Commission exécutive confédérale du 19 janvier 2021 Relevé de décisions

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Commission exécutive confédérale du 19 janvier 2021
Relevé de décisions

Campagne 32 heures

Baptiste TALBOT présente la campagne proposée par le Groupe de travail confédéral
« 32 heures » reposant sur un livret reprenant 32 propositions déclinées en 7
thématiques qui feront l’objet, pour chacune d’elles de fiches argumentaires.
Afin de gagner l’implication de toute la CGT des journées d’étude seront organisées
et une initiative nationale avec des syndicats menant la bataille sur temps de travail
est en cours de construction.
Afin de porter nos propositions au-delà de la CGT il est proposé d’organiser une
initiative large avec différents acteurs afin de nourrir le débat citoyen.
La Commission exécutive confédérale valide le plan de campagne proposé en
précisant l’importance de lier la réduction du temps de travail avec l’augmentation
des salaires.
Le lancement de la campagne fera l’objet d’une conférence de presse.
En pièce jointe, le rapport de Baptiste TALBOT

NSA VO - Bilan des réunions décentralisées sur le projet d’évolution
La Commission exécutive confédérale a pris connaissance du bilan des 10 premières
réunions décentralisées des organisations du CCN présenté par Virginie GENSEL. Ce
premier bilan marque une adhésion des organisations participantes au projet proposé
cependant la Commission exécutive confédérale insiste sur la nécessité, à ce stade
de débat de présenter, aux organisations une première projection financière des 3
axes retenus. Le bilan sera complété suite aux deux dernières réunions qui auront
lieu cette semaine.
 Il sera proposé au CCN des 26 et 27 janvier de donner mandat au Collectif confédéral
« presse » ainsi qu’au Bureau confédéral et à la Commission exécutive confédérale
de faire régulièrement des points d’étape du projet d’évolution pour une validation
au CCN des 18 et 19 mai 2021. A cette occasion, il sera présenté un scénario financier
et un numéro 0 du futur journal papier « ensemble – la NVO ».

Actualité :

Suite au rapport d’Angeline BARTH, la Commission exécutive confédérale pointe la
nécessité de poursuivre la construction de la journée nationale unitaire d’action du
4 février au plus près de la réalité des salariés. Pour élever le rapport de force il est
indispensable de rendre plus visible notre bataille pour l’emploi en mettant en avant
nos revendication de sécurité sociale professionnelle et de réduction du temps de
travail. C’est en permettant au plus grand nombre de salariés de faire le lien entre

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leurs préoccupations quotidiennes et les appels interprofessionnels nationaux pour
la défense de l’emploi que nous parviendrons à les mobiliser.
Dans le cadre de la préparation du CCN des 26 et 27 janvier, la Commission exécutive
confédérale propose, au-delà du bilan nécessaire de ce premier processus de d’ores
et déjà engager la réflexion sur une nouvelle journée de mobilisation qui s’appuierait
sur un nouveau processus de mobilisation davantage ancré dans la proximité et le
quotidien des salariés. Dès à présent, des dates de mobilisation sont comme chaque
année, inscrites dans le calendrier notamment la journée internationale des droits
des femmes du 8 mars, la mobilisation contre les expulsions locatives ainsi que la
mobilisation contre le racisme en cours de construction.
Face à l’enjeu primordial pour toute la CGT, la Commission exécutive confédérale
valide le plan de travail proposé par le Bureau confédéral et qui consistera
notamment par un plan d’appel des syndicats apparaissant en « zéro réglés » par les
membres du Bureau confédéral et de la Commission exécutive confédérale.

En pièce jointe, le rapport d’Angeline BARTH

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Relevé de décisions
Commission Exécutive Confédérale du 19 janvier 2021

Campagne 32 heures / RTT

Baptiste TALBOT

Le Bureau confédéral a décidé en octobre dernier la constitution d’un groupe de
travail chargé d’actualiser les supports de la campagne confédérale sur la réduction
du temps de travail et la revendication des 32h.

L’objectif fixé est notamment de prendre en compte les éléments de contexte dont
bien entendu les effets de la crise économique et sociale déclenchée par la
pandémie.

Ce groupe a été constitué avec plusieurs camarades de la CEC- Catherine Giraud,
Sandrine Mourey, Vincent Gautheron, Marie Buisson (collectif Environnement),
Catherine Perret (référente BC), moi-même – et plusieurs camarades d’organisations
- Christophe Delecourt (UFSE), Amel Ketfi (FD Commerce) et Laurent Margueritat (UD
de la Creuse – collectif Environnement).

Mohamed Oussedik, animateur du collectif 32h sous le précédent mandat, a
également contribué au lancement de nos travaux.

Le Pôle Eco de la Confédération a été d’une aide précieuse, avec une mention
particulière pour Mathieu Cocq et Victorien Pâté qui ont plus particulièrement
travaillé sur ce projet. Merci aussi à Valérie Champernau pour le support secrétariat
du groupe de travail.

Je salue le travail des camarades, leur disponibilité dans cette période si complexe
à tous points de vue.

Il convient aussi de saluer le travail réalisé en 2016 dont le contenu a nourri le travail
qui vous est présenté (sur les propositions notamment ; cf. aussi à titre indicatif le
petit « truc » de communication 32 propositions pour les 32h qui n’avait finalement
pas été utilisé à l’époque et que nous proposons de reprendre).*

Le groupe de travail est donc parti de la campagne 32h construite en 2016 et
notamment du livret publié à l’époque.

Après un premier échange avec le Bureau confédéral, les options suivantes ont été
prises :

-1. Ne pas considérer les 32h comme la seule porte d’entrée et élaborer des contenus
traitant les questions de la réduction du temps de travail de manière large. C’est ce
qui a conduit à construire des propositions relevant à la fois du changement
structurel autour de l’objectif des 32h et des propositions se voulant à portée plus
immédiate (notamment dans la partie 3 relative à la RTT comme outil de réponse
immédiate en cette période de crise)

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-2. Elaborer un argumentaire militant ayant vocation à nourrir des supports plus
synthétiques et « grand public » testés au préalable auprès de syndicats.

Sur le projet de livret

Il peut paraître volumineux mais :

-Comme indiqué précédemment, il est donc conçu à la fois comme un outil en soi et
comme un réservoir pour d’autres productions.

-En tant qu’outil militant, ce document est à plusieurs entrées avec donc plusieurs
niveaux de lectures possibles :

       - 7 développements thématiques aboutissant à des propositions

       - Des encadrés statistiques qui appuient notre propos

       - Des encadrés qui mettent en valeur des exemples visant à démontrer que
       notre bataille n’est pas un combat hors sol et que la RTT est une question
       d’une grande modernité et d’une parfaite actualité en France et dans le
       monde

Ces encadrés qui viennent appuyer et illustrer le propos général représentent environ
la moitié du document.

Présentation rapide du document

Titre : Travailler moins, Travailler mieux, Travailler toutes et tous, C’est possible
et urgent ! (Rappel du titre du document sortie de crise post-1er confinement)

Sous-titre : Les 32 propositions de la CGT pour les 32h et la réduction du temps
de travail (articulation problématique générale RTT et revendication 32h + aspect
communication 32/32)

Intro : Reprenons la main sur la réduction du temps de travail !

Part de la réalité actuelle d’une RTT « chaotique » à la main du patronat et enchaîne
sur la nécessité de reprendre la main sur la RTT par l’action collective et le
développement de la démocratie. Le tout dans une perspective de transformation
inscrite dans nos projets revendicatifs de NSTS et SSP

Parties :

   1. La réduction du temps de travail sans perte de salaire, c’est possible et
      bénéfique si on l’organise.

       Axée sur un bilan critique des 35h, sur l’effet positif général de la RTT pour
       création d’emplois et sur l’encadrement nécessaire par la loi

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2. La réduction du temps de travail n’est ni l’ennemie du salaire ni celle de
      l’activité économique.

      Axée sur la compatibilité de la RTT avec des politiques salariales dynamiques
      et le développement de l’activité économique et donc sur possibilités de
      financement de la RTT

   3. La réduction du temps de travail sans perte de salaire, c’est nécessaire
      pour faire face immédiatement à la crise.

      Axée sur la RTT comme outil immédiat de réponse à la crise à condition qu’elle
      soit négociée et accompagnée par des aides publiques réorientées

   4. La réduction du temps de travail est un puissant levier de réduction des
      inégalités femmes/hommes.

      Traite en particulier les questions liées au temps partiel et équilibre vie
      pro/perso (à la fois temps libéré et contraintes supplémentaires liées à la
      numérisation). Femmes et temps de travail : la bataille des 32h est aussi une
      bataille pour le droit au travail à temps complet et donc pour en finir avec les
      temps partiels imposés, massivement utilisés par exemple dans la grande
      distribution, l’aide à domicile ou les plateformes d’appel.

   5. La réduction du temps de travail pour préserver l’environnement et
      transformer la société.

      Sur les vertus de la RTT pour la bataille environnementale et comme outil de
      transformation sociale en ce que la RTT peut contribuer à questionner les
      finalités de la production (liens entre travailler moins, consommer mieux, se
      déplacer autrement, etc…)

   6. La réduction du temps de travail pour prendre en compte les évolutions
      technologiques et instaurer un droit effectif à la déconnexion.

      Sur les enjeux numérisation et transformations technologiques, avec accent
      mis sur démocratie au travail et action collective comme instruments pour
      maîtriser les effets des évolutions technologiques

      7. Réduire le temps de travail pour réduire la pénibilité et pouvoir partir à
      la retraite à 60 ans à taux plein. RTT comme outil de traitement de la
      pénibilité par la réduction du temps d’exposition durant la carrière et par la
      réduction de la durée de carrière

Quatre remarques transversales :

-Travail mené a conduit notamment à porter attention à la question de la
productivité, d’où un encadré spécifique - réalisé par le Pôle éco - consacré à cet
enjeu au cœur de l’affrontement capital/travail

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-Accent mis sur salaires y compris sur dimension augmentation, vu expérience 35h
qui ont conduit à des politiques d’austérité salariale et vu le lien entre travail
supplémentaire et niveau insuffisant des salaires (cf. propositions 6 et 10 liants la
bataille de la RTT à la nécessité de politiques d’augmentation salariale)

-Accent sur démocratie, débat et action collective, nouveaux droits comme outils
indispensables pour réussir une nouvelle phase de RTT

-Conditionnalité des aides : il nous semble nécessaire que soit mené un travail
spécifique sur les mécanismes, les contreparties, le contrôle et les aides comme
moyens pour réorienter les conditions de travail et de rémunération voire les finalités
mêmes de la production

Une fois ce matériel finalisé en intégrant les réflexions de la CEC, nous proposons
que soient réalisés des fiches argumentaires et tracts sur chacune des 7 thématiques,
en mettant l’accent sur nos propositions

Sur les prolongements possibles à débattre, quelques pistes qui ont émergé

- une initiative de lancement du matériel (conférence de presse ou autre qui pourrait
s’appuyer sur des expériences et témoignages de syndicats)

- un sondage sur les questions du TT qui pourrait notamment permettre de mieux
cerner les freins à la RTT dans les esprits et donc les leviers à activer (cf baromètre
CGT à venir et craintes sur risque de perte de salaire si RTT)

-des journées d’étude (diaporama déjà travaillé par le Pôle éco qui pourrait être
complété en particulier avec les propositions développées dans le livret)

- une initiative nationale avec des syndicats menant la bataille sur temps de travail

- une initiative large avec différents acteurs y compris hors CGT (à moyen terme,
pour nourrir le débat citoyen quand se préciseront les échéances électorales
nationales)

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Commission Exécutive Confédérale du 19 janvier 2021
Actualité
Angeline BARTH

Presque un an après l’annonce du premier mort de la Covid 19 en Chine, le
gouvernement français a mis en place de nouvelles mesures sanitaires en espérant
échapper à un troisième confinement. Tous les départements sont désormais soumis
à un couvre-feu démarrant à 18h et visant à limiter les « interactions sociales ».
Après la fin de la « bamboche », la majorité part aujourd’hui à l’assaut des apéros
qui seraient, selon elle, responsables des chiffres importants de contamination, bien
loin des objectifs fixés par le président de la République fin octobre. Aucun bilan
réel et objectif des mesures en place n’est posé, et c’est essentiellement sur les
comportements individuels – seuls coupables - que le gouvernement entend peser.

Occultées les queues dans les supermarchés, les foules aux heures de pointe dans les
transports en commun pour aller travailler, les injonctions contradictoires, la non-
obligation au télétravail pendant le deuxième confinement… L’heure n’est plus à
l’amusement et notre temps hors couvre-feu ne peut être consacré qu’à travailler
ou consommer. C’est dans ce sens que le gouvernement a assoupli les dérogations
sur les territoires aux ouvertures des commerces le dimanche, continuant ainsi la
casse de nos droits collectifs. Tant pis par contre pour les salles de spectacle ou de
cinéma, pour lesquelles plusieurs études ont démontré qu’elles n’avaient pas été
foyer de contamination. Une partie du monde de la culture est à l’asphyxie depuis
mars, sans perspective de reprise et La Fédération du spectacle appelle aujourd’hui-
même à des mobilisations sur l’ensemble du territoire afin de pouvoir « travailler
quand même ».

La situation est aussi très grave et préoccupante pour les salariés des secteurs de
l’événementiel, du sport, du tourisme et des hôtels-cafés- restaurants, dont
beaucoup sont des travailleurs précaires et/ou saisonniers. Pas de travail, pas de
contrats, pas de salaires… cette situation conduit à des énormes difficultés d’accès
aux droits sociaux pour eux, même les plus élémentaires comme les congés
maternité. Le recours à la banque alimentaire et aux associations d’entraide explose.
Le chômage de masse s’intensifie et est dans toutes les têtes.

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Nous avons des responsabilités pour agir afin que les jeunes ne soient pas la nième
génération sacrifiée. Nous devons être réellement à l’offensive en portant des
propositions concrètes et opérantes pour permettre aux étudiants de suivre leurs
études en présentiel malgré la crise, pour permettre aux 40 000 apprentis sans
contrats de valider ultérieurement leurs qualifications, et plus généralement trouver
des moyens pour que quel que soit leur âge, ils ne subissent pas l’isolement. Quand
les salles de spectacle, les salles de sport et les lieux de convivialité et de rencontre
sont fermés, l’épanouissement et l’émancipation ne peuvent pas se dérouler
“normalement”.

Plus généralement, le monde du travail a besoin de perspectives et notre projet de
transformation sociale et de la société, reposant notamment sur le nouveau statut
du travail salarié et de sa sécurité sociale professionnelle, ainsi que sur la réduction
du temps de travail, peuvent en tracer. Des propositions telles que la remise à jour
de la campagne 32 heures peuvent nous permettre d’aller plus largement au débat
avec les salariés. Nous avons besoin de rendre plus concrètes et percutantes nos
propositions de NSTS en repartant de la réalité des travailleurs : contrats de travail,
SMIC, salaires, reconnaissance des qualifications, formation tout au long de la vie,
droits sociaux...

Les soubresauts de la campagne de vaccination n’ont pas amélioré la confiance des
français envers le gouvernement, même s’ils semblent néanmoins davantage prêts à
se faire vacciner qu’il y a quelques semaines. Comme lors du premier déconfinement
avec la pénurie de masques, le gouvernement cache la situation sur les vaccins en
théorisant une campagne de vaccination « progressive » et « dans le calme ». Les
craintes de pénurie de doses de vaccins grandissent sur les territoires, alors que la
deuxième phase de la campagne va démarrer et que l’on nous annonce l’intégration
prochaine des médecins généralistes. Les annonces de Pfizer ce week-end sur des
retards de livraison – atténuées depuis – ne font qu’accroître cette inquiétude.
L’apparition de variants du virus, plus virulents encore, également. Nous sommes
encore loin de l’immunité collective qui devrait nous permettre de retrouver des
relations sociales et des activités et pratiques syndicales comme « avant ». Très loin,
même, selon l’OMS et un rapport qui ne dresse pas de perspective d’immunité
collective mondiale cette année

Le monde d’aujourd’hui est en train de basculer, à bien des égards, vers un
cauchemar dont chacun aimerait se réveiller pour retrouver à minima le monde
d’avant. De nombreux plans sociaux ont été annoncés dans un grand nombre de
secteurs, et même plus récemment dans ceux des grands hôtels et casinos, pourtant
aidés par des dispositifs gouvernementaux.

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Cela pose évidemment la question de la conditionnalité des aides aux entreprises
mais également celle de leur adaptation à l’ensemble des entreprises. Les récentes
annonces de Bercy flèchent des aides vers celles qui faisaient plus d’un million de
chiffre d’affaire par mois. La majeure partie des très petites entreprises – celles dont
les salariés sont notre quotidien et la vie dans les centres villes et les quartiers – ne
seront pas concernées. Nous y reviendrons, la campagne pour les élections TPE a
redémarré. Ces salariés se sentent peu concernés par cette échéance électorale au
regard de ce qu’ils vivent. Plus que jamais nous devons montrer une CGT proche de
ces salariés et de leurs préoccupations.

Des digues ont rompu ces derniers temps avec les idées d’extrême droite.
L’envahissement du Capitole à Washington par des néonazis supporters de Trump (à
l’origine de l’appel) en est un exemple flagrant. La capitale des Etats-Unis est en
état de siège, à la veille de l’investiture de Biden. En France, le débat sur le « projet
de loi confortant les valeurs de la République » a des relents nauséabonds en
stigmatisant particulièrement les populations musulmanes. Ce qui crée aujourd’hui
le séparatisme, c’est le capitalisme, qui met à̀ mal les politiques publiques, les
services publics, la cohésion sociale, la protection sociale et provoque les inégalités,
la précarité, le chômage et la misère. En se voulant être le rempart contre les idées
d’extrême droite, Macron et son gouvernement en sont des vecteurs. Les débats
politiques lors des prochaines échéances électorales promettent le pire.

Face à ces enjeux de taille pour le monde du travail, la CGT a un rôle éminent à
jouer.

Dans ce contexte, la mobilisation continue contre le projet de loi sécurité globale.
Ni les précédentes violences lors des manifestations en décembre, ni le froid et la
neige ont découragé les organisations à maintenir la pression sur l’exécutif et
dénoncer la dérive autoritaire d’un pouvoir qui multiplie les textes liberticides. Des
dizaines de rassemblements ont été organisés sur le territoire et les organisations
ont notamment été rejointes par des manifestants pour le droit à la culture. Le
prochain rendez-vous est déjà fixé au 30 janvier.

A la suite du CCN, un processus de mobilisation a été mis en place, fondé sur un cycle
partant des entreprises, convergeant vers des mobilisations sectorielles puis la
mobilisation interprofessionnelle du 4 février. La Direction confédérale est partie
prenante du processus, via le dispositif référent pour impulser et participer à des
visites de syndicats.

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Des appels dans les professions ont d’ores et déjà émergé :

– L'intersyndicale CGT, CFE-CGC, CFDT et FO appelle le 28 janvier à la grève dans
  le secteur de l’énergie pour gagner le retrait du projet Hercule ;
– La CGT, Sud santé et le collectif inter-bloc, appellent à la grève le 21 janvier
  l’ensemble des professionnels de la santé et du médico-social ;
– La fédération des organismes sociaux appelle à rejoindre l’action du 21 janvier,
  pour une sécurité sociale à 100% et contre la réforme de retraites dans la
  perspective du 4 février ;
– Dans l’Education nationale le 26 janvier, un appel unitaire des organisations
  syndicales CGT-FO-FSU- SNCL- FAEN-SUD-Éducation-SNALC-CSEN pour les
  salaires, conditions de travail, pour des postes pour un autre budget pour
  l’Éducation ;
– La fédération de la chimie a appelé́ mi-décembre à un blocage de l’économie
  avec un départ du processus dans la semaine du 18 au 23 janvier ;
– La fédération des transports travaille l’ancrage dans les branches à partir du
  quotidien : transports urbains, transport routier, remontées mécaniques... ; le
  collectif des livreurs à vélo appelle à une mobilisation le 29 janvier ;
– La fédération de l’agro appelle à 2 dates les 26 et 29 janvier ;
– La fédération de la métallurgie appelle le 21 janvier à la mobilisation devant les
  fonderies et dans la filière automobile ;
– La fédération des services publics a déposé́ un préavis pour tout le mois de janvier
  et propose à̀ toutes et à̀ tous de se mobiliser afin de se faire entendre autour de
  revendications concrètes et à converger le 4 février ;
– La fédération du spectacle appelle les professionnels à se mobiliser le 19 janvier
  ;
– La fédération des cheminots appelle à̀ construire une centaine d’initiatives du 25
  janvier au 4 février.

Le foisonnement des appels ne doit pas cacher les difficultés rencontrées par un
grand nombre d’organisations pour s’approprier le processus de mobilisation. Ces
appels sont autant de points d’appuis pour les territoires pour construire, voire
interprofessionnaliser la lutte.

Le contexte de crise sanitaire n’aide pas à mobiliser, pousser la porte des syndicats,
organiser des rencontres avec les salariés dans les entreprises ou des assemblées
générales en présentiel “comme d’habitude”. Nous avons changé de cycle de
mobilisation et nous ne pouvons appréhender la lutte comme nous le faisions il y a
encore un an. La crise sanitaire, le chômage partiel, le télétravail ne facilitent pas
les échanges avec les salariés. Il devient difficile même de tracter dans ces
conditions : des salariés refusent par exemple les tracts donnés de la main à la main.
Les syndicats trouvent d’autre moyens pour aller au débat avec eux : tournées de
services, AG en visio... Parler aujourd’hui avec eux d’autre chose que de la
campagne de vaccination ou de la situation sanitaire et les amener au débat sur nos
revendications n’est pas simple. L’analyse de la situation dans les entreprises montre
une diversité des situations : la crise ne pèse pas de la même manière pour tout le

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monde. Nous recensons des luttes offensives sur les questions de salaires et d’autres,
dans des entreprises ou des secteurs d’activité, plus défensives.

Mais majoritairement les salariés font le dos rond en espérant que le couperet
tombera à côté. La marche est haute pour gagner l’ensemble du monde du travail à
la lutte mais nous ne gagnerons le processus de mobilisation que dans la durée, sur
la base de ce qui est en train de se construire. Le 4 février doit être une étape et
nous avons besoin d’aller au débat avec les organisations pour travailler la suite, sur
la base d’un bilan nous permettant de trouver collectivement des leviers pour
avancer et résoudre les difficultés éprouvées par les organisations.

L’intersyndicale se réunira quant à elle le 28 janvier, après notre CCN, pour
construire les suites du processus et produire un tract unitaire.

Cette crise, qui s’installe, interroge nos pratiques syndicales habituelles. Aussi, nous
avons décidé, avec les référents des comités régionaux et des fédérations de
proposer aux organisations de redimensionner la campagne TPE autour de deux axes.
Montrer tout d’abord une CGT de proximité, utile à ces salariés quelle que soit leur
situation professionnelle, qu’ils soient « premiers de corvée » ou que leur secteur
d’activité ait du mal à redémarrer. Un travail de coordination entre professions et
territoires autour d’envoi d’informations syndicales au domicile des électeurs est en
train d’aboutir. S’il ne doit pas prendre la place du travail d’écoute et d’accueil des
salariés des TPE, ce sera néanmoins un élément important pour gagner le vote des
salariés dans le contexte que nous vivons. Un autre axe de travail est proposé aux
organisations : mettre toute la CGT dans la campagne et gagner l’implication des
adhérents. Tout le monde côtoie des salariés de TPE dans son quotidien, et si chaque
syndiqué informé gagne 2 ou 3 voix autour de lui, la perspective de redevenir
première organisation syndicale pourra s’envisager. Du matériel va être mis à
disposition des militants via la presse syndicale (Ensemble, Vie Nouvelle et Options)
et des organisations. L’implication de toute la CGT est nécessaire pour que
l’information arrive jusqu’aux syndiqués et cela pose bien entendu la question de
notre qualité de vie syndicale.

L’état d’orga du 8 janvier 2021 que vous avez reçu la semaine dernière, confirme
malheureusement à ce stade, un recul de nos forces organisées pour l’exercice 2019,
même si les chiffres sont loin d’être définitifs.

Avec 601 200 FNI réglés, nous enregistrons un retard de 37 766 FNI par rapport à
2018, qui je le rappelle était déjà une année de baisse du nombre d’adhérents.

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Concernant les cotisations pour 2019, le retard est de 280 630 cotisations et pour
l’année 2020 de 236 485 FNI et de 2 960 442 cotisations.

Au vu du travail engagé, des efforts réalisés, ces résultats sont extrêmement
décevants, mais ne doivent en aucun cas remettre en cause notre volonté de
reconquête d’une culture d’organisation aux services des luttes.

Au contraire nous devons poursuivre et amplifier encore notre démarche à tous les
niveaux de l’organisation.

Ce sujet est un enjeu politique qui doit être considéré comme essentiel à notre
activité.

En faire une priorité qui n’est pas reléguée au second plan, nécessite des prises de
décisions afin d’être en capacité collectivement de passer du dire au faire, pour
développer la Qualité de Vie Syndicale dont nous pointons régulièrement les manques
dans nos différentes réunions.

Nous devons continuer à agir à tous les niveaux et notamment en proximité pour
aider nos syndicats à regagner l’application de nos réglés statutaires. Le tour de
France de la vie syndicale qui sera officiellement lancé le 5 févier à Agen va y
contribuer pleinement.

Tout comme les dispositifs engagés par de nombreuses organisations territoriales et
professionnelles pour reconquérir et renforcer nos forces organisées.

Afin d’appuyer ce volontarisme qui permette enfin d’obtenir des résultats, le bureau
confédéral propose le plan de travail suivant :

   •   Les membres du bureau confédéral, auront en charge de relancer chacun 10
       syndicats 0 réglés 2019.
   •   A partir des tableaux des 0 réglés 2 019, les membres de la CEC auront à
       relancer les orgas dont chacun est référent.
   •   L’espace vie syndicale prendra contact avec les AVS des fédérations qui
       comptent + de 1000 FNI de retard, afin d’aider si nécessaire, à la relance des
       syndicats en retard.
   •   Un nouveau courrier personnalisé avec l’état d’organisation sera envoyé par
       l’espace vie syndicale à l’ensemble des organisations du CCN dans la semaine.
   •   L’espace vie syndicale réunira les AVS et responsables à la politique financière
       des fédérations le 10 mars.

A noter également dans le cadre de la campagne confédérale de renforcement
engagée maintenant depuis plusieurs mois, un kit syndicalisation a été envoyé par
l’espace vie syndicale la semaine dernière aux orgas du CCN pour aider à la
construction de projets de syndicalisation.

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Enfin et d’autre part la commission FNI, par l’intermédiaire son président a décidé
de s’adresser aux organisations du CCN, pour alerter sur la diminution importante
des capacités d’intervention et de solidarité financière qu’entrainent les retards de
paiements FNI 2019 et 2020.

Sachant que par exemple la somme totale des 0 réglés 2019 FNI et cotisations
représentes aujourd’hui 3 887 615 millions d’€ en moins pour toute la CGT, situation
qui nécessite bien de travailler le plus collectivement possible dans l’intérêt de
l’organisation, de ses adhérent-e-s et de ses salarié-e-s.

Les plans de visite des syndicats ne doivent pas être là seulement pour impulser les
processus de mobilisation mais être des points d’appuis pour parler de ces questions
d’organisation. Dans le contexte de crise sanitaire, les relations avec les syndicats
peuvent se matérialiser par des prises de contact, des appels et des échanges
téléphoniques. Des processus de travail permettant le contact avec les syndicats
peuvent être construits avec les organisations dont nous sommes référents, en
partant par exemple sur la question des “O réglés”.

La crise sanitaire a accentué certaines difficultés que nous avions déjà identifiées.
Notre organisation a besoin de ses deux jambes pour avancer et notre CGT a besoin
d’appuyer le revendicatif sur sa vie syndicale pour aller à la bataille. Cela pose la
question de nos priorités collectives et retrouver le temps de la CGT. Prendre soin
de l’organisations doit être notre priorité. Nous devons créer les conditions pour
travailler davantage nos liens avec les organisations et les syndicats. Repartir de la
base afin de construire nos fondements pour gagner notre projet de transformation
sociale et de la société. Les enjeux sont grands pour le monde du travail et pour
notre organisation syndicale.

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