RETAIL CHAIN 2019 : c'est parti pour les rendez-vous experts - RETAIL CHAIN N 18 - Stratégies Logistique
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
HORS-SÉRIE RETAIL CHAIN N°18 Avril 2019 Hors-Série Retail Chain N°18 - Avril 2019 - ISSN 1249-2965 - Prix du numéro : 17 € Paris - 10 Avril 2019 RETAIL CHAIN 2019 : c’est parti pour les rendez-vous experts @stratlog strategieslogistique.com © istock
Vos emballages sont-ils adaptés à l’omnicanal ? L’évolution actuelle des modes de consommation et des canaux de distribution impactent directement le conditionnement de vos produits. L’emballage doit être adapté aux différents flux logistiques pour répondre au mieux à vos enjeux. Chez DS Smith, nous relevons au quotidien ces défis avec nos clients. Bénéficiez de notre expertise pour concevoir des solutions d’emballage durables compatibles avec votre stratégie omnicanale. #PackagingStrategists
DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER 3 Le E-retail au rendez-vous de la croissance ! L e secteur continue sa croissance à deux Du côté de l’innovation, six chiffres tiré par l’élargissement de start-up viennent prendre l’offre et l’augmentation de la fréquence la parole pendant 5 minutes d’achat moyenne de 37,5 millions de clients. chacune lors des Pitch de Cette tendance particulièrement forte pousse la la Supply Chain. Une façon logistique à se réinventer sans cesse. Progression originale et ludique de des flux internationaux, essor des options de découvrir les futures stars retrait et du click-and-collect, de e-reservation du secteur. ou de livraison en consigne l’innovation service et Enfin, pour découvrir l’offre de la logistique technologique bat son plein. Ce hors série de l’édition Retail Chain’2019 vous e-commerce, l’édition de Retail Chain 2019 propose un panorama complet sur ces nouvelles rassemble les fournisseurs et prestataires formes de logistiques et de retours d’expériences référents du marché. Profitez des rendez-vous particulièrement aboutis de retailers et PGC telles one-to-one organisés sur l’édition pour accélérer les sociétés L’Oréal, Ikéa ou encore l’exemple votre transformation supply chain. de Lidl qui a modernisé son parc immobilier logistique pour apporter des réponses adaptées La logistique est en marche au modèle de vente du distributeur. et va pouvoir continuer de se réinventer Sur l’édition, le ship in store est à l’honneur : lors de la conférence d’ouverture, découvrez comment vos magasins peuvent devenir vos entrepôts Lionel Barbé urbains de demain. Directeur général de Premium Contact Stratégies Logistique > Hors-série Retail Chain > Avril 2019
Publi-Rédactionnel PAKi Logistics, le service logistique agile innove encore PAKi Logistics qui a repris son nom propre depuis mars dernier (tout comme les 15 autres sociétés Pooling Partners du groupe FHG) a gardé son ADN : optimiser les opérations logistiques de ses clients. PAKi Logistics vient de lancer une solution innovante de bons électroniques pensée pour simplifier l’échange palettes… et pour en réduire les coûts ! I ndispensables dans la logistique, les palettes Europe garantissent la sécurité des marchandises comme de leurs utilisateurs. Conformes aux exigences d’écoresponsabilité actuelle, près de 500 millions de ces palettes circulent aujourd’hui dans le monde. combine les besoins de ses clients et grâce à la numérisation. Lidl a adopté ce Leur qualité et la précision de leur réduit ainsi au maximum les coûteux système depuis novembre 2018 et gestion sont des paramètres straté- kilomètres à vide. Elle offre un service propose peu à peu à ses fournisseurs et giques à prendre en compte pour une de désynchronisation des flux associé à transporteurs la possibilité de recevoir logistique efficace. un système permettant de « dématé- un bon palette digital sur l’ensemble de Au sein de ce marché dynamique, PAKi rialiser » les palettes. En un mot, PAKi ses plateformes de distribution en Logistics cumule les avantages de Logistics fonctionne comme une banque Europe plutôt que d’effectuer un l’échange palettes et du pooling en où l’unité d’échange serait… la palette ! échange classique. Transférable à un s’appuyant sur cinq qualités de palette : tiers, le PAKi e-Voucher, valable 12 mois de la « blanche » ou la « neuve » pour les Le e-Voucher simple, permet de bénéficier de l’ensemble des industries soucieuses de l’aspect, à la efficient et flexible services PAKi à travers l’Europe. « mécanisable » en passant par la « triée » PAKi s’adresse à l’ensemble de la supply ou « l’échangeable »… pour chaque chain qui partage des attentes usage correspond une qualité ad hoc. communes avec des spécificités métiers Le système de pool ouvert de palettes différentes. Outre les problématiques Europe favorise leur interchangeabilité liées à la disponibilité, au nombre et à la internationale en garantissant leur qualité, une problématique collective qualité, tout en préservant les ressources reste liée à la gestion administrative des écologiques et économiques. Depuis échanges de palettes. À l’heure de la 45 ans, l’expertise et le métier de PAKi généralisation de l’automatisation et de Logistics résident dans l’optimisation de l’avènement de l’intelligence artificielle, ces flux. Riche d’un maillage de il a semblé évident de simplifier et partenaires très serré, la société d’optimiser les échanges de palettes Cette dernière innovation est conforme à la mission de PAKi Logistics : accompagner ses clients dans leurs défis logistiques en leur offrant des solutions toujours plus efficientes et agiles pour le transport des chargements. www.paki-logistics.com www.faberhalbertsmagroup.com |4|
DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER 5 SOMMAIRE 6 Retail Chain 2019 : Activez de nouveaux leviers de performance ! 9 PGC : à l’épreuve du e-commerce 14 Procter & Gamble : une supply-chain multimarque et 100% PGC 16 E-commerce : des logistiques en expansion accélérée, automatisées et innovantes 24 Middle market : plus d’options pour les 14 moyennes entreprises 26 IKEA : ouverture de son 5e CDC national 28 Lidl : réorganisation de ses bases régionales en France u24, allée des Verdiers - 95800 Courdimanche - Tél. 09 61 26 44 58 - www.strategieslogistique.com uEditions Presse Pilote - Directeur de la publication : Gilles Solard Rédaction - Directeur éditorial : Luc Battais - Tél. 06 19 99 27 45 - luc.battais@strategieslogistique.com u Ont participé à ce numéro : Vanessa Bernard, Erick Demangeon et Julien Monchanin uRéalisation : Vincent Mondary - Tél. 06 60 99 54 80 - vmondary@mediaprod-france.fr uPublicité : Gilles Solard - Tél. 06 38 38 36 87 - gilles.solard@strategieslogistique.com uJoël Duprat - Tél. 06 03 72 20 13 - jduprat@mediaprod-france.fr uTarifs abonnements France (TVA 2,1 % incluse) : 1 an : 6 numéros + accès web : 119 euros TTC Étudiants/demandeurs d’emploi : 71 euros TTC sur justificatif. Étranger : nous consulter. Règlement à l’ordre des Editions Presse Pilote Pour la CEE, précisez le numéro de TVA Intracommunautaire. uStratégies Logistique est édité par les Editions Presse Pilote. Principal actionnaire : Gilles Solard - SAS au capital de 5 000 euros - 519 521 363 RCS Pontoise ISSN 1249-2965 - Imprimé en France : Maqprint Stratégies Logistique > Hors-série Retail Chain > Avril 2019
6 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER LA JOURNÉE Activez de nouveaux leviers de performance ! Les experts de la Supply Chain e-commerce & omnicanale se donnent rendez- vous le 10 avril au Retail Chain 2019. Une journée sur mesure pour découvrir les dernières solutions, services et produits du secteur. D igitalisation, dernier kilomètre, externa- lisation, multicanal, automatisation : tous les enjeux de transformation Supply Chain seront abor- dés lors de l’événement dans un cadre propice à l’échange d’informations. Y sont attendues en effet pas moins de 100 Directions SCM à la recherche de so- lutions performantes, inno- vantes et sécurisées. Au programme : speed mee- tings, conférences, pitchs et autres animations… Maître mot : l’innovation ! Destination : omnicanal Avec l’évolution des modes de consommation de ces © D.R. dernières années, l’omni- canal est aujourd’hui un enjeu prioritaire pour les fait, tous les acteurs du de caisses automatiques ou de vente : voilà tout l’inté- logisticiens. L’on parle même secteur s’inscrivent dans la de Drive. Un bel exemple ici rêt de l’omnicanal qui pour d’omni-consommateurs, logique omnicanale (click- de simultanéité des canaux être optimal doit aussi être qui ne privilégient plus un and-Collect, points relais, puisque le client commande fiabilisé grâce à des outils mode unique de contact, magasins physiques, logis- en amont via un site inter- performants et surtout mais optent constamment tic-in-Store, consignes auto- net ou une application pour cohérents. A découvrir ! pour le canal le mieux matisées, pack innovations, se rendre ensuite en maga- adapté. Agence ou magasin, services logistiques, trac- sin et récupérer ses achats. Destination : site web, téléphone mobile, king, reverse logistics…). Une expérience de vente qui, digitalisation distributeurs, tablette ou Carrefour a par exemple quand elle est bien ficelée, ERP, pilotage temps réel, call center… les entreprises réalisé une croissance de présente de nombreux avan- planification & exécution, de biens et de services 30% en 2018 sur sa plate- tages à commencer par la prévisions, S&OP, gestion ont désormais tout intérêt forme de e-commerce, fidélisation client, en sus, de de l’entrepôt, du transport, à développer l’ensemble tandis que dans le même la facilitation des échanges ! solutions collaboratives, des canaux pour ne rater temps, le groupe a aussi Plus de fluidité et de flexi- de mobilité… Rares sont aucune opportunité. De développé ses dispositifs bilité dans les processus aujourd’hui les entreprises Hors-série Retail Chain > Avril 2019 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 7 qui peuvent se passer des outils digitaux pour déve- lopper ou conclure des ventes. De ses premières phases à l’achat final et au service après-vente, chaque étape du parcours client passe à un moment ou à un autre par une plate- forme digitale. Quand les attentes du consomma- teur et sa satisfaction sont mesurées par des enquêtes via les réseaux sociaux, de nouveaux outils sont déve- loppés afin de faire émaner des nouvelles tendances de consommation. Le modèle commercial classique du retail est donc en pleine © istock évolution notamment en ce qui concerne les straté- gies de communication des enseignes et des magasins. choisi un mode de fonction- mobile et des fonctionna- futures. Facteur environne- Mais le digital ne se limite nement proche des sites lités RFID afin de gérer la mental, pénibilité, normes pas à la publicité. Loin s’en d’e-commerce pour séduire disponibilité et l’essayage. internationales, connecti- faut… D’autres initiatives les consommateurs du vité… autant de défis que innovantes voient le jour. XXIe siècle. Si les conseil- Destination : l’entrepôt digital aura à Emblème du Luxe à la fran- lers sont toujours présents entrepôt connecté relever dans un monde çaise, les Galeries Lafayette pour guider les clients, une Bien sûr, le digital s’invite en perpétuelle mutation. viennent tout juste d’ouvrir application vient complé- aussi dans les entrepôts. Avec l’industrialisation des une adresse expérimen- ter leur rôle ! Les cintres À l’écoute de chaque typo- processus devenue règle tale à Paris, sur la célèbre eux sont connectés afin de logie de flux, l’entrepôt de d’or, la robotisation est la avenue des Champs Elysées renseigner sur la disponi- demain ne sera plus basé suite logique pour soute- qui réinvente totalement la bilité des modèles. L’en- sur un modèle unique mais nir les hommes. L’on parle manière de vendre la mode. seigne propose en outre répondra au cas par cas même désormais de « cobo- Ici, le magasin physique a un dispositif de paiement aux exigences actuelles et tique », pour évoquer le robot © Fotolia Stratégies Logistique > Hors-série Retail Chain > Avril 2019
8 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER LA JOURNÉE et la femme ou l’homme rement encombrants lors, amélioration des délais et de Ainsi en juin 2018 la maire travaillant de concert. notamment, de transports la flexibilité des commandes de Paris, Anne Hidalgo Et quand la machine se multimodaux et/ou inter- ou encore suivi en temps inaugurait Chapelle Inter- charge des tâches les plus nationaux et des opérations réel des livraisons…. Et dans national. Au Nord de Paris, ingrates, les opérateurs douanières inhérentes… la cette optique, les technolo- ce nouveau site multimo- eux peuvent se concen- liste des applications est gies ne cessent de se déve- dal de logistique urbaine trer sur des postes à plus longue. Parmi les innova- lopper. Amazon expérimente devrait réduire le trafic de grande valeur ajoutée. La tions connectées qui sont par exemple « Scout », un 500 camions par jour dans productivité est alors décu- imaginées, l’on évoquera robot dans un quartier de la capitale remplacés par plée : les robots assurent les lunettes connectées l’État de Washington. Véri- des véhicules propres pour les cadences parfois infer- pour les préparateurs de tables bijoux de techno- assurer la distribution au nales imposées par l’acti- commandes ou livreurs logie dotés de nombreux cœur de la ville. vité tandis que la pénibilité pouvant contrôler à distance capteurs, les six engins en Rappelons, en effet qu’en des travailleurs est réduite. des drones de livraison pour test évoluent sur les trottoirs Ile-de-France, la logistique Tout le monde semble y soutenir les équipes logis- du quartier en évitant évide- du dernier kilomètre repré- gagner ! Une connectivité tiques. ment obstacles et piétons sente 20 % du trafic. Une homme-machine également à une vitesse de 16km/h. initiative unique en France rendue possible par des Destination : Fedex teste lui aussi ses à cette échelle mais qui technologies comme le RFID dernier kilomètre robots autonomes « Same- trouve des émules chez de permettant une visibilité Autre point clé de la chaîne Day Bot » dans les rues de nombreux transporteurs qui en temps réel des stocks logistique : le transport du Memphis. Plus près de chez commencent à doter leur ou encore le tracking des dernier kilomètre qui prend nous, cette fois, la logistique flotte automobile de véhi- produits. L’IoT (Internet of physiquement de la place du dernier kilomètre qui est cules électriques ou roulant Things) ouvre quant à lui en occupant 30 % de la aussi un enjeu majeur pour au gaz naturel liquéfié. ■ le champ des possibles. voirie urbaine et en repré- les métropoles, trouve ses Amélioration des process sentant quand même 25 % propres solutions. Vanessa Bernard d’inventaire (à distance, des émissions de CO2. Se plus besoin de stopper les profilent alors naturelle- activités, amélioration de ment des problématiques la fiabilité…), traçabilité liées au secteur desquelles des produits (notamment il doit venir à bout : réduction pour des produits phar- de l’impact environnemental maceutiques ou alimen- et de l’encombrement urbain, taires sensibles), suivi des livraisons en temps réel ou encore dématérialisation des documents particuliè- tolia © Fo Hors-série Retail Chain > Avril 2019 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 9 Les PGC à l’épreuve de l’e-commerce transformation se fait plutôt avec l’objectif d’améliorer la mise à disposition des produits et des délais, avec un temps et des distances qui se sont rac- courcis. Les commandes sont Évolution des gammes, nouveaux modes de moins fournies et plus fré- consommation, multiplication des SKU, quentes », observe-t-il (voir té- moignage complet page 13). distribution multicanal, etc. Les industriels des La recherche d’agilité conduit PGC doivent constamment adapter leurs aussi les grandes marques des PGC à sous-traiter largement schémas logistiques pour rester compétitifs. leur logistique, notamment Tour d’horizon des stratégies récentes des lorsqu’elle se trouve à distance de la production, dans un en- grandes marques. trepôt central ou en relais entre la sortie d’usine et le point à livrer. Le groupe Unile- Enquête réalisée par Julien Monchanin ver se décrit ainsi sur son site comme le second consomma- teur mondial de logistique contractuelle, derrière… DHL. Localement, en France, la lo- gistique d’acteurs d’origine P our des marques PGC, Il s’agit notamment d’articuler étrangère est aussi fréquem- l’optimisation des sa logistique aval avec l’évolu- ment prestée, comme l’illustre moyens logistiques est tion structurelle des circuits de le cas de Lavazza (page 10). loin de se résumer à un arbi- distribution, une diversification Face à une demande plus vola- trage économique entre proxi- des flux, canaux et types de tile, les marques travaillent mité des usines ou proximité points de vente livrés, une aug- également davantage sur la des clients. Si bien des entre- mentation de la fréquence de prévision et la planification. La pôts restent majoritairement commandes plus complexes et prévision des ventes sert de- adossés aux usines pour des moins massives ; ou encore de puis longtemps la supply-chain raisons de coûts, et donc la répondre aux enjeux de l’e- des marques. En 2015, 60 % centralisation de la logistique commerce et du digital. Des des revenus d’un L’Oréal intimement liée à celle de la enjeux d’autant plus grands étaient couverts par son sys- production, de multiples lorsque l’on parle d’acteurs tème intégré de prévision. Mais contraintes viennent compli- mondiaux comme dans cette celle-ci se fait plus fine et dé- quer l’équation. Au sein d’une enquête. Laurent Venot, direc- passe le seul cadre d’un histo- fonction supply-chain aux pré- teur général de la supply-chain rique des ventes. L’enjeu prend rogatives étendues, incorpo- de L’Oréal témoigne : « Jusqu’à une tournure nouvelle grâce à rant parfois la production elle- 3-4 ans en arrière, nous revisi- la meilleure exploitation d’un même ou se confondant avec tions surtout nos schémas logis- plus grand nombre de don- les opérations, ils dialoguent tiques pour des raisons écono- nées, via l’IA et le big data. Les étroitement avec le marketing miques dans une démarche de déploiements d’outils d’exécu- et les ventes. rationalisation. Désormais, la Suite page 11 > Stratégies Logistique > Hors-série Retail Chain > Avril 2019
10 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER ENQUÊTE RETAIL Lavazza donne du grain à moudre à sa supply-chain française Il y a 3 ans, le rachat de Carte Noire a fait de la France le Outre sa situation caractéristique, la marque est soumise second marché du groupe italien Lavazza, qui a poursuivi aux mêmes contraintes que ses consœurs du domaine PGC, depuis sa stratégie de croissance externe. L’entreprise à commencer par une augmentation du nombre de SKU liée vient d’acquérir les cafés de Mars Drinks. à la multiplicité des provenances, des mélanges ou des La direction supply-chain de Lavazza France gère plus di- systèmes utilisés : Lavazza a son propre système « a modo rectement les segments food service (approvisionnements mio », leader en Italie, mais ne peut négliger de produire des bars, hôtels, restaurants) et ocs-vending (office coffee des capsules Nespresso compatibles. Sur les segments systems et machines automatiques). « Environ 80 % des flux food service et vending, on parle de références de café qui nous parviennent arrivent de Turin », explique Vincent mais aussi de thés, chocolats, sucre, produits et acces- Le Roy, directeur supply-chain en France, où la logistique soires divers. Sans oublier les machines : Lavazza gère un de Lavazza est prestée à K+N et centralisée dans un en- SAV technique, avec son call center, ses techniciens et la trepôt partagé à Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Un entre- gestion de 9 000 références de pièces détachées… pôt idéalement situé pour jouer le rôle d’interface entre le Ce n’est pas tout : « Le consommateur est de plus en plus site de production transalpin et « tous les clients distribu- soucieux de l’origine de son café et conscient des enjeux teurs de France et de Navarre », soit environ 25 000 points liés à la protection de l’environnement et des petits récol- de chute. Lavazza, qui peut y loger 2 000 palettes, compte tants. Il y a également un besoin de revenir au grain, de ensuite un réseau de 9 entrepôts relais (de 250 à 2 000 m2) moudre soi-même avec des machines plus performantes et dans l’Hexagone, au départ desquels la marque expédie via permettant d’obtenir un bien meilleur arôme ». France Boissons ou via ses propres camionnettes (20 m3) Récemment, le groupe a décidé de déployer des solutions avec stock, imprimante et outils de paiement embarqués, JDA de planification supply-chain, qui viendront se greffer dispositif faisant partie du service complet apporté sur les à l’outil de forecasting déjà à l’œuvre (TXT). Les solutions segments RHF (restauration hors foyer) et vending. « Ces JDA doivent permettre une exécution plus fine partant des entrepôts relais, de type city hub, sont approvisionnés tous prévisions, ce qui aura un impact immédiat sur l’approvi- les 15 jours par K+N », explique le dirigeant. La logistique sionnement de l’entrepôt de Saint-Quentin, et par la suite avait été externalisée en 2011. sur la répartition des flux entre entrepôts relais. Hors-série Retail Chain > Avril 2019 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 11 > Suite de la page 9 nay, Mouilleron-en-Pareds, sion des schémas logistiques tion et de supply-chain plan- etc.), autour d’un siège, d’une en amont ou en aval. En 2018, ning en témoignent. usine de plats préparés et d’un on aura noté la fermeture de Dans ce contexte concurren- pôle logistique unique situés à l’une des 7 usines françaises tiel et sur des marchés sou- Pouzauges. Pour autant, cette du suédois Essity, propriétaire vent matures, de nombreux logistique est aussi en voie de des marques d’hygiène Lotus, schémas d’évolution logis- décentralisation : la marque Okay, Moltonel ou Demak’Up. tique s’observent sur le ter- familiale a ouvert en 2012 un L’entité s’est expliquée sur les rain. Selon l’envergure de la site de production charcutière raisons de la fermeture de son marque ou du groupe consi- à Cambrai pour approvisionner unité de Saint-Étienne-du- déré, de la diversité de ses la zone Nord-Europe, tandis Rouvray (Seine-Maritime) : un gammes ou de ses probléma- que pour servir ses ambitions défaut de compétitivité induit tiques de sourcing, plusieurs à l’international, elle peut déjà par les coûts d’approvisionne- cas de figure se distinguent. compter sur ses deux implan- ment du site en pâte à papier, tations canadienne et slovène dont cette usine de transfor- Décentralisation ou sur des co-entreprises en mation n’était pas équipée multimarque Espagne et en Italie. L’an der- pour en produire elle-même, L’alimentaire fournit un pre- nier, Fleury Michon a racheté au contraire des autres. mier lot d’exemples de cohabi- le traiteur Paso (spécialiste du Coca-Cola semble avoir ré- tation entre différentes lo- préfou), qui avait ouvert en cemment suivi une logique in- giques au sein d’un même 2017 une deuxième usine à verse. On se souvient de la groupe, une forme de décen- La Chapelle-Achard (Vendée) : création de CCEP (Coca-Cola tralisation imposée par la va- ce sont autant de nouveaux European Partners) en 2015, riété des marques. Le groupe flux à prendre en compte dans lorsqu’avaient été fusionnées Panzani, propriété de l’espa- les réflexions. les entités d’embouteillage gnol Ebro, dispose en France française, espagnole et an- de deux usines de pâtes sèches Rééquilibrages glaise de la marque. À à Nanterre et à Marseille, à de la production l’époque, la maison-mère avait partir desquelles sont livrées Le rééquilibrage de la produc- espéré réaliser entre 300 et les moitiés nord et sud de tion peut conduire à une révi- 400 M€ d’économies sur 3 ans. l’Hexagone. Ces usines sont elles-mêmes approvisionnées par des semouleries situées à leur voisinage, à proximité des zones de culture du blé. À ce schéma classique viennent se greffer 6 autres usines de diffé- rentes marques et activités de Panzani. Trois d’entre elles as- surent en région lyonnaise la production de la marque Lus- tucru, dont Panzani a intégré l’activité frais en 2002, héritant d’un site logistique à Montagny (Rhône), où semblent regrou- pés le stockage et l’expédition des produits. Le cas Lustucru rappelle celui d’une autre marque bien connue, Fleury Michon, qui dégage plus de 700 M€ de re- © AdobeStock venus et dont un bon tiers des unités de production sont dis- séminées en Vendée (Chanto- Stratégies Logistique > Hors-série Retail Chain > Avril 2019
12 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER ENQUÊTE RETAIL Depuis, CCEP a quelque peu « redécentralisé » son mana- gement et sa logistique, en commençant par créer une di- rection supply-chain France en 2017, puis en investissant 7 M€, l’an dernier, dans l’ad- jonction d’une plateforme lo- gistique de 4 900 m2 à son usine de Castanet-Tolosan (Haute-Garonne), le plus petit de ses 5 sites de production français. La livraison en est attendue cette année. La capa- cité de stockage, doublée, y atteindra 9 900 palettes. En novembre 2018, CCEP a aussi annoncé un investissement de 19 M€ à Socx (Nord), dans une © CCEP ligne de production polyvalente de dernière génération. Évolution de la demande grédients sains. Sur ce thème, ration à la couche de palettes Pour Coca-Cola comme pour il est de plus en plus crucial multiproduits. En octobre der- les autres marques PGC, il d’afficher des résultats nier, Lactalis inaugurait sa « vi- s’agit d’ajuster les opérations à concrets et vérifiables. Les re- trine logistique » de 22 000 m2 la diversification des gammes venus en dépendent déjà. On à Saint-Vulbas (Ain), avec ma- et à l’évolution des attentes des devine les conséquences pécu- gasin grande hauteur, consommateurs. Ces derniers niaires d’une affaire Lactalis ou convoyeurs et AGV. On note au se montrent moins friands des d’un boycott de Danone au Ma- passage que cet investisse- sodas sucrés et en demande de roc. ment de 40 M€ devait servir boissons saines, ce qui a plus exclusivement la logis- conduit le géant à lancer Ho- Davantage d’entrepôts tique. Il s’agissait de faire évo- nest et FuzeTea, marques ve- automatisés luer un maillage très localisé nues en surplus de Sprite, Quatrième facteur d’évolution, dans l’Ouest et en région pari- Fanta, Powerade, etc. Cela a un la recherche d’une meilleure sienne, et ainsi de se tourner impact direct sur les moyens productivité par l’automatisa- vers l’Est. logistiques associés. Et il s’agit tion redessine les schémas lo- de répondre à ces nouveaux gistiques amont et aval. Depuis On sait qu’un centre de distri- impératifs, alors que la pro- deux ans, les projets d’auto- bution ultra-automatisé de messe client ne peut plus ex- matisation des entrepôts se 60 000 m2, imaginé par XPO et clure les questions de RSE, de font plus nombreux. On avait vu Swisslog pour Nestlé, sera livré l’organisation de filières de re- FM Logistic transférer la logis- en 2020 au Royaume-Uni. Le cyclage (une logistique à part, tique des biscuits du groupe projet de restructuration du site telle que l’illustre l’exemple Mondelez (Lu, Prince, Oreo, d’embouteillage Perrier de des capsules Nespresso) à etc.) à Mormant (Seine-et- Nestlé Waters à Vergèze (Gard), l’écoconception (on pense aux Marne), où le prestataire avait qui prévoit la construction d’un annonces concernant la pro- investi 3 M€ dans un outil de entrepôt ultramoderne d’une duction des bouteilles d’eau en copacking robotisé. On avait vu capacité d’un million de pa- PET « bio ») en passant par la XPO et Alstef concevoir pour lettes, devrait quant à lui réduction des émissions (Uni- Mars France (dont la logistique s’achever en 2021. Autant d’in- lever et L’Oréal visent respecti- est centralisée près d’Orléans) novations pour atteindre un vement 40 et 20 % de baisse une solution automatisée de optimum logistique toujours d’ici 2020) et le sourcing d’in- réception, stockage et prépa- provisoire. n Hors-série Retail Chain > Avril 2019 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 13 L’Oréal : une supply-chain mondiale entre luxe et grande conso Aujourd’hui, L’Oréal exploite plus de 35 marques dans 150 pays via ses 4 divisions, chacune experte de son circuit de distribution. La division Luxe sert les circuits sélectifs tels les grands magasins, parfumeries, bou- tiques et sites e-commerce, la division Produits Professionnels les salons de coiffure, la division Cosmétique Active les pharmacies, et la division Grand Public la GMS. Le poids de cette dernière division dans le CA global du groupe se situe entre 45 et 50 %. Son poids relatif décroît légèrement depuis quelques années, principale- ment du fait d’une croissance rapide de la division Luxe. Certaines marques ont de plus des boutiques physiques (NYX, Kiehl’s, L’Oréal Paris) et/ou des Trois centrales de L’Oréal ont été automatisées en priorité sur le stockage et la préparation. sites e-commerce (Lancôme, Vichy, Kérastase, etc.). L’entreprise est donc évoluer pour répondre à une demande teformes ont été ouvertes, dont une engagée depuis longtemps dans une plus volatile, livrer plus vite et s’adap- sur la côte ouest des États-Unis, où le démarche multicanal, avec des enjeux ter à tous les besoins, de la commande groupe avait ses bases à l’est. Se ré- importants pour une fonction supply- de palette à celle d’une unité destinée percutent alors sur l’industriel les pro- chain mondiale, étendue et en voie à un internaute. blématiques de distributeurs comme d’harmonisation. Les schémas vont aussi différer en Carrefour ou Sephora. Pour que les consommateurs puissent fonction des pays, selon la taille du Ici comme ailleurs, « l’agilité end- « trouver leur produit partout et à tout marché ou les choix stratégiques to-end de la supply-chain et la syn- moment », les 152 entrepôts du groupe et opérationnels. Certaines plate- chronisation des flux d’informations expédient ses 7 milliards d’unités ven- formes vont ainsi rassembler toutes deviennent le nerf de la guerre », dues vers 500 000 points de livraison, les gammes de produits cosmétiques particulièrement dans un contexte de répartis sur toute la planète et de plus (comme au Canada), et d’autres forte volatilité de la demande (comme en plus nombreux. « Une expédition est l’activité d’une seule division. Trois en Chine) sur certaines références. lancée toutes les deux secondes dans centrales importantes et traitant des L’Oréal teste actuellement un dispo- le monde », illustre Laurent Venot, volumes élevés ont été automatisées sitif de demand sensing (détection de directeur général de la supply-chain. (deux avec Knapp, une avec Bastian), la demande) en Europe via la marque Les schémas logistiques doivent donc en priorité sur le stockage et la prépa- NYX. « On fabriquait auparavant en ration : une base australienne multi- fonction d’une prévision de produc- Laurent Venot, division, un site américain positionné tion. Désormais, on tend de plus en directeur sur les produits professionnels et un plus à fabriquer ce qui est en train général de la centre allemand qui va servir 8 à 9 pays de se vendre », résume Laurent Ve- supply-chain de L’Oréal. de sa zone géographique. Le segment not. Ce qui passe par la remontée de Grand Public est celui qui répond le davantage d’informations, côté client mieux aux standards d’une logistique comme côté fournisseur. Des informa- des PGC, avec 35 sites de production tions qu’il s’agit de trier et d’exploiter qui vont être établis au plus près des au mieux, via des algorithmes plus per- grands bassins de consommation du formants et une sélection pertinente globe. C’est ainsi que plusieurs pla- des données. Stratégies Logistique > Hors-série Retail Chain > Avril 2019
14 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER ENQUÊTE RETAIL Procter & Gamble : une supply-chain multimarque et 100 % PGC La supply-chain du géant américain des PGC illustre parfaitement les enjeux de son secteur, entre une orientation client plus prégnante, une forte problématique d’optimisation multimarque et multiproduit, et bien sûr les exigences de la RSE. A ujourd’hui, P&G ex- duit par la baisse des émis- P&G en France, en Belgique et ploite un portefeuille sions liées au transport, le tra- aux Pays-Bas. La capacité de de 24 marques en vail sur le packaging et stockage du centre logistique : France (Pampers, Always, l’optimisation des appareils est d’environ 60 000 palettes. Ariel, Dash 2en1, Gillette, Swif- productifs et logistiques, l’utili- Quant à l’usine de Blois, elle fer, Braun, Clearblue, sation de 100 % d’énergie re- produit des shampoings, direc- Head&Shoulders, Oral B, etc.), nouvelable, la revalorisation de tement expédiés vers des avec une fonction supply-chain l’intégralité des déchets, la ré- bases logistiques réparties aux prérogatives étendues duction de la consommation dans 65 pays. (planification, entreposage, d’eau et la certification des bâ- Le degré d’externalisation va- transport, copacking, service timents (l’extension de l’entre- rie selon les pays, avec du tout client) et à la stratégie bien pôt logistique d’Amiens a reçu externalisé aussi bien que du définie. Cette stratégie tient en la certification LEED Silver en tout en propre. En France, la trois axes : écoute du client et janvier 2019). partie de la logistique amié- gestion des indicateurs asso- noise est prestée, tandis que ciés, optimisation global/local L’omnicanal le transport est affrété. Depuis à travers une meilleure syn- change la donne 2015, la moitié sud du pays est chronisation des maillons de la En Europe, le groupe s’appuie approvisionnée par voie multi- chaîne et des logistiques amont sur un réseau d’une trentaine modale (train de nuit) : « Cela a et aval, et enfin diminution de d’usines et d’autant de plate- été un changement important l’empreinte environnementale. formes, les secondes étant gé- pour nous. D’après nos calculs, Ce dernier engagement se tra- néralement adossées aux pre- cela nous a permis de réduire mières. En France, P&G de 15 % nos émissions de CO2 », exploite deux grands sites de souligne notre interlocutrice, production. Le site d’Amiens par ailleurs attachée à la produit et expédie des lessives question de la féminisation (dans 51 pays), tout en centrali- des métiers de la logistique, sant la logistique multimarque dans la lignée d’un groupe en- hexagonale, recevant et prépa- gagé sur l’égalité des genres rant tous types de produits et dans la publicité. commandes hétérogènes des- tinés au marché français, à la La supply-chain palette ou au colis. « Environ gère les prévisions 70 camions complets partent Si le modèle que l’on vient de © P&G chaque jour d’Amiens vers nos décrire a fait ses preuves, il Junie Demange, directrice logistique de P&G en France, en Belgique clients », détaille Junie De- n’en évolue pas moins avec et aux Pays-Bas. mange, directrice logistique de l’essor de l’e-commerce et de Hors-série Retail Chain > Avril 2019 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 15 l’omnicanal : « Le modèle clas- directement assurée par la l’entreprise a le plus souvent sique avait pour but l’optimisa- fonction supply-chain, interlo- opté pour un modèle de pro- tion du remplissage et la livrai- cuteur jugé le plus adapté pour cess semi-automatisé. Les son à temps. Or, dans le schéma coordonner les informations opérations les plus propices à de préparation et d’expédition récoltées auprès de toutes les l’automatisation touchent pour vers des sites e-commerce, parties prenantes (du marke- le groupe à la préparation au l’importance du délai prend par- ting aux achats/appros), pour colis dans le non-alimentaire, fois le pas sur celle du taux de capturer puis remonter l’infor- à la préparation à la couche remplissage, avec une fré- mation client, et ensuite pour homogène de palettes hétéro- quence de livraison plus éle- piloter la gestion des outils gènes ou bien, par exemple, au vée ». Une tendance d’autant mathématiques et algorithmes chargement de palettes. Sur plus marquée pour certaines nécessaires à son traitement. ces deux derniers volets, le marques et produits se prêtant « Nous menons beaucoup de site amiénois aurait déjà dé- tout particulièrement à la projets autour de la prévision. ployé des installations. vente en ligne ou au drive, Nous travaillons notamment à En 2018, P&G faisait partie des comme Pampers ou le petit mieux estimer l’impact des lan- 4 supply-chain masters distin- électroménager (brosses à cements de produits ou des pro- gués par Gartner (pour la qua- dents Oral B ou rasoirs élec- motions sur les ventes », ex- trième année consécutive), qui triques Braun). plique Junie Demange. a mis en exergue son niveau de Autre particularité de l’organi- Un mot enfin sur l’automatisa- partenariat avec ses clients, sation P&G : la prévision est tion chez P&G. Sur le sujet, ses outils digitaux et sa RSE. n Les projets d’automatisation se font plus nombreux depuis deux ans. © P&G Stratégies Logistique > Hors-série Retail Chain > Avril 2019
16 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER E-COMMERCE © Julien Monchanin En France, les ventes en ligne restent installées autour d’une croissance annuelle de 14 % depuis plusieurs années. Pour certains acteurs, la progression est beaucoup plus importante. Les logistiques et leurs systèmes de préparation de commandes doivent s’adapter en permanence à un rythme élevé, au moyen d’investissements souvent très coûteux. Hors-série Retail Chain > Avril 2019 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 17 Des logistiques en expansion accélérée, automatisées et innovantes Depuis deux ans, tout s’accélère dans la logistique de l’e-commerce. Les nouveaux projets sont légion et les innovations se multiplient, tant du côté des spécialistes du commerce en ligne que des retailers « à l’ancienne », venus au B to C. Et cela ne devrait pas s’arrêter de sitôt. DOSSIER RÉALISÉ PAR JULIEN MONCHANIN CONTEXTE LEADERS MIDDLE MARKET La supply chain au rendez-vous L’innovation au cœur Plus d’options pour les de la croissance… 18 des débats… 22 moyennes entreprises… 24 Stratégies Logistique > Hors-série Retail Chain > Avril 2019
18 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER E-COMMERCE Contexte La supply chain au rendez-vous de la croissance Ces 18 derniers mois, l’e-commerce hexagonal a maintenu son petit train de croissance à deux chiffres, au rythme des acquisitions médiatiques et des signatures de partenariats. Un train tout sauf banal, pour une logistique B to C condamnée à se réinventer sans cesse. C’ est une habitude, et certains loppement de la Fevad, organisme au- observateurs commence- quel on doit ces chiffres. Cinq cent cinq raient même à faire la fine millions de colis : c’est environ 4 fois bouche : dans l’Hexagone, les ventes le volume global d’un Zalando, mais en ligne ont progressé de 14,3 % en moins des deux tiers de celui d’un Ali- 2017. À peine moins bien qu’en 2016 baba sur sa seule journée promotion- (14,6 %) et un poil mieux qu’en 2015 nelle de novembre dernier. (14 %). Cela représente une augmen- tation de près de 10 Md€, portant le Les acteurs se bousculent revenu global à 81,7 milliards, au troi- Cette croissance du nombre de colis, sième rang européen, juste derrière apparemment plus modérée que celle l’Allemagne (85 Md€) mais encore des revenus des e-marchands, ne doit loin du Royaume-Uni (157 Md€). Cette pas masquer celle, rapide, de la com- croissance aurait été tirée par l’élar- plexité des opérations, soulignée par livrer, moyen économique d’abaisser gissement de l’offre et l’augmentation d’autres statistiques telles que la pro- les coûts de livraison d’une capitale de la fréquence d’achat moyenne de gression des flux internationaux, et européenne à une autre. La profusion quelque 37,5 millions de clients. Elle surtout, derrière la livraison à domicile de solutions et d’acteurs nouveaux sur est supérieure à celle constatée sur ou en point relais, l’essor des nouvelles ce créneau s’accompagne logiquement l’ensemble du continent (+12,8 %). Elle options de retrait, comme le fameux d’un mouvement de « plateformisa- serait aussi à mettre en rapport avec click-and-collect, l’e-réservation ou tion » visant à les agréger. celle, de plus de 50 %, des achats réa- la livraison en consigne : « L’intérêt Il y a aussi tout ce que l’on peine à lisés via mobile qui atteignent 21 % croissant pour cette problématique de évaluer quantitativement, mais dont des e-transactions. livraison est le principal phénomène que l’impact est bien réel sur la complexité Sur le plan de la logistique, ces chiffres nous observons. Il continue d’ailleurs de la logistique : élargissement des se sont traduits par une hausse de d’engendrer de nombreuses créations de catalogues et dispersion des stocks, 10,5 % du nombre de colis expédiés, start-up », souligne Bertrand Pineau. flux de retours plus élevés, réduction qui dépasse maintenant les 500 mil- Exemple parmi d’autres, LivingPackets maximale des délais et nécessité de lions d’unités. « On peut estimer que la propose de faire du voyageur un livreur produire des services innovants sur un barre des 550 millions sera franchie en potentiel. Ce dernier, moyennant rému- marché plus concurrentiel. Dix-neuf fin d’année », prévoit Bertrand Pineau, nération, emporte avec lui une sacoche mille nouveaux sites marchands au- responsable veille, innovation et déve- connectée contenant le ou les colis à raient été lancés au premier trimestre Hors-série Retail Chain > Avril 2019 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 19 Ce qui caractérise le mieux une supply-chain e-commerce est désormais la configuration de son intralogistique qui contraint ou, au contraire, ouvre l’offre des prestations associées à la mise à disposition des commandes en ligne. Les enseignes de la grande distribution qui ne l’avaient pas encore fait investissent massivement. Ici, la Scapnor (groupement E.Leclerc), à Bruyères-sur-Oise (Val-d’Oise), qui soutient la nouvelle offre de livraison à domicile à Paris, Leclerc Chez Moi. De son côté, Carrefour poursuit l‘ouverture de plateformes multitempérature dédiées à la livraison des drives en produits alimentaires. services de click-and-collect, de ship-from-store et de livraison à J+0 à leur clientèle. Mais derrière ce groupe de leaders composé d’Amazon et de challen- gers issus de la distribution tradition- nelle, un large réservoir de quelque 150 000 sites de niche est en grande partie constitué de pure players. Les frontières de statut s’estomperont sans doute avec l’homogénéisation de l’offre. En avril, l’Autorité de la concur- rence avalisait les rachats de Sarenza par Monoprix et d’André par Spartoo, démontrant que si les retailers ra- chètent des pure players, l’inverse est aussi vrai, quand les pure players n’ex- périmentent pas seuls les points de vente physiques. On commence aussi © Scapnor à voir davantage de partenariats plus équilibrés, type Monoprix-Ocado, Mo- noprix-Amazon ou Carrefour-Google. 2018, soit 12 % de mieux que lors du ditionnels n’a guère évolué. Après Une marge de progression premier trimestre 2017, alors que le règne sans partage des premiers, Concernant l’intralogistique, la nature dans le même temps, la Fevad a ob- on a beaucoup dit que les seconds et l’envergure des process et des sys- servé un très léger fléchissement de reprenaient la main : « Il n’y a certes tèmes utilisés dépendent toujours de la croissance (+13 %, contre +13,5 au plus beaucoup de véritables pure la taille et du secteur d’activité des premier trimestre 2017). Le Journal du players dans le peloton de tête des entreprises concernées, avec des Net parle même d’un « coup de mou » sites marchands, commente Bertrand effets de seuil manifestes dans les (+7 %). Il y aurait « Si les retailers rachètent des Pineau. Les retai- choix d’investissement. La profondeur en France plus de pure players, l’inverse est aussi lers classiques d’assortiment et les volumes traités 180 000 sites mar- vrai, quand les pure players peuvent s’appuyer demeurent les critères clés. D’un côté, chands, et 65,2 % n’expérimentent pas seuls les sur leur réseau de on trouve la myriade de petits e-mar- des revenus de points de vente physiques. » magasins et sur chands à la logistique maison expri- l’ e - c o m m e r c e leur savoir-faire mée en milliers de colis, largement seraient captés par seulement 0,6 % historique en matière de logistique ». manuelle ou adossée à telle mar- d’entre eux, soit le millier de sites au Ces derniers surfent sur la vague de ketplace. De l’autre, nous avons ces CA supérieur à 10 M€. l’omnicanal, déportant des stocks en géants traitant des millions de com- Parmi ces sites, le rapport de force points de vente ou en ELU (espaces mandes et dont la logistique doit conti- entre pure players et retailers tra- logistiques urbains) pour offrir ces nuellement s’adapter, ce qui passe par Stratégies Logistique > Hors-série Retail Chain > Avril 2019
20 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER E-COMMERCE Rapport Fevad : les trois statistiques clés De la dernière cartographie de la Fevad (chiffres 2017), nous reproduisons trois diagrammes illustrant bien les enjeux actuels de la logistique e-commerce. 1-Chiffre d’affaires de l’e-commerce en 2-Répartition de l’activité e-commerce 3-Rentabilité des sites leaders (source : France (en milliards d’euros, source : par taille des e-marchands (source : baromètre Fevad/LSA) et des TPE/PME Fevad/iCE/iCM) Fevad/iCE) (Oxatis/Kpmg) En 7 ans, les revenus annuels de l’e- Au-delà des 0,6 % de sites pesant 65 % S’il est une statistique montrant la commerce ont progressé avec régularité des revenus de l’e-commerce, ce mid pression pesant sur la logistique, c’est de plus de 50 milliards. Conséquence : market, composé d’un petit quart des bien celle de la rentabilité. Or, un peu les acteurs peuvent anticiper sur des sites, croît et doit faire des choix en moins d’un quart des sites leaders et scénarios de croissance et investir termes de logistique, aiguisant l’appétit plus du tiers des sites TPE/PME sont dans leur logistique pour les réaliser. des fournisseurs de solutions, systèmes encore déficitaires. et prestations. des systèmes automatisés d’envergure flambant neuf ou, à un autre niveau, sité, aux volumes trop importants pour ou des usines à colis. C’est sans doute Hopps Group à racheter Dispeo. Entre n’être traités que manuellement, et ce qui a conduit les Galeries Lafayette les deux extrêmes, on doit parler de cependant encore insuffisants pour à racheter La Redoute et son site ce middle market d’une grande diver- légitimer de lourds investissements. Mais la croissance les nourrira. L’e-commerce hexagonal n’a repré- senté que 8,5 % du commerce de détail en 2017, contre 8 % en 2016. « Cer- tains pays européens sont bien au-delà. En France, tous les secteurs d’activité n’ont pas encore vraiment basculé dans l’e-commerce », confirme Bertrand Pineau. En d’autres termes, il y a de la marge. En 2017, moins de 30 % des e-clients ont acheté des produits ali- mentaires, des pièces détachées ou du matériel de sport sur Internet. Et les secteurs les plus avancés, produits culturels, high-tech et prêt-à-porter en tête, n’ont pas encore converti plus des deux tiers des e-acheteurs français. La © Zalando logistique B to C va pouvoir continuer de se réinventer. n La préparation de commandes en pochettes de tri suspendues chez Zalando. Hors-série Retail Chain > Avril 2019 > Stratégies Logistique
Vous pouvez aussi lire