COMPÉTITIVITÉ ET CROISSANCE VERTE - RAPPORT DU GROUPE DE TRAVAIL LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE L'INDUSTRIE
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Les États généraux de l’Industrie Rapport du groupe de travail Compétitivité et croissance Février 2010 verte
Rapport du groupe de travail compétitivité et croissance verte 15 janvier 2010 Président : Yvon JACOB Rapporteur : Jean-Marc LE PARCO Nombre de participants : 38 (liste en annexe)
Sommaire 1. PARTIE I : Diagnostic de la situation actuelle et identification des principaux enjeux ............................................................................5 1.1. Diagnostic......................................................................................5 1.2. Enjeux............................................................................................5 1.3. Axes de travail préconisés.............................................................9 2. PARTIE II : Propositions d’actions ................................................11 2.1 Axe 1 : encourager l’innovation et sa diffusion……………………12 2.2 Axe 2 : accompagner les PME dans la définition et la mise en place d’une stratégie de développement et d’innovation………..15 2.3 Axe 3 : favoriser l’investissement…………………………………..18 2.4 Axe 4 : alléger les prélèvements sur les entreprises……………..21 2.5 Axe 5 : mieux associer les salariés à la problématique environnementale…………………………………………………….22 2.6 Axe 6 : améliorer la prise en compte de la qualité………………..23 3. ANNEXES .....................................................................................24 3
1. PARTIE I : DIAGNOSTIC DE LA SITUATION ACTUELLE ET IDENTIFICATION DES PRINCIPAUX ENJEUX La problématique sur laquelle s’est penché le groupe de travail est celle de la compétitivité et de la croissance verte. L’approche partagée par les membres du groupe de travail a été de réfléchir aux principaux facteurs de compétitivité de l’industrie française dans un contexte européen et mondial et de dégager des voies d’amélioration possibles pour favoriser un développement durable. La maîtrise de l’impact environnemental de l’industrie tout au long de la chaîne des produits, depuis l’approvisionnement jusqu’au recyclage en fin de vie, est une des conditions du maintien d’une base industrielle forte en France, mais d’autres dimensions du développement durable doivent également être prises en compte, tels que l’efficacité énergétique, les impacts sociétaux ou la compétitivité économique sur les marchés mondiaux, pour lesquels cette thématique offre de nouvelles perspectives. Le groupe a souhaité examiner l’ensemble des éléments permettant d’assurer une compétitivité durable de l’industrie française. 1.1. Diagnostic L’industrie française a perdu en compétitivité en dix ans Depuis une dizaine d’année, on constate une baisse de la compétitivité de l’économie française et plus particulièrement de son industrie, qui s’est encore accentuée avec la crise. Ce phénomène se traduit par un net recul de la part des exportations françaises, même si la France n’est pas la seule dans ce cas compte tenu de l’émergence des pays en développement : sa part est passée de 6 à 4 % des exportations mondiales entre 2000 et 2008. en partie à cause des évolutions défavorables du taux de change L’euro s’est fortement apprécié par rapport au dollar depuis 2000, le taux de change atteignant actuellement un niveau de 120 à partir d’une base de 75 en 2000, soit une progression de 60 %. Aucun signe ne permet aujourd’hui de dire que la tendance pourrait s’inverser rapidement. L’effet de cisaillement pour les industries qui produisent en euros et vendent en dollars est dévastateur. Mais l’évolution du taux de change n’explique pas à elle seule la perte de compétitivité de l’industrie française. En effet, la part des exportations françaises dans la zone euro chutent, passant de 16 % en 2000 à 13 % en 2008, alors que les parts de l’Allemagne progressent. mais aussi pour des raisons plus structurelles comme le poids des prélèvements La France est au deuxième rang des pays développés derrière la Norvège pour l’ampleur des prélèvements sur les entreprises rapportés au produit intérieur brut (PIB) : le taux global des prélèvements s’élève à 16,5 % en France contre 9,5 % en moyenne dans l’OCDE et 8 % en Allemagne, même si les services publics et les prestations sociales fournis en contrepartie ne sont pas identiques. La rentabilité structurelle des entreprises est handicapée. La réforme de la fiscalité assise sur les investissements et les emplois peut être considérée en ce sens comme une avancée positive. 5
et la difficulté d’accès au crédit qui se traduit par un déficit d’investissement. La faible capitalisation des entreprises françaises et la tendance des établissements de crédit à privilégier les projets présentant le moins de risques constituent un frein au développement des entreprises. Pour conquérir de nouveaux marchés, innover et améliorer leurs capacités de production, les entreprises doivent investir. Sans ressources financières suffisantes, elles ne peuvent tenir leur rang face à la concurrence internationale. Le taux d’investissement en France a baissé depuis les années 1980 (de 21 % en 1980, il est passé à 18 % au milieu des années 2000), ce qui conduit aujourd’hui à un retard d’investissement de modernisation dans les entreprises, donc à des baisses de performance compte tenu du vieillissement des matériels qui n’intègrent pas les derniers progrès technologiques. En matière de recherche et développement, l’effort des entreprises en France est de 1,3 % du PIB, ce qui représente la moitié de celui du Japon (2,6 %) et est très en retrait par rapport aux Etats-Unis et à l’Allemagne (1,8 %). Ce retard accumulé depuis plusieurs dizaines d’années dans l’investissement immatériel a obéré l’avenir et explique en partie le déficit de compétitivité actuel. Cette dégradation de la compétitivité conduit à une spirale négative. Face à la perte de leurs parts de marché, certaines entreprises sont conduites à baisser leurs prix, ce qui réduit leurs marges, donc diminue leurs capacités d’investissement et entraîne mécaniquement une détérioration supplémentaire de leur compétitivité. La France possède toutefois quelques atouts, même s’ils sont fragiles : de grandes entreprises à rayonnement mondial, La France dispose de champions industriels : sur les 500 plus grandes entreprises mondiales, 40 sont françaises, ce qui place la France au troisième rang derrière les Etats- Unis et le Japon. La France est l’un des trois pays à conserver une industrie automobile et une industrie aéronautique, deux filières qui ont un effet structurant sur l’ensemble du tissu industriel. Cela ne doit cependant pas cacher le fait que l’immense majorité des entreprises françaises sont de petites entreprises, qui ne disposent pas de la taille critique suffisante pour aborder des marchés mondiaux et sont fragiles financièrement, même si certaines sont très performantes. une capacité relative d’attraction des investissements étrangers, En première apparence, la France est le deuxième pays d’accueil pour les investissements internationaux après la Chine. Cette attractivité s’explique notamment par le niveau reconnu des compétences disponibles en France ainsi que par la qualité des infrastructures et de ses services publics. Cependant, une certaine précaution s’impose vis-à-vis des données sur les investissements étrangers car elles intègrent des opérations de fusion acquisition ou d’optimisation financière, ne conduisant pas nécessairement au développement de nouveaux sites. En réalité, les investissements créateurs de capacités de production nouvelles représentent moins de 10 % du total des investissements étrangers en France. une avance sur certaines technologies vertes. La France est le pays le mieux positionné du G7 en matière d’émissions de CO2 par habitant avec 6 tonnes par habitant, contre 15 pour les Etats-Unis et 10 pour l’Allemagne et le Japon. Le recours à l’énergie nucléaire ainsi que la performance des rejets en CO2 des automobiles contribuent pour une grande part à ce résultat. Le bâtiment représente également un gisement de réduction des émissions de gaz à effet de serre, sur lequel l’industrie française 6
est bien positionnée : les constructions à énergie positive et la rénovation des bâtiments existants pour en améliorer l’efficacité énergétique constituent un formidable potentiel à exploiter. Toutefois de nombreux pays dont les Etats-Unis et la Chine ont décidé d’investir massivement sur les technologies vertes (115 milliards de dollars sur deux ans aux Etats- Unis et 20 milliards de dollars par an en Chine), afin de combler leur retard. De nouveaux concurrents vont donc émerger face aux entreprises françaises, mais les marchés pour ces technologies vont connaître une forte expansion dont nos industries doivent également chercher à profiter, tant au niveau national qu’à l’exportation. 1.2. Enjeux Tirer parti des opportunités du marché intérieur européen et de la mondialisation La compétitivité des entreprises françaises ne peut pas être examinée d’un point de vue purement national. La France s’insère dans la communauté économique européenne et toute stratégie doit intégrer une vision au minimum européenne, fondée sur des partenariats et des coopérations à cette échelle. La France participe activement à l’élaboration des règles communes qui s’imposent sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne. En réponse aux exigences sociétales de plus en plus fortes en matière de santé, de sécurité et de protection de l’environnement, le corpus réglementaire européen s’enrichit et se complexifie constamment. Plutôt que le vivre comme une contrainte, les entreprises doivent en exploiter les potentialités, en anticipant les évolutions et en profitant des effets de l’harmonisation des règles communautaires, qui renforce le marché unique, facilite les échanges commerciaux entre Etats membres et supprime les barrières d’accès aux clients étrangers. Toutefois un écart trop élevé entre les exigences européennes, qui découlent de l’objectif de haut niveau de protection des citoyens, et celles des autres zones économiques au niveau mondial peut entraîner un handicap de compétitivité pour les entreprises européennes à l’international. Un moyen de transformer cet obstacle en levier est d’influer sur les normes internationales, qu’elles soient techniques, sociales ou environnementales, et de les faire évoluer dans un sens favorable aux avances technologiques européennes. Ainsi, les avantages compétitifs de nos entreprises pourront pleinement être exploités. De même au niveau national, un recours plus large à la normalisation en application de la réglementation permettrait d’optimiser l’encadrement réglementaire, en impliquant mieux les acteurs économiques dans les conditions de sa mise en œuvre et de s’assurer qu’il n’y a pas de décalage non justifié avec ce qui est pratiqué à l’étranger. Le développement des économies émergentes avec une main d’œuvre à bas coût et des niveaux de qualité de plus en plus élevés oblige les entreprises françaises à se repositionner vers des productions et des prestations à plus haute valeur ajoutée ou peu délocalisables. Mais compte tenu de l’interdépendance entre les industries, il est également essentiel de conserver les industries de base sur le territoire national. Les entreprises performantes sont celles qui savent monter dans la chaîne de valeur en offrant les services attendus par les clients (innovation, flexibilité, …) et en mettant en avant leurs atouts distinctifs. C’est une orientation essentielle pour rétablir une compétitivité structurelle. Un travail sur la promotion du « made in France » est sans doute également nécessaire pour améliorer l’image des produits français. La maîtrise de la qualité des produits et des services constitue aussi un axe d’amélioration à encourager, car l’adaptation des produits aux besoins des marchés mondiaux constitue une des conditions indispensables pour une commercialisation durable. 7
Développer les capacités d’innovation et les exploiter efficacement La capacité d’innovation constitue un facteur clé de différenciation sur les marchés et d’élévation de la valeur ajoutée des produits, ainsi qu’un des principaux moteurs de la croissance. L’innovation est la richesse de demain. Encourager l’innovation constitue donc une des priorités pour restaurer la compétitivité des entreprises françaises. Toutes les formes d’innovations sont concernées, tant technologiques que non technologiques : une innovation qu’elle soit organisationnelle, sociale, juridique, de procédé, de produit, de service ou de marketing confère à celui qui sait l’exploiter un avantage concurrentiel. Mais il ne suffit pas d’innover, encore faut-il réussir la mise sur le marché et le succès commercial du produit ou du service. Deux outils sont indispensables pour garantir la pleine exploitation d’une innovation : la normalisation qui permet d’en assurer la diffusion, grâce à la confiance et à l’interopérabilité que génère la conformité aux normes sur les marchés, et la propriété industrielle, qui permet de protéger et de valoriser les avancées obtenues. Le recours à ces deux outils indissociables de l’innovation doit être facilité pour sécuriser l’environnement des entreprises et les encourager à innover. La mise sur le marché implique également une part de risque et donc des financements appropriés qui ne sont pas toujours disponibles en quantité suffisante. Promouvoir les décloisonnements L’innovation se nourrit des enrichissements mutuels. Renforcer les partenariats entre le public et le privé est propice à la création de nouvelles entreprises et au développement des PME. Pour libérer les énergies créatrices, il faut favoriser le décloisonnement à tous les niveaux, à la fois entre les PME et les grands groupes, entre l’industrie et la recherche, entre le public et le privé, mais aussi entre les filières et entre les régions. Les pôles de compétitivité, qui mettent en relation tous les acteurs, en sont un exemple probant. La concentration d’activités et l’effet de masse qu’ils permettent constituent un catalyseur pour l’émergence d’innovations. La mise en réseau au niveau national et international peut en multiplier les effets positifs. Toute mesure d’amélioration du fonctionnement des pôles de compétitivité est à encourager. Il faut inciter les PME, qui ont difficilement les moyens de mener seules des projets d’innovation lourds, à s’insérer dans des projets collaboratifs avec les grandes entreprises, les laboratoires de recherche, les universités. Les transferts de technologies entre le public et le privé, avec une attention particulière aux droits de propriété intellectuelle, doivent être facilités, pour exploiter le potentiel issu des travaux de recherche et faire en sorte que les technologies émergentes diffusent rapidement dans le tissu industriel, afin que les PME se les approprient, progressent dans l’état de l’art de leur profession et soient finalement plus aptes à affronter la concurrence. Les services de valorisation des universités et des établissements de recherche, les centres régionaux pour l’innovation et le transfert de technologie (CRITT), les centres techniques industriels (CTI) et les instituts Carnot ont un rôle crucial à jouer comme vecteurs efficaces de cette diffusion des savoirs. L’identification des technologies clés de demain peut permettre de concentrer les efforts sur les marchés les plus porteurs. Le crédit d’impôt recherche est un mode de financement partagé entre le public et le privé qui a fait la preuve de son efficacité pour la conduite de projets de recherche et de développement. Le nouveau fonds démonstrateur de recherche, qui vise à encourager des expérimentations de démonstrateurs liés aux nouvelles technologies de l'énergie, est un autre exemple d’aide aux entreprises qui investissent sur cette thématique. Plus généralement un dispositif incitatif de soutien à toutes les formes d’innovation est nécessaire. Ce dispositif doit également s’appliquer aux services, car le développement de 8
services innovants peut apporter une contribution majeure à la compétitivité de l’industrie. Mieux exploiter les synergies entre industrie et services est une voie d’avenir pour assurer le succès mutuel de ces activités économiques complémentaires. Favoriser la croissance des entreprises et l’émergence d’entreprises de taille intermédiaire La faible taille des entreprises françaises par rapport à leurs concurrentes étrangères et leur relative fragilité financière sont des freins à l’innovation et à l’exportation, qui les rendent vulnérables et incapables de mobiliser suffisamment de moyens pour mener à bien des projets internationaux. C’est pourquoi il est indispensable d’encourager leur croissance, de promouvoir des rapprochements, d’aider les filières à se structurer et à mener des actions communes à l’export. Un soutien spécifique aux entreprises de taille intermédiaire, facilitant l’accès aux financements, la capacité d’innovation et l’internationalisation, serait particulièrement utile pour tirer parti du potentiel de ces entreprises encore trop peu nombreuses et qui peuvent devenir les champions de demain. Faciliter l’accès au capital Pour améliorer le taux de survie des entreprises dix ans après leur création et leur donner les moyens de conquérir de nouveaux marchés en saisissant l’opportunité du formidable potentiel de croissance que représente l’ouverture économique des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), il apparaît nécessaire d’accroître les ressources financières mises à leur disposition, plus particulièrement en fonds propres. Il faudrait pour cela favoriser le capital- investissement à toutes les étapes de la vie des entreprises, réorienter vers elles les financements longs issus de l’épargne et inciter les établissements financiers à financer davantage des projets d’entreprises au lieu d’investissements moins générateurs de valeur ajoutée et d’emplois, comme l’immobilier. Toute forme d’incitation à l’investissement en fonds propres dans les PME, selon des critères ne privilégiant pas les stratégies de rentabilité à court terme, serait bénéfique pour la compétitivité de l’industrie. L’amélioration des délais de paiement, même si des avancées ont déjà été accomplies en la matière par la loi de modernisation de l’économie, reste également un enjeu face à la fragilité des plus petites entreprises. Améliorer l’attractivité des métiers Certains métiers industriels sont considérés comme peu attractifs pour les jeunes, qui préfèrent se tourner vers d’autres emplois. Une valorisation de l’image des entreprises et de l’industrie en général, sans oublier l’amélioration des conditions d’exercice et de rémunération de ces métiers, est nécessaire pour inverser la tendance. Les entreprises, et notamment les PME, doivent être toujours mieux accompagnées dans cet exercice qui revêt un caractère stratégique pour elles. La qualité des relations sociales dans les entreprises est un facteur majeur de compétitivité. Les personnels font la richesse des entreprises. Valoriser leurs compétences et leurs savoir-faire et les accompagner dans l’adaptation aux métiers de demain constituent des investissements durables indispensables pour le développement des entreprises. Le recours aux contrats en alternance constitue un moyen de concilier besoin des entreprises et attractivité pour les jeunes, mais la qualité de la formation initiale et tout au long de la vie est également un facteur capital pour réussir cette bonne adéquation. Développer la culture entrepreneuriale française est indispensable pour faire naître et croître les entreprises de demain, la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur montre qu'il est possible de créer une véritable dynamique et de faire évoluer les mentalités en ce sens. 9
Mieux utiliser les nouvelles technologies de la communication Les technologies de l’information et de la communication, ainsi que les développements de l’internet, constituent un moteur déterminant de la croissance. L’utilisation accrue des potentialités du numérique permet des gains de productivité considérables dans tous les secteurs, grâce à une meilleure gestion des flux d’informations et à la faculté de réactivité en temps réel. Les entreprises ont besoin de logiciels et de réseaux adaptés à leurs attentes et apportant une valeur ajoutée toujours plus grande. Il est par conséquent fondamental d’approfondir la couverture numérique du territoire. Mais de nouveaux modes d’organisation, s’inscrivant dans des démarches d’amélioration continue, doivent également être conçus au sein des entreprises, notamment les plus petites, pour garantir une efficacité optimale de ces outils. Les technologies de l’information et de la communication, si elles sont utilisées pour réduire les besoins de déplacement ou pour améliorer les relations client-fournisseur, peuvent également contribuer à répondre au besoin de développement durable. Optimiser l’impact sur l’environnement Les préoccupations de la société en matière environnementale et de maîtrise des risques vont croissantes. Les entreprises doivent intégrer ces problématiques dans leurs activités. Le marché des droits d’émission de gaz à effet de serre, couplé aux objectifs de réduction de 20 %, ou 30 % en cas d’accord international, de ces mêmes émissions d’ici 2020, ainsi que la réorientation, à enveloppe constante, de la fiscalité d’une taxe basée sur l’investissement vers une taxe carbone ouvrent des perspectives considérables. Les entreprises qui anticiperont ces évolutions bénéficieront d’un avantage concurrentiel majeur. Tous les secteurs économiques sont concernés. Des démarches d’éco-conception doivent être encouragées, afin de diminuer la consommation d’énergie, d’eau ou de matières premières tout au long du cycle de fabrication et de vie des produits et des services, de réduire le nombre de rebuts et de déchets, d’utiliser le strict minimum de matériaux entrants, d’abaisser le coût de fonctionnement et d’optimiser le recyclage ou le réemploi en fin de vie. L’accent est à mettre sur les investissements faiblement polluants et à basse consommation d’énergie. Des filières de recyclage et de valorisation énergétique sont à organiser, avec notamment des dispositifs partagés de collecte. L’amélioration de l’efficacité du transport routier, qui représente aujourd’hui plus de 80 % des flux, est primordiale et le développement d’alternatives au transport routier, comme le transport ferroviaire ou fluvial, doit être encouragé. Ces démarches permettront également de répondre au défi de la raréfaction des ressources naturelles et de réduire la dépendance externe vis-à-vis des fournisseurs de ces ressources rares. Les ressources naturelles sont limitées et l’émergence d’économies majeures dans le monde en développement conduit à une forte augmentation de la demande. Certains pays peuvent même être tentés de protéger l’accès à des ressources stratégiques, ce qui entraîne des tensions sur le marché des approvisionnements, aussi bien pour l’énergie que pour les matières premières, comme les métaux ou les produits de base entrant dans la fabrication des composites. De nouveaux métiers vont se développer pour répondre aux exigences environnementales. La formation jouera un rôle déterminant pour l’émergence des compétences requises et pour l’adaptation des salariés aux mutations liées à cette nouvelle donne. En tout état de cause, il paraît important de souligner que performance industrielle, performance environnementale et amélioration sociétale vont de pair et ne sont pas antinomiques. 10
1.3. Axes de travail préconisés Compte tenu de la transversalité des questions de compétitivité, plusieurs des enjeux identifiés par le groupe rejoignent les thématiques traités par d’autres groupes, comme par exemple les sujets de financement, de formation et d’emploi, d’innovation, de partenariats, de développement des éco-industries et d’utilisation des technologies de l’information. C’est pourquoi les propositions élaborées par le groupe ne sont pas exhaustives dans tous les domaines et certaines pistes de travail ne font pas l’objet d’analyses spécifiques pour éviter les redondances. Les principaux axes identifiés par le groupe et autour desquels des propositions ont été élaborées sont les suivants : - mettre en place des mécanismes d’incitation à l’innovation, à sa diffusion et à son succès commercial durable Des dispositifs fiscaux performants existent pour favoriser le développement de la recherche privée. Si la conduite de projets de recherche ambitieux est indispensable, il ne faut pas oublier que des innovations de moindre ampleur peuvent également être à l’origine d’avancées compétitives majeures. L’extension aux projets d’innovation des mécanismes incitatifs existants pour la recherche permettrait de donner une impulsion positive à l’ensemble du tissu de PME français. De même, un plan d'actions pour une meilleure utilisation de la normalisation et la promotion de la maîtrise de la qualité et de la propriété industrielle pour assurer le succès commercial durable des innovations devrait être approfondi, en particulier pour les technologies et services associés à une plus grande efficacité énergétique et environnementale. - accompagner les PME dans la définition d’une stratégie à moyen terme Par manque de moyens et de temps, les responsables de PME négligent souvent de prendre du recul par rapport à l’opérationnel. Or disposer d’une vision stratégique est indispensable pour assurer l’avenir de l’entreprise. Réfléchir aux démarches de progrès qui peuvent être mises en place dans l’entreprise, aux marchés prioritaires à cibler, aux coopérations à engager, à l’utilisation d’outils de valorisation des innovations que sont les normes et les brevets, permet de mieux positionner l’entreprise dans son environnement économique et de tirer parti des évolutions attendues. Une mise en commun, une consolidation et une diffusion plus efficace et mieux ciblée, en particulier vers les PME, d’informations d’intelligence économique sur l’évolution des technologies, des normes, des marchés et de la concurrence internationale permettraient d’alimenter cette vision stratégique. - encourager les investissements dans les entreprises, notamment ceux à meilleur rendement écologique et énergétique La nécessité pour les entreprises de s’adapter aux exigences environnementales et de s’inscrire dans une logique de développement durable va conduire à une nouvelle organisation de la production, à une utilisation accrue des technologies vertes et au renouvellement des matériels au profit d’équipements à basse consommation et à faible rejets. Ces investissements souvent lourds seront rentables à terme, mais ils nécessitent une capacité de mobiliser des ressources financières dont les entreprises ne disposent souvent pas. Plus généralement, compte tenu de l’obsolescence du parc de machines dans les entreprises, un soutien à l’investissement est nécessaire 11
pour préparer la sortie de crise et permettre rapidement la réalisation de sauts technologiques. Pour l’ensemble de ces mesures, le groupe préconise de prévoir un programme d’évaluation dès le stade de leur mise en œuvre. 12
2. PARTIE II : PROPOSITIONS D’ACTIONS Pour répondre aux enjeux identifiés par le groupe, un ensemble de mesures concrètes, regroupées en grandes thématiques, est proposé. L’objectif commun de toutes ces actions est de restaurer la compétitivité de l’industrie française et d’assurer une croissance durable, en faveur de l’économie et de l’emploi. Combiner performance économique et performance écologique passe notamment par une meilleure utilisation des ressources et une plus grande efficacité énergétique. Les six axes retenus par le groupe de travail sont les suivants : - axe 1 : encourager l’innovation et sa diffusion, - axe 2 : accompagner les PME dans la définition et la mise en place d’une stratégie de développement et d’innovation, - axe 3 : favoriser l’investissement, - axe 4 : alléger les prélèvements sur les entreprises, - axe 5 : mieux associer les salariés à la problématique environnementale, - axe 6 : améliorer la prise en compte de la qualité. 13
2.1 Axe 1 : encourager l’innovation et sa diffusion L’innovation est la source de la croissance de demain, car c’est elle qui permettra de faire la différence sur les marchés mondiaux. Il faut donc mettre en œuvre tous les outils possibles pour que les entreprises s’engagent dans cette voie et en tirent pleinement parti. De nombreux mécanismes existent déjà, ils doivent être mis en cohérence pour dégager le maximum d’efficacité. La diffusion des innovations et des bonnes pratiques est une des clés permettant créer une émulation et un climat favorable à l’apparition de nouvelles idées. Au- delà de l’émergence des innovations, il est indispensable de concrétiser leur commercialisation, car c’est la réussite de cette étape qui détermine le retour sur investissement et qui génère les ressources nécessaires pour financer les innovations ultérieures. Deux instruments sont indispensables pour garantir le succès de la mise en œuvre d’une innovation : la normalisation, qui assure la confiance des marchés et la diffusion de l’innovation, et la propriété industrielle, qui permet de protéger les avances concurrentielles et de les valoriser pleinement. Un meilleur accès à ces outils doit être garanti, plus particulièrement pour les PME. Mesure n°1 : accorder un crédit d’impôt pour les dépenses d’innovation Bénéfice attendu : renforcer la capacité d’innovation des entreprises Coût : 1 milliard d’euros par an Responsables de l’action : Etat Délai de mise en œuvre : le plus rapidement possible Descriptif : Pour que les entreprises réussissent la phase cruciale de préparation de la mise sur le marché de leurs innovations, il conviendrait que les dépenses de prototypage, de pré-séries, de design et de pré-commercialisation bénéficient d’un crédit d’impôt sur le modèle du crédit d’impôt recherche. Cela permettrait d’alléger le coût de ces opérations et de concrétiser un plus grand nombre de projets. Des bonifications de taux de 5 ou 10 points pourraient être prévues si les projets respectent des principes d’éco-conception, si des jeunes ont été associés aux équipes projet ou si les travaux ont fait l’objet de coopérations avec les universités, les centres de recherche ou avec d’autres entreprises. Ainsi la prise en compte du développement durable et l’adaptation des jeunes seraient valorisées. Par ailleurs, afin de favoriser l’accélération de l’innovation, il conviendrait que les fonds soient disponibles rapidement : ainsi une déduction anticipée sur une base déclarative dès le premier quart de versement de l’impôt sur les sociétés aiderait les industriels français à s’imposer sur la scène mondiale. Mesure n°2 : prendre en compte l’intégralité des dépenses de normalisation dans le crédit d’impôt recherche Bénéfice attendu : peser sur les décisions européennes et internationales de normalisation pour mieux diffuser les innovations Coût : 500 000 euros par an Responsables de l’action : Etat Délai de mise en œuvre : le plus rapidement possible Descriptif : Compte tenu de l’intérêt de la normalisation pour la diffusion des innovations, il apparaît indispensable d’encourager les entreprises à participer aux travaux de normalisation. En effet si les caractéristiques de leur produit innovant ne sont pas reconnues par les normes 14
internationales, l’accès à l’ensemble des marchés sera difficile pour ce produit, réduisant à néant tous les efforts d’innovation réalisés. Pour inciter les entreprises à s’investir dans les travaux de normalisation, les dépenses de normalisation engagées par les entreprises devraient être intégralement prises en compte dans l’assiette du crédit d’impôt recherche, et non pour la moitié de leur montant comme aujourd’hui. Cette mesure constitue un accompagnement indispensable de la réforme de la normalisation, mise en œuvre en 2009 et qui doit être portée à son terme dans les meilleurs délais pour renforcer la capacité d’influence de la France sous l’égide d’AFNOR dans les instances européennes et internationales de normalisation. La France doit être proactive dans ce domaine si elle ne souhaite pas se voir imposer des règles contraires aux intérêts de ses entreprises. Il est nécessaire de s’assurer de la cohérence, de la convergence et du contrôle des normes tant au niveau européen que mondial. Le financement de projets de recherches pré-normatives permettrait de préparer et de proposer des normes adaptées aux besoins des entreprises et des marchés sur des technologies émergentes. Mesure n°3 : porter à la connaissance des entreprises les innovations, les bonnes pratiques et les technologies clés Bénéfice attendu : faire émerger de nouvelles idées d’innovation en capitalisant sur les dernières avancées Coût : 1 million d’euros Responsables de l’action : fédérations professionnelles, centres techniques industriels, INPI, AFNOR, DRIRE Délai de mise en œuvre : le plus rapidement possible Descriptif : Pour que les entreprises restent à la pointe du progrès, il faut qu’elles soient au courant de ce qui se fait de mieux dans le monde et des dernières innovations dans leur domaine ou dans des domaines connexes. Le partage des savoirs et le brassage d’idées favorise l’éclosion de nouveaux concepts et d’innovation sous toutes ses formes, techniques, organisationnelles, commerciales ou de design. C’est pourquoi des dispositifs de mise en commun des connaissances et de veille technologique sont indispensables. Les centres techniques industriels remplissent ce rôle dans leur domaine. AFNOR et l’INPI doivent être encouragés à mettre à disposition des entreprises des analyses sectorielles des dernières évolutions en matière de normes et de brevets. Des études sur les technologies clés doivent être réalisées à intervalles réguliers pour aider les entreprises à faire des choix technologiques éclairés, pour tirer parti des marchés en expansion mondia le. Mesure n°4 : favoriser la création de plateformes d’échanges entre les pôles de compétitivité Bénéfice attendu : obtenir une masse critique permettant de faire émerger des innovations Coût : sans impact budgétaire Responsables de l’action : fédérations professionnelles, centres techniques industriels, DRIRE Délai de mise en œuvre : le plus rapidement possible Descriptif : Les pôles de compétitivité constituent un vivier pour les innovations grâce à la concentration de matière grise apportée par leurs membres. Une mise en réseau des pôles travaillant sur des thématiques proches, aussi bien au niveau national qu’au niveau européen, permettrait de démultiplier l’effet de levier, d’échanger sur les projets en cours, de partager les bonnes pratiques et de définir des axes de travail communs. Ces liens entre pôles existent dans certains domaines comme la mécanique, l’automobile, l’aéronautique et la chimie. Une 15
généralisation serait souhaitable. Une reconnaissance officielle de ces plateformes par les pouvoirs publics, assortie d’une contribution à leur fonctionnement, pourrait apporter de la visibilité aux démarches engagées et permettrait de les intégrer dans les réseaux européens d’innovation. 16
2.2 Axe 2 : accompagner les PME dans la définition et la mise en place d’une stratégie de développement et d’innovation Les responsables de PME sont très souvent pris par le quotidien et ne disposent pas des ressources en interne pour prendre du recul par rapport à l’activité de leur entreprise, pour réfléchir à l’évolution de leur environnement et élaborer une stratégie adaptée. L’isolement de l’encadrement dans les PME ne facilite pas non plus la conduite du changement, car le responsable doit souvent faire face seul à tous les aléas. Certaines méthodes d’organisation des entreprises, comme le lean management, qui ont prouvé leur efficacité, ne sont pas mises en œuvre dans les PME faute de moyens. L’insertion d’une PME dans un pôle de compétitivité lui permet de bénéficier d’une structure d’appui de proximité et d’un réseau de partenaires qui peuvent l’aider dans ses projets d’innovation, d’exportation, d’organisation et de mise en place de nouvelles technologies. Mais les fédérations professionnelles et les pouvoirs publics ont également un rôle à jouer dans l’accompagnement des PME pour favoriser leur développement. Mesure n°5 : mettre à disposition des PME des experts pour réaliser des diagnostics stratégiques de leurs activités et les aider dans la mise en œuvre des préconisations Bénéfice attendu : consolider la stratégie des PME et renforcer leur position dans leur environnement concurrentiel Coût : 200 millions d’euros Responsables de l’action : fédérations professionnelles, centres techniques industriels, CCI, DRIRE, Conseil régionaux Délai de mise en œuvre : le plus rapidement possible Descriptif : La prise en charge de 80 % des frais d’un expert pendant une vingtaine de jours permet au chef d’entreprise d’avoir accès à des ressources de matière grise auxquelles il n’aurait pas naturellement recours. Il peut profiter ainsi d’un regard extérieur et déterminer avec lui une stratégie, bâtir un plan d’action et initier sa mise en œuvre. L’implication du consultant doit être limitée dans le temps car celui-ci ne doit pas se substituer au chef d’entreprise. Pour retirer un bénéfice maximal de telles actions, il est recommandé de les mener de manière collective, c’est-à-dire qu’au-delà des diagnostics individuels réalisés dans les entreprises, un partage d’expérience entre les entreprises ayant participé à l’opération doit être organisé régulièrement. Les chefs d’entreprises peuvent ainsi faire part de leurs difficultés et échanger sur les solutions qu’ils ont pu trouver pour y remédier. Une enveloppe de 200 millions d’euros permettrait de toucher 10 000 PME. Une mesure complémentaire utile consisterait à identifier un vivier de seniors expérimentés auxquels les PME pourraient faire appel pour réaliser ces diagnostics et les aider à les mettre en œuvre. Il s’agit d’une piste pour l’emploi des seniors, assurant de surcroît la transmission des connaissances entre les générations. Mesure n°6 : favoriser la mise en place de démarches d’amélioration continue dans les PME Bénéfice attendu : améliorer les performances des PME Coût : 10 millions d’euros Responsable de l’action : fédérations professionnelles, CCI, DRIRE, Conseil régionaux Délai de mise en œuvre : le plus rapidement possible Descriptif : 17
Des méthodes éprouvées d’amélioration des performances des entreprises grâce à de nouvelles conceptions de l’organisation interne existent. Le lean management ou excellence opérationnelle est l’une de ces méthodes. Elle permet réduire les stocks de 20 à 50 %, réaliser des gains de productivité de 10 à 30 % et raccourcir les délais de 20 % en moyenne. Mais un accompagnement adapté est nécessaire pour aider les PME à mettre en place ces méthodes, dans des conditions qui leur permettent d’en retirer un avantage concurrentiel et de nouveaux débouchés, en particulier pour l’exportation. La prise en charge de la moitié des frais de consultants spécialisés pour un quota de 20 jours rendent ces démarches accessibles aux PME avec un impact déterminant sur leur compétitivité. Une dotation de 10 millions d’euros permettrait de toucher 1 000 PME par an. Cette opération pourrait être démultipliée par une implication des grandes entreprises qui pourraient mettre des cadres à disposition de leurs fournisseurs pour les aider dans la mise en place de telles démarches. Si cette action est conduite dans un esprit partenarial et non dans une logique de mise sous contrainte des fournisseurs, elle peut renforcer l’ensemble d’une filière et s’avérer bénéfique pour les donneurs d’ordres qui ont choisi de s’y impliquer. Mesure n°7 : accompagner les PME dans la mise en œuvre d’une stratégie de propriété industrielle Bénéfice attendu : améliorer la valorisation des innovations Coût : 2 millions d’euros par an Responsables de l’action : INPI Délai de mise en œuvre : le plus rapidement possible Descriptif : Les PME sont souvent perdues face à la complexité des procédures de protection de la propriété industrielle. Or c’est un volet indispensable des innovations : sans protection adéquate, une innovation risque d’être pillée par tous les concurrents de l’entreprise sans que l’entreprise puisse tirer les bénéfices de son innovation. Pour sensibiliser les PME aux outils de la propriété industrielle, l’INPI a mis en place un dispositif efficace de pré- diagnostics qui évalue les besoins de l’entreprise en matière de propriété industrielle. Les critères d’accès à ce dispositif, par exemple la condition de non-dépôt de brevets dans les cinq années précédentes, gagneraient être assouplis pour en faire bénéficier plus de PME. Il peut être également nécessaire d’accompagner les PME au-delà de cette phase initiale de pré-diagnostic pour qu’elles passent à l’acte et mettent en œuvre les préconisations identifiées. Un accompagnement personnalisé par un conseil en propriété industrielle, dont le coût serait en partie pris en charge par l’INPI, permettrait de répondre à ce besoin et de diffuser la culture de la propriété industrielle dans l’entreprise. Une cible particulière doit être visée en priorité : les PME des pôles de compétitivité, qui sont confrontées au partage des droits de propriété industrielle entre acteurs de projets collaboratifs. Avec une enveloppe de 2 millions d’euros par an, environ 200 PME pourraient bénéficier de ce programme dans un premier temps. Mesure n°8 : favoriser le partage de ressources humaines spécialisées entre PME Bénéfice attendu : apporter des compétences aux PME dont elles ne pourraient pas disposer seules Coût : 100 millions d’euros Responsables de l’action : fédérations professionnelles, centres techniques industriels, CCI, DRIRE, Conseil régionaux Délai de mise en œuvre : le plus rapidement possible Descriptif : 18
Les PME, compte tenu de leurs ressources financières, peuvent difficilement embaucher des cadres spécialisés dans certains domaines, comme l’exportation, la qualité, la veille technologique, la métrologie, l’environnement ou la santé et la sécurité au travail. Un moyen d’accéder à ces ressources indispensables à leur compétitivité est de les mettre en commun. Les relais institutionnels qui ont une connaissance fine du tissu industriel peuvent identifier les entreprises susceptibles de partager ainsi des compétences. Un accompagnement financier pourrait être prévu au moins pour les premiers mois de mise en place. Le portage des projets serait assuré par des plateformes dédiées ou directement par les entreprises après l’élaboration d’un statut particulier pour ces emplois partagés. Mesure n°9 : accueillir des jeunes diplômés en coopération dans les PME Bénéfice attendu : insérer les jeunes dans le monde de l’entreprise Coût : 100 millions d’euros Responsables de l’action : fédérations professionnelles, centres techniques industriels, CCI, DRTEFP, IUT, universités, écoles d’ingénieurs Délai de mise en œuvre : le plus rapidement possible Descriptif : Les jeunes diplômés à partir de bac+2 n’ont pas tendance à se tourner naturellement vers les PME, en particulier industrielles. Or celles-ci ont besoin de compétences pour développer leurs activités. Permettre aux jeunes volontaires de faire leur période de coopération dans les PME permettrait d’améliorer leur adaptabilité à l’emploi et d’apporter des ressources aux entreprises. Cette période peut être très enrichissante à la fois pour le jeune et pour la PME. Une telle expérience peut également susciter des vocations, ce qui peut être bien utile à une période où il va falloir assurer la transition démographique à la tête des entreprises. Un appui des centres techniques industriels pourrait également être très utile pour la réussite de cette opération. 19
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