30 ans du Centre ATHENEWS n spécial - Actions pour les félidés La vie de l'asso - Centre Athénas
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ATHENEWS n°spécial
30 ans du Centre
Bilan des accueils
2016 - 2017
Actions pour les
félidés
La vie de l’asso
ÉDITORIAL
AU REVOIR 2017…
On a commencé l'année avec plein de projets, plein
d'espoirs, plein de volonté. Et à l'Assemblée Générale,
vous nous avez soutenu, vous avez validé notre équipe
et ces projets qui nous tiennent à cœur depuis des an-
nées. Et comme dit le chanteur : on avance, on
avance ,on avance…
Il y a des moments ou ça va mal, il y en a tellement
d'autres où l'on est heureux de faire ce que l'on fait, un
exemple : Les 30 ans d'ATHENAS.
Vous vous rendez compte, 30 ans. D'une chouette, on est passé à 2 336 ac-
cueils en 2016. Et avec quoi?
La volonté d'une bande de bénévoles, d'adhérents, de soutien extérieur , de
petits gestes, de grandes rencontres humaines pour la sauvegarde de la
faune sauvage.
Mais tout cela n'aurait été possible sans l'équipe du Centre et son dévoue-
ment, son professionnalisme, son respect de la législation et de l'animal. Mer-
ci Gilles, Lorane, Julie, Marion, Maxime.
Et cette Fête des 30 ans que l'on a voulu comme un remerciement à vous
tous, comme une façon de dire qu'on est bien à l'Etoile, qu'on est heureux
d'être avec vous, vous qui, depuis toute ces années, vous ne compter pas le
temps pour nous donner un coup de main, un coup de tronçonneuse, un
coup de rire, un coup de moral, un coup de cœur.
Tout cela est gravé dans le métal et dans la sculpture que deux grandes ar-
tistes nous ont offert comme pour montrer que notre travail a servi, sert et
servira à la cause que nous défendons:
LA SAUVEGARDE DE LA FAUNE SAUVAGE
On avance… Les travaux des box des lynx et des chats forestiers ont pris un
peu de retard mais ça fait si longtemps qu'on en rêve qu'on est pas à six mois
près. Bientôt, les fondations vont être coulées et ça va repartir.
On avance… Puis le bâtiment en bois va se monter.
On avance… On en est à penser à la future infirmerie et à son financement.
On avance… Mais ça, c'est pour les années a venir.
Donc : BONJOUR 2018 !
Christian THEVENOD Président
Page 2
Retour après un long silence
La parution de notre bulletin ATHENEWS a SOMMAIRE
été suspendue plus longtemps que de coutume
et nous nous excusons de cette longue absence.
Vous découvrirez donc dans ce numéro qua- Editorial…………..…………………... p.2
druple le bilan des accueils des deux années Retour après un long silence.. p.3
écoulées, et des rappels d’anecdotes parfois an-
ciennes. Bilan 2016……………………...…….. p.4-5
Les jeunes en 2016 …………....... p.6
Les raisons de ce long silence sont l’augmenta-
tion de la charge de travail combinée à une di- Les plus accueillis en 2016 ..… p.7
minution des effectifs, et la nécessité de tra- Bilan 2017 ………………………….... p.8-9
vailler sur le projet d’extension du Centre.
Anecdotes …………………..….. p.10 à 12
L’arrivée de nouvelles « forces vives » au sein Accueils insolites ……………...…. p.13
de l’équipe vont nous permettre, nous en
sommes certains, de retrouver une cadence de
Mesures compensatoires ….... p.14-15
parution plus habituelle, afin de vous tenir in- Cellule de veille …………….. p.16 à 19
formés de façon plus régulière et complète de
Collecte de fonds ………………....p. 20
l’actualité du Centre.
Conférences lynx ……………….….p.21
Nous avons également décidé d’ouvrir à nou- Etude lynx …………………………....p.22
veau les lignes des prochains Athenews à des
articles de portée plus générale (en lien avec Etude chat forestier ………...…..p.23
l’environnement et la biodiversité, bien sûr). Extension du Centre ……….p.24 à 26
A cette occasion, nous vous invitons, béné-
voles, adhérents, lecteurs, à enrichir le contenu Ils parlent de nous……………..….p.27
des bulletins avec vos apports si vous le souhai- Rétrospective …………………..p.28-29
tez.
Toute proposition d’article sera étudiée par le 30ans ……………………………….p.30-31
comité de rédaction. De même si vous repré- Actions en justice…………………..p.34
sentez une association ayant un objet commun
ou proche du nôtre, il vous est possible de sou- Mouvement d’équipe ………....p.37
mettre un article de fond ou une actualité. Vie associative ………………...p.36 à 39
Espérant que cet appel suscitera des vocations
épistolaires et littéraires .
Agenda ………………………………..p.39
Vous pouvez adresser vos propositions par
email ou courrier postal...
Dans l’attente, bonne lecture !
Mentions Légales
Bulletin trimestriel. N° ISSN : 1960– 2715. Dépôt légal : 24 mars 2018 Directeur de la publication : Christian THEVENOD
Rédactionnel / mise en page : Gilles MOYNE, Lorane MOUZON. Imprimé sur papier recyclé par : Plessy Sarl, 74 rue St Désiré 39008
Lons le Saunier. Crédit photo : Centre Athénas
Bulletin de l’association Centre Athénas, siège social : 366 chemin du Montceau 39570 L’ETOILE. Association reconnue d’intérêt
général : agrément n° 2013336-0012 SIRET : 44 137 788 000 18
Page 3
30 ans, le bel âge ?
En 2007, nous retournant sur les 20 premières an-
nées du Centre, nous faisions un constat émerveil-
lé :
8000 accueils en 2 décennies (et notamment 732
en 2006, record du moment !!), 45% de relâchers,
11 lynx recueillis dont 2 remis en liberté, 436 adhé-
rents, 2 salariés, 50 correspondants….. Que de
chemin parcouru en 20ans, nous disions-nous !
Et pourtant les 10 années qui ont suivi ont complè-
tement relativisé ce constat puisque de 2007 à
2017, 17 500 animaux supplémentaires ont été
recueillis (chaque année ce sont désormais près
de 2 500 qui sont admis), le taux de relâcher s’est Années 90, les chantiers héroïques du début
encore amélioré, avec en moyenne 52% des en-
trants qui repartent. donc de la réussite des soins, est passé à 270
Le Centre s’est affir- membres répartis sur 11 départements. Il compte
mé comme le spécia- maintenant 3 salariés (dont 2 capacitaires) et ac-
liste français de la cueille chaque
réhabilitation du lynx année 3 volon-
(30 individus supplé- taires en Ser-
mentaires recueillis, vice Civique et
et 9 relâchés et sui- 15 stagiaires.
vis par GPS) et a ac- Les beaux mo-
quis à travers cette ments liés à
spécialité une recon- cette aventure
naissance internatio- sont imprimés
nale. Il en a fait son dans nos mé-
logo (après 17 ans moires : cette
de chouettes ser- tension qui pré-
vices de la che- cède les cap-
vêche), pour mieux tures et les
communiquer sur sauvetages et
Il y a un peu plus de 20 ans, un l’urgence de la con- qui nous donne
soigneur président de 30 ans servation du lynx en l’impression
d’exister avec
plus d’intensité,
tant que symbole em- ces milliers de
blématique de l’envi- Eric GREUZARD, président de 1998 relâchers d’ani-
ronnement de la ré- à 2005, qui a accompagné la profes- maux remis en
gion. sionnalisation de l’activité. condition, les
yeux émerveil-
Sur le plan associatif, lés des personnes qui voient repartir un oiseau, le
Athénas est devenue ballet aérien auquel nous assistons chaque année
avec plus ou moins durant l’émancipation des jeunes oiseaux qui nous
1000 adhérents une sont confiés, la magie des éclosions d’œufs sau-
des grosses associa- vés de la destruction sur des chantiers ou dans
tions «environnemen- des cultures, le jeune écureuil qui ouvre les yeux
tales» de la Région pour la première fois...
Bourgogne Franche- Sur le plan humain, il y eut beaucoup de belles
Comté. Son réseau rencontres autour d’une passion commune, ren-
de correspondants, contres qui se sont transformées pour certaines en
maillon indispensable amitiés durables. Toutes les personnes qui sont
de l’acheminement Dès les années 90, des parrains et passées ont contribué, à leur manière, à faire du
des animaux blessés, marraines d’animaux soutenaient Centre ce qu’il est aujourd’hui.
Athénas
Page 4
Bien sûr, il y eut médias….
aussi des mo- Comme nous le concluions il y a 10 ans, ces
ments désa- épreuves ont pu être surmontées grâce à 3 mo-
gréables : morts teurs puissants :
d’animaux en la passion, teintée d’opiniâtreté, sans les-
raison de quelles rien ne peut-être entrepris durable-
l’échec des ment,
soins, ou autres la vitalité de notre vie associative, avec 1
animaux con- adhérent sur 4 qui est un correspondant
damnés par la actif et investi,
cupidité ou la la volonté de servir avant tout l’intérêt gé-
bêtise de néral dans le strict cadre légal, considérant
quelques uns qu’on ne peut se plaindre des contreve-
voulant se les nants et braconniers que si on respecte la
approprier, diffi- réglementation.
cultés finan-
cières qui com- Le soutien des collectivités s’est maintenu pour la
promettaient la plupart d’entre elles, et contribue à 60% du fonc-
poursuite de tionnement du Centre. La part des financements
Déjà attentif et discret, un jeune stagiaire l’action, cam- privés (adhésions, dons mécénats) couvre quant
devenu un grand photographe inlassable et pagnes de ca- à elle 40% des besoins du Centre, et est orientée
fidèle ambassadeur du Centre
lomnies, tenta- en priorité sur les soins et la nourriture des ani-
tives de prise du maux. Cette grosse part d’autofinancement, inha-
contrôle de l’association à des fins personnelles, bituelle dans le milieu associatif, est également
obstructions répétées de certains services face à une des forces du Centre, grâce au soutien de
nos projets ou démarches, blocus de certains ses adhérents
et donateurs.
Enfin, autre
changement
en 10 ans, et
non des
moindres, le
Centre a com-
mencé sa mu-
tation/
extension
après l’acquisi-
tion de ter-
rains.
Les travaux
d’agrandisse-
2007, les premières « Portes Ouvertes « ment ont enfin
commencé,
d’abord pour
les lynx, et
bientôt, nous
l’espérons,
pour l’infirme- La conservation du lynx est devenue
une des priorités du Centre et l’ex-
rie redimen- pression de son savoir-faire
sionnée.
Toutes les
bonnes volontés seront utiles dès maintenant
pour que ce projet avance et aboutisse au plus
tôt (si possible avant les 40 ans du Centre…).
Merci à toutes et tous pour votre investissement
passé, et nous comptons sur vous pour la suite !!
Gilles MOYNE
Et toujours la sensibilisation des plus jeunes Page 5
Bilan des accueils 2016
Les années se suivent et se ressemblent. Le Centre et les correspondants bénévoles permettent
chaque année de répondre à plus en plus de sollicitations de la part des particuliers démunis
face à la découverte d’un animaux blessé. 2016, a donc encore été une année extrêmement ac-
tive au Centre Athénas. Grâce à l’implication de correspondants bénévoles, 2 377 animaux sau-
vages ont été pris en charge et acheminée jusqu’au soigneurs.
Les accueils
2- Un décalage du pic d’admissions au mois de
L’année 2016 a été marquée par une météo particuliè- juin contre le mois de juillet habituellement, avec 624
rement mauvaise au printemps ce qui a eu deux consé- animaux pris en charge.
quences majeures :
Au total, 129 espèces différentes ont été traitées, ré-
1- Une hausse du nombres d’animaux accueillis parties de la manière suivante : 96 espèces d’oiseaux,
au cours de l’année de +7 % par rapport à 2015, dont 25 espèces de mammifères, 8 espèces de reptiles.
beaucoup de jeunes animaux en difficulté.
700
624
600
500
447
400
300 264 256
200 159 171
122
100 83 69 87
45 49
0
Répartition des accueils d’animaux sauvages au cours de l’année 2016.
Prédation
7,3%
Dénichage
Les causes d’accueils 1,7%
Barbelés
0,9% Autres
La répartition des causes d’accueils des animaux Chasse 1,1%
pris en charge est sensiblement identique aux an- 0,6%
nées précédentes, avec toutefois une augmentation Piège/déchets
de la part relative : 1,0%
- Ramassage jeune (+4%) Jeunes
- Collision véhicule (+5%) 47,5%
Collisions
35,2%
Le graphique des causes d’accueils montre que
98 % des animaux ont été victimes des activités
humaines puisque seulement 2 % sont d’origines
naturelles (maladie ou intempéries). Cela révèle une
véritable nécessité d’agir afin de limiter l’impact de
Causes Travaux
notre mode du vie sur la faune locale.
naturelles 1,1%
1,6%
Détention Lignes EDF Page 6
illégale 1,4%
0,7%
Le devenir des animaux
Deux taux de relâcher sont calculés : le taux de relâ- l’interface entre le Centre et le public. Plus les soins
cher brut (animaux relâchés/animaux accueillis) et le qu’ils réalisent sont administrés tôt après la découverte
taux de relâcher net (animaux relâchés/animaux soi- de l’animal, plus ses chances de soins au Centre aug-
gnés). Ils renseignent sur le taux de mortalité lié aux mentes et plus la proportion d’animaux qui arrivent
activités humaines et le succès des soins administrés. morts au Centre est faible.
En 2016, le taux de relâcher net est de 70 % ce qui La réalisation de nécropsies a permis de mettre en
signifie que 7 animaux blessés sur 10 traités ont pu évidence que les animaux décédés ont succombé aux
être relâchés après avoir reçu des soins (sont exclus blessures induites par le choc initial.
tous les animaux qui meurent dans les 24 premières
heures, ceux qui arrivent mort et ceux qui sont eutha-
nasiés).
Le taux relâcher met en évidence :
Arrivé décédé
- la performance du diagnostic réa- 11%
lisé à l’arrivé de l’animal puisque peu
de soins engagés échouent.
- la performance des soins admi- Décédé
nistrés en fonction de la pathologie 30%
décelée. Décédé -24h
Soins engagés
- le rôle essentiel des correspon- 13%
63%
dants dans la prise en charge et la Relâché
stabilisation de l’état de animaux 70%
avant leur transfert au Centre. Ils ont
été fortement sollicité l’an passé, et
leur rôle est indispensable au fonction-
nement la structure. Ils assurent la Euthanasie
récupération des animaux, délivrent 13%
les premiers soins et ils représentent
La provenance des animaux sauvages en difficulté.
86 % des animaux pris en charge par le Centre avaient Les animaux découverts dans le département de
été découverts en Bourgogne-Franche Comté (soit 2 l’Ain représentent 87,5 % des accueils en prove-
005 individus), les régions Auvergne-Rhône-Alpes et nance de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Grand Est représentent respectivement 13,5 % (soit
315 individus) et 0,5 % (soit 11 individus) des décou- La répartition des animaux par départements de pro-
vertes des animaux. venance est sensiblement identique aux années
précédentes.
Remarque : on note tout de même une augmenta-
tion des accueils en provenance Saône-et-Loire (+ 2
%), de la Cote d’Or (+ 1,7 %) et de l’Ain (+1 %).
0,5%
13,5% 0,5%
13,5%
TOP 6 des départements
Jura : 519 animaux.
Doubs : 490 animaux.
BOURGOGNE FRANCHE- Haute-Saône : 179 animaux.
BOURGOGNE
COMTE FRANCHE-
COMTE Territoire de Belfort : 111 ani-
AUVERGNE RHONE-ALPES maux.
86,0% AUVERGNE RHONE-ALPES
86,0% Saône-et-Loire : 344 animaux.
GRAND EST
GRAND EST Cote d’Or : 358 animaux.
Page 7
Les jeunes animaux au Centre en 2016
Depuis toujours, la récupération des jeunes animaux représente une part importante de l’activité
du Centre et, depuis 2015, c’est même la première cause d’accueil.
Pourquoi autant de jeunes, comment sont-ils découverts et sont-ils plus nombreux, retour sur les
3 dernières années.
Le printemps se caractérise par une durée du jour La part relative de jeunes élevés au Centre ne cesse de
est plus importante qu’en hiver, une nourriture est progresser depuis 2013, comme le montre le graphique ci
plus abondante et plus facile d’accès (sol non -dessous. Elle est passée de 34,8 % en 2013 à 47,5 %
gelé, pas de neige) et des températures plus clé- l’an passé.
mentes. C’est donc au printemps que les migra- Un facteur influence particulièrement le nombre de jeunes
teurs reviennent en France et que l’ensemble des accueillis au Centre : les conditions météorologiques.
animaux sauvages débutent leur reproduction.
De ce fait, entre le retour de certaines espèces et
la naissance des jeunes (jusqu’à 10 jeunes par Pourcentage de jeunes accueillis (2013-2016)
couples chez certaines espèces), l’effectif global
d’animaux dans le milieu augmente fortement.
60,0
Entre avril et juillet, les particuliers profitent égale- 41% 44,3% 47,5%
ment de la météo agréable et sortent d’avantage 50,0 43%
de leur maison. Ainsi la probabilité de rencontre 40,0 34,8%
d’un jeune animal est grande. C’est pourquoi les 30,0
jeunes représentent une part d’activité si grande
au Centre entre avril et juillet. 20,0
10,0
0,0
Répartition des jeunes par type (2013-2016)
2012 2013
2014
2015
2016
D’après le graphique ci-contre, on note une augmentation
très significative du ramassage de jeunes animaux ainsi
que des collisions de jeunes oiseaux au cours de leur
période d’émancipation où ils ne sont encore relativement
exposés et vulnérables. D’autre part une régression du
dénichage est visible depuis les 4 dernières années.
Principales causes d’accueil des jeunes animaux (2013-2016)
Le graphique ci-dessus, montre que parmi les
jeunes animaux découverts, plus de 80 % d’entre
eux sont des oiseaux dont 62 % de passereaux
(mésanges, rougequeue….), et 28 % de rapaces
(chouettes, hiboux, buse variable, épervier d’Eu-
rope…).
Les mammifères représentent 19 % des jeunes
animaux traités au Centre dont 43 % de hérisson
d’Europe et14 % d’écureuil roux. La part relative
des félidés (jeunes chats forestiers et jeunes lynx)
n’est que de 4 % des jeunes pris en charge mais
Athénas est le seul centre de soins de la faune
sauvage a accueillir des jeunes lynx et autant de
jeunes chats forestiers.
Page 8
Les espèces les plus accueillies en 2016
Le TOP des accueils compte 1 seule espèce de mammifère, qui s’empare pourtant de la tête du classement. En ef-
fet, le Centre a pris en charge 214 hérissons d’Europe en provenance de toute la zone d’action.
Vient ensuite le martinet noir, dont les 198 individus ont été accueillis en moins de 4 mois. Les rares adultes pris en
charge au Centre sont arrivés dans le courant du mois d’avril alors que les jeunes ne sont accueillis qu’en l’espace
de 6 semaines à partir de la deuxième quinzaine de juin.
S’en suivent les rapaces les plus fréquents de Bourgogne-Franche Comté, que sont le faucon crécerelle, la buse
variable, et la chouette effraie.
250
214
198
200
178
166
150
122
100 108
102
100
50
0
Relâcher d’un hérisson d’Europe
Relâcher de buse variable après 2 mois de soins
après 4 mois de soins
Page 9
Bilan des accueils de 2017
En 2017, l’activité du Centre a encore augmenté passant de 2 376 accueils en 2016 à 2 473 en
2017. La principale modification à noter est l’absence de pic d’accueils au profit d’une hausse
constante des accueils de début mai à la fin du mois d’août. La saison estivale a donc encore été
bien remplie.
Les accueils
Le début d’année 2017 a été marqué par fort épi- de précipitation. Ainsi, la période de reproduction a
sode de gel dans la deuxième moitié du mois de jan- été productive aussi bien chez les oiseaux que le
vier, durant la quelle les températures sont restées mammifères ce qui s’est traduit par l’accueil de 1 324
négatives de jour. Cette météo a eu de fortes réper- jeunes animaux entre mars et octobre 2017. L’été a
cutions sur l’activité du Centre : 139 animaux ac- une fois entre été bien chargée, et représente à lui
cueillis contre à peine 50 pour un mois de janvier seul plus de 60 % de l’activité du Centre (été = mai,
commun. On note principalement l’arrivée de 70 juin, juillet, août).
buses variables et 8 hérons cendrés en grande diffi- Les bénévoles du Centre ont permis l’acheminement
culté à cause du gel continu du sol limitant l’accès à de 129 espèces différentes d’animaux sauvages vers
la nourriture (campagnols, vers et autres insectes). le Centre, dont 77% d’oiseaux (-3%), 22% de mam-
La suite de l’année s’est caractérisée par des tempé- mifères (+2) dont fait marquant 57 écureuils, et 1%
ratures plutôt clémentes voir élevées et un fort déficit de reptiles et d’amphibiens.
Barbelés
Les causes d’accueils 0,7%
Les collisions avec les véhicules et les obstacles, ain- Autres Cheminée
si que le ramassage de jeunes animaux restent les 0,8% 0,8%
causes d’accueils prépondérantes au Centre ainsi Travaux
2,1% Dénichage
que dans les autres centres de soins. 2,7%
Cependant, des fluctuations sont a noter dans la ré- Collisions
Jeunes 31,5%
partition des accueils en fonction des autres causes.
43,7%
Une augmentation des accueils pour causes natu-
relles (maladie, intempéries ou sécheresse) tout à fait
liée à la météo, mais aussi, une hausse importante de
la prédation des animaux domestiques sur les ani-
maux sauvages qui est passée de 7,3% des arrivées
en 2016 à 9,6% (+30%). Ce phénomène a plusieurs Lignes EDF
explications : une meilleure de détection de cette 1,6%
Illégale-Saisie-
cause d’accueil en posant d’avantage de questions Braconnage Déchets-Poison
aux découvreurs et par une examen poussé de l’ani- 0,5% Prédation 2,1%
mal à son arrivée, une augmentation du nombre Causes naturelles 9,6%
d’animaux domestiques dans les foyers français, une 3,3% Indeterminée
extension des zones urbaines sur le milieu naturel. 0,7%
Arrivé mort
10%
Décédé
19%
Le devenir des animaux
Malgré l’augmentation des accueils en 2017, la qualité
Décédé -24h Soigné des soins n’a pas été affectée. Au contraire même le
14% 65% Relâché
81%
taux de relâcher net, soit le nombre d’animaux relâcher
parmi les animaux soignés, atteint 81%, 10% de plus
qu’en 2016.
Euthanasié
11%
Page 10PACA
AUVERGNE
GRAND EST
0,04%
RHONE ALPES La provenance des animaux sauvages
0,29% 13,70%
De manière habituelle, les animaux traités au Centre proviennent à
plus de 85% de la région Bourgogne Franche-Comté et, principale-
ment du Jura qui est le département d’implantation de l’association,
viennent en suite le Doubs et la Côte d’Or.
La région Auvergne Rhône-Alpes est principalement représentée part
le département de l’Ain, et plus anecdotique ment par la Haute Savoie
et le Rhône. L’Ain concentre à lui seul 93% des accueils de cette ré-
gion (soit 315 individus).
BOURGOGNE Rappelons que la collecte des animaux blessés dans l’Ain ne s’est
-FRANCHE mise en place que récemment, mais que, grâce au recrutement de
COMTE nouveaux correspondants ces dernières années, la notoriété du
85,98% Centre s’est vite répandue, entrainant ainsi une hausse des accueils.
Les espèces les plus accueillies en 2017
Pour la première fois depuis 2015, 2 espèces de Viennent ensuite sur le podium, la buse variable
mammifères font parties du TOP 10 accueils : le (231 individus contre 166 en 2016) et le martinet
hérisson d’Europe qui conserve la première place et noir (179 individus contre 198 en 2016).
la pipistrelle commune, espèce de chauve-souris, La tourterelle turque opère une remontée, passant
qui prend la 9ème place. de la 7ème place en 2016 à la 5ème l’an passé, sui-
Le nombre de hérissons d’Europe traités en 2017 a vie par le merle noir. Ces deux espèces très com-
encore augmenté passant de 214 individus en 2016 munes profitent des installations humaines pour se
à 239 individus l’an passé. Ils font partie de la petite développer mais elle sont, de ce fait, très exposées
faune péri-urbaine qui profite de la sympathie du à la prédations par les animaux domestiques.
public qui ne manque pas de signaler un individu en
détresse.
Page 11Anecdotes
Hibou moyen duc Pic vert Nyctale de Tengmalm
Cette femelle adulte avait été Souvent victimes de sévères Cette petite chouette vivant dans
percutée par une voiture et pré- traumatismes suite à des colli- les forêts de résineux, a percuté
sentait une lésion dans l’épaule sions dans des obstacles, les une voiture dans le Doubs.
ainsi qu’un traumatisme crânien. pics survivent rarement à leur Blessée au poignet et choquée,
Un temps de repos total et de blessures (traumatismes crâ- elle a été placée en observation
soin lui auront permis de stabili- niens, hémorragie internes…) une bonne semaine avant d’enta-
ser son épaule et limiter le Ce pic vert aura eu plus de mer sa rééducation en volière.
risque d’hémorragie interne. chance que les autres, et a été Elle a été relâchée moins d’un
15 jours d’immobilisation et 20 découvert rapidement après son mois après son accueil, dans un
jours de rééducation lui auront accident, il a pu être relâché milieu qui satisfait à ses exi-
assuré un retour à la nature.. dans le courant de l’automne. gences écologiques .
Salamandre tachetée
Découverte à Pierre-de-Bresse (71), cette femelle de salamandre ta-
chetée été grièvement blessée. En effet, elle avait 5 lacérations, plus
ou moins profondes, sur l’ensemble dos.
Prise en charge par Maxime en service civique au Centre, elle a été
très rapidement acheminée pour être soignée. Une fois ses plaies net-
toyées et pansées, elle a été placée dans des conditions de tempéra-
ture et d’humidité contrôlées afin qu’elle cicatrise sans se déshydrater.
Aujourd’hui, la cicatrisation est pratiquement terminée, elle n’attend
plus que la fin des gelées pour être relâchée.
En cas de découverte d’un individu, manipulez-le avec des gants
latex car les salamandres sont couvertes de sécrétions qui peuvent
provoquer des brûlures. Puis contactez-nous rapidement.
Dans l’attente de sa prise en charge, nettoyez les plaies à l’eau claire
et contentez-vous de la placer au frais (5°C) dans une boite plastique
ventilée avec de la mousse très humide car la peau des amphibiens est
un organe respiratoire à part entière, qui doit impérativement rester hu-
mide.
Page 12Anecdotes
Chouette chevêchette
C’est la deuxième chouette de petite taille la plus rare
au Centre. Cet individu a été découvert par un ensei-
gnant dans la cours de son collège à Bellignat (01).
Cette chouette chevêchette a été abusée par les reflets
de la grande baie vitrée de l’établissement, s’occasion-
nant une commotion cérébrale.
Grâce à son transfert rapide au Centre, elle a reçu les
soins nécessaires à son état et n’a gardé aucune sé-
quelle de son traumatisme. Et, après un mois et demi
d’observation et de surveillance, elle a pu être relâ-
chée.
La chouette chevêchette est une toute petite chouette
d’à peine 16 cm de haut qui se nourrit essentiellement d’oiseux qu’elle poursuit
en milieu forestier.
Hermine
7 hermines ont été apportée au Centre en
2017 : 2 adultes et 5 jeunes, dont 4 provenaient
de la même portée.
Une femelle avait mis bas dans la cour d’une
maison en cours de rénovation. Au moment
d’utiliser un tas de terre, le propriétaire à eu la
surprise de découvrir qu’une famille d’hermine
était venue nichée là. Il a dans un premier
temps laisser la possibilité à la femelle de dé-
placer sa portée mais sans succès, il nous les a
donc transférées pour finaliser leur élevage.
Après 6 semaines, elles ont pu être relâchées
dans un zone favorable. L’hermine est un petit mammifère de la famille des
mustélidés qui mesure 20cm de long et pèse environ 130g pour les femelles
et jusqu’à 450g pour les mâles. Elle est capable de changer la couleur de
son pelage : brun en été et blanc en hiver, seul l’extrémité de sa queue reste
noire.
Ce petit carnivore est particulièrement adapté à la chasse aux campagnols.
Il vit solitaire, le territoire d’un mâle pouvant couvrir plusieurs territoires de
femelles. Chaque hermine veille à marquer son territoire à longueur d’année
avec ses glandes annales pour le défendre.
Grand cormoran
Découvert empêtré dans un filet de foot, ce grand cor-
moran a été libéré par les pompiers de Saône-et-Loire
qui l’ont ensuite transmis à l’un de nos bénévoles.
L’oiseau présentait une légère abrasion à l’aile, il a été
très rapidement relâché à proximité d’une rivière.
Prédateur de poissons, le grand cormoran est souvent
mal aimé des pêcheurs qui voient là un vrai concurrent,
alors qu’il est bien moins meurtrier que la pollution.
Page 13Anecdotes
Relâcher de renard roux dans le Haut-Jura
Une femelle de renard roux a été découverte en train de tituber
sur une route du Haut-Jura. Heurtée par une voiture, elle était
désorientée et affaiblie à tel point que le découvreur a réussi,
seul, à la capturer pour la remettre à un bénévole de La Chaux
du Dombief (39).
Transportée très rapidement au Centre, le 21 décembre, elle a
subi un examen complet révélant la présence d’un traumatisme
crânien ainsi que des difficultés respiratoires consécutives au
choc, elle a été traitée pour l’aider à surmonter ses trauma-
tismes.
Après une petite semaine de repos, elle a avait retrouvé toutes
ses perceptions et ses capacités motrices, elle a pu être relâ-
chée sur son territoire en présence du découvreur très investi
dans son sauvetage.
Cygne chanteur
Un cygne chanteur a été découvert dans la Dombes, la
plus grande zone humide du département de l’Ain. Il a été
pris en charge par un agent de l’Office National de la
Chasse et de la Faune Sauvage de l’Ain, qui l’avait captu-
ré sans trop de difficulté dans le secteur de Chalamont
(01) pour l’apporter jusqu’à une bénévole de Certines
(01). L’ONCFS de l’Ain réalise un suivi particulier de la
Dombes, en organisant annuellement un « comptage
flash » depuis 2002 pour recenser les espèces présentes.
Depuis 2012, ils ont identifié un couple de cygne chanteur
accompagné de 3 jeunes : il s’agissait là de la première
donnée nationale de reproduction de cygne chanteur. Jus-
qu’ alors, seuls des individus hivernants avaient pu être
observés en France.
A son arrivée au Centre, l’animal a été examiné avec une
attention toute particulière puisqu’il représentait à lui seul
1/4 de la population nicheuse de France. Malheureuse-
ment, il présentait une blessure à l’aile gauche ancienne,
certainement causée par un choc dans un obstacle durant
un vol. Il a reçu les soins nécessaires mais il n’était plus
possible d’intervenir chirurgicalement sur son aile. Il gar-
dera donc un port d’aile quelque peu excentrique avec
une aptitude au vol assez moyenne, mais rien ne pouvant
l’empêcher de se reproduire et donc de participer à la pé-
rennisation de son espèce. En accord avec les agents de
l’ONCFS de l’Ain, il a donc été décidé de le relâcher à
proximité du lieu de découverte. Depuis, les agents se
sont chargés de suivre l’animal de plus près et de nous
avertir en car de problème. Pour l’heure, tout va bien.
Page 14Accueils insolites
En l’espace d’une année, le Centre a accueillis pas moins de trois animaux dans des con-
ditions plutôt très insolites. Ils ont déjà été ou seront très prochainement réorientés vers
des structures connues de l’association pour assurer leur détention définitive dans les
meilleures conditions possibles.
Boa constrictor :
En août 2017, période de vacances et donc d’abandon, un
automobiliste a signalé la présence d’une boite plastique
fermée avec la mention « Boa agressif âgé de 4 ans » qui
se trouvait sur une aire d’autoroute à proximité de Clerval
(25).
Les pompiers ont envoyé une équipe pour récupérer l’ani-
mal avant de le confier à une bénévole du secteur de Be-
sançon (25) pour assurer son acheminement jusqu’au
Centre.
A son arrivée, l’animal a été examiné avec précaution. Il
présentait une déshydratation légère, il a donc été conservé
en observation au Centre durant une semaine avant d’être
confié avec accord de l’Administration à un éleveur connu
du Centre, possédant toutes les autorisations nécessaire
pour la détention de cette espèce.
Couleuvre des blés :
Découverte en déshérence dans les rues de Besan-
çon (25), le serpent a été capturé par les pompiers
avant d’être remis à un bénévole.
Il semble que l’animal ait été abandonné car, il n’était
pas identifié par transpondeur et personne ne s’est
manifesté pour signaler la perte d’une couleuvre des
blés dans le secteur de Besançon (25).
A son examen, la couleuvre était maigre et dénutrie,
elle a été placée dans un terrarium et aujourd’hui,
elle va beaucoup mieux, et pour preuve, elle a réali-
sée plusieurs mues en peu de temps.
Ara arlequin :
Découvert dans les rues de Dijon, le perroquet a été remis à l’une de nos bé-
névoles. Après une petite enquête, il s’avérait qu’il s’était évadé de sa cage
lors d’un contrôle de son détendeur par la DDCSPP de Côte d’Or (Direction
Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Population).
L’animal a été ensuite saisie par les services des Douanes de Côte d’Or avant
d’être déposé sous la garde du Centre Athénas.
Le détenteur de ce perroquet n’a jamais réclamé son animal car il n’était pas
en règle. Le ara a donc été confié au Biome, association de sauvegarde de la
biodiversité actuellement spécialisée dans l’accueil de perroquets saisis.
Le ara arlequin est un spécimen hybride issu du croissement d’un ara ararau-
na et d’un ara chloroptère.
Page 15Mesures compensatoires
Les espèces sauvages européennes sont proté- compensatoires en faveur des espèces.
gées par la loi de 1976 qui, pour assurer leur pé- C’est ainsi que le Centre a été contacté par la
rennité dans le milieu naturel, interdit en tout communauté d’agglomération du Grand Dole (39)
temps, le prélèvement, le déplacement et l’utilisa- en juin dernier, pour prendre part aux mesures
tion de tout ou partie d’espèce européenne sur le compensatoires en faveur du martinet noir, au
territoire national de même que la destruction de cours de travaux de destruction et de rénovation
leurs nids. d’un bâtiment public.
Ainsi, le Centre tente d’accompagner au mieux les L’édifice, devant être détruit pour des raisons de
maîtres d’ouvrages et les particuliers dans la réali- sécurité, abritait une petite colonie de martinets
sation de leurs travaux. Cependant, il arrive que noirs. Le Centre a été sollicité pour intervenir direc-
dans certain cas, le report des travaux ne soit pas tement sur place afin de recenser les couples re-
possible pour diverses raisons. Le Centre apporte producteurs, prélever les œufs, réaliser leur incu-
alors son soutien aux communes, entreprises ou bation et élevage au Centre en vue de leur relâ-
particuliers, dans les démarches de demande de cher dans la nature.
dérogation puis dans la mise en place de mesures
Opération de prélèvement des œufs Femelle sur un nid
A l’issue de cette opération, 12 œufs ont été prélevés sur site de travaux : 1 œuf découvert à l’extérieur d’un
nid était malheureusement desséché, et 11 œufs présentaient des signes de développement embryonnaire.
Parmi les 11 embryons placés en couveuse durant une petite semaine, 9 ont menés leur développement
jusqu’au terme et ont éclos, les deux autres n’ont pas poursuivit leur développement.
L’élevage des 9 jeunes a fait l’objet d’attentions particulières et de nourrissages fréquents assurant ainsi
aux jeunes l’apports en nutriments nécessaires à leur croissance. En effet, en l’espace d’un mois et demi,
les martinets sont passés d’un poids de 2g à l’éclosion, à 48g en moyenne au moment de leur relâcher.
A tout moment de leur élevage, les jeunes martinets ont été placés en fratrie afin de favoriser les échanges
sociaux particulièrement développé chez cette espèces
Page 16Un fois que les jeunes martinets ont atteint la taille et le poids idéal, ils ont pu être relâchés. Le remise en liberté n’a pas eu lieu dans la cour du bâtiment, mais directement depuis le Centre, en compagnie d’autres individus de provenances diverses. En effet, compte tenu de la reproduction particulièrement tar- dive en 2017, lorsque les jeunes étaient au stade volant (c’est-à-dire le 28 juillet 2017), les adultes avaient en majorité abandonné leurs sites de reproduction pour partir en migration. Par ailleurs, les nids de subs- titution dont l’installation était prévue ne seraient pas occupés avant 2018, et les jeunes relâchés en 2017 ne nicheront pas avant 2019. Il nous est donc apparu plus avisé, dans leur propre intérêt et afin de leur assurer une meilleure survie, de relâcher les 9 individus en groupe plus au Sud de façon à faciliter leur parcours migratoire. De plus le mode de lâcher pour des apodidés (famille des martinets, incapables de s’envoler depuis le sol) suppose qu’il soit réalisé sur un espace dégagé sans risques de collision dans des obstacles. En effet les jeunes sont lancés à verticalement pour pouvoir prendre leur envol. Ils ont donc tous été relâchés le 28 juillet 2017, et se sont envolés sans problème, s’agrégeant ainsi au groupe constitué. Page 17
Cellule de veille 2016-2017 Effective entre septembre et janvier de chaque année désormais, la cellule de veille a pour objectif de recueillir les observations de jeunes lynx en difficulté, séparés de leur mère, afin d’intervenir sur le terrain le plus rapidement possible dans l’espoir de capturer le/les jeunes pour les sauver d’une mort certaine. Cette saison 2016-2017 encore 11 signalements ont été reçus et ont abouti à la capture de 3 jeunes lynx. LULA : Cette jeune femelle d’à peine 5 mois a titré son nom du secteur où elle a été capturée : LOULLE (39). Accueillie très tôt dans la saison, début septembre 2016, elle présentait pour déjà tous les signes du jeunes lynx orphelin : vu seule, de jour, à plu- sieurs reprises et très maigre, accusant un poids de 3kg au lieu de 5. Elle a été capturée par un particulier alors qu’elle se battait avec son chat à proximité de son poulailler. Comme tous les jeunes dans son cas, elle s’était rapprochée d’une source de nourriture facile. A CHATELNEUF (39), commune voisine de 2 km, un jeune isolé avait été signalé 4 jours aupara- vant. Lula où un autre ? Malgré tous les efforts de recherches dé- ployés, aucun autre jeune lynx n’a été observé ou capturé. EQUEVILLON : Un ou deux jeunes lynx avaient été vu et enten- du à plusieurs reprises sur la commune de LENT (39). Après plu- sieurs semaines de recherche, un jeune lynx a été capturé par un joggeur grâce à l’aide de son chien. Il a ensuite enfermé le lynx dans un ancien poulailler. C’est une fois en semi-sécurité que le Centre a été prévenu. Im- médiatement l’animal a été pris en charge par les salariés et transférer de toute urgence chez le vétérinaire. Il était en état de choc et extrêmement dénutri et déshydraté. Malgré les soins pro- digués par le vétérinaire et les soigneurs, l’animal est décédé dans les heures qui ont suivi son accueil. ESSAVILLY : Une capture faite dans la deuxième moitié du mois de janvier 2017 qui fait suite à 1 mois et demi de recherche dans un village voisin de quelques kilomètre : ESSERVAL-TARTRE (25). Dans ce village un ou deux jeunes lynx avaient été observés durant toute une journée. Informés le soir nous nous sommes ren- du sur place et n’avons pas pu capturer l’animal. Des recherches ont été lancées par la suite sans succès, jusqu’à ce qu’un agricul- teur nous informe qu’il avait capturé une jeune lynx dans sa grange. Cette femelle n’aura malheureusement survécu que quelques jours tant son état de maigreur été avancé. La population de lynx du Massif du Jura est victime d’un braconnage chronique. Continuer à le nier relève de l’aveuglement ou de la mauvaise foi assumée. S’il fallait encore des preuves, un procès s’ouvrira en novembre pour destruction volontaire d’un lynx dans le Doubs. Page 18
BRETONVILLERS : une capture administrative
Il avait défrayé la chronique à partir de 2014, après ancienne (datant vraisemblablement de 2013 ou
avoir tué 16 moutons dans la même exploitation. A 2014), qui, sous l’effet de l’anesthésique, aurait
l’époque la presse s’était emparée du sujet pour provoqué une hémorragie hépatique, suite à un
parler de ce lynx « déviant » à l’appétit insatiable. choc hypovolémique. Une procédure judiciaire est
Immédiatement, certains avaient parlé de la néces- en cours à l’initiative de l’ONCFS (SD25) pour
sité de réguler l’espèce, trop dense, trop gour- éclaircir les circonstances de ce tir et de sa mort.
mande. Dernièrement en octobre 2016, l’Adminis- Plus de 120 plombs dans son corps lui ont provo-
tration avait organisé une consultation pour donner qué d’importantes inflammations articulaires et res-
à l’ONCFS l’autorisation de mettre en place des piratoires, et ainsi limité sa mobilité et sa capacité
mesures d’effarouchement visant cet individu. Cela, de prédation, le contraignant à se rabattre sur de la
sans succès puisque tout récemment, ce mâle de nourriture « facile ».
plus de 12 ans est revenu dans la même exploita-
Ceci est encore une preuve de la grave sous-
tion pour tuer un mouton, et a été capturé dans la
estimation du problème, et de la loi du silence qui
bergerie par l’ONCFS.
règne à tous les niveaux. On nous accuse d’extré-
Le Centre ATHENAS a été appelé le 21 février par misme, on nous taxe d’exagération, ou, plus sou-
l’ONCFS pour prendre en charge l’animal jusqu’à vent on nous ignore, mais les lynx disparaissent,
une décision de l’Administration sur son devenir. les territoires vacants sont plus nombreux, les ca-
Compte tenu de la difficulté de capturer un lynx davres apparaissent, et les preuves s’accumulent.
adulte au lasso dans un grand volume (500m3), la La fragile population de lynx du Massif du Jura (100
décision a été prise de pratiquer une télé anesthé- adulte cantonnés, seul noyau viable en France) est
sie. Une fois conditionné dans sa caisse de trans- victime d’un braconnage chronique, et de collisions
port, il a été acheminé auprès de notre vétérinaire, routières à répétition (10 individus adultes et jeunes
selon la procédure prévue. Malheureusement, il concernés sur la Massif en 2017, avec un seul sur-
devait mourir durant le trajet, de façon inexpli- vivant.
quée… jusqu’à l’examen par notre vétérinaire. Ce
lynx est mort des suites d’une décharge de plombs Nous multiplions les alertes en direction des pou-
voirs publics avec peu de succès. En effet même
lorsqu’il est avéré que la population stagne depuis
plus de 5 ans, la présentation des chiffres côté offi-
ciel est arrangée pour laisser entendre que tout va
bien, et aucune suite concrète n’est donnée à nos
alertes.
Toutefois récemment une étude menée par la Ré-
serve Naturelle de la Haute Chaine du Jura a mis
en évidence un baisse de densité notable de l’es-
pèce sur son territoire, entre 2015 et 2018 accrédi-
tant ainsi nos affirmations et le ressenti de nom-
breux naturalistes de terrain.
Page 19 Période triennale 2012/2015 : stagnation/baisse Aire de présence 2010 Aire de présence 2016Cellule de veille 2017-2018
Entre avril 2017 et mars 2018, 10 alertes lynx ont été relayées au Centre Athénas par les ser-
vices de l’Etat ou des particuliers : 9 dans le Jura et 1 dans le Doubs.
Ces alertes ont abouti à 7 opérations de recherches sur le terrain et d’enquête de voisinage, et 1
capture d’un individu adulte blessé.
Ce travail a représenté plus de 870 heures et 12 200 kilomètres parcourus.
Le Centre a été contacté le 7
novembre 2017 par un habi-
tant de Morbier (39), monsieur
MAROUCH. Il avait observé,
en plein jour, un lynx adulte
manifestement en difficulté
dans son jardin.
Nous nous sommes donc ren-
dus sur place pour le rencon-
trer, visualiser les images qu’il
avait réalisé et mener une en-
quête de proximité dans l’es-
poir d’en apprendre d’avan-
tage et de tenter des capturer
l’animal.
A peine une heure après
notre arrivée à Morbier, la
gendarmerie nous contactait pour nous signaler la L’examen vétérinaire a révélé des blessures consé-
présence de l’animal, visiblement désorienté, sur la cutives à deux accidents distincts :
voie publique à un carrefour passant (RN5). - des fractures anciennes des côtes datant de 3
Compte tenu du risque pour la sécurité publique et semaines avant sa capture
du péril imminent pour l’animal, nous avons procé-
der immédiatement à sa capture. - un traumatisme crânien sévère récent et des
plaies d’abrasion récentes sur le flanc et les
La gendarmerie avait coupé la circulation routière pattes.
et attendait notre intervention. En à peine 5 mi-
nutes, le lynx était immobilisé au moyen d’une épui- Depuis sa capture, Savine a été réexaminée en
sette, puis plaqué au sol et pour être conditionné
pour un transport immédiat chez notre vétérinaire. raison de la stagnation de son état et de la pré-
sence de problèmes locomoteurs.
L’animal, de corpulence adulte présentait des
troubles évidents de la perception (déplacements Ce second examen a consisté en une radiographie
de jour, sans réaction à la proximité de l’Homme), compète du squelette de l’animal sous sédation
une maigreur importante et plusieurs plaies sur le légère. Il a mis en évidence de nombreuses lésions
flanc droit. encore plus anciennes, localisées le long de la co-
lonne vertébrale et clairement liées à un trauma-
Examen avant radio Mise en place pour la radio Examen de la radio Page 20Vous pouvez aussi lire
