des infections à HPV,
  – l’incidence des condylomes
  – l’incidence des lésions précancéreuses
    (Grade B).

• Ces études suggèrent l’induction d’une
  immunité de groupe (Grade B/C) ;
                                      H Peigue-Lafeuille 11/2014
• en France, la CV est :

           - très faible pour un schéma complet,
           - en baisse depuis 2010
           - inférieure à 25 % à 16 ans en 2013.

• De plus, diminution marquée de l’initiation du
  schéma vaccinal entre 2011 et 2013 :

• CV à une dose à 15 ans diminue de 26 % à 18 %!

                                         H Peigue-Lafeuille 11/2014
• données de pharmacovigilance disponibles:
• recul de plus de 7 ans (monde) = pas de lien de causalité
  entre vaccination et EI graves attribués en France,
  notamment SEP et autres MAI (Grade B).

• dépistage organisé dans départements pilotes =
  augmentation significative du % de femmes dépistées.

• mais variable selon départements et ne dépasse que de
  peu les 70 % dans 3 départements « les meilleurs ».

• nécessité d’y associer la vaccination comme stratégie
  complémentaire ;

                                               H Peigue-Lafeuille 11/2014
• des études montrent que les populations :
           - qui n’adhérent pas au dépistage
           - qui n’adhérent pas à la vaccination

se recouvrent en partie, laissant ainsi une part significative
de la population dénuée de toute prévention.

• Une aggravation des inégalités sociales de santé peut
  résulter de la pratique « opportuniste » actuelle du
  dépistage et de la vaccination en France (Grade B).
Le Haut Conseil de la santé publique
          recommande :
• la généralisation rapide de la mise en place du dépistage
  organisé du CCU sur le territoire national ;

• la mise en place de modalités d’administration de la
  vaccination permettant d’atteindre un pourcentage élevé
  de jeunes filles, indépendamment de leur niveau social :

      l’adjonction d’une offre vaccinale en milieu scolaire (id Royaume-Uni et
      Australie ) permettrait d’atteindre cet objectif ;

      l’abaissement de 11 ans à 9 ans de l’âge de la vaccination pourrait être
      recommandé si cette mesure était susceptible de favoriser la mise en
      place d’un tel programme. Ce type de modalité est appliqué avec succès
      au Québec.
H Peigue-Lafeuille 11/2014
Remerciements à Isabelle Parent du
Chatelet et Daniel Floret pour l’autorisation
d’utilisation de certaines diapositives
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