Villa Barbaro 1560-61 Décor illusionniste de VERONESE Architecture de PALLADIO 1554 Narration Séquentielle - axes du Programme Limitatif Œuvre à ...
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Villa Barbaro 1560-61 Décor illusionniste de VERONESE Architecture de PALLADIO 1554 Œuvre à mettre en relation avec l’un des 3 grands axes du Programme Limitatif Narration Séquentielle Muriel GOILE - Agrégée d'arts plastiques - Académie de La Réunion
La Villa Barbaro est située au Nord de Venise. Les plans sont de l’architecte PALLADIO. Equilibre et rigueur de l’architecture… Symétrie, et alignement des ouvertures…
Salle de la Croix Les Commanditaires sont les 2 frères BARBARO. Aristocrates, Hommes politiques, Humanistes, Lettrés; ils s’intéressent à l’art, aux sciences, à la philosophie… Ils sont les instigateurs du programme iconographique.
Ils chargent VERONESE de décorer 6 pièces. Il s’agit une commande d’envergure. L’artiste instaure un dialogue entre décor peint et cadre architectural, représentation et présentation, un échange entre le visiteur qui circule dans les salles et les éléments peints. Les fresques réalisées par Véronèse entre 1560 et 1561 sont un exemple exceptionnel dans l’Italie de la Renaissance de la pratique du décor illusionniste. Espaces réels et fictifs se répondent au gré des galeries, passages en enfilade, escaliers, salles, portes dérobées…
Ce type de pratique du décor illusionniste a été initiée par MANTEGNA au Palais de Mantoue. La Chambre des Epoux 1465-74
Programme iconographique d’inspiration humaniste - Les thèmes mythologiques, religieux, philosophiques, dominent. - Evocations du parc et du paysage alentour, détails empruntés à la vie quotidienne. Salle du Tribunal de l'Amour
VERONESE, peintre Maniériste, invente à la Villa Barbaro un dispositif pictural inédit. Il joue avec la peinture et l’architecture, et crée des mises en scènes saisissantes. Les éléments d’architecture sont réels et/ou fictifs : portes, fenêtres, colonne, pilastres, balustrades, corniches, moulures…
L’artiste joue sur les points de vue, les surgissements. Le spectateur devient protagoniste de la mise en scène déployée et vit une expérience temporelle. Portes en trompe l'Œil. Page/Joueuse de Violon et Petite Fille
- Espace profane et espace sacré, - Culture antique et culture chrétienne, - Réel et imaginaire… se côtoient. - Temps présent (spectateur), - Temps passé (figures et lieux représentés), - Temps éternel (divinités)… se juxtaposent.
Le décor peint du 1er étage se déploie du sol au plafond dans les 6 pièces principales. Il s’agit d’une peinture érudite et édifiante. La mythologie antique délivre une forme de morale. Il s’agit du registre supérieur. La Salle de l’Olympe au cœur de la maison, est l’aboutisse- ment du cycle; elle traite de l’harmonie universelle. Salle de l'Olympe
La Sagesse A la base de la voûte, une galerie bordée d’une balustrade peinte en trompe l’œil, sur laquelle semblent s’appuyer deux femmes de la maison. Giustiniana Femme de Barbaro Plafond de la Salle d'Olympe
Les ombres portées, l’échelle 1/1, les raccourcis, accentuent l’effet des trompes l’œil.
La thématique de la Salle de Bacchus est festive. Plaisirs, loisirs, vie à la campagne… Bacchus enseignant l'Utilisation des Grappes de Raisin
Profusion de détails, couleurs vives et claires, torsions et raccourcis, variété des gestes, postures et expressions, effets de matières (étoffes, bijoux, armes, chair) et de lumière, ombres colorées… Paysages insérés entre de fausses architectures, se découpant sur des fonds de ciel. Espace de la pièce agrandi par l’utilisation de la perspective atmosphérique et l’étagement des plans. Murs ornés de grandes fenêtres ouvertes sur des paysages réels ou imaginaires, ponctués de villas et d’édifices, inspirés de l’Antiquité ou de constructions contemporaines des Commanditaires.
Paysages inscrits dans des éléments architecturaux
Niches feintes accueillant les huit musiciennes, Salle de la Croix
Salle de la Lanterne Des figures allégoriques surplombent le spectateur. Les scènes religieuses renvoient à la culture chrétienne des Commanditaires. Sainte Famille La Foi, la Charité
Les mondes laïc et privé relèvent du registre inférieur et forment un contrepoint : portraits des hôtes, de visiteurs, au fond d’une enfilade de pièces, dans l’embrasure d’une porte en trompe l’œil. VERONESE crée une forme de dialogue entre la peinture et les habitants/spectateurs parcourant les lieux, par la multiplication des effets de surprise, l’irruption d’éléments inattendus.
De la Salle de l’Olympe, à travers 4 pièces, on s’avance jusqu’au Chasseur.
Le visiteur perd ses repères, il n’est pas tout à fait sûr de ce qu’il voit jusqu’à ce qu’un déplacement anéantisse le fonctionnement du jeu visuel. Alors à l’effet d’illusion succède la prise de conscience de l’artifice. Les objets comme oubliés contre un mur ou sur un rebord donnent une impression de vie au cadre peint. Dans la Salle du Tribunal de l’Amour le balai et les chaussures, peints, confèrent une légèreté qui contraste avec certaines scènes.
Véronèse joue sur le vrai et le faux, l’espace réel et l’espace illusionniste, la représentation et la présentation. Salle du Chien
L’étroite relation entre l’architecture et les fresques donne une cohésion, une unité à la Villa. Le décor s’apparente à une mise en scène théâtrale, qui fait du visiteur un acteur. Le décor englobe le spectateur. Rapport au spectateur aujourd’hui un peu différent compte tenu du fait que les personnages sont représentés en costumes de l’époque…
POZZO Andrea Fresque de la Voûte Nef St Ignace Rome 1685-84
TIEPOLO Gianbattista Fresque Plafond Palais vers 1750
Ernest PIGNON ERNEST Naples 1990 Brest Expulsés 1979
Tim NOBLE et Sue WEBSTER Dirty White Trash 1998 Sunset over Manhattan 3003
Dijon 1994 Georges ROUSSE Espaces-Métamorphoses poétiques 2014
VARINI Félice Segni Suisse 2001
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