Brea- king - Jeudi 22.02.2018, 19h Studio Ernest-Ansermet Genève - Contrechamps
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Présentation Breaking News #2 Billag or not Billag Il est de ces initiatives qui ont le pouvoir fulgurant de caractériser tout l’esprit d’une époque – le cas échéant avec un temps de retard. Alors que le monde anglo-saxon se détourne de l’idéologie du libre marché et ouvre à nouveau les yeux sur les avantages certains de l’économie réelle, voire administrée, les pays européens au sens large (Suisse incluse) ont pris goût aux potions amères du libéralisme économique dans sa version déboutonnée et à l’énon- cé implacable : n’a droit de cité que ce qui est rentable. On remarque assez vite que des pans entiers de la vie humaine sont rétifs à la notion de rentabilité : quelles sont les maladies dont le traitement repré- sente un gain économique préférentiel (et tant pis pour les autres) ? Com- bien coûte l’air que nous respirons (et accessoirement comment tirer profit de ses différentes variantes polluées ou non? ) Une œuvre d’art possède- t-elle une valeur propre ou est-elle au contraire soumise à un processus de valorisation qui lui est étranger ? À titre d’exemple, Vincent van Gogh a vendu en 1890 (l’année de sa mort – il était temps) une toile pour 400 francs de l’époque, soit au cours actuel 1484,57 francs. Son Portrait du Docteur Gachet s’est vendu en mai 1990 82,5 millions de dollars, ou 77,5 millions de francs suisses au cours actuel, ce qui représente une multipli- cation par 52’223,7 de la valeur nominale d’une toile comparable à celle vendue un siècle plus tôt. Faut-il en tirer la conclusion que la valeur de l’essence intrinsèque d’une œuvre d’art puisse varier dans des proportions aussi extravagantes et si oui, quelle est la théorie économique pouvant nous expliquer ces variations d’un point de vue rationnel ? Pour revenir au plus près de l’idéologie sous-jacente à No Billag, le souhait pour chaque individu de dépenser de l’argent dans le strict péri- mètre de son utilité immédiate est le meilleur moyen de revenir à l’état de nature, c’est-à-dire à la loi du plus fort et accessoirement du plus offrant. L’état de nature transmuté en société n’est pas un spectacle très beau à voir. C’est bien pourtant le fondement de l’initiative No Billag, arrimée tout sourire à la théorie économique qui a spectaculairement échoué depuis le milieu des années 1980 : la théorie néoclassique de la finance, dite aussi néolibéralisme.
Présentation Est-ce que la culture en général (et les conditions de sa diffusion démocra- tique en particulier) est un bien de consommation comme les autres ? Après tout, des valeurs qu’on pensait devoir soustraire aux dictats du marché (l’eau, nos organes, nos identités génétiques) sont désormais commercialisables à loisir. Et c’est vrai qu’il n’y a rien de tel qu’une culture dominée par le chiffre pour installer une autocensure efficace : le marché n’aime pas trop une culture trop encline à la réflexion critique, et il montre assez bien les flamboyants résultats de son action lorsqu’une situation politique lui laisse la bride libre. À titre d’exemple, le panorama culturel italien de l’ère postberlusconienne tient plus de la ruine fumante que de l’apport culturel étincelant. Un des arguments du marché pour une culture laissée à elle-même consiste à faire miroiter les effets forcément bénéfiques de la concurrence libre et non faussée. Manque de bol, ici aussi, la réalité invalide la théorie néoclas- sique et montre que la mise en concurrence s’accompagne toujours d’une forte homogénéisation de la production, tous secteurs confondus. Profitons donc de cette période d’attente et de flottement pour assister à un programme tout entier centré, à des titres divers et à travers des dispo- sitifs variés, à une critique en règle de la rentabilité. Brice Pauset Béatrice Laplante Serge Bonvalot Maximilian Haft © Fabien Quéloz © Alain Kissling © DR Anne Gillot Antoine Françoise © Ensemble Babel © Alain Kissling
Programme de la soirée 19h : Concert « Breaking News # 2 » John Cage Radio Music pour un à huit musiciens avec chacun une radio (1956) – 6 min Micheline Coulombe Saint-Marcoux Horizon II pour hautbois solo (1981) – 6 min Morton Feldman Durations III pour tuba, violon et piano (1961) – 13 min Matthew Shlomowitz Fast Medium Swing pour piano solo, trois instruments et sampler (2008) – 10 min Alvin Lucier Heavier than Air (1999) for any number of players with carbon dioxide filled balloons – durée variable Anne Gillot intervenante Brice Pauset intervenant Béatrice Laplante hautbois Serge Bonvalot tuba Antoine Françoise piano Maximilian Haft violon 20h : Discussion après-concert Le concept des Breaking News nécessite une grande adaptabilité et réactivité vis-à-vis de l’actualité immédiate, qui détermine les pièces jouées. La période entre le choix du programme et le concert est alors trop courte pour rédiger des notices d’œuvre détaillées. Toutefois, le public aura l’occasion de se renseigner et d’échanger sur les pièces interprétées, leur résonance avec l’actualité et la construction du projet lors de la discussion après- concert en présence de Brice Pauset, directeur artistique, des musiciens et de l’intervenante.
Prise de position Contrechamps dit NON à l’initiative « No Billag » Notre équipe et notre comité se rallient aux nombreux acteurs culturels qui disent non à l’initiative « No Billag » le 4 mars prochain ! Les conséquences d’un oui menacent la diversité, la qualité et l’indépen- dance du service public dans les domaines de la musique, du sport, de la production audiovisuelle ou encore des arts de la scène. Sensible à nos activités, la SSR enregistre, diffuse, et publie du contenu journalistique pour un bon nombre de nos concerts chaque saison. Outre un apport financier, cela offre à l’Ensemble une belle visibilité en Suisse romande. Sa suppression représenterait donc un vrai coup dur pour nous, ainsi que pour tout le paysage culturel suisse. À quoi sert la redevance ? Grâce à la redevance, la SSR permet aux minorités linguistiques et aux cantons périphériques de disposer de plusieurs chaînes radio et TV dotées d’un regard objectif, couvrant un grand nombre de sujets locaux, régionaux et nationaux. La future redevance ne sera plus perçue par l’organisme Billag et sera réduite à 365 francs dès 2019. Si l’initiative était acceptée, il faudrait débourser beaucoup plus, via des chaînes privées, pour avoir accès à une offre de programmes aussi large que celle proposée actuellement par la SSR. Les conséquences d’un oui, quelques exemples • Disparition de 19 chaînes radio et TV : 5 TV régionales, 6 chaînes radio et TV de la RTS, et 8 radios régionales. • Aucune visibilité pour le sport et la culture : écrans noirs pour les évé- nements sportifs et silence radio pour les musiques actuelle, folklorique, jazz, classique, etc. • Suppression des contenus : diminuer de 30 à 70 % le budget d’un média audiovisuel revient à annuler des émissions. On ne peut en effet pas économiser sur les studios et la diffusion. • L’initiative fixe la fin de l’aide publique au 1er janvier 2019. Cette exi- gence supprime les postes de 13’500 personnes à très court terme, et ne prévoit aucune compensation pour les radios et TV concernées. Pour toutes ces raisons, rejoignez-nous et rejetez l’initiative « No Bil- lag » ! Plus d’info sur le site https://non-nobillag.ch.
Éditions Contrechamps Musique en dialogue Les rencontres des Éditions Les Éditions Contrechamps, en collaboration avec l’Université et la Haute école de musique de Genève, proposent dès cette année une série de ren- contres avec des auteurs d’ouvrages sur la musique. Ceux-ci seront invités à présenter leurs travaux, se prêtant à un dialogue avec les intervenants et le public. Dans la logique de notre propre action éditoriale, nous souhaitons ainsi favoriser la réflexion sur la musique et mettre en débat des écrits qui sou- lèvent des questions essentielles. Ces rencontres seront accompagnées de prestations musicales. En collaboration avec l’Université de Genève et la Haute école de musique de Genève. Les prochaines rencontres Mardi 13 mars 2018 Qu’est-ce qu’une œuvre musicale ? - Avec Alessandro Arbo Mardi 22 mai 2018 Wagner antisémite - Avec Jean-Jacques Nattiez HEM Place de Neuve - Salle 20 - Entrée libre
E R T N O CC H A M P S E R T N O CC H A M P S association contrechamps Contact E R T N O CC H A M P S 8 rue de la Coulouvrenière, 1204 Genève +41 (0)22 329 24 00 ; www.contrechamps.ch Comité Philipp Ganzoni président Maximilian Haft représentant des musiciens Andrew Ferguson membre Anya Léveillé membre Céline Tissot représentante du personnel équipe Brice Pauset directeur artistique Michael Wendeberg directeur musical Barbara Yvelin administratrice Florian Guex chargé de production Céline Tissot chargée de production Kataline Masur chargée de communication, relations publiques Joëlle Mauris chargée de médiation Tania Bloch comptable Graphisme Base Design GVA www.basedesign.com Webmaster Olivier Bergère éditions Philippe Albèra directeur Alexis Toubhantz chargé de diffusion Soutiens et partenaires Ville de Genève Espace 2 Le Courrier Go Out !
Prochainement Jeudi 22.03.2018 Parcours Découverte Studio Ernest-Ansermet, Genève Parcours Répertoire 19h Rencontre avec Alberto Posadas, Parcours Création animée par Marc Texier Parcours Dirigé 20h HOT MATH Donatoni / Xenakis / Posadas Pierre-Stéphane Meugé, saxophone / Ensemble Contrechamps / Elena Schwarz, direction En coproduction avec le Festival Archipel Mardi 17.04.2018 Médiation Alhambra, Genève Parcours Répertoire 18h45 CONFÉRENCE AVANT-CONCERT Parcours Temporel 20h SUR LE SEUIL Parcours Dirigé Mahler Ensemble Contrechamps Michael Wendeberg, direction Dimanche 29.04.2018 Parcours Découverte Fonderie Kugler, Genève Parcours Création 17h SLAP STICK Tenney / Muñoz / Schöllhorn / Hilario / Ligeti Solistes de l’Ensemble Contrechamps / Eklekto En coproduction avec Eklekto Informations et réservation sur www.contrechamps.ch
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