BETTY, TIFFANY MCDANIEL, GALLMEISTER, 2020 - AMBERIEU-EN-BUGEY
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Apéro découvertes Juin 2021 Betty, Tiffany McDaniel, Gallmeister, 2020 Betty grandit dans l’Amérique des années soixante entre sa mère, une femme blanche, son père, descendant des indiens Cherokee, et ses cinq frères et sœurs. Son enfance est enchantée par la douceur et la « magie » de son père qui conte les nombreuses légendes cherokees et qui trouve toujours la bonne parole, les phrases qui sauvent. Et elle aura besoin de toute la sagesse de ce père aimant pour affronter la vie : la pauvreté, le racisme et le harcèlement à l’école, les deuils successifs, la violence, les secrets de famille qu’elle découvre, écrit puis enterre dans des bouteilles dans le jardin, comme autant de bouteilles à la mer. L’histoire, inspirée du vécu de la mère de l’autrice, aborde des thèmes forts et difficiles sans Céline jamais tomber dans le pathos, servie en cela par l’écriture poétique de Tiffany McDaniel. Un portrait magnifique d'une jeune fille qui grandit, trouve la résilience dans l’écriture grâce au soutien sans faille d’un père qui déborde d’amour pour ses enfants. Un roman enchanteur et inoubliable. Amours, Leonor de Récondo, Sabine Wespieser, 2015 Victoire s’ennuie. Bourgeoise au milieu de ses chiffons. Céleste travaille pour Victoire. Bonne de la maison. Chacune à sa place. Chacune dans sa condition. C’est l’ordre des choses. Jusqu’au jour où les lignes s’emmêlent. Victoire et Céleste vont être bousculées, surprises et elles vont nous emmener avec elles. Amours est l’histoire poignante de ces deux êtres qui ne savent pas qu’elles sont des femmes. Et pourtant, elles sont femmes et c’est ce qui dicte leur vie. Emilie J’ai été touchée par ces deux personnages et leurs questionnements timides. J’ai observé la place de chacune. Aucune ne me parait enviable. Peuvent-elles en sortir ? Laure
Dessiner encore, Coco, Les Arènes, 2021 « L'attentat du 7 janvier 2015 tourne en boucle dans ma tête. Tout fout le camp en moi mais le dessin résiste... », c'est ce que l'on peut lire sur la quatrième de couverture mais ce livre est bien plus que cela ! Ce roman graphique est un voyage intérieur à la fois douloureux, tendre, drôle et un hommage aux dessinateurs disparus. Il s'ouvre sur cette vague et se referme sur une mer calme, ou presque... Cette vague jalonne l'album, on pense à La grande vague de Kanazawa d'Hokusai mais elle nous Lydie secoue, nous laisse un peu d'air, nous avale, nous reprend, nous emporte et nous recrache sur le sable. Coco a utilisé l'encre bleu lumière pour cet ouvrage. Et c'est vrai, la lumière est là, celle qui illumine les souvenirs, celle que l'on aperçoit de loin quand nous ne sommes pas encore dedans, celle que l'on espère. Rempli de petits conseils du maître à dessiner Cabu, d'anecdotes sur la vie des membres de l'équipe du journal, d'avancées dans sa construction personnelle en tant que dessinatrice, ces moments sont généreux, drôles et nécessaires. Livre bouleversant sur le drame du 7 janvier, sur la vie de la dessinatrice qui a été obligée d'ouvrir la porte des bureaux de Charlie aux frères terroristes, sur l'histoire du journal, son essence même, mais qui interroge aussi nos vécus sur cet événement et notre vie depuis, nos engagements, nos doutes et notre liberté d'expression. C'est beau, très beau, émouvant, combatif, ironique, fragile et vivant. L’ami arménien, Andreï Makine, Grasset, 2021 C’est un véritable coup de cœur que j’ai eu pour le dernier livre de l’Académicien d’origine soviétique Andreï Makine. Un livre en apparence classique, très simple, assez court, mais qui parvient à vous cueillir tout d’un coup par une expression, une image extrêmement puissante, un peu comme dans les livres du regretté Hubert Mingarelli. Dans ce roman à l’arrière-plan autobiographique, le narrateur, un adolescent orphelin de Sibérie dans les années 1970, se lie d’amitié avec un camarade de classe d’origine arménienne. Varlan – c’est son nom – semble en complet décalage avec le climat de violence et de bêtise qui peut régner dans l’orphelinat, comme empreint d’une sorte de sagesse totalement inattendue pour son âge. La relation entre ces deux garçons, la découverte par le narrateur d’un « royaume d’Arménie » François (morceau de rue où la famille de Varlan et quelques autres ont élu provisoirement domicile) donne des pages superbes sur l’enfance, la mémoire, et le temps qui passe. Comme l’a dit le critique Arnaud Viviant, il y a dans ce livre comme une lumière de fin de journée qui nimbe tout le récit. Ce n'est pas du tout un livre triste, mais, au contraire, un livre plein d'une humanité extrêmement touchante. Lydie
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, Harper Lee, Grasset, 2015 Pourquoi lire Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur ? - Pour son titre d’abord, un peu mystérieux… - Pour découvrir un roman culte et couronné par le prix Pulitzer en 1961. - Pour la petite « Scout », cette fillette qui raconte quelques épisodes drôles de son enfance à Maycomb, petite ville de l’Alabama, aux côtés de son grand frère Jem et de son père, Atticus. Celui-ci est avocat, et va défendre un homme noir… Cet évènement marquera les Cristel deux enfants et leur entourage. Un éclairage intéressant sur la société américaine des années 1930. - Pour se laisser emporter par une prose sensible et agréable si bien qu’on ne lâche pas le livre. Il existe une suite, écrite en 2015, Va et poste une sentinelle, où l’on retrouve l’héroïne, Scout, désormais jeune femme étudiante. Lettres de Washington Square, Anne Icart, Robert Laffont, 2020 Zélie vient de perdre sa grand-tante et se retrouve seule dans la maison familiale. Alors qu’elle range la maison, elle trouve dans le grenier d’étranges boîtes de correspondances non ouvertes. Projetée dans le passé, elle va suivre la vie de son grand-père disparu dont tous évitaient de parler, un secret familial bien gardé. Intercalées avec le récit, certaines lettres sont transcrites, projetant le lecteur dans le passé de la famille de Zélie. Petit à petit, à la manière des enquêteurs, elle va lire les lettres, mais aussi discuter avec les voisins. De son côté son père va retrouver des bribes de souvenirs. Le lecteur est porté par la reconstitution des faits et l’émouvante histoire familiale. On ne peut s’arrêter avant d’avoir entièrement achevé la quête de Zélie. Laure Les belles personnes, Chloé Cruchaudet, Soleil, 2020 A l’origine de cette bande dessinée, un projet participatif lors du Lyon BD festival : « racontez la vie, ou une tranche de vie, d’une personne que vous connaissez, et que vous trouvez REMARQUABLE. ». Chloé Cruchaudet met en dessin 14 de ces portraits de super- héros du quotidien, tantôt en adaptant le récit, tantôt en les retranscrivant mot pour mot, selon l’inspiration. En résulte 14 récits de belles personnes, émouvants, réconfortants, bienveillants, aimants. D’un portrait à l’autre, on passe du rire aux larmes, et on termine sa lecture le cœur réchauffé par tant de tendresse. On retrouve à la fin du livre l'intégralité des textes qui ont inspiré ces pages, ce qui Lauriane permet parfois d'apporter un nouvel éclairage aux planches lues précédemment.
Les secrets de ma mère, Jessie Burton, Gallimard, 2020 1980. « Élise s’était toujours sentie invisible, jusqu’à ce que Constance Holden pose les yeux sur elle devant les arbres cannelle de Hampstead Heath ». Ainsi commence ce roman, où Élise, une jeune anglaise, tombe amoureuse d’une femme plus âgée, Constance. Leur histoire débute à Londres et se poursuit à Los Angeles pour le tournage d’un film adapté de l'un des livres de Constance. 2017. En parallèle, l’histoire de Rose, une trentenaire travaillant comme serveuse dans un café et vivant avec un homme pour qui elle n’a plus beaucoup de sentiments. Et se posant des questions au sujet de sa mère qui l’a abandonnée peu de temps après sa naissance. Un Brigitte jour, son père, un américain venu vivre en Bretagne, lui donne deux romans et c’est là que sa quête commence. Les secrets de ma mère est un roman à la fois féministe et profondément humain sur les secrets de famille. Arsène Lupin : L’aiguille creuse, Maurice Leblanc, Le Livre de poche, 2021 Au terme d'un cambriolage au château de Gesvres qui a mal tourné pour lui, le célèbre Arsène Lupin est déclaré mort. Mais l'est-il vraiment ? Isidore Beautrelet, jeune détective amateur, est persuadé du contraire. Sa conviction est d’autant plus forte quand, quelques jours plus tard, un mystérieux manuscrit va être dérobé au musée Carnavalet. Celui-ci évoque l’Aiguille Creuse, un secret connu seulement des rois de France… Un roman prenant, avec de nombreux rebondissements. Malgré des situations qui semblent critiques ou désespérées, on réalise qu'Arsène Lupin, qui ne manque pas d'effronterie ni d'humour, a toujours un coup d'avance sur Isidore et tous ses autres poursuivants... Céline
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