APERÇU UTILISATION DES MASQUES MÉDICAUX CONTRE LE SRAS-COV-2 EN MILIEU COMMUNAUTAIRE
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APERÇU Utilisation des masques médicaux contre le SRAS-CoV-2 en milieu communautaire 02/23/2021 Introduction Le type de masque utilisé par le grand public durant la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID- 19) varie selon les pays et territoires. Si les masques médicaux sont surtout recommandés aux travailleurs de la santé par crainte d’une pénurie, on envisage actuellement leur utilisation en milieu communautaire afin de réduire la transmission du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-Cov-2) et contrer la résurgence actuelle de la COVID-19. Cet aperçu fournit des renseignements généraux sur les normes régissant les masques médicaux au Canada et résume les recommandations concernant leur utilisation dans quelques provinces et territoires déjà affectés par les variants du virus SRAS-CoV-2 ou situés à proximité des zones affectées. Enfin, ce document décrit brièvement certaines études notables qui comparent les masques médicaux aux masques non médicaux. Terminologie, autorisations et normes relatives aux masques médicaux au Canada Au Canada, les masques médicaux sont aussi appelés masques d’intervention, masques opératoires, masques pour techniques d’isolement, masques résistants aux fluides ou masques chirurgicaux. Les masques d’intervention et masques pour techniques d’isolement ne sont pas nécessairement homologués pour résister aux fluides ou à l’eau; par contre, les masques résistants aux fluides et les masques chirurgicaux sont conformes aux normes en cas d’exposition élevée à des gouttelettes ou à des liquides organiques.1 Selon Santé Canada, les masques médicaux font partie des instruments médicaux de classe 1 et doivent être conformes aux normes.2 Pour l’importation et la vente de masques médicaux, Santé Canada donne son autorisation dans les cas suivants : le fabricant ou l’importateur est titulaire d’une licence d’établissement d’instruments médicaux (LEIM); l’instrument fait partie de la liste des instruments médicaux autorisés pour usages autres que le dépistage; l’instrument fait partie de la liste des instruments médicaux destinés aux importations et aux ventes exceptionnelles.3 À l’instar de la Food and Drugs Administration des États-Unis, Santé Canada ne teste pas les produits et se fie aux données sur l’instrument qui ont été soumises à des fins d’autorisation. Pour qu’un masque soit étiqueté à des fins médicales et jugé résistant aux fluides, il doit être conforme aux spécifications de la norme F2100 (niveau 1 à 3) de l’American Society for Testing and Materials (ASTM) ou à la norme européenne EN 14683 (type IIR).4 Les masques non médicaux du commerce ne peuvent pas faire partie de l’équipement de protection individuelle (ÉPI) pour les infections respiratoires. Le terme « masque non médical » peut désigner les masques qui ont une apparence et une construction similaires à celles Utilisation des masques médicaux contre le SRAS-CoV-2 en milieu communautaire
des masques médicaux, mais ne respectent pas les normes en vigueur, ou encore les masques fabriqués
en tissu ou en toile (souvent appelés couvre-visages réutilisables).
Analyse juridictionnelle du recours au masque médical
par le grand public
L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), l’Ontario, l’Irlande, les Pays-Bas et
l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommandent de réserver les masques médicaux
pour les professionnels de la santé et les autres personnes qui prodiguent directement des soins
aux patients atteints de la COVID-19.5-9 L’ASPC suggère aux lieux de travail de consulter des
ressources sur la santé et la sécurité au travail ou l’autorité locale chargée de la santé publique
pour obtenir des conseils sur les politiques qui devraient régir le port du masque et l’utilisation
du masque médical ou non médical, en tenant compte des conditions ou de l’environnement de
travail.10 L’Ontario applique des lignes directrices similaires à celle de l’ASPC pour les lieux de
travail.11
Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis recommandent de porter
soit un masque médical ou un masque non médical de qualité supérieure. Selon des directives
récentes, ils conseillent de porter un masque en tissu par-dessus un masque médical (« double
masque ») afin d’améliorer l’ajustement (et la filtration). On peut aussi obtenir un meilleur
ajustement en nouant et en repliant le masque médical12, mais cette méthode ne convient pas
aux personnes ayant un plus gros visage parce qu’elle diminue la surface couverte par le masque
médical modifié.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), déclare ne pas disposer
d’assez de données probantes pour recommander le port du masque médical plutôt que le port
du masque non médical au grand public.13
Le Danemark recommande surtout le port du masque médical de type 1 (norme EN 14683) au
grand public, en particulier pour les populations et les situations à risque.14 Les masques non
médicaux de grande qualité sont également acceptés. Le pays recommande de réserver les
masques médicaux de type II, qui offrent une meilleure filtration bactérienne que les masques
de type I, pour le personnel des soins de santé.
Récemment, l’Autriche et l’Allemagne ont modifié leurs recommandations sur le port du
masque et l’usage des respirateurs par le public.15,16 La France exige dorénavant le port de
masques non médicaux de qualité supérieure ayant une filtration d’au moins 90 % (catégorie 1
selon les normes) ou de masques médicaux.17 Ces changements, qui visent à atténuer le risque
lié aux nouveaux variants préoccupants, ont été suggérés à la suite d’expériences de simulation
au cours desquelles les masques médicaux démontraient une plus grande capacité de filtration
que les masques en tissu et pourraient diminuer la transmission au sein de la population.18
D’autres pays comme la Belgique, l’Angleterre, Israël et l’Afrique du Sud n’ont pas communiqué
de recommandations sur le port de masques médicaux par le grand public.7,19-23
Utilisation des masques médicaux contre le SRAS-CoV-2 en milieu communautaire 2Analyse juridictionnelle du port du masque médical chez
les populations à risque et dans des situations à risque
Certains pays considèrent comme des cas spéciaux les populations plus à risque de contracter
une maladie grave (p. ex., aînés, personnes ayant une maladie sous-jacente) et les situations
risquées avec contrôle de la source (p. ex., cas positif au SRAS-CoV-2 ou contact avec une
personne courant un risque accru de développer une grave maladie) et pourront alors
recommander différents types d’équipement de protection respiratoire.
L’ASPC conseille de porter un masque médical dans certaines situations jugées à risque élevé,
dont voici des exemples : une personne qui a reçu un diagnostic de COVID-19 ou présente des
symptômes de la maladie et qui doit quitter son lieu d’isolement (p. ex., pour consulter un
professionnel de la santé, se trouve dans un espace partagé ou pourrait entrer en contact avec
d’autres personnes.10 L’ASPC recommande également aux personnes qui prodiguent des soins à
un patient qui a reçu un diagnostic de la COVID‑19 ou présente des symptômes de la COVID‑19
de porter un masque médical. Dans l’une ou l’autre des situations, on peut utiliser un masque
non médical conforme aux paramètres touchant le matériau ou l’ajustement.10
L’ECDC suggère le port d’un masque médical aux personnes qui courent un risque accru de
développer une grave maladie, qui ont reçu un diagnostic de COVID-19 ou présentent des
symptômes de la malade ou qui partagent leur domicile.13
L’ASPC suggère aussi le port du masque aux populations présentant un risque plus élevé
d’exposition ou susceptibles de développer une maladie ou des complications graves.10 Les
recommandations de l’OMS correspondent à celles de l’ASPC.9
Pour améliorer l’ajustement, les CDC recommandent d’utiliser des masques médicaux modifiés
(p. ex., « double masque », nouer et replier le masque médical, ajusteur de masque, support
pour masque) ou des masques en tissu modifiés (p. ex., ajusteur de masque ou support pour
masque) dans les situations qui impliquent des expositions multiples ou des expositions
prolongées avec contact étroit.12 Ils suggèrent également le port de respirateurs KN95 pour les
populations et les situations à risque, notamment les contacts étroits et prolongés dans des
endroits très fréquentés comme les transports en commun.12
Principales données probantes sur l’efficacité du port de
masques médicaux par le grand public
Un examen récemment mis à jour sur les masques non médicaux (recherche effectuée le
2 décembre 2020) de l’ASPC comprenait des études comparatives des masques médicaux et non
médicaux. Selon cet examen, comparativement aux masques non médicaux faits de plusieurs couches
de tissus de qualité supérieure et bien ajustés autour de la bouche et du nez, les masques médicaux
étaient légèrement plus efficaces pour réduire la propagation du SRAS-CoV-2 et l’exposition au virus.18
La majorité des études examinées étaient des expériences de simulation qui évaluaient l’efficacité de
blocage/filtration, la respirabilité et l’ajustement. L’extrapolation dans des conditions réelles est par
conséquent limitée.
Utilisation des masques médicaux contre le SRAS-CoV-2 en milieu communautaire 3Les CDC ont modifié leurs recommandations pour ajouter le « double masque » et la méthode « nouer et replier » dans les mesures améliorées de protection respiratoire au sein de la communauté.12 Par « double masque », on entend le port d’un masque en tissu bien ajusté à trois épaisseurs par-dessus un masque médical. Quant à la méthode « nouer et replier », il s’agit de modifier les élastiques autour des oreilles et les couches de filtration de manière à améliorer l’ajustement d’un masque médical.24 Les données ayant servi de base à la modification de la recommandation proviennent d’une étude de simulation expérimentale utilisant de fausses têtes masquées. Aucune tentative n’a été effectuée pour améliorer l’ajustement des masques non médicaux (p. ex., à l’aide d’ajusteurs ou de supports pour masques). Sans ajustements, les masques médicaux et les masques en tissu offraient la même protection contre l’exposition dans l’étude de Brooks et al.24 Cette étude expérimentale souligne néanmoins les avantages d’un masque bien ajusté afin d’accroître la quantité d’air filtrée en réduisant l’exposition aux aérosols. Une étude précédente sur l’utilisation de la méthode « nouer et replier » et d’autres façons d’améliorer l’ajustement d’un masque médical a également constaté une meilleure réduction de l’exposition.25 Un essai aléatoire contrôlé sans insu mené au Danemark n’a pu démontrer que le port du masque chirurgical offrait un effet protecteur significatif, comparativement au port d’aucun masque dans un contexte communautaire.26 Cette étude avait cependant certaines limites puisqu’elle était conçue pour détecter un effet protecteur atteignant 50 %. Elle ne pouvait exclure d’effet protecteur de moindre envergure et n’évaluait pas l’avantage du recours au masque chirurgical à des fins de contrôle de la source. Les études écologiques sont limitées en raison des différents types de masques utilisés dans les communautés étudiées et de l’application de multiples mesures de santé publique parallèlement aux politiques sur le port du masque dans la communauté. Signalons toutefois que de nombreuses études écologiques démontrent que le port du masque dans la communauté, quel que soit le type de masque, est associé à une transmission réduite de la COVID-19.27 Autres considérations On s’attend à ce que la mise en œuvre des directives prenne une place prépondérante par rapport à l’utilisation des masques médicaux dans la communauté. Il est difficile de distinguer les masques non médicaux jetables des masques médicaux, car ils ont une apparence et une construction similaires, sans compter que plusieurs sites de commerce électronique vendent des imitations de masques médicaux.28 Il faudrait mettre en place un plan national ou provincial coordonné de distribution de masques pour ne pas menacer les stocks des travailleurs de la santé, de même qu’assurer la disponibilité et un choix approprié de masques médicaux homologué destinés au grand public. Le coût des masques jetables peut être excessif pour certaines personnes ou populations. Il faudrait prévoir un accès subventionné ou gratuit aux masques médicaux afin d’atténuer les iniquités en matière de santé. L’adoption d’une norme minimale stipulant le port de masques médicaux jetables aurait par ailleurs des répercussions sur l’environnement en raison de l’augmentation du nombre de déchets.10 Conclusions Des données écologiques font état d’une association entre le port de masques non médicaux par le grand public et une réduction des cas de COVID-19. Bien que les données probantes qui démontrent les avantages des masques médicaux par rapport aux masques non médicaux dans la communauté Utilisation des masques médicaux contre le SRAS-CoV-2 en milieu communautaire 4
évoluent constamment, elles demeurent peu nombreuses et dérivées d’expériences de simulation. Aucun essai mené dans des conditions réelles n’a comparé dans quelle mesure les masques médicaux et non médicaux étaient efficaces pour réduire la transmission du SRAS-CoV-2. L’ASPC, les CDC et l’OMS ont mis en place des recommandations sur le port de masque médical pour les personnes et les situations à risque élevé. De plus, certains pays et territoires recommandent une utilisation plus élargie des masques médicaux en contexte communautaire dans un effort pour diminuer le risque de propagation des variants préoccupants beaucoup plus transmissibles. De récentes études constatent l’importance de porter un masque, qu’il soit non médical ou médical, qui couvre complètement le nez et la bouche, réduit au minimum les espaces entre le masque et le visage et reste en place sans devoir être ajusté pendant les activités habituelles. Références 1. Agence de la santé publique du Canada. Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins [En ligne]. Ottawa, ON: Gouvernement du Canada; 2020 [cité le 15 févr. 2021]. Disponible à : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/pratiques- de-base-precautions-infections-aux-soins-de-sante/partie-d.html 2. Santé Canada. Instruments médicaux autorisés pour les utilisations liées à la COVID-19 : Liste d’instruments médicaux autorisés autres que les instruments de dépistage [En ligne]. Ottawa, ON: Gouvernement du Canada; 2020 [modifié le 22 déc. 2020; cité le 15 févr. 2021]. Disponible à : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/covid19- industrie/instruments-medicaux/autorises/autres.html 3. Santé Canada. Instruments médicaux autorisés pour les utilisations liées à la COVID-19 : Aperçu [En ligne]. Ottawa, ON: Gouvernement du Canada; 2020 [modifié le 11 févr. 2021; cité le 15 févr. 2021]. Disponible à : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits- sante/covid19-industrie/instruments-medicaux/autorises.html 4. Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Spécifications pour les produits COVID-19 [En ligne]. Ottawa, ON: Gouvernement du Canada; 2021 [cité le 15 févr. 2021]. Disponible à : https://achatsetventes.gc.ca/specifications-pour-les-produits-COVID-19 5. Santé Canada. Masques médicaux et respirateurs utilisés pour la lutte contre la COVID‑19 : Aperçu [En ligne]. Ottawa, ON: Gouvernement du Canada; 2021 [modifié le 11 févr. 2021; cité le 15 févr. 2021]. Disponible à : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits- sante/covid19-industrie/instruments-medicaux/equipement-protection-individuelle/masques- medicaux-respirateurs/apercu.html 6. Ontario. Ministère de la Santé. Couvre-visage et masques faciaux [En ligne]. Toronto, ON: Imprimeur de la Reine pour l’Ontario; 2020 [modifié le 20 nov. 2020; cité le 15 févr. 2021]. Disponible à : https://www.ontario.ca/fr/page/couvre-visage-et-masques-faciaux 7. Ireland. Department of Health. When to wear face coverings and how to make them [En ligne]. Dublin: Government of Ireland; 2020 [modifié le 29 janv. 2021; cité le 3 févr. 2021]. Disponible à : https://www.gov.ie/en/publication/aac74c-guidance-on-safe-use-of-face-coverings/ Utilisation des masques médicaux contre le SRAS-CoV-2 en milieu communautaire 5
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Modèle proposé pour citer le document Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé (Santé publique Ontario). Utilisation des masques médicaux contre le SRAS-CoV-2 en milieu communautaire. Toronto, ON: Imprimeur de la Reine pour l’Ontario; 2021. Avis de non-responsabilité Santé publique Ontario (SPO) a conçu le présent document. SPO offre des conseils scientifiques et techniques au gouvernement, aux agences de santé publique et aux fournisseurs de soins de santé de l’Ontario. Les travaux de SPO s’appuient sur les meilleures données probantes disponibles au moment de leur publication. L’application et l’utilisation du présent document relèvent de la responsabilité des utilisateurs. SPO n’assume aucune responsabilité relativement aux conséquences de l’application ou de l’utilisation du document par quiconque. Le présent document peut être reproduit sans permission à des fins non commerciales seulement, sous réserve d’une mention appropriée de Santé publique Ontario. Aucun changement ni aucune modification ne peuvent être apportés à ce document sans la permission écrite explicite de Santé publique Ontario. Aperçu Les documents Aperçu présentent un bref résumé d’un sujet ou des étapes d’un processus. Santé publique Ontario Santé publique Ontario est un organisme du gouvernement de l’Ontario voué à la protection et à la promotion de la santé de l’ensemble de la population ontarienne, ainsi qu’à la réduction des iniquités en matière de santé. Santé publique Ontario met les connaissances et les renseignements scientifiques les plus pointus du monde entier à la portée des professionnels de la santé publique, des travailleurs de la santé de première ligne et des chercheurs. Pour obtenir plus de renseignements au sujet de SPO, veuillez consulter santepubliqueontario.ca. Utilisation des masques médicaux contre le SRAS-CoV-2 en milieu communautaire 8
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