Vue de l'Atelier des Publics - Passerelle Centre d'art contemporain, 2018 - Passerelle Centre d'art

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Vue de l'Atelier des Publics - Passerelle Centre d'art contemporain, 2018 - Passerelle Centre d'art
Vue de l’Atelier des Publics - Passerelle Centre d’art contemporain, 2018
Vue de l'Atelier des Publics - Passerelle Centre d'art contemporain, 2018 - Passerelle Centre d'art
#RESTONS CONNECTÉ.E.S
    Le contexte exceptionnel actuel nous donne l’occasion de réinventer, d’imaginer une autre façon de parcourir les expositions.

Ce document, initié par l’Atelier des Publics de Passerelle Centre d’art contemporain, Brest, est à destination des enfants de 3 à 12 ans.
                 Il vous invite à (re)découvrir les expositions República de Luiz Roque & Des éclats de Fanny Gicquel
                         en vous proposant des visuels, des commentaires, des incitations à créer ou à rêver...

                              Si vous le souhaitez, vous pouvez partager des images de vos productions
                                        sur les réseaux sociaux avec le hashtag #cacpasserelle
                                      Ou les envoyer par mail à : mediation@cac-passerelle.com

                             Nous partagerons les images de vos productions sur Facebook et Instagram.

                                                      [NOUVEAU] LA FENÊTRE

                          Retrouvez également, en dernière page de ce livret, deux propositions de concours.
                                   Les créations des lauréat.e.s seront exposées dans La Fenêtre,
                                         nouvel espace du centre d’art donnant sur la rue !

                                              Pour participer, rendez-vous à la fin du livret.
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República
 de Luiz Roque
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Biographie

Depuis les années 2000, Luiz Roque (né en 1979 au Brésil) bâtit une œuvre profondément ancrée dans les problématiques contemporaines, en naviguant
entre un passé primitif et un avenir marqué du sceau de la science-fiction. Travaillant essentiellement avec l’image en mouvement, souvent en super 8, il
apporte un très grand soin à la qualité de ses textures et à l’esthétique de ses films.

Depuis le 7 février 2020, Passerelle Centre d’art contemporain présente la première grande exposition personnelle de Luiz Roque dans une institution
française. Rassemblant un tout nouveau film de 2020 et une sélection d’œuvres de 2004 à 2019, l’exposition República est envisagée comme une
déambulation dans les méandres de l’esprit de l’artiste.

L’exposition se développe sur les deux étages du centre d’art. Au rez-de-chaussée, quatre films sont notamment présentés évoquant tour à tour une terre
sans humain dominée par un chien avec Zero (2019), un monde souterrain où le langage a été remplacé par la danse dans S (2017), une nouvelle sorte de
monument qui unifie au lieu de magnifier avec O Novo Monumento (2013) et un paysage intemporel maîtrisé d’une serre dans Estufa (2004). Dans nombre
de ses expérimentations, Luiz Roque suggère des figures historiques du néo-concrétisme brésilien tel qu’Amílcar de Castro (1920-2002) et Franz
Weissmann (1911-2005) qui définissaient l’art comme un espace vivant engageant le spectateur. Les films montrés dans l’exposition atteignent un autre
degré d’implication physique en incluant largement la danse.

Au premier étage de Passerelle, une salle entière est dédiée à República (2020), le nouveau film de l’artiste. Reprenant les codes du documentaire, Luiz
Roque réalise une exploration du quartier LGBTQ+ de São Paulo appelé República. L’artiste y filme sa vie nocturne en s’attachant à représenter le
contexte urbain et architectural du quartier. Il utilise la technique du super 8 créant une dichotomie entre l’emploi d’une ancienne technologie dépassée et
la représentation de la ville numérique du XXIe siècle.
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Luiz Roque
Estufa, 2004
[Serre]
Vidéo SD, 3’

                        Estufa est une oeuvre de jeunesse. Réalisée en
                        collaboration, cette vidéo aborde plusieurs réflexions
                        essentielles, dont la place de l'homme dans la nature et
                        la question de la domestication du vivant.

                        Au delà, Estufa amène à envisager la création de la
                        vie et sa disparition. Est-ce que cette fumée qui envahit
                        la serre tropicale détruit la flore ou inversement, est-ce
                        qu'elle la crée ? Cette question métaphysique appelle à
                        une réflexion quasi-religieuse : doit-on voir l'installation
                        de l'oeuvre (sur une pyramide dans l'exposition) tel un
                        autel devant lequel l'humain se sent dominé ? En effet,
                        cette oeuvre nous regarde physiquement de haut telle
                        une présence divine omnisciente.

                                                       À FAIRE OU À RÊVER

                        “Ce matin, une fumée rose s’est élevée dans la forêt…”

                                                Raconter la suite de cette phrase
   © Luiz Roque, 2004                                     dans un style comique.
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“Je regarde beaucoup de documentaires sur la nature ;
                                                                                    je m’interroge : comment les fleurs grandissent ?
                                                                                    Comment rendre visible l’invisible ? J’imagine que la
                                                                                    couleur peut créer la vie. Installée sur une pyramide, le
                                                                                    film devient un totem et la nature une divinité que l’on
                                                                                    doit préserver."

                                                                                    Luiz Roque

                                                                                                                  À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                             Dessiner ou réaliser une sculpture confortable
                                                                                                                     pour y poser une télé,
                                                                                                               un ordinateur ou un doudou.

Luiz Roque, vue de l’exposition República - Passerelle Centre d’art contemporain,
Brest © photo : Aurélien Mole, 2020
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Luiz Roque
Das Monster, 2009
[Le Monstre]
Film Super 8 transféré en numérique, 2’

                                                                                           “Les histoires de film d’horreur commencent souvent
                                                                                           par quelqu’un perdu dans la nature. J’avais envie de
                                                                                           m’amuser avec certains codes de ce genre tout en
                                                                                           étant joyeux. Au moment où je réalise ce film, mon
                                                                                           intérêt pour le corps humain émerge. Le corps reste
                                                                                           encore abstrait, sous la forme d’un fantôme."

                                                                                           Luiz Roque

                                                                                                                        À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                                    Dessiner les joyeux monstres de Das Monster
                                                                                                                     directement sur cette image,
                                                                                                                  comme s’ils sortaient de l’écran.
 Luiz Roque, vue de l’exposition República - Passerelle Centre d’art contemporain, Brest
 © photo : Aurélien Mole, 2020
Vue de l'Atelier des Publics - Passerelle Centre d'art contemporain, 2018 - Passerelle Centre d'art
Luiz Roque
O Novo Monumento, 2013
[Le nouveau monument]
Film 16 mm transféré en numérique, 5’35’’

                                            O Novo Monumento a été créé lors d’une résidence
                                            d’art près de Belo Horizonte, dans le sud du Brésil.
                                            Voulant célébrer la culture afro-brésilienne et souligner
                                            sa contribution au succès de l’industrie minière de la
                                            région, l’artiste a travaillé avec les jeunes locaux pour
                                            réaliser cette vidéo.

                                            Le récit de la vidéo se déroule dans une petite ville,
                                            dans une période entre un passé et un futur. Les
                                            images en noir et blanc nous montrent la création d’un
                                            nouveau monument, la fabrication de costumes qui
                                            mélangent des éléments futuristes et des symboles
                                            africains traditionnels. Sur une bande sonore de
                                            percussions, de chants tribaux et d’oiseaux tropicaux,
                                            des hommes exécutent des rituels de danse qui
                                            rappellent le voguing.

                                            Cette vidéo mêle de nombreuses influences dont, en
                                            premier lieu, la science-fiction mais aussi des
                                            références à l’histoire de l’art depuis le surréalisme au
                                            néo-concrétisme, un mouvement artistique brésilien
                                            des années 50.

 © Luiz Roque, 2013

                                                                          À FAIRE OU À RÊVER

                                              Inventer une danse rituelle, une suite de mouvements
                                                         en hommage à quelque chose d’important.
Vue de l'Atelier des Publics - Passerelle Centre d'art contemporain, 2018 - Passerelle Centre d'art
“Dans un univers à la Madmax, une nouvelle société se
                     construit. Des gardes en motos encadrent une idole qui
                     ressemble à une sculpture de l’artiste brésilien Amílcar
                     de Castro (1920-2002). Les habitants de ce nouveau
                     monde placent cet objet divin dans la nature, comme
                     s’ils délivraient la connaissance.”

                     Luiz Roque

                                                  À FAIRE OU À RÊVER

                     Imaginer le visage de ce personnage sous son casque,
                                             et faire son portrait en couleur.

© Luiz Roque, 2013
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Luiz Roque
S, 2014
Vidéo HD, 5’

                                                                                              “[Dans cette vidéo] le langage parlé est transformé en
                                                                                              langage corporel. Les personnages, dans la langue des
                                                                                              signes, reprennent un slogan militant, évoquant les
                                                                                              luttes des classes et raciales. Je me suis inspiré
                                                                                              également du titre d’un film de science-fiction brésilien
                                                                                              dont les mots sont explicites : Branco sai preto fica, soit
                                                                                              blanc dehors, noir dedans.

                                                                                              On assiste à la naissance d’une nouvelle civilisation qui
                                                                                              s’extrait des tréfonds pour un monde solaire. Il y a une
                                                                                              violence latente, une révolution qui arrive. Le titre,
                                                                                              l’initiale S, m’est venu après avoir lu l’ouvrage
                                                                                              Soumission de Michel Houellebecq.”

                                                                                              Luiz Roque

                                                                                                                             À FAIRE OU À RÊVER

    Luiz Roque, vue de l’exposition República - Passerelle Centre d’art contemporain, Brest
    © photo : Aurélien Mole, 2020
                                                                                                                      Lister tout ce qui devrait changer
                                                                                                                         dans le monde ou dans la vie.

                                                                                                    Exprimer la cause la plus importante de cette liste
                                                                                                                                     dans une danse.
Luiz Roque
S, 2014
Vidéo HD, 5’

                         “ (...) la norme est ce qui n’est pas nommé, et c’est
                         précisément son privilège.”

                         Jota Mombaça

                         Dans cette vidéo, Luiz Roque représente des
                         personnages dont l’apparence questionne et fait
                         bouger la rigidité des frontières entre les sexes. Les
                         perspectives Queer, qui traversent les travaux de
                         l’artiste, critiquent justement la dimension normative du
                         genre, qui impose à chacun de choisir entre deux
                         catégories de sexe pensées comme exclusives l’une
                         de l’autre : soit masculin, soit féminin ; soit fille, soit
                         garçon. Ce mouvement s’élève aussi contre les
                         violences qui s’exercent sur les personnes qui dévient
                         de ces normes de genre.

                         Poésie dansée virtuose, S porte une violence sous-
                         jacente, un engagement contre les discriminations mais
                         aussi une lutte des classes qui rappelle,
                         esthétiquement et conceptuellement, le film Metropolis
                         (1927) de Fritz Lang.

                                                        À FAIRE OU À RÊVER

                                             Imaginer et dessiner un personnage
                                                   qui ne serait ni fille, ni garçon.
    © Luiz Roque, 2014                             Raconter ensuite son histoire.

                                   Décrire ses goûts, ses habitudes, ses rêves,...
Luiz Roque
Globo, 2018
Photographies

                                                                                                    “Il s’agit de vues de Rio de Janeiro, São Paulo, Séoul
                                                                                                    et Londres. J’ai utilisé la caméra Super 8 comme un
                                                                                                    appareil photo, juxtaposant une technique ancienne à
                                                                                                    l’architecture postmoderne. Ces bâtiments ont été
                                                                                                    conçus comme le summum de la modernité alors qu’ils
                                                                                                    se sont finalement démodés immédiatement.”

                                                                                                    Luiz Roque

                                                                                                    Cette oeuvre est caractéristique de la manière dont
                                                                                                    Luiz Roque produit des images fixes. La caméra, “son
                                                                                                    pinceau”, est utilisée comme un appareil photo. Seule
                                                                                                    une image du film Super 8 est conservée, devenant
                                                                                                    ainsi une photographie.

                                                                                                                                À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                                                      Observer autour de soi ce qui paraît
                                                                                                                                ringard, désuet, dépassé.
                                                                                                                   Objets, vêtements ou comportements...

                                                                                                                                Choisir une de ces choses
                                                                                                                                   et la dessiner en grand.
                                                                                                                              Colorier ce dessin avec soin.
                Luiz Roque, vue de l’exposition República - Passerelle Centre d’art contemporain,
                Brest © photo : Aurélien Mole, 2020
Luiz Roque
Zero, 2018
Vidéo 4K, 5’30’’

                                                                                                  Alliant l’esthétique de la science-fiction et du
                                                                                                  fantastique à l’allégorie, le film de Luiz Roque réfléchit
                                                                                                  à notre désir de modernité. L’horizon emblématique de
                                                                                                  Dubaï sert de toile de fond au film. Cependant, il est
                                                                                                  dépourvu de toute vie, humaine ou autre. La seule
                                                                                                  existence vivante dont nous ayons connaissance est
                                                                                                  celle d’un chien qui tourne autour des environs désolés
                                                                                                  de la ville depuis les confins d’une capsule non
                                                                                                  identifiable.

                                                                                                  Le chien est peut-être le seul organisme vivant encore
                                                                                                  sur terre. Nous ne pouvons en être sûrs.

                                                                                                                                À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                                                          Raconter ou dessiner un monde
                                                                                                                          où les chiens ont pris le pouvoir.

              Luiz Roque, vue de l’exposition República - Passerelle Centre d’art contemporain,
              Brest © photo : Aurélien Mole, 2020
“J’ai été affecté par la montée des nouveaux
                     populismes à travers le monde. J’ai décidé, ici, de me
                     détourner de l’âme humaine. J’ai tourné ce film lorsque
                     j’ai été invité à Dubaï en envisageant la ville comme
                     une station sur la planète Mars. Je me suis interrogé
                     sur comment représenter des aliens et leur habitat.
                     C’est ainsi que le chien s’est imposé à mon esprit.”

                     Luiz Roque

                                                  À FAIRE OU À RÊVER

                           Fabriquer un gratte-ciel avec des matériaux non
                      appropriés : boîtes de conserve, boîtes à chaussures,
                                          brosses à dents, tables, chaises,...

© Luiz Roque, 2018

                                                  À FAIRE OU À RÊVER

                                             Trouver une image de paysage
                                              et dessiner dessus un mirage.
© Luiz Roque, 2018
Luiz Roque
República, 2020
Film Super 8 transféré en numérique et vidéo HD, 7’

                                                                                             “Il s’agit d’une sorte de documentaire. J’évoque les
                                                                                             sujets du désir et de la migration sexuelle [un concept
                                                                                             définissant la migration motivée par la sexualité des
                                                                                             déplacé.e.s, essentiellement la communauté LGBTQI+.
                                                                                             Sans être pessimiste, la forme circulaire marque l’idée
                                                                                             d’une continuité, d’une boucle sans fin de
                                                                                             discrimination.”

                                                                                             Luiz Roque

                                                                                                                             À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                                                  Demander à une personne aimée
                                                                                                  de raconter un changement important dans sa vie.

                                                                                                              Illustrer ensuite une scène de ce récit.

   Luiz Roque, vue de l’exposition República - Passerelle Centre d’art contemporain, Brest
   © photo : Aurélien Mole, 2020
Luiz Roque
Brest, 2020
Photographie

                                                                                                 “Cette vue de la mer à la pointe Saint Mathieu devient
                                                                                                 un motif abstrait. Je l’envisage comme un tissu ou un
                                                                                                 rideau étincelant que je relie à l’ouvrage Querelle de
                                                                                                 Brest de Jean Genet. J’ai connu Brest par cette culture
                                                                                                 gay idéalisée.”

                                                                                                 Luiz Roque

                                                                                                                              À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                                       Penser à la personne ou la chose la plus belle du
                                                                                                                                                 monde.
                                                                                                         Et la dessiner pour la rendre encore plus belle.
       Luiz Roque, vue de l’exposition República - Passerelle Centre d’art contemporain, Brest
       © photo : Aurélien Mole, 2020
Le travail de Luiz Roque traverse différents
                                     territoires, comme le genre de la science fiction ou la
                                     culture pop.

                                     Des références à des oeuvres marquantes de ce genre
                                     traversent ses oeuvres. On peut ainsi voir des clins
                                     d’oeil à Soleil Vert, film d’anticipation réalisé par
                                     Richard Fleischer en 1973, ou encore à Mad Max, une
                                     dystopie de 1979 signée George Miller.

Luiz Roque, Zéro, 2018

                                                                   À FAIRE OU À RÊVER

                                      Choisir un personnage de film, de livre ou de jeu vidéo
                                                               et le cacher dans un dessin.

Luiz Roque, O Novo Monumento, 2013
Des éclats
 de Fanny Gicquel
Biographie

À l’occasion du programme « Les chantiers-résidence » mené en collaboration avec Documents d’Artistes Bretagne, Passerelle Centre d’art contemporain
accueille Fanny Gicquel pour sa première exposition personnelle. Diplômée en 2018 de l’École européenne supérieure d’art de Bretagne – site de Rennes,
cette artiste a suivi en amont une formation en agencement d’espace, révélatrice de ses recherches actuelles.

L’exposition Des éclats se déploie dans deux salles à l’étage du centre d’art et mêle installations, sculptures et vidéo, envisagées comme un tout. Fanny
Gicquel a souhaité répondre au contexte océanique de Brest en s’inspirant de l’ouvrage poétique Ode Maritime (1915) de Fernando Pessoa, écrivain
portugais engagé du début du XXe siècle. De cette poésie en prose, elle a tiré une série de vers projetant les notions de départ et de déplacement, tel que
« Je veux partir avec vous, partout où vous êtes allés. »

Cependant, les messages se retrouvent codés grâce à une technique particulière bien connue des marins : l’alphabet sémaphore, un moyen de
communication qui, employant des drapeaux tenus à bout de bras, crypte l’alphabet latin. Les extraits de la poésie deviennent ainsi des « vers
sémaphoriques » qui prennent la forme de sculptures, d’un film et de performances activées à des temps définis durant toute la durée de l’exposition.
Fanny Gicquel conçoit les salles de Passerelle comme une scène, déroulant des filets semblables à des rideaux de théâtre, colorisant des murs devenant
décors, et des sculptures de métal utilisées comme des accessoires par les acteurs. Avec Des éclats, elle questionne la durabilité de l’événement de la
performance et sa subsistance dans une exposition, tout autant que la dimension d’un langage codé qui perd de son sens.
Fanny Gicquel
Je veux partir avec vous partout où vous êtes allés, 2019-2020
Acier, peinture

                                                                                                  Ligne d’horizon dans l’espace, cette sculpture est un
                                                                                                  appel à la projection et au lointain. Derrière elle, une
                                                                                                  ligne de pigments bleus humidifiés lors de
                                                                                                  performances s’écoule au rythme de ces dernières.

                                                                                                  L’artiste utilise l’alphabet sémaphorique pour coder une
                                                                                                  phrase, le titre, sous la forme d’une sculpture.

                                                                                                                                 À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                                                                       Penser aux qualités
                                                                                                                               d’une vie pleinement vécue.

                                                                                                                                      Penser aux obstacles
                                                                                                                              à cette vie pleinement vécue.

                                                                                                            Dessiner ces obstacles sur une grande feuille,
    Fanny Gicquel, vue de l’exposition Des éclats - Passerelle Centre d’art contemporain, Brest                                    les gribouiller avec soin,
    © photo : Aurélien Mole, 2020                                                                            afin d’obtenir des formes bizarrement belles.
Langage sémaphorique
Un alphabet

                       L’alphabet sémaphore, aussi appelé “signaux à bras”,
                       est un moyen de communication visuel utilisant deux
                       pavillons Oscar fixés chacun sur une hampe. Ils sont
                       tenus à bout de bras pour coder les lettres de
                       l’alphabet latin.

                       Ce code était couramment utilisé pour les
                                                                        e
                       communications entre les navires au début du XIX
                       siècle avant l’invention des moyens de communication
                       à distance, comme le télégraphe, la radio ou le
                       téléphone.

                       Aujourd’hui, il est principalement utilisé par les
                       timoniers des marines militaires dans des conditions
                       particulières (silence radio, entraînement entre bateaux
                       à proximité...). Certains plaisanciers l’utilisent aussi
                       pour le folklore, et les scouts peuvent l’utiliser pour le
                       loisir.

                       Il existe deux alphabets sémaphores : le sémaphore
                       traditionnel, et le sémaphore morse qui fait
                       correspondre au point, au trait et à l’espace une
                       position particulière des pavillons.

                       Pour transmettre de nuit, les hampes des pavillons
                       peuvent être équipées d’un système d’éclairage.
Protocole du langage sémaphorique
Je veux partir avec vous, je veux partir avec vous,
En même temps avec vous tous,                                                    Pour transmettre un message, on commence avec le
Partout où vous êtes allés !                                                     signal “Attention”, en agitant les drapeaux dans un
Je veux affronter de front vos périls,                                           large mouvement de ciseaux à plusieurs reprises. Le
Sentir sur mon visage les vents qui ont ridé les vôtres,                         destinataire envoie ensuite un K, et l'émetteur peut
Recracher de mes lèvres le sel des mers qui ont embrassé les vôtres,             commencer à transmettre le message.
Prêter mon bras à vos manoeuvres, partager vos tempêtes,
Comme vous arriver, enfin, en des ports extraordinaires !                        Le code de chaque lettre est exécuté l'un après l'autre,
Fuir avec vous la civilisation !                                                 en gardant une courte pause entre chaque lettre. Pour
Perdre avec vous la notion de morale !                                           indiquer la fin d'un mot, il existe un signal Espace : il
Sentir se transformer au large mon humanité !                                    consiste à amener les drapeaux le long des jambes,
Boire avec vous dans des mers du sud.                                            sur le devant. Quand une lettre se répète dans un mot,
De nouvelles sauvageries, de nouvelles révoltes de l'âme,                        on utilise également l'espace mais sans pause.
De nouveaux feux centraux dans mon esprit volcanique !
Partir avec vous, me défaire de moi - ah, fous le camp, fous le camp d'ici ! –   Le destinataire montre qu’il a bien reçu chaque mot en
De mon habit de civilisé, de mes façons doucereuses,                             envoyant un C. S'il transmet un I-M-I, cela signifie qu'il
De ma peur innée des prisons,                                                    n'a pas compris le dernier mot et demande sa
De ma vie pacifique,                                                             répétition.
De ma vie assise, statique, réglée et corrigée !
                                                                                 En cas d'erreur, l’émetteur réalise huit fois la lettre E,
Fernando Pessoa                                                                  pour montrer qu’il s’est trompé. Le message se conclut
Alvaro De Campos                                                                 par les lettres A-R (Accusé de Réception). Le
                                                                                 destinataire répond par R pour Reçu.

                                                                                                                À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                                                       Utiliser cet alphabet
                                                                                                              pour traduire un court extrait
                                                                                                                  du poème Ode à la mer
                                                                                                                      de Fernando Pessoa
Fanny Gicquel
Des éclats, 2020
Performance

                                                                                               La performance, composée de plusieurs éléments
                                                                                               chorégraphiques, s’articule principalement autour de la
                                                                                               traduction de vers extraits du poème Ode Maritime de
                                                                                               Fernando Pessoa en langage sémaphorique.

                                                                                               Ce langage devient une matière corporelle à même de
                                                                                               traduire des vers portant sur le rapport entre le corps et
                                                                                               la mer. Un ensemble de mouvements, de gestes et
                                                                                               d’actions sont directement inspirés par le poème.

                                                                                               Certaines sculptures, comportant un potentiel
                                                                                               performatif, sont activées à travers de courts scénarii :
                                                                                               port de costumes « peintures textiles », mouvements
                                                                                               de rotations et placement spécifique.

                                                                                                                             À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                                                  Inventer un poème de quelques mots
                                                                                                               et le traduire en langage sémaphorique.
        Fanny Gicquel, vue de la performance Des éclats avec la participation d’étudiants de                                    Interpréter ce poème
        l’EESAB-site de Brest - Passerelle Centre d’art contemporain, Brest
                                                                                                                  comme une partition chorégraphique.
        © photo : Aurélien Mole, 2020
Fanny Gicquel
L’immensité avec vous, 2020
Film, 9’06’’

                                                                                                      L’immensité avec vous est constitué d’une série de
                                                                                                      plans fixes composés comme des peintures dans le
                                                                                                      paysage maritime de la presqu’île de Crozon. Plusieurs
                                                                                                      sculptures présentées dans l’exposition y sont utilisées.
                                                                                                      Le langage sémaphorique met en relation le corps à la
                                                                                                      nature. Le son réalisé à partir de respirations humaines
                                                                                                      rappelle le mouvement des vagues et du vent.

                                                                                                                                    À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                                                Respirer de façon à imiter le bruit d’une mer :
                                                                                                                    agitée ; d’huile ; polluée ; des Caraïbes ;
                                                                                                                 intérieure ; houleuse ; verte ; froide ; iodée.

                                                                                                                  À plusieurs, former une chorale océanique.

                                                                                                                                    À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                                                                           Que dire à la mer ?
                                                                                                                                            Comment le dire ?

        Fanny Gicquel, vue de l’exposition Des éclats - Passerelle Centre d’art contemporain, Brest
        © photo : Aurélien Mole, 2020
Fanny Gicquel
Embrassant subitement tout l’horizon maritime, 2019-2020
acier, peinture, feutrine

                                                                                                 Embrassant subitement tout l’horizon maritime est
                                                                                                 une installation composée de deux structures
                                                                                                 géométriques en acier sur lesquelles reposent des
                                                                                                 “peintures textiles” inspirées des paysages Crozonnais.

                                                                                                 Ces peintures sont portées comme des costumes lors
                                                                                                 des performances. L’ensemble est réagencé à chaque
                                                                                                 activation. La peinture murale tisse un lien entre la
                                                                                                 couleur de la peau et celle du sable.

                                                                                                                              À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                                       Dessiner sur une grande feuille des personnages
                                                                                                                            avec de grands manteaux,
                                                                                                                                   de grands chapeaux
                                                                                                                             et d’immenses drapeaux.

   Fanny Gicquel, vue de l’exposition Des éclats - Passerelle Centre d’art contemporain, Brest                    Colorier ces vêtements et accessoires
   © photo : Aurélien Mole, 2020                                                                                          aux motifs d’un paysage aimé.
Fanny Giquel
Le tissu de mes nerfs, 2019-2020
métal, coton, encre

                                                                                         Le tissu de mes nerfs utilise la technique de nœuds
                                                                                         propre à la réalisation de filets de pêche. En
                                                                                         s’émancipant de la rigidité du procédé, ces deux objets
                                                                                         deviennent des écrans brodés, fragiles et aériens.

                                                                                                                      À FAIRE OU À RÊVER

                                                                                             Assembler des feuilles avec du scotch pour obtenir
                                                                                                      un format aux dimensions d’une fenêtre.

                                                                                           Dessiner des formes simples de différentes tailles sur
                                                                                                              ce grand format et les découper.

                                                                                                                    Installer ce nouveau rideau.

                                                                                                                  Observer les jeux de lumières
                                                                                                        et imaginer que cet ensemble de formes
               Fanny Gicquel, vue de l’exposition Des éclats - Passerelle Centre d’art                              est un message à déchiffrer.
               contemporain, Brest © photo : Aurélien Mole, 2020
POUR CONTINUER À RÊVER ET À CRÉER À LA MAISON...
                               L’Atelier des Publics de Passerelle Centre d’art contemporain vous propose deux concours
                                                 autour des expositions de Fanny Gicquel et Luiz Roque.

PROPOSITION #1

En 2100, les humains sont définitivement lassés des ordinateurs et des téléphones. Pour communiquer à distance, ils inventent de nouveaux moyens de
communication.

Sous la forme d’une planche de bande-dessinée ou d’une courte vidéo, mettez en scène une discussion entre deux humains utilisant un nouveau mode de
communication.

PROPOSITION #2

Pensez à un paysage que vous aimez et peignez-le sur un vieux T-shirt.
Ce T-shirt a un pouvoir magique : lorsque vous le portez, c’est comme si vous y étiez.
Réalisez un auto-portrait en portant ce T-shirt.

POUR PARTICIPER, C’EST TRÈS SIMPLE :

1 - Choisissez une de ces deux incitations                                    Et envoyez ces images à : mediation@cac-passerelle.com
2 - Travaillez votre création avec soin                                       avant le dimanche 26 avril 2020, minuit.
3 - Mettez la dernière touche
                                                                              Les œuvres des lauréat.e.s seront ensuite exposées
C’est prêt ?                                                                  dans La Fenêtre de Passerelle, Centre d’art contemporain
                                                                              (nouvel espace donnant sur la rue)
Prenez votre travail en photo !                                               au 41 rue Charles Berthelot, Brest

                                Attention, pour que nous puissions exposer vos travaux, pensez à remplir et à nous renvoyer
                                              ⇩ la fiche d’autorisation d’utilisation de vos images page jointe ⇩
Fiche d’autorisation parentale
Passerelle Centre d’art contemporain, Brest

Atelier concerné : ............................................................................................
Date : ...............................................................................................................

Nom et prénom du participant : .......................................................................
.........................................................................................................................

Nom et prénom de l’adulte responsable : ........................................................
.........................................................................................................................

Autorisation parentale pour l’utilisation de l’image des travaux
créés dans le cadre de #Restons Connecté.e.s

Je soussigné.e .................................................................... cède à titre
gratuit le droit de représentation de mes travaux ou ceux de mon enfant,
ci-nommé .............................................................................. et autorise
Passerelle Centre d’art contemporain à utiliser ces images et textes pour la
restitution dans La Fenêtre du centre d’art et les actions de communication.

article L122-7 du code de la propriété intellectuelle

Autorisation parentale pour l’utilisation de l’image de l’enfant

Je soussigné.e ................................................................. autorise Passerelle
Centre d’art contemporain à utiliser, pour ses documents de
communication, les images réalisées dans le cadre de ses ateliers et qui
représentent mon enfant .................................................................................

article 9 du code civil

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