Arabie saoudite Étude réalisée dans le cadre de la mission économique conjointe présidée par - Belgian Foreign Trade Agency
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arabie saoudite Étude réalisée dans le cadre de la mission économique conjointe présidée par S.A.R. la Princesse Astrid, Représentante de S.M. le Roi 14 > 21 mars 2014
Préface Selon l’OCDE, l’Arabie saoudite ferait partie des pays qui vont s’enrichir le plus dans les prochaines décennies. Son produit intérieur brut croîtrait annuellement en moyenne de 4,2 % d’ici 2030, puis de 2,4 % jusqu’en 2060. Mine ou puits d’or noir de renom, les superlatifs ne manquent pas pour caractériser le royaume et sa principale ressource. Membre fondateur de l’OPEP, il est le premier producteur de pétrole au monde, de surcroît le premier exportateur, et abrite également la deuxième plus vaste réserve de la planète. Ce business lucratif contribue aujourd’hui à la majeure partie de son PIB. Indépendamment des oléoducs et des raffineries, la diversification de l’activité économique du pays est affichée comme une des priorités du gouvernement. Les secteurs pharmaceutique, de la construction ou encore de l’énergie se développent progressivement et se révèlent un potentiel alléchant pour les investisseurs étrangers. Les autorités s’attellent à un second défi : la lutte contre le chômage. Une politique de saoudisation incitative est en marche, parallèlement à une réforme du système éducatif, dans l’espoir de garantir un avenir professionnel à la jeunesse locale. Epargné par les tensions sociales du Printemps arabe sévissant dans les pays voisins et par l’incerti- tude des échanges mondiaux, l’environnement macroéconomique de l’Arabie saoudite apparaît relati- vement sain. La population et son pouvoir d’achat croissants laissent entrevoir des opportunités allé- chantes pour nos investisseurs. C’est dans ce contexte que l’Agence pour le Commerce extérieur, en collaboration avec ses partenaires régionaux, l’Agence wallonne à l’exportation et aux Investissements étrangers, Bruxelles Invest & Export et Flanders Investment and Trade, organise cette mission princière. Nous sommes convaincus que celle-ci constituera pour nos entreprises une excellente occasion de faire étalage de leur savoir- faire et de faire valoir tous leurs atouts sur le marché saoudien. Fabienne L’Hoost Marc Bogaerts Directeur général adjoint Directeur général 3
Executive summary Première économie du Moyen-Orient, l’Arabie profonde refonte afin de pouvoir fournir la main- saoudite affiche des perspectives de croissance d’œuvre suffisamment qualifiée dont l’économie solide, avec une moyenne annuelle de 4,9 % pour a besoin. la période 2014-2017, poussées par la consom- mation et les investissements, privés comme Le solde confortablement positif de la balance publics. La générosité de ces derniers est liée au commerciale est attribué aux exportations de succès de l’or noir, qui endosse un rôle incontour- pétrole et de produits dérivés. Les clients prin- nable en garantissant à lui seul 80 % des revenus cipaux de l’Arabie saoudite sont les Etats-Unis et de l’Etat. Conformément aux objectifs du 9e plan les grandes puissances asiatiques. Les impor- de développement (2010-2014), la diversification tations vont croissant, suite à l’augmentation de l’économie est en marche et le gouvernement du pouvoir d’achat du peuple saoudien. L’Union ambitionne de doubler la contribution de l’indus- européenne est leur second fournisseur, après trie à 20 % du PIB pour 2020. les pays asiatiques. L’intensification des rela- tions commerciales avec la Belgique depuis la Les recettes pétrolières croissantes ont per- dernière mission économique princière en 2009 mis au pays d’adopter en 2013 le budget le plus prouve l’adéquation de nos produits et technolo- important de son histoire, culminant à 221 mil- gies avec les besoins du marché saoudien. liards d’EUR et prévoyant des dépenses 19 % plus élevées qu’en 2012. Une partie conséquente Le pays reste le premier récipiendaire d’inves- est allouée à des projets d’infrastructures, mais tissements directs étrangers du Moyen-Orient, également aux domaines de la santé et de l’édu- même s’il subit un ralentissement, conformé- cation. ment à la tendance mondiale. L’attractivité de l’Arabie saoudite s’affirme au fur et à mesure de L’inflation saoudienne est actuellement sous la libéralisation des échanges et de l’accessibi- contrôle ; elle est estimée à 3,8 % pour 2013. Les lité de plus en plus généralisée aux IDE pour de prix des biens de première nécessité sont res- nombreux secteurs. tés à des niveaux acceptables. La SAMA, banque centrale saoudienne, maintient son taux direc- Trois secteurs-clés seront privilégiés au cours teur inchangé depuis bientôt cinq ans, alors que de cette mission : la construction, les énergies les taux d’intérêt suivent l’évolution américaine. renouvelables et les soins de santé. Notre euro s’apprécie par rapport au riyal saou- dien, lui-même arrimé au dollar à 3,75 contre 1 Le secteur de la construction est en plein essor. dans un régime de parité fixe. La modernisation des infrastructures de trans- port fait l’objet des priorités du gouvernement, Le chômage représente un défi majeur pour le une nécessité stratégique au vu de l’afflux touris- pays. Trois quarts des Saoudiens ont moins de tique, mais surtout de l’intensification des rela- 30 ans et un tiers de ces jeunes demeurent sans tions commerciales. Les réseaux routier, ferro- emploi. Un programme intensif de « saoudisa- viaire, portuaire et aérien subissent des travaux tion » a été lancé dans le but d’encourager les d’expansion afin d’augmenter leurs capacités et entreprises du royaume à recourir à des travail- leur efficacité. leurs locaux plutôt qu’à des expatriés. Il prévoit notamment des quotas et un salaire minimum. Deuxièmement, le secteur de l’énergie présente En amont, le système éducatif saoudien subit une plusieurs défis. Pétrole et gaz dominent sans 5
arabie saoudite executive summary partage le mix énergétique du royaume. Membre fondateur de l’OPEP, l’Arabie est le premier exportateur et producteur de pétrole au monde. Afin de principalement consacrer les hydro- carbures à l’exportation, le pays, par ailleurs de plus en plus énergivore, se tourne vers les sources renouvelables. Le gouvernement s’est fixé comme objectif de générer 50 % de la pro- duction électrique via des énergies alternatives d’ici 2020, en installant une capacité de 54 GW. La problématique de l’eau, denrée rare dans le vaste désert couvrant le territoire, est également cruciale. Enfin, poussé par l’évolution démographique, le secteur médical prend lui aussi de l’importance en Arabie saoudite. Le pays jouit d’une réputa- tion plutôt flatteuse concernant l’avancée tech- nologique de ses soins de santé. Les ressources octroyées au fonctionnement du réseau hospi- talier, certes encore en dessous de la moyenne de l’OCDE, progressent depuis quelques années. Stimulée par un pouvoir d’achat croissant, l’ac- tivité pharmaceutique est en quête d’expertise pour développer des compétences locales. Après l’analyse des principaux indicateurs macroéconomiques, nous étudierons les trois secteurs précités, parmi les plus dynamiques en Arabie saoudite. Une section sera également consacrée à quelques réussites récentes d’en- treprises belges dans le royaume. 6
Table des matières Préface 3 Executive summary 5 1. Données générales 8 2. Données économiques 12 2.1 Indicateurs clés 14 2.1.1 PIB 14 2.1.2 Inflation et taux d’intérêt 17 2.1.3 Taux de change 19 2.1.4 Emploi 20 2.1.5 Dette publique 21 2.2 Commerce extérieur 22 2.3 Investissements directs étrangers 26 2.4 Appréciation du risque 28 2.4.1 Appréciation du risque selon le Groupe Credendo 28 2.4.2 Autres indicateurs de risque 30 3. Analyse sectorielle 32 3.1 Infrastructures et logistique 34 3.1.1 Le boum de la construction 34 3.1.2 Le transport 35 3.2 énergie 40 3.2.1 La dépendance aux énergies fossiles 40 3.2.2 L’ouverture aux énergies alternatives 43 3.2.3 L’or bleu, précieux au pays de l’or noir 45 3.3 Soins de santé 46 4. Réussites récentes 50 COPRABEL 52 VIGAN 53 BESIX 54 SOLVAY 55 AGFA HEALTHCARE 56 KATOEN NATIE 57 5. Adresses utiles 58 5.1 En Belgique 60 5.2 En Arabie saoudite 61 5.3 Sites à consulter 62 6. Sources 64 7
arabie saoudite 1. Données générales L’Arabie saoudite est une monarchie de type Le pays compte 42,9 % de femmes et 57,1 % absolu. Le système judiciaire est basé sur la d’hommes. loi islamique. Le roi Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud est à la tête du système légal et dirige le La langue officielle est l’arabe. L’anglais est la gouvernement. Il est également le commandant seconde langue et la plus utilisée pour commu- en chef de l’armée. Le pays est subdivisé en 13 niquer dans les affaires ainsi qu’avec les étran- provinces et sa capitale est Riyad. gers. Le territoire compte 27 millions d’habitants, L’unique religion du pays est l’islam. Deux caté- dont environ 5,6 millions d’étrangers. 90 % des gories de musulmans se distinguent : les sun- Saoudiens ont une origine arabe, alors que 10 % nites (85 %) et les chiites (15 %). sont afro-asiatiques. Au classement des villes les plus peuplées, se trouvent la capitale Riyad La superficie de l’Arabie saoudite est d’environ (4,7 millions d’habitants), Jeddah (3,2 millions), 2,2 millions de km2, soit 70 fois la Belgique, ce La Mecque (1,5 million) et Médine (1,1 million). qui en fait le plus vaste pays du Moyen-Orient et 477 expatriés Belges vivent en Arabie saoudite. le 13e au monde. Ses côtes sont baignées par le Golfe Persique d’une part, et par la Mer Rouge La population est très jeune, avec une moyenne d’autre part. Elle recouvre une grande partie de d’âge de 26 ans. L’espérance de vie s’élève à 73 la péninsule arabique et partage ses frontières ans pour les hommes et 77 ans pour les femmes. avec sept autres nations : la Jordanie, l’Irak, et le 10
Koweït au nord, le Yémen et Oman au sud, ainsi d’achat des différentes devises, est en moyenne que les Emirats Arabes Unis et le Qatar à l’est. de 2,67 USD en juillet 2013, contre 4,66 USD dans la zone euro et 4,56 USD aux Etats-Unis. Le pou- L’Arabie saoudite est l’un des pays les plus chauds voir d’achat d’un dollar est donc plus élevé en au monde, caractérisé par un climat désertique, Arabie saoudite. avec des températures très élevées la journée et une forte chute du mercure une fois la nuit tom- L’Arabie saoudite affiche un indice de développe- bée. Sur les côtes, il fait chaud et humide. Dans ment humain (IDH) de 0,782 et occupe la 57e place la capitale, le climat est chaud et sec en été, sur 187 pays étudiés. les températures pouvant monter jusqu’à 45° en moyenne (entre la mi-avril et octobre), alors qu’en hiver elles ne dépasseront pas 7°. Dans les régions montagneuses du nord, les tempéra- tures diurnes très élevées contrastent avec les nuits fort fraîches. Le riyal saoudien (SAR) est la monnaie nationale. Le 22 janvier 2014, un SAR valait 0,196963 EUR. Le prix du Big Mac, utilisé par l’hebdomadaire The Economist pour rendre compte du pouvoir 11
2 données économiques 2.1 Indicateurs clés 14 2.1.1 PIB 14 2.1.2 Inflation et taux d’intérêt 17 2.1.3 Taux de change 19 2.1.4 Emploi 20 2.1.5 Dette publique 21 2.2 Commerce extérieur 22 2.3 Investissements directs étrangers 24 2.4 Appréciation du risque 28 2.4.1 Appréciation du risque selon le Groupe Credendo 28 2.4.2 Autres indicateurs de risque 30
arabie saoudite 2. Données économiques 2.1 Indicateurs clés PIB nominal (en milliards d’USD courants) et taux de croissance du PIB réel (en %) 900 9 800 8 700 7 Balance commerciale Variation de stock 600 6 formation nette de capital fixe 500 5 Consommation publique 400 4 Consommation privée Croissance réelle 300 3 (axe de droite) 200 2 100 1 0 0 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 (prévisions) (prévisons) (prévisions) (prévisions) (prévisions) Source : EIU (octobre 2013) 2.1.1 PIB Le produit intérieur brut ou PIB est l’indicateur mestres de 2013 ont affiché des croissances de numéro un pour diagnostiquer la santé écono- respectivement 2,1 % et 2,7 %. La seconde partie mique d’un pays. En 2012, le PIB nominal saou- de l’année 2013 s’annonçait cependant sous de dien au prix du marché s’élevait à 711,0 milliards meilleurs auspices, et ce pour deux raisons. d’USD. Le PIB annuel de 2013 atteindrait 725,2 milliards d’USD selon l’Economist Intelligence Premièrement, la production de l’or noir a repris Unit. de plus belle ces derniers mois. Elle a atteint 9,8 millions de barils par jour en juillet 2013 selon Après avoir atteint un pic de 8,6 % en 2011 suite l’IEA (International Energy Agency), soit son au rebond enregistré après la crise économique niveau le plus haut depuis octobre 2012. L’OPEP mondiale, la croissance réelle du pays a chuté a même enregistré 9,95 millions de barils par à 5,1 % l’année suivante. Les experts prévoient jour pour le mois d’août. Cette augmentation à nouveau un recul à 3,5 % pour 2013, à cause s’explique plus par le ralentissement de la pro- du ralentissement enregistré dans les activi- duction libyenne que par une demande intérieure tés pétrolières fin 2012. Les deux premiers tri- accrue. 14
Deuxièmement, la croissance de l’économie Grands objectifs macroéconomiques du 9e plan de saoudienne, 4,5 % hors secteur pétrolier, s’avère développement (2010-2014) : solide. D’autres secteurs affichent en effet des progressions considérables au second tri- Increasing economic growth rates. mestre : 6,5 % pour la construction ou 6,2 % pour le commerce de gros et de détail. Combating inflation and stabilizing prices. Pour les années suivantes, les investissements, Maintaining stability of the exchange rate of the privés comme publics, devraient assurer au pays Riyal. une croissance conséquente : 4,9 % annuelle- ment pour la période 2014-2017, selon l’EIU. Achieving balanced development in all regions of the Kingdom. Les dépenses en capital du gouvernement devraient être consacrées à la construction Diversifying the structure of the national d’écoles, d’hôpitaux et de logements. economy. Des investissements privés financeront des pro- Increasing contribution of the private sector to jets, planifiés ou déjà en cours, comme l’exten- sion du réseau ferroviaire ou le métro de Riyad. economic development. Trois raffineries seront érigées, ainsi qu’un gigantesque complexe pétrochimique intégré Increasing employment rates of Saudi labour. à Sadara, des champs gaziers et une fonderie Raising efficiency of markets, particularly the d’aluminium à Ras-al-Khair. Saudi stock market. Des risques viennent cependant tempérer ces prévisions, en raison de la politique de saoudi- Improving the balance of payments. sation de plus en plus agressive (voir la section 2.1.4 Emploi). Le remplacement massif de tra- Caring for the needy social groups. vailleurs étrangers par des Saoudiens moins Strengthening economic integration with qualifiés ferait dans un premier temps baisser la productivité, tout comme la demande intérieure. the states of the Gulf Cooperation Council in particular, with Arab states in general, and with A travers son 9e plan de développement (2010- friendly countries. 2014), l’Arabie saoudite vise à améliorer le niveau de vie de ses citoyens, développer les ressources Source : Ministry of Economy and Planning humaines, diversifier son économie et accroître sa productivité. 15
arabie saoudite 2. Données économiques Analyse sectorielle Composition sectorielle du PIB 2013, en % 1,8 % secteur primaire Agriculture, forêt et peche 0,8 % 1,7 % 12,0 % secteur secondaire Exploitation de mines et de carrières 7,9 % Industrie manufacturière Electricité, gaz et eau 4,7 % Construction 47,2 % 8,0 % secteur tertiaire Commerce de gros et de détail, restauration et hôtellerie 10,2 % Transport, stockage et communication 4,6 % Finance et assurance 1,1 % Services collectifs, sociaux et personnels Services bancaires imputés Services gouvernementaux Source : CDSI, Central Department of Statistics & Information (2013) Le secteur primaire regroupe l’ensemble des et il en est le plus grand producteur et exporta- activités ayant pour finalité l’exploitation de res- teur. L’or noir contribue aux exportations saou- sources naturelles. diennes à hauteur de plus de 90 % et aux revenus de l’État à près de 80 %. Cependant, la part du Il représente moins de 2 % du PIB et emploie 4 % secteur industriel hors pétrole montre une crois- de la population. Les conditions géographiques sance en raison des efforts gouvernementaux en et climatiques contraignent le pays à importer vue de diversifier l’économie. L’objectif avoué est pour couvrir la majeure partie de ses besoins de porter la contribution de l’industrie au PIB à agricoles et agroalimentaires. La sécheresse est 20 % en 2020 (10,2 % actuellement). une problématique qui prend une ampleur crois- sante, la culture du blé menaçant les réserves Le secteur tertiaire se définit comme celui des aquatiques. services. Le secteur secondaire englobe toute activité dont Il représente 35 %, soit un peu plus du tiers du le but est de transformer une ressource natu- PIB. Outre les services gouvernementaux, il se relle en un produit fini. caractérise par deux activités dominantes : les services financiers, bancaires et d’assurance Il représente 63 % du PIB saoudien et est dominé ainsi que le tourisme. Ce dernier génère des par les activités non manufacturières, dont l’ex- revenus très importants. Les villes saintes de la traction de pétrole. Le pays possède des réserves Mecque et de Médine attirent annuellement près pétrolières parmi les plus importantes au monde de 4 millions de pèlerins. 16
2.1.2 Inflation et taux d’intérêt Inflation Taux d’inflation, en % 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 2008-Q1 2008-Q2 2008-Q3 2008-Q4 2009-Q1 2009-Q2 2009-Q3 2009-Q4 2010-Q1 2010-Q2 2010-Q3 2010-Q4 2011-Q1 2011-Q2 2011-Q3 2011-Q4 2012-Q1 2012-Q2 2012-Q3 2012-Q4 2013-Q1 2013-Q2 2013-Q3 Source : EIU (novembre 2013) L’inflation se base communément sur l’indice des Après avoir enregistré un taux record à 11,1 % en prix à la consommation, ce dernier reflétant l’évo- juillet 2008, l’inflation a chuté l’année suivante et lution des prix d’un ensemble standard de mar- s’est maintenue entre 3 % et 6 % depuis lors. chandises et services que les ménages achètent pour leur consommation propre. Les catégories Les prévisionnistes annonçaient une inflation les plus importantes en Arabie saoudite sont la annuelle de 4 % pour 2013. Bien que l’année ait nourriture et les boissons (26 % du poids total), le démarré à un niveau relativement élevé, 4,2 %, logement, le carburant et l’eau (18 %), ainsi que les estimations ont été revues la baisse, les le transport et la communication (16 %). sept premiers mois de l’année présentant une moyenne de 3,8 %. Deux facteurs expliquent cette Pour déterminer l’inflation, on considère l’aug- inflation plus légère qu’initialement anticipée. mentation de cet indice sur une période donnée par rapport à sa valeur au cours d’une période D’une part, l’augmentation des prix des biens précédente. Cet indicateur et son évolution alimentaires a été modérée pendant la période servent entre autres de référence à la banque du ramadan (en juillet pour 2013), alors que la centrale pour la conduite de sa politique moné- demande explose habituellement. taire. D’autre part, les coûts des logements, des D’après le rapport « Nielsen Global Survey of loyers notamment, ont connu une décélération. Consumer Confidence and Spending Intentions », L’inflation s’est élevée à 4,2 % en juillet sur base la confiance des consommateurs saoudiens a annuelle, bien loin du niveau record de 12,3 % augmenté de 95 au premier trimestre 2013 à 100 enregistré en octobre 2011. au second trimestre 2013. 17
arabie saoudite 2. Données économiques Le programme de saoudisation (voir section 2.1.4 Taux d’intérêt Emploi) pourrait devenir un obstacle si les entre- prises répercutent les coûts salariaux plus éle- Le taux directeur d’un pays, appelé également vés sur le consommateur. De plus, la réforme des « repo rate » ou « repurchase rate », est le taux subventions pourrait avoir un impact à la hausse de base auquel les banques privées empruntent sur les prix, bien que les ménages devraient à la banque centrale. Fixé par cette dernière, il échapper à une envolée des tarifs, de l’électricité influence les taux d’intérêt que les banques fac- notamment. turent à leurs propres clients, pour par exemple les emprunts hypothécaires, les crédits profes- Le taux d’inflation devrait s’élever à 3,6 % en sionnels et à la consommation et les produits moyenne pour 2013 et 2014, en raison de la dimi- d’épargne. nution du prix des matières premières. Il devrait augmenter à 4,7 % entre 2015 et 2017, suite à la La banque centrale saoudienne (Saudi Arabian demande domestique croissante. Monetary Agency, SAMA) n’a plus modifié le taux directeur depuis 2009 : 2 %. Current inflation is tolerable Taux directeur saoudien (en %) and if you compare to other emerging 7 markets we are well below. 6 5 4 3 Fahad al-Mubarak 2 Gouverneur de la Saudi Arabian Monetary Agency 1 Jan/02 Jan/04 Jan/06 Jan/08 Jan/10 Jan/12 Jan/14 (mars 2013) Source : www.tradingeconomics.com /SAMA (2013) Les taux d’intérêt des banques du royaume sont tributaires de l’évolution de la politique des taux américaine, mais également de la demande locale de crédit qui devrait s’éroder dans les prochaines années selon les prévisions. Le taux interbancaire, le SAIBOR, devrait baisser à 0,8 % d’ici fin 2014. 18
2.1.3 Taux de change SAR/EUR Taux de change du riyal saoudien (SAR) avec l’euro (EUR) et le dollar (USD) SAR/USD 6,0 5,5 5,0 4,5 4,0 3,5 2010-01 2010-02 2010-03 2010-04 2010-05 2010-06 2010-07 2010-08 2010-09 2010-10 2010-11 2010-12 2011-01 2011-02 2011-03 2011-04 2011-05 2011-06 2011-07 2011-08 2011-09 2011-10 2011-11 2011-12 2012-01 2012-02 2012-03 2012-04 2012-05 2012-06 2012-07 2012-08 2012-09 2012-10 2012-11 2012-12 2013-01 2013-02 2013-03 2013-04 2013-05 2013-06 2013-07 2013-08 2013-09 2013-10 Source : EIU (novembre 2013) L’Arabie saoudite mène une politique d’arrimage 3e au monde après la Chine et le Japon. Le stock (peg) du riyal saoudien au dollar américain : le total (excluant l’or) s’élève à 692 milliards d’USD taux est ancré à 3,75 SAR pour 1 USD. L’euro, en juin 2013 selon le FMI. Un marché pétrolier quant à lui, s’apprécie globalement par rapport robuste permet leur croissance continue. L’Etat au riyal depuis l’été 2012, où il s’échangeait est donc en position de créancier extérieur net, contre 4,6 SAR. ce qui limite les emprunts à l’étranger et contri- bue à maintenir les taux d’intérêt à un niveau La SAMA, Saudi Arabian Monetary Agency, relativement bas. désigne non seulement la banque centrale d’Ara- bie saoudite, mais également un fonds souverain. L’Arabie saoudite, le Qatar et le Koweït ont pour Ce dernier, établi en 1952, gère les excédents projet la mise sur pied d’une union monétaire du commerciaux liés aux exportations d’hydrocar- Golfe, et ce malgré le retrait des Emirats arabes bures. Il investit une grande partie de ses actifs unis et d’Oman. Une banque centrale commune dans des produits peu risqués, principalement pourrait voir le jour. Les pays doivent cependant des obligations d’État. faire face à des problèmes techniques et l’abou- tissement n’est pas prévu pour le court terme. La SAMA continuera vraisemblablement à prô- ner un régime de parité fixe avec l’USD aussi longtemps qu’elle détient des réserves de change (avoirs en devises étrangères et en or) suffi- santes. L’Arabie saoudite est le premier déten- teur de réserves de change du Moyen-Orient et le 19
arabie saoudite 2. Données économiques 2.1.4 Emploi Vers une saoudisation du marché « La problématique du chômage est ancienne en Arabie saoudite, mais les politiques de l’emploi ont Taux de chômage officiel (en %) pris une nouvelle dimension depuis 2011 », selon une analyse de BNP Paribas. 12,5 12,0 Le Ministère du Travail a lancé en 2011 une poli- 11,5 tique de saoudisation grâce au programme Nita- 11,0 qat (signifiant « catégories »), visant à faciliter 10,5 l’insertion des autochtones dans le secteur privé. 10,0 Il impose à chaque entreprise un seuil minimum 9,5 de 30 % de travailleurs nationaux. La propor- 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 tion de Saoudiens employés conditionne ensuite (prévisions) (prévisions) (prévisions) (prévisions) (prévisions) l’accès des entreprises à certains services : déli- Source : EIU (octobre 2013) vrance de permis de travail, assurances… Le General Organization for Social Insurance (GOSI) enregistre l’ensemble des employés sur le terri- L’emploi reste un défi. Dans une population où toire saoudien et veille donc à l’efficacité de cette l’âge médian est de 25 ans, c’est la jeunesse qui politique. est la plus pénalisée. Un tiers des jeunes est au chômage et la plupart sont trop peu formés pour Le Ministère du Travail a toutefois annoncé en prétendre à des postes qualifiés, surtout confiés août 2013 que 35 % des PME (soit une entreprise aux expatriés. de 9 travailleurs ou moins) n’avaient pas encore atteint les quotas fixés (contre 53 % en mars). Le taux de chômage officiel actuel avoisine les 341.000, soit 35 % d’entre elles, n’employaient 10 %. Le niveau réel est, lui, plus élevé, en raison pas le moindre autochtone. d’un nombre important de personnes en âge de travailler, mais ne cherchant pas activement un Le programme instaure également un salaire emploi. En 2012, la mise en place d’une alloca- minimum pour le secteur public qui, par exten- tion chômage a révélé un taux supérieur à 20 % sion, sert indirectement de base pour le secteur de la population active, selon une étude de BNP privé : 3.000 SAR (environ 600 EUR) mensuelle- Paribas. ment. La majorité des Saoudiens sont aujourd’hui Le gouvernement a en outre promis la création employés dans le secteur public, alors que la de 300.000 emplois pour les travailleurs natio- main-d’œuvre expatriée est principalement naux d’ici fin 2014. active dans le secteur privé. Au-delà des effets bénéfiques immédiats, « le Le potentiel de création d’emploi reste cependant développement de l’emploi passe par une hausse bien en deçà des besoins du marché, qui recense de la productivité et donc par une amélioration du 400.000 nouveaux entrants chaque année. Une niveau de capital humain » indique le rapport de part importante de l’activité industrielle hors BNP Paribas. Il pointe les efforts d’éducation du pétrole fournit peu de travail ou présente un pays ainsi que l’implantation d’industries manu- potentiel de développement modeste. facturières intensives en travail ou de services à forte valeur ajoutée comme solutions à plus long terme. 20
2.1.5 Dette publique Surplus budgétaire et dette publique, en % du PIB 50 Solde budgétaire dette 40 30 20 10 0 -10 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 (prévisions) (prévisions) (prévisions) (prévisions) (prévisions) Source : EIU (octobre 2013) La dette publique saoudienne, qui représentait l’équivalent de 40 % du PIB en 2005, est passée sous la barre des 20 % dès 2008. Elle a poursuivi sa descente pour se stabiliser aujourd’hui aux environs de 12 %. A titre de comparaison, la dette de l’état belge atteint 105 % du PIB au deuxième trimestre 2013. La dette publique de la zone euro et de l’Union européenne des 28 s’élèvent quant à elles à respectivement 93,4 % et 86,8 % du PIB pour la même période. Au niveau du solde budgétaire saoudien, seule l’année 2009 a enregistré un déficit, toutes les autres affichant un bonus. Le maintien d’un excé- dent confortable (5,3 % du PIB) est attendu pour 2013, malgré l’ampleur des dépenses prévues. Ce surplus aura cependant tendance à s’amenuiser au fil des années pour disparaître en 2015, voire même se convertir en déficit ultérieurement. Les finances publiques en Arabie saoudite restent tributaires des revenus pétroliers. 21
arabie saoudite 2. Données économiques 2.2 Commerce extérieur Active dans le CCG et l’OMC L’Arabie saoudite est membre du Conseil de L’Arabie saoudite est par ailleurs membre de coopération du Golfe (CCG), au même titre que l’Organisation mondiale du Commerce depuis le le Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, 11 décembre 2005. Oman et le Qatar. Fondée en 1981, cette organi- sation devait coordonner les politiques de sécu- La balance commerciale saoudienne est struc- rité et de défense de ses adhérents face à l’Iran turellement excédentaire et fluctue en fonction et à l’Irak. Son champ d’action a par la suite été du pétrole (de son cours et de la demande mon- étendu via un accord économique : elle a adopté diale). Les économistes prévoient une chute de la des positions communes en matière de déve- balance commerciale sous la barre des 200 mil- loppement et sur les problèmes économiques liards d’USD dès 2014, due à la croissance des internationaux importants. Un marché commun importations. et une union douanière existent aujourd’hui. La volonté future est de créer une union monétaire. Flux des échanges internationaux de marchandises, en milliards d’USD courants 450 exportations balance 400 importations 350 300 250 200 150 100 50 0 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 (prévisions) (prévisions) (prévisions) (prévisions) (prévisions) Source : EIU (septembre 2013) 22
Le pétrole, moteur des exportations L’Arabie saoudite est le second fournisseur des États-Unis en pétrole après le Canada. En 2012, En 2012, le pétrole brut s’accaparait 86,9 % du le pays a vendu aux Etats-Unis en moyenne 1,4 total, en augmentation en valeur de 6,2 % par million de barils par jour. Ses autres clients prin- rapport à l’année précédente. Par ailleurs, 8,5 % cipaux sont le Japon (1,1 million de barils par des marchandises étaient des produits plas- jour), la Chine (1,1 million de barils par jour), la tiques et chimiques, dérivés du secteur pétrolier Corée du Sud (0,8 million de barils par jour) et pour une certaine partie. On peut dès lors affir- l’Inde (0,7 million de barils par jour). mer qu’environ 90 % des exportations sont liées à l’or noir. Troisième région après l’Asie (pays non-arabes et non-musulmans) et l’Amérique du Nord, l’Union L’Arabie saoudite serait le 15e exportateur mon- européenne s’accapare 12,1 % des exportations dial, d’après le Moniteur du Commerce Inter- saoudiennes et enregistre une augmentation des national (MOCI). Ses principaux partenaires ventes de 7,5 % par rapport à 2011. commerciaux sont les Etats-Unis, le Japon et la Chine. La Belgique seule représente 1,37 % des expor- tations du royaume. Les marchandises vendues Le pays a exporté 7,5 millions de barils de pétrole à notre pays ont doublé ces dernières années, brut par jour en 2012. L’Asie du Sud-est en a passant de 705 millions d’EUR en 2009 à 1,336 acheté 54 %. milliards d’EUR en 2012. Exportations par pays (2012) Exportations par type de marchandises (2012) Produits 17,5 % 14,3 % minéraux Produits 86,9 % plastiques et 2,7% chimiques 2,7% 13,2 % Produits 3,5% réexportés 3,7% 8,3% 12,9 % produits alimentaires 8,5 % 9,2 % Métaux de base et 12,1 % articles en métal 1,9 % 2,6 % Machines électriques, équipements et Etats-Unis Singapour outils 0,6 % Autres J apon Taiwan Chine Bahrein 0,9 % Papier et produits en papier u nion européenne Emirats arabes Unis 0,3 % Métaux précieux Corée du Sud Autres pays et semi-précieux Inde 0,2 % Ouvrages en 0,1 % 0,2 % pierres, plâtre 0,1 % ou ciment Source : CDSI, Central Department of Statistics & Information (2013) Source : CDSI (2013) 23
arabie saoudite 2. Données économiques Des importations en hausse Importations par pays (2012) La demande intérieure est de plus en plus vigou- reuse et les importations progressent. Le pays serait le 30e importateur mondial en 2012. 13,5 % Les principaux fournisseurs de l’Arabie saoudite 37,5% 12,7 % sont les Etats-Unis, la Chine et l’Allemagne. La Belgique vend 0,95 % des marchandises impor- tées par l’Arabie saoudite. Au niveau des agré- 7,1% gats continentaux, ce sont des pays asiatiques 6,7 % (non-arabes et non-islamiques) qui dominent 2,7% 6,1 % largement le mix d’importation saoudien avec 3% 4,2% 34 %, l’Union européenne occupant la seconde 3,2 % 3,4% position avec 25,3 %. Etats-Unis Inde Chine France Le pays importe des véhicules, des machines, Allemagne Italie des équipements électriques, de l’acier, du fer et Japon Royaume-Uni des produits alimentaires. Corée du Sud Autres pays Emirats arabes unis Les importations en provenance de Belgique ont Source : CDSI (2013) augmenté de plus de 50 % depuis la dernière mission économique princière en 2009, passant de 1,043 milliard d’EUR à 1,578 milliard d’EUR en 2012. Cette croissance témoigne de l’adé- quation entre nos principaux produits à l’expor- tation (produits chimiques et pharmaceutiques, Importations par types de marchandises (2012) machines et appareils et matières plastiques) et l’évolution des besoins du marché saoudien, ainsi que de la volonté de diversification de son 26,4 % activité économique. 8,9 % 1,9 % Le commerce extérieur de l’Arabie Saoudite 2,5 % avec notre pays est analysé dans la note bilaté- 3,1 % 17,7 % rale « Les relations commerciales de la Belgique avec l’Arabie saoudite » publiée par l’Agence 11,9 % pour le Commerce extérieur. 13,9 % 13,8 % Machines et applications Textiles mécaniques Appareils optiques, Equipements de transport photographiques… Produits alimentaires Perles, métaux précieux et Métaux de base semi-précieux Produits chimiques et Autres plastiques Source : CDSI (2013) 24
C ontribution des différents composants de la balance du compte courant, en milliards d’USD à prix constants 300 Balance des revenus 250 Balance des biens 200 Balance des services 150 Balance des transferts 100 Balance du compte courant 50 0 -50 -100 -150 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2013 2015 2016 2017 (prévisions) (prévisions) (prévisions) (prévisions) Source : EIU (septembre 2013) Balance du compte courant La balance du compte courant saoudien, solde des flux monétaires du pays résultant des échanges internationaux de biens, de services, de transferts et de revenus, est largement béné- ficiaire. Les balances historiquement négatives des transferts et des services sont compensées par celle des revenus et surtout par celle des biens, largement excédentaire. Les économistes prévoient néanmoins une dimi- nution du surplus de la balance du compte cou- rant dans les années à venir, de 23,2 % du PIB en 2012 à seulement 3,3 % en 2017, selon l’EIU. 25
arabie saoudite 2. Données économiques 2.3 Investissements directs étrangers Flux d’investissements directs étrangers, en milliards d’USD courants 45,0 IDE entrants 40,0 balance IDE sortants 35,0 30,0 25,0 20,0 15,0 10,0 5,0 0 -5,0 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 (prévisions) (prévisions) (prévisions) (prévisions) (prévisions) Source : EIU (septembre 2013) On parle d’investissement direct étranger (IDE) Selon le « World Investment Report 2013 » de la lorsqu’une entreprise acquiert au moins 10 % du CNUCED, l’Arabie saoudite est le premier pays capital d’une société étrangère dans le but d’y récipiendaire d’IDE du Golfe et du Moyen-Orient, exercer un contrôle et d’influencer sa gestion. devant les Emirats arabes unis, et ce depuis Ces opérations sont en général classifiées selon 2005. Cette année-là correspond à son acces- deux grands groupes : d’une part, les investisse- sion à l’OMC et, dans ce cadre, aux engagements ments dits « greenfield » qui visent à créer une des autorités et de la Saudi General Investment entreprise de toutes pièces et, d’autre part, les Authority (SAGIA) dans la simplification des acquisitions, qui ciblent la prise de contrôle d’une démarches de délivrance de licences et l’ouver- entreprise existante. ture de nouveaux secteurs aux étrangers. Après avoir atteint un sommet en 2008, les flux Les autorités saoudiennes accueillent les IDE d’IDE entrant en Arabie saoudite n’ont cessé de en fonction de leur capacité à « transférer de diminuer jusqu’en 2012, conformément à la ten- la technologie, employer et former de la main dance mondiale. Les prévisionnistes annoncent d’œuvrer nationale, favoriser le développement une année 2013 de meilleur augure, puis une économique et valoriser les matières premières stagnation des investissements à destination locales » (Planet Expert). du pays. Les stocks, quant à eux, continuent de croître. 26
L’étude « Doing business » de la Banque mondiale hors du pays et de sponsoriser des employés a classé l’Arabie saoudite à la 22e place des pays étrangers. De nombreuses entreprises belges offrant le climat le plus propice à l’investissement. investissent déjà en Arabie saoudite. Il est vrai que les atouts pour attirer les investis- seurs étrangers ne manquent pas : un contexte macroéconomique favorable et stable (une infla- «While Saudi Arabia has always been the tion maîtrisée et un taux de change relativement largest recipient of While FDI in Saudi the region Arabiaowing to its stable), un marché local conséquent présentant economic size and has demographic always been theadvantages, largest this un pouvoir d’achat (et, plus largement, un niveau position hasrecipient been strengthened of FDI in thefurther in the tolast region owing de vie) élevé, l’ouverture aux capitaux étrangers de l’amont gazier, des programmes de privatisa- few yearsitsgiven the political economic size andand economicadvantages, demographic instability tion, un système bancaire efficace, l’accès aux in many this of the position hasMiddle Eastern countries.» been strengthened further in the last réserves pétrolières les plus fournies du monde, des coûts énergétiques abordables et des infras- few years given the political and economic Fahad Alturki tructures en développement. Directeur deinstability recherches in chezmany JadwaofInvestment the Middle (juin 2013) Eastern countries. Le projet des cités économiques, lancé en 2006, devrait stimuler davantage encore les IDE en cas de succès. Elles sont financées par des capitaux privés et ont pour vocation d’offrir aux investis- «These flows focus on investment in energy seurs étrangers un accueil assorti de conditions and industrial projects,Fahad as well as investments Alturki avantageuses : des zones intégrées, des facilités in financial services, real estate, Jadwa Directeur de recherche chez Investment and contracting procédurales, un vivier de recrutement… La King (juin 2013) Abdullah Economic City (KAEC), la plus avancée thereby contributing to economic diversification, des quatre prévues, devrait être prochainement increasing economic output capacity and creating job opérationnelle avec la fin de la construction et opportunities for the Saudi young population.» l’entrée en fonction de ses infrastructures prin- cipales, le port notamment. Fahad Alturki, Directeur de recherches chez Jadwa Investment D’après la Foreign Capital Investment Law, la loi (juin 2013) These flows saoudienne sur les IDE, les étrangers ont le droit focus on investment in energy and d’investir dans tous les secteurs de l’économie, à quelques exceptions près, consignées dans une industrial projects, as well as investments « liste négative », qui se rétrécit à mesure que les in financial services, real estate, and contracting autorités libéralisent les échanges. thereby contributing to economic diversification, increasing economic output capacity La création d’une entreprise passe par l’octroi d’une licence délivrée par la SAGIA. Cela exige de and creating job opportunities constituer un capital de départ qui peut dépasser for the Saudi young un million d’EUR, de mobiliser un certain nombre population. d’actionnaires saoudiens et d’employer un certain quota de travailleurs locaux. Pour les entreprises de taille modeste, la sous-traitance ou le recours à un distributeur local est plus indiqué pour lan- Fahad Alturki cer leurs produits sur le marché saoudien. Il est Directeur de recherche chez Jadwa Investment aujourd’hui permis de détenir de l’immobilier pour (juin 2013) les activités de la société, de transférer de l’argent 27
arabie saoudite 2. Données économiques 2.4 Appréciation du risque 2.4.1 Appréciation du risque selon le Groupe Credendo APPRÉCIATION DU RISQUE Opérations d’exportation Risque politique (1 à 7) Court terme 1 7 Moyen/long terme 1 7 Affaires spéciales 1 7 Risque commercial (A à C) A B C Investissements directs (1 à 7) Risques de guerre 1 7 Risques d’expropriation et de fait du prince 1 7 Risques de transfert 1 7 Source : www.credendogroup.com Delcredere|Ducroire, assureur-crédit public risques au travers de conventions de partage de belge membre du Groupe Credendo, assure les risques avec les banques. Dans le cadre de cette entreprises et les banques contre les risques activité, le Groupe Credendo établit un classement politiques et commerciaux dans les relations des pays selon le risque qu’ils représentent pour commerciales internationales se rapportant les investisseurs. Leurs conclusions pour l’Arabie surtout aux biens d’équipement, projets saoudite sont bonnes tant sur le plan politique que industriels, travaux et services aux entreprises. Il sur le plan commercial. est également habilité à participer à ces mêmes 28
Opérations d’exportation Investissements directs Les risques politiques auxquels les investis- Le Groupe Credendo assure les investissements seurs s’exposent en Arabie saoudite sont faibles. dans ce pays contre le risque de guerre, le risque Ils sont de classe 1 à court terme, de classe 2 d’expropriation et de fait du prince et le risque à moyen et long terme et de classe 1 pour les de transfert lié au paiement des dividendes ou au affaires spéciales. Le risque politique doit être rapatriement du capital. Ces risques peuvent être compris comme étant tout événement survenant assurés séparément, mais aussi selon toutes les à l’étranger qui revêt, pour l’assuré ou pour le combinaisons possibles. Chaque demande est débiteur, un caractère de force majeure comme traitée au cas par cas sur base d’une analyse les guerres, révolutions, catastrophes natu- détaillée. relles, pénuries de devises, ou les actes d’auto- rités publiques ayant le caractère de « fait du Le risque de guerre comprend à la fois le risque prince ». de conflit externe et le risque de violence poli- tique interne. La violence politique interne com- Le risque commercial se situe en classe B, soit prend, à son tour, le cas extrême de guerre le risque moyen. Il s’agit du risque de carence civile, mais aussi les risques de terrorisme, de du débiteur privé étranger, c’est-à-dire du risque troubles civils, de conflits socio-économiques et que ce dernier soit incapable d’exécuter ses obli- de tensions raciales et ethniques. L’Arabie saou- gations ou qu’il s’y soustraie sans motif légal. Le dite obtient ici une bonne cotation de 3 sur une risque commercial n’est pas déterminé unique- échelle de 7. ment par la situation propre au débiteur, mais également par des facteurs macroéconomiques Le risque d’expropriation et de fait du prince systémiques qui influencent la capacité de paie- recouvre non seulement les risques d’expropria- ment de l’ensemble des débiteurs d’un pays. tion et de rupture des engagements contractuels par l’autorité publique, mais aussi les risques Tant pour les opérations d’exportation assor- liés au (dys-) fonctionnement de l’appareil juri- ties d’une durée de crédit de court terme que dique et le risque potentiel d’un changement d’at- pour celles faisant l’objet d’une durée de crédit titude négatif envers les investisseurs étrangers. moyen/long terme, le Groupe Credendo peut L’Arabie saoudite reçoit une note honorable de 3 offrir la couverture des risques politiques et sur une échelle de 7. commerciaux en « open account », c’est-à-dire sans qu’une garantie bancaire soit requise et Le risque de transfert est le risque résultant d’un sans autres conditions particulières. Les pla- événement ou d’une décision des autorités étran- fonds de couverture du Groupe Credendo pour ce gères empêchant le transfert du montant de la pays ont été établis à 2.025 millions d’EUR pour créance payée par le débiteur. A 2 sur 7, le pays le court terme et les affaires spéciales et à 2.025 se classe dans la catégorie des risques faibles. millions d’EUR également pour le moyen/long terme et les investissements. De plus amples informations sont disponibles sur www.credendogroup.com. Conformément à l’arrangement conclu au sein de l’OCDE, le délai maximum de remboursement pour les transactions à moyen et long termes vers ce pays a été fixé à 10 ans. Les financements à caractère concessionnel sont exclus. 29
arabie saoudite 2. Données économiques 2.4.2 Autres indicateurs de risque De nombreuses institutions évaluent le risque travailleurs (15,5 %), ainsi que la bureaucra- de conclure des affaires dans un pays. Nous tie (12,4 %) et l’accès difficile au financement ne reprenons ici qu’une sélection des plus (11,4 %). Parmi les points positifs, le rapport connues. souligne la stabilité macroéconomique du pays et le recours aux solutions IT pour amé- Selon le «Global Competitiveness Report liorer la productivité. 2013-2014» du Forum économique mondial, l’Arabie saoudite décroche la 20e place sur Le pays est 27e sur 132 (3e de la région du 148 pays classés en fonction de leur compéti- Moyen-Orient) en ce qui concerne la facilité de tivité. Cela représente un léger recul par rap- faire du commerce selon le « Global Enabling port au précédent rapport. Les facteurs les Trade Report 2012 » du Forum économique plus problématiques pour mener des affaires mondial. Cela représente un gain de 13 places sont les réglementations de travail trop res- par rapport au précédent classement, établi trictives (citées par 25,6 % des participants en 2010. L’efficacité des services de douane à l’enquête), le manque de qualification des est un facteur important. 30
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