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http://portaildoc.univ-lyon1.fr Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)
UFR de MEDECINE LYON-EST ANNÉE 2019 N° 41 Etendue des problèmes de santé pris en charge par les médecins en soins primaires au Mali et en France : en attente d’une transition des pratiques en Afrique subsaharienne ? Scope of health problems managed by primary care physicians in Mali and France: awaiting practice transition in Sub-Saharan Africa? THESE D’EXERCICE EN MEDECINE Présentée à l’Université Claude Bernard Lyon 1 et soutenue publiquement le 30 avril 2019 en vue d’obtenir le titre de Docteur en Médecine par NAVILLE Raphaël Né le 3 mars 1990 à Toulouse (31) Sous la direction du Professeur LETRILLIART Laurent NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)
UFR de MEDECINE LYON-EST ANNÉE 2019 N° 41 Etdendue des problèmes de santé pris en charge par les médecins en soins primaires au Mali et en France : en attente d’une transition des pratiques en Afrique subsaharienne ? Scope of health problems managed by primary care physicians in Mali and France: awaiting practice transition in Sub-Saharan Africa? THESE D’EXERCICE EN MEDECINE Présentée à l’Université Claude Bernard Lyon 1 et soutenue publiquement le 30 avril 2019 en vue d’obtenir le titre de Docteur en Médecine par NAVILLE Raphaël Né le 3 mars 1990 à Toulouse (31) Sous la direction du Professeur LETRILLIART Laurent NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0) 1
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD – LYON 1 Président Frédéric FLEURY Président du Comité de Pierre COCHAT Coordination des Etudes Médicales Directrice Générale des Services Dominique MARCHAND SECTEUR SANTE UFR de Médecine Lyon Est Doyen : Gilles RODE UFR de Médecine Lyon Sud - Doyen : Carole BURILLON Charles Mérieux Institut des Sciences Pharmaceutiques Directrice : Christine VINCIGUERRA et Biologiques (ISPB) UFR d’Odontologie Directeur : Denis BOURGEOIS Institut des Sciences et Techniques Directeur : Xavier PERROT de Réadaptation (ISTR) Département de Biologie Humaine Directrice : Anne-Marie SCHOTT SECTEUR SCIENCES ET TECHNOLOGIE UFR de Sciences et Technologies Directeur : Fabien de MARCHI UFR de Sciences et Techniques des Directeur : Yannick VANPOULLE Activités Physiques et Sportives (STAPS) Polytech Lyon Directeur : Emmanuel PERRIN I.U.T. Directeur : Christophe VITON Institut des Sciences Financières Directeur : Nicolas LEBOISNE et Assurances (ISFA) Observatoire de Lyon Directrice : Isabelle DANIEL Ecole Supérieure du Professorat Directeur : Alain MOUGNIOTTE et de l’Education (ESPE) NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0) 2
Faculté de Médecine Lyon Est Liste des enseignants 2017/2018 Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Classe exceptionnelle Echelon 2 Blay Jean-Yves Cancérologie ; radiothérapie Borson-Chazot Françoise Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ; gynécologie médicale Cochat Pierre Pédiatrie Cordier Jean-François Pneumologie ; addictologie Etienne Jérôme Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Guérin Claude Réanimation ; médecine d’urgence Guérin Jean-François Biologie et médecine du développement et de la reproduction ; gynécologie médicale Mornex Jean-François Pneumologie ; addictologie Nighoghossian Norbert Neurologie Ovize Michel Physiologie Ponchon Thierry Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Revel Didier Radiologie et imagerie médicale Rivoire Michel Cancérologie ; radiothérapie Rudigoz René-Charles Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Thivolet-Bejui Françoise Anatomie et cytologie pathologiques Vandenesch François Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Classe exceptionnelle Echelon 1 Breton Pierre Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie Chassard Dominique Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Claris Olivier Pédiatrie Colin Cyrille Epidémiologie, économie de la santé et prévention D’Amato Thierry Psychiatrie d’adultes ; addictologie Delahaye François Cardiologie Denis Philippe Ophtalmologie Disant François Oto-rhino-laryngologie Douek Philippe Radiologie et imagerie médicale Ducerf Christian Chirurgie digestive Finet Gérard Cardiologie Gaucherand Pascal Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Herzberg Guillaume Chirurgie orthopédique et traumatologique Honnorat Jérôme Neurologie Lachaux Alain Pédiatrie Lehot Jean-Jacques Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Lermusiaux Patrick Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Lina Bruno Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Martin Xavier Urologie Mellier Georges Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Mertens Patrick Anatomie Miossec Pierre Immunologie Morel Yves Biochimie et biologie moléculaire Moulin Philippe Nutrition NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0) 3
Négrier Claude Hématologie ; transfusion Négrier Sylvie Cancérologie ; radiothérapie Ninet Jean Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Obadia Jean-François Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Rode Gilles Médecine physique et de réadaptation Terra Jean-Louis Psychiatrie d’adultes ; addictologie Zoulim Fabien Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Première classe Ader Florence Maladies infectieuses ; maladies tropicales André-Fouet Xavier Cardiologie Argaud Laurent Réanimation ; médecine d’urgence Aubrun Frédéric Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Badet Lionel Urologie Barth Xavier Chirurgie générale Bessereau Jean-Louis Biologie cellulaire Berthezene Yves Radiologie et imagerie médicale Bertrand Yves Pédiatrie Boillot Olivier Chirurgie digestive Braye Fabienne Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ; brûlologie Chevalier Philippe Cardiologie Colombel Marc Urologie Cottin Vincent Pneumologie ; addictologie Cotton François Radiologie et imagerie médicale Devouassoux Mojgan Anatomie et cytologie pathologiques Di Fillipo Sylvie Cardiologie Dumontet Charles Hématologie ; transfusion Dumortier Jérome Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Durieu Isabelle Médecine interne ; gériatrie et biologie du vieillissement ; médecine générale ; addictologie Edery Charles Patrick Génétique Fauvel Jean-Pierre Thérapeutique ; médecine d’urgence ; addictologie Guenot Marc Neurochirurgie Gueyffier François Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie Guibaud Laurent Radiologie et imagerie médicale Javouhey Etienne Pédiatrie Juillard Laurent Néphrologie Jullien Denis Dermato-vénéréologie Kodjikian Laurent Ophtalmologie Krolak Salmon Pierre Médecine interne ; gériatrie et biologie du vieillissement ; médecine générale ; addictologie Lejeune Hervé Biologie et médecine du développement et de la reproduction ; gynécologie médicale Mabrut Jean-Yves Chirurgie générale Merle Philippe Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Mion François Physiologie Morelon Emmanuel Néphrologie Mure Pierre-Yves Chirurgie infantile Nicolino Marc Pédiatrie Picot Stéphane Parasitologie et mycologie Raverot Gérald Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ; gynécologie médicale NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0) 4
Rouvière Olivier Radiologie et imagerie médicale Roy Pascal Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication Saoud Mohamed Psychiatrie d’adultes Schaeffer Laurent Biologie cellulaire Scheiber Christian Biophysique et médecine nucléaire Schott-Pethelaz Anne-Marie Epidémiologie, économie de la santé et prévention Tilikete Caroline Physiologie Truy Eric Oto-rhino-laryngologie Turjman Francis Radiologie et imagerie médicale Vanhems Philippe Epidémiologie, économie de la santé et prévention Vukusic Sandra Neurologie Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Seconde Classe Bacchetta Justine Pédiatrie Boussel Loïc Radiologie et imagerie médicale Calender Alain Génétique Chapurlat Roland Rhumatologie Charbotel Barbara Médecine et santé au travail Chêne Gautier Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Collardeau Frachon Sophie Anatomie et cytologie pathologiques Crouzet Sébastien Urologie Cucherat Michel Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie Dargaud Yesim Hématologie ; transfusion David Jean-Stéphane Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Di Rocco Federico Neurochirurgie Dubernard Gil Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Dubourg Laurence Physiologie Ducray François Neurologie Fanton Laurent Médecine légale Fellahi Jean-Luc Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Ferry Tristan Maladie infectieuses ; maladies tropicales Fourneret Pierre Pédopsychiatrie ; addictologie Gillet Yves Pédiatrie Girard Nicolas Pneumologie Gleizal Arnaud Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie Henaine Roland Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Hot Arnaud Médecine interne Huissoud Cyril Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Jacquin-Courtois Sophie Médecine physique et de réadaptation Janier Marc Biophysique et médecine nucléaire Lesurtel Mickaël Chirurgie générale Levrero Massimo Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Maucort Boulch Delphine Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication Michel Philippe Epidémiologie, économie de la santé et prévention Million Antoine Chirurgie vasculaire ; médecine vasculaire Monneuse Olivier Chirurgie générale Nataf Serge Cytologie et histologie Peretti Noël Nutrition Pignat Jean-Christian Oto-rhino-laryngologie Poncet Gilles Chirurgie générale Poulet Emmanuel Psychiatrie d’adultes ; addictologie NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0) 5
Ray-Coquard Isabelle Cancérologie ; radiothérapie Rheims Sylvain Neurologie Richard Jean-Christophe Réanimation ; médecine d’urgence Rimmele Thomas Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Robert Maud Chirurgie digestive Rossetti Yves Physiologie Souquet Jean-Christophe Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Thaunat Olivier Néphrologie Thibault Hélène Physiologie Wattel Eric Hématologie ; transfusion Professeur des Universités - Médecine Générale Flori Marie Letrilliart Laurent Moreau Alain Zerbib Yves Professeurs associés de Médecine Générale Lainé Xavier Professeurs émérites Baulieux Jacques Cardiologie Beziat Jean-Luc Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie Chayvialle Jean-Alain Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Cordier Jean-François Daligand Liliane Médecine légale et droit de la santé Droz Jean-Pierre Cancérologie ; radiothérapie Floret Daniel Pédiatrie Gharib Claude Physiologie Gouillat Christian Chirurgie digestive Mauguière François Neurologie Michallet Mauricette Hématologie ; transfusion Neidhardt Jean-Pierre Anatomie Petit Paul Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Sindou Marc Neurochirurgie Touraine Jean-Louis Néphrologie Trepo Christian Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Trouillas Jacqueline Cytologie et histologie Viale Jean-Paul Réanimation ; médecine d’urgence Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers Hors classe Benchaib Mehdi Biologie et médecine du développement et de la reproduction ; gynécologie médicale Bringuier Pierre-Paul Cytologie et histologie Chalabreysse Lara Anatomie et cytologie pathologiques Germain Michèle Physiologie Jarraud Sophie Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0) 6
Le Bars Didier Biophysique et médecine nucléaire Normand Jean-Claude Médecine et santé au travail Persat Florence Parasitologie et mycologie Piaton Eric Cytologie et histologie Sappey-Marinier Dominique Biophysique et médecine nucléaire Streichenberger Nathalie Anatomie et cytologie pathologiques Tardy Guidollet Véronique Biochimie et biologie moléculaire Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers Première classe Barnoud Raphaëlle Anatomie et cytologie pathologiques Bontemps Laurence Biophysique et médecine nucléaire Charrière Sybil Nutrition Confavreux Cyrille Rhumatologie Cozon Grégoire Immunologie Escuret Vanessa Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Hervieu Valérie Anatomie et cytologie pathologiques Kolopp-Sarda Marie Nathalie Immunologie Lesca Gaëtan Génétique Lukaszewicz Anne-Claire Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Meyronet David Anatomie et cytologie pathologiques Phan Alice Dermato-vénéréologie Pina-Jomir Géraldine Biophysique et médecine nucléaire Plotton Ingrid Biochimie et biologie moléculaire Rabilloud Muriel Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication Roman Sabine Physiologie Schluth-Bolard Caroline Génétique Tristan Anne Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Venet Fabienne Immunologie Vlaeminck-Guillem Virginie Biochimie et biologie moléculaire Maîtres de Conférences – Praticiens Hospitaliers Seconde classe Bouchiat Sarabi Coralie Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Casalegno Jean-Sébastien Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Cour Martin Réanimation ; médecine d’urgence Coutant Frédéric Immunologie Curie Aurore Pédiatrie Duclos Antoine Epidémiologie, économie de la santé et prévention Josset Laurence Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Lemoine Sandrine Physiologie Marignier Romain Neurologie Menotti Jean Parasitologie et mycologie Simonet Thomas Biologie cellulaire Vasiljevic Alexandre Anatomie et cytologie pathologiques Maîtres de Conférences associés de Médecine Générale Farge Thierry Pigache Christophe De Fréminville Humbert NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0) 7
SERMENT D’HIPPOCRATE Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l'exercice de la Médecine. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans discrimination. J'interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance. Je donnerai mes soins à l'indigent et je n'exigerai pas un salaire au dessus de mon travail. Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement la vie ni ne provoquerai délibérément la mort. Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je perfectionnerai mes connaissances pour assurer au mieux ma mission. Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque. NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0) 8
COMPOSITION DU JURY Président : Monsieur le Professeur VANHEMS Philippe Directeur de thèse : Monsieur le Professeur LETRILLIART Laurent Membres : Madame le Professeur ADER Florence Monsieur le Docteur MARQUIS Michel NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0) 9
REMERCIEMENTS Aux membres du jury qui ont accepté de juger ce travail : A Monsieur le Professeur VANHEMS Vous me faites l’honneur de présider mon jury de thèse et je vous en remercie. Veuillez trouver ici l’expression de mon profond respect et de ma gratitude. A Monsieur le Professeur LETRILLIART Je vous remercie de m'avoir proposé ce sujet de thèse, et de l'avoir dirigé avec beaucoup de rigueur et de bienveillance. Je suis reconnaissant pour votre aide dans l'élaboration de ce travail, vos encouragements, et la grande disponibilité que vous m'avez accordé. A Madame le Professeur ADER Je vous remercie de vous être rendu disponible pour participer au jury de cette thèse, en y apportant votre précieuse expérience des maladies infectieuses et tropicales. Soyez assurée de ma sincère considération. A Monsieur le Docteur MARQUIS Je suis honoré de votre participation à mon jury de thèse. Votre connaissance de la médecine et des systèmes de santé africains, ainsi que votre expérience en santé publique, sont une contribution essentielle à l'évaluation de ce travail. J'adresse également mes remerciements Au regretté Professeur Ogobara DOUMBO, figure de la lutte contre le paludisme, qui m'a fait l'honneur de co-diriger cette thèse, et qui m'a profondément édifié par sa simplicité et son altruisme. C'est avec beaucoup d'émotion et de reconnaissance que je lui adresse cet hommage. A Thierry Poulard, informaticien, qui m'a permis avec beaucoup de pédagogie à me familiariser avec l'extraction et l'étude de bases de données. A Fabien SUBTIL, biostatisticien, pour sa rigueur et son efficacité dans la standardisation des bases de données malienne et française. Au Docteur Pierre COSTES, Président de l'ONG Santé Sud, pour son dynamisme et son inlassable dévouement pour l'amélioration des conditions de santé en Afrique, et pour la confiance qu'il m'a accordé dès le commencement de ce travail. NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)10
TABLE DES MATIERES RESUME ................................................................................................................................ 13 ABSTRACT ............................................................................................................................ 15 CONTEXTE DE L’ETUDE ...................................................................................................... 16 Quelques indicateurs de santé en Afrique subsaharienne ...................................................... 16 Un manque chronique de ressources en Afrique subsaharienne ............................................ 16 Le système de santé au Mali .................................................................................................. 17 Aperçu socio-démographique du Mali .................................................................................... 18 Santé Sud et le projet Datasanté Mali .................................................................................... 18 INTRODUCTION .................................................................................................................... 21 METHODES ........................................................................................................................... 22 Recueil des données .............................................................................................................. 22 Gestion des données ............................................................................................................. 22 Analyse des données ............................................................................................................. 23 Aspects éthiques et réglementaires ........................................................................................ 23 RESULTATS .......................................................................................................................... 24 Problèmes de santé pris en charge ........................................................................................ 24 Systèmes d’organes impliqués ............................................................................................... 24 Catégories étiologiques .......................................................................................................... 24 Traitements prescrits .............................................................................................................. 25 DISCUSSION ......................................................................................................................... 26 Résultats principaux ............................................................................................................... 26 Problèmes de santé aigus et chroniques ................................................................................ 26 Prévention .............................................................................................................................. 27 Problèmes psychologiques ..................................................................................................... 28 Forces et limites ..................................................................................................................... 29 Implications et recommandations ........................................................................................... 29 Conclusion ............................................................................................................................. 30 REMERCIEMENTS ................................................................................................................ 31 BIBLIOGRAPHIE............................................................................. Erreur ! Signet non défini. NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)11
TABLEAUX ............................................................................................................................ 36 Tableau 1. Top 20 health problems managed in Malian CSCOMs and in French general practices according to the ranking in Mali ............................................................................... 36 Tableau 2. Top 20 health problems managed in Malian CSCOMs and in French general practice according to the ranking in France ............................................................................ 37 Tableau 3. Top 20 drugs prescribed in Malian CSCOMs and in French general practices...... 38 FIGURES ............................................................................................................................... 39 Figure 1. Distribution of health problems managed in Malian CSCOMs and in French general practices according to body systems (ICPC-2 chapters)......................................................... 39 Figure 2. Distribution of health problems managed in Malian CSCOMs and in French general practices according to the health problems’ etiological categories (ICPC-2 components) ....... 40 ANNEXES .............................................................................................................................. 41 Annexe 1. Location of the five CSCOMs ................................................................................ 41 NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)12
Etendue des problèmes de santé pris en charge par les médecins en soins primaires au Mali et en France : en attente d’une transition des pratiques en Afrique subsaharienne ? Scope of health problems managed by primary care physicians in Mali and France: awaiting practice transition in Sub-Saharan Africa? Raphaël NAVILLE1, Philippe VANHEMS2, Laurent LETRILLIART1 3 1 Univ. Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1, Collège universitaire de médecine générale, F-69008 Lyon. 2 Univ. Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1, Santé publique 3 Univ. Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1, HESPER EA 7425, F-69008 Lyon RESUME Contexte Les systèmes de soins primaires africains se sont développés en réponse aux principales maladies infectieuses. Ils sont actuellement confrontés à de nouveaux types de problèmes de santé liés aux changements sociodémographiques. L'objectif principal de cette étude était de décrire les problèmes de santé pris en charge par les médecins généralistes (MG) au Mali en comparaison avec la France où la transition épidémiologique est déjà achevée. Méthodes Etude rétrospective multicentrique menée dans 5 Centres de Santé Communautaires (CSCOM) maliens. Nous avons comparé leurs données de consultation à celles de l'étude ECOGEN menée dans 128 cabinets de médecine générale français. Les données maliennes ont été standardisées sur les données françaises pour l'âge et le sexe. Résultats Les bases de données malienne et française comprenaient respectivement 19 068 et 19 341 consultations. Les patients avaient en moyenne 1.2 problèmes de santé pris en charge par consultation au Mali, contre 2.2 en France. Ces problèmes de santé étaient dominées au Mali par les maladies infectieuses (51.3%), notamment le paludisme (24.9%), la pneumonie (9.0%) et les infections gastro-intestinales (5.0%). En comparaison avec les MG français, les généralistes maliens prenaient plus fréquemment en charge des problèmes cardiovasculaires (20.2% contre 13.5%), respiratoires (15.0% vs 12.4%) et digestifs (13.3% vs 7.8%) et moins de problèmes musculo-squelettiques (3.1% vs 12.6%), endrocino-métaboliques (1.5% vs 10.7%) et psychologiques (0.2% vs 8.2%). La principale activité menée par les MG français était la prévention (11.0%), qui était exceptionnelle au Mali. Hormis l'hypertension, qui représentait NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)13
18.9% des problèmes de santé pris en charge au Mali, les affections chroniques étaient moins souvent prises en charge par les généralistes maliens que français (12.3% contre 39.6%). Conclusions L’Afrique est actuellement à la croisée des chemins, où les maladies chroniques amenées par la transition épidémiologique progressent tandis que le fardeau des maladies transmissibles est encore écrasant. Parallèrement au renforcement de la médicalisation des soins primaires, la transition des pratiques émerge tout juste au Mali. Cette période hazardeuse, qui cumule urgences et pathologies au long cours, nécessite de nouvelles organisations des soins primaires et des outils de soutien. NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)14
ABSTRACT Background Primary care systems have developed in Africa in response to major infectious diseases. They currently face new kinds of health issues related to socio-demographic changes. The main objective of this study was to describe the health problems managed by general practitioners in Mali as compared to France where epidemiological transition is already achieved. Methods Retrospective, multicenter study, conducted in 5 Malian Community Health Centers (CSCOMs). We compared their consultation data to those of the ECOGEN study conducted in 128 French general practices. Malian data were standardized on French data for age and sex. Findings Malian and French databases included 19 068 and 19 341 consultations, respectively. Patients had an average of 1.2 health problems managed per consultation in Mali, versus 2.2 in France. They were dominated by infectious illnesses (51.3%) in Mali, including malaria (24.9%), pneumonia (9.0%) and gastrointestinal infections (5.0%). In comparison with French general practitioners (GPs), Malian GPs more frequently managed cardiovascular (20.2% vs 13.5%), respiratory (15.0% vs 12.4%) and digestive (13.3% vs 7.8%) problems, and less musculoskeletal (3.1% vs 12.6%), endrocine/metabolic (1.5% vs 10.7%) and psychological (0.2% vs 8.2%) problems. The main activity performed by French GPs was prevention (11.0%), which was exceptional in Mali. Apart from hypertension which accounted for 18.9% of the health problems managed in Mali, chronic conditions where less often managed by Malian than by French GPs (12.3% vs 39.6%). Conclusions Africa is currently at the crossroads when chronic conditions carried with the epidemiological transition are progressing, while the burden of communicable diseases is still overwhelming. Along the enhancing medicalization of primary care in Mali, the transition of practices is just emerging. This hazardous period, cumulating emergencies and long-term health issues, require new primary care organizations and supporting tools. NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)15
CONTEXTE DE L’ETUDE Quelques indicateurs de santé en Afrique subsaharienne L’identification des principaux enjeux de santé publique en Afrique subsaharienne est un préalable nécessaire pour étudier la pratique des médecins généralistes dans les soins de premier recours maliens. Les données épidémiologiques de mortalité distinguent trois tranches d’âge présentant chacune des causes spécifiques. La mortalité infantile tout d’abord, qui représente près de la moitié de la mortalité dans la région, est principalement attribuable au paludisme, aux diarrhées aiguës, à la rougeole, aux infections respiratoires basses, et à la malnutrition. Dans la population adulte jeune, les principales causes de décès sont le VIH/SIDA, la violence et les conflits armés, les accidents de la route et la tuberculose, et chez les femmes les complications obstétricales et puerpérales. Au-delà de 60 ans, les décès sont causés par les maladies cardiovasculaires, la BPCO, les cancers et les maladies infectieuses, notamment les infections respiratoires basses et les diarrhées aiguës (1). Ce profil épidémiologique, caractérisé par une morbidité et une mortalité élevée des maladies transmissibles aussi bien chez les enfants que chez les adultes, s’explique en grande partie par des conditions d’hygiène précaire et un manque d’accès à l’eau potable. Au Mali, seul 66% de la population a accès à une source d’eau améliorée, 22% à des toilettes améliorées et non partagées, et 37% dispose de savon pour le lavage des mains (2). Avec une espérance de vie à la naissance autour de 60 ans, le pays présentait en 2015 des taux de mortalité infantile et maternelle encore élevés à 114.7 ‰ avant 5 ans, et 587 pour 100 000 naissances, respectivement (3). Un manque chronique de ressources en Afrique subsaharienne La pratique de la médecine générale en Afrique subsaharienne se caractérise par une charge de travail souvent importante avec des ressources limitées, des croyances médicales traditionnelles encore très présentes, et la difficulté à référer un patient au niveau de soin suivant. Elle requiert de la part du médecin une compétence élargie dans de nombreuses disciplines et des habiletés techniques multiples notamment dans les soins d’urgence et la prise en charge des maladies chroniques (4). En 2007, cette région qui abritait 11% de la population mondiale et 24% du fardeau mondial des maladies ne disposait que de 3% des professionnels de santé et moins de 1% des ressources financières de santé mondiales, avec des ratio de professionnels de santé bien en deçà du seuil critique minimal indiqué par l’OMS et d’importantes disparités ville-campagne (5). Les conditions de travail difficiles (isolement, surmenage, manque d’équipement et de supervision), l’environnement de vie précaire (logement, accès à l’école, à l’eau potable, l’électricité, internet, etc.) et l’absence de perspectives de progression professionnelle constituent des freins majeurs à l’installation des médecins dans les zones rurales (6). Pour NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)16
pallier au manque de médecins, on trouve au Mali comme dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne des cliniciens non médecins, notamment des infirmiers, formés à moindre coût sur une durée de 3 à 4 ans d’étude, autorisés à établir des diagnostics et à prescrire des traitements médicaux. Certains sont formés pour des activités plus spécialisées telles que les césariennes, l’ophtalmologie et l’anesthésie (7). Outre le manque de ressources humaines, la pauvreté du système d’information sanitaires a été identifié comme une limite importante à la qualité et à l’efficacité des prestations de santé. L’adoption du dossier médical électronique est confrontée cependant à de nombreux obstacles en Afrique subsaharienne, en particulier les coûts élevés d’installation et de maintenance, le manque d’alimentation électrique et de réseau internet, et les compétences informatiques souvent limitées des soignants (8,9). Le système de santé au Mali Le système de santé malien est en évolution constante et rapide depuis le début des années 1990, suite à la mise en œuvre de l’initiative de Bamako (1987) dont le triple objectif était le renforcement des soins de santé primaires, un meilleur accès aux médicaments essentiels, et la participation des communautés locales dans la gestion des services de santé (10). A l’époque, à peine 30% de la population malienne habitait à moins de 15 kilomètres d’un centre de santé, et la qualité des soins, assurés par des aide-soignants, ou parfois par un infirmier, laissait souvent à désirer (11). Progressivement, le pays a vu s’implanter un réseau de centres de santé communautaires (CSCOMs) couvrant chacun une population d’environ 10 à 15 000 habitants, étendant l’accès aux soins de santé primaires jusque dans les zones rurales (12). Ces centres privés à but non lucratif, au nombre de 1241 en 2015, constituent le premier échelon de la pyramide sanitaire au Mali, suivis par les centre de santé de référence (2e échelon) et les hôpitaux régionaux (3e échelon) (13). Ils sont gérés par une association de santé communautaire (ASACO) élue localement, et sont liés à l’Etat par des conventions de service publique avec la mission de délivrer un paquet minimal d’activité (PMA) curative, préventive, périnatale, et de promotion de la santé (14). Des financements de projets successifs ont permis de médicaliser de nombreux centres. Des médecins généralistes volontaires formés préalablement et accompagnés par l'association Santé Sud se sont installés ainsi en zone rurale. Actuellement on compte près de 350 médecins généralistes installés en CSCOM dont la majorité est regroupée dans l’Association des Médecins de Campagne, reconnue par le conseil de l’Ordre des médecins et le ministère de la santé du Mali (15). Malgré ces efforts de décentralisation, la médicalisation des périphéries reste insuffisante : en 2011, 70% des médecins maliens étaient encore concentrés dans la région de Bamako. L’approvisionnement en médicaments reste également très insuffisant dans les zones rurales, NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)17
la plupart des pharmacies étant concentrées dans les centres administratifs régionaux. Parmi les 363 pharmacies existantes au Mali en 2011, 190 étaient situées à Bamako. On observe d’ailleurs une certaine prospérité du marché illégal des médicaments, qui concernait 15% de la consommation médicamenteuse du pays en 2008, avec l’assentiment de certaines personnalités influentes telles que des commerçants, fonctionnaires, professionnels de santé, et pharmaciens (10). Aperçu socio-démographique du Mali Classé au 175e rang sur 188 de l’Indice du Développement Humain en 2015, le Mali est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec l'un des taux de croissance démographique les plus élevés (3% en 2017) (16,17). Le taux synthétique de fécondité y est supérieur à 6 enfants par femme, et demeure relativement stable. Plus de 70% de la population au Mali vit en milieu rural. Les métiers de l’agriculture (agriculture, élevage, pêche, etc.), exercés le plus souvent de façon informelle, constituent l’activité principale de la population (2). Le Mali traverse une grave crise sécuritaire et politique depuis l’insurrection en janvier 2012 dans le nord du pays de groupes armés indépendantistes Touaregs et de groupes salafistes djihadistes, suivie du coup d’Etat par l’armée malienne le 22 mars de la même année, répondant à l’incapacité du gouvernement à donner aux forces armées les moyens nécessaires pour défendre l’intégrité du territoire national (18). Le conflit a entraîné un exode massif des populations du nord (dont la plupart des agents socio-sanitaires), la destruction et le pillage des infrastructures de santé, la destruction des magasins et des stocks de médicaments, et la suspension des financements externes, impactant considérablement le processus de développement socio-sanitaire (2). Santé Sud et le projet Datasanté Mali Selon sa devise "agir sans remplacer", l'ONG française Santé Sud, fondée en 1984 par des professionnels de santé, se donne pour mission de contribuer à un développement durable de la santé dans les pays en développement. Elle a menée au Mali plusieurs projets, mettant l'accent sur l'aide à l'installatation des médecins en zone rurale, la protection et le respect des droits des enfants abandonnés, l'amélioration de la prise en charge des troubles mentaux par les médecins de campagne, l'installation de laboratoires dans les centres de santé de premier recours en zone rurale, et l'utilisation des technologies de l'information et de la communication au service de la santé materno-infantile (19). Ainsi, après avoir mené des expériences similaires à Madagascar et au Bénin, Santé Sud a lancé fin 2015 le projet Datasanté Mali, en collaboration avec l’Association des médecins de NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)18
campagne du Mali (AMC), avec pour objectif premier la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Il s’agit d’un logiciel en open source, conçu sur-mesure pour les soins de premier recours africains. Chaque soignant dispose d’une interface personnalisée, qui se veut intuitive et simple d’utilisation, sur un support de tablette électronique connectée par wifi au serveur local (ordinateur du CSCOM) qui centralise l’information (20). Avec la connexion 3G, dont l’accès progresse très rapidement en Afrique (21), ils peuvent se connecter au serveur distant, afin de sauvegarder et traiter les données. Les appareils sont alimentés grâce à un panneau photovoltaïque, qui fait partie du kit de base du CSCOM (13). L’outil informatique vise à améliorer la prise en charge des patients à travers un accompagnement sur la durée, et un meilleur suivi vaccinal et nutritionnel. Jusqu’à présent, l’absence de dossier médical individuel (même papier) rendait impossible ce type de suivi. Par ailleurs, la grille de consultation standardisée (constantes vitales, mesures, motif de consultation, examen clinique, diagnostic, etc.) permet une approche plus systématique en consultation, ce qui participe à un meilleur suivi du patient et une amélioration de la qualité des soins. 1. Jamison DT, Feachem RG, Makgoba MW, Bos ER, Baingana FK, Hofman KJ, et al. Disease and Mortality in Sub-Saharan Africa. 2nd ed. Washington, DC: The World Bank; 2006. 2. Programme de Développement Socio-Sanitaire 2014-2018 (PRODESS III). Bamako: Cellule de Planification et de Statistique; 2014. 3. WHO Regional Office for Africa. Atlas of African Health Statistics 2018: universal health coverage and the Sustainable Development Goals in the WHO African Region. Brazzaville; 2018. 4. Reid SJ, Mash R, Downing RV, Moosa S. Perspectives on key principles of generalist medical practice in public service in sub-saharan africa: a qualitative study. BMC Fam Pract. 2011 Jul 4;12(67). 5. Anyangwe SCE, Mtonga C. Inequities in the Global Health Workforce: The Greatest Impediment to Health in Sub-Saharan Africa. Int J Environ Res Public Health. 2007;4(2):93–100. 6. Bertone MP. Le défi de la fidélisation des personnels de santé dans les zones rurales : analyse des stratégies mises en œuvre dans sept pays d’Afrique francophone. Sante Publique. 2018 Mar 3;S1(HS):33–43. 7. Mullan F, Frehywot S. Non-physician clinicians in 47 sub-Saharan African countries. The Lancet. 2007;370(9605):2158–63. NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)19
8. Odekunle FF, Odekunle RO, Shankar S. Why sub-Saharan Africa lags in electronic health record adoption and possible strategies to increase its adoption in this region. Int J Health Sci (Qassim). 2017;11(4):59–64. 9. World Health Organization. Electronic Health Records: Manual for Developing Countries. Geneva; 2006. 10. Lamiaux M, Rouzaud F, Woods W. Private Health Sector Assessment in Mali: The Post- Bamako Initiative Reality. Washington, DC: World Bank Publications; 2011. 129 p. 11. Maiga Z, Traoré Nafo F, El Abassi A. Health Sector Reform in Mali, 1989-1996. Vol. 20. Antwerp: Studies in HSO&P; 2003. 12. Coulibaly S, Desplat D, Kone Y, Nimaga K, Dugas S, Farnarier G, et al. Neighbourhood rural medicine: an experience of rural doctors in Mali. Educ Health. 2007;20(2):1–9. 13. Traore MN. Evaluation de la Santé Communautaire au Mali. Bamako: Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique; 2017 Apr. 14. Balique H, Ouattara O, Iknane AA. Dix ans d’expérience des centres de santé communautaire au Mali. Santé Publique. 2001;13(1):35–48. 15. Plan Décennal de Développement Sanitaire et Social (PDDSS) 2014-2023. Bamako: Cellule de Planification et de Statistique; 2013 Nov. 16. Rapport sur le développement humain 2016. Washington, DC: Programme des Nations Unies pour le Développement; 2016. 17. The World Bank. Population growth (annual %) [Internet]. [cited 2019 Mar 13]. Available from: https://data.worldbank.org/indicator/sp.pop.grow?year_high_desc=true 18. Hagberg S, Körling G. Socio-political Turmoil in Mali: The Public Debate following the “Coup d’Etat” on 22 March 2012. Africa Spectrum. 2012 Aug 1;47(2–3):111–25. 19. Santé Sud. Actions au Mali [Internet]. [cited 2019 Mar 13]. Available from: http://www.santesud.org/sinformer/actions/mali.html 20. Datasanté. Santé Sud Infos. 2016 Jun;(110):1–8. 21. Orange Mali. Couverture 3G et 4G [Internet]. 2016. Available from: https://www.orangemali.com/particuliers/1018/1027/couverture-3g-et-4g-15755.html NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)20
INTRODUCTION Jusqu'à présent, les priorités de santé publique en Afrique ont été dominées par des maladies infectieuses, en particulier le paludisme, le VIH, la tuberculose et les pneumopathies, ainsi que par les soins de maternité et la malnutrition (1–3). En parallèle, le continent est de plus en plus menacé par l'émergence de maladies non transmissibles telles que l'hypertension, le diabète, l'accident vasculaire cérébral et la maladie rénale chronique (4–7). Ces pathologies chroniques devraient croître de façon exponentielle dans les prochaines décennies, en raison du vieillissement de la population et des changements de mode de vie liés à l'urbanisation, comme cela a pu être observé en Occident au cours du XXe siècle (8). Les services de soins de premier recours africains ont été assurés, traditionnellement, par des agents de santé communautaires et des matrones, en raison du manque de médecins et de professionnels de santé qualifiés (9). En 2015, l'OMS ne recensait en Afrique que 2.7 médecins et 12.4 infirmières ou sage-femmes pour 10 000 habitants, contre 32.1 et 80.2 respectivement en Europe (10). Ce modèle de santé qui s’est progressivement implanté en réponse aux grandes menaces infectieuses est à présent inapte à prendre en charge des pathologies chroniques. En effet, ces pathologies nécessitent un suivi à long terme du patient, ainsi que la coordination d'un large éventail de professionnels de santé parmi lesquels le médecin généraliste (MG) joue un rôle essentiel (11). Au Mali, depuis le début des années 1990, la réforme du système de santé a conduit au déploiement d'un réseau de Centres de Santé Communautaires (CSCOMs), qui a encouragé les MG à s'installer dans des zones reculées (12). Ces centres privés sont liés à l'Etat par une convention et offrent des prestations de santé individuelles et collectives à un district de 10 000 à 15 000 habitants (13). Quelques études ont exploré les problèmes de santé pris en charge par les médecins en soins de premier recours en Afrique subsaharienne (14–16). Cependant, aucune d'entre elles n'a comparé l’étendue des problèmes de santé pris en charge en médecine générale en Afrique par rapport à des pays où la transition épidémiologique est déjà avancée. L'objectif principal de cette étude était donc de décrire les problèmes de santé pris en charge par les MG en Afrique, comparé à la France. NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)21
METHODES En juin 2016, l'initiative Datasanté Mali, soutenue par l'ONG Santé Sud en collaboration avec l'Association des Médecins de Campagne du Mali (AMC), a mis en place un logiciel médical dans cinq des 13 CSCOMs du projet d'informatisation qu’elle soutient (17). Ces CSCOMs sont situés dans les régions de Sikasso (Fama, Kignan, Danderesso) et Koulikoro (Kolebougou, Kenenkoun) (Annexe 1). Le logiciel présente plusieurs modules d'activité dédiés aux activités curatives, planning familial, consultation prénatale, accouchement, consultation post-maternité, vaccination et soins dentaires. Il est partagé entre les différents intervenants, incluant MG, sages-femmes, matrones, infirmières et agents de santé communautaires. Recueil des données Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique en collectant les données d'activité curative des cinq CSCOMs informatisés, de juin 2016 à mai 2017. Les données socio- démographiques du patient (âge et sexe) ont été renseignées dans le dossier médical électronique (DME) à la première consultation. Le module d'activité curative fournit des informations sur les symptômes, l'examen clinique, les éventuelles prescriptions médicamenteuses, ainsi que le(s) problème(s) de santé pris en charge (diagnostics ou symptômes), choisi(s) dans une liste nationale de 62 problèmes de santé dérivés de la Classification Internationale des Maladies – 10e révision (CIM10). En raison de données éparses et inexploitables, les activités de vaccination et de planning familial n'ont pas été collectées dans cette étude. La base de données ECOGEN est issue d'une étude nationale transversale menée dans 128 cabinets de médecine générale français entre décembre 2011 et mars 2012 (18). Pour chaque consultation, les données collectées comprenaient l'âge et le sexe du patient, le(s) motif(s) de consultation et le(s) problème(s) de santé pris en charge codé(s) selon la Classification Internationale des Soins Primaires (CISP-2) (19), ainsi que l'existence de prescription(s) médicamenteuse(s). Gestion des données Les données des cinq CSCOMs ont été rassemblées en une unique base de données de 19 068 consultations, comportant initialement 23 988 problèmes de santé pris en charge. Nous avons exclu 1937 de ces problèmes de santé, comprenant 1624 doublons, 4 données test, 9 dont le sexe n'était pas précisé, et 300 mauvaises dates de consultation (c'est-à-dire antérieures à la date de naissance du patient ou à la date d'installation du logiciel). Parmi les 22 051 problèmes de santé restants après exclusion, 17 600 ont été transcodés automatiquement selon la CISP-2 ; et des 4451 autres, qui étaient à l'origine codés comme "autre diagnostic", 4417 ont NAVILLE (CC BY-NC-ND 2.0)22
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