BBiieennvveennuuee ddaannss ll aa nnaattuurr ee!! E - Office fédéral de l'environnement, des forêts et du paysage OFEFP - Bundesamt für Umwelt
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Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage OFEFP ENVIRONNEMENT 1/2005 Bienvenue dans l a natur e!
ÉDITORIAL Sommaire Bienvenue dans la nature! 4 Spots Jusqu’au milieu du XXe siècle, une bonne partie des gens travaillaient souvent dehors, dans les champs ou 6–39 DOSSIER Environnement et loisirs dans la forêt. Mais l’industrialisation a introduit de nouveaux espaces de travail et a profondément modi- 6 Bilan écologique des activités de loisirs fié le paysage. Aujourd’hui, nous travaillons presque Nous utiliserons bientôt plus de ressources pour exclusivement dans des espaces bâtis. Nous obser- nos loisirs que pour notre travail. Peut-être une vons le monde à travers une vitre ou un écran. Il n’est chance pour l’environnement: les amoureux de donc guère étonnant que nous souhaitions retrouver la nature désirent aussi la préserver. la nature pour nos loisirs: marcher dans la poudreuse, respirer l’air pur de la forêt, observer les animaux sau- 10 Sports de neige vages ou nous ressourcer en jouissant d’une superbe Comment faire pour limiter les nuisances du vue sur la vallée. tourisme hivernal? C’est tout l’art du possible. Sport, tourisme ou détente: quelles que soient ses La réflexion a débuté à Zermatt. préférences, la personne qui profite de ses loisirs est un partenaire important de l’OFEFP. Nous voulons unir nos efforts pour conserver un environnement riche en plantes et en animaux. Ensemble, nous voulons profiter des ressources naturelles tout en les préservant, afin qu’il soit toujours possible de se dé- tendre dans de beaux paysages et de s’y maintenir en forme. Lorsque, durant nos loisirs, nous prenons plaisir à ressentir la nature et le paysage, nous apprenons à les aimer et à mieux les connaître. La beauté du paysage et l’air frais transforment le sport en un moment de joie et de détente. Une excursion à la recherche de 14 Sport et nature champignons dans l’Entlebuch ou une randonnée à Ceux qui exercent une activité sportive à travers des châtaigneraies tessinoises constituent des l’extérieur attribuent autant d’importance au expériences inoubliables pour les yeux et pour le contact avec la nature qu’au sport lui-même. palais. L’Année internationale du sport et de l’éduca- Résultats d’une étude sur la question. tion physique, en 2005, est l’occasion de créer des partenariats durables grâce à notre relation à la natu- 18 Nature et tourisme re et au paysage. Le potentiel des réserves de biosphères est consi- En respectant l’environnement durant les loisirs, le dérable. Des visites guidées dans la nature aident sport et les excursions touristiques, vous contribuez à à le mettre en valeur. Exemple dans l’Entlebuch assurer en Suisse la conservation à long terme d’un lucernois. paysage varié abritant de très nombreuses espèces. Dans cet esprit, bienvenue dans la nature! 20 Encadrement des activités de loisirs Certains biotopes attirent particulièrement les Philippe Roch amateurs de loisirs. À la Grande Cariçaie, l’en- Directeur de l’OFEFP cadrement des visiteurs organise la cohabitation de l’homme et de la nature. 2 ENVIRONNEMENT 1/05
41 Écologie urbaine 23 Bouger en toutes occasions Les spécialistes recommandent désormais de L’Office fédéral du sport encourage les gens créer des espaces-découverte dans les villes pour à saisir toutes les occasions pour entretenir leur favoriser le retour à la nature. forme, même devant chez eux. La nature y gagne aussi. Comme à Bremgarten BE. 44 Défense des petits cours d’eau Un plaidoyer en faveur de la renaturation 25 Trafic de loisirs des cours d’eau, trop souvent bétonnés ou Rendre la mobilité compatible avec la protection mis sous tuyau. de l’environnement, c’est le défi que relèvent de nombreux projets. 28 Éducation à l’environnement La protection de l’environnement fait désormais partie du programme de formation des futurs maîtres de sport. 30 Écotourisme «Suisse pure» est la dernière invention des milieux touristiques pour vendre l’écotourisme. Tout un programme! 48 Poussières fines Résultats de la dernière étude de l’EMPA sur les émissions causées par l’industrie du bois: moins de poussières fines que prévu. 50 Que faire du vieux bois? Il serait plus indiqué d’incinérer en Suisse et non à l’étranger le bois usagé dont on ne sait que faire. 34 Parcs d’attraction 52 Herbicides interdits Même les grands parcs d’attraction peuvent être La campagne «Laissez parler les fleurs» montre gérés de manière à ménager les ressources natu- comment entretenir les chemins sans herbicides. relles. La preuve au Mystery Park d’Interlaken BE. 54 Commerce des émissions de CO2 36 Manifestations populaires La politique climatique européenne utilisera des Les organisateurs des manifestations de masse instruments économiques comme le commerce sont de plus en plus conscients de leurs respon- des «droits de polluer». sabilités: le Festival du Gurten a développé une stratégie anti-déchets exemplaire. 56 OFEFP Interne / Rubrique internationale 39 Les loisirs en un coup d’œil 57 Environnement au quotidien Qui est qui et qui fait quoi dans le domaine des 60 Agenda loisirs et de l’environnement. 61 Nouvelles publications de l’OFEFP 62 Actif 40 ONLINE 63 Le savoir-vert / Impressum Photo de couverture: le Marathon à ski de l’Engadine, photographié par Martin Rüetschi, PROCHAIN DOSSIER: LE BRUIT Keystone.
SPOTS Mettez le Parc national dans votre poche! Label Si le Parc national suisse est tout entier consacré à la nature, son administra- tion travaille aussi avec des moyens high-tech, dans un souci d’efficacité. Les pour les installations sportives visiteurs pourront emporter un ordinateur de poche doté d’un système de Mandatée par l’Office fédéral du sport, la positionnement indiquant à tout moment où l’on se trouve sur une carte Fondation suisse pour la protection et l’amé- numérisée. Ils pourront également consulter une foule d’informations, nagement du paysage a examiné la concep- notamment afin de savoir si un site est une zone vitale pour la faune, et si tion nationale des installations sportives, de oui, pour quelles espèces. L’appareil fournira le nom des plantes rencontrées façon à assurer la compatibilité avec l’envi- dans un lieu donné. Enfin, il sera interactif: si un gypaète barbu tournoie ronnement des sites financés par la Confédé- dans le ciel, il sera possible de communiquer la nouvelle aux autres visiteurs. ration. Elle recommande notamment de re- Katrin Krug, Maison du Parc national suisse, 7530 Zernez, 081 856 12 82, noncer aux grandes surfaces pour les sports webpark@nationalpark.ch, www.nationalpark.ch marginaux et d’éviter absolument les zones de protection. Les aspects environnemen- taux seront pris en compte dès la mise au concours. Enfin, il conviendrait d’élaborer un label écologique pour désigner les instal- lations exemplaires, que ce soit sur le plan de la construction, de l’exploitation ou de l’entretien. Christine Neff, Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage, 3011 Berne, 031 312 20 01, info@sl-fp.ch, www.sl-fp.ch Que faire des vieilles voitures? Une fois les éléments réutilisables démontés, nos vieilles voitures sont broyées sans état d’âme, engendrant chaque année quelque zVg 50 000 tonnes de déchets. Outre du verre, des textiles, du caoutchouc et des résidus de peintures, ils contiennent encore nombre de métaux. À partir de l’année prochaine, tous Rendez-vous en forêt ces déchets seront triés et récupérés dans l’usine prévue à Monthey par la fondation Chaque enfant devrait bénéficier au moins une fois dans sa scolarité d’une «Auto Recycling Suisse». Après le traitement, excursion en forêt conduite par un professionnel. Dans le cadre d’une cam- les derniers résidus seront vitrifiés. Au passa- pagne, les spécialistes invitent ainsi les écoles à passer une journée en ge, la chaleur libérée lors du processus sera pleine nature. La fondation Silviva coordonne le tout et se charge de la récupérée, permettant aux entreprises des en- formation des moniteurs. Autre action, qui se déroule chaque été depuis virons d’économiser annuellement 13 000 14 ans dans les Alpes: des semaines de vacances pour enfants et adultes. La tonnes de mazout. semaine offre à chacun la possibilité d’appréhender la réalité forestière Beat Frey, OFEFP, 3003 Berne, 031 322 69 61, selon son âge, puisque l’après-midi est uniquement consacré aux enfants. beat.frey@buwal.admin.ch ou L’aventure comprend par exemple de la marche à pieds nus. On fait appel Daniel Christen, Directeur de la fondation, à tous les sens, on apprend à reconnaître un arbre. Les participants en 031 302 36 24, info@fondation-autorecycling.ch, sortent avec une foule de connaissances nouvelles sur la faune et la flore. www.fondation-autorecycling.ch Silviva, c/o WSL, 8903 Birmensdorf, 01 739 21 91; treff.wald@silviva.ch, www.treffpunktwald.ch 4 ENVIRONNEMENT 1/05 SPOTS
387 fruits à sauvegarder Chemins historiques et culturels La Suisse inventorie avant Sur mandat de la Confédération, l’organisation ViaStoria – un centre d’étude pour qu’il ne soit trop tard les l’histoire du trafic de l’Université de Berne – a mis au point l’inventaire fédéral des espèces végétales mena- voies de communication historiques de la Suisse. Le projet «Itinéraires culturels» en cées, grâce à un plan présente quelques-unes. Douze routes historiques conduisent les intéressés à tra- d’action dirigé par l’Of- vers les plus beaux paysages culturels du pays. Le projet encourage un développe- fice fédéral de l’agriculture (OFAG). Il s’agit ment touristique durable, car il propose une mobilité en accord avec la nature. ici de veiller à ce que les variétés fruitières Hanspeter Schneider, ViaStoria, 3012 Berne, 031 631 35 35, hanspeter.schneider@viastoria.ch, cultivées en Suisse préservent une certaine www.viastoria.ch diversité pour les générations à venir. À cette fin, l’OFAG soutient plus de cinquan- État des dix voies te projets pour favoriser la culture de varié- historiques tés devenues rares. en juillet 2004 L’inventaire romand a été réalisé par l’association Rétropomme. Il comprend pas moins de 387 variétés, dont 60 redécou- vertes. Elles ont été présentées à Neuchâtel lors d’une exposition de clôture. Des chiffres impressionnants, surtout si on les compare à l’assortiment plutôt limité pro- posé dans les magasins! Heinz Hänni, Office fédéral de l’agriculture, 3003 Berne, 031 322 58 77, heinz.haenni@blw.admin.ch, www.blw.admin.ch Rétropomme, Case postale 750, 2002 Neuchâtel, 032 724 61 92, info@retropomme.ch, www.retropomme.ch L’avenir des Alpes Le constat est dur: développement incontrôlé des villes alors que les villages de montagne se dépeuplent, vallées alpines engorgées par le trafic, gestion défici- taire des régions périphériques. Les défis à relever ne manquent pas dans l’Arc alpin. La Commission inter- nationale pour la protection des Alpes (CIPRA) a donc lancé le projet «Avenir dans les Alpes». Durant trois ans, la CIPRA va mettre en réseau les résultats des efforts en tous genres en faveur du développement alpin. La plate-forme reliera Nice à Maribor en Slovénie. L’Insti- tut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) assure le suivi scientifique du projet. Cipra-International, FL-9494 Schaan, 00423 237 40 30, cipra@cipra.org, www.cipra.org CIPRA ENVIRONNEMENT 1/05 SPOTS 5
TEMPS LIBRE AURA Nos loisirs empiètent sur la nature Les loisirs sont une conquête récente. Grâce à eux, des valeurs comme le libre choix, l’épanouissement et le plaisir sont des réalités. Mais le temps libre commence à peser lourd dans le bilan écologique. Il sera bientôt plus vorace – en énergie, en matières premières et en ressources naturelles – que le travail. Au Moyen Âge, près d’un jour sur deux 1918: introduction de la semaine nière d’envisager la vie. Depuis, nous était un jour férié! Le temps de travail de 48 heures réclamons plus de possibilités d’épa- annuel n’était peut-être pas beaucoup Le mouvement ouvrier parvint, au prix nouissement, de qualité de vie – y com- plus long que le nôtre, mais la notion de longues batailles, à faire diminuer pris dans l’activité professionnelle. de temps libre n’existait pas. «Ora et les horaires. Après la grève générale de Le travail, s’il a perdu son caractère labora» – prie et travaille –, tel était le 1918, on introduisit la semaine de 48 mythique, n’en a pas moins gardé sa mot d’ordre de l’Église. Les jours de fête heures et une semaine de congés payés. valeur. Seule une minorité le considère étaient tout aussi structurés que les Le temps dont chacun disposait restait comme une véritable obligation. Mais jours ouvrables: rythmés par les offices toutefois limité. Les heures qui n’étaient s’il a sa place dans la vie des gens, c’est divins, les rituels et le respect des cou- pas consacrées au travail étaient sur- au même titre que les loisirs. tumes, ils ne laissaient pas à l’individu tout dédiées au repos, à la formation, à La hausse du niveau de vie nous a beaucoup de libertés. la politique. donné les moyens de nos envies: de- Sous la Réforme, l’ardeur au travail Le boom économique qui suivit la puis 1965, les dépenses des ménages et la discipline furent élevées au rang Seconde Guerre mondiale nous a valu pour les loisirs ont doublé en valeur de vertus essentielles. Elles consti- la semaine de cinq jours et l’extension réelle. Et comme le coût de la mobilité tuèrent plus tard le fondement idéo- des congés payés. Le terme «hobby» se a chuté, nous pouvons consacrer un logique de l’industrialisation. Dans répand dans les années 50. tiers de notre temps libre aux excur- les premières fabriques, on trimait sions et aux voyages. 14 heures par jour, six jours par semai- Une nouvelle vision de la vie La société moderne a aussi changé ne. Le reste suffisait à peine pour man- Avoir du temps libre, c’est pouvoir dé- la donne dans la nature. L’état de l’en- ger et dormir. cider de ses activités. Le temps libre vironnement ne dépend plus seule- nous a fait goûter à cette nouvelle ma- ment de nos activités de tous les jours. 6 ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS
DOSSIER ENVIRONNEMENT ET LOISIRS Le tourisme, dévoreur de paysage gences toujours plus élevées des clients et la flore remplissent des biblio- Le chiffre d’affaires du secteur récréatif (sécurité, confort, variété): c’est pour- thèques. Les oiseaux aquatiques sont se monte à près de 60 milliards de quoi la pression exercée sur les res- dérangés par des embarcations alors francs par an, soit 14 % du produit in- sources naturelles a continué d’aug- qu’ils couvent, les chamois se font dé- térieur brut. L’économie touristique gé- menter», indique Matthias Stremlow, loger par les amateurs de glisse. Des oi- nère à elle seule un chiffre d’affaires de de la section Paysage et infrastructure seaux comme le grand tétras souffrent 34 milliards. Dans certains cantons, les de l’OFEFP. gravement des intrusions humaines. surfaces habitables sont utilisées pour Nos loisirs empiètent toujours da- près d’un tiers à des fins touristiques. La nature, une attraction vantage sur un milieu naturel déjà Les conséquences négatives du dé- La moitié des Suisses déclare faire au restreint; nous explorons des endroits veloppement frénétique de cette activi- moins une fois par semaine du sport toujours plus reculés, restés intacts té nous ont forcés à changer notre ma- dans la nature, surtout en forêt. Prome- jusque-là. «Notre objectif est de limiter nière de voir les choses. La Conception nade, vélo, ski et jogging sont parmi les autant que possible l’impact des loisirs suisse du tourisme, adoptée en 1979 favoris. D’autres sports tels que les vols en recourant à des mesures acceptées par le Conseil fédéral, prévoyait de pro- en parapente et le vélo tout terrain se par tous», explique Matthias Stremlow. téger et d’entretenir le paysage en tant sont imposés ces dernières années, et La motivation des sportifs pourrait être que capital. «Cette conception était à les raquettes à neige sont très en vogue. un atout majeur: dans les sondages, ils l’époque en avance sur son temps. L’utilisation du paysage à des fins spor- affirment que le temps passé dans la Maintenant, elle est largement accep- tives s’intensifie. nature est aussi important que la santé, tée par les spécialistes du marketing. Les études concernant les répercus- la forme physique et le divertissement. Mais l’offre doit s’adapter aux exi- sions négatives des loisirs sur la faune Hansjakob Baumgartner Que font les Suisses de leur temps libre? Regarder la TV Lire des journaux et revues Écouter la radio S’occuper de sa famille Faire des achats Lire un livre Ne rien faire du tout Surfer sur Internet Se perfectionner, se cultiver Se dépenser physiquement Visiter ou recevoir Bricoler Manger au restaurant Jardiner Voyager, se déplacer Fréquenter une manifestation culturelle Suivre une manifestation sportive Faire du bénévolat 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 % presque tous les jours une fois par semaine au moins une fois par mois moins d’une fois par semaine ne sait pas / pas de réponse FIF/GfS: Enquête Univox – Berne-Zurich 2000 ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS 7
Exemples d’interrelations entre sport, loisirs et tourisme Lecture, médias électroniques, visites, Vacances actives, manifestations culturelles … tourisme nature, s compétitions de masse … r i s Tourisme culturel et urbain, l o i Activités de proximité comme achats … promenade, baignade, pique-nique, pêche, récolte de champignons … Camp d’entraînement, camp de ski ... t o u r i s s p o r t m e Activités sportives, construction d’infrastructures, perfectionnement … Tourisme de congrès, tourisme d’affaires … Source: OFEFP «L’art de vivre consiste à trouver un équilibre entre le travail et les loisirs» Entretien avec Hansruedi Müller, directeur de l’Institut de recherche sur les loisirs et le tourisme à l’Université de Berne ENVIRONNEMENT: Les gens ont de En somme, qu’est-ce que les loisirs? Ce n’est tout de même plus en plus de temps pour leurs pas faire le ménage, laver la vaisselle et remplir sa déclaration loisirs, moi pas. Qu’est-ce que je fais d’impôts? de travers? Les loisirs sont étroitement liés au temps et à l’usage que nous Hansruedi Müller: Si cette situation vous convient, à vous et à en faisons. Le temps peut être divisé en trois catégories: tra- votre entourage, il n’y a rien à redire. Il est dangereux de glo- vail, subsistance (ou temps obligatoire) et temps libre. Faire le rifier les loisirs et de diaboliser le travail. Les hédonistes le font, ménage, laver la vaisselle et remplir sa déclaration d’impôts, mais leur vision est tout aussi limitée que celle des stakhano- tout comme dormir, se laver les dents et garder ses enfants, re- vistes! L’art de vivre consiste à trouver un équilibre entre travail lève du temps obligatoire. En Suisse, il occupe la moitié de et loisirs, entre effort et repos, entre ce que nous choisissons et votre vie, comme l’a montré une étude menée par notre insti- ce qui nous est imposé. tut. On donne souvent du temps libre une définition négative: 8 ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS
DoSSiER EnviRonnEmEnT ET LoiSiRS Diminution du temps de travail Année Temps de travail en Suisse (heures par an) ce serait le temps qui nous reste une fois déduites les heures 1850 4500 de travail. Quelle erreur! Le temps libre, c’est uniquement ce- 1920 2450 lui dont nous disposons selon notre bon vouloir. 1950 2250 1995 1854 Ce temps à disposition est-il destiné à augmenter? 2000 1822 Non. Depuis longtemps, beaucoup d’entre nous ne voient plus Source: Hansruedi Müller, Freizeit und Tourismus, 2002 leur temps libre augmenter, que ce soient les jeunes, les actifs ou même les nouveaux retraités. Le nœud du problème est là: notre société nous offre de plus en plus de temps «libre», mais résultat est peu glorieux: aucun gain en vue! La seule solution nous pouvons de moins en moins en disposer librement. Ce consiste à renforcer les capacités de chacun à adopter parfois temps a été accaparé, entre autres, par les loisirs: il est parfois un rythme moins soutenu. Une petite astuce: réduire son plus grave d’arriver en retard à l’entraînement qu’au travail! temps de travail à 90 %, ce qui permet de ne plus toujours se croire obligé de tout faire. Or, c’est bien là le problème: on De quelle manière percevons-nous l’impact de nos loisirs sur voudrait bien, mais on n’ose pas. l’environnement? Avons-nous tendance à ménager la nature? De larges milieux ont pris conscience des effets négatifs des Interview: Hansjakob Baumgartner loisirs sur l’environnement, mais au moment d’agir, notre comportement n’a souvent plus grand-chose à voir avec nos convictions. Pratiquer des loisirs en pleine nature est de plus en plus populaire, mais cette tendance s’accompagne de nou- veaux risques pour l’environnement. Elle accroît aussi la mobi- lité motorisée. Même pour pratiquer de la raquette, du golf ou une activité de plein air. Les prospectus nous attirent avec de magnifiques paysages, les sportifs cherchent le contact avec la nature, et malgré cela, on multiplie les installations. Qu’est-ce qui cloche? Ce conflit, flagrant, est la conséquence logique du jeu auquel se prête l’économie en faisant monter les enchères, selon la devise «avoir toujours plus de tout». L’alternative serait Hans Schürmann LIENS «moins et mieux», mais cela n’intéresse personne. S’amuser dans la nature, c’est bon pour le moral! www.environnement-suisse.ch/tourisme Institut de recherche sur les loisirs et le tourisme: www.fif.unibe.ch Tout le monde sait que nous avons trop d’hôtels, trop de chemins de fer de montagne, trop de halles de cur- ling et bientôt trop de terrains de golf ou de centres LECTURES de bien-être. Redimensionner demande des sacrifices • Hansruedi Müller, Freizeit und Tourismus. Eine Einführung in Theorie et la situation ne semble pas encore assez critique. und Politik, Berner Studien zu Freizeit und Tourismus 41, 2002 De plus, il faut savoir qu’on distingue les sites (uniquement en allemand). intéressants des espaces consacrés aux activités. Tout • Tourisme/sports de loisir et faune sauvage dans la région alpine suisse, le monde s’accorde sur le maintien des premiers. Cahier de l’environnement SRU-262-F, OFEFP, 1996. Les touristes sont en revanche moins sensibles aux at- • Vol libre – Faune sauvage – Forêt. Guide pratique, OFEFP, 1997. teintes portées aux espaces qui leur sont réservés. Jamais nous n’avons eu autant de temps libre, et inFoS pourtant nous n’avons plus le temps. Une issue à Matthias Stremlow ce dilemme? Section Paysage et infrastructure, OFEFP Nous avons développé d’innombrables méthodes 031 324 84 01 pour faire un meilleur usage de notre temps libre. Le matthias.stremlow@buwal.admin.ch ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS 9
Agence Sutter SPORTS DE NEIGE Hors des pistes, le salut … Chamois, chevreuils et grands coqs passent enfin des hivers tranquilles dans des zones protégées: ce n’est là qu’un des effets positifs de la nouvelle stratégie environnementale de Zermatt. Il n’y a donc pas de fatalité: les sports de neige peuvent être autre chose qu’un cauchemar pour la nature. La télécabine du Schwarzsee, au-dessus fendu de pénétrer. Chacun sait qu’il drix des neiges. Sans oublier les forêts de Zermatt, débouche sur des champs risque de se voir retirer son abonne- protectrices. Signaux lumineux et bar- de neige desservis par une douzaine de ment s’il ne respecte pas cette interdic- rières marquent les limites à ne pas remontées mécaniques. Les pistes tion. Les panneaux sont explicites. franchir. s’étendent jusqu’à la Gobba di Rollin, Cette réglementation est entrée en à 3899 mètres d’altitude, et rejoignent Informer, c’est faire comprendre vigueur durant l’hiver 2003/2004. «Les le territoire italien. Dans la cabine, on a Cette sévérité est justifiée: l’arrivée de gens respectent ces dispositions. Et les l’impression de monter tout droit sur le la neige marque le début d’une période six personnes prises en flagrant délit Cervin. difficile pour les animaux sauvages. La ont accepté sans broncher d’être péna- Il vaut la peine de jeter un coup nourriture se fait rare et il s’agit d’éviter lisées», constate Christen Baumann, d’œil en bas: les flancs du Furggbach tout mouvement inutile. Or, une fuite PDG des transports régionaux de Zer- sont particulièrement appréciés par les éperdue dans la neige demande beau- matt. chamois. Les glissements de neige sur coup d’énergie. Les animaux sont donc la pente découvrent toujours quelques tributaires d’espaces de tranquillité où Si la faune nous était contée touffes d’herbe sèche améliorant l’ordi- ils peuvent passer l’hiver sans être dé- Des postes d’observation permettent naire des animaux. rangés. aux skieurs de suivre les chamois sans On retrouvera la faune sur les À Zermatt, on a délimité les princi- troubler leur tranquillité. «Un tel spec- pistes: en contrebas de la station d’arri- paux espaces d’hivernage des chamois, tacle est un excellent moyen de moti- vée, une clôture marque les limites des chevreuils, des bouquetins, des ver les gens. Par la suite, ils feront plus d’une zone de protection où il est dé- lièvres, des coqs de bruyère et des per- attention», relève M. Baumann. Mais 10 ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS
DoSSiER EnviRonnEmEnT ET LoiSiRS AURA Peter Baumann Animaux sauvages et amateurs de glisse Cartes de randonnée et Internet fréquentent les mêmes endroits en hiver (à gauche). Cette cohabitation pose Les cartes au 1/50 000 de la Fédération suisse de ski mentionnent tout surtout des problèmes en forêt avec le ski ce qu’il faut savoir lorsqu’on part en randonnée: itinéraires numéro- hors piste (à droite). tés, cabanes et refuges ainsi que – pour les plus récentes – toutes les pentes affichant une déclivité de plus de 30° et par conséquent expo- sées aux risques d’avalanches. Elles signalent également les zones de protection de la forêt et de la faune. Jusqu’ici, leur inscription ne se faisait pas de manière uni- forme; il n’est donc pas sûr que toutes les surfaces à éviter soient véri- tablement indiquées. Mais les choses vont changer. Une réglementa- tion contraignante sur le plan légal est en cours d’élaboration. Il faudra encore attendre avant que toutes les cartes soient actuali- on veille aussi à ce que les amateurs de sées. Mais la plate-forme www.natursport-info.ch comprendra des in- horspiste puissent faire le plein de formations utiles sur les comportements à observer. Ce site soutenu sensations fortes. L’espace libéré pour par l’OFEFP sera mis en service en automne 2005. les descentes en poudreuse a été élargi et certaines pentes – notamment au Carte éditée par la Fédération suisse de ski, avec Rothorn – sont désormais laissées indication des zones à éviter (en rouge). vierges. Ces mesures font partie intégrante d’une stratégie qui vise à exploiter le domaine skiable selon les principes du développement durable. Elle a été éla- borée en 2002 par trois bureaux d’ingé- nieurs, peu après la fusion des trois so- ciétés de remontées mécaniques. Un nouveau départ avec une stratégie verte Le nouveau PDG réunissait toutes les swisstopo (BA046714 ) conditions nécessaires pour donner une impulsion écologique à l’entreprise. ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS 11
LIENS > Environnement www.environnement-suisse.ch/tourisme Club alpin suisse (CAS): www.sac-cas.ch Peter Baumann Randonnées – à ski et en raquettes L’animation qui règne sur les pistes n’est pas du goût de tout le monde: 10 % de la population se lance parfois dans des randonnées à ski, 9 % traverse le paysage en raquettes à neige. Ces Outre une expérience de gestion- préserver (prairies sèches, marécages randonneurs pénètrent ainsi dans des naire, cet ingénieur et spécialiste du ou sites botaniques rares) sont essen- zones plus plates et boisées, qui étaient tourisme venait de l’Oberland ber- tiels lorsqu’il s’agit de déterminer le jusqu’ici préservées en hiver. nois. Il s’est donc mis au travail sans tracé des nouvelles remontées. Les Respecter la nature, c’est observer attaches ni contraintes. entrepreneurs respectent rigoureuse- les règles suivantes: La stratégie environnementale ment les prescriptions de protection • Éviter les zones de protection. prévoit aussi de débarrasser le paysa- du sol, sous peine d’amendes. • Utiliser les traces des randonneurs La construction de la précédents. • Traverser les zones forestières par les chemins et itinéraires existants. Ne pas s’attarder dans les lisières, [ ON CHERCHE À AMÉLIORER L’ASPECT DU PAYSAGE ] télécabine conduisant au Schwarzsee, qui remplaçait un téléphérique, a entraîné en 2002 d’importants dépla- qui constituent l’habitat du tétras ge des anciens socles de pylônes, des cements de matériaux. Reverdir les lyre. cabanes de chantier, des câbles aban- sols après de tels travaux à 2500 m • Éviter, au-delà de la limite fores- donnés ou des routes inutilisées. On a d’altitude n’était pas une sinécure. tière, les pentes pouvant servir de donc répertorié les stigmates d’une On a recouru à des graines recueillies couvert aux animaux (groupes de époque de construction frénétique, sur le site par les spécialistes et se- rochers, buissons et autres où l’on n’hésitait pas à laisser en plan mées au printemps 2003. Deux ans arbustes). Faire un détour pour ce qui devenait inutile, dans le seul après, on reconnaît encore les zones éviter les animaux sauvages si on but d’éviter les coûts de remise en en question, mais les plantes ont pris remarque (ou suppose) leur état. Ces excès seront progressive- racine et la couleur du sol se rap- présence. ment réparés. C’est ainsi qu’on a proche peu à peu du vert des en- • Éviter le crépuscule, où les animaux démoli en 2003 l’ancienne station virons. sont particulièrement sensibles à d’arrivée du Rothorn, qui gâchait le tout dérangement. coup d’œil depuis tant d’années. L’art du possible Le dépliant «Courses hivernales en ac- Les sports d’hiver comptent parmi les cord avec la nature» propose conseils Prescriptions écologiques activités récréatives dont le bilan éco- et informations. Il est disponible auprès pour chaque projet logique est le plus négatif. Les infra- du Club alpin suisse, case postale, Une autre mesure consiste à dicter structures requises sont autant d’at- 3000 Berne 23, 031 370 18 18, des conditions strictes pour les pro- teintes au paysage. La protection de natur@sac-cas.ch; on peut le téléchar- jets de construction. Il faut remplacer la nature, ici, c’est l’art du possible. ger sous www.sac-cas.ch > Environne- en moyenne une installation chaque Avant son entrée en fonction à Zer- ment > Courses hivernales > Dépliants. année. Les inventaires des surfaces à matt, Christen Baumann a occupé 12 ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS
DoSSiER EnviRonnEmEnT ET LoiSiRS des postes similaires à Grindelwald BE, puis à Scuol GR. Sa philosophie: «Nous faisons de notre mieux et nous efforçons de mettre la barre le plus haut possible, en essayant de préserver la nature et de servir d’exemple.» L’association faîtière espère bien que de tels exemples feront école. Avec les autorités de surveillance, elle élabore des instructions concer- Comment joindre l’utile à l’agréable. nant le suivi environnemental des chantiers. «L’écho a été extrême- Remontées mécaniques: ment positif lorsque nous les avons une politique prudente présentées à plus d’une centaine d’entreprises de remontées méca- Dans les années 60, le ski est devenu un sport populaire en Suisse, et le nombre niques. Ces entreprises sont aujour- des remontées mécaniques a plus que triplé jusqu’en 1980. d’hui conscientes de leurs respon- Aujourd’hui, la plupart des projets concernent le remplacement des installa- sabilités», souligne Peter Vollmer, tions. On profite souvent de l’occasion pour augmenter les capacités de trans- directeur des Remontées méca- port et construire des équipements d’enneigement artificiel. C’est l’Office fédé- niques suisses. ral des transports qui est compétent pour autoriser ces projets, l’OFEFP se chargeant d’examiner leur impact sur l’environnement. Hansjakob Baumgartner On s’inspire ici de la conception «Paysage suisse», qui définit les objectifs sui- vants pour le développement touristique: • maintenir un certain équilibre entre les espaces desservis par des installations de transports touristiques et ceux qui ne le sont pas; • éviter la desserte touristique de paysages d’une grande valeur; inFoS • limiter la desserte des régions de haute montagne à quelques zones qui se Rita Wyder prêtent tout particulièrement au tourisme de masse; Section Paysages • limiter la desserte mécanique de nouveaux secteurs à des zones de dévelop- et infrastructures, OFEFP pement dont le site présente des avantages particuliers. 031 322 80 55 www.environnement-suisse.ch > Index thématique > Paysage > rita.wyder@buwal.admin.ch Conception «Paysage suisse» ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS 13
Rémy Steinegger SPORT ET NATURE «Au fitness, j’ai toujours l’impression qu’il me manque quelque chose …» Faire du sport en forêt, en montagne ou au bord d’une rivière: une communion avec la nature … pas toujours inoffensive! Les sportifs devraient donc être associés aux efforts destinés à préserver la virginité de leurs terrains d’exercice. Marie-Luce Romanens, spécialiste de la raires. La Fribourgeoise a quitté l’équi- environnementale, réalisée par l’Insti- course d’orientation, a gagné au total pe nationale au mois d’octobre dernier. tut fédéral de recherches sur la forêt, la quatre médailles aux championnats du Mais elle continue de faire du sport neige et le paysage (WSL). monde. Ses séances d’entraînement ont dans la nature. La thèse rédigée par la psychologue toujours été pour elle un rendez-vous Christina Zeidenitz expose les motiva- avec la nature. Quand une blessure la Plus qu’un décor? tions des amateurs de sport en plein air. contraignait à rester en salle, elle devait Les sportifs ont-ils des affinités particu- Les personnes interrogées citent en pre- presque se forcer: «Au fit- mier lieu, avec le repos et la ness, il me manque toujours quelque chose.» Rien de tel en plein air: «Au printemps, j’allais voir si les anémones [ LA NATURE EST SURTOUT VUE COMME ESPACE DE DÉTENTE ] détente, le fait de se retrou- ver dans la nature et de dé- couvrir de beaux paysages. L’aventure, le risque et les des bois étaient déjà en fleur ou si l’ail lières avec le paysage? La réponse est poussées d’adrénaline sont jugés acces- des ours embaumait la forêt.» L’été, elle d’importance pour Matthias Stremlow, soires. se cantonne sur les chemins les plus de la section Paysage et infrastructure La nature attire plus que l’aventure: ombragés. L’hiver, elle cherche à être la de l’OFEFP: «Il s’agit de savoir si on ce constat vaut pour la plupart des première à laisser des traces dans la peut convaincre les amateurs de mé- gens. Selon le sondage, ils pratiquent neige immaculée. Pour les entraîne- nager les lieux où ils exercent leurs des sports classiques comme la marche, ments sur de longues distances, elle activités.» C’est pourquoi l’OFEFP a la randonnée, le vélo et le ski sur piste. choisit toujours les plus beaux itiné- co-financé une étude de psychologie Seuls 7 % des personnes interrogées 14 ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS
DoSSiER EnviRonnEmEnT ET LoiSiRS AURA Page 14: Marie-Luce Romanens, spécialiste en course d’orientation. Ci-dessus: plus de 80 % de la population fait du vélo et du VTT au minimum une fois par mois. Il faudrait utiliser les parcours balisés. Quelles activités pratiquez-vous dans la nature? ont indiqué faire parfois du ski (N = 1340) hors piste, à peine 3 % du snow- Escalade de blocs 1x ou plus par semaine board hors piste, et 5 % font du Héliski De 1x par mois à 1x par semaine Canyoning canoë sur des rivières sauvages. Rarement, jusqu’à 1x par mois Chasse Les adeptes du sport d’aventure Snowboard hors piste Escalade En bas, pourcentage de la population qui s’adonne vivent-ils la nature autrement? Aile delta à une des activités mentionnées Mme Zeidenitz a questionné deux Course d’orientation Planche à voile groupes représentatifs sur LIENS Canoë leurs motivations. Ils ont Équitation www.environnement-suisse.ch/sport Sur l’étude de Christina Zeidenitz: www.wsl.ch/land/leisure/welcome-fr.ehtml Année du sport: www.sport2005.ch (version française en préparation) fourni des réponses quasi Ski hors piste Navigation à moteur identiques, la seule diffé- Snowboard sur piste rence concernant le rôle Voile Randonnée en raquettes de l’aventure. «Je ressens Alpinisme la nature en glissant au- Randonnée à ski Promenade avec le chien dessus d’elle; je la vis en Cueillette de champignons dévalant la pente», a ré- Vélo tout-terrain Ski de fond pondu par exemple un fa- Nourrissage des oiseaux natique de poudreuse. Course à pied Ski de piste Pique-nique Les messages Natation simples passent Vélo Observation de la nature En majorité, les sportifs Randonnée ont conscience que la pra- Promenade suite page 16 0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 % Source: tiré de la thèse de Christina Zeidenitz (2004, Outdoor-Freizeitaktivitäten) ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS 15
Journée internationale de la forêt 2005 «De nombreuses études scienti- fiques démontrent que les per- sonnes physiquement actives sont en meilleure santé, plus Carte, compas et considération performantes et plus longtemps Une course d’orientation (CO) passe, presque immanquablement, à travers la forêt. Elle autonomes que les autres.» C’est peut donc y provoquer des dommages. C’est pourquoi la Fédération suisse de course ce qu’affirme la déclaration de d’orientation (FSCO) a été la première association sportive à commander, en 1991, une étude concernant les répercussions de ses activités sur la flore et la faune. Ce travail a entraîné des mesures et des directives contraignantes pour l’organisation des compéti- tions et l’élaboration des cartes d’orientation: • La FSCO n’organise pas, par principe, de compétition dans les régions de haut-marais ni dans les zones où vit le grand tétras. • Dans les forêts de petite taille ou proches des agglomérations du Plateau suisse, où les habitats des espèces sauvages sont très limités, aucune compétition n’a lieu pendant la période de mise bas du chevreuil (mai et juin). • L’aménagement du départ, des postes et du but de la course doit permettre de réduire au minimum les gênes imposées aux espèces sauvages. Les lisières de forêt et les four- rés doivent être évités, les refuges de la faune sauvage signalés sur les cartes en tant que zones interdites. Les coureurs qui y pénètrent sont disqualifiés. • Lors des entraînements et des compétitions, les coureurs utilisent des cartes spéciales. Les régions pour lesquelles une carte est retravaillée ou totalement redessinée sont pas- sées à la loupe avec l’OFEFP. Comptent-elles des surfaces sensibles comme des marais, des prairies sèches ou des biotopes accueillant le grand tétras? Si oui, ces surfaces sont signalées sur les cartes comme des zones interdites pendant certaines saisons ou toute l’année. Dans certains cas, on renonce même à imprimer des cartes, et donc à utiliser la région pour des courses d’orientation. La Commission «CO et Environnement» de la FSCO veille à la mise en œuvre des mesures et directives fixées. Informations: • Fédération suisse de course d’orientation, Massnahmen zur Schonung von Fauna und Flora, dépliant (en allemand), à commander auprès de: OL-Materialstelle, Altlandenbergstrasse 40, 8494 Bauma, 052 397 12 12. • Commission «CO et Environnement» de la FSCO: www.solv.ch/solv/umwelt tique de leur loisir peut poser un pro- servent en général. Les amateurs de espaces attrayants, de promouvoir le blème pour la nature. Mais sont-ils hors piste ont réagi de manière assez tourisme sportif et la fréquentation de prêts à adopter un comportement plus positive à un test pratique, un appel la nature tout en prévenant les dom- respectueux? Quelles mesures accepte- qui les invitait à ne pas quitter les mages en canalisant le public. raient-ils? Les résultats du sondage sont pistes dans les régions boisées. contradictoires. Les personnes inter- Beatrix Mühlethaler rogées sont favorables aux réserves na- Objectifs qualitatifs turelles et aux brochures d’informa- L’OFEFP a formulé en 2004 une straté- tion. La plupart sont opposées, en gie pour le sport et le tourisme sportif, revanche, aux règlements et interdic- composée de douze objectifs qualita- inFoS tions ... tout en disant qu’elles les ob- tifs. Il s’agit notamment d’assurer des Matthias Stremlow, voir page 9 16 ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS
DoSSiER EnviRonnEmEnT ET LoiSiRS principe publiée conjointement par fraîches et le calme sont autant de pour le sport et la santé et rappelle les l’Office fédéral du sport, l’Office fédéral bonheurs pour le corps en mouvement. principes que les sportifs devraient y ob- de la santé publique, Promotion Santé La forêt est l’arène sportive la plus re- server. Commande auprès de: Suisse et le Réseau santé et activité phy- cherchée. Silviva, c/o WSL, Zürcherstrasse 111, sique. «Pratiquée régulièrement, l’activi- «Promenons-nous dans les bois!» est 8903 Birmensdorf, 01 739 21 91, té physique permet d’éviter chaque an- le slogan de la Journée internationale de info@silviva.ch. Le texte peut être née au moins 3300 décès prématurés et la forêt 2005. La principale manifesta- téléchargé gratuitement sous 2,3 millions de cas de maladies.» tion romande aura lieu le 20 mars dans www.lfe.ch/silviva/ > à lire Bouger fait du bien. En forêt plus les bois au-dessus de Lausanne. qu’ailleurs: l’air pur, le sol moelleux, La brochure «Promenons-nous dans Réseau santé et activité physique: les odeurs agréables, les températures les bois!» présente les atouts de la forêt www.hepa.ch/francais AURA; montage Ruth Schürmann Halte aux quads! Les quads – des motos à quatre roues – et autres véhicules tout terres cultivées, les agriculteurs auraient tôt fait d’intervenir terrain sont à la mode. En 1996, 16 véhicules de cette catégo- pour mettre un terme à toute velléité de circulation motorisée. rie ont été admis à la circulation en Suisse; en 2002, il y en Mais un quart du territoire suisse – prairies alpines, couloirs avait 3346. d’éboulis – n’est pas productif. La plupart de ces surfaces ne Employés à bon escient, les quads sont des véhicules utiles. sont pas en mains privées et sont donc mal protégées de la cir- Ils peuvent remplacer les tracteurs pour les petits travaux sur culation motorisée. C’est ce que conclut une étude de keep- des terrains impraticables. Mais ce sont surtout les amateurs wild!, le centre de compétence sur les sports d’aventure et de véhicules fun qui les achètent pour pratiquer le hors piste. l’environnement de Mountain Wilderness. Ont-ils le droit de circuler hors du réseau routier? En forêt, La situation est sans équivoque pour les motoneiges: elles sûrement pas. La loi sur les forêts prévoit une interdiction gé- nécessitent une autorisation et celle-ci n’est délivrée que pour nérale de circuler sur les chemins forestiers pour les véhicules un trajet donné, par exemple de la station de remontée méca- motorisés. Cette interdiction vaut aussi pour les quads et n’a nique à l’hôtel, pour le transport des bagages. pas besoin d’être signalisée expressément. En terrain ouvert, la Quads et véhicules tout loi sur la circulation routière prévoit que les véhicules automo- terrain: Off-Road-Verkehr in der biles n’emprunteront pas «les chemins qui ne sont manifeste- Schweiz, 2003 (en allemand). ment pas destinés à leur circulation, par exemple les chemins À commander auprès de: réservés aux piétons ou au tourisme pédestre». keepwild!, case postale 1622, Mais en ce qui concerne les zones situées en dehors des 8040 Zurich, tél. 01 461 39 45, chemins, la situation juridique est loin d’être claire. Il n’existe ou à télécharger à l’adresse: pas de loi fédérale interdisant de circuler en terrain ouvert. Il www.keepwild.ch > quads. incombe aux cantons d’adopter une réglementation. Sur les www.mountainwilderness.ch ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS 17
Une visite dans la réserve de biosphère de l’Entlebuch comble de nombreux désirs. EXPÉRIENCE VÉCUE DE LA NATURE «J’ai découvert un nouveau monde» Dans la réserve de biosphère de l’Entlebuch LU, des visites guidées dans la nature sont proposées dans le but d’encou- rager le tourisme estival. Si ces visites sont un succès, elles ont leurs limites du point de vue économique. «À une époque, seule la faim poussait les habitants à cueillir les champignons des forêts de l’Entlebuch. Aujourd’hui, il faut multiplier les règlements pour limiter le pillage.» Pour Walter Küng, l’univers my- cologique ne se limite pas aux bolets et aux chanterelles, les préférés des prome- neurs. Ce contrôleur de champignons se passionne bien sûr pour l’identification des différentes espèces – il en reconnaît des dizaines au premier coup d’œil. Mais il s’intéresse aussi aux relations entre l’homme et le champignon au cours de l’histoire, ou à l’image que l’on se faisait de ces curieux fruits des bois lorsqu’ils n’avaient pas encore été décortiqués par la science. Le monde des champignons en direct Ce beau matin de fin d’été, Walter Küng Photos: réserve de biosphère de l’Entlebuch partage son univers avec 22 personnes rassemblées à 1400 m d’altitude, sur l’al- page de Stäldeli, au-dessus de Flühli LU. Toutes sont venues participer à une sortie champignons organisée par l’Office du tourisme de Sörenberg Flühli dans le cadre du programme «À la découverte de l’Entlebuch, réserve de biosphère de 18 ENVIRONNEMENT 1/05 ENVIRONNEMENT ET LOISIRS
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