ANTOINE DE SAINT EXUPERY ET L'AEROPOSTALE
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SAINT EXUPERY LE RECRUTEMENT Beppo de Massimi, Vent debout, 1948, p.295-296 Le 12 octobre, je recevais à mon bureau M. de Saint Exupéry. Je lui annonçai qu’il aurait à subir des épreuves de pilote et qu’en cas de réussite, il serait admis à piloter sur le réseau pendant une période que nous fixerions plus tard. - Et ensuite, demanda-t-il inquiet. - Ensuite… Eh bien ! notre chef d’exploitation a besoin d’être secondé. Rougissant de tout son visage, il m’interrompit d’une voix qu’il fit suppliante : - Monsieur… je voudrais surtout voler… seulement voler. Et il mit une telle âme dans cette prière que j’en fus ému. A coup sûr il ne devina pas le plaisir qu’il venait de me faire. […] - Quand voulez-vous partir pour Toulouse ? lui demandai-je. - Ce soir même, si vous le désirez… - D’accord…. Vous demanderez à voir M.Daurat, notre chef d’exploitation, que je vais prévenir par téléphone. […] Le 14, deux jours après, il faisait partie de notre personnel navigant.
SAINT EXUPERY ET MONTAUDRAN Didier Daurat, « il ne cassa pas d’avions », Icare n°69, p.132-143 (extrait p.136-138) Saint Exupéry commença une rude journée ; après avoir endossé ses bleus, il apprit à desserrer un écrou durement bloqué, il chercha méticuleusement dans le magma d’une vidange d’huile l’indice d’un arrachement de régule, prélude de la redoutable rupture de bielles. Il rechercha aussi les fuites d’eau, fit des soudures aux groupes de cylindres, il sut bientôt avec quel soin il fallait choisir une clé pour ne pas se blesser en cours d’usage. Il se familiarisait ainsi, durement peut-être, mais efficacement, avec cette mécanique qu’il devait bien comprendre afin de devenir apte à en prévenir certaines défaillances.
SAINT EXUPERY LE PILOTE ECRIVAIN (1929)
SAINT EXUPERY ET CAP JUBY Ma petite maman, Quelle vie de moine je mène ! Dans le coin le plus perdu de toute l'Afrique, en plein Sahara espagnol. Un fort sur la plage, notre baraque qui s'y adosse, et plus rien pendant des centaines de kilomètres et des centaines ! C'est un dépouillement total. Un lit fait d'une planche et d'une paillasse maigre, une cuvette, un pot à eau. J'oublie les bibelots : la machine à écrire et les papiers de l'aéroplace. Une chambre de monastère. Les avions passent tous les huit jours. Entre eux c'est trois jours de silence. Et quand mes avions partent, c'est comme mes poussins. Et je suis inquiet jusqu'à ce que la T.S.F. m'ait annoncé leur passage à l'escale suivante – à mille kilomètres de là. Et je suis prêt à partir à la recherche des égarés. […] Ma petite maman, je vous embrasse comme je vous aime. Ecrivez-moi un petit mot.
SAINT EXUPERY LE PILOTE ECRIVAIN (1931)
SAINT EXUPERY ET L’ARGENTINE Extrait de « Escales de Patagonie », écrit par Antoine de Saint Exupéry et publié dans Marianne, 30 novembre 1932 Un jour, nous reçûmes l’ordre d’étudier la route vers le sud jusqu’au détroit de Magellan et, si possible, jusqu’à la Terre de Feu. C’était la belle époque de l’Aéropostale. D’un bout à l’autre du continent américain, nous lancions des lignes comme on lance des ponts. Nous recevions de France des pilotes, des mécaniciens, des pylônes de T.S.F., des avions. Matériel et personnel, à peine débarqués à Buenos Aires, bifurquaient vers les quatre points cardinaux. Nous servions une sorte d’Empire romain qui eut meublé le monde de routes, d’aqueducs, de ports. Aussi étions-nous reçus comme des messies par les municipalités des petites villes perdues que nous rapprochions, d’un seul coup, de la vie du monde
SAINT EXUPERY LE PILOTE ECRIVAIN (1939)
SAINT EXUPERY
MERCI DE VOTRE ATTENTION EDUCATION.EDP@SEMECCEL.COM VINCENT.LEONARD @AC-TOULOUSE.FR CHARGE DE MISSION EDUCATION NATIONALE
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