RAIN DOSSIER PÉDAGOGIQUE - Lyon

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RAIN DOSSIER PÉDAGOGIQUE - Lyon
COMPAGNIE ROSAS

RAIN
DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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RAIN DOSSIER PÉDAGOGIQUE - Lyon
Rain © Anne Van Aerschot

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RAIN DOSSIER PÉDAGOGIQUE - Lyon
COMPAGNIE ROSAS
              ANNE TERESA DE KEERSMAEKER

              RAIN
              UNE PIÈCE                          PRODUCTION
              D’ANNE TERESA DE KEERSMAEKER       COMPAGNIE ROSAS
              POUR 10 INTERPRÈTES
                                                 COPRODUCTION
              CHORÉGRAPHIE                       THÉÂTRE ROYAL DE LA MONNAIE -
              ANNE TERESA DE KEERSMAEKER         DE MUNT (BRUXELLES),
              MUSIQUE                            SADLER’S WELLS (LONDON),
              STEVE REICH                        LES THÉÂTRES DE LA VILLE
              MUSIC FOR 18 MUSICIANS             DE LUXEMBOURG
              SCÉNOGRAPHIE ET LUMIÈRES
              JAN VERSWEYVELD
              COSTUMES
              DRIES VAN NOTEN

                                                     GRAND THÉÂTRE MASSENET
              DANSEURS
              LAURA BACHMAN, LÉA DUBOIS,
              ANIKA EDSTRÖM KAWAJI,                   VEN. 15 FÉV. 2019   20H

              ZOI EFSTATHIOU, YUIKA HASHIMOTO,
              LAURA MARIA POLETTI,                 1H10 ENVIRON, SANS ENTRACTE
              SOA RATSIFANDRIHANA,
              JOSÉ PAULO DOS SANTOS/
              FRANK GIZYCKI, ROBIN HAGHI/        SPECTACLE CO -ACCUEILLI AVEC
              LUKA ŠVAJDA, THOMAS
              VANTUYCON/LAV CRNČEVIĆ

Ce dossier a été réalisé en deux parties :
- un dossier pour l’enseignant avec une approche générale et une
approche par le corps,
- une fiche pour les élèves pouvant leur être distribuée avant et après
le spectacle.

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RAIN DOSSIER PÉDAGOGIQUE - Lyon
POUR L’ENSEIGNANT
     AVANT LE SPECTACLE

           PREMIÈRE APPROCHE DU SPECTACLE

           • LA DANSE CONTEMPORAINE
           Une première réflexion avec les élèves autour de la danse contemporaine et des représentations
           qu’ils s’en font est essentielle.
           ► Quels repères ont-ils ?
           ► Quelles sont leurs attentes par rapport au type de chorégraphie, ambiance... ?

           • LA CHORÉGRAPHE
           Anne Teresa de Keersmaeker étudie la danse en Belgique en 1980 avec Maurice Béjart à l’école
           Mudra puis crée sa propre compagnie « Rosas ». Cette chorégraphe a su imposer sur les scènes
           européennes la transposition dans le mouvement de la musique qu’elle emprunte autant à des
           compositeurs contemporains que classiques. C’est une signature qui se démarque des autres
           chorégraphes contemporains dont les thèmes musicaux viennent souvent après la création
           du mouvement, ou même chez certains, comme Merce Cunningham, la musique est créée
           indépendamment de la danse et les deux sont associés le jour du spectacle.

           • RAIN ET STEVE REICH
           Rain est une pièce chorégraphique issue de la danse contemporaine. Elle a été créée sur Music
           for 18 musicians de Steve Reich.
           Elle présente une structure précise, basée sur des jeux de variations et de répétitions, ainsi qu’une
           gestuelle associant lignes de tensions et vagues de relâchement. Le style d’Anne Teresa de
           Keersmaeker est associé au geste répétitif, à la ligne pure associée à la musique, dont la danse
           est une extension par le mouvement.
           Dans Rain, la chorégraphe emprunte un certain nombre de principes de composition à la
           musique de Steve Reich. Elle l’avait fait auparavant dans d’autres pièces : Fase (1982) et
           Drumming (1998). On y retrouve tout un jeu de reprises et de réminiscences, des rythmes
           contrastés et l’art de la transition.
           Les sections, que Reich développe après une longue pièce d’ouverture, se renvoient toutes
           les unes aux autres malgré leurs nombreuses différences. De la même manière, dans la
           chorégraphie, on retrouve des mouvements similaires, ce qui donne à l’ensemble toute sa
           cohérence : des éléments frappants comme les mains placées devant la bouche par exemple,
           ou des déplacements plus ordinaires, comme les nombreux demi-tours.
           Pour passer d’une section à une autre, Reich utilise le vibraphone solo, qui marque
           systématiquement les transitions. Les danseurs, eux, se donnent mutuellement des signaux (des
           cris retentissants ou bien des mouvements de tête discrets).
           Pas de part possible à l’improvisation dans Rain qui suit une partition stricte.
           La structure est complexe. Le spectateur n’en appréhende que l’ossature.

           Music for 18 Musicians de Steve Reich (1976) :      D’Anne Teresa de Keersmaeker :
           https://youtu.be/ZXJWO2FQ16c
           À relever :                                         Fase (1982)
           • la pulsation donnée par les pianos et les         https://youtu.be/HpPmH4Wc5AM
           percussions,
           • le contraste entre d’un côté le beat              Drumming (1998)
           régulier et obsédant, et d’un autre côté, le        https://youtu.be/staEZ7FcGqE
           développement de lignes mélodiques.
                                                               Rain (2001) :
           Clapping Music de Steve Reich (1972) :              https://youtu.be/pf_cL9y0Uh4
           https://youtu.be/lzkOFJMI5i8                        https://youtu.be/itIDmRUUVmg
           La vidéo nous permet de comprendre
           comment la pièce est structurée à partir d’un
           seul schéma rythmique.

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RAIN DOSSIER PÉDAGOGIQUE - Lyon
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     On peut lire avec les élèves les propos recueillis de la chorégraphe autour de Rain.

     Que signifie cette création pour vous ?
     D. K. : (…) Dans Music for 18 Musicians, Reich s’aventure pour la première fois sur un terrain
     harmonique plus émotionnel. Il combine pour la première fois la pulsation intraitable si
     caractéristique de la musique minimaliste, ainsi que les jeux de superposition rythmique de
     ses œuvres de jeunesse, avec une évolution harmonique tout au long de la composition. La
     pièce commence par énoncer onze accords sur lesquels s’établira ensuite tout le canevas
     harmonique.
     C’est aussi la première fois que Reich travaille en s’appuyant sur des arcs de tension dont la
     durée correspond au souffle des musiciens : le cycle respiratoire des clarinettistes sert ainsi de
     point de départ à la composition des parties de cordes. On se trouve ici dans une « esthétique
     de la vague ». Dans Rain, le vocabulaire de départ se compose d’une longue phrase féminine
     et d’une longue phrase masculine. Ces données de base sont travaillées selon divers procédés
     de contrepoint rigoureux, qui permettent de développer une écriture exubérante riche en
     mouvements circulaires ou en spirale, que viennent traverser parfois des lignes droites et des
     diagonales très nettes, comme la navette d’une métier à tisser. La longue durée de la pièce
     favorise certes l’épuisement, mais l’ensemble reste jubilatoire.

     Rain impliquait également une collaboration renouvelée avec le couturier Dries Van Noten et le
     scénographe Jan Versweyveld, qui en ont signé le décor emblématique et les costumes dans
     une palette de couleurs à l’évolution subtile.
     D. K. : Rain offre une évolution de la couleur chair au magenta intense en passant par le
     rose tendre et le rose foncé, puis un fade away vers des couleurs plus automnales : gris
     argenté, beige et blanc. Tout le spectacle est en fait une vague ascendante qui enfle, tourne
     circulairement et culmine au niveau de ce que l’on appelle la « section d’or » (ce moment
     critique, peu avant les deux-tiers du spectacle, où le temps qui nous reste à danser est dans la
     même proportion avec le temps déjà écoulé que celui-ci avec la durée totale du spectacle),
     puis reflue dans l’autre sens. Comme le souvenir d’une expérience intense.

     L’un des mystères de Rain réside dans un jaillissement d’émotions à partir d’une structure très
     élaborée. Comment réalisez-vous ce processus insaisissable ?
     D. K.: L’aspect formel n’est jamais un but en soi. Une cathédrale gothique a elle aussi une
     forme très étudiée, mais l’intention est bien que le visiteur ou le fidèle ressente une irrésistible
     admiration, qui l’emporte. Cette chorégraphie cherche elle aussi à créer un flux continu où le
     public puisse se laisser entraîner sans en comprendre nécessairement la construction.

     Formellement, vous nous disiez donc être très attentive à la « section d’or », une proportion qui
     se traduit à la fois dans l’espace (la dimension visuelle) et dans le temps (la musique), et qui agit
     donc sur deux plans dans cette chorégraphie.
     D. K.: La beauté de la section d’or tient aux proportions asymétriques qu’elle génère. Une
     forme parfaitement équilibrée ne progresse pas. L’asymétrie fait naître un champ de tensions
     qui pousse au changement. Un élément est alors plus présent qu’un autre, et le rapport est
     susceptible de s’inverser ; la partie majeure peut repousser ou amplifier la partie mineure.

     Quelle est la difficulté de la pièce pour les danseurs ?
     D. K. : Elle est physiquement très dure, notamment parce que l’on y travaille beaucoup sur
     l’axe vertical. On est allongé par terre, on se redresse vers le haut et on retombe. Ce type
     de technique, très « années 60 », est lié au travail au sol et diffère évidemment beaucoup
     du ballet classique. C’est tout un art de la chute et de l’élévation. La pièce est également

                                                                                                             ’’
     éprouvante pour les danseurs par son caractère immédiat, l’intensité physique et l’abandon
     nécessaires pour interpréter les rôles. Pour interpréter sur scène cette écriture dont les voix sont
     très autonomes, mais se tressent néanmoins en mouvements d’ensemble très rigoureux, il faut
     vraiment la dompter. Et lorsqu’une concentration extrême se propage jusqu’au public, on
     obtient alors une forte expérience collective.

                                                        Propos recueillis par Michaël Bellon (extraits)

                                                                                                                  I5
Fase de la Compagnie Rosas

                      POUR L’ENSEIGNANT
                      AVANT LE SPECTACLE

                              PREMIÈRE APPROCHE DU SPECTACLE

                              • CETTE PIÈCE DANS L’HISTOIRE DE LA DANSE
                              En 2011, Rain est la première pièce d’Anne Teresa De Keersmaeker à entrer au répertoire du
                              ballet de l’Opéra de Paris. Sous le regard attentif d’Olivia Rochette et Gerard-Jan Claes, les
                              danseurs de la Cie Rosas transmettent la chorégraphie à ceux choisis parmi la troupe pour cette
                              aventure. Progressivement, et non sans difficultés, ces derniers sont amenés à s’éloigner des
                              acquis du classique pour s’approprier le langage de la chorégraphe flamande.

                              On peut regarder un extrait vidéo de la manière dont répètent les danseurs avec la
                              chorégraphe : https://www.numeridanse.tv/videotheque-danse/rain-0?s

                              Vous pouvez regarder aussi un extrait de deux pièces de la chorégraphe Maryse Delente dont
                              la musique aussi porte les œuvres chorégraphiques :
                              ► La Cloche de verre | https://www.numeridanse.tv/videotheque-danse/la-cloche-de-verre?s
                              ► Emzara (sur le Requiem de Mozart) | https://vimeo.com/79525416

         FASE
FILM DE THIERRY DE MEY
                              DES PISTES INTERDISCIPLINAIRES
https://www.numeridanse.tv/
  videotheque-danse/fase
                              • LE RAPPORT ENTRE DANSE ET MUSIQUE
                              ► En philosophie, liens à faire avec ses connaissances en histoire de l’art.
                              ► Étude de la musique minimaliste de Steve Reich et ses principes de composition.

                              • DANSE ET CINÉMA
                              ► Étude des films réalisés autour de pièces d’Anne Teresa de Keersmaeker par Thierry De Mey.
  ROSAS DANST ROSAS           Quel lien le cinéaste entretient avec la danse, comment retranscrit-il une œuvre
FILM DE THIERRY DE MEY        chorégraphique ? Sur quels registres joue-t-il ? Dans quels décors ? Quels apports
https://www.numeridanse.tv/
                              supplémentaires a–t-on avec le film ?
    videotheque-danse/        ► En quoi les pièces de Keersmaeker sont-elles propices à cette collaboration ?
      rosas-danst-rosas       ► Quelle différence entre un spectacle de danse et un film sur la danse ?

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Rain © Anne Van Aerschot

PENDANT LE SPECTACLE
Rendre les élèves attentifs à un ou plusieurs éléments en particulier :
► Les différents costumes et les décors. En quoi renforcent-ils le propos de la chorégraphe ?
► Quelles atmosphères créent la lumière et la musique ?
► Combien de danseurs sont sur scène ? Quels effets et sensations cet effectif produit-il ? Dansent-ils
toujours ensemble ? Comment s’organisent-ils sur scène ?
► Comment la chorégraphe utilise t-elle l’espace sur scène ?
► Y a-t-il différentes parties ou tableaux dans la chorégraphie ? Comment la chorégraphe assure-t-elle la
transition ?

APRÈS LE SPECTACLE
UNE APPROCHE PAR LE CORPS

► Retenir 3 gestes dans le spectacle, les lier entre eux pour former une phrase chorégraphique (1 x 8
temps).
► Se mettre par 2 et s’apprendre les gestes retenus. Réaliser cette phrase à l’unisson (2 x 8 temps).
Se concentrer sur l’énergie de la phrase et ajouter des points d’impact (dans le sol) et d’impulse (vers
l’extérieur) à 2 mouvements minimum. Jouer sur le contraste vite/lent en ralentissant un mouvement.
Puis déconstruire la phrase en changeant chacun l’ordre des gestes mais en gardant la même structure
de temps. Chacun a alors sa propre partition.
► Se mettre par 4 et retenir 4 x 8 temps avec les propositions de chacun. Réaliser à l’unisson cette phrase
chorégraphique commune. Jouer sur l’espace avec 1 danseur qui se détache du groupe par exemple.
Puis demander à chaque danseur de jouer sur la répétition d’un ou deux gestes dans sa propre phrase.
Créer à nouveau une partition individuelle à l’intérieur de cette partition commune. La structure temps
doit être la même pour le groupe (4 x 8 temps par exemple pour tous).
► Composer une chorégraphie avec la classe en faisant des entrées sur scène successives avec des
choix de groupement dans l’espace différents.

LA QUESTION DU SOUVENIR

On peut proposer aux élèves de garder une « trace » du spectacle, qui permettra par la suite de faire du
lien entre les différentes expériences vécues dans l’année. On peut les amener par exemple à comparer
leur propre jugement critique avec un article de presse déjà paru.
Ce souvenir peut être collectif.

Voici une proposition :
► Demander aux élèves de repérer plusieurs parties ou tableaux du spectacle,
► Faire un récit court objectif ou subjectif d’une partie au choix,
► Puis faire une lecture de chaque récit dans l’ordre chronologique du spectacle.

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OPÉRA DE SAINT-ÉTIENNE
JARDIN DES PLANTES - BP 237
42013 SAINT-ÉTIENNE CEDEX 2

DOSSIER RÉALISÉ SOUS LA DIRECTION
D’OUMAMA RAYAN
COORDINATION
CLARISSE GIROUD
RÉDACTION DES TEXTES
NATHALIE PRIMAS, ENSEIGNANTE-RELAIS,
CLARISSE GIROUD
MAQUETTE ET RÉALISATION
SERVANE CROSSOUARD

CONTACT
AUDE MONASSE
RESPONSABLE DU PÔLE
DES RELATIONS AVEC LES PUBLICS
04 77 47 83 31
AUDE.MONASSE@SAINT-ETIENNE.FR

CLARISSE GIROUD
CHARGÉE DE LA MÉDIATION
ET DE L’ACTION CULTURELLE
04 77 47 83 34
CLARISSE.GIROUD@SAINT-ETIENNE.FR

AVEC LE SOUTIEN DE

                                       OPÉRA DE SAINT-ÉTIENNE        LOCATIONS / RÉSERVATIONS
                                       JARDIN DES PLANTES — BP 237   DU LUNDI AU VENDREDI
                                       42013 SAINT-ÉTIENNE CEDEX 2   DE 12H À 19H
                                                                     04 77 47 83 40
                                       ÉRIC BLANC DE LA NAULTE
                                       DIRECTEUR GÉNÉRAL

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