2018Bilan Rapport transparence et sécurité nucléaire - Centre CEA/Paris-Saclay, site de Fontenay-aux-Roses
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2018 Bilan Rapport transparence et sécurité nucléaire Centre CEA/Paris-Saclay, site de Fontenay-aux-Roses Juin 2019
sommaire 1 > Introduction page 2 2 > Les installations nucléaires de base (INB) du CEA/Fontenay-aux-Roses page 4 3 > Dispositions prises en matière de sûreté nucléaire dans les INB page 6 4 > Dispositions prises en matière de radioprotection Photo de couverture : page 13 Chaque local d’une INB est équipé d’une balise de contrôle de la radioactivité. 5 > Événements significatifs en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection page 16 6 > Résultats des mesures des rejets et impact sur l’environnement page 18 7 > Gestion des déchets radioactifs page 24 8 > Dispositions en matière de transparence et d’information page 30 9 > Conclusion - Avis du CHSCT page 32-33 > Glossaire - Sigles et acronymes page 34
Introduction Vue aérienne du site Le centre CEA Paris Saclay, issu du regroupement des sites de Saclay et de Fontenay-aux-Roses, représente le plus grand site civil du CEA. Fort de 8 500 personnes dont six cents doc- torants et deux cents post-doctorants, il réunit des techniciens, ingénieurs et chercheurs du CEA, des chercheurs de l’INSERM et du CNRS ainsi que des collaborateurs d’entreprises parte- naires. Le site de Fontenay-aux-Roses compte près de 1 200 personnes qui se répartissent entre les différentes activités de la Direction de l’Énergie Nucléaire et de la Direction de la Re- cherche Fondamentale. Le site de Fontenay-aux-Roses est Michel Bédoucha. le site historique du CEA, celui qui a abrité les premiers pas de la recherche française en terme de sciences et Santé est consacrée à la recherche sur technologies nucléaires. Aujourd’hui, les maladies infectieuses humaines il regroupe de plus en plus d’activités (SIDA, hépatite B, grippe saisonnière et se positionne aux premiers rangs et pandémique, SRAS, chikungunya, européens et mondiaux des institu- paludisme, chlamydiose, tuberculose…) tions de recherche dans les sciences et à la réalisation d’études de faisabilité du vivant. de nouveaux vaccins et traitements Pour être digne de son histoire et assu- antimicrobiens pour ces maladies. rer son avenir, le site doit montrer tout Sur le plan réglementaire, le dialogue le savoir-faire du CEA en matière de avec l’Autorité de Sûreté Nucléaire démantèlement et d’assainissement et son appui technique l’IRSN s’est nucléaire. Au quotidien, les femmes et poursuivi pour permettre l’instruction les hommes de la Direction de l’Énergie des réexamens décennaux de sûreté Nucléaire, appuyés par leurs collègues qui définissent le cadre dans lequel des unités du centre, œuvrent dans le toutes les activités réalisées doivent respect des règles et principes de la sûreté nucléaire pour préparer et réali- s’inscrire. ser les opérations de démantèlement, Sur le plan opérationnel, beaucoup de conditionner et évacuer les déchets afin chantiers de dénucléarisation du site de permettre l’implantation de nouvelles se sont poursuivis. Vous en trouverez installations de recherche. C’est ainsi le descriptif dans ce rapport. qu’en 2018, IDMIT (Infectious Deseases Sur le plan organisationnel, les évolu- Models for innovative Therapies) a tions se sont poursuivies avec le souci été construite à l’emplacement du prioritaire de la sécurité des personnes réacteur de recherche Triton, assaini et et des biens tant pour les travailleurs démantelé. Inaugurée par la ministre de que pour l’environnement du site. la Recherche, l’Administrateur général du CEA, des élus locaux et des repré- sentants des partenaires scientifiques, académiques et industriels, cette Michel Bédoucha infrastructure Nationale en Biologie et Directeur du centre CEA/Paris-Saclay 2 Rapport transparence et sécurité nucléaire - Bilan 2018
2 Les installations nucléaires de base (INB) du CEA/ Fontenay-aux-Roses d’un décret de création et de démantèle- En 2017 il a été décidé de reporter les ment (décrets n° 2006-772 et 2006-771 opérations de démantèlement du bâtiment du 30 juin 2006), d’un rapport de sûreté 52-2. En effet, l’activité résiduelle contenue (RS) et de Règles Générales d’Exploitation dans le bâtiment 52/2 est de l’ordre 0,1 (RGE) [anciennement appelées Règles TBq, principalement dans le béton des Générales de Surveillance et d’Entretien structures ; cette activité comparée à celle (RGSE) approuvées par l’Autorité de du bâtiment en 1995 (de l’ordre 10 TBq) Sûreté Nucléaire (ASN)]. Un nouveau permet de conclure que les opérations décret de démantèlement est en cours d’assainissement et de démantèlement d’instruction. réalisées à ce jour ont permis d’évacuer 99 % de l’activité présente. Il a donc été L’INB Procédé n° 165 est constituée des retenu de prioriser les opérations de bâtiments 18 et 52-2. démantèlement concernant le bâtiment L’INB Support n° 166 est constituée des 18 et l’INB 166 comportant un inventaire bâtiments 10, 26, 50, 53, 54/91, 58, 90, radiologique plus important. Néanmoins, Chargement pour évacuation d’éléments 95 et 108. d'autres chantiers de démantèlement ont de la chaîne blindée Antinea. été lancés ou réalisés en 2017, notamment L’INB Procédé n° 165 la remise à niveau du grand confinement Bâtiment 18 qui protège les cellules blindées de toute Avant sa mise à l’arrêt définitive, le bâ- dispersion de matières radioactives et Depuis 2006, le site CEA de Fontenay- timent 18 accueillait les activités de le démantèlement d’anciens réseaux de aux-Roses compte deux INB (Procédé recherche et développement (R&D) dans dépotage. La remise en état du grand n° 165 et Support n° 166). Elles sont le domaine du retraitement des combus- confinement a été finalisée en 2018. Le exploitées par l’Unité Assainissement tibles nucléaires, des transuraniens, des démantèlement des anciens réseaux de Démantèlement et de reprise et de conditionnement des déchets de Fonte- déchets et de leur caractérisation. Ces dépotage s’est poursuivi. nay-aux-Roses (UADF), l’une des unités activités ont été arrêtées en juin 1995. opérationnelles de la Direction du Déman- L’installation est actuellement en phase L’INB Support n° 166 tèlement des Centres Civils (DDCC) de d’assainissement et de démantèlement. L’INB Support n° 166 regroupe différents la Direction de l’Énergie Nucléaire (DEN). bâtiments aux activités spécifiques. L’UADF a pour principales missions : Bâtiment 52-2 • Assurer le pilotage opérationnel des Le bâtiment 52-2 ou « radiométallurgie Bâtiment 10 projets et la réalisation des opérations 2 » (RM2) hébergeait les activités de Les opérations réalisées dans ce bâ- d’assainissement et démantèlement recherche mettant en œuvre des com- timent sont le conditionnement des de toutes les installations nucléaires bustibles irradiés à base de plutonium. déchets irradiants en fûts de 50 litres, du site CEA de Fontenay-aux-Roses, Ces activités ont pris fin en 1985. La l’entreposage de solvants contaminés, • Exploiter les INB 165 et 166, cessation définitive d’exploitation de l’intervention en cellules blindées sur • Caractériser et évacuer les déchets l’installation a été prononcée à la fin de des déchets ou matériels contaminés. radioactifs du site, l’année 1991. Jusqu’à la fin 2001, celle-ci a Les premières opérations de démantè- • Gérer les transports de matières ra- fait l’objet d’opérations d’assainissement. lement des équipements ont débuté en dioactives. Le démantèlement des cellules blindées, 2013. Elles se sont poursuivies par le L’exploitation de chaque INB est menée qui a débuté en 2011, a été arrêté en 2015 démantèlement de certains procédés en suivant un référentiel de sûreté composé pour des raisons contractuelles. 2013 et le démantèlement des anciennes 4 Rapport transparence et sécurité nucléaire - Bilan 2018
2 cuves d’effluents faiblement actifs (FA) INB 166 en 2014. Depuis, des études sont en « support » cours pour définir les modalités de dé- mantèlement des derniers équipements. 10* 50 Bâtiments 26/58 95* Le bâtiment 58 est destiné à l’entreposage 53 108 de décroissance des déchets solides 54/91 conditionnés à l’issue des opérations 26 90 de démantèlement des équipements 52-2 en provenance de l’INB 165. Il s’agit 58 d’un entreposage en puits de fûts de 50 1 2 4 litres contenant chacun une « poubelle la Calhène », de fûts de 200 litres de 2 3 concentrats d’évaporation bétonnés 18 ou de solvants enrobés et de déchets entreposés en alvéoles. Des déchets reconditionnés et caractérisés sont évacués chaque année vers les filières INB 165 d’entreposage spécifiques en attente de « procédé » leur stockage définitif à l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). situation des INB (Installations Un nouvel Équipement de mesure et de nucléaires de base) du CEA/Fontenay- aux-Roses et de surveillance de l’Environnement conditionnement (EMC) des déchets est (SPRE) pour l’entreposage de sources à l’étude afin d’optimiser les opérations radioactives en cours d’évacuation. Son de reprise et de conditionnement de ces démantèlement a été entièrement réalisé déchets radioactifs. Ce nouvel équipement gestion des déchets radioactifs nécessaire en 2014 et 2015. sera implanté au bâtiment 26, attenant aux opérations d’assainissement et de du bâtiment 58. démantèlement du site. Bâtiment 108 À la suite des études menées en 2014 en Le bâtiment 108 est l’ancienne aire de Bâtiment 50 vue d’aménager ce bâtiment avec des sas Le bâtiment 50 est l’atelier de traitement dépotage du bâtiment 53, il va être réamé- de traitement et de conditionnement de nagé pour accueillir le local ventilation de des matériels. Plusieurs opérations y déchets et un sas de maintenance d’équi- sont réalisées : conditionnement des l’ambiance des bâtiments 26, 58 et 108. pements de transferts de déchets, des déchets solides radioactifs en caissons travaux préparatoires ont été enclenchés aux normes de l’Andra, décontamination Avancement des chantiers en 2015. Ils se sont poursuivis en 2018. de matériels, tri et reconditionnement L’avancement des chantiers d’assainis- de déchets solides. Les activités de ce sement et de démantèlement des INB Bâtiment 54 bâtiment ont été arrêtées au premier 165 et 166 s’est poursuivi en 2018 par La chaîne de mesure et de caractérisa- semestre 2017. des étapes significatives (les explications tion, dite « Sandra B » a poursuivi son détaillées figurent chapitre III) telles que : activité de contrôle et de mesure des Bâtiment 53 • Le démarrage des travaux de démantèle- fûts de déchets. Le bâtiment 53 abritait la STEL (Station ment des équipements du bâtiment 50, de Traitement des Effluents Liquides • Le démarrage des travaux pour la mise radioactifs). Le procédé de traitement par Bâtiment 90 Ce bâtiment, construit en 2008 entre le en place d’une station de traitement de évaporation et de conditionnement des déchets au bâtiment 53, effluents a été mis à l’arrêt en juillet 1994. bâtiment 91 de l’INB 166 et le bâtiment 52-2 de l’INB 165, est dédié à l’entrepo- • La mise en place d’un sas C4*** (le Des travaux d’assainissement ont été sage de déchets très faiblement actifs niveau 4 et les 3* désignent un niveau de conduits d’octobre 1996 à juillet 1997. (TFA). Il est en exploitation depuis 2010. confinement très performant en relation Le démontage du procédé de la STEL avec les activités qui sont menées dans s’est achevé mi-2002. Le démontage des Bâtiment 91 ce sas) dans le bâtiment 10, cuves de l’aire d’entreposage a débuté à la fin du premier trimestre 2003 Il s’est Ce bâtiment est dédié à l’entreposage • Le ménage nucléaire de la chaîne blin- terminé au mois de septembre 2005. de fûts de déchets de faible et moyenne dée Prolixe du bâtiment 18 se poursuit, Cette aire d’entreposage, réaménagée activité à vie courte actifs (FMA-VC) et • Le démantèlement des chaînes blin- pour accueillir des déchets solides FA et faiblement irradiant (FI). dées Carmen, Candide et Antinea du TFA (faiblement et très faiblement actifs) bâtiment 18 est terminé, en vue de leur évacuation vers l’Andra, Bâtiment 95 • Les opérations de préparation à la a fait l’objet de travaux préparatoires en Le bâtiment 95 est exploité par le Service mise en place de la nouvelle ventilation vue de futurs aménagements pour la de Protection contre les Rayonnements Petrus du bâtiment 18 se poursuivent. Les installations nucléaires de base (INB) du CEA/Fontenay-aux-Roses 5
3 Dispositions prises en matière de sûreté nucléaire dans les INB Le bon déroulement des activités de recherche du CEA nécessite une parfaite maîtrise de la sûreté : cette dernière est donc une priorité des contrats succes- sifs liant le CEA et l’État. La politique de sûreté du CEA est retranscrite dans un plan d’amélioration de la sûreté et de la sécurité. Le plan quadriennal 2018-2021 d’amé- lioration continue de la sécurité au CEA s’appuie sur le renforcement de la mise en œuvre, au quotidien, de bonnes pra- tiques de vigilance et de rigueur dans toutes les unités tant opérationnelles que fonctionnelles, avec pour objectif de garantir l’efficacité et la robustesse de la chaîne opérationnelle et décisionnelle. Poursuivant la démarche de prévention des risques, le plan consolide l’approche intégrée requise pour la protection des intérêts par la mise œuvre de nouvelles actions de sensibilisation, de formation, ainsi que par l’exploitation et le partage des retours d’expérience en matière de prévention des risques. Le plan 2018-2021 donne une nouvelle impulsion à la dynamique de progrès continu dans les différents domaines de la sûreté nucléaire et de la sécurité. Il définit ainsi des axes de progrès en matière de sûreté nucléaire, de radio- protection, de gestion des situations d’urgence, de santé au travail et de gestion environnementale. La prise en compte permanente du retour d’expérience de l’exploitation des installations contribue également à la maîtrise de la sûreté nucléaire, en particulier l’analyse des événements les Des exercices de crise sont organisés régulièrement pour intervenir en cas d’événement. plus significatifs sur le plan de la sûreté. © L Godart CEA La démarche de prise en compte des facteurs organisationnels et humains 6 Rapport transparence et sécurité nucléaire - Bilan 2018
• La cellule Qualité Sécurité Environne- ment (CQSE) est en charge du contrôle des activités en matière de sécurité classique. Le Directeur de centre est responsable 3 des expéditions de matières radioactives. Par délégation, le Bureau transports (BT) du site de Fontenay-aux-Roses contrôle la conformité des transports au regard des dispositions réglemen- taires en vigueur. En complément, le Service des transports de matières radioactives du CEA (STMR) basé à Cadarache a pour missions la mainte- nance et la mise à disposition des unités, du parc d’emballages nécessaire à la Accostage d’une boîte à gants sur le sas conduite des programmes de recherche 3 de l’enceinte Castor et Pollux. et d’assainissement du CEA. Le déve- Un chef d’installation est nommé pour loppement des nouveaux emballages chaque Installation nucléaire de base et l’élaboration des dossiers de sûreté (INB). Il est responsable de la sécurité associés relèvent de la responsabilité du (FOH), développée au CEA depuis et de la sûreté nucléaire de l’installation Département des projets d’installations plus de quinze ans, est mise en œuvre dont il a la charge. et d’emballages, lui aussi implanté au systématiquement lors de la création centre CEA de Cadarache. Les embal- d’installations nouvelles, de modifica- Les Unités de sécurité, protection, santé, (USPS) du site de Fontenay-aux-Roses lages sont conçus pour assurer leurs tions ou de réexamens de sûreté des installations existantes, ainsi que lors assurent l’ensemble des actions de fonctions de sûreté-sécurité en situation des phases d’assainissement ou de support en matière de sécurité : normale comme dans les conditions démantèlement. • La formation locale de sécurité (FLS) accidentelles de référence. Une cinquantaine d’interventions FOH est chargée des interventions en cas ont été réalisées en 2018. Elles ont d’incendie ou d’accident de personne Dispositions générales notamment concerné la conception et du gardiennage ; La politique de sûreté du centre CEA ou la modification d’installations ou • Le service de protection contre les Paris-Saclay vise à assurer la cohé- de procédés, des actions suite à des rayonnements et de surveillance de rence des objectifs de sûreté avec les événements significatifs, des opérations l’environnement (SPRE) se consacre dispositions techniques prises à tous d’assainissement-démantèlement, et à la prévention du risque radioactif et les stades de la vie des installations le réexamen de sûreté d’installations à la surveillance de l’environnement ; en tenant compte des facteurs écono- nucléaires. • Le service de santé au travail (SST) miques et sociaux. Par ailleurs, la fiche technique sur la prise assure le suivi médical du personnel La maîtrise de la sûreté des installations en compte des FOH dans les projets et notamment le suivi particulier des du site CEA de Fontenay-aux-Roses de conception ou de modification a salariés travaillant sous rayonnements s’appuie sur un référentiel intégrant les été mise à jour. Cette fiche technique ionisants. exigences de la norme qualité ISO 9001 a pour objectif de décrire la démarche et de la norme environnement ISO 14001. de prise en compte des FOH dans le Les Unités de Soutien Scientifique et cadre des projets de conception ou de Technique (USST) et les Unités de Ser- Le personnel travaillant dans les INB modification d’une INB et d'apporter vices Communs en Informatique (USCI) a reçu une formation et dispose des une aide méthodologique. assurent le soutien technique, logistique habilitations appropriées aux tâches qu’il et informatique aux installations. doit accomplir. Il bénéficie également de remises à niveau régulières concernant Dispositions Deux entités sont rattachées au directeur les formations en matière de sécurité. de centre et indépendantes des services d’organisation opérationnels : Le site CEA de Fontenay-aux-Roses La responsabilité en matière de sécurité • La Cellule de Contrôle de la Sécurité peut également s’appuyer sur les pôles et de sûreté nucléaire dans chaque ins- des INB et des Matières Nucléaires de compétences du CEA couvrant les tallation du CEA repose directement sur (CCSIMN) est en charge des contrôles principaux domaines d’expertises néces- trois acteurs : l’Administrateur général, le des installations en matière de sécurité saires en matière de sûreté nucléaire : Directeur de centre et le Chef d’installation. et de sûreté nucléaire, conformément aléa sismique, déchets radioactifs, risque Tous s’appuient sur les compétences des aux dispositions prévues dans l’article incendie, mécanique des structures, ins- directions fonctionnelles de sécurité et de 2.5.4 de l’arrêté dit « INB » du 7 février trumentation, impacts radiologiques et sûreté dans les centres et les installations. 2012 ; chimiques, maîtrise du facteur humain… Dispositions prises en matière de sûreté nucléaire dans les INB 7
Ces pôles de compétences s’appuient sur l’ingestion et l’inhalation de particules d’alarmes reportées au poste central de des équipes d’experts du CEA et visent radioactives, l’exposition externe aux sécurité où la veille est continue. Cette à fournir aux exploitants et aux chefs rayonnements ionisants tant pour le surveillance est opérée par la Formation de projets l’assistance pour réaliser des personnel que pour le public et l’envi- locale de sécurité (FLS), opérationnelle études de sûreté complexes, étudier des ronnement, le risque de criticité ; 24 heures sur 24 et 365 jours par an. problématiques à caractère générique, • Les risques classiques liés aux procédés La FLS est équipée d’engins de lutte assurer la cohérence des approches de mis en œuvre (incendie, inondation, contre l’incendie et peut intervenir très sûreté à l’échelle du CEA. perte des alimentations électriques…) rapidement. De plus, elle peut faire Le domaine de fonctionnement de ou liés à la manutention, à l’utilisation appel aux services de la Brigade des chaque INB est précisément défini. Il de produits chimiques… Ces risques sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) est autorisé par l’ASN et fait l’objet de constituent potentiellement des agres- située à Clamart. Toute alarme entraîne prescriptions techniques notifiées par sions internes vis-à-vis des systèmes cette dernière. Dans le cas où l’exploi- une intervention immédiate et adaptée ou équipements nucléaires ; tant d’une installation souhaite apporter • Les risques dus aux agressions ex- (incendie, effraction, inondation…) de une modification (mise en place de ternes d’origine naturelle (séismes, la FLS qui intervient également en cas nouveaux outils spécifiques) ou réaliser conditions climatiques extrêmes…) ou d’accident de personnes sur le site. une opération non décrite explicitement liés à l’activité humaine (installations Afin de pallier les pertes d’alimentation dans le référentiel de sûreté applicable, environnantes, voies de communication, électrique extérieure (coupure EDF), les le chef d’installation peut, selon le cas, chutes d’avions…). bâtiments qui le nécessitent possèdent y être autorisé : une alimentation de secours (groupes • Par le directeur de centre (modification L’étude des risques dus aux agressions électrogènes fixes et mobiles). soumise à déclaration auprès de l’ASN), externes est effectuée à partir des dans la mesure où la modification ne données fournies par les installations remet pas en cause la démonstration Maîtrise des situations proches du site CEA (exemple : aéroports), de sûreté ; de la connaissance du trafic routier à d’urgence • Par l’ASN, si la modification remet en proximité, des données recueillies par Le CEA dispose, au niveau national, d’une cause la démonstration de sûreté mais les stations météorologiques proches organisation qui lui permet de gérer, tout au reste conforme au décret d’autorisation ou définies par des normes. long de l’année, des situations d’urgence, de création ou de mise à l’arrêt définitif réelles ou simulées. Le directeur du centre et de démantèlement ; est responsable de l’organisation de la • P ar décret, éventuellement après enquête publique, si l’ampleur de la Défense en profondeur gestion de crise sur le site. Un système modification le nécessite. d’astreinte est organisé pour assurer la La défense en profondeur consiste à continuité du commandement en cas prendre en compte de façon systématique de crise (24 heures sur 24). les défaillances des dispositions Démonstration techniques, humaines et organisationnelles Des permanences pour motif de sécurité et à s’en prémunir par des lignes de de sûreté défense successives. sont également organisées. Elles requièrent Il s’agit de vérifier et de démontrer la présence sur le site, en dehors des que les dispositions techniques et La protection contre les risques de dis- heures de travail établies, de personnel organisationnelles prises pour exploiter une installation et prévenir les accidents sémination de matières radioactives et du SPRE et du Service d’Exploitation des sont en adéquation avec les risques de d’exposition radioactive est assurée par installations INB 165 et 166 (SEI). Ces cette installation et réduisent l’impact la mise en place de barrières statiques permanences sont complétées par un d’un éventuel accident sur le personnel, le (confinement), de barrières dynamiques système d’astreintes à domicile mis en public, les équipements et l’environnement. (réseaux de ventilation), de protections place au sein des services susceptibles biologiques (exemples : parois et vitrages d’intervenir dans la gestion de la crise en plomb). Dispositions prises vis-à-vis Pour se prémunir contre les risques d’in- (Direction du centre, SST, USST, SEI…). Des exercices sont réalisés régulièrement des différents risques cendie, l’emploi de matériaux (matériaux pour vérifier l’efficacité des dispositions À chaque étape de la vie d’une installation, de construction, câbles électriques…) prévues pour la gestion de la crise. Ces de sa conception jusqu’à son déclasse- résistant au feu ou non propagateurs exercices peuvent être limités à une ment, des études de sûreté basées sur de flamme est privilégié. Les quantités installation ou étendus à l’ensemble le principe de la défense en profondeur de substances chimiques nécessaires aux opérations de cessation d’activité, des dispositions décisionnelles et opé- permettent de mettre œuvre les mesures de prévention, de surveillance et de limi- d’assainissement et de démantèlement rationnelles en place au niveau du site, tation des conséquences inhérentes à sont limitées au strict nécessaire et, dans du CEA, voire de l’organisation nationale chaque risque étudié. tous les cas où cela est possible, elles des pouvoirs publics. En 2018, plusieurs Les principaux risques systématiquement sont remplacées par des substances exercices de sécurité ont été organisés étudiés sont : non inflammables. dans les installations, sur des thèmes • Les risques nucléaires tels que la dis- De plus, les installations sont équipées variés. Ils ont conduit à une mobilisation sémination de matières radioactives, de réseaux de détection d’incendie et partielle de l’organisation de crise locale. 8 Rapport transparence et sécurité nucléaire - Bilan 2018
Tableau n°1. Inspections réalisées par l’ASN sur les INB du site CEA de Fontenay-aux-Roses en 2018 Installations/unité Date Thème de l’inspection INB 166 14 février Gestion des déchets INB 165 21 février Confinement 3 Site 15 mai Respect des engagements Qualification des équipements INB 166 12 sept. et matériels Une tourie dans son emballage. INB 165 18 octobre Gestion des déchets Site 13 nov. Rejets et surveillance de l’environnement INB 166 12 déc. Visite générale Inspections, audits et contrôles de second Tableau n°2. Contrôles de second niveau réalisés par la CCSIMN niveau du site de Fontenay-aux-Roses en 2018 En 2018, sept inspections ont été menées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur Installations/unité Date Thème du contrôle de second niveau les INB du site de Fontenay-aux-Roses. Les thèmes de ces inspections sont précisés dans le tableau n°1. Chaque INB 166 INB 165 10 avril 27 avril Criticité Suivi des demandes ASN et des engagements 3 inspection a fait l’objet d’une lettre de suite de la part de l’ASN dans laquelle Suivi des demandes ASN sont exprimées des demandes d’ac- INB 166 9 mai et des engagements tions correctives ou de compléments Modalités de gestion et de suivi des d’information. Ces demandes font INB 165 et INB 166 26 juillet sources de rayonnements ionisants systématiquement l’objet de réponses écrites du directeur de centre. Ces lettres INB 165 06 sept. Gestion des déchets de suite sont publiées sur le site internet Suivi physique et comptabilité de l’ASN (www.asn.fr). SPRE 20 sept. des matières nucléaires détenues 26 oct. Conformité règlementaire INB 166 et 08 nov. de la protection physique Contrôle de second niveau SPRE 9 et Transport de substances radioactives 22 nov. Ce sont des vérifications par sondage des moyens techniques et organisationnels qui sont mis en place pour assurer la Modifications autorisées par la direction de centre sûreté des installations. Ces contrôles sont réalisés pour le compte de la direction du centre par des personnes indépendantes 165 - 166 2 mai Refonte du système de téléalarme CRISTAL de l’exploitation des installations. Chargement en extérieur de déchets 166 15 oct. TFA/FA issus du démantèlement En complément des inspections menées du sous-sol du bât. 50 par les autorités de sûreté, la cellule de sûreté du centre (CCSIMN) réalise, pour le compte du directeur de centre, Opérations soumises INB procédé 165 Bâtiment 18 des contrôles dits de « second niveau », à déclaration auprès Les actions réalisées en 2018 dans le répondant aux exigences de l’article 2.5.4 de l’arrêté dit « INB » du 7 février 2012. de l’ASN et traitées en 2018 bâtiment 18 concernent la poursuite de En 2018, deux dossiers de modifica- l’assainissement et du démantèlement En 2018, huit contrôles en lien avec les tions ont fait l’objet d’une autorisation des équipements, notamment les chaînes INB ont été réalisés par la CCSIMN à de la direction de centre et déclarées à de cellules blindées (Candide et Carmen). Fontenay-aux-Roses. La liste de ces Pour mémoire, plus d’une centaine de contrôles est donnée dans le tableau n° 2. l’Autorité de sûreté nucléaire. boîtes à gants ont été assainies et éva- cuées depuis 2000 ; six sont encore en Enfin, les INB et le site CEA de Fon- Dispositions prises exploitation ; quatre sont en cours de tenay-aux-Roses font l’objet d’audits démantèlement. 61 sorbonnes ont été internes, notamment ceux réalisés par dans les INB assainies et démontées, 9 restent à l’Inspection générale et nucléaire (IGN) Ces dispositions sont résumées ci-après traiter. Sur 17 chaînes blindées, 13 sont du CEA. par INB en fin de phrase. totalement démantelées. Dispositions prises en matière de sûreté nucléaire dans les INB 9
Les principales opérations d’assainisse- de Fontenay-aux-Roses, des activités de ment et de démantèlement qui ont eu traitement de déchets seront réalisées Le hall du bâtiment 10. lieu en 2018 sont les suivantes : dans la cellule S117 de ce bâtiment. • Poursuite du traitement de déchets Des reconditionnements d’effluents dans le sas du laboratoire 24, organiques contenus dans des touries • Démantèlement de chaînes blindées : fin et du traitement de déchets solides ra- des opérations de démantèlement des dioactifs FMA ont été réalisés en 2018 chaînes blindées Candide et Carmen ; dans cette cellule réaménagée en 2017. • Fin de la dépose des utilités du la- Le traitement de produits chimiques boratoire 32 qui contenait la chaîne contaminés s’est poursuivi en 2018. blindée Antinea ; Les principales autres évolutions qui ont • P oursuite du chantier de ménage eu lieu en 2018 dans ce bâtiment sont : nucléaire de la chaîne blindée Prolixe ; • La mise en place d’un sas C4*** (le • Dépose du réseau de ventilation des niveau 4 et les *** désignent un niveau boîtes à gants de l’abri blindé en tranche de confinement très performant en rela- 4 (le bâtiment 18 est décomposée en tion avec les activités qui sont menées quatre tranches représentant chacune dans ce sas), la fin de la modification un quart de la superficie du bâtiment) ; du dispositif d’extinction d’incendie • P oursuite du marché pluriannuel par mousse du local solvants S108 ; d’inventaire et de caractérisation des • L’amélioration de l’aménagement du produits chimiques ; local S108 pour l'entreposage de sol- • Poursuite des travaux préparatoires vants issus du traitement des effluents pour le démantèlement de l’ensemble contaminés contenus dans les touries Petrus avec notamment les opérations (mise en place d’armoires coupe-feu de préparation à la mise en place de dans le local) ; la nouvelle ventilation Petrus du bâti- • Le début de l’assainissement de la ment 18, la dépose d’échangeurs en boîte à gants d’empotage de la chaîne sous-sol tranche 4 et des opérations blindée Circe. de désamiantage. Travaux dans un hall bâtiment 53. Bâtiment 53 Des études se sont poursuivies en 2018 À la suite des études menées en 2014 concernant : en vue d’aménager ce bâtiment avec • La réalisation des études d'un nou- des sas de traitement et de condition- veau dallage en zone arrière de la nement de déchets et un sas de main- chaîne Petrus pour la mise en place tenance d’équipements de transferts de l’ETCB (Enceinte de Traitement et de déchets, des travaux préparatoires de Conditionnement des déchets B) ; ont été enclenchés en 2015. Ils se sont • Les études d’exécution de la nouvelle poursuivis en 2018. ventilation Petrus ; Le marché de mise en place d’une • L a préparation des opérations de station de traitement de déchets au démantèlement de l’ensemble Petrus bâtiment 53 a été enclenché en 2018 et notamment les investigations ainsi que le début des premiers travaux radiologiques dans la chaîne et dans d’aménagement du RDC de la tour afin les galeries. d’accueillir les activités anciennement réalisées au bâtiment 50. Bâtiment 52-2 De petits chantiers de démantèlement ont Bâtiment 50 été lancés ou réalisés en 2017 notamment En 2018, des travaux préparatoires la remise à niveau du grand confinement au démantèlement des équipements qui protège les cellules blindées de toute électromécaniques de ce bâtiment ont dispersion de matières radioactives et été réalisés : le démantèlement d’anciens réseaux de • M ise en place d’un monte-charge dépotage. La remise en état du grand entre le sous-sol et le RDC pour la confinement a été finalisée en 2018. Le remontée de fûts de déchets, en vue démantèlement des anciens réseaux de du démantèlement du sous-sol ; dépotage se poursuit en 2018. • Mise en place de plateformes méca- niques pour faciliter le déplacement INB support 166 des déchets du démantèlement au Le bâtiment 10 sous-sol ; Dépose d'une sous station de chauffage bâtiment 53. Afin de maintenir des activités support • Mise en place d’un vestiaire pour le au démantèlement des INB du site CEA démantèlement au sous-sol ; 10 Rapport transparence et sécurité nucléaire - Bilan 2018
• Fin de la prise d’échantillons sur 11 • Reconditionnement des sources, ma- pots décanteur du réseau d’effluent tériels historiques ou objets radioactifs Pyrex et analyses radiochimiques par le SPRE. des effluents. Le début du démantèlement électro- Bâtiment 90 mécanique du RDC a également été Ce bâtiment, construit en 2008 entre le 3 enclenché. bâtiment 91 de l’INB 166 et le bâtiment 52-2 de l’INB 165, est dédié à l’entrepo- Bâtiment 54 sage de déchets très faiblement actifs La chaîne de mesure et de caractérisation, (TFA). Il est en exploitation depuis 2010. dite « Sandra B », a permis de mesurer en 250 m3 de déchets TFA ont été évacués 2018 l’activité de 314 fûts de 200 litres vers le centre de stockage (Cires) de de déchets solides faiblement actifs. l’Andra en 2018. Bâtiment 91 Transports Ce bâtiment est dédié à l’entreposage de fûts de déchets de faible et moyenne En 2018, 61 transports externes de activité à vie courte (FMA-VC) et faible- matières radioactives de la classe 7 ment irradiants (FI). sur la voie publique et 512 transports à l’intérieur du centre ont été réalisés. 3 Compte tenu des évacuations de fûts de déchets et de la réception de fûts Pour les INB, l’évacuation des déchets en provenance des autres bâtiments concerne : des 2 INB, le stock de fûts présents à • 250 m3 de déchets très faiblement fin 2018 dans ce bâtiment est de 449 actifs (TFA) vers le Centre de stockage fûts jaunes de 200 litres et de 39 fûts des déchets TFA (Cires) exploité par violets de 100 litres. Dépose de bitume amianté dans l’Andra ; À titre indicatif, le graphe suivant présente le passage couvert entre les bâtiment 53 • 70 fûts de 200 litres de déchets fai- et bâtiment 58. l’évolution du nombre de fûts de 200 blement actifs (FA) vers le Centre de litres dans le bâtiment 91 depuis 2012. stockage de l’Aube (CSA) exploité par l’Andra ; Nombre de fûts de 200 litres dans le bâtiment 91 depuis 2012 • 49 fûts PEHD de 120 litres de déchets faiblement actifs (FA) vers l’installation 2000 Centraco, exploitée par la société Soco- 1800 dei du groupe EDF, pour incinération ; 1600 • 3 enceintes Antinea vers l’ICPE 312 1400 du CEA Cadarache ; 1200 1000 • 4 m3 d’effluents aqueux de faible ac- 800 tivité vers la STEL du CEA Marcoule ; 600 • 250 litres d’effluents organiques de 400 faible ou moyenne activité, contenus 200 dans des touries, vers l’installation 0 Sogeval (groupe Onet), pour traitement Fin 2012 Fin 2013 Fin 2014 Fin 2015 Fin 2016 Fin 2017 Fin 2018 avant envoi à Centraco ; Le stock de fûts jaunes de 200 litres fin 2018 est en légère augmentation par rapport à fin 2017 • 4 fûts provenant de l’ancienne usine en raison de la reprise d’anciens fûts bétonnés dans les alvéoles du bâtiment 58, Bayard, contenant 34 litres de solvant, ainsi que du décalage début 2019, d’une expédition au CSA prévue fin 2018. vers l’Adec du CEA Saclay. Bâtiments 58 et 26 Les études pour la mise en place d’un En 2018, les activités de mesure et d’éva- Équipement de Mesure et Condition- cuation de déchets se sont poursuivies. nement (EMC) de déchets se sont Des investigations dans les puits et les poursuivies en 2018. alvéoles ont eu lieu afin de compléter l’inventaire de déchets. Bâtiment 95 39 anciens fût de 200 litres de concentrats Les principales opérations réalisées durant bétonnés ont été repris et transportés l’année 2018 sont les suivantes : vers le bâtiment 91, dans l’attente d’une • Caractérisation de sources, matériels évacuation vers le CEA Marcoule, pour historiques ou objets radioactifs par le un conditionnement préalable à leur Service de Protection contre les Rayon- prise en charge sur le CSA. nements et de l’Environnement (SPRE) ; Dispositions prises en matière de sûreté nucléaire dans les INB 11
12 Rapport transparence et sécurité nucléaire - Bilan 2018
Dispositions prises en matière de radioprotection La radioprotection est définie comme l’ensemble des mesures visant à prévenir les effets biologiques des rayonnements ionisants produits sur les personnes, di- rectement ou indirectement, y compris les atteintes portées à l’environnement. Elle repose sur trois principes fondamentaux : • Le principe de justification : l’utilisation des rayonnements ionisants est justifiée lorsque le bénéfice qu’elle peut apporter 4 est supérieur aux inconvénients de cette utilisation ; • Le principe de limitation : les expositions individuelles ne doivent pas dépasser les limites de doses réglementaires ; • Le principe d’optimisation : les ma- tériels, les procédés et l’organisation du travail doivent être conçus de telle sorte que les expositions individuelles et collectives soient maintenues aussi bas qu’il est raisonnablement possible en dessous de ces limites et ce compte tenu de l’état des techniques et des À chaque sortie de zone réglementée un contrôle de non contamination mains pieds est effectué (photo page de gauche et photo ci-dessus). facteurs économiques et sociétaux (principe Alara - As Low As Reasonably Achievable). • Le professionnalisme de l’ensemble œuvre des dispositions de prévention Organisation des acteurs ainsi que le maintien de en matière de radioprotection sur la Les progrès en matière de radioprotec- leurs compétences. base de règles générales établies pour tion font partie intégrante de la politique l’ensemble du CEA ; du CEA d’amélioration de la sécurité. Ces principaux acteurs sont : • Le Service de santé au travail (SST) qui Cette démarche de progrès s’appuie • L’opérateur qui est l’acteur essentiel assure le suivi médical du personnel notamment sur : de sa propre sécurité et qui, à ce titre, et notamment le suivi particulier des • La responsabilisation des acteurs à reçoit une formation à l’ensemble des salariés exposés aux rayonnements tous les échelons ; risques inhérents à son poste de tra- ionisants ; • La prise en compte technique du risque vail et notamment à la prévention des • Le Service de protection contre les radiologique dès la conception, durant risques radioactifs spécifiques ; rayonnements et de l’environnement l’exploitation et pendant le démantèle- • Le Chef d’installation qui est responsable (SPRE), service spécialisé, entière- ment des installations ; de l’ensemble des actions nécessaires à ment dédié à la prévention du risque • La mise en œuvre de moyens techniques la maîtrise des risques inhérents à son lié aux rayonnements ionisants et à la performants pour la surveillance en installation, dans tous les domaines surveillance de l’environnement. Il est continu des installations, des salariés de la sécurité et de la sûreté, et à qui indépendant des services opérationnels et de l’environnement ; il appartient notamment de mettre en et d’exploitation. Dispositions prises en matière de radioprotection 13
Composé d’une quarantaine de colla- borateurs sur l’établissement de FAR, le SPRE est le service compétent en radioprotection au sens de la réglemen- tation et a pour principales missions : • Le contrôle de la bonne application de la législation en vigueur et de la politique de la Direction générale en matière de sécurité radiologique ; • La prévention : il fournit conseil et assistance aux Chefs d’installation et évalue les risques radiologiques ; • La surveillance radiologique des zones de travail et de l’environnement : contrôles des niveaux d’exposition dans les locaux, surveillance du personnel, contrôle des rejets et de l’environnement ; • L’intervention en cas d’événement à caractère radiologique ; • La formation et l’information en ra- dioprotection des personnels travail- lant dans les installations à risques Un contrôle corps entier est effectué radiologiques ; après chaque intervention en zone à • La surveillance de la dosimétrie du risque. personnel. En matière d’exposition externe, la mesure des doses dues aux rayonnements ioni- reçue par les travailleurs. Elle est assurée sants reçues par les salariés est réalisée, au moyen d’un dosimètre électronique conformément à la réglementation, au à alarme, le Dosicard™, qui permet à moyen de deux types de dosimétrie : chaque travailleur de connaître à tout instant la dose qu’il reçoit lors de travaux sous rayonnements ionisants et qui délivre une alarme sonore et visuelle si la dose reçue ou si le niveau d’expo- sition dépasse les seuils prédéfinis. Le dosimètre opérationnel est un bon outil pour suivre la dosimétrie individuelle et collective d’un chantier par rapport au prévisionnel et pour réajuster les Chaque local d’une INB est équipé d’une mesures de protection si nécessaire. balise de contrôle de radio activité En plus de ces dosimètres, le port de dosimètres complémentaires (dosimètre poignet, bague, dosimètre opérationnel dans le tableau n° 4 pour la dosimétrie neutron…) peut être prescrit par le opérationnelle des salariés d’entreprises Dosimètre passif (à gauche), dosimètre opérationnel (à droite). SPRE lors de situations d’exposition extérieures. La dosimétrie prise en particulières. compte est la dosimétrie opérationnelle liée aux opérations réalisées dans Résultats dosimétriques les INB. Les doses reçues sont géné- • La dosimétrie passive qui repose sur La limite réglementaire d’exposition, sur rées par les opérations d’exploitation, la mesure mensuelle ou trimestrielle, 12 mois glissants, des travailleurs affectés d’assainissement et de démantèlement suivant la classification des travailleurs aux travaux sous rayonnements ionisants des INB, qui sont confiées principa- vis-à-vis du risque d’exposition, de la est de 20 mSv pour le corps entier. Les lement à des entreprises extérieures dose cumulée par le travailleur, à l’aide résultats dosimétriques concernant spécialisées. Il est à noter que le bruit de dosimètres RadioPhotoLumines- les salariés intervenant dans les INB de fond naturel de la dose reçue sur une cents (RPL). du site CEA de Fontenay-aux-Roses journée par chaque opérateur est déduit sont présentés dans les tableaux automatiquement de ces bilans. Ces • La dosimétrie opérationnelle qui permet n° 3a et 3b pour la dosimétrie passive et résultats dosimétriques annuels varient de mesurer en temps réel l’exposition opérationnelle pour les salariés CEA et en fonction du nombre de chantiers et 14 Rapport transparence et sécurité nucléaire - Bilan 2018
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