" CITÉ BOTANIQUE " - Embellir Paris
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« CITÉ BOTANIQUE » 1. UNE THÉMATIQUE CONTEMPORAINE ET URBAINE En écho à François-Vincent Raspail, grand scientifique dans les domaines de la chimie, de la médecine et de la botanique du 19ème siècle, qui donne son nom au boulevard traversant les sixième, septième et quatorzième arrondissements de la capitale et le long duquel lequel l’un des sites pour le projet « Embellir Paris » a été choisi, nous proposons une intervention murale sur le thème de la flore urbaine. De nos jours, les villes réservent une place nettement plus importante à la nature qu’auparavant. Ce phénomène se fait sentir sous l’effet d’une prise de conscience de l’importance de l’écologie urbaine d’une part et pour inventer une ville durable d’autre part. Petit à petit, les campagnes ne représentent plus, pour beaucoup d’espèces animales et végétales, des milieux accueillants. Ce sont les villes qui deviennent leurs nouveaux refuges... Ainsi, peut-on lire, qu’il y a aujourd’hui davantage d’espèces de papillons à Marseille que dans le Lubéron ! Et la ville, habituée à n’abriter que rats et pigeons, voit arriver corvidés, étourneaux, merles, écureuils et d’autres mammifères plus imposants comme des renards, des sangliers si l’on pense aux autres capitales européenne que sont Berlin et Londres. À l’instar des populations humaines, des espèces, autrefois sauvages, quittent les champs pour la ville. Et pour cause, la ville leur offre beaucoup d’avantages : des abris multiples et variés, de la nourriture en abondance, une moindre utilisation de pesticides, la mise en valeur et la préservation d’espaces verts etc. À travers ce projet, nous voulons aussi souligner les nouvelles directions des politiques écologiques en ville et illustrer les actions et leurs impacts sur la ville de Paris. Début 2018, un nouveau plan en faveur de la biodiversité a été annoncé. Un programme bien chargé qui a pour ambition d’intégrer la nature partout en ville et de faire de Paris une métropole exemplaire, accueillante et riche en biodiversité. Si l’un des objectifs de ce plan est de faire de Paris une ville plus verte, il s’agit aussi et surtout de préserver la biodiversité qui est sur le déclin depuis quelques années. Avec ce projet, nous voulons changer le regard sur la ville, car si de prime abord Paris est vue à travers le prisme de ses bâtiments, de ses monuments et de ses infrastructures, il n’en reste pas moins qu’elle accueille de nombreuses espèces végétales. Nous voulons mettre un focus sur ce Paris «invisible». Et si « Embellir Paris » était le moyen de mettre en lumière cet incroyable éco-système, de révéler ces autres habitants avec lesquels nous cohabitons et dont nous ne nous rendons pas toujours compte ? 2. OBJECTIFS ARTISTIQUES ET PÉDAGOGIQUES Avec cette proposition artistique, nous voulons engager un programme pour apprendre à connaître ce patrimoine vivant et à reconsidérer la flore parisienne. Le but premier de ce large panorama peint est d’embellir le mur, mais aussi de rendre visible une réalité mal connue sur la diversité environnementale de la capitale et ainsi sensibiliser les habitants et les passants à leur environnement. L’objectif est d ’en faire le point de départ d’une démarche éducative. En parallèle à la réalisation de cette grande fresque, nous créerons un support pédagogique (sous la forme de cahiers) qui sera mis à la disposition de l’ensemble des établissements scolaires de l’arrondissement, par extension aux habitants, par le biais de la Mairie de l’arrondissement ou au travers d’initiatives citoyennes locales (végétalisation de certaines rues). Nous proposerons aux établissements publics de maternelles et de primaires du secteur la mise en place d’activités autour de la découverte de la flore de leur quartier. Nous viendrons animer
un premier atelier «pilote» auprès des enseignants volontaires. Ce premier atelier introduira une activité d’observation et de pratiques plastiques qui auront pour but de représenter cet autre vivant, pendant une année scolaire, avec la variation des saisons qui déterminent aussi l’aspect de la flore. Les parents des élèves de maternelles et de primaires concernés pourront aussi être acteurs du projet en continuant le travail d’observation lors des week-end et des vacances scolaires. Liste des écoles maternelles et primaires du secteur (à voir pour élargir le spectre aux établissements privés ou à des structures médicales comme l’Hôpital Necker - Enfants Malades situé dans le 15 ème arrondissement) : - école maternelle Saint-André des Arts - école primaire Madame - école élémentaire Vaugirard - école élémentaire Saint-Benoît 3. SOURCES Pour étayer notre proposition et imaginer le projet, nous avons tout d’abord consulté le site parisdata (www.opendata.paris.fr) qui référence plus de 8000 arbres, soient près de 100 espèces sur le seul 7ème arrondissement. Dans le 6ème arrondissement, les arbres sont un peu moins nombreux et donc moins divers, mais la quantité est notable et digne d’intérêts : on dénombre 1780 arbres pour 38 espèces. Platane : 1 748 Mûrier : 17 Cyprès : 5 Cabrillet : 2 Tilleul : 883 Pommier à fleurs : 17 Merisier : 5 Cognassier : 2 Marronnier : 383 Robinier : 16 Noisetier : 5 Cyprès chauve : 2 Sophora : 203 Bouleau : 14 Poirier : 5 Cytise : 2 Érable : 138 Catalpa : 14 Sureau : 4 Eleagnus - Chalef : 2 Paulownia : 124 Lilas des Indes : 12 Copalme : 4 Olivier : 2 Peuplier : 111 Arbre aux 40 écus : 12 Filaire : 4 Pterocarya : 1 If : 106 Pommier : 12 Lilas de Perse : 4 Abelia : 1 Orme : 92 Savonnier : 11 Oranger des Osages : 4 Abricotier : 1 Micocoulier : 58 Chêne : 11 Poirier à fruits : 4 Arbre à Gutta-Percha : 1 Hêtre : 43 Orme de Sibérie : 10 Thuya : 4 Chicot du Canada : 1 Charme : 33 Magnolia : 10 Troëne : 3 Citronnier : 1 Prunier à fleurs : 30 Prunus n. sp. : 9 Amélanchier : 3 Clerodendron : 1 Cerisier à fleurs : 29 Cerisier à fleurs : 8 Arbre à miel: 3 Cordyline : 1 Frêne : 27 Aubépine : 8 Aubépine : 3 Cunninghamia : 1 Noyer : 26 Cerisier à grappes : 8 Charme-Houblon : 3 Céphalotaxe : 1 Aulne : 26 Cèdre : 8 Faux-cyprès : 3 Epicéa : 1 Pin : 22 Prunier à fruits: 7 Frêne à fleurs : 3 Eucalyptus : 1 Poirier à fleurs : 20 Arbre à soie : 7 Noisetier de Byzance : 3 Faux dattier : 1 Palmier : 19 Févier : 6 Parrotie de Perse - Arbre Figuier : 1 Arbre de Judée : 19 Ailante : 6 de fer : 3 Houx : 1 Saule : 18 Alisier : 6 Photinia : 3 Libocèdre : 1 Pommier à fruits : 18 Sorbier : 5 Plaqueminier : 3 Muscadier : 1 Tulipier : 17 Araucaria : 5 Séquoia : 3 Nyssa : 1 Cedrele : 17 Cornouiller : 5 Troène : 2 Néflier : 1 En parallèle des arbres, les plantes sont très nombreuses et aussi très diverses. Il s’agit aussi bien de plantes à fleurs que de fougères. Elles poussent dans les fissures des trottoirs, dans les parcs et les squares, dans les friches. Le site Images de la flore de Paris répertorie 267 espèces de plantes pour le 6ème arrondissement.
4. INTERVENTION UN PROJET EN 3 ÉTAPES DE RÉALISATION : RECUEIL, COMPOSITION, RÉALISATION À la manière des entomologistes et des botanistes, ce sera, munies de carnets de notes, que nous procéderons à un relevé de la flore locale. À partir des dessins et notes de terrain et de la collecte d’espèces, nous composerons la fresque. Sur une longueur de près de 50 mètres, la composition rendra compte des plantes et des arbres rencontrés au fil de nos marches dans le quartier. L’inventaire ne sera pas nécessairement exhaustif, il sera le relevé végétal d’une période, le printemps 2019. LA NOTION D’ÉCHELLE L’échelle de report des végétaux sera bien supérieure à leur taille réelle. Du format initial et approximatif d’une feuille de papier A4, ils deviendront « géants », interpelant les habitants et les passants sur l’existence de cette flore urbaine, sur leur existence. Par le changement d’échelle, ils deviendront hyper visibles. LA TECHNIQUE DE L’EMPREINTE Nous représenterons les plantes et les feuilles comme s’il s’agissait de leurs empreintes. Ainsi, nous peindrons uniquement en noir et en creux, en alternant aplats et tracés minutieux. Le blanc ne sera pas peint ; il s’agira du mur qui apparaitra en réserve. La technique choisie n’est pas anodine. En peignant les feuilles et les plantes à la manière d’empreintes (empreintes que nous réaliserons en amont et avant d’arrêter la composition définitive sur toute la longueur du mur), les éléments végétaux ne sont pas ornementalisés. Ils font corps avec le mur, comme s’ils existaient depuis toujours. Le procédé de peindre en creux correspond à la révélation de leur existence. On les rend visibles comme lorsque l’on vient frotter avec du graphite une pièce sur une feuille de papier. Outre le procédé de l’empreinte, nous souhaitons appliquer sur les parties du mur non peintes une couche de peinture phosphorescente qui pourra donner une vision nocturne à la réalisation. Il y aura deux existences à la fresque, conditionnées par l’alternance du jour et de la nuit. Voici une esquisse de la proposition sur le plan d’élévation du mur : 9.45 pignon rue Notre Dame des Champs 3.70 3.80 3.80 1.00 3.10 3.50 façade boulevard Raspail 1.55 8.00 3.00 43.50 Échelle: 1:100 d Raspail
1.00 1.55 43.50 vision nocturne LE PIGNON DE LA RUE NOTRE-DAME DES CHAMPS Concernant cette zone, nous proposons d’intervenir sur la facade surplombant la boutique d’antiquités, de manière à faire disparaitre le tag existant et d’avoir un continuum visuel avec le boulevard. À cet emplacement, nous proposons de réaliser le portrait de François-Vincent Raspail mélangé à un herbier épars autour de lui. Son portrait surplombera l’herbier et rendra hommage à son travail de botaniste. L’exécution de son portrait se fera au trait et en creux, de la même manière que pour l’herbier , évoquant toujours la technique de la gravure et de l’empreinte.
5. HERBIERS : RECHERCHES PLASTIQUES Nous composerons des planches à partir des collectes de terrain. Chaque élément végétal (feuilles, rameaux, racines) recueilli sera enduit d’encre, pressé sur une feuille de papier léger, séché, puis numérisé. L’ensemble des empreintes scannées constituera le point de départ à la composition. Les éléments végétaux seront assemblés à la manière des herbiers et serviront tant à l’élaboration de la fresque complète qu’au cahier pédagogique. Pour le cahier pédagogique, des éléments textuels (légendes à définir : nom de l’espèce, lieu et date de collecte, environnement dans lequel le végétal a été prélevé...) seront ajoutés. Voici ci-dessous quelques exemples :
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