Analyse des candidats à l'élection présidentielle américaine
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TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Dans nos topics, le spécialiste des marchés Bolero Tom Simonts approfondit un sujet de bourse spéci- fique comme une introduction en bourse, une fluc- tuation des prix du pétrole, mais il peut également s’agir d’une bourse ou d’un secteur spécifique qu’il passe au peigne fin Étant donné que le choix des Américains ne restera probablement pas sans conséquence pour les investisseurs, nos collègues de KBC Asset Management se sont penchés sur l’impact que l’élection d’un candidat républicain ou démocrate pourrait avoir sur les différents secteurs. Il est généralement admis qu’en cas de victoire d’Hillary Clinton, le « business as usual » prévaudra, tandis qu’en cas de consécration de Donald Trump, les marchés feront plutôt face à une période d’in- certitudes. La plupart du temps, un tel scénario n’est pas bon pour les marchés boursiers, même s’il est acquis que Donald Trump sera plus accommodant à l’égard des entreprises américaines qu’Hillary Clinton. Diminution de la régulation et des taxes, renforcement du protectionnisme et des investissements dans les infrastructures et la défense sont autant de chevaux de bataille du candidat républi- cain, qui devraient profiter aux entreprises américaines. Toutefois, sa politique s’accompagne également de risques accrus de guerres commerciales, qui font essentiellement des perdants. Hillary Clinton fait principalement entendre sa différence sur les questions de santé, où elle souhaite s’attaquer aux prix exorbitants. L’analyse nous enseigne que l’impact ultime sera assez limité. En outre, Hillary Clinton n’aura pas une attitude unilatéralement né- gative à l’égard du secteur de la santé. L’Obamacare aura en effet toujours sa place sous son administration. La candidate démocrate souhaite également promouvoir les énergies alternatives au détri- ment des combustibles fossiles. Ses plans sont ambitieux, même si elle ne pourra probablement les exécuter qu’en partie. Quel que soit le résultat, la véritable question est de savoir quels points de la campagne le nouvel exécutif américain sera en mesure d’imposer et les entreprises qui pourront spécifiquement en profi- ter. Nos collègues de KBC Asset Management ont préparé plusieurs tableaux particulièrement clairs des actions qui retireraient le plus d’avantages en cas de victoire de Donald Trump ou d’Hillary Clinton. © 2016 - Tous droits réservés 2/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Le troisième et dernier débat Mercredi 19 octobre, les deux protagonistes des élections présidentielles américai- nes se sont affrontés pour la dernière fois dans le troisième débat diffusé sur les télévisions nationales. Tout comme lors des deux débats précédents, les sondages d’opinion et le peso mexicain se sont montrés à l’avantage d’Hillary Clinton. La dé- mocrate compte désormais une large avance dans les sondages sur son homologue républicain. Source :Shutterstock Les accords commerciaux De manière générale, nous pouvons affirmer que le ton des campagnes tant des républicains que des démocrates est, plus que jamais, anticommercial. Donald Trump reproche à la Chine et au Mexique la disparition d’emplois aux États-Unis, tandis qu’Hillary Clinton se montre critique face au Partenariat transpacifique, un accord commercial conclu notamment avec l’Australie, le Japon et le Mexique. Elle estime que cet accord ne protège pas suffisamment les emplois américains. Avec son « America First », Donald Trump est un partisan de mesures protectionnistes. Il se fait fort de renégocier l’ALENA (accord de libre-échange nord-américain), un accord commercial entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, et souhaite que les partenaires commerciaux fassent d’importantes concessions. © 2016 - Tous droits réservés 3/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Source : http://www.cfr.org/content/publications/U-S-Free-Trade-Agreements-Map-1523-966.jpg Il envisage même de faire sauter l’ALENA si les négociations n’aboutissent à aucun résultat et d’imposer des droits d’importation sur les marchandises. Donald Trump serait prêt à réclamer des droits de douane de 45% et 35% sur les produits en provenance de Chine et du Mexique, respectivement, afin de soutenir, de la sorte, l’industrie manufacturière locale américaine. Hillary Clinton soutient l’ALENA, même si elle se montre également critique. Les entreprises américaines dont les usines sont principalement établies aux États-Unis et qui exportent peu pourraient y gagner. Source :http://f.tqn.com/y/politicalhumor/1/S/I/N/6/Immigrants-Cartoon.jpg © 2016 - Tous droits réservés 4/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Un renforcement du protectionnisme pénalise surtout les entreprises qui profitent du commerce mondial et donc essentiellement le sous-secteur du transport (UPS, Fedex, Delta Airlines). En toute hypothèse, une résurgence du protectionnisme en- traînerait également un repli de la croissance économique mondiale, ce qui péna- liserait, pour l’essentiel, les entreprises actives dans la navigation (Maersk). Les armateurs spécialisés dans les conteneurs et les entreprises de fret aérien souf- frent d’ores et déjà énormément de l’atonie de la croissance, qui induit une offre excédentaire importante et des tarifs de fret à un niveau historiquement bas. Donald Trump souhaite par ailleurs soumettre toute personne posant le pied sur le sol américain à un contrôle extrêmement draconien. S’il était élu, Trump a promis qu’il chargerait le ministère des Affaires étrangères d’établir une liste de toutes les régions dont la vérification des ressortissants pose problème. Il utiliserait ensuite sa compétence présidentielle pour refuser toutes les demandes d’immigration en provenance de ces régions. Cela pourrait avoir un impact sur le tourisme au départ et à destination des États- Unis, ainsi que des incidences sur les compagnies aériennes, les hôtels et les mar- ques de luxe qui dépendent des voyageurs. En outre, les ressortissants américains éprouveraient probablement davantage de difficultés à se rendre à l’étranger. Il se pourrait également que si les États-Unis renforçaient les critères pour la délivrance de visas, d’autres pays fassent également de même. © 2016 - Tous droits réservés 5/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Impact sur les différents secteurs 1. Impact sur les soins de santé Victoire de Donald Trump Dans le secteur des soins de santé, les analystes de KBC Asset Management pensent qu’une victoire de Trump aura une influence légèrement positive sur les actions pharmaceutiques, notamment parce que ce thème pèse davanta- ge sur le programme de Clinton. © 2016 - Tous droits réservés 6/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Il est cependant manifeste que Donald Trump n’est pas un partisan de l’Affordable Care Act, mieux connue sous le nom d’Obamacare, dont l’objectif est de s’assurer que tous les Américains disposent d’une assurance-maladie, indépendamment de leur situation financière. Trump assimile l’Obamacare au communisme et souhaite donc revenir au système dans lequel seuls les Américains actifs et aisés peuvent se payer une assurance-maladie. Il n’y avait également aucune obligation à souscrire une assurance-maladie. Pour inciter ses compatriotes à souscrire une assurance-maladie, Trump souhaite qu’elle soit fiscalement déductible à l’impôt des personnes physiques. KBC Asset Management estime toutefois que la suppression de l’Obamacare est pratiquement impossible. En effet, la plupart des élus républicains souhaitent révi- ser, mais pas abroger cette loi. S’il souhaitait mettre à exécution sa proposition de suppression de cette législation, il devrait disposer de la majorité à la fois au Sénat et au Congrès. L’absence d’une vision cohérente sur les soins de santé est la raison pour laquel- le KBC Asset Management pense qu’une victoire de Trump serait positive pour ce secteur. Il consacrera en effet davantage d’attention et d’énergie aux immigrants clandestins qu’au secteur des soins de santé. Victoire d’Hillary Clinton Les soins de santé ont toujours été le cheval de bataille d’Hillary Clinton. Lorsqu’elle était First Lady, Hillary Clinton avait déjà essayé de s’atteler à la réfor- me du Medicare Part D. Medicare est l’institution qui se charge des prestations de maladie pour les personnes âgées et handicapées, la partie D concernant les mé- dicaments vendus en pharmacie. Dans sa campagne, elle fulmine contre l’industrie pharmaceutique qui, d’après elle, n’a de cesse d’augmenter les prix des médica- ments - parfois de manière excessive - de sorte qu’ils pèsent de plus en plus sur le budget public et que l’assurance-maladie devient impayable. Vous trouverez ci-dessous les propositions d’Hillary Clinton et leur signification pour le secteur de la santé. 1. Interdire les publicités directement adressées aux consommateurs (« Direct to Consumer ») Hillary Clinton estime que les publicités pour les médicaments engloutissent des montants colossaux et que ces campagnes publicitaires diffusent parfois des mes- sages imprécis, qui désinforment les patients. Elle souhaite dès lors supprimer la déductibilité des frais publicitaires. © 2016 - Tous droits réservés 7/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine 2. Contraindre les entreprises pharmaceutiques à investir leurs capitaux dans la recherche et le développement plutôt que dans la publicité Toutes les grandes entreprises investissent dans de meilleurs médicaments. Il n’y a que très peu de sociétés pharmaceutiques qui achètent d’anciens médicaments existants sans équivalent générique et qui en font grimper les prix de manière ex- ponentielle, ou qui rachètent d’autres entreprises pharmaceutiques et sabrent dans les dépenses de recherche et de développement et de marketing afin de dégager, de la sorte, un bénéfice maximal. Source: https://si.wsj.net/public/resources/images/P1-BV613_GLOBAL_9U_20151130185716.jpg 3. Limiter à 250 USD par année le coût annuel des médicaments que les pa- tients doivent prendre à leur charge L’impact total sur le secteur serait négligeable. 4. Renforcer la concurrence au niveau des médicaments De nos jours, 80% des médicaments prescrits aux États-Unis sont des génériques et leurs prix sont 80 à 85% inférieurs à ceux du médicament original. Sur ce plan, le marché américain est très efficace. Le pourcentage de médicaments génériques aux États-Unis est parmi les plus élevés au monde et est nettement supérieur à © 2016 - Tous droits réservés 8/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine celui observé en Europe par exemple. Une autre idée pour renforcer la concurrence est d’accélérer la mise sur le marché des biosimilaires. Les biosimilaires sont des versions génériques de biomolécules (mis au point au départ d’organismes vivants et qui n’existent pas sous forme de comprimé). 5. Importer des médicaments moins onéreux de l’étranger Bien qu’il s’agisse d’une alternative valable, la Food and Drug Administration (FDA) craint l’entrée dans le pays de médicaments de moins bonne qualité. 6. Octroyer une remise supérieure pour les médicaments de type Medicare Part D De nos jours, une remise de 15% est obtenue sur le prix d’achat moyen des médi- caments de type Medicare Part D. Cette remise est de 23% pour le Medicaid (pro- gramme d’aide destiné aux pauvres). Hillary Clinton propose d’aligner la remise du Medicare sur celle du Medicaid. En cas de hausse de cette remise, les princi- pales sociétés concernées seraient Bristol Myers, Elli Lily, Pfizer, AstraZenaca et AbbVie. Dans le pire des cas, cette mesure aurait un impact de 4% sur leur marge opérationnelle. 7. Autoriser Medicare à convenir elle-même de ses remises Les remises que les assureurs-maladie et les PBM (négociateurs tarifaires des médicaments) conviennent sont supérieures à celles obtenues par Medicare. Si Medicare pouvait négocier ses propres remises, elles seraient certainement supéri- eures aux 23% dont elle bénéficie actuellement. Une série de hausses sensibles des prix de médicaments a attiré l’attention d’Hil- lary Clinton. Il s’est avéré que des augmentations de prix de 50% par an n’étaient pas rares. Certains médicaments ont même affiché une hausse de plus de 2 000% (!!). 8. Établir des tarifs lors de l’introduction d’un médicament sur le marché. Hillary Clinton songe à mettre sur pied un comité qui serait chargé de la tarification lors du lancement d’un médicament sur le marché. Celui-ci examinerait le caract- ère raisonnable du prix proposé. Le prix des médicaments est, pour l’heure, déter- miné sur la base du coût total d’un patient avec le traitement standard actuel. Force est toutefois de constater que les médicaments ne constituent pas le poste de coût le plus élevé de l’assurance-maladie. Dix pour cent seulement du budget total de la santé leur est en effet consacré. Les médecins et les hôpitaux représen- tent le plus gros du budget. La baisse du prix des médicaments ne constitue dès lors pas la solution pour maintenir sous contrôle le budget des soins de santé aux États-Unis. © 2016 - Tous droits réservés 9/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Source: http://www.aetna.com/assets_aetnaCom/images/aetnaCom_rebrand/CenterChannel_Prom/ About_Aetna/Health_Care_Initiatives/Illustrations/HC-cost-chart1.gif 2. Valeurs industrielles Victoire de Donald Trump S’agissant des valeurs industrielles, les analystes de KBC Asset Management pen- sent qu’une victoire de Donald Trump aurait un effet positif limité. Hillary Clinton envisage d’investir 275 milliards de dollars dans l’amélioration des infrastructures sur une période de 5 ans. Trump souhaite encore investir plus massivement, no- tamment dans les ponts, les transports en commun, les aéroports et les autorou- tes. Le montant qu’il avance excède les 500 milliards de dollars. Cette nouvelle est essentiellement de bon augure pour les entreprises de construction, ainsi que pour celles spécialisées dans les infrastructures (Terex, Fluor, Aecom, Chicago Bridge & Iron). Une victoire des républicains sera positivement accueillie par le secteur de la défense (Northrop Grumman, Raytheon) - même s’il ne s’agit pour l’essentiel que d’un sentiment. L’élection d’un président démocrate ou républicain n’aurait en effet que peu d’incidences sur les dépenses en matière de défense, lesquelles sont bien plus fortement impactées par un environnement de crainte et de menace terroriste. Les deux candidats ne se sont pas explicitement prononcés sur le sujet. Durant sa campagne, le républicain souffle par ailleurs le chaud et le froid à propos de l’OTAN. Il s’est exprimé un certain nombre de fois de façon négative à propos de différents alliés et souhaite que les États-Unis s’immiscent moins dans les conflits internati- onaux. Il se pourrait donc qu’il fasse des économies sur les missions à l’étranger. Donald Trump souhaite pour l’essentiel investir dans les forces navale et aérienne, renforcer les contrôles aux frontières et bâtir de nouvelles prisons. © 2016 - Tous droits réservés 10/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Victoire d’Hillary Clinton Nous pensons qu’une victoire de la démocrate aura peu d’incidences sur les valeurs industrielles. Elle ne sera certainement pas non plus préjudiciable aux actions du secteur de la défense. Hillary Clinton est considérée comme plus « belliciste » que l’actuel prési- dent, Barack Obama. Elle a voté en faveur de l’invasion en Irak en 2002 et entretient également des liens étroits avec les grands patrons d’éminentes entreprises du secteur de la défense. Si elle est élue, le statu quo actuel sera maintenu et les rela- tions avec les alliés seront honorées, ce qui profitera aux exportations des entrepri- ses de défense américaines (Raytheon). © 2016 - Tous droits réservés 11/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine 3. Matériaux de base Victoire de Donald Trump Or Les marchés financiers pourraient être malmenés en raison de la grande incertitu- de entourant les conséquences de la politique (étrangère) de Donald Trump. Sous l’effet du renforcement des incertitudes, les investisseurs pourraient trouver refuge dans l’or, ce qui serait donc une bonne nouvelle pour ce minerai et les entreprises aurifères (Newmont Mining, GoldCorp, Randgold Resources, etc.). Donald Trump souhaite revenir à l’étalon-or. Depuis la suppression en 1971 du sys- tème de Bretton-Woods, qui se composait de taux de change fixes où seul le dollar était convertible en or, le monde occidental s’est totalement distancié de l’étalon-or. Le candidat républicain estime que l’étalon-or pourrait rectifier tout ce qui va mal aux États-Unis. Le retour à ce système donnerait un coup de fouet exponentiel à l’or (et aux entreprises aurifères). Il est toutefois très peu probable que les États-Unis puissent réaliser, sans coup férir, un retour à l’étalon-or. © 2016 - Tous droits réservés 12/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Exploitation minière « We will put our coal miners and our steelworkers back to work, where they want to be. » Donald Trump souhaite renforcer les créations d’emplois aux États-Unis, notamment en encourageant des industries à forte densité de main-d’œuvre, comme les secteurs minier et sidérurgique. S’agissant des emplois dans le secteur minier, il fait essentiellement référence aux postes dans les mines de charbon, mais est beaucoup moins loquace en ce qui concerne les autres activités minières aux © 2016 - Tous droits réservés 13/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine États-Unis (cuivre, or, zinc, etc.). Le charbon produit Outre-Atlantique est essentiellement du charbon thermique utilisé pour la production d’électricité. Le charbon de meilleure qualité se retrouve dans la production de charbon à coke, lequel est à son tour employé dans la sidérurgie. La part du charbon à coke dans la production charbonnière totale aux États-Unis est assez limitée. Pour créer plus d’emplois dans les mines de charbon, Donald Trump souhaite recourir davantage aux centrales électriques à charbon et est prêt, à cet effet, à fouler aux pieds les traités climatiques ratifiés par les États-Unis (volumes d’émissions de CO2). Étant donné que le gaz de schiste américain est, à l’heure actuelle, moins onéreux que le charbon, KBC Asset Management ne pense pas que les États-Unis s’engageront sur cette voie. La subsidiation du charbon plus onéreux pour créer davantage d’emplois dans les mines de charbon nous semble dès lors peu probable. Enfin, les plans du candidat républicain arrivent trop tard, car plusieurs producteurs de charbon américains ont déjà dû fermer leurs portes ces dernières années. Source : http://www.usnews.com/dims4/USNEWS/1ad7290/2147483647/resize/970x/quali- ty/85/?url=%2Fcmsmedia%2F64%2F5b%2Fdf2e7cd34533b724d6572f5187ca%2F160429-coalconsump- tiongraph-editorial.png © 2016 - Tous droits réservés 14/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Acier et aluminium À l’instar de l’Europe, le secteur sidérurgique américain connaît des temps dif- ficiles, en raison du dumping causé par l’acier bon marché en provenance de l’étranger (Chine). Donald Trump souhaite protéger le marché américain de l’acier étranger en imposant des droits d’importation considérablement revus à la hausse. Même si l’efficacité éventuelle de telles mesures à long terme est difficile à évaluer, il n’en reste pas moins qu’à court terme, ce serait une bonne nouvelle pour les pro- ducteurs sidérurgiques (Steel Dynamics Inc, Nucor Corp, United States Steel Corp) ainsi que pour les producteurs d’aluminium (Alcoa) américains. De même, si les portes du grand marché américain se fermaient, la production excédentaire d’acier devrait être écoulée ailleurs, ce qui serait dès lors néfaste pour le secteur sidérurgi- que dans le reste du monde (ThyssenKrupp, Salzgitter, SSAB). ArcelorMittal subirait également un impact négatif net, même s’il serait quelque peu atténué par le fait que le groupe est également actif aux États-Unis (25% de son organisation). Chimie Les analystes de KBC Asset Management s’attendent également à des mesures protectionnistes similaires pour le secteur de la chimie. En effet, la Chine produit et exporte de nombreux produits chimiques de base. S’ils ne pouvaient plus être écoulés aux États-Unis, le secteur chimique américain profiterait de la baisse de l’offre, ce qui induirait un relèvement des prix et des bénéfices. Toutefois, nous pourrions assister dans le reste du monde à une offre excédentaire en produits chimiques de base, ce qui pourrait s’avérer problématique pour les entreprises chimiques ayant, par exemple, une exposition au continent européen (et aucune exposition au continent américain). Sous l’effet des mesures protectionnistes, il se pourrait également que des fusions © 2016 - Tous droits réservés 15/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine et des reprises actuellement à l’examen puissent être appréhendées sous un autre angle. Dès lors, des transactions telles que la récente reprise de l’Américain Monsanto par l’allemand Bayer pourraient peut-être être bloquées. Ciment/matériaux de construction « Donald Trump Says He’ll Spend More Than $500 Billion on Infrastructure. Donald Trump proposed a plan to rebuild U.S. infrastructure that costs ‘at least double’ the amount that Hillary Clinton has floated. » Un tel plan serait non seulement bénéfique pour l’industrie sidérurgique américaine, mais aussi pour l’industrie des matériaux de construction opérant aux États-Unis (dont CRH, Heidelberg Cement, Buzzi Unicem, Martin Marietta Materials Inc, etc.). Les infrastructures (ponts, routes, etc.) américaines sont délabrées. La réalisation de grands travaux d’infrastructures est donc une piste intéressante. Toutefois, l’incertitude règne toujours quant à la manière dont Donald Trump financerait ces 500 milliards de dollars. Il a évoqué la constitution d’une « banque d’infrastructure nationale ». © 2016 - Tous droits réservés 16/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Victoire d’Hillary Clinton Or La victoire d’Hillary Clinton signifierait la poursuite de la politique actuelle et donc la fin de l’incertitude qui naîtrait en cas de victoire du républicain. Un sentiment de sécurité signifie une réduction de l’aversion pour les risques dans le chef des investisseurs, entraînant dès lors la vente d’or au profit de placements plus à risque, tels que les actions. Ce serait donc une mauvaise nouvelle pour le cours de l’or, ainsi que pour le cours des actions des entreprises aurifères (Newmont Mining, GoldCorp, Randgold Resources, etc.). Chimie Hillary Clinton envisage de réduire d’un tiers la consommation de pétrole aux États-Unis. La mise en œuvre de tels plans serait néfaste pour le cours du pétrole et aurait des conséquences négatives sur les bénéfices des activités en amont des grands opérateurs pétrochimiques tels que BASF, Dow Chemical et DuPont. D’autre part, Hillary Clinton souhaite consacrer 60 milliards de dollars à son « Clean Energy Challenge », ce qui stimulerait la production de sources d’énergie renouvelable (éoliennes & panneaux solaires). Ce serait une bonne nouvelle pour les entreprises chimiques qui fabriquent des composants pour ces secteurs de niche. Citons à titre d’exemple le groupe allemand Wacker Chemie qui fabrique le polysilicium utilisé dans la fabrication des panneaux solaires. Ciment/matériaux de construction/acier Tout comme Donald Trump, la démocrate souhaite également dégager un budget considérable pour s’attaquer à l’état déplorable des infrastructures américaines. Il © 2016 - Tous droits réservés 17/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine s’agit là d’une bonne nouvelle pour les entreprises de matériaux de construction et les entreprises sidérurgiques actives sur le territoire américain (par exemple, CRH, Heidelberg Cement, Buzzi Unicem, Martin Marietta Materials Inc, etc.). 4. Impact sur l’énergie Victoire de Donald Trump Sur le plan énergétique, la volonté du républicain d’abroger de nombreuses légis- lations est plus facile à dire qu’à faire. Les démocrates feront tout pour défendre l’héritage de Barack Obama en la matière, et notamment le Clean Air Act. Si Donald Trump était élu président, la fermeture de centrales à charbon pourrait être repor- tée (American Electric Power, Southern Company). Il n’y aurait vraisemblablement guère de changements pour les acteurs du secteur du pétrole de schiste (Encana, EOG Resources, Pioneer, etc.). En effet, l’essentiel de la législation est édicté au niveau fédéré et les règles fédérales sont peu nombreuses. L’aménagement d’infra- structures telles que les oléoducs (TransCanada, Enbridge, Quanta Services) serait probablement quelque peu facilité sous l’administration Trump, de sorte que le pétrole canadien pourrait parvenir plus facilement aux États-Unis (Suncor, Cenovus, Canadian Natural Resources). Source : https://grist.files.wordpress.com/2011/11/nrel-2010redb-renewables-investment.jpg Donald Trump n’a certes adopté aucun point de vue fondamentalement opposé aux énergies renouvelables, mais il n’en est certainement pas un partisan déclaré. Si les énergies renouvelables sont précieuses, car elles réduisent la dépendance des États-Unis par rapport aux combustibles fossiles en provenance de l’étranger, elles ne devront pas compter sur un appui plus massif. Les avantages fiscaux en vigueur pour l’énergie solaire et l’énergie éolienne seront plus que probablement maintenus. © 2016 - Tous droits réservés 18/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Victoire d’Hillary Clinton Une partie du plan d’infrastructures d’Hillary Clinton serait destinée aux énergies renouvelables. L’élection de la candidate démocrate serait une excellente nouvel- le pour les acteurs opérant dans le secteur des énergies renouvelables, comme les fabricants d’éoliennes (Vestas, GE, Siemens, Nordex), de panneaux solaires (Sunpower, First Solar) et de centrales hydro-électriques (Andritz). Les démocrates souhaitent en effet que dans 10 ans, 50% de l’électricité soit produite au départ de « sources plus propres (dont le nucléaire) », contre 38% à l’heure actuelle. Étant donné qu’un certain nombre de centrales nucléaires aux États-Unis approchent de leur date de fermeture, il conviendra de passer à une vitesse nettement supérieure. L’énergie nucléaire représente en effet aux États-Unis un cinquième de l’énergie produite. À l’horizon de 2025, quelque 7% de la capacité serait fermée. Hillary Clinton souhaite permettre la transition vers l’énergie durable en prévoyant des mesures fiscales préférentielles pour l’industrie, voire en instaurant une « taxe carbone ». Elle est par ailleurs plutôt en faveur du gaz, en raison de ses faibles émissions de CO2. Ces mesures devraient encourager l’énergie éolienne et d’autres formes d’énergie durable. Hillary Clinton estime que les États-Unis doivent devenir une superpuissance dans le domaine de l’énergie durable. L’année dernière aux États-Unis, le Production Tax Credit (PTC) pour l’énergie éolienne a été prorogé de cinq ans jusqu’en 2020. Le PTC est une mesure de soutien au développement des installations d’énergie renouvelable. Hillary Clinton souhaiterait prolonger ce système jusqu’en 2025, voire au-delà. Elle a l’ambition d’installer dans son pays, à l’horizon de 2020, des panneaux solaires d’une puissance totale de 140 gigawatts. À l’heure actuelle, le compteur est bloqué à moins de 40 gigawatts. Il faudrait une enveloppe de quelque 60 milliards de dollars pour promouvoir le développement des panneaux solaires. 5. Impact sur les secteurs de la consommation discrétionnaire Les résultats de recherches académiques indiquent que les élections présidentiel- les ont initialement peu d’impact sur le modèle de dépenses des consommateurs américains. Le modèle évolue cependant une fois que les nouvelles lignes stratégi- ques ont effectivement imprimé leur marque sur l’évolution de l’économie. Les deux candidats ont un programme axé sur la création d’emplois et l’augmenta- tion des salaires, ce qui, dans les deux cas, devrait dès lors s’avérer bénéfique pour les dépenses de consommation et donc la confiance des consommateurs. Donald Trump souhaiterait parvenir à une croissance de l’emploi aux États-Unis principale- ment par le biais d’une politique économique plus protectionniste, ce qui ne serait pas le cas si Hillary Clinton était élue. © 2016 - Tous droits réservés 19/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine D’éventuels revers Indépendamment de celui qui l’emportera, les dépenses de consommation domes- tiques devraient rester soutenues, même s’il pourrait y avoir d’éventuels revers. En effet, la politique protectionniste de Donald Trump pourrait avoir un impact négatif sur les coûts d’importation de nombreuses entreprises, notamment des dis- tributeurs américains. Leur éventuelle incapacité à les répercuter sur les consom- mateurs pourrait peser sur leurs marges. Source: http://raesidecartoon.com/wp-content/shop/cache_600_400_0_50_60_16777215_2738.gifi © 2016 - Tous droits réservés 20/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Positif pour Clinton Negatif pour Clinton © 2016 - Tous droits réservés 21/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine En règle générale, les républicains sont partisans d’une intervention réduite de l’État et d’une diminution de la régulation, même en matière environnementale. La victoire de Donald Trump pourrait dès lors avoir comme conséquence d’affai- blir ou d’infléchir les normes de plus en plus draconiennes qui sont imposées aux constructeurs automobiles en termes de consommation et d’émissions. Une telle évolution pourrait réduire les charges pour les constructeurs automobiles et ainsi influencer positivement leurs bénéfices. Les entreprises qui en profiteraient le plus seraient GM, Ford et FCA.FCA. Par ailleurs, la volonté d’augmenter les salaires pourrait également entraîner une augmentation rapide des salaires minimaux, ce qui, à son tour, pourrait avoir des incidences sur les entreprises occupant fréquemment une main-d’œuvre perce- vant un tel salaire, dont les chaînes de fast food (McDonalds) ou les détaillants (et discompteurs) tels que Wal-Mart, Dollar Tree et Dollar General. © 2016 - Tous droits réservés 22/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Positif pour Trump Negatif pour Trump © 2016 - Tous droits réservés 23/25
TOPIC Analyse des candidats à l’élection présidentielle américaine Conclusion Tout bien considéré, le succès du nouveau président ou de la nouvelle présidente ne pourra être mesuré que dans quatre ans, en analysant la croissance économique réalisée, ainsi que la création de plus-value. Plus le rapport sera positif, plus la possibilité que les investisseurs puissent en récolter de beaux fruits augmentera. En d’autres termes, une stratégie consistant à positionner dès aujourd’hui votre portefeuille en fonction du vainqueur potentiel pourrait s’avérer risquée. Cela s’explique en partie par le fait que le marché a d’ores et déjà pris des positi- ons, mais aussi par le fait que la conjoncture internationale, les rapports commerciaux et les éventuelles tensions géopolitiques rendent l’avenir intrinsèquement imprévisible. Le message est donc de porter son regard au-delà des élections et de privilégier la quête de valeur. © 2016 - Tous droits réservés 24/25
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