Convaincre par la performance - fenaco Genossenschaft
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|1 Convaincre par la performance L’histoire de la fusion des fédérations de coopératives agricoles suisses
Impressum Editeur fenaco société coopérative Erlachstrasse 5, 3001 Berne Editions 1ère edition juillet 2015 2e edition mai 2018
de la terre à la table |3 Sommaire Avant-propos 5 1 Introduction 7 2 Fondation et développement de quelques «sociétés spécialisées» Coopérative UFA 1996 9 Association Semences UFA 1965 17 AGROLA AG 1966 20 Anicom AG 1966 22 frigemo SA 1974 26 Pomdor AG 1977 (Ramseier) 32 Landor AG 1982 35 UFA Haus & Garten AG 1990 I LANDI Suisse SA 43 3 Développement d’une identité visuelle homogène 47 4 Promotion de la relève des cadres 49 5 Réorganisation du nouveau conglomérat 51 6 Pourquoi fenaco est-il un groupe bilingue?52 7 Processus de fusion La phase préparatoire 55 L’évolution du projet de fusion 55 L’équipe aux commandes de la fusion 57 Groupe de travail Finances et droit 58 Groupe de travail Information 62 Groupe de travail Développement de l’organisation 64 Le choix du nom pour la nouvelle fédération suisse 65 Le retrait du Landverband St-Gall (LV) du projet de fusion 65 L’expertise du Prof. H. Tschirky de l’Institut de gestion d’entreprise de l’EPFZ 65 8 Décision de fusion Evaluation neutre du processus de fusion 67 9 20 ans plus tard 69 10 Synthèse 73
de la terre à la table |5 Avant-propos Il y a près de 150 ans, des paysans visionnaires le processus de fusion achevé, six fédérations des quatre coins de l’Europe occidentale ont dé- de coopératives agricoles régionales ont signé cidé de sortir d’une situation de crise en for- le 24 septembre 1993 les contrats à l’origine de mant des organisations d’entraide sous forme la création de fenaco. de coopératives, afin de pouvoir regrouper et commercialiser des produits agricoles. L’ancien chef de projet Max W. Tschannen re- late l’histoire de cette création dans un livre de Cette décision a notamment été prise en raison 200 pages. La présente brochure contient des de la pression économique exercée sur les pay- extraits de cet ouvrage. Elle présente également Pierre-André Geiser, Président du Conseil sans, elle-même liée aux débuts du commerce la création et le développement de quelques d’administration international des céréales et d’autres produits. «sociétés spécialisées» qui ont conduit à une Les progrès technologiques de la production collaboration toujours plus étroite des fédéra- agricole outre-mer, l’émergence du commerce tions de coopératives entre 1950 et 1992 et qui fluvial et le transport routier entraînaient en ont été de véritables précurseurs de la fusion à effet une forte chute des prix. venir. L’objectif de cette brochure est de faire Les agriculteurs souhaitaient regrouper leurs connaître l’histoire de la création de fenaco produits et avoir plus d’influence sur l’achat aux nouveaux membres du Conseil d’adminis- et la vente de ces derniers. Pour accroître leur tration et aux cadres du groupe fenaco-LANDI, prospérité, ils voulaient bénéficier de prix plus mais aussi aux personnes intéressées du milieu bas à l’achat et plus élevés à la vente. En Suisse, agricole. Dr Martin Keller, nous connaissons aujourd’hui les coopératives Président de la Direction ainsi créées sous le nom de LANDI. Au tournant Au nom du Conseil d’administration et de la du siècle, celles-ci se sont organisées en neuf Direction de fenaco société coopérative, nous fédérations de coopératives régionales. Elles ont souhaitons remercier toutes les personnes qui, existé environ une centaine d’années, jusqu’à par le passé, ont joué un rôle moteur dans la ce que le temps soit venu de fusionner à l’éche- création de notre entreprise florissante, qui lon national en 1993. Cette année-là marque la fête ses 25 ans d’existence en 2018 avec tou- création de fenaco société coopérative, l’entre- jours le même objectif: soutenir les agriculteurs prise commune des agriculteurs suisses. et les agricultrices dans le développement éco- nomique de leurs entreprises. Des personnalités courageuses et perspicaces ont placé la vision collective au premier plan et Pierre-André Geiser mis de côté leurs intérêts personnels. Une fois Dr Martin Keller
de la terre à la table |7 1 | Introduction La fusion de six fédérations de coopératives der Schweiz» (Union des fédérations de coo- agricoles régionales est le point d’orgue d’un pératives agricoles de Suisse), des idées sont long processus de renforcement de la colla- évoquées pour améliorer les performances en boration. Dès 1931, il est décidé de créer une unissant les forces. centrale d’achats commune pour les produits fourragers importés. Dans un contexte de crise A cette époque, une fusion des fédérations économique globale, cette tentative de mise en régionales n’entre pas en ligne de compte. Il place d’une activité au niveau national échoue. est alors décidé de créer des sociétés-filles, que Malgré cela, les directions des fédérations l’on nomma «sociétés spécialisées», pour pou- Max W. Tschannen restent en contact. Pendant la guerre, le ration- voir réaliser les tâches traditionnelles de façon nement des produits fourragers et des engrais plus efficace (par ex. la production d’aliments est organisé en commun sur mandat des auto- composés par la coopérative UFA ou la com- rités fédérales. mercialisation des semences par l’Association Semences UFA) et prendre en charge de Grâce à l’évolution de la science et de la nouvelles tâches (par ex. dans l’industrie agro- technique, la période d’après-guerre connaît alimentaire avec frigemo SA ou dans le com- une hausse soudaine de la productivité dans merce du bétail de boucherie avec Anicom AG). l’agriculture et il devient alors nécessaire d’ac- complir de nouvelles tâches complexes en com- Cette brochure décrit l’évolution de quelques- mun, et non plus au niveau de chaque fédéra- unes de ces «sociétés spécialisées», puisque leur tion régionale. Lors des réunions des Directeurs succès a sans aucun doute été à la base des dis- des fédérations au sein de la «Vereinigung der cussions à propos d’une fusion globale dans les landwirtschaftlichen Genossenschaftsverbände années 1980 – 1990.
de la terre à la table |9 2 | Fondation et développement de quelques «sociétés spécialisées» Coopérative UFA 1959 Le secteur de la production de volaille, organisé par Eugen Brühlmeier par la coopérative sœur SEG, a rapidement vu apparaître deux grandes exploitations spéciali- UFA – la première marque commune sées dans l’engraissement des poules pondeuses des fédérations (1950 – 1959) et, plus tard, des poulets. SEG livrait les aliments composés aux fédérations régionales Création de la marque UFA et à leurs coopératives. Dans les procès-verbaux (13 juillet 1950) de l’Union des fédérations de coopératives Après la Seconde Guerre mondiale, l’agriculture agricoles aux alentours de 1950, il est à Eugen Brühlmeier à temps partiel a rapidement perdu en impor- plusieurs reprises fait mention de problèmes tance. Les petites exploitations agricoles se liés au mode fédéraliste de production des sont lancées dans la production animale; elles aliments livrés à SEG: ont trouvé de bonnes possibilités de revenus • qualité inégale de la matière première; dans l’industrie en plein essor et dans le com- • pas ou peu de connaissances des besoins des merce régional. Les moyennes et grandes animaux et manque de savoir-faire dans l’éla- exploitations ont accru leur production grâce boration de la matière première et des aux meilleurs rendements des animaux ainsi recettes; qu’à l’expansion et à la spécialisation de la • importantes variations de qualité entre production animale. Les aliments composés producteurs et fluctuations saisonnières sont montés en puissance face à l’affourage- dans la production; ment basé sur un seul composant et sur les pro- • grandes différences de prix et de marges pra- duits de la culture des champs. tiqués par les fédérations et les coopératives. Cette situation générait des tensions et des différends entre fédérations de coopératives agricoles et coopératives régionales – coopé- ratives SEG et leurs fournisseurs. Lors de la séance du 13 juillet 1950, l’Union des fédérations de coopératives agricoles a décidé: • l ’introduction à l’échelle suisse d’une marque commune d’aliments composés; • u n contrat avec les fournisseurs prévoyant un assortiment uniforme, des recettes uniques et une méthode de calcul des prix claire et contraignante.
10| de la terre à la table La marque UFA a été créée et ratifiée par toutes Publication du journal gratuit Revue UFA les fédérations le 30 septembre 1950. Franz Un coup de maître de la commission publicitaire Xaver Fischer a été élu Président du nouvel or- a été la publication en 1958 de la première UFA- gane de direction et a organisé avec succès l’ac- SEG revue, éditée en trois langues et traitant de tivité dans les domaines suivants: l’élevage et de l’engraissement des poules pon- • f ixation des objectifs concernant les collabora- deuses et de porcs, de l’affouragement des veaux teurs scientifiques, les tests d’affouragement, et des bœufs, et de l’élevage laitier. Cette revue les contrôles des producteurs, le suivi du four- professionnelle orientée vers l’avenir plaçait la rage, la publicité, etc. barre haut! En 1963, le tirage se montait à • Herbert Jucker, de l’EPFZ, a été le premier 210 000 exemplaires, distribués par les PTT à collaborateur scientifique de l’entreprise et tous les ménages paysans de Suisse. l’ingénieur agronome Ueli Schnyder en a été le En 1972, la publication a été rebaptisée Revue premier secrétaire. UFA. A partir de 1977, elle n’est parue plus qu’en allemand et en français. Du rythme an- Une commission publicitaire a également été nuel voire bisannuel des débuts, le nombre de instituée. Elle a élaboré dans un premier temps tirages a progressivement augmenté pour des campagnes d’annonces dans la presse atteindre 11 par année dès 1984. La Revue UFA spécialisée ainsi que le guide UFA pour les ques- traite aujourd’hui de tous les aspects de l’agri- tions liées à l’alimentation, à l’élevage et à la culture, y compris d’un point de vue féminin, et santé des animaux. domine le marché suisse des périodiques Les fédérations ont créé un fond alimenté par spécialisés dans l’agriculture. les commissions qu’elles prenaient sur les tran- sactions d’UFA, grâce auquel elles indemni- Coopérative UFA – les débuts de la première saient les prestations fournies. Le surplus était entreprise commune des fédérations conservé. Très vite, il est apparu que les activi- (1959 – 1966) tés d’expérimentation ne pourraient être me- Dès le début des années 1960, la croissance des nées à long terme que dans une exploitation exploitations agricoles et la spécialisation des d’essais. Pour l’ensemble des fédérations, les entreprises d’élevage ont progressé à grand pas. transactions budgétisées pour 1959 se mon- De nombreux agriculteurs suisses ont pris taient à 28 000 tonnes. exemple sur les systèmes d’exploitation néer- landais et danois. Les aliments composés et les produits spéciaux constituaient un marché en plein essor. La production animale est devenue un fonds de commerce extrêmement dyna- mique pour le monde paysan; la foi en l’avenir et
de la terre à la table |11 les perspectives de gain ont stimulé les agricul- • engraissement de lapins (de bœufs et de teurs. veaux temporairement); La volonté des fédérations de prendre une part • clarification des questions relatives aux active dans cet avenir s’est concrétisée dans conditions de détention des animaux; leur attitude dynamique lors de la construction • élevage de porcs exempts d’agents patho- de l’exploitation d’essais UFA Bühl Hend- gènes spécifiques et mise en place du Service schiken. sanitaire porcin (SSP); • traitement des questions sanitaires avec le Fondation de la coopérative UFA Tierspital de Zurich. (1er mai 1959) Pour réaliser ce projet, la coopérative UFA a été Durant les décennies suivantes, des centaines fondée le 1er mai 1959 et le terrain nécessaire à d’essais, portant notamment sur les caractéris- la construction d’UFA Bühl acheté le 4 mai déjà. tiques des matières premières, les recettes, le La coopérative a repris les fonctions de l’organe dosage des substances actives, l’intensité de de direction d’UFA. Les objectifs suivants sont l’affouragement, ont été menés par les services mentionnés dans son cahier des charges: scientifiques en collaboration avec les employés • essais d’affouragement pour l’élevage et l’en- d’UFA Bühl. Ces essais servaient de baromètre à graissement des porcs, production d’œufs et tous les responsables des recettes au sein des engraissement de poulets; fédérations, qui étaient tous représentés dans la «commission des essais et des recettes». Lors de nombreux essais d’engraissement de porcs ou de poulets, les animaux étaient abat- tus et découpés séparément, en fonction du type de tests. Les résultats de l’analyse permet- taient ensuite d’évaluer ces essais. UFA ne s’ar- rêtait pas aux essais: elle garantissait la qualité de ses produits de la porte de l’étable à l’assiette du consommateur. Poussée vers la création de sociétés spéciali- sées nationales et de nouvelles stratégies de production animale (1966 –1988) Dans les années 1960 et 1970, la production animale suisse a rapidement évolué vers la for- mation de grandes exploitations. La mise en
œuvre de l’affouragement des poulets SEG était distribution et la vente, UFAG collaborait assurée par SEG et les fédérations de coopéra- exclusivement avec les actionnaires. Perfor- tives. Le programme d’affouragement de mante sur le marché, cette répartition des poulets Optigal de la Migros a connu un énorme tâches était également efficace financièrement. développement en Suisse romande. Peu après, Voici quelques jalons importants: Migros a lancé le programme Optiporc, avec • 1966 | Construction de l’usine commune de une base d’élevage de 1000 bêtes. Les modalités lait pour veaux. d’élevage ont évolué vers des exploitations non • 1968 | Construction d’une exploitation de tributaires du sol, spécialisées et industrielles. tests et d’essais sur l’affouragement des veaux De nouvelles organisations apparaissaient et afin de professionnaliser l’élaboration des cherchaient à faire leur place sur ce marché recettes et le conseil technique aux engrais- florissant. seurs. • 1969 | Construction d’un centre de produc- Les membres des coopératives agricoles et leurs tion commun de minéraux, de concentrés et organisations ont été mis à l’épreuve et ont de spécialités. relevé le défi. • 1971 | Introduction de la légendaire protec- tion des risques UFA: en cas de décès d’un UFAG Sursee (29 avril 1965) veau d’engraissement, UFAG rembourse, à A fortiori, la fondation d’UFAG a constitué une titre gracieux, les deux tiers de la perte finan- avancée majeure. Les fédérations ont fondé cière à l’engraisseur. Ce coup marketing a per- pour la première fois une entreprise commune mis d’augmenter la part de marché du lait et axée sur le marché, dont l’objectif était de se pour veaux de 15 à 35 % en deux ans. charger à leur place de la production et du • 1971 | Construction d’un laboratoire d’entre- marketing sur les marchés dynamiques et profi- prise, prédécesseur des Laboratoires UFAG. tables de la poudre de lait pour veaux, des sels minéraux, des concentrés d’aliments composés et des spécialités d’affouragement. Pour la
de la terre à la table |13 ufamed AG (13 février 1969) de la limite de nantissement, une garantie par L’objectif était de placer en lieux sûrs la produc- gage immobilier pour un montant maximal de tion de concentrés d’aliments composés et de 300 000 francs par exploitation. Les fédéra- lancer la production de médicaments pour une tions étaient ainsi financièrement mieux assu- gamme d’aliments médicamenteux d’UFA, puis rées que n’importe quel producteur d’aliments de fournir les officines vétérinaires en concen- ou marchand de bétail. trés médicamenteux. La décision prise par UFAG de séparer les activités était liée à un ter- Programme d’élevage UFA 2000 rible accident survenu à l’étranger et ayant (octobre 1976) impliqué des fourrages concentrés. Les respon- La mise en service de son exploitation d’essais sables voulaient éviter que, si un cas de figure en 1959 a fait d’UFA une organisation pion- semblable devait se présenter, UFAG soit finan- nière dans le domaine du statut sanitaire en cièrement atteinte. L’entreprise était très liée à Suisse, notamment grâce à son programme por- UFAG sur le plan administratif. tant sur les porcs exempts d’agents pathogènes spécifiques. La fondation d’Anicom AG en 1966 Société de cautionnement UFA a été consubstantielle d’une prise de conscience (27 février 1969) par les fédérations de la nécessité de s’investir A la fin des années 1960, le financement plus énergiquement dans l’élevage nucléus de résiduel des nouvelles installations et l’alimen- porcs avec statut SSP (Service sanitaire porcin). tation des fonds de roulement causaient des Les sites suivants ont été sélectionnés: difficultés à de nombreux producteurs lancés • UFA Spych, Oschwand BE dans la course à la croissance. De par leurs sta- • UFA Vallon, Missy VD tuts ou les compétences de leur Direction, les • UFA Egg, Flawil SG coopératives régionales ne pouvaient pas remé- • UFA Wängi, TG (station IA avec 40 verrats) dier à ce problème. Ce sont souvent les produc- teurs d’aliments composés et les marchands de En automne 1976, UFA a lancé le programme bétail qui s’en sont chargés, fidélisant ainsi d’élevage de porcs UFA 2000, qui impliquait des leurs clients pour de nombreuses années. croisements systématiques avec des races Avec la fondation de la Société de cautionne- étrangères (par ex. Hampshire et Duroc). Assis- ment UFA, les fédérations ont créé un instru- tés par des moyens informatiques, le respon- ment permettant de transformer un handicap sable à plein temps et les techniciens régionaux en avantage. En effet, une fois que le conseiller ont travaillé avec succès dans les exploitations fédéral von Moos lui a accordé le statut d’insti- paysannes. Eleveurs et engraisseurs ont été les tution d’utilité publique en 1972, la Société de premiers bénéficiaires du programme, mais cautionnement UFA a pu fournir, en fonction Anicom, les producteurs d’aliments composés
14| de la terre à la table et les coopératives locales en ont également tiré Création du marché national du fourrage des avantages considérables. UFA 2000 domi- pour animaux de rente (1989 – 1993) nait le marché. Fondation d’Orador AG Herzogenbuchsee Construction par les fédérations d’unités (1er janvier 1989) de production d’aliments composés La production d’aliments composés a été (1966 – 1975) délocalisée vers l’usine d’Orador AG en raison Dans les années 1940, l’ensemble des fédéra- des conditions de productions défavorables sur tions s’étaient lancées dans l’aventure avec des le site du VOLG à Wintherthour. Construites moyens restreints. Entre 1966 et 1975, les dans les années 1940, les usines de Weinfelden fédérations ont bâti de nouvelles installations, et de Wintherthour étaient obsolètes, cette ou augmenté la capacité de celles existantes, dernière se trouvant au centre-ville. Le site de afin de satisfaire la clientèle dans un marché en Lenzbourg ne pouvait quant à lui plus subir expansion. Le volume de livraisons de fourrage d’importantes rénovations. Sur son site en vrac aux grands éleveurs a augmenté. d’Herzogenbuchsee, le VLG Berne disposait de De cette vague de constructions, seules les capacités inexploitées et allait investir dans installations d’Hofmatt, de Sursee et de St. une nouvelle technologie (extrudeuse et cubes/ Margrethen sont encore en service. flocons d’aliments composés). Le LV St-Gall a aussi participé aux discussions, mais n’a pas de Achat de la marque de fourrage pour suite opté pour une solution commune. chevaux Hypona par la coopérative UFA (10 septembre 1981) Le 1er janvier 1989, le VLG et le VOLG se lan- «Les chevaux ne mangent pas le même fourrage cèrent donc en duo dans l’aventure. En termes que les porcs et les bovins!» N’importe quel spé- de chiffre d’affaires pour toutes les catégories cialiste du marketing sait qu’un produit «émo- d’animaux, ils représentaient 50 % du marché tionnel» comme le fourrage pour chevaux ne suisse. Les deux premières années ont été mar- peut être fabriqué et commercialisé comme du quées par un succès mitigé, la nouvelle orienta- fourrage pour animaux de rente. La coopérative tion absorbant beaucoup d’énergie dans tous UFA a donc acquis Hypona auprès de LANDI les domaines. La fondation de l’entreprise a en- Hombrechtikon, a doté la marque d’une nou- traîné les fédérations restantes à se distancer, velle présentation et l’a commercialisée dans souvent sur des questions spécifiques concer- toute la Suisse en collaboration avec les fédéra- nant Orador AG abordée au sein des commis- tions. sions d’UFA. Des scrutins mémorables ont eu lieu, dont le mot d’ordre implicite était «tous contre un». Ces soubresauts sont considérés
aujourd’hui comme inhérents à l’accouchement • 1er juillet 1993 | Incendie dans l’usine de d’une bonne solution. L’usine de Weinfelden a Sursee le jour de sa mise en service, mise en cessé son activité le 15 janvier 1990 et celle de service définitive en novembre 1993 Wintherthour le 1er juillet 1991 Avec la mise en service tardive, la pression du marché pour des aliments hygiénisés pour Adhésion de toutes les fédérations à volailles avait fortement baissé. En 1994, Orador (1993) Orador a budgétisé une production de 160 000 Le bouclement des comptes pour 1991 a permis tonnes d’aliments composés, contre 240 000 de démontrer la solidité d’Orador, qui disposait tonnes effectivement produites par les usines en outre d’une nouvelle gestion informatique LANDI. Dans ce domaine, la part de marché bien adaptée au marché. Autant de points posi- d’Orador/LANDI était d’environ 30 %. La fu- tifs à mettre dans la balance lors des discus- sion au sein de fenaco a abouti en automne sions engagées dès 1992 avec toutes les fédéra- 1993. Il est alors devenu clair que les régions de tions. Au printemps 1992, les négociations la NWV et de la FCA seraient subordonnées à étaient déjà couronnées de succès. Fait notable, Orador pour tous les aspects liés au marketing. cette période correspond au lancement réussi C’est pourquoi le Service technique UFA et les des négociations concernant la fusion dans Services marketing ont été intégrés à Orador au fenaco. 1er janvier 1994. Rapprochement entre UFA et Orador AG: • 1er janvier 1993 | VLGZ et UCAR, début des Coopération avec les marques Rivaliment, travaux de rénovation pour une fabrique Lactina et Melior (1993) d’aliments pour volailles à Sursee Parallèlement aux négociations portant sur le • 1er 0juillet 1993 | Le LV ajoute son usine à la retrait des fédérations du marché des aliments structure composés, Orador a conduit dès l’automne
16| de la terre à la table 1992 des discussions avec cinq de ses concur- • Fin décembre 1993 | Achat de parts de rents. Tous étaient insécurisés du fait de la si- Haefliger AG par l’intermédiaire de la marque tuation générale et de la pression sur le marché. Melior. Dès le début, les statuts et les accords Notre solution, l’usine spécialisée de Sursee, entre actionnaires prévoyaient la possibilité était claire et bien positionnée. Grâce à la cohé- de porter, progressivement et jusqu’en 2003, sion au sein des fédérations, nous sommes de- la participation à 100 %. venus les premiers interlocuteurs de la branche! De bonnes négociations ont mené aux résultats Ainsi, en deux ans (1992/1993) et dans un seul suivants: et même élan, le groupe UFA a adopté un • 1er juillet 1993 | Fondation de Rivalor SA à positionnement axé sur l’avenir. Des groupes de Puidoux, fermeture des usines de Rivaz et de travail ont planché sur des projets d’extension Puidoux en automne 1993, production com- d’usines, sur la réorganisation du Service tech- mune dans l’usine UCAR de Renens. Début nique UFA dans un but de spécialisation sur le des travaux de construction et de rénovation marché, et sur la question des fermetures des à Puidoux. usines de Fribourg et de Gelterkinden, tout Actionnaires: 40 % Orador, 40 % MCR (Coop), comme des usines LANDI appartenant ou non à 20 % Lactina Suisse la fédération. La réorientation de fenaco a permis à Orador de s’adapter de manière opti- male au marché et d’y gagner des parts chaque année. En 1989, Carnavi Holding a lancé, en collabora- tion avec Anicom, la Coopérative UFA et le Service technique UFA, le programme de viande de marque AGRI NATURA, garantie sans stimu- lateur de croissance et produite dans des condi- tions respectueuses des animaux. Migros et Coop ont réagi peu après avec leurs propres programmes. Dans les années 1990, s’appuyant sur les exploitations paysannes, Anicom et le Service technique UFA sont parvenus à gagner des parts de marché dans l’ensemble de ce nouveau secteur.
de la terre à la table |17 Association Semences UFA 1965 Cette évolution a nécessité l’élaboration de par Paul Briner listes de cultivars, tâche à laquelle se sont attelés les instituts de recherche de la Confédé- L’acquisition des semences a toujours fait ration. Alors qu’à l’étranger, la sélection végé- partie des tâches principales des fédérations. tale était effectuée par des entreprises spéciali- En collaboration avec les stations fédérales sées, en Suisse, le travail de sélection sur les d’essais agronomiques, les sociétés régionales plantes fourragères et les céréales était du res- de culture de semences et différentes organisa- sort des instituts fédéraux de recherche. tions de la branche, par exemple VESKOF, des Paul Briner normes et des lois ont été élaborées, qui ont Les fédérations de coopératives agricoles grandement amélioré la qualité des semences jouaient toujours le premier rôle dans la distri- sur le marché, particulièrement en termes de bution des semences aux utilisateurs. En ce qui pureté, de faculté germinative, de résistance concerne les plantes fourragères, cette activité aux mauvaises herbes, d’humidité intérieure, se limitait en revanche à la revente. En effet, des etc. entreprises privées d’importation de semences s’étaient établies. Elles étaient des intermé- A cette époque, la production de semences de diaires avec l’industrie semencière étrangère et céréales représentait une part importante de la assuraient en Suisse la livraison aux fédérations, production suisse de semences. Sous la surveil- aux coopératives agricoles régionales et aux pay- lance des établissements de recherche et en sans. Le marché des semences est hautement in- collaboration avec les coopératives régionales ternationalisé et s’étend à tous les continents. de culture de semences, le pays produisait des D’une part, les semences fourragères se négo- semences de céréales homologuées. Leur puri- cient en bourse, avec des cours pouvant connaître fication et leur traitement étaient principale- des fluctuations très rapides presque tous les ment effectués dans des installations détenues jours et, d’autre part, la sélection variétale a par les fédérations de coopératives agricoles, conduit à l’attribution de droits de distribution qui assuraient aussi une partie de la mise sur le exclusifs dans les pays de commercialisation. marché. Initialement, les semences étaient Si les fédérations de coopératives agricoles vou- négociées avant tout en fonction de leur ori- laient, avec leurs excellentes structures de gine et de leur appellation (par ex. «Eifeler distribution, exercer une influence sur l’acquisi- Rotklee», «Rotklee Hohenlohe», etc.). La mon- tion, le choix, la production, la qualité, les varié- tée en puissance de la sélection végétale a favo- tés, les quantités, etc., et ne pas se contenter risé les «cultivars», qui devaient être différen- d’un rôle de revendeur, elles devaient mettre en ciables et posséder des caractéristiques bien place des structures entièrement nouvelles. précises.
18| de la terre à la table Franz X. Fischer a été le principal instigateur de Evolution du chiffre d’affaires Semences UFA cette révolution. En charge des intrants agri- (semences fourragères 1964–1989) 5000 coles au VOLG, il est parvenu à convaincre ses 4000 collègues de la nécessité pour les fédérations 3000 régionales de resserrer les rangs. Il avait atteint Tonnes 2000 précédemment des résultats similaires dans d’autres secteurs, par exemple celui des four- 1000 rages. La présence sur le marché, la qualité des 0 1964 1970 1975 1980 1985 1989 semences et la sécurité de l’approvisionnement Année ont ainsi pu être améliorées et garanties. Un Chiffre d’affaires Semences UFA Importations de semences fourragères CH autre défi consistait à assurer un approvision- nement ininterrompu et à des prix avantageux pour un moyen de production extrêmement important. tantes. Le poids du potentiel d’achat commun a L’assemblée constituante de l’Association commencé à porter ses fruits. En se démar- Semences UFA a eu lieu le 21 janvier 1965, en quant progressivement de la concurrence, Se- présence de représentants de sept fédérations. mences UFA a acquis des droits de distribution Absents lors de cette assemblée, les membres exclusifs pour les cultivars les plus performants de l’USAR (plus tard UCAR) et de l’Agricola et les plus innovants en Suisse, et est rapide- Ticinese avaient préalablement donné leur ment devenu l’interlocuteur privilégié des pro- accord. Les neuf fédérations devenaient ainsi ducteurs étrangers. La présence commune sur membres de l’Association Semences UFA. le marché et les prestations commerciales des Selon les statuts, les buts de l’association sont: fédérations dans toutes les régions du pays ont • l’obtention de meilleures parts de marché; fait de Semences UFA la principale organisation • la mise à disposition d’installations en parfait nationale responsable de l’approvisionnement état; la diffusion d’informations concernant des paysans. les nouvelles variétés aux écoles d’agriculture. L’augmentation du chiffre d’affaires pour un Développement volume de ventes identique illustre le succès du Les difficultés initiales ont rapidement fait marketing commun. place à une progression ininterrompue. Les re- lations commerciales de nos membres avec les En Suisse, le commerce des semences est depuis entreprises privées se sont continuellement ré- longtemps bien organisé. Différentes organisa- duites, pour devenir pratiquement inexis- tions étatiques, semi-étatiques ou privées ont
de la terre à la table |19 contribué à une organisation du marché claire prix entre céréales indigènes et importées et légalement encadrée. Semences UFA a joué grâce à un système de répartition. L’écoule- un rôle important, voire central, dans ce pro- ment de la production nationale de semences cessus: était ainsi garanti. La CCF assurait la prési- • V ESKOF: Vereinigung Schweizerischer dence et le secrétariat du Gif. Kontrollfirmen für landwirtschaftliche und • F IS: Fédération internationale du commerce Gemüsesämereien (fondé en 1936). des semences (aujourd’hui ISF: International • S emences UFA plaçait un nouveau Président Seed Federation, dont le siège est à Nyon) chaque quatre ans. Depuis des décennies, elle Le VESKOF a toujours été membre de la FIS, assure le secrétariat de l’association. En garantissant ainsi l’accès du commerce de se- 1995/1996, le VESKOF fusionne avec le SSV mences suisse aux associations internatio- (Schweizer Saatzuchtverband) pour devenir le nales et nationales, ainsi qu’à leurs entre- VSSJ (Union des maisons suisses de semences prises membres. et jeunes plants). Celui-ci fusionne ensuite • A ssinsel: Association Internationale des Sé- avec la SISP (Communauté Suisse d’Intérêt lectionneurs pour la Protection des Obten- pour la Protection des Obtentions végétales) tions Végétales, fusionnée avec la FIS. pour devenir Swiss-Seed. Plusieurs représentants de Semences UFA ont • Gefi: Genossenschaft der Feldsamen-Impor- été actifs au sein du comité central de la FIS et teure (fondé en 1951). Jusqu’à sa dissolution de ses différentes commissions. en 2003, cette organisation avait pour tâche la Parallèlement, des représentants de Semences constitution de réserves. La Direction était as- UFA étaient présents au sein d’un grand surée par Semences UFA et le secrétariat par la nombre de commissions et de groupes de CCF (Société coopérative suisse des céréales et travail de l’Office fédéral de l’agriculture, de matières fourragères). l’ancienne Administration fédérale des blés et • Gif: Société coopérative des Importateurs de de la Fédération suisse des sélectionneurs Semences de Céréales fourragères et de féve- (aujourd’hui: swisssem). roles. L’organisation assurait l’équilibrage des
20| de la terre à la table AGROLA AG 1966 par Hans Amrein A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la méca- nisation de l’agriculture a fait un bon aussi pro- digieux qu’inattendu. La charrue tirée par des chevaux a cédé progressivement sa place aux tracteurs plus performants: de moins en moins Hans de blé et d’avoine pour les chevaux; de plus en Amrein plus de combustible et de carburant pour les tracteurs et les véhicules de transport, d’huile et de lubrifiant pour les machines et outils agricoles. part de négoce correspondant à leur segment de De par leurs structures, les fédérations de coo- marché. Dans ce domaine commercial toujours pératives agricoles et les coopératives membres plus important, il s’agissait de ne pas livrer les situées en amont constituaient des plates- paysans aux caprices d’un marché incontrô- formes particulièrement adaptées au commerce lable. et à la distribution de combustible et carburant. Bien que ce commerce florissant ait été investi Le 15 décembre 1966, les fédérations, alors au de manière rapide et efficace par les compa- nombre de neuf, VOLG, VLG, VLGZ, UCAR, LV, gnies pétrolières, les garages et les négociants FCA, NWV, GVS et AGRICOLA, fondèrent en combustibles privés, les dirigeants des fédé- AGROLA AG à Zurich. Les jalons étaient posés, rations ont fait valoir leurs prétentions sur une et les coopératives locales toujours plus nom- breuses à percevoir le potentiel de leur site pour accueillir une station-service. Ainsi, les coopératives agricoles suisses se sont retrou- vées en moins de vingt ans à la tête du plus grand réseau de stations-services du pays pour l’essence et le diesel. Pour différentes raisons, les grandes compagnies pétrolières n‘ont pas été en mesure d’égaler l’offre d’AGROLA durant plusieurs années. Au début, seules les coopéra- tives agricoles situées à proximité des gares et bénéficiant dans leur arrière-cour de suffisam-
de la terre à la table |21 ment d’espace non contigu à des immeubles d’essence et d’éthanol, comme alternative aux d’habitations convenaient à l’exploitation 24 énergies non renouvelables. Afin de s’installer heures sur 24 d’une station-service. La chance dans le commerce d’importation et de gros avec a donc été saisie avec succès. A la fin des années un objectif d’amélioration constante de sa com- 1980 et au tournant du siècle, AGROLA faisait pétitivité, AGROLA a acheté en 1974 la société partie des pionniers du commerce de combus- privée d’importation de pétrole Interpetrol SA, tibles et de carburants. Elle a ainsi été le intégrée à AGROLA AG en 1998 pour rationali- premier distributeur de Suisse à introduire ser et optimiser les activités commerciales de dans son assortiment des énergies renouve- cette dernière. lables telles que le RME et le E85, un mélange
22| de la terre à la table Anicom AG 1966 régionaux, l’entreprise restait ancrée dans le par Andreas Schneider milieu des producteurs. Débuts difficiles (1966 –1970) En 1970, Anicom et ses huit employés avaient La société de commerce de bétail Anicom AG a transformé 97 000 bêtes pour une somme de 26 été fondée sur l’initiative de Max W. Tschannen millions de francs et ont versé un dividende de par le VLG Berne le 17.10.1966. Ses débuts 6 % sur le capital-actions de 500 000 francs. Les étaient difficiles. La jeune entreprise était 30 000 porcs de boucherie livrés à l’époque re- Dr Andreas confrontée à l’opposition du commerce privé et présentaient une part de marché de 1,3 %. Schneider des producteurs commerçants. Implantation réussie sur le marché Dans le premier rapport de gestion, l’objectif dé- (1971 – 1975) claré était le suivant: «La nouvelle société a pour En 1970 débute une étroite collaboration avec but de promouvoir la production animale d’ori- les services techniques UFA. Afin d’augmenter gine paysanne, notamment au moyen de la pro- la productivité et la qualité, des moyens tech- duction sous contrat. Grâce à la coopération, à niques appuient la production contractuelle savoir la collaboration contractuelle d’éleveurs, avec les éleveurs et les engraisseurs. Des plans d’engraisseurs et de transformateurs en tant de gestion sont développés et des tests de per- que forme particulière d’intégration verticale, la formances proposés en vue d’une sélection ci- production de viande des exploitations agri- blée. Les avantages des croisements sont ex- coles familiales doit être maintenue et sa com- ploités et l’insémination artificielle introduite. pétitivité accrue. La production contractuelle Les prestations d’Anicom (livraison et prise en doit permettre, par la voie de l’économie privée charge des animaux dans les délais, décomptes et sans intervention de l’Etat, d’ouvrir un maxi- clairs et paiement rapide) sont de plus en plus mum de débouchés à la production.» appréciées des producteurs et des acheteurs. Suite à la prise de participation d’autres fédéra- Durant la phase initiale, l’activité s‘est concen- tions, une augmentation du capital-actions trée sur le marché du porc. Les premiers d’un million de francs devient nécessaire. La contrats ont été conclus avec des éleveurs et des production d’Anicom augmente en moyenne de engraisseurs et une bonne collaboration a 20 000 bêtes par année. En 1975, l’entreprise débuté avec le Service sanitaire porcin. Les compte 19 collaborateurs pour un chiffre d’af- autres fédérations ont acquis des parts de l’en- faires de 107 millions de francs. Malgré une treprise dès 1968 déjà, de telle manière que des part encore modeste de 4,6 % du marché des succursales ont pu être ouvertes à Winterthour, porcs de boucherie, elle s’est fait un nom auprès Lausanne et Fribourg. Grâce à ses comités des producteurs et des acheteurs.
|23 Forte croissance (1976 – 1985) Stagnation dans un environnement difficile Suite à l’échec des négociations avec SPF Sursee (1986 – 1991) et IGA, Anicom ouvre une succursale à Sursee Des facteurs nouveaux viennent fortement en 1978. La mise en œuvre du programme d’éle- influencer la transformation des animaux: le vage UFA 2000, proposé par Anicom et les fédé- consommateur devient plus sensible et critique rations et dirigé par la coopérative UFA, marque quant à la production animale. Il veut savoir le début d’une phase de forte expansion. La pro- comment les animaux sont traités, nourris, duction de porcelets d’engraissement est forte- transportés et abattus. La demande en viande ment stimulée par des croisements judicieux et provenant d’un élevage plus respectueux des le système d’évaluation garantit des données animaux se développe. Anicom s’implique précises et des bases de décision solides pour la fortement dans la création de différents labels. sélection. Un élevage ciblé, effectué sur la base AGRI NATURA voit le jour en 1989, en étroite des données EPL et de l’insémination artifi- collaboration avec Carnavi (aujourd’hui Ernst cielle, améliore continuellement le potentiel gé- Sutter AG) et la coopérative UFA. Elle participe- nétique des porcs. Anicom renforce ainsi sa po- ra plus tard au développement de Coop Natu- sition sur ce segment de marché. Elle complète raplan, dont elle sera le principal fournisseur. son offre avec la caisse de risque pour les porce- Anicom est également impliquée dans le déve- lets et l’assurance transport. loppement du programme M-7. La consomma- tion de viande diminue, entraînant avec elle la La production de porcs augmente rapidement production indigène. Le nombre de transac- durant cette période et atteint un pic de 3,5 mil- tions augmente moins vite et diminue certaines lions d’abattages en 1983. Anicom acquiert des années. En moyenne, il progresse de 18 000 locaux commerciaux à Zollikofen et un bâtiment bêtes par année. est construit à Seuzbach, marquant l’installation Afin de réaliser des économies, les succursales de l’entreprise en Suisse orientale. Le capital- de Lausanne et de Fribourg sont fusionnées actions est augmenté de deux millions. La crois- pour créer une succursale à Payerne. Durant la sance moyenne d’Anicom est de 46 000 bêtes par même période apparaît le comité régional année. En 1985, la société traite 752 000 têtes Suisse romande, né de la fusion des comités ré- pour une valeur de 305 millions de francs. gionaux existants.
24| de la terre à la table L’investissement dans les domaines de l’agneau cipation financière dans des entreprises indivi- et du gros bétail est renforcé et organisé à duelles lui ont été proposées. l’échelle de la Suisse. Dans le domaine du porc, Il s’agissait de boucheries qui avaient consenti les premières associations de répartition du d’importants investissements d’expansion et se travail dans la production de porcelets voient le trouvaient en situation difficile face au rem- jour pour répondre à la demande d’éleveurs boursement. désirant une population homogène de grands La question d’une participation dans le secteur gorets. de la boucherie-charcuterie a été intensément débattue. Les partisans voyaient là une possibi- Le passage du commerce de bétail lité de renforcer la position d’Anicom, compte à la boucherie-charcuterie tenu notamment de l’existence du canal de dis- Anicom devient un des grands fournisseurs de tribution représenté par la chaîne de com- bétail de boucherie en Suisse. La poursuite merces de détail Volg. Les sceptiques attiraient constante d’objectifs élevés en matière de quali- l’attention sur le fait qu’Anicom deviendrait un té de production et de fiabilité de livraison a concurrent indirect de ses importants clients créé des rapports de confiance avec les bouche- dans le domaine du bétail de boucherie. Anicom ries. Pour cette raison, plusieurs offres de parti- a finalement décidé d’acquérir des parts de l’en-
de la terre à la table |25 treprise Reber AG à Langnau et plus tard, de Nombre d’animaux commercialisés l’entreprise Gattiker AG à Freienbach. 1 000 000 900 000 800 000 Aperçu après 25 ans (1991) 700 000 600 000 Anicom est une entreprise à succès, émanant 500 000 des fédérations de coopératives agricoles et des 400 000 300 000 producteurs. Elle est devenue leader du com- 200 000 merce de bétail, notamment grâce aux facteurs 100 000 0 suivants: 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 • Des professionnels qualifiés ont présidé aux destinées de l’entreprise. Avec G. Hubacher à la Direction générale (1966 – 1985) et H. Koch en tant que Directeur de succursale pour • L’activité à l’échelle suisse reposant sur un ap- la Suisse orientale (1968 – 1996), deux per- provisionnement régional et une vente au ni- sonnalités marquantes ont été responsables veau national a été synonyme d’avantages des opérations commerciales durant de nom- concurrentiels de poids. breuses années. • L’étroite collaboration avec les services tech- niques UFA liés aux LANDI locales, avec le Service sanitaire porcin et avec Carnavi ont aidé Anicom à accéder à une certaine position sur le marché. • Anicom a exploité les possibilités techniques permettant de fournir les meilleures presta- tions et les a sans cesse adaptées aux besoins des producteurs et des acheteurs.
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