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Plan directeur du lac Saint-Amour Document produit par le Conseil régional de l’environnement des Laurentides En collaboration avec la municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs et l’ABVLACS
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Rédaction : Gabriel Parent-Leblanc Agent de liaison projet Bleu Laurentides, CRE Laurentides Isabelle Saint-Germain Chargée de projet adjointe pour Bleu Laurentides, CRE Laurentides Mélissa Laniel Chargée de projet Bleu Laurentides, CRE Laurentides Révision : Anne Léger Directrice générale, CRE Laurentides © CRE Laurentides, le 9 février 2011
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Avant-propos Afin d’assurer une certaine uniformité dans les plans directeurs des lacs d’un même territoire, un format universel de rédaction a été élaboré. Ceci facilitera également la compréhension et la consultation de ces derniers. Nombre d’enjeux, de problématiques et d’actions à entreprendre se recoupent d’un lac à l’autre, corroborant ainsi la pertinence d’utiliser un seul modèle. Ce canevas, tout comme les plans directeurs eux-mêmes, pourra évoluer au fil du temps, selon les nouvelles réalités de la municipalité et du milieu. Notez bien que seules les parties consultées s’engagent formellement à mettre en œuvre les actions qui leurs sont dévolues. I
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Table des matières I. Définition et objectif ........................................................................................................................1 II. Acteurs impliqués ...........................................................................................................................2 III. Portrait et constats .........................................................................................................................3 1. Localisation des bassins versants ................................................................................................... 3 2. Caractéristiques générales du lac Saint-Amour ............................................................................ 5 2.1 Utilisation du lac ...................................................................................................................................... 6 2.2 Utilisation du sol et développement dans l’unité de drainage ....................................................... 6 2.3 Caractéristiques physicochimiques ................................................................................................... 11 3. Constats ....................................................................................................................................... 20 IV. Enjeux et problématiques ..........................................................................................................21 1. Eutrophisation .............................................................................................................................. 21 2. Urbanisation ................................................................................................................................. 22 3. Utilisation et accès au plan d’eau ............................................................................................... 24 4. Connaissance du lac, du bassin versant et des milieux humides ................................................ 25 V. Actions des principaux acteurs..................................................................................................26 VI. Références...................................................................................................................................35 ANNEXES............................................................................................................................................37 ANNEXE 1 Mesures de la transparence de l’eau du lac Saint-Amour pour les années 1995 à 1997 ....38 ANNEXE 2 Localisation des stations d’échantillonnage pour l’analyse bactériologique au lac Saint- Amour .................................................................................................................................................39 II
Plan directeur du lac Saint-Amou Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides I. Définition et objectif Par leur participation au programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides, mis sur pied par le Conseil régional de l’environnement des Laurentides, la municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs et l’Agence des bassins versants de Sainte-Anne-des-Lacs (ABVLACS) ont démontré leur souci de préserver la qualité des lacs de leur territoire. Dans cette perspective, la réalisation d’un plan directeur est bénéfique, puisqu’il s’avère un outil efficace pour mettre en place des actions déterminées. Tout d’abord, qu’est-ce qu’un plan directeur de lac? Il s’agit en fait d’un document qui rassemble les informations disponibles sur un lac et qui guide les principaux acteurs dans leurs décisions et leurs actions pour assurer la qualité du plan d’eau, ou du moins, éviter qu’il ne se détériore. Un plan directeur comporte donc plusieurs sections : •Un portrait et des constats sur l’état de santé d’un lac •Les différents enjeux et problématiques rencontrés dans le bassin versant du lac •Les actions à privilégier afin d’améliorer ou de préserver la qualité de l’eau du lac L’objectif de ce plan directeur est donc de faire ressortir les enjeux et les problématiques spécifiques du lac Saint-Amour et de son bassin versant, ainsi que d’identifier, en concertation avec les acteurs concernés, les actions à poser afin d’améliorer ou de préserver la santé du lac. 1
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides II. Acteurs impliqués Voici une liste des principaux acteurs impliqués dans le plan directeur du lac Saint-Amour : • Citoyens riverains, citoyens non riverains et villégiateurs∗ • Agence des bassins versants de Sainte-Anne-des-Lacs (ABVLACS)*1 • Municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs* • Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides)*2 • Agence de bassin versant de la rivière du Nord (Abrinord) • Municipalité régionale de comté des Pays-d’en-Haut* • Entrepreneurs et constructeurs • Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) • Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) • Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT) • Association des citoyens de Sainte-Anne-des-Lacs (ACSADL)* et Club de plein-air de Sainte-Anne-des- Lacs ∗ Ces acteurs ont été consultés en date du 19 août 2010 1 L’ABVLACS est constituée d’un conseil d’administration de 14 membres issus des milieux communautaire, commercial et municipal. Elle compte environ 300 membres, dont plusieurs bénévoles jouant un rôle important dans chacune des actions de l’organisme. 2 Le CRE Laurentides est organisme sans but lucratif qui a pour mission de promouvoir le développement durable, de protéger et de valoriser l’environnement, ainsi que de favoriser l’amélioration du processus démocratique. 2
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides III. Portrait et constats 1. Localisation des bassins versants Le lac St-Amour fait partie du grand réseau hydrique constituant le bassin versant de la rivière du Nord. Ce dernier, d’une superficie de 2 200 km2 (220 000 ha), est principalement réparti entre cinq municipalités régionales de comté (MRC), soit la MRC des Laurentides, la MRC de la rivière du Nord, la MRC de Mirabel, la MRC d’Argenteuil ainsi que la MRC des Pays-d’en-Haut (Abrinord, 2009) (voir figure 1). Figure 1 : Bassin versant de la rivière du Nord Source : Abrinord, 2009 3
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides À l’intérieur même de la municipalité, le lac Saint-Amour se situe dans le bassin versant du lac Marois, un sous-bassin versant de la rivière du Nord (voir figure 2). Ce dernier a une superficie de 8,48 km2 (848 ha) et est, par conséquent, le plus grand de la municipalité. Figure 2 : Bassin versant du lac Marois Source : Gouvernement du Québec, 2001 Finalement, le bassin versant du lac Saint-Amour, aussi appelé «unité de drainage», est un sous-bassin versant de celui du lac Marois et a une superficie de 0,33 km2 (33,1 ha) (voir figure 3). 4
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Figure 3 : Unité de drainage du lac Saint-Amour Source : Horizon Multiressource inc., 2009 5
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides 2. Caractéristiques générales du lac Saint-Amour Le lac Saint-Amour possède une superficie de 0,06 km2 (6 ha), soit 18% de la superficie de son unité de drainage, et un volume d’eau de 193 000 m3. Sa profondeur moyenne est de 3,2 mètres et sa profondeur maximale de 9,6 mètres (Carignan, 2009). Dû à sa faible profondeur moyenne, le lac St-Amour possède une zone littorale importante (zone où la lumière du soleil pénètre jusqu’au fond du lac). Le lac Saint-Amour offre donc un milieu propice à l’implantation des plantes aquatiques. Le lac Saint-Amour est alimenté par un ruisseau qui draine le lac des Seigneurs et se déverse ensuite dans 5 lacs se succédant, les uns à la suite des autres (Horizon Multiressource inc., 2009). 2.1 Utilisation du lac Les lacs et les cours d’eau sont au centre de nombreux développements et suscitent des intérêts diversifiés. La population fait généralement plusieurs usages de cette ressource. Le lac Saint-Amour est actuellement utilisé surtout pour la baignade et les activités de plaisance. Quelques résidents utilisent l’eau à des fins domestiques. 2.2 Utilisation du sol et développement dans l’unité de drainage Afin de dresser un portrait de la situation du lac, il importe également de déterminer, outre les caractéristiques intrinsèques du lac, l’utilisation du sol dans l’unité de drainage ou bassin versant du lac. 2.2.1 Occupation du sol Le bassin versant du lac Saint-Amour comporte 34 habitations. En termes de densité, cela correspond à 102 résidences par km2, ce qui est relativement faible, surtout si on la compare à d’autres unités de drainage, comme celles des lacs Guindon et des Seigneurs, deux plans d’eau situés en amont du lac Saint-Amour. Dans ce secteur, plusieurs résidences ont été construites avant la modification du Règlement RM 125-3 concernant le zonage (Municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs, 2005). Elles se retrouvent donc établies sur des terrains dont la surface est en deçà de la norme actuelle de 4000 m2. Outre les infrastructures (bâtiments, réseau routier, etc.) qui comptent pour 19% de la superficie de l’unité de drainage, 60% est occupé par un environnement boisé, et 18% représente le lac et le réseau hydrique (Horizon Multiressource inc., 2009). En comparaison, le territoire de la municipalité dans son ensemble 6
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides est couvert à 9% de surface urbanisée, 78% de forêt et 13% de lacs, cours d’eau et milieux humides (MRC des Pays-d’en-Haut, 2009). 2.2.2 Développement urbain Compte tenu du fait que le sol est moyennement occupé dans l’unité de drainage du lac Saint-Amour, deux nouveaux projets de développement sont prévus par la municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs (figure 4). L’un est prévu à moyen terme, et l’autre à long terme. Comme c’est le cas autour de nombreux lacs des Laurentides, certaines résidences déjà établies ont subi des transformations. Il semble, par exemple, que de plus en plus de gens apportent des changements à leur résidence secondaire ou saisonnière pour y habiter toute l’année. D’après les observations de plusieurs, il y a maintenant un basculement d’une partie de la population saisonnière en une population permanente dans la MRC Les Pays-d’en-Haut (Boisvert, 2006). Ainsi, la présence permanente d’un nombre croissant de résidents modifie nécessairement la pression environnementale exercée sur le lac. En 2009 au lac Saint-Amour, 17 des 34 résidences visitées par la MRC dans le cadre du programme d’aide à la prévention des algues bleu-vert (PAPA) sont des résidences saisonnières, et les 17 autres sont des résidences permanentes (MRC des Pays-d’en- Haut, 2009). Figure 4 : Localisation des projets de développement autour du lac Saint-Amour Source : Horizon Multiressource inc., 2009 7
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Dans le cadre de ce même programme (PAPA), le degré d’impact sur l’environnement pour l’ensemble des installations septiques présentes dans l’unité de drainage du lac Saint-Amour a été évalué. Au lac Saint-Amour, sur les 34 installations septiques évaluées, les conclusions révèlent que 25 d’entre elles ne constitueraient pas une source de contamination pour l’environnement, alors que 9 autres représenteraient des sources de contamination indirectes. L’ensemble des résultats est présenté dans le tableau I. Tableau I : Classification des installations septiques au lac Saint-Amour Source : MRC des Pays-d’en-Haut, 2009 Suite à ces constats pour l’ensemble des lacs visités dans le cadre du programme PAPA, la MRC des Pays-d’en-Haut a rédigé en 2009 un plan correcteur global pour toutes les installations sanitaires problématiques, situées autour des lacs de son territoire touchés par une fleur d’eau de cyanobactéries. Cependant, il est important de mentionner que l’âge moyen de 29 installations sanitaires (les autres sont des puisards) situées autour du lac Saint-Amour est de 21 ans et que 7 d’entre elles ont été construites il y a plus de 30 ans, avant l’entrée en vigueur du règlement provincial sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (Q-2, r.8). Par ailleurs, 5 puisards, considérés comme des systèmes non étanches, sont âgés de plus de 35 ans. Ainsi, l’âge de ces installations permet également de s’interroger sur leur degré d’efficacité. Quant au sol du bassin versant du lac Saint-Amour, il est plutôt bien drainé, mais comporte des zones minces et quelques pentes plus escarpées (MRC des Pays-d’en-Haut, 2009). Ces caractéristiques peuvent avoir un impact sur la capacité du sol à épurer les eaux usées, laquelle dépend notamment de la pente du terrain, de l’épaisseur du sol et de sa perméabilité. 8
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides 2.2.3 Bandes riveraines L’état de la bande riveraine au lac Saint-Amour a été évalué en 2009 par l’ABVLACS, à l’aide du Protocole de caractérisation des bandes riveraines dans le cadre du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL), sur une profondeur de 15 mètres. Sur le pourtour du lac St-Amour, 86,3% de la bande riveraine est caractérisée par un espace dit «habité», c’est-à-dire que la zone comporte soit des habitations ou des signes de fréquentation humaine. Le reste de la bande riveraine est caractérisée à 8,1% comme étant naturelle et est représentée à 5,6% par une zone d’infrastructures (une route, dans le cas du lac Saint-Amour). Le type d’aménagement dans chacun des secteurs de la bande riveraine a lui aussi été évalué. Il s’agissait ici de déterminer en quelles proportions la bande riveraine est dominée par une végétation naturelle, où toutes les strates de végétation sont présentes, par une végétation ornementale, comprenant les pelouses et les végétaux entretenus, et par des matériaux inertes, lesquels incluent les bâtiments et les autres structures en béton, asphalte, gravier, etc. Finalement, la présence de murets autour du lac a elle aussi été analysée. Les résultats obtenus sont présentés au tableau II. Tableau II : Types d’aménagements constituant la bande riveraine et proportion de murets en bordure du lac 2009 Végétation naturelle 61% Végétation ornementale 33% Matériaux inertes 6% Murets et remblais 13,3% Pour compléter l’analyse de l’état de la bande riveraine, la quantité de végétation naturelle (présente en différentes proportions peu importe le type d’aménagement identifié) a aussi été caractérisée. La bande riveraine a alors été divisée en plusieurs zones de couleurs différentes, illustrées sur une carte (voir figure 5). 9
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Figure 5 : Résultats de la caractérisation de la bande riveraine du lac Saint-Amour © CRE Laurentides, 2009 Au total, 56,1% de la bande riveraine est constituée de plus de 80% de végétation naturelle (zones vertes de la figure 5), alors que 39,8% du pourtour du lac possède moins de 40% de végétation naturelle (zones rouges de la figure 5). 10
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides 2.3 Caractéristiques physicochimiques Des résultats physicochimiques sur la qualité de l’eau au lac Saint-Amour ont été obtenus suite à la mesure de différents descripteurs. L’analyse de l’eau de baignade, effectuée chaque année par la municipalité, permet de dénombrer les coliformes fécaux. Les analyses réalisées dans le cadre du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) du MDDEP, permettent quant à elles de recueillir d’autres données, telles que la transparence de l’eau, les concentrations de phosphore total trace, de chlorophylle a et de carbone organique dissous présentes dans la colonne d’eau à la fosse du lac. 2.3.1 Données sur la qualité de l’eau L’ABVLACS a procédé à l’échantillonnage de la qualité de l’eau du lac durant deux années consécutives, soit en 2008 et 2009, dans le cadre du programme RSVL (RSVL, 2010). Les résultats obtenus figurent au tableau III. Tableau III : Résultats sur la qualité de l’eau et la mesure de la transparence de l’eau pour le lac St-Amour, étés 2004 à 2010 Dates Phosphore Chlorophylle Carbone Transparence Statut Source total trace a organique de l’eau (m) trophique (μg/L) (μg/L) dissous (mg/L) 2004 N/D N/D N/D 5,25 N/D Municipalité 2007 N/D N/D N/D de Sainte- 6 N/D Anne-des-Lacs 2008-05-25 6,3 2,0 3,2 2008-06-15 27 3 2,0 3,5 2008-07-20 7,6 1,5 3,0 oligo- 5,6 RSVL 2008-08-25 7,4 0,94 4,5 mésotrophe 2008-09-21 7,8 2,0 4,5 Moy. 08 7,3 1,7 3,7 2009-05-25 8,2 4,7 3,6 2009-06-14 7,6 1,6 3,9 2009-07-21 10 1,5 3,8 oligo- 4,8 RSVL 2009-08-25 5,1 2,2 3,8 mésotrophe 2009-09-20 3,9 1,8 3,8 Moy. 09 7,0 2,4 3,8 Moy. 2010 N/D N/D N/D 2,74 N/D ABVLACS MOYENNES oligo- PLURIANUELLES 7,15 2,05 5,2 5,2 RSVL mésotrophe (RSVL 08-09) 3 Valeur rejetée (exclue du calcul de la moyenne) 4 Résultat préliminaire en date du 9 février 2011 11
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Les analyses effectuées dans le cadre du RSVL ont révélé que le lac St-Amour avait un statut trophique oligo-mésotrophe en 2008 et 20095. Le lac St-Amour semble donc montrer certains signes d’eutrophisation (RSVL, 2010). Lorsque prises individuellement, il est possible de constater que les moyennes des valeurs obtenues pour les descripteurs de la qualité de l’eau (la transparence, le phosphore total et la chlorophylle a) sont restées constantes de 2008 à 2009. La transparence de l’eau du lac St-Amour est caractéristique d’un lac ayant une eau claire, la concentration moyenne de phosphore total est caractéristique d’un lac légèrement enrichi par cet élément nutritif et la concentration moyenne en chlorophylle a est caractéristique d’un lac où la biomasse des algues en suspension est faible (RSVL, 2010). Bien que la transparence de l’eau ait diminué de 2008 à 2009, l’écart n’est pas assez important pour expliquer un changement de statut trophique du lac. Tout de même, la moyenne préliminaire des données de transparence mesurées en 2010 indique une diminution. Il sera intéressant, lorsque l’ensemble des données du RSVL en 2010 seront disponibles, de considérer avec plus d’attention ce facteur. De plus, des données sur la transparence de l’eau ont aussi été recueillies par la municipalité durant les années 1995, 1996 et 1997 (voir annexe 1). Les mesures moyennes de la transparence pour ces trois années étaient respectivement de 4,5 mètres, 6 mètres (une seule mesure, cette année-là) et 5,9 mètres. Si l’on compare les résultats en fonction des années, on constate de façon générale qu’il y a eu une diminution de la transparence depuis les années 90, malgré les meilleurs résultats de 1996 et 2007. Cependant, on ne peut tirer de conclusion en comparant les données de la transparence de l’eau des années 90 avec celles des années 2000, puisqu’il est impossible de valider si le protocole utilisé pour la prise de mesures à l’époque était conforme à celui employé aujourd’hui. Enfin, il est important de mentionner qu’une donnée sur la chlorophylle a, prise le 25 mai 2009, est nettement plus élevée que toutes celles obtenues en 2008 et 2009 (voir tableau III). Ainsi, la valeur moyenne pour la concentration en chla de 2009 en est augmentée. Cela n’est cependant pas suffisant pour faire changer le lac de statut trophique. Par contre, il est important de tenir compte de cet élément lors de la comparaison interannuelle (2008 vs 2009) des données sur la concentration moyenne en chlorophylle a au lac St-Amour. 5 Pour plus de détails sur l’eutrophisation et la signification des statuts trophiques, veuillez vous référer à la fiche L’eutrophisation contenue dans la Trousse des lacs au : www.troussedeslacs.org 12
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Par ailleurs, selon les recherches du Dr. Richard Carignan, directeur de la Station de biologie des Laurentides de l’Université de Montréal, le taux de phosphore est un indicateur qui reflète peu le degré de perturbation immédiat d’un lac (Carignan, 2010). Il semblerait que bien d’autres éléments sont observables avant que l’on puisse constater une augmentation de phosphore dans la colonne d’eau. En effet, les macrophytes (algues et plantes aquatiques visibles) du littoral agissent un peu comme des éponges et absorbent le phosphore qui ruisselle du bassin versant. Pendant que les végétaux prolifèrent dans la zone littorale grâce à cet apport de phosphore, la quantité mesurée dans la colonne d’eau, quant à elle, n’augmente pas. C’est seulement une fois que la limite d’absorption par les végétaux du littoral est atteinte, que la quantité de phosphore dans la colonne d’eau, mesurée à la fosse du lac, peut augmenter. Les plantes aquatiques et le périphyton (algues fixées aux roches, au bois, aux plantes, etc.) sont donc les premiers indicateurs de l’état d’enrichissement du lac par les nutriments. La mesure du phosphore au lac Saint-Amour, effectuée périodiquement dans le cadre du RSVL, reste toutefois importante afin d’effectuer un suivi à long terme de la qualité de l’eau. La caractérisation du périphyton et des plantes aquatiques sera par contre à prévoir dans les prochaines années. 2.3.2 Données complémentaires En 2004 et 2007, la municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs a mesuré la teneur en oxygène dissous et la température à travers la colonne d’eau à la fosse du lac St-Amour. Vous trouverez ci-dessous, les tableaux de ces données pour les deux années de suivi. Au tableau IV, l’illustration des différentes couches thermiques est indiquée dans le tableau selon les critères suivants : « La couche superficielle dont la température est relativement homogène s’appelle l’épilimnion. Cette couche est suivie d’une zone caractérisée par un gradient thermique prononcé appelée métalimnion; on définit généralement le métalimnion comme la zone où le gradient thermique est supérieur ou égal à 1 °C/m. On appelle l’hypolimnion la zone profonde où le gradient thermique est inférieur à 1 °C/m. La thermocline correspond au plan où le gradient thermique est maximal » (Carignan, 2004).6 6 Pour plus de détails sur la stratification thermique, veuillez vous référer à la fiche sur La stratification thermique contenue dans la Trousse des lacs au : www.troussedeslacs.org 13
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Tableau IV : Compilation des données de température (°C) mesurées en fonction de la profondeur (m) au lac St-Amour en 2004 et 2007 (municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs). Température (°C) Date 08-mai-07 31-juil-07 08-nov-07 Profondeur (m) 0 N/D N/D N/D 1 12,6 25,9 6,5 2 12,4 25,2 6,5 3 10,4 23,8 6,4 4 7,4 21,4 6,4 5 6,3 18,3 6,4 6 5,9 12,6 6,4 7 5,3 9,9 6,3 8 N/D N/D N/D Au tableau V, les valeurs en gras représentent celles où les critères en oxygène dissous pour la protection de la vie aquatiques établis par le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) ne sont pas respectés. Selon ces critères, les concentrations en oxygène dissous d’un lac ne devraient pas être inférieures à 7 mg /l pour une température d’eau se situant entre 5 et 10° C, à 6 mg /l pour une température d’eau se situant entre 10 et 15° C et à 5 mg /l pour une température d’eau se situant entre 20 et 25° C. 7 Tableau V : Compilation des données d’oxygène dissous (mg/L) mesurées en fonction de la profondeur (m) au lac St-Amour en 2004 et 2007 (municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs). Oxygène (mg/L) Date 08-mai-07 31-juil-07 17-sept-04 08-nov-07 Profondeur (m) 0 N/D N/D N/D N/D 1 10,6 8,82 9,6 9,8 2 10,84 8,71 9,6 9,68 3 12,45 8,19 9,6 9,58 4 12,49 9,3 8,6 9,49 5 11,58 13,6 7,4 9,48 6 6,14 5,6 6,0 9,47 7 1,33 2,72 1,0 9,53 8 N/D N/D 0,6 N/D 7 Pour plus de détails, consulter le site du MDDEP au : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/criteres_eau/details.asp?code=S0365 14
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Les résultats combinés pour les deux variables obtenus en 2007, ainsi que la stratification thermique du lac St-Amour, sont illustrés aux figures 6, 7 et 8. Profil de température (°C) et d'oxygène dissous (mg/L) Lac St-Amour - 8 mai 2007 0 5 10 15 0 1 Épilimnion 2 Métalimnion Profondeur (m) 3 Thermocline 4 5 6 Hypolimnion 7 Température (°C) 8 Oxygène (mg/L) Figure 6 : Profil de température (°C) et d’oxygène dissous (mg/L) en fonction de la profondeur (m) au lac St-Amour le 8 mai 2007. 15
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Profil de température (°C) et d'oxygène dissous (mg/L) Lac St-Amour - 31 juillet 2007 0 5 10 15 20 25 30 0 1 Épilimnion 2 Profondeur (m) 3 4 Métalimnion 5 Thermocline 6 7 Température (°C) 8 Oxygène (mg/L) Figure 7 : Profil de température (°C) et d’oxygène dissous (mg/L) en fonction de la profondeur (m) au lac St-Amour le 31 juillet 2007. Profil de température (°C) et d'oxygène dissous (mg/L) Lac St-Amour - 8 novembre 2007 0 2 4 6 8 10 12 0 1 2 Profondeur (m) 3 4 5 6 7 Température (°C) 8 Oxygène (mg/L) Figure 8 : Profil de température (°C) et d’oxygène dissous (mg/L) en fonction de la profondeur (m) au lac St-Amour le 8 novembre 2007. 16
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Suite à l’analyse des résultats pour la température (voir tableau IV), il est possible de constater que le lac St-Amour est thermiquement stratifié. Par contre, en période de stratification maximale, mesurée le 31 juillet 2007, la stratification est observable en deux couches seulement (épilimnion et métalimnion) au lieu de trois (épilimnion, métalimnion et hypolimnion), dû à la faible profondeur du lac. Les différentes couches sont réparties de la façon suivante : la transition de l’épilimnion au métalimnion est observée entre 2 et 3 mètres et la thermocline se situe entre 5 et 6 mètres de profondeur. En analysant la distribution de l’oxygène sur l’ensemble de la colonne d’eau en période de stratification thermique au lac St-Amour (voir tableau V), il est possible de constater de façon générale que les critères en oxygène dissous établis par le MDDEP ne se sont pas respectés au fond du lac pour les mois de mai, juillet et septembre. En plus de la décomposition de la matière organique, plusieurs autres facteurs peuvent venir expliquer le déficit en oxygène des eaux profondes des lacs, dont il faut tenir compte dans l’interprétation des résultats. Parmi les facteurs naturels pouvant causer un déficit en oxygène des eaux profondes, l’épaisseur de la couche du fond, ici le métalimnion, pourrait être un facteur restrictif au stockage de l’oxygène. Au lac Saint- Amour, cette couche est mince et donc, une quantité limitée d’oxygène peut y être stockée lors du brassage de la colonne d’eau. Cette quantité limitée est plus rapidement consommée, par la respiration des organismes aquatiques, que dans les lacs ayant un hypolimnion très épais. Aussi, l’hypothèse d’un brassage printanier incomplet, qui se traduirait par l’absence de recharge complète de toute la colonne d’eau en oxygène au printemps peut être soulevée. En effet au mois de mai 2007, le lac St-Amour présentait déjà un déficit en oxygène au fond du lac. Ainsi, il est possible que le lac St- Amour fasse le plein d’oxygène jusqu’en profondeur une fois par année seulement, à l’automne (voir figure 8), et débute l’été avec une bonne partie de son hypolimnion en déficit d’oxygène, ayant été consommé en hiver et au printemps par la respiration des organismes aquatiques, lors de la décomposition de la matière organique. Ainsi, possiblement que l’anoxie des eaux profondes observée au lac St-Amour est le résultat de la combinaison de phénomènes naturels (faible volume hypolimnétique, brassage printanier incomplet) et de l’enrichissement du lac en nutriments (augmentation de la matière organique à décomposer). 17
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides 2.3.3 Analyses bactériologiques Depuis 2004, à raison de trois fois par année, la municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs échantillonne plusieurs des lacs de son territoire dans le but de déterminer la qualité des eaux de baignade. D’autres analyses du même ordre ont également été effectuées au début des années 90 par le ministère de l’Environnement dans le cadre du Programme des lacs. L’analyse de coliformes fécaux (bactéries présentes dans les excréments des animaux à sang chaud) est une indication de la présence potentielle d’autres micro- organismes pathogènes, dont les salmonelles, qui posent des risques pour la santé (Institut national de santé publique du Québec, 2003). Dans une eau utilisée pour la baignade, la limite de coliformes fécaux tolérée est de 200 par 100 ml d’eau, alors qu’elle peut atteindre jusqu’à 1000 coliformes fécaux par 100 ml d’eau si elle est utilisée pour des activités où il y a un contact indirect (canot et kayak, par exemple) (Ville de Montréal, 2010). Au lac Saint-Amour, la qualité de l’eau de baignade est analysée chaque année depuis 2004 à deux endroits sur le lac. Avant 1993, le nombre d’échantillons prélevés mensuellement était variable, mais les points d’échantillonnage étaient sensiblement les mêmes (voir annexe 2). Les résultats sont présentés au tableau VI. Tableau VI : Résultats des analyses de la qualité de l’eau de baignade au lac Saint-Amour Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre E B P M E B P M E B P M E B P M E B P M E B P M 2010 2009 1 1 1 1 2 2008 2 1 1 2 2007 1 1 2 2 2 2006 1 1 1 1 1 2005 2 1 1 2 2004 2 2 2 1994 2 1 2 1 1993 1 1 1 1 1 1992 1 1 1991 1 1 Légende : E → Excellente (0 à 20 coliformes fécaux par 100 ml) B → Bonne (21 à 100 coliformes fécaux par 100 ml) P → Passable (101 à 200 coliformes fécaux par 100 ml) M → Mauvaise (201 coliformes fécaux ou plus par 100 ml) Les chiffres correspondent au nombre de stations d’échantillonnage. Source : Municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs et ministère de l’Environnement 18
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides En observant l’ensemble des données, on peut voir que la qualité de l’eau au lac Saint-Amour, du point de vue bactériologique, s’est un peu améliorée depuis les années 90. Le resserrement de la réglementation concernant les installations septiques a certainement contribué à l’amélioration de la situation, même s’il reste encore à faire dans ce dossier. 2.3.4 Cyanobactéries Le lac St-Amour a été aux prises avec des éclosions de fleurs d’eau de cyanobactéries aux étés 2007, 2008, 2009 et 2010 (MDDEP, 2010). 19
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides 3. Constats En analysant l’ensemble des informations issues du portrait, il est possible de constater que la qualité de l’eau au lac St-Amour est restée relativement constante de 2008 à 2009, étant caractéristique d’un lac légèrement enrichi par les éléments nutritifs. Le lac Saint-Amour possède un statut trophique oligo-mésotrophe et présente donc certains signes d’eutrophisation (RSVL 2010). De plus, la récurrence de fleurs d’eau de cyanobactéries observée au lac année après année, pourrait constituer un signal supplémentaire de sa détérioration. Il faut cependant être extrêmement prudent lors de l’analyse des données de la qualité de l’eau du lac, puisqu’elles sont issues de deux années d’échantillonnage uniquement. Conséquemment, il sera important de poursuivre l’échantillonnage de la qualité de l’eau dans le cadre du RSVL au lac St-Amour pour les années à venir, ainsi que de mesurer d’autres descripteurs de la qualité de l’eau. Par ailleurs, le lac étant peu profond, il est plus vulnérable à une eutrophisation précoce. D’autres facteurs peuvent aussi augmenter le poids environnemental sur l’écosystème du lac Saint-Amour : les considérations démographiques des deux lacs en amont (qui sont les plus peuplés), la transformation de résidences secondaires en résidences principales, ainsi que le vieillissement des installations septiques. Il sera donc important, dans les années à venir, de poser certains gestes afin d’éviter que la qualité de l’eau du lac ne se détériore davantage. Afin de mieux identifier ces actions concrètes, il faut d’abord cerner les principaux enjeux et les problématiques spécifiques au lac Saint-Amour. En somme, il faut limiter l’apport de phosphore et de sédiments au lac, et contrôler le mieux possible tous les facteurs qui peuvent influencer cet apport. Il faut donc se pencher sur un ensemble de problématiques, soit celles liées : • À l’eutrophisation du plan d’eau • À l’urbanisation du bassin versant • À l’accès et à l’utilisation du plan d’eau • À la connaissance du lac, de son bassin versant et des milieux humides 20
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides IV. Enjeux et problématiques Quatre principaux enjeux sont rencontrés au lac Saint-Amour, en rapport avec le portrait précédemment dressé. Chacun de ces enjeux sera décortiqué de façon à identifier l’ensemble des problématiques qui le composent. 1. Eutrophisation L’eutrophisation est un processus naturel au cours duquel les plans d’eau vieillissent. Ceux-ci reçoivent sédiments et éléments nutritifs (notamment du phosphore et de l’azote) stimulant la croissance des algues et des plantes aquatiques. Ce vieillissement s’effectue normalement sur une période s’étalant de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d'années. Cependant, les activités humaines, responsables de l’augmentation de sédiments et d’éléments nutritifs parvenant jusqu’aux lacs, ont accéléré le processus qui peut maintenant prendre à peine quelques décennies (CRE Laurentides, 2007). L’apparition fréquente de fleurs d’eau de cyanobactéries au lac Saint-Amour au cours des dernières années, la diminution de la transparence de l’eau et l’augmentation de la chlorophylle a pourraient être les symptômes d’une eutrophisation accélérée. Les principales problématiques reliées à ce phénomène sont les suivantes : 1.1 Diminution de la qualité de l’eau; 1.2 Prolifération de cyanobactéries; 1.3 Prolifération de plantes aquatiques ou d’algues. Les problématiques liées à l’eutrophisation des plans d’eau peuvent entraîner d’autres effets : • Limitations et pertes d’usages du lac (pratique de sports nautiques, baignade, utilisation domestique, etc.); • Diminution de la valeur des terrains et des propriétés; • Perte de jouissance visuelle du plan d’eau; • Diminution de la biodiversité. 21
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides Figure 8 : Schéma illustrant le processus d’eutrophisation des lacs © CRE Laurentides 22
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides 2. Urbanisation Le phénomène d’urbanisation, dans le contexte de Sainte-Anne-des-Lacs, correspond à la transformation d’un espace rural en espace urbain. Celle-ci est le résultat d’une croissance démographique qui s’est traduite, entre 1981 et 2006, par une augmentation de 154% (Municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs, 2010). Par ailleurs, une autre hausse de 75% entre 2006 et 2031 est anticipée pour les Laurentides par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ, 2009). Au lac Saint-Amour, deux nouveaux projets de développement sont prévus à moyen et à long terme. Outre ces derniers, des nouvelles habitations pourraient aussi se construire sur des terrains privés. En modifiant la nature du sol autour des lacs, l’érosion se trouve souvent accentuée : les sédiments d’un sol ameubli sont plus facilement transportés, l’eau est concentrée aux mêmes endroits et s’écoule plus rapidement sur un sol étanche (asphalte, béton et constructions), l’absence de couvert végétal ne peut ni freiner l’eau, ni l’absorber. Ceci augmente l’érosion du sol et, du même coup, multiplie les sédiments et les nutriments ruisselant jusqu’au plan d’eau. Des cas d’érosion ont déjà été observés et seront donc à corriger. Par ailleurs, le vieillissement des installations septiques constituera un autre problème dans les années à venir. En effet, l’efficacité de ces dernières ira constamment en diminuant, de sorte qu’on risque de voir augmenter le nombre d’installations déficientes. Les principales problématiques reliées à l’urbanisation sont les suivantes : 2.1 Déboisement des rives; 2.2 Érosion, eaux de ruissellement et infrastructures déficientes; 2.3 Gestion des eaux usées et installations septiques non conformes; 2.4 Utilisation de fertilisants et de pesticides. Les problématiques liées à l’urbanisation peuvent entraîner d’autres effets, dont les suivants : • Apports de sédiments, de nutriments et de contaminants au lac; • Dégradation des milieux terrestre et aquatique; • Réchauffement de l’eau et de l’air ambiant. 23
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides 3. Utilisation et accès au plan d’eau Les embarcations nautiques utilisées de façon non responsable sur les lacs peuvent contribuer à leur détérioration. Les problèmes liés au batillage et à la vitesse des bâtiments à propulsion mécanique sont toutefois évités à Sainte-Anne-des-Lacs, puisque ceux-ci sont interdits sur tous les plans d’eau de la municipalité (ministère de la Justice, 2010). Néanmoins, l’utilisation de bateaux, de rames et de moteurs électriques, même à faible vitesse, nécessite une certaine vigilance pour éviter d’introduire ou de favoriser la prolifération de plantes aquatiques envahissantes, ou d’autres organismes indésirables. En effet, des morceaux arrachés au passage ou des graines ainsi détachées peuvent alors être déplacés et s’implanter dans un nouveau secteur, ou encore, être transportés d’un lac à un autre en s’accrochant au matériel (MDDEP, 2010). L’accès au lac par des visiteurs représente donc un certain risque pour la santé du lac, dans la mesure où ceux-ci ne sont pas nécessairement bien informés des problématiques entourant les plans d’eau. Les problématiques reliées à l’accès et à l’utilisation du lac sont les suivantes : 3.1 Lavage des embarcations; 3.2 Accès au plan d’eau. Ces problématiques sont susceptibles d’entraîner les effets suivants : • Introduction de plantes aquatiques envahissantes. 24
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides 4. Connaissance du lac, du bassin versant et des milieux humides Dans les années 1920, l’ensemble du territoire de Sainte-Anne-des-Lacs était recouvert de champs de pâturages (Horizon Multiressource inc., 2009). Depuis, la situation autour des lacs a beaucoup changé. Les gens s’y sont installés, favorisant le développement d’un nombre de services et d’infrastructures. Ainsi, les activités qui se sont déroulées au cours de ce processus de développement peuvent avoir joué un rôle sur la situation actuelle de l’écosystème lacustre. Par exemple, la déforestation massive du début du 20e siècle, les pratiques agricoles et les façons de faire d’une autre époque ainsi que le type d’entreprises ayant œuvré dans le secteur peuvent avoir modifié la quantité de nutriments et de contaminants aujourd’hui présents dans les sédiments, lesquels se répercutent également sur la santé du lac. Par ailleurs, on prend conscience de plus en plus de l’importance des milieux humides, non seulement pour la diversité d’espèces qu’ils abritent, mais aussi pour différents autres rôles environnementaux. Ils renouvellent notamment les réserves d’eau souterraines, à partir desquelles bon nombre de personnes s’approvisionnent en eau potable, contribuent (telles des éponges) à la régulation des niveaux d’eau et améliorent la qualité de l’eau en la filtrant, éliminant les bactéries pathogènes et plusieurs contaminants. Dans une perspective globale de protection des lacs et des cours d’eau, il s’avère donc essentiel d’améliorer nos connaissances et de dresser un portrait exhaustif des milieux humides du territoire. Les problématiques reliées à ce phénomène sont les suivantes : 4.1 Caractérisation, rôle et protection des milieux humides; 4.2 Historique et impacts des activités passées dans le bassin versant. Une mauvaise connaissance du lac, du bassin versant et des milieux humides risque d’occasionner plusieurs effets, dont les suivants : • Mauvaise interprétation de la situation actuelle; • Actions inappropriées ou mal ciblées; • Destruction des écosystèmes et perte de biodiversité. 25
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides V. Actions des principaux acteurs8 Enjeu 1 : Eutrophisation 1.1 : Diminution de la qualité de l’eau Lacs Acteurs concernés concernés Municipalité Laurentides Actions Seigneurs ABVLACS St-Amour Guindon Citoyens Abrinord Autres10 MRC CRE Des Faire analyser l’eau du lac utilisée à des fins de baignade (échantillonnage 3 fois par année, soit en juin, 1 x x x x août et octobre) Continuer de participer au Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) et d’appliquer les 2 x x x x d protocoles de caractérisation de la Trousse des lacs selon la fréquence prescrite Fournir une aide technique aux bénévoles d’ABVLACS (formation, accompagnement) afin d’effectuer 3 x x x x les différents protocoles de la Trousse des lacs 4 Caractériser les cours d’eau du territoire pour identifier les points névralgiques x x x x x x 5 Caractériser la faune aquatique présente dans les lacs de la municipalité x x x x x d Faire analyser la qualité de l’eau de son puits artésien et partager les résultats avec l'ABVLACS et la 6 x x x x municipalité Diffuser sur le site Internet de l’ABVLACS les résultats des différents protocoles du RSVL et des autres 7 x x x x analyses 8 Sensibiliser les riverains et les citoyens non riverains à l’importance de protéger les lacs et à adopter des x x x x x x c 8 Les actions et lacs marqués en gras dans le tableau ont été identifiés comme prioritaires. 10 Les autres acteurs sont désignés chacun par une lettre différente : a : Entrepreneurs et constructeurs b : MDDEP, MRNF, MAMROT et MSSS (Ces ministères n’ont pas été consultés. Il s’agit donc de suggestions uniquement.) c : Association des citoyens de Sainte-Anne-des-Lacs (ACSADL) et le Club de plein-air de Sainte-Anne-des-Lacs d : Regroupement des protecteurs et pêcheurs du Lac des Seigneurs (RPPLdS) e : Propriétaires des accès partagés aux lacs 26
Plan directeur du lac Saint-Amour Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides bonnes pratiques pour en préserver la qualité d Sensibiliser les riverains à l’importance du rôle des citoyens non riverains sur la qualité de l’eau et à 9 x x x x x x c l’importance de leur donner une motivation pour qu’ils adoptent de bonnes pratiques Sensibiliser les entreprises (paysagistes, constructeurs, etc.) à l’importance de protéger les lacs et à 10 x x x x x c adopter de bonnes pratiques pour préserver leur qualité Adapter les règlements d’urbanisme, notamment lors de la refonte, pour améliorer les mesures de 11 x x x x protection des plans d’eau 12 Favoriser la concertation et le partage d’information entre les différents services municipaux x x x x Considérer l’impact en amont et en aval d’un lieu d’intervention avant d’autoriser toute action dans le 13 x x x x b bassin versant Prendre en considération la présence de frayères de poissons et/ou d’une ressource halieutique dans 14 x x x x b toute décision pouvant avoir un impact sur la qualité de l’eau du lac. c 15 Signaler la présence de barrages de castors à la municipalité x x d Mettre graduellement en œuvre le plan directeur de l’eau de la Municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs 16 x x x x produit par l'ABRINORD 1.2 : Prolifération de cyanobactéries Lacs Acteurs concernés concernés Municipalité Laurentides Actions Seigneurs ABVLACS St-Amour Guindon Citoyens Abrinord Autres MRC CRE Des c 1 Signaler la présence de fleurs d’eau de cyanobactéries à la municipalité ou à l’ABVLACS x x x x d Transmettre l’information aux riverains sur la procédure à suivre lors du signalement de fleurs d’eau de 2 x x x x x x b cyanobactéries Appliquer le Protocole de suivi d'une fleur d'eau d'algues bleu-vert du RSVL, s’il y a lieu, inclus dans la 3 x x x x Trousse des lacs 27
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