Comment dégafamiser une MJC - un témoignage - Framablog
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Comment dégafamiser une MJC – un témoignage Nous ouvrons volontiers nos colonnes aux témoignages de dégooglisation, en particulier quand il s’agit de structures locales tournées vers le public. C’est le cas pour l’interview que nous a donnée Fabrice, qui a entrepris de « dégafamiser » au sein de son association. Il évoque ici le cheminement suivi, depuis les constats jusqu’à l’adoption progressive d’outils libres et éthiques, avec les résistances et les passages délicats à négocier, ainsi que les alternatives qui se sont progressivement imposées. Nous souhaitons que l’exemple de son action puisse donner envie et courage (il en faut, certes) à d’autres de mener à leur tour cette « migration » émancipatrice. Bonjour, peux-tu te présenter brièvement pour le Framablog ? Je m’appelle Fabrice, j’ai 60 ans et après avoir passé près de 30 années sur Paris en tant que DSI, je suis venu me reposer au vert, à la grande campagne… Framasoft ? Je connais depuis très longtemps… Linux ? Aussi puisque je l’ai intégré dans une grande entreprise française, y compris sur des postes de travail, il y a fort longtemps… Ce n’est que plus tard que j’ai pris réellement conscience du pouvoir néfaste des GAFAM et que je défends désormais un numérique Libre, simple, accessible à toutes et à tous et respectueux de nos libertés individuelles. Ayant du temps désormais à accorder aux autres, j’ai intégré une association en tant que bénévole, une asso qui compte un peu moins de 10 salariés et un budget annuel avoisinant les 400 K€. Quel a été le déclencheur de l’opération de dégafamisation ? En fait, quand je suis arrivé au sein de l’association le constat était un peu triste : des postes de travail (PC sous Windows 7, 8, 10) poussifs, voire inutilisables, avec 2 ou 3 antivirus qui se marchaient dessus, sans compter les utilitaires en tout genre (Ccleaner, TurboMem, etc.) une multitude de comptes Gmail à gérer (plus que le nb d’utilisateurs réels dans l’asso.) des partages de Drive incontrôlables
des disques durs portables et autres clés USB qui faisaient office aussi de « solutions de partage » un niveau assez faible de compréhension de toutes ces « technologies » Il devenait donc urgent de « réparer » et j’ai proposé à l’équipe de remettre tout cela en ordre mais en utilisant des outils libres à chaque fois que cela était possible. À ce stade-là, je pense que mes interlocuteurs ne comprenaient pas exactement de quoi je parlais, ils n’étaient pas très sensibles à la cause du Libre et surtout, ils ne voyaient pas clairement en quoi les GAFAM posaient un problème… Quand on lance une dégafamisation, ce n’est pas simplement pour changer la couche de peinture… En amont de votre « dégafamisation », avez-vous organisé en interne des moments pour créer du consensus sur le sujet et passer collectivement à l’action (lever aussi les éventuelles résistances au changement) ? Réunions pour présenter le projet, ateliers de réflexion, autres ? Le responsable de la structure avait compris qu’il allait y avoir du mieux – personne ne s’occupait du numérique dans l’asso auparavant – et il a dit tout simplement « banco » à la suite de quelques démos que j’ai pu faire avec l’équipe
: démo d’un poste de travail sous Linux (ici c’est Mint) démo de LibreOffice… Pour être très franc, je ne pense pas que ces démos aient emballé qui que ce soit… Franchement, il était difficile d’expliquer les mises à jour de Linux Mint à un utilisateur de Windows qui ne les faisait de toutes façons jamais, d’expliquer LibreOffice Writer à une personne qui utilise MS Word comme un bloc-notes et qui met des espaces pour centrer le titre de son document… Néanmoins, après avoir dressé le portrait peu glorieux des GAFAM, j’ai tout de même réussi à faire passer un message : les valeurs de l’association (ici une MJC) sont à l’opposé des valeurs des GAFAM ! Sous-entendu, moins on se servira des GAFAM et plus on sera en adéquation avec nos valeurs ! Comment avez-vous organisé votre dégafamisation ? Plan stratégique machiavélique puis passage à l’opérationnel ? Ou par itérations et petit à petit, au fil de l’eau ? Pour montrer que j’avais envie de bien faire et que mon bénévolat s’installerait dans la durée, j’ai candidaté pour participer au Conseil d’Administration et j’ai été élu. J’ai présenté le projet aux membres du C.A sans véritable plan, si ce n’est de remettre tout d’équerre avec du logiciel Libre ! Là encore, les membres du C.A n’avaient pas forcément une exacte appréhension le projet mais à partir du moment où je leur proposais mieux, ils étaient partants ! Le plan (étalé sur 12 mois) : Priorité no1 : remettre en route les postes de travail (PC portables) afin qu’ils soient utilisables dans de bonnes conditions. Certains postes de moins de 5 ans avaient été mis au rebut car ils « ramaient »… choix de la distribution : Linux Mint Cinnamon ou Linux Mint XFCE pour les machines les moins puissantes choix du socle logiciel : sélection des logiciels nécessaires après analyse des besoins / observations
Priorité no 2 : stopper l’utilisation de Gmail pour la messagerie et mettre en place des boites mail (avec le nom de domaine de l’asso), boites qui avaient été achetées mais jamais utilisées… Priorité n o 3 : augmenter le niveau des compétences de base sur les outils numériques Prorité no 4 : mettre en place un cloud privé afin de stocker, partager, gérer toutes les données de l’asso (350Go) et cesser d’utiliser les clouds des GAFAM… Est-ce que vous avez rencontré des résistances que vous n’aviez pas anticipées, qui vous ont pris par surprise ? Bizarrement, les plus réticents à un poste de travail Libre étaient ceux qui maîtrisaient le moins l’utilisation d’un PC… « Nan mais tu comprends, Windows c’est quand même vachement mieux… Ah bon, pourquoi ? Ben j’sais pô…c’est mieux quoi… » * Quand on représente la plus grosse association de sa ville, il y a de nombreux échanges avec les collectivités territoriales et, on s’arrache les cheveux à la réception des docx ou pptx tout pourris… Il en est de même avec les services de l’État et l’utilisation de certains formulaires PDF qui ont un comportement étrange… * Quand un utilisateur resté sous Windows utilise encore des solutions Google alors que nous avons désormais tout en interne pour remplacer les services Google, je ne me bats pas… * Quand certains matériels (un Studio de podcast par exemple) requièrent l’utilisation de Windows et ne peuvent pas fonctionner sous Linux, c’est désormais à prendre en compte dans nos achats… * Quand Il faut aussi composer avec les services civiques et autres stagiaires qui débarquent, ne jurent que par les outils d’Adobe et expliquent au directeur que sans ces outils, leur création est diminuée… * Quand le directeur commence à douter sur le choix des logiciels libres, je lui rappelle gentiment que le véhicule de l’asso est une Dacia et non une Tesla… * Quand on se rend compte qu’un mail provenant des serveurs Gmail est rarement considéré comme SPAM par les autres alors que nos premiers mails avec OVH et avec notre nom de domaine ont eu du mal à « passer » les premières
semaines…et de temps en temps encore maintenant… Est-ce qu’au contraire, il y a eu des changements que vous redoutiez et qui se sont passés comme sur des roulettes ? Rassembler toutes les données de l’asso. et de ses utilisateurs au sein de notre cloud privé (Nextcloud) était vraiment la chose qui me faisait le plus peur et qui est « passée crème » ! Peut-être tout simplement parce que certaines personnes avaient un peu « oublié » où étaient rangées leurs affaires auparavant… … et finalement quels outils ou services avez-vous remplacés par lesquels ? Messagerie Google –> Messagerie OVH + Client Thunderbird ou Client mail de Nextcloud (pour les petits utilisateurs) Gestion des Contacts Google –> Nextcloud Contacts Calendrier Google –> Nextcloud Calendrier
MS Office –> LibreOffice Drive Google, Microsoft, Apple –> Nextcloud pour les fichiers personnels et tous ceux à partager en interne comme en externe Doodle –> Nextcloud Poll Google Forms –> Nextcloud Forms NB : Concernant les besoins en création graphique ou vidéo on utilise plusieurs solutions libres selon les besoins (Gimp, Krita, Inkscape, OpenShotVideo,…) et toutes les autres solutions qui étaient utilisées de manière « frauduleuse » ont été mises à la poubelle ! Nous avons néanmoins un compte payant sur canva.com À combien estimez-vous le coût de ce changement ? Y compris les coûts indirects : perte de temps, formation, perte de données, des trucs qu’on faisait et qu’on ne peut plus faire ? Il s’agit essentiellement de temps, que j’estime à 150 heures dont 2/3 passées en « formation/accompagnement/documentation » et 1/3 pour la mise au point des outils (postes de travail, configuration du Nextcloud). Côté coûts directs : notre serveur Nextcloud dédié, hébergé par un CHATONS pour 360 €/an et, c’est tout, puisque les boîtes mail avaient déjà été achetées avec un hébergement web mais non utilisées… Il n’y a eu aucune perte de données, au contraire on en a retrouvé ! À noter que les anciens mails des utilisateurs (stockés chez Google donc) n’ont pas été récupérés, à la demande des utilisateurs eux-mêmes ! Pour eux c’était l’occasion de repartir sur un truc propre ! À ma connaissance, il n’y a rien que l’on ne puisse plus faire aujourd’hui, mais nous avons conservé deux postes de travail sous Windows pour des problèmes de compatibilité matérielle. Cerise sur le gâteau : des PC portables ont été ressuscités grâce à une distribution Linux, du coup, nous en avons trop et n’en avons pas acheté cette année ! Est-ce que votre dégafamisation a un impact direct sur votre public ou utilisez-vous des services libres uniquement en interne ? Si le public est en contact avec des solutions libres, comment y réagit-il ? Est-il informé du fait que c’est libre ? Un impact direct ? Oui et non…
En fait, en plus de notre démarche, on invite les collectivités et autres assos à venir « voir » comment on a fait et à leur prouver que c’est possible, ce n’est pas pour autant qu’on nous a demandé de l’aide. Pour eux, la marche peut s’avérer trop haute et ils n’ont pas forcément les compétences pour franchir le pas sans aide. Imaginez un peu, notre mairie continue de sonder la population à coups de GoogleForms alors qu’on leur a dit quantité de fois qu’il existe des alternatives plus éthiques et surtout plus légales ! Et encore oui, bien que nous utilisions essentiellement ces outils en interne le public en est informé, les « politiques » et autres collectivités qui nous soutiennent le sont aussi et ils sont toujours curieux et, de temps en temps, admiratifs ! La gestion même de nos adhérents et de nos activités se fait au travers d’une application client / serveur développée par nos soins avec LibreOffice Base. Les données personnelles de nos adhérents sont ainsi entre nos mains uniquement. Est-ce qu’il reste des outils auxquels vous n’avez pas encore pu trouver une alternative libre et pourquoi ? Oui… nos équipes continuent à utiliser Facebook et WhatsApp… Facebook pour promouvoir nos activités, actions et contenus auprès du grand public et WhatsApp pour discuter instantanément ensemble (en interne) ou autour d’un « projet »avec des externes. Dans ces deux cas, il y a certes de très nombreuses alternatives, mais elles sont soit incomplètes (ne couvrent pas tous les besoins), soit inconnues du grand public (donc personne n’adhère), soit trop complexes à utiliser (ex. Matrix) mais je garde un œil très attentif sur tout cela, car les usages changent vite…
Entrée de la MJC Quels conseils donneriez-vous à des structures comparables à la vôtre (MJC, Maison de quartier, centre culturel…) qui voudrait se dégafamiser aussi ? Des erreurs à ne pas commettre, des bonnes pratiques éprouvées à l’usage ? Commencer par déployer une solution comme Nextcloud est une étape très fondatrice sur le thème « reprendre le contrôle de ses données » surtout dans des structures comme les nôtres où il y a une rotation de personnels assez importante (contrats courts/aidés, services civiques, volontaires européens, stagiaires, apprentis…). Pour un utilisateur, le fait de retrouver ses affaires, ou les affaires des autres, dans une armoire bien rangée et bien sécurisée est un vrai bonheur. Une solution comme Nextcloud, avec ses clients de synchronisation, représente une mécanique bien huilée désormais et, accessible à chacun. L’administration de Nextcloud peut très bien être réalisée par une personne avertie (un utilisateur ++), c’est à dire une
personne qui sait lire une documentation et qui est rigoureuse dans la gestion de ses utilisateurs et de leurs droits associés. Ne vous lancez pas dans l’auto-hébergement si vous n’avez pas les compétences requises ! De nombreuses structures proposent désormais « du Nextcloud » à des prix très abordables. À partir du moment où ce type de solution est installée, basculez-y la gestion des contacts, la gestion des calendriers et faites la promotion, en interne, des autres outils disponibles (gestion de projets, de budget, formulaires…) Fort de ce déploiement et, si votre messagerie est encore chez les GAFAM, commencez à chercher une solution ailleurs en sachant qu’il y aura des coûts, des coups et des pleurs… Cela reste un point délicat compte-tenu des problèmes exposés plus haut… Cela prend du temps mais c’est tout à fait possible ! Pour les jeunes, le mail est « ringard », pour les administratifs c’est le principal outil de communication avec le monde extérieur… Là aussi, avant de vous lancer, analysez bien les usages… Si Google vous autorise à envoyer un mail avec 50 destinataires, ce ne sera peut-être pas le cas de votre nouveau fournisseur… Le poste de travail (le PC) est, de loin, un sujet sensible : c’est comme prendre la décision de jeter à la poubelle le doudou de votre enfant, doudou qui l’a endormi depuis de longues années… Commencez par recycler des matériels “obsolètes” pour Windows mais tout à fait corrects pour une distribution Linux et faites des heureux ! Montrer aux autres qu’il s’agit de systèmes non intrusifs, simple, rapides et qui disposent d’une logithèque de solutions libres et éthiques incommensurable ! Cela fait deux ans que notre asso. est dans ce mouvement et si je vous dis que l’on utilise FFMPEG pour des traitements lourds sur les médias de notre radio FM associative, traitements que l’on n’arrivait pas à faire auparavant avec un logiciel du commerce ? Si je vous dis qu’avec un simple clic-droit sur une image, un utilisateur appose le logo de notre asso en filigrane (merci nemo-action !). Si je vous dis que certains utilisateurs utilisent des scripts en ligne de commande afin de leur faciliter des traitements fastidieux sur des fichiers images, audios ou vidéos ? Elle est pas belle la vie ? Néanmoins, cela n’empêche pas des petites remarques de-ci de-là sur l’utilisation de solutions libres plutôt que de « faire comme tout le monde » mais ça, j’en fais
mon affaire et tant que je leur trouverai une solution libre et éthique pour répondre à leurs besoins alors on s’en sortira tous grandis ! Ah, j’oubliais : cela fait bien longtemps maintenant qu’il n’est plus nécessaire de mettre les mains dans le cambouis pour déployer un poste de travail sous Linux, le support est quasi proche du zéro ! Merci Fabrice d’avoir piloté cette opération et d’en avoir partagé l’expérience au lectorat du Framablog ! Échirolles libérée ! La dégooglisation (3) Voici déjà le troisième volet du processus de dégooglisation de la ville d’Échirolles (si vous avez manqué le début) tel que Nicolas Vivant nous en rend compte. Nous le re-publions volontiers, en souhaitant bien sûr que cet exemple suscite d’autres migrations vers des solutions libres et plus respectueuses des citoyens. Dégooglisation d’Échirolles, partie 3 : les solutions par Nicolas Vivant L’organisation est structurée, les enjeux sont posés, place à la mise en œuvre opérationnelle. L’âge de la maturité Les informaticiens utilisent des logiciels libres, pour le fonctionnement de leur
système d’information, depuis toujours. Pas par militantisme, dans la plupart des cas, mais simplement parce que ce sont les plus stables, les plus sûrs et souvent les meilleurs. L’immense majorité des serveurs web, par exemple, fonctionne avec Apache ou, de plus en plus, NGINX, et tournent sur des systèmes d’exploitation libres (GNU/Linux, souvent). La nouveauté concerne le poste client, la communication et les applications métier. Dans ces trois domaines, les logiciels libres ont atteint un niveau de maturité inédit jusqu’alors. L’absence de publicité et de marketing ne favorise pas la découverte des solutions disponibles, mais certains logiciels ont fait leur chemin dans les organisations. Comment ? Par le bouche à oreille, les échanges sur les réseaux sociaux, la communication (et le travail) de différentes associations et structures étatiques (Adullact, April, Framasoft, Etalab, etc.) ou la contagion entre collectivités : une collectivité utilise un logiciel, j’en entends parler (ou je l’utilise dans mes échanges avec elle), je me renseigne et je finis par l’adopter. Souvent, plusieurs solutions libres existent pour un même usage. L’exemple de la messagerie électronique est parlant. Microsoft (avec Outlook/Exchange) et Google (Gmail) sont dominants sur le marché. Pourtant, il existe au moins 6 alternatives « open source » : Zimbra, BlueMind, OpenXchange, SOGo, Kolab et eGroupWare qui ont peu ou prou les mêmes fonctionnalités ? Comment faire un choix ? Savoir faire un choix À Échirolles, après que les aspects fonctionnels sont validés, nous nous appuyons sur 4 piliers : la feuille de route et le schéma directeur qui en découle (voir Échirolles libérée (I) : structuration) l’analyse technique (voir Échirolles libérée (II) : transformation) la coopération intercommunale (qui utilise déjà, et comment ça se passe ?) le coût (combien ça coûte, pour quel niveau de service ?) → Le schéma directeur évoque des solutions gérées et maintenues en interne et met en avant les concepts de souveraineté numérique et d’autonomie vis-à-vis des
éditeurs. C’est une première base de jugement : lesquelles de ces solutions correspondent le mieux aux enjeux identifiés par nos élus ? → L’analyse technique permet de vérifier les qualités intrinsèques de la solution, son interopérabilité correcte avec les outils existants, notre capacité à la gérer en autonomie, sa cohérence avec notre préoccupation de l’impact environnemental → La coopération intercommunale nous permet d’avoir une idée des problèmes rencontrés, de la réactivité des éventuels prestataires et, globalement, du niveau de satisfaction des collègues. → Le coût est évalué sur devis (le code de la commande publique nous contraignant, à raison, à la consultation de plusieurs acteurs et à la justification de nos choix) et par la vérification des références existantes même si pour nous, bien souvent, libre veut dire gratuit. Les échanges entre services, et en interne au sein de la direction de la stratégie numérique, éclairent également nos décisions. Go go go ! Sur la base de ces critères, Échirolles a fait le choix de SOGo, une solution fonctionnelle, éprouvée (par Gandi, notamment, en France), solide et qui semble le mieux correspondre à ce que sont nos orientations. D’autres communes font d’autres choix, privilégiant d’autres critères (le nombre et la qualité des prestataires susceptibles d’apporter une assistance sur la solution, par exemple). Le choix d’une solution de Cloud et d’édition collaborative (alternative à Microsoft Teams ou Google Workspace) s’est fait selon les mêmes critères. Pour la partie Cloud/gestion de fichiers, la coopération intercommunale nous a conduit à éliminer Alfresco Share, peu adapté à nos usages. Pour l’édition collaborative, nous avons préféré Collabora à OnlyOffice, sur les conseils de différentes associations et partenaires et parce que le projet nous semblait mieux correspondre à nos valeurs. Enfin, le passage à un système d’exploitation libre pour les postes clients est entamé à Échirolles. La ville a fait le choix de Zorin OS, pour de nombreuses raisons qui ont été expliquées dans des articles plus complets : → La stratégie gagnante d’une migration du poste de travail sous Linux (LeMagIT)
→ Le poste de travail Linux (étude d’ATOS réalisée par Arawa pour le Ministère des Finances) Pour le reste, nous utilisons trop de logiciels libres pour les lister tous (les systèmes de gestion de bases de données, par exemple). Certains sont en place depuis très longtemps (Firefox, Thunderbird, 7zip…), d’autres ont été installés récemment (Peertube, Nextcloud, Joplin, Psono…), d’autres sont en cours de déploiement (Proxmox, Maarch courrier, Keycloak…). Quelques-uns, méconnus ou parce qu’ils ont fait l’objet d’une mise en œuvre particulière, ont fait l’objet d’articles dédiés sur mon blog : Mastodon, OBS Studio, Porteus Kiosk, BigBlueButton, etc. Liste non exhaustive de logiciels libres utilisés à Échirolles Postes clients : 7Zip : https://www.7-zip.org (compression/décompression de fichiers) FileZilla : https://filezilla-project.org (client FTP) Firefox : https://www.mozilla.org/fr/firefox (navigateur web) FOG Project : https://fogproject.org (gestion d’image de postes clients) Joplin : https://joplinapp.org (notes synchronisées) LibreOffice : https://fr.libreoffice.org (suite bureautique) Remmina : https://remmina.org (connexion à distance) Shotcut : https://shotcut.org (montage vidéo) Signal : https://signal.org (chat) Thunderbird : https://www.thunderbird.net (client de messagerie) VLC : https://www.videolan.org (lecteur vidéo) Zorin OS : https://zorin.com/os/ (système d’exploitation sur poste client) Applications collectivité : Collabora : https://www.collaboraoffice.com (édition collaborative) Keycloak : https://www.keycloak.org (gestion des identités/SSO) Maarch courrier : https://maarch.com/maarch-courrier/ (gestion électronique de courrier) NextCloud : https://nextcloud.com (cloud) Odoo : https://www.odoo.com (ERP, utilisé pour la gestion du
recrutement) KeePassXC : https://keepassxc.org (gestion de mots de passe) SOGo : https://www.sogo.nu (messagerie e-mail, agenda, carnets d’adresse) Sympa (via Framasoft) : https://framalistes.org (liste de discussion par e- mail) WordPress : https://fr.wordpress.org (intranet, sites web associatifs) Applications DSI : BackupPC :https://backuppc.github.io/backuppc/ (sauvegarde) Apache : https://httpd.apache.org (serveurs web applicatifs) Checkmk : https://checkmk.com (monitoring serveurs) Debian : https://www.debian.org (système d’exploitation sur serveur) Docker : https://www.docker.com (conteneurs pour serveur) GLPI : https://glpi-project.org (gestion de parc) LibreNMS : https://www.librenms.org (monitoring réseau) NGINX : https://www.nginx.com (serveur web applicatifs, proxy) pfSense : https://www.pfsense.org (pare-feu) Proxmox : https://www.proxmox.com (virtualisation de serveurs) Psono : https://psono.com (gestion des mots de passe) QGIS : https://www.qgis.org (géomatique) Ubuntu : https://www.ubuntu-fr.org (système d’exploitation sur serveur) Wiki.js : https://wiki.js.org (documentation des procédures) XiVO : https://wisper.io/xivo/ (téléphonie/voix sur IP) Zammad : https://zammad.org (gestion de tickets/boîtes e-mail génériques) Communication : Audacity : https://www.audacityteam.org (montage audio) Drupal : https://www.drupal.fr (site web de la ville) Mastodon : https://joinmastodon.org (réseau social) Matomo : https://fr.matomo.org (mesure d’audience de site web) OBS Studio : https://obsproject.com (streaming vidéo) Peertube : https://joinpeertube.org (hébergement vidéos) Porteus Kiosk : https://porteus-kiosk.org (PC en libre service, écrans de présentation)
Dématérialisation : Asalae : https://www.libriciel.fr/logiciels/asalae/ (archivage électronique) Idélibre : https://www.libriciel.fr/logiciels/idelibre/ (gestion des instances municipales) iParapheur : https://www.libriciel.fr/logiciels/iparapheur/ (signature électronique) Pastell : https://www.libriciel.fr/logiciels/pastell/ (passerelle applicative) Slow : https://www.libriciel.fr/logiciels/slow/ (télétransmission des actes) WebDelib : https://www.libriciel.fr/logiciels/webdelib/ (préparation des instances municipales) À noter l’excellente initiative de l’Adullact à destination des collectivités et des prestataires, qui permet d’identifier les acteurs pour chaque logiciel référencé : Comptoir du Libre. Échirolles y maintient les informations concernant les choix de logiciels de la commune. Cet article ne serait pas complet sans dire un mot sur l’équipement des écoles maternelles et élémentaires, dont l’équipement en informatique incombe aux communes. Si les postes clients disposent des mêmes logiciels que ceux que nous déployons au sein des services municipaux, le passage à Linux attendra encore un peu, pour des raisons que j’ai détaillées dans un article dédié. Structuration, transformation, mise en œuvre opérationnelle, tout cela est bel et bon. Mais comment être sûr de ne laisser personne au bord de la route ? C’est tout l’enjeu de l’inclusion numérique, sujet de l’article suivant. → L’épisode 1 (structuration) → L’épisode 2 (transformation) *** Source image : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Eug%C3%A8ne_Delacroix_-_Le_28_Juille t._La_Libert%C3%A9_guidant_le_peuple.jpg Auteur : Erich Lessing Culture and Fine Arts Archives via artsy.net
Description : Tableau d’Eugène Delacroix « La Liberté Guidant le Peuple », commémorant la révolution des Trois Glorieuses (27-28-29 juillet 1830) en France. Licence : Domaine public Retrouvez-moi sur Mastodon : https://colter.social/@nicolasvivant CLIC : Un projet pour des apprentissages numériques plus interactifs La proposition de CLIC est de s’auto-héberger (de faire fonctionner des services web libres sur son propre matériel) et de disposer de ses contenus et données localement, et/ou sur le grand Internet avec un système technique pré-configuré. Le dispositif s’adresse plutôt à des militant⋅es, des chercheur⋅euses, des formateur⋅ices… amené⋅es à se rendre sur le terrain, où la connexion Internet n’est pas toujours stable, voire est inexistante. Note grammaticale : nous n’avons pas réussi à trancher entre « le CLIC » ou « la CLIC » pour le nom du dispositif, alors en attendant de décider, nous alternons entre les deux tout au long de l’article. Depuis décembre 2022, un an après une première rencontre, la clique du projet CLIC s’est retrouvée deux fois : 1. à Paris au CICP et en ligne pour une nouvelle session de travail et d’échange avec des chercheur⋅ses de l’IRD. 2. à Montpellier au Mas Cobado dans une ambiance de fablab éphémère À la fin de la session de novembre 2021, l’objectif pour 2022 était d’avoir testé le dispositif dans plusieurs contextes. Des CLICs ont ainsi été mis en place pour les labs d’innovation pédagogique, et pour les territoires d’expérimentation Colibris, des contenus accessibles hors ligne ont été ajoutés avec kiwix.
Une difficulté s’est cependant vite posée, liée à l’état de développement du dispositif : l’installation nécessitait alors un accompagnement humain qui manquait une fois de retour sur le terrain, si la CLIC ne fonctionnait plus. Pour les CLICs livré⋅es clé en main, la maintenance et parfois l’usage lui-même étaient donc dépendants des humain⋅es de la clique. Enfin, la pénurie de nano- ordinateurs comme les Raspberry Pi a empêché de s’approvisionner en matériel à déployer. Le projet a donc peu avancé, mais l’intérêt est resté présent. Premiers retours d’usage Une priorité pour les retrouvailles de décembre 2022 a donc été d’identifier la cause des problèmes surgissant à l’installation d’une part, et de rédiger un tutoriel pour accompagner l’installation pour les personnes souhaitant plonger dans le projet d’autre part. Des premiers retours d’usages des chercheur⋅ses de l’IRD ont permis de soulever plusieurs questions : celle de l’usage d’un logiciel d’enquête non-libre en lien avec un CLIC, celle de la récupération de sauvegarde de ce qui a été travaillé localement en vue de le publier en ligne, celle de la compatibilité avec différentes bases de données. Sur la question de l’usage de solutions techniques non-libres, le projet CLIC s’appuyant sur YunoHost, rapidement la réponse a été qu’on ne chercherait pas de compatibilité avec de telles solutions, préservant nos ressources pour la recherche sur des solutions libres. Concernant la récupération « facile » des sauvegardes, la réponse reste à être identifiée et implémentée, car il n’y a pour le moment pas de solution clé en main le permettant, autre que l’outil de sauvegarde intégré à YunoHost. Si l’utilisateur⋅ice peut se passer d’une aide graphique, le transfert vers une autre CLIC ou vers un YesWiki devrait pouvoir se faire sans trop de difficultés. Pour la compatibilité avec les bases de données, plusieurs sont supportées par le projet CLIC : MariaDB (ou MySQL), PostGreSQL. Pour des solutions personnalisées (par exemple à partir d’openHDS), des installations supplémentaires sont à envisager, mais pas impossibles.
En un CLIC, une installation simplifiée et ergonomique. Les discussions tout au long de 2022 ont mis en évidence un intérêt pour plusieurs cas d’usage : pour un usage pédagogique en classe, en formation (apprendre à administrer un serveur, se former à l’utilisation de logiciels…), pour réaliser un travail de terrain en Sciences Humaines et Sociales (anthropologie, démographie, linguistique, etc.) sans connexion, pour s’affranchir du recours à la 4G en cas de connexion Internet défaillante ou restreinte (réseaux d’université par exemple), pour mettre à disposition des contenus (supports pédagogiques, informations utiles dans un contexte précis, partages au sein d’une communauté…). Si vous vous retrouvez dans ces cas, ou que vous en identifiez d’autres et que vous souhaitez participer aux tests du prototype du CLIC, contactez-nous sur
contact AT projetclic.cc. Nous pouvons vous accompagner dans les premières étapes, et vos retours seront très utiles pour avancer ce projet. Vous pouvez aussi regarder par vous-même, auquel cas vous aurez besoin : des images pour l’installation du tutoriel pour accompagner cette installation Des améliorations logicielles et matérielles Après ces deux rencontres, on compte cinq grosses améliorations : Un site a été créé pour le projet pour y retrouver actus, communauté, images à télécharger et tutoriels : https://projetclic.cc. Le hotspot wifi affiche une popup permettant de retrouver le portail sans connaitre son adresse url d’avance, L’installateur permet de choisir les applications qu’on veut utiliser parmi une sélection, Le portail de sélection de service a été travaillé graphiquement et une démo est disponible, Des images sont mises à disposition pour les modèle de nano-ordinateurs Odroid en plus des RaspberryPi.
Le portail de sélection des services a été travaillé graphiquement. Les améliorations matérielles ne sont pas en reste : Design et impressions 3D de boîtiers pour nano-ordinateur Odroid Des boîtiers pour nano-ordinateurs Odroid.
Travail sur la Chatravane avec des ateliers pédagogiques sur la consommation énergétique en autonomie avec des panneaux solaires. La chatravane, un prototype de serveur nomade alimenté par des panneaux solaires. Pour la suite, il est prévu : De continuer de travailler sur le système et son installation, notamment pour s’approcher au maximum d’une installation « en un clic ». D’ajouter une facilitation graphique au tutoriel, pour aider à la compréhension du fonctionnement d’une CLIC. De continuer les tests sur le terrain (et adapter la documentation en fonction des observations). De prévoir un hackathon axé sur le design et la communication. Le projet CLIC avance doucement mais sûrement, grâce à du temps de travail bénévole et rémunéré (ritimo, Mouvement Colibris, YunoHost) et au soutien de
Framasoft. Nos prochaines retrouvailles seront aux Journées du Logicel Libre (JDLL) les 1er et 2 avril 2023, où vous nous retrouverez en déambulation et de manière plus posée, au stand de nos ami·es de YunoHost. Crédit photos : 12b Fabrice Bellamy et Mathieu Wostyn Crédit vidéo : Mouvement Colibris Licence CC BY SA CLIC ! : une plateforme de coopération tout terrain Fin novembre, des commoners (militant·e·s des communs), artistes, animateurs et animatrices de rues se sont retrouvé·e·s au Vigan (dans les Cévennes gardoises), pour travailler sur le #ProjetCLIC! (Contenus et Logiciels pour des Internets Conviviaux !) , une plateforme numérique pour essaimer des pratiques numériques et coopératives, solidaires et émancipatrices grâce à des logiciels, ressources et formations librement partageables. Que ce soit dans le secteur associatif, en entreprise, ou dans tout autre collectif, les besoins en outillage informatique sont prégnants. Les géants de l’Internet savent proposer des solutions qui paraissent convenir mais cela a un certain prix, que ce soit en termes monétaires ou d’abandon de notre vie privée. Heureusement, certaines initiatives, telles que celles portées par Framasoft et les CHATONS, permettent de répondre à ces besoins sans concession. Cependant, ces solutions nous font dépendre de tiers, qui doivent être de confiance, et elles sont limitées à la présence d’une connexion internet et à la capacité du tiers à maintenir son
service en ligne. En outre, ces outils sont livrés « nus » : il nous faut alors les alimenter en contenus afin de partager nos savoirs et connaissances. Comment permettre que ces contenus et outils soient facilement accessibles, utilisés et réutilisables dans tous les contextes, y compris les plus éloignés de l’Internet ? C’est à cette fin que les Animacoop, Colibris, Framasoft, ritimo, le Réseau national des ressourceries, Yunohost et autres allié·es ont imaginé « CLIC! », pour essaimer des pratiques numériques coopératives, solidaires et émancipatrices. La proposition de CLIC! est de s’auto-héberger (d’installer les services sur son matériel, chez soi) et d’avoir ses outils libres et contenus disponibles localement, et/ou sur le grand Internet avec un système technique pré- configuré. On vous explique. L’interface de sélection des services dans CLIC! Entre Chatons et PirateBox : CLIC! CLIC! pourrait être vu comme un mix entre un CHATONS (hébergeur de logiciel et service libre) et une Piratebox (dispositif électronique accessible par wifi, permettant de partager des contenus libres) pour mettre l’auto-hébergement à la portée de toutes et tous. Coté logiciel, CLIC! est une distribution Linux issue de Yunohost qui propose déjà
des services et des contenus libres préinstallés. L’idée est de proposer en plus des contenus thématiques installables en un clic (fichiers multimédias, parcours pédagogiques, …) Coté matériel, il pourrait s’installer sur différentes machines: le gros serveur dans un datacenter, un nano-ordinateur type Raspberry Pi, ou encore sur des « ordinosaures » (de vieilles tours d’ordinateurs ou d’anciens ordinateurs portables réutilisés). Un schéma de Frédérique pour y voir plus clair (ou pas) Une coding party pour faire avancer le projet La semaine du 22 au 28 novembre 2021, un groupe éclectique de développeur·euses, facilitateur·rices, bricoleur·euses et artistes issu·es de divers horizons se sont retrouvé·es pour imaginer des usages, adapter l’ergonomie, travailler l’interface, réaliser des installations artistiques dans l’espace public et poursuivre les développements de la distribution CLIC! Le groupe s’est retrouvé à la Fabrègue (la fabrique en occitan), un écolieu du
Vigan associé à la ressourcerie locale. Une vidéo timelapse pour voir l’ambiance et comment on collaborait Appréhender ce que pourrait être un Internet low-tech Qu’est-ce qu’un Internet low-tech ? Le simple fait de trouver une définition des concepts et de se mettre d’accord sur le degré d’autonomie souhaité est un vaste sujet ! De nombreuses personnes réfléchissent déjà au sujet. Notre approche est très concrète : comment faire du mieux avec les ressources à disposition près de chez nous (récupérer du vieux matos dans ses placards ou dans les ressourceries) et tester du matériel peu gourmand en énergie (comme un nano-ordinateur) pour s’auto-alimenter en électricité. Voici les pistes explorées durant cette semaine au Vigan : Alimentation autonome via panneaux solaires Quelques tests ont été réalisés pour discuter des problématiques d’alimentation d’un petit ordinateur ARM avec une batterie lithium et un panneau solaire USB. Une caractéristique importante des batteries est la puissance maximale qu’elles peuvent absorber quand on les charge. C’est ce qui permettra de déterminer s’il est possible de les recharger en une seule journée via un panneau solaire ou s’il faudra compter plusieurs jours de soleil pour une charge complète.
12b prend des mesures d’un Raspberry Pi sur batterie, avec un écran portable branché. Toutes les informations à ce sujet sur https://wiki.distrilab.fr/?TestsBatteriesEtPanneauxSolairesUSB Récupération de batteries lithium d’anciens ordinateurs portables Un beau travail a été mené pour détailler les opérations nécessaires pour récupérer des batteries depuis des vieilles batteries d’ordinateurs portables. Toutes les opérations sont détaillées dans un tutoriel accessible sur le wiki du Distrilab.
Les piles lithium rondes que l’on peut trouver dans les batteries d’ordinateurs portables Réemploi de vieux ordinateurs (ordinosaures) La délégation partie faire ses courses à la Ressourcerie du Pont pour faire le plein d’ordinosaures qui deviendront autant de kiosques autonomes mettant à disposition autant de services numériques que des livres électroniques ou des MOOCs
Hack-design Des plasticien·nes locaux ont fait parler leur imagination pour créer de nouveaux looks pour différents usages : Yeahman : un crieur de rue qui enregistrera des paroles publiques et les rediffusera, faisant office de jukebox actionnable par liens mp3 dans des QR-codes Mouche à facette: un Raspberry Pi volant, avec des ailes en boule à facettes Girafe rose : une statue de girafe en bois cachant un point d’accès wifi et un serveur CLIC! Autre piste explorée : un lecteur d’annonces connecté au web par flux RSS, à base de raspberry pi zéro et écran e-ink (comme sur les liseuses d’e-book, l’écran noir et blanc continue d’afficher du contenu sans avoir besoin d’énergie) Améliorer les outils pour permettre l’usage en
local et déconnecté du grand internet Nous avons profité de la présence d’éminents contributeur·ices Yunohost et Chatons, pour contribuer au code de projets libres. Ainsi : Ljf a pu corriger des bugs du hotspot wifi dans Yunohost et faire en sorte qu’il propose les services du serveur CLIC même sans connexion internet ✨ Tobias a ajouté le support de Framemo dans le dépot d’applications de YunoHost. Il a également travaillé sur une app permettant de remonter des informations vers l’outil de statistiques des chatons 12b a créé des images Raspberry Pi et Odroid « clé en main » pour avoir un Yunohost avec des services installés, et une sélection de contenus de formations, de vidéos et de textes préinstallés, et accessibles en mode wifi « hotspot » local. Aleks a fait une interface de configuration initiale pour CLIC!, accessible depuis le navigateur web, basée sur ce qui existait déjà pour la brique internet. L’interface d’installation de CLIC!
Penser les usages et les contenus pour être au plus proche des besoins des gens Le temps nous a manqué pour réaliser tout ce que nous avions imaginé, en partie parce que nous avons pris du temps pour avoir des moments de restitution et d’échange avec les personnes en visite sur le lieu, ce qui fut riche ! Des graines de projets ont donc été semées et pousseront en 2022 : une rubrique « Participation citoyenne » est apparue dans CLIC!, pour permettre d’effectuer des votes, des sondages et d’autres échanges locaux ; initier les bénévoles de la ressourcerie à l’installation de ces kiosques sur des vieux ordinateurs et mettre la formation à disposition de toutes et tous ; faire des tests utilisateur·ices en direct sur un marché avec un nano-ordi nomade et un kiosque à la ressourcerie. Une affiche de présentation des bornes Recy’clic par Uto de R(d)évolution Expérimenter de nouvelles manières de travailler ensemble Se voir en vrai, vivre ensemble, prendre soin des besoins de toutes et tous, s’amuser, passer du bon temps entre et avec des personnes inspirant·es… Cette rencontre a provoqué une envie de continuer à travailler ensemble sur ce projet.
Voici quelques ingrédients, que nous pouvons partager, pour des rencontres réussies : Liberté de rythme et de présence : certains étaient là pour quelques jours, d’autres pour une semaine. Certains actifs tôt le matin, d’autres (et iels étaient nombreux⋅ses) tard dans la nuit. Un lieu inspirant et des hôtes accueillant·e·s, merci R(d)évolution du Vigan! Un cadre de travail mêlant grand repas auto-organisés, discussions enflammées, temps de travail collectif et présentation croisées des avancées Des animateur·ice·s soucieux·ses de l’inclusion des participant·es, de nombreux points de synchronisation Faire du commun, trouver du sens dans nos collaborations Quelques liens pour creuser Une démo du prototype CLIC! est disponible sur https://colibox.colibris-outilslibres.org Visio de restitution vidéo du dernier jour : https://tube.distrilab.fr/w/97xvCSXvYCh4xxwVM1hJoa?start=8m7s Tous les contenus (photos, vidéos, dessins, tutos et liens ressources) sur le wiki distrilab https://wiki.distrilab.fr/?PagePrincipale Vous avez envie de participer au projet ? Vous pouvez nous contacter via notre formulaire de contact, et nous vous tiendrons informé·es de nos prochains petits pas, et rencontres! Le mot de la fin Comme d’habitude sur le framablog, un petit mot des participant·es pour conclure : ljf : Il reste de nombreux défis à relever pour proposer de l’auto- hébergement facile, itinérant et déconnectable, cette résidence était un pas de plus, longue vie au projet CLIC! et merci aux habitant⋅es de la Fabrègue et à leur énergie inspirante. 12b : De belles rencontres et un projet inspirant. On continue en 2022!
Simon : Une chouette rencontre avec une belle diversité et plein d’idées, vivement la suite ! Tobias : Une rencontre hors du temps qui crée autant de code que d’idées et de liens entre les personnes. Frédéric : Une belle parenthèse pour moi qui cours toujours après le temps et de super rencontres! Ce fut un vrai moment de bonheur de pouvoir participer au développement de cette solution. Merci à tous·tes Christian : un chouette moment d’échange, pour découvrir, expérimenter, tester et discuter. Un grand merci aux organisateurs. Lilian : Il y a encore du travail pour que cela soit accessible à tous·tes, mais un énorme potentiel pour permettre à chacun·e d’avoir facilement accès à des outils éthiques. Ulysse : Une très belle aventure, qui va essaimer, et pas forcément là où on l’imagine, et c’est ça qui est beau ! Florian: merci Framasoft de nous avoir soutenus dans cette démarche et au plaisir de vous voir à notre prochain sprint IRL avec ce super groupe
Linux trentenaire Joyeux trentième anniversaire à Linux ! Pour être précis, nous fêtons l’anniversaire de l’annonce du développement de Linux par un étudiant finlandais, un certain Linus Torvalds, le soir du 25 août 1991…
La première version diffusée sera la 0.02, quelques semaines plus tard. En 1992, le logiciel devient officiellement libre – il n’était alors que gratuit – en adoptant la licence GNU GPL, et la version 1.0.0 sort en mars 1994. Eh oui, car à l’époque, deux systèmes d’exploitation libres existent déjà : le fameux projet GNU dont le noyau Hurd n’était pas encore fonctionnel, et le projet BSD de l’université de Berkeley alors empêtré dans un procès avec AT&T.
Le gnou ignorait alors tout ce que cette déclaration avait de prophétique : aux dernières nouvelles, la version 0.9 de GNU Hurd est sortie en 2019. C’est donc Linux qui tire son épingle du jeu, et naissent très vite les fameuses « distributions » Linux, qui associent le noyau Linux avec les utilitaires GNU, le système d’affichage X Window et bientôt des environnements de bureau comme Gnome ou KDE, des suites bureautiques, etc. 30 ans après l’annonce de son lancement, Linux a-t-il réussi ? Demandons donc
l’avis au verre à moitié plein / à moitié vide. Tout dépend donc de notre façon de mesurer la « réussite ». D’un côté, Linux équipe aujourd’hui de nombreux équipements informatiques… … d’un autre, force est de constater que cette popularité s’est construite parfois bien loin des idéaux du projet GNU.
Souhaitons, malgré ces bémols, un joyeux anniversaire à Linux, sans qui le visage du numérique actuel serait sans nul doute fort différent… Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)
Vers une société contributive de pair à pair -2 Et si le pair-à-pair devenait le modèle et le moteur d’une nouvelle organisation sociale ? – Deuxième volet de la réflexion de Michel Bauwens (si vous avez raté le début, c’est par ici). Source : Blueprint for P2P Society par Michel Bauwens Traduction Framalang : Fabrice, goofy, jums, CLC, avec l’aimable contribution de Maïa Dereva. 2. Les relations entre la communauté et la coalition d’entrepreneurs Quelles sont les relations entre cette coalition d’entrepreneurs et les communs dont ces entrepreneurs retirent leur valeur ? La coalition subvient aux besoins vitaux des « commoners » et soutient parfois financièrement l’institution à but lucratif. IBM, par exemple, verse un salaire aux développeurs/commoners qui contribuent à l’environnement Linux ainsi que des aides à l’association à but non lucratif (la Fondation Linux). Ainsi, les coalitions entrepreneuriales co-produisent et financent les biens communs sur lesquels leur succès est bâti. Il est vrai qu’en agissant de la sorte, ils font par ailleurs de Linux un « commun d’entreprises », comme l’a expliqué Doc Searls : Le rédacteur en chef du Linux Journal explique que « Linux est devenue une entreprise économique commune (une joint venture) composée d’un certain nombre de sociétés, tout comme Visa est une entreprise commune à un certain nombre de sociétés financières. Comme le montre le rapport de la Fondation Linux, ces sociétés participent au projet pour des raisons commerciales diverses et variées ». Dans un rapport de la Fondation Linux sur le noyau de Linux, il est dit clairement : Plus de 70 % des développements du noyau sont visiblement réalisés par des développeurs qui sont rémunérés pour ce travail. Plus de 14 % vient de contributions de développeurs qui sont connus pour ne pas être rémunérés et
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