CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER? - PROGRAMME DE RENFORCEMENT DES ...

 
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PROGRAMME DE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS EN ANALYSE DES FLUX
DE CAPITAUX PRIVÉS ÉTRANGERS (PRC CPE)

CRISE FINANCIÈRE MONDIALE
ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS
VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU:
QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
Série PRC CPE No 2
Nils Bhinda
Matthew Martin
Série PRC CPE No 2

CRISE FINANCIÈRE MONDIALE
ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS
VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU:
QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
Novembre 2009
Nils Bhinda
Matthew Martin

                     CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?   1
ISBN      1-903971-49-9

Version originale en anglais
ISBN 1-903971-48-2

© Copyright 2009, Debt Relief International Ltd.
La réimpression, la nouvelle publication, la photocopie
ou tout autre usage de cet ouvrage est interdit sans
autorisation préalable.

Publié par
Debt Relief International Ltd
4th Floor, Lector Court
151-153 Farringdon Road
Londres EC1R 3AF
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T   +44 (0)20 7278 0022
F   +44 (0)20 7278 8622
E   mail@dri.org.uk

Maquette au Royaume-Uni par Michael Stafford, Londres
Impression au Royaume-Uni par WCS Digital

2      CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
AVANT-PROPOS ET
                                                                                                      REMERCIEMENTS

Cette publication s’inscrit dans une série rédigée en réponse                La série vise à présenter des thématiques particulières de
au nombre croissant de demandes d’information que                            manière concise, accessible et pratique, en vue de leur
Development Finance International (DFI) a reçues sur les                     exploitation et de leur mise en œuvre par les pouvoirs
activités du Programme de renforcement des capacités                         publics des pays en développement. Chaque publication
en analyse et suivi des flux de capitaux privés étrangers                    est conçue indépendamment des autres. Nous sommes
(PRC CPE), ainsi que sur les aspects techniques du suivi,                    ouverts à toute observation sur cette publication ou
de l’analyse et de l’élaboration de politiques visant la gestion             suggestion sur l’inclusion d’autres questions.
des capitaux privés étrangers.
                                                                             Les opinions exprimées dans les publications sont celles
L’objectif du PRC CPE (financé depuis 1998 par la Suisse,                    des auteurs, et pas nécessairement celles des donateurs
le Danemark, l’UE, la Suède, le Royaume-Uni et la Banque                     du PRC CPE ou des pays participants. Nous remercions
mondiale) est d’établir et de renforcer les capacités des                    néanmoins tous les pays participants et représentants des
gouvernements et des institutions du secteur privé des pays                  donateurs pour leurs contributions à la méthodologie et à
en développement à surveiller et à analyser les stocks et flux               l’analyse au cours des onze dernières années, ainsi que pour
liés aux investissements directs étrangers, aux investissements              leurs contributions financières au succès du programme.
de portefeuille et à la dette extérieure du secteur privé, ainsi
                                                                             Nous aimerions remercier plus particulièrement les équipes
que les perceptions et intentions des investisseurs, afin de
                                                                             nationales des 22 pays qui ont reçu l’assistance du PRC CPE
contribuer à une croissance durable et à la réduction de la
                                                                             pour tous les travaux accomplis dans la conduite des
pauvreté. DFI est l’organisation à but non lucratif chargée
                                                                             enquêtes et la production des rapports analytiques sur
de la mise en œuvre du programme, en partenariat avec la
                                                                             lesquels s’appuie cette publication, de même que les anciens
BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest),
                                                                             Chercheurs de DFI Gill Rogers et Cleo-Rose-Innes pour leurs
la BEAC (Banque des États d’Afrique centrale), le CEMLA
                                                                             contributions aux versions antérieures de cette publication,
(Centro de Estudios Monetarios Latinoamericanos –
                                                                             la Responsable de programmes de DFI Jeannette Laouadi
Centre d’études monétaires pour l’Amérique latine),
                                                                             pour les travaux de coordination, et avec Sue Akroyd, de
le MEFMI (Macroeconomic and Financial Management
                                                                             mise en forme et de relecture de la publication, Anna Jurgis
Institute of Eastern and Southern Africa – Institut de gestion
                                                                             et Shose Kessi pour leur précieuse assistance administrative
macroéconomique et financière d’Afrique orientale et
                                                                             au PRC CPE, ainsi que Solange Jonsson, Francisco Susena et
australe) et le WAIFEM (West African Institute for Financial
                                                                             Anita Vettier pour la traduction et Michael Stafford pour la
and Economic Management – Institut ouest-africain de
                                                                             conception de l’ouvrage.
gestion financière et économique). Voir l’Annexe 2 pour
en savoir plus sur le programme.

                                       CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?   3
TABLE DES MATIÈRES

ACRONYMES ET ABREVIATIONS                                                                                                 8

INTRODUCTION                                                                                                             11

1. TENDANCES REGIONALES ET IMPACT DE LA CRISE                                                                            12
    1.1   TENDANCES PRÉ-CRISE ET INCIDENCES                                                                              12
    1.2   IMPACT DE LA CRISE                                                                                             13
    1.3   CONCLUSION                                                                                                     17

2. NIVEAU ET COMPOSITION DES FINANCEMENTS                                                                                19
    2.1   NIVEAU ET COMPOSITION DES STOCKS                                                                               20
          2.1.1 CPE par rapport au PIB                                                                                   20
          2.1.2 Stock par type                                                                                           20
          2.1.3 Dette extérieure par rapport au fonds propres                                                            20
          2.1.4 Forte hausse de la dette privée                                                                          21
    2.2   NIVEAU ET COMPOSITION DES FLUX                                                                                 21
          2.2.1 Estimations pré et post-enquête et impact sur la BdP                                                     21
          2.2.2 Niveau et composition des flux                                                                           22
    2.3   COMPOSITION DE CHAQUE INSTRUMENT                                                                               27
          2.3.1 IDE                                                                                                      27
          2.3.2 Emprunts auprès de sociétés affiliées et non affiliées                                                   29
          2.3.3 Coût des emprunts                                                                                        31
    2.4   ACTIFS EXTÉRIEURS                                                                                              32

3   D’OU VIENNENT-ILS ET OU VONT-ILS? SOURCES AND DESTINATIONS DES FLUX                                                  35
    3.1   SECTEUR D’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE                                                                                  36
    3.2   COMPOSITION PAR PAYS SOURCE                                                                                    41
    3.3   IDE PAR RÉGION BÉNÉFICIAIRE                                                                                    45

4. SECTEURS DYNAMIQUES ET RECESSION MONDIALE: ETUDES DE CAS NATIONAUX                                                    47
    4.1   INDUSTRIE MINIÈRE EN TANZANIE                                                                                  48
    4.2   NDUSTRIE MANUFACTURIÈRE DANS LES ZONES FRANCHES DU NICARAGUA                                                   49
    4.3   IMMOBILIER EN GAMBIE                                                                                           50
    4.4   ÉTUDES DE CAS: TOURISME EN GAMBIE                                                                              52
    4.5   INDUSTRIE OUGANDAISE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS MOBILES                                                            53
    4.6   CONCLUSIONS                                                                                                    54

5. QU’EST-CE QUI MOTIVE L’INVESTISSEMENT? PERCEPTIONS,
   INTENTIONS ET RESPONSIBILITE DES INVESTISSEURS                                                                        55
    5.1   DÉCISION INITIALE D’INVESTIR                                                                                   56
    5.2   INVESTISSEMENTS FUTURS ET PERSPECTIVES                                                                         59
    5.3   FACTEURS AFFECTANT LES DÉCISIONS ACTUELLES                                                                     59
          5.3.1 Résultats globaux du PRC                                                                                 59
          5.3.2 Comparaisons avec d’autres études                                                                        62
          5.3.3 Facteurs économiques et financiers                                                                       62
          5.3.4 Facteurs politiques et de gouvernance                                                                    64
          5.3.5 Infrastructures                                                                                          66
          5.3.6 Facteurs liés à la main d’œuvre                                                                          66
          5.3.7 Facteurs sanitaires                                                                                      67
          5.3.8 Facteurs environnementaux                                                                                68
    5.4   SOURCES D’INFORMATION                                                                                          68
    5.5   RESPONSIBILITÉ DES ENTREPRISES                                                                                 68

4    CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
6. SUIVI DES CAPITAUX PRIVES ETRANGERS : MEILLEURES PRATIQUES ACTUELLES, DEVELOPPEMENTS FUTURS                                                         71
   6.1 CONTEXTE                                                                                                                                        72
   6.2 VUE D’ENSEMBLE DES CODES ET DES NORMES                                                                                                          72
   6.3 ENSEIGNEMENTS TIRÉS DES PRATIQUES ACTUELLES                                                                                                     73
       6.3.1 Structures institutionnelles et juridiques                                                                                                73
       6.3.2 Collecte des données                                                                                                                      74
       6.3.3 Difficultés liées à la qualité des données                                                                                                75
       6.3.4 Échantillons d’enquêtes                                                                                                                   76
       6.3.5 Administration des enquêtes                                                                                                               76
       6.3.6 Validation, extrapolation, enregistrement et traitement des données                                                                       77
   6.4 BESOINS FUTURS: ÉVOLUTION VERS DES SYSTEMES DE RÉPONSE RAPIDE ET D’ALERTE PRÉCOCE                                                               77
       6.4.1 Conditions générales                                                                                                                      77
       6.4.2 IDE                                                                                                                                       77
       6.4.3 Dette                                                                                                                                     78
       6.4.4 Flux de portefeuille                                                                                                                      78
       6.4.5 Envois de fonds                                                                                                                           78

7. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS                                                                                                                      80

LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1.1 Flux Nets vers les PMD                                                                                                                   12
Graphique 1.2 Flux Nets vers l’ALC                                                                                                                     12
Graphique 1.3 Flux Nets vers l’ASS                                                                                                                     12
Graphique 2.1 Stock de CPE/PIB                                                                                                                         20
Graphique 2.2 Composition du stock de CPE                                                                                                              20
Graphique 2.3 Stock de dette extérieure/fonds propres                                                                                                  21
Graphique 2.4 Composition du stock de dette extérieure                                                                                                 21
Graphique 2.5 PNG/PIB                                                                                                                                  21
Graphiques 2.6-2.27 Flux privés par pays participant                                                                                                   23
Graphique 2.28 Capitalisation du marché boursier par rapport au PIB                                                                                    27
Graphique 2.29 Stock d’investissement de portefeuille                                                                                                  27
Graphique 2.30 Gambie: composition du stock d’IDE                                                                                                      28
Graphique 2.31 Zambie: composition du stock d’IDE                                                                                                      28
Graphique 2.32 Ghana: composition des flux découlant de l’IDE                                                                                          28
Graphique 2.33 Tanzanie: composition du stock d’IDE                                                                                                    28
Graphique 2.34 Cameroun: composition du stock d’IDE                                                                                                    29
Graphique 2.35 Bénin: composition des flux de dette                                                                                                    29
Graphique 2.36 Burkina: composition des flux de dette                                                                                                  29
Graphique 2.37 Cameroun: composition des flux de dette                                                                                                 29
Graphique 2.38 Côte d’Ivoire: composition des flux de dette                                                                                            30
Graphique 2.39 Gambie: stock de dette par type                                                                                                         30
Graphique 2.40 Ghana: stock de dette par type                                                                                                          30
Graphique 2.41 Guinée Bissau: composition des flux de dette                                                                                            30
Graphique 2.42 Malawi: stock de dette par type                                                                                                         30
Graphique 2.43 Mali: composition des flux de dette                                                                                                     30
Graphique 2.44 Nicaragua: stock de dette par type                                                                                                      31
Graphique 2.45 Niger: composition des flux de dette                                                                                                    31
Graphique 2.46 Sénégal: composition des flux de dette                                                                                                  31
Graphique 2.47 Togo: composition des flux de dette                                                                                                     31
Graphique 2.48 Malawi: coût de la dette par type                                                                                                       32
Graphique 2.49 Nicaragua: coût de la dette par type                                                                                                    32
Graphique 2.50 Tanzanie: coût de la dette par type                                                                                                     32
Graphique 2.51 Zambie: coût de la dette par type                                                                                                       32

                                   CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?    5
Graphique 2.52      Bolivie: composition du stock d’actifs extérieurs                                                   33
Graphique 2.53      Cameroun: composition du stock d’actifs extérieurs                                                  33
Graphique 2.54      Ghana: composition du stock d’actifs extérieurs                                                     33
Graphique 2.55      Malawi: composition du stock d’actifs extérieurs                                                    33
Graphique 2.56      Zambie: composition du stock d’actifs extérieurs                                                    33
Graphique 2.57      Stock d’autres actifs                                                                               33
Graphique 2.58      Stock d’actifs sous forme d’IDE                                                                     34
Graphique 2.59      Cameroun: stock de numéraire et de dépôts à l’étranger par secteur                                  34
Graphique 2.60      Ghana: stock de numéraire et de dépôts à l’étranger par secteur                                     34
Graphique 2.61      Gambie: stock de numéraire et de dépôts à l’étranger par secteur                                    34
Graphique 2.62      Gambie: taux de rémunération du numéraire et de dépôts à l’étranger                                 34
Graphique 3.1       Bolivie: part de transactions entrantes brutes d’IDE par secteur                                    36
Graphique 3.2       Gambie: part du stock d’IDE par secteur                                                             36
Graphique 3.3       Ghana: stock de prises de participation directes étrangères par secteur                             37
Graphique 3.4       Malawi: part du stock d’IDE par secteur                                                             37
Graphique 3.5       Nicaragua: part du stock d’IDE par secteur                                                          37
Graphique 3.6       Tanzanie: part du stock d’IDE par secteur                                                           37
Graphique 3.7       Ouganda: stock de prises de participation directes étrangères par secteur                           37
Graphique 3.8       Zambie: part du stock d’IDE par secteur                                                             37
Graphique 3.9       Malawi: stock de capitaux étrangers de portefeuille par secteur                                     38
Graphique 3.10      Ghana: stock de prises de participation directes étrangères par secteur                             38
Graphique 3.11      Ouganda: stock de capitaux étrangers de portefeuille par secteur                                    38
Graphique 3.12      Zambie: stock de capitaux de portefeuille par secteur                                               38
Graphique 3.13      Gambie: rémuneration des capitaux par secteur                                                       39
Graphique 3.14      Malawi: rémuneration des investissements par secteur                                                39
Graphique 3.15      Nicaragua: rémuneration de l’IDE par secteur                                                        39
Graphique 3.16      Zambie: rémuneration des capitaux investis par secteur                                              39
Graphique 3.17      Gambie: stock de dette auprès de non affiliées par secteur                                          40
Graphique 3.18      Ghana: stock total de dette par secteur                                                             40
Graphique 3.19      Malawi: stock de prêts auprès de non affiliées                                                      40
Graphique 3.20      Malawi: stock de crédit fournisseur auprès de non affiliées                                         40
Graphique 3.21      Tanzanie: stock de financements auprès de non affiliées par secteur                                 40
Graphique 3.22      Zambie: stock de dette auprès de non affiliées par secteur                                          40
Graphique 3.23      Gambie: stock d’IDE par region source                                                               41
Graphique 3.24      Ghana: entrées de flux de capitqux directs                                                          41
Graphique 3.25      Nicaragua: composition des flux d’IDE par pays source                                               41
Graphique 3.26      Malawi: source du stock d’IDE                                                                       41
Graphique 3.27      Tanzanie: source du stock d’IDE                                                                     43
Graphique 3.28      Zambie: source du stock d’IDE                                                                       43
Graphique 3.29      Malawi: stock de crédit fournisseur auprès de non affiliées par pays source                         43
Graphique 3.30      Malawi: stock de prêts de non affiliées par pays source                                             43
Graphique 3.31      Zambie: stock de crédit fournisseur auprès de non affiliées par pays source                         44
Graphique 3.32      Zambie: stock de prêts de non affiliées par pays source                                             45
Graphique 3.33      Gambie: distribution sectorielle du stock d’IDE                                                     42
Graphique 3.34      Tanzanie: distribution sectorielle du stock d’IDE                                                   42
Graphique 3.35      Malawi: stock d’IDE par region bénéficiaire                                                         44
Graphique 3.36      Tanzanie: stock d’IDE par region bénéficiaire                                                       44
Graphique 4.1       Tanzanie: contribution de l’industrie minière au stock de CPE                                       48
Graphique 4.2       Zone franche nicaraguayenne                                                                         49
Graphique 4.3       Prix de l’immobilier/taux de dépôts en Gambie et taux d’inflation dans les régions clientes         50
Graphique 4.4       Gambie: IDE non constitué en société dans l’immobilier                                              51
Graphique 4.5       Gambie: nombre de logements appartenant à des étrangers                                             51
Graphique 4.6       Gambie: estimation des revenus locatifs                                                             51
Graphique 5.7       Gambie: stock de CPE dans le tourisme                                                               51
Graphique 5.1       Nombre de privatisations                                                                            57

6   CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
TABLE DES MATIÈRES

Graphique 5.2 Recettes issues de la privatisation                                                                                                         57
Graphique 5.3 Bolivie: sources d’information guidant la décision initiale d’investir                                                                      58
Graphique 5.4 Gambie: sources d’information guidant la décision initiale d’investir                                                                       58
Graphique 5.5 Décision liée aux futures investissements                                                                                                   59
Graphique 5.6 Perception du climat d’investissement                                                                                                       59
Graphique 5.7 Doing Business: facilité à faire des affaires                                                                                               60
Graphique 5.8-5.18 Principaux catalyseurs et contraintes (plusieurs pays)                                                                                 60
Graphique 5.19 Facteurs économiques et financiers                                                                                                         62
Graphique 5.20 Ecarts de taux d’intérêt                                                                                                                   65
Graphique 5.21 Taux d’intérêt réels                                                                                                                       65
Graphique 5.22 Facteurs politiques                                                                                                                        64
Graphique 5.23 Efficacité institutionnelle                                                                                                                66
Graphique 5.24 Facteurs liés aux infrastructures                                                                                                          66
Graphique 5.25 Facteurs liés à la main d’oeuvre                                                                                                           67
Graphique 5.26 Facteurs sanitaires                                                                                                                        67
Graphique 5.27 Prévalence du virus SIDA/HIV parmi les adultes                                                                                             67
Graphique 5.28 Facteurs environnementaux                                                                                                                  68
Graphique 5.29 Existence d’une politique de RH officielle                                                                                                 69
Graphique 5.30 Progression vers les objectifs liés à la politique de RH                                                                                   69

LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1   Flux d’IDE par rapport à la FBCF                                                                                                            13
Tableau 1.2   Stock d’IDE par rapport au PIB                                                                                                              13
Tableau 1.3   Flux entrants nets d’IDE vers les marchés émergents d’ALC                                                                                   14
Tableau 1.4   Perturbations des projets impliquant de l’IDE                                                                                               14
Tableau 1.5   Impact sur certains marches financiers                                                                                                      15
Tableau 1.6   Crédit privé concedes aux marches émergents d’ALC                                                                                           16
Tableau 2.1   Malawi: résultats d’enquêtes vs. estimations pré-enquêtes                                                                                   22
Tableau 2.2   Zambie et Gambie: résultats d’enquêtes vs. estimations pré-enquêtes                                                                         22
Tableau 2.3   Ghana: impact des résultats d’enquêtes vs. estimations pré-enquêtes                                                                         22
Tableau 4.1   Ratio dette/capitaux propres                                                                                                                48
Tableau 4.2   Rémunération des capitaux investis                                                                                                          48
Tableau 4.3   Arrivée de touristes par vol charter en Gambie                                                                                              52
Tableau 4.4   Secteur ougandais des télécommunications en 2008                                                                                            53
Tableau 4.5   Investisseurs étrangers dans le secteur des telecoms ougandais                                                                              53
Tableau 5.1   Comparaison des 5 principales contraintes: FEM, Banque mondiale et PRC                                                                      54

LISTES DES ENCADRÉS
Box 1   Des pays différents investissent-ils dans des secteurs différents?                                                                                42
Box 2   Distribution régionale des investissements                                                                                                        44
Box 3   Les pays doivent-ils stimuler l’IDE?                                                                                                              56
Box 4   Impact de la privatisation                                                                                                                        57
Box 5   Déterminants de l’IDE chinois                                                                                                                     58
Box 6   Les perceptions sont-elles exactes? Taux d’intérêt et de change                                                                                   65

ANNEXES
Annexe 1 Sources et méthodes                                                                                                                              87
Annexe 2 Le Programme de Renforcement des Capacités en analayse des flux de Capitaux Privés Étrangers (PRC CPE)                                           90

BIBLIOGRAPHIE                                                                                                                                             92

                                      CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?    7
ACRONYMES ET
ABREVIATIONS

ALC     Amérique latine et Caraïbes                                                  IDE             Investissement direct étranger
ALÉAC   Accord de libre-échange d’Amérique centrale                                  IFC             Société financière internationale
AMGI    Agence multilatérale de garantie                                             IFI             Institut de la finance internationale
        des investissements                                                          MEFMI           Macroeconomic and Financial Management
API     Agence de promotion de l’investissement                                                      Institute of Eastern and Southern Africa
ASS     Afrique subsaharienne                                                        NSDD            Norme spéciale de diffusion des données
BAD     Banque africaine de développement                                                            économiques et financières
BCEAO   Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest                            OCDE            Organisation de coopération et de
BCN     Banco Central de Nicaragua                                                                   développement économiques
BdP     Balance des paiements                                                        OIT             Organisation international du travail
BID     Banque interaméricaine de développement                                      OMD             Objectifs du Millénaire pour le développement
BM      Banque mondiale                                                              OSC             Organisation des sociétés civiles
BRI     Banque des règlements internationaux                                         PEG             Position extérieure globale
CEMLA   Centro de Estudios Monetarios Latinoamericanos                               PEM             Perspectives économiques mondiales
CEPALC  Commission économique pour l’Amérique latine                                 PFR             Pays à faible revenu
        et les Caraïbes                                                              PI              Perception des investisseurs
CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce                                  PRI             Pays à revenu intermédiaire
        et le Développement                                                          PNG             Dette privée non-garantie
CNZF    Commission nationale des zones franches du                                   PPG             Dette publique et publiquement garantie
        Nicaragua (Comisión Nacional Zona Franca)                                    PPTE            Pays pauvres très endettés
COMSEC Secrétariat du Commonwealth                                                   PRC CPE         Programme de renforcement en analyse des flux
CPE     Capitaux privés étrangers                                                                    de capitaux privés étrangers
CS-DRMS Système de comptabilisation et de gestion                                    RSE             Responsibilité sociale des entreprises
        de la dette du Secrétariat du Commonwealth                                   SFI             Statistiques financières internationales
        (Commonwealth Secretariat’s Debt Recording                                   SGDD            Système general de diffusion des données
        and Management System)                                                                       (General Data Dissemination Standard)
DFI     Development Finance International                                            SYGADE          Système de gestion et d’analyse de la dette de la
DGA     Direction générale des services douaniers                                                    CNUDED (UNCTAD’s Debt Management and
        du Nicaragua (Dirección General de                                                           Financial Analysis System)
        Servicios Aduaneros)                                                         UEMOA           Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
FAD     Fonds africain de développement                                              WAIFEM          West African Institute for Financial and
FBCF    Formation brute de capital fixe                                                              Economic Management
FMI     Fonds monétaire international
GTN     Groupe de travail national

8    CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
INTRODUCTION

Jusqu’à très récemment, beaucoup pensaient que les pays                      du G8 et du G20 risquent de ne plus être en mesure
africains et les pays à faible revenu recevaient très peu                    d’honorer leurs promesses antérieures d’accroître l’aide,
d’investissements de l’étranger. Il est encore courant de lire               formulées au sommet de Gleneagles de 2005 ou à titre
des auteurs qui déplorent que pratiquement aucun IDE                         collectif par l’UE ; ni d’assurer de nouvelles reconstitutions
ne soit destiné aux pays les plus pauvres, spécialement                      nettement plus généreuses du FAD ou de l’IDA (Association
en Afrique. Pourtant, bien que limités en termes de flux                     internationale de développement) , afin de leur permettre
mondiaux, les montants que les pays ont reçus sont très                      de maintenir leurs futurs niveaux de prêt. Il pourrait donc y
volumineux par rapport à leurs économies, et tout aussi                      avoir des déficits de financement encore plus importants
volatiles que ceux des plus vastes marchés émergents. En                     pour les PFR. Comme le révèle l’analyse de cet ouvrage, ces
conséquence, comme nous l’avons signalé dans des ouvrages                    financements publics sont également indispensables pour
antérieurs (Bhinda et Martin 2006, Martin et Rose-Innes                      les infrastructures éducatives, sanitaires et physiques que
2004), de nombreux pays ont subi des crises induites par les                 les investisseurs jugent vitales en vue d’accroître leurs futurs
flux financiers, sans beaucoup bénéficier de l’attention, ni de              flux. Le succès des investissements privés dépend des
l’appui financier de la communauté internationale.                           financements publics du développement.
Au déclenchement de la crise économique et financière                        Plus fondamentalement, en dépit des récents efforts du
mondiale, de nombreux experts ont suggéré que ces pays                       G20, l’architecture internationale pour le financement du
seraient « isolés » de l’impact de la crise, en raison du volume             développement reste cruellement insuffisante pour protéger
réduit de leurs flux. Toutefois, de nombreux pays avaient                    les pays contre tous types de chocs économiques et
analysé le volume et les types de flux qu’ils recevaient et                  financiers. La capacité de prêt du FMI reste négligeable face
savaient donc que la crise les frapperait durement.                          à l’ampleur des chocs qui frappent les PFR, tandis que même
                                                                             la conditionnalité légèrement rationalisée du FMI décourage
Suite à ces analyses, les pays ont commencé à voir presque
                                                                             de nombreux pays d’en utiliser les fonds. Les procédures
immédiatement l’impact majeur de la crise sur leurs
                                                                             complexes d’attribution et d’approbation de la Banque
économies : la communauté internationale a mis de
                                                                             mondiale freinent sa capacité à réagir aux chocs avec
nombreux mois à le reconnaître, mais il est désormais
                                                                             suffisamment de rapidité, même s’il pourrait s’avérer très
largement accepté que la crise éloigne de nombreux pays à
                                                                             utile d’intégrer à l’IDA actuelle un mécanisme antichocs,
faible revenu de la réalisation des Objectifs du Millénaire
                                                                             à décaissement rapide et axé sur les besoins. La Banque
pour le développement. Le présent ouvrage retrace plus en
                                                                             africaine de développement et autres banques régionales de
détail l’impact des capitaux privés étrangers sur les pays à
                                                                             développement, bien que souvent plus sensibles aux besoins
faible revenu d’Afrique et d’Amérique latine et explique
                                                                             de leurs États membres du fait que ces États jouent un rôle
pourquoi, si l’analyse des pays eux-mêmes avait été plus
                                                                             plus actif dans leurs organes de direction, ont besoin d’une
largement comprise, la communauté internationale aurait
                                                                             hausse bien plus prononcée de leur capacité de prêt relative
peut-être réagi plus rapidement et empêché la crise
                                                                             s’ils veulent marquer une différence majeure. Il est également
financière mondiale d’avoir un impact aussi pernicieux.
                                                                             vital que tous les financements antichocs soient bien plus
Lors de leur sommet de mars 2009, les leaders du G20 ont                     liés aux besoins (c’est-à-dire l’impact du choc) qu’aux
promis 1 000 milliards de USD pour combattre l’impact de la                  « performances » des pays, qu’ils ne soient pas assortis de
crise sur les économies émergentes et en développement,                      conditions de politique économique et qu’ils prennent la
mais seul un maximum de 50 milliards de USD de cette                         forme de dons, afin d’éviter l’accumulation de nouveaux
somme était destiné aux pays à faible revenu. Ces 50                         fardeaux non viables de la dette. Il n’est pas certain que
milliards de USD se composent de 19 milliards de USD                         même les membres du G20 les plus ouverts d’esprit aient
sous forme de Droits de tirage spéciaux du FMI, qui serviront                entendu ces messages des PFR – qui signalent la nécessité
principalement à renforcer les réserves des pays ; d’un                      d’une représentation forte et permanente des PFR au G20.
potentiel de 6 milliards de USD sous forme de prêts
                                                                             Au-delà de l’architecture des financements antichocs, de
concessionnels supplémentaires par le FMI ; et
                                                                             nombreux débats ont récemment porté sur la nécessité
d’engagements et décaissements accélérés par la Banque
                                                                             d’éloigner les pays de la dépendance à l’aide et de
africaine de développement et la Banque mondiale, par le
                                                                             privilégier davantage d’autres types de financements pour
biais des guichets du Fonds africain de développement et de
                                                                             le développement. Bien que cela s’explique en partie par
l’Association internationale de développement. Ces montants
                                                                             le désir de justifier le manquement aux engagements
sont bien inférieurs au déficit de financement résultant de
                                                                             d’aide antérieurs, pour d’autres cela est dû à la frustration
la crise, que le FMI a estimé pour les PFR (FMI 2009), ainsi
                                                                             provoquée par les conditionnalités, la lenteur ou
qu’aux calculs similaires effectués par la Banque africaine de
                                                                             l’imprévisibilité des décaissements, ainsi qu’aux risques
développement (BAD 2009) et la Banque mondiale (2009).
                                                                             perçus de corruption due à l’aide. Cela implique que des
Dans le même temps, au moment de la rédaction de cet                         flux autres que l’aide peuvent être traités tout aussi
ouvrage (décembre 2009), de nombreux membres de l’OCDE                       positivement (ou même mieux) pour le développement.

                                       CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?   9
À première vue, l’analyse par pays présentée dans cet                                les OMD ou pour contribuer directement à ces objectifs
ouvrage peut sembler renforcer cette hypothèse, en ce sens                           en apportant leurs propres fonds (comme indiqué au
que les chapitres 1 et 2 révèlent une hausse des montants,                           chapitre 5).
tandis que les chapitres 3 et 4 signalent un nombre plus
                                                                                     Cinquièmement, en dépit des importantes améliorations
diversifié de pays sources (notamment du Sud) et de
                                                                                     examinées au chapitre 6 en termes de suivi, d’analyse et
secteurs (notamment l’industrie manufacturière, et même
                                                                                     d’élaboration de politiques, de nombreux pays ne savent
l’agriculture) qui bénéficient des flux, répartissent les risques
                                                                                     toujours pas exactement ce qui se passe au niveau des flux,
et renforcent la stabilité. En outre, le chapitre 5 montre que
                                                                                     ni comment élaborer des politiques de manière à optimiser
les investisseurs sont remarquablement positifs dans leurs
                                                                                     leur contribution au développement, comme indiqué au
intentions d’accroître leurs investissements futurs – même
                                                                                     chapitre 7. Ils restent donc très vulnérables aux crises futures.
dans les pays relativement risqués – du fait qu’ils ont
surmonté leurs perceptions négatives et connu de très                                Afin de transmettre ces enseignements, l’ouvrage est
fortes rémunérations des investissements.                                            structuré comme suit :
Le document met toutefois clairement en garde contre le fait                         • Le chapitre 1 aborde les tendances régionales, ainsi que
de supposer que les flux privés sont automatiquement ou                                l’impact de la crise financière.
suffisamment positifs pour le développement. Tout d’abord,                           • Le chapitre 2 examine plus en détail le niveau et la
en termes de stabilité. L’analyse des chapitres 1 et 2 révèle                          composition des financements à l’échelle nationale.
une forte volatilité pour tous les flux privés (y compris l’IDE                      • Le chapitre 3 analyse les sources et les destinations
censé être « plus stable ») avant l’avènement de la crise :                            des flux.
même l’aide est moins volatile et plus prévisible dans la                            • Le chapitre 4 présente des études de cas de secteurs
plupart des pays. La crise a mis en lumière le fait que les                              dynamiques, ainsi que l’impact de la récession mondiale
flux privés n’étaient pas une source de financement stable,                              sur ces derniers.
ni prévisible.                                                                       •   Le chapitre 5 examine les motivations des investisseurs,
                                                                                         leurs perceptions sur les facteurs favorables ou
Deuxièmement, l’analyse par pays du chapitre 2 souligne
                                                                                         défavorables à l’investissement, ainsi que les tendances en
le haut niveau de financement par emprunts utilisé pour
                                                                                         matière de responsabilité sociale.
ce que les organismes de promotion des investissements
et les analystes internationaux jugent comme des projets                             •   Le chapitre 6 tire les enseignements pour le suivi futur des
                                                                                         capitaux privés étrangers.
de « capital-actions ». Cela met en lumière le risque élevé
d’endettement que les capitaux privés étrangers impliquent,                          •   Le chapitre 7 présente les conclusions et recommandations
                                                                                         globales en matière de politiques.
ce que la communauté internationale doit surveiller de
près pour éviter les futures crises de la dette privée. Cela a
également rendu les pays vulnérables aux chutes de CPE,
car les crises affectent les prêts.
Troisièmement, l’analyse détaillée des études de cas
nationales par secteurs qui figure au chapitre 4 révèle que
de nombreux « secteurs en essor » pour l’IDE n’offraient pas
d’avantages durables pour la croissance et la réduction de
la pauvreté – même avant la crise – en termes d’emploi, de
recettes budgétaires, ainsi que de transfert de technologies
et de compétences. Elle montre également la volatilité des
secteurs en essor, qui va bien au-delà de la vulnérabilité
des produits de base, en raison de liens étroits avec les
phénomènes de bulles sectorielles dans les pays sources et
sur les marchés mondiaux.
Quatrièmement, les investisseurs sont conscients que la
progression au niveau des OMD est essentielle à la réussite
de leurs entreprises, pour les raisons suivantes : elle accroît
les compétences de la main-d’œuvre, elle réduit la
prévalence des maladies, elle assure davantage d’apports
locaux et elle lutte contre le changement climatique et autres
dégradations de l’environnement. Mais la plupart d’entre
eux ne font pas assez d’efforts pour payer les impôts qui
permettront aux pouvoirs publics de dépenser davantage sur

10     CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
1
TENDANCES RÉGIONALES
ET IMPACT DE LA CRISE
TENDANCES RÉGIONALES
ET IMPACT DE LA CRISE

1.1 TENDANCES PRE-CRISE ET INCIDENCES 1                                                              étonnamment dépendante des envois de fonds de
                                                                                                     travailleurs pour ses financements nets.
Jusqu’à la crise financière et économique, les flux CPE
nets vers les pays en développement s’étaient fortement                                              L’Afrique subsaharienne (ASS) a également connu des flux
accrus au cours des récentes années (graphique 1.1).                                                 entrants d’IDE records (graphique 1.3), mais ces derniers
Accusant l’augmentation la plus rapide, l’IDE constituait                                            ont souvent été dépassés ou égalisés par les bénéfices
le canal d’investissement le plus important. Les bénéfices                                           envoyés, ce qui soulève de sérieuses questions sur la viabilité
attribués à l’IDE ont également augmenté, mais à un rythme                                           de l’IDE. Les investissements de portefeuille se sont aussi
légèrement plus lent, ce qui implique (positivement) qu’un                                           révélés importants, bien que concentrés dans quelques
pourcentage plus élevé des bénéfices était réinvesti à mesure                                        pays uniquement, tandis que les obligations et autres
que l’IDE augmentait. En outre, les investissements de                                               financements étaient négligeables. Cela rendait la plupart
portefeuille ont augmenté assez nettement. Les obligations                                           des pays dépendants des envois de fonds pour leurs
et envois de fonds de travailleurs ont connu une hausse                                              financements nets, lesquels ont doublé pendant la période.
constante, mais leur part dans les flux totaux a baissé en                                           L’année 2007 a connu une nette hausse de nouvel IDE et
termes relatifs. Toutefois, les emprunts nets non garantis du                                        de prêts, et même une augmentation des obligations,
secteur privé auprès des banques commerciales et d’autres                                            accentuant ainsi l’intégration dans le système financier
sources se sont révélés légèrement plus volatiles, suscitant                                         mondial de certaines économies à faible revenu d’ASS.
des inquiétudes potentielles sur leur volatilité dans des
                                                                                                     Graphique 1.2 Flux nets vers l’ALC
circonstances moins favorables.
                                                                                                                   (2003-07, millions de USD)
Graphique 1.1 Flux nets vers les PMD
              (2003-07, millions de USD)                                                                120000

                                                                                                        100000
      500000
                                                                                                         80000

      400000                                                                                             60000

                                                                                                         40000
      300000
                                                                                                         20000
      200000                                                                                                     0

      100000                                                                                            -20000
                                                                                                                          2003          2004            2005          2006          2007

              0                                                                                                       IDE                                       Obligations
                      2003           2004            2005            2006            2007                             Envois de bénéfices sur l’IDE             Autres financements
                                                                                                                      Investissements de portefeuille           Envois de fonds de travailleurs
                  IDE                                         Obligations
                  Envois de bénéfices sur l’IDE               Autres financements
                  Investissements de portefeuille             Envois de fonds de travailleurs
                                                                                                     Graphique 1.3 Flux nets vers l’ASS
Source : Global Development Finance 2008 – Banque mondiale                                                         (2003-07, millions de USD)
Les graphiques 1.2 et 1.3 offrent une analyse régionale plus
                                                                                                        30000
détaillée. En Amérique latine et aux Caraïbes (ALC), l’IDE
a atteint des niveaux record en 2007, mais en 2006 les                                                  25000

bénéfices rapatriés équivalaient aux flux entrants. Cela                                                20000
indiquait que toute réduction des nouveaux investissements                                              15000
risquait d’occasionner des problèmes pour la viabilité de la
                                                                                                        10000
balance des paiements. Étant donné que d’autres grandes
                                                                                                         5000
sources de financements bruts effectuaient également une
contribution nette limitée aux financements, les envois de                                                   0
fonds des travailleurs représentaient 30 % des flux bruts                                               -5000
                                                                                                                         2003          2004             2005          2006          2007
totaux et deux tiers des flux nets (une fois inclus les envois
de bénéfices sur l’IDE), rendant ainsi l’Amérique latine                                                             IDE                                       Obligations
                                                                                                                     Envois de bénéfices sur l’IDE             Autres financements
                                                                                                                     Investissements de portefeuille           Envois de fonds de travailleurs

1
    Comme indiqué dans la publication de Martin et Rose-Innes (Flux de capitaux privés               Source : Global Development Finance 2008 – Banque mondiale
    vers les pays à faible revenu : perception et réalité, Canadian Development Report (2004)
    et Bhinda et al (1999), les ensembles internationaux de données ont historiquement
    considérablement sous-estimé les flux de capitaux privés de tous types (particulièrement         Comme l’illustre le tableau 1.1, en dépit de la croissance
    les bénéfices réinvestis, les flux de portefeuille, les envois de fonds et la dette du secteur   de l’IDE en Amérique latine, son poids par rapport à la
    privé) – en dépit d’une légère amélioration qualitative récemment. Le présent chapitre
    utilise toutefois les ensembles internationaux à des fins de cohérence des séries.               formation brute de capital fixe (FBCF) a diminué après

12           CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
2004, sauf pour la sous-région des Caraïbes où l’IDE est resté                                 infrastructures. De nombreux investisseurs étrangers
très important. En revanche, la contribution de l’IDE à la                                     potentiels, en l’absence d’informations de qualité, souhaitent
formation brute de capital fixe s’est accrue en ASS, tandis                                    voir des preuves de réussite des entreprises locales avant
qu’elle s’est révélée particulièrement importante pour                                         d’envisager l’investissement. Certains recherchent activement
l’Afrique de l’Ouest.                                                                          des partenaires en coentreprise. Les chercheurs de ressources
                                                                                               ont simplement besoin d’accéder aux matières premières
Tableau 1.1 flux d’IDE par rapport à la FBCF (2003-7, %)
                                                                                               identifiées. Ils peuvent éviter les contraintes auxquelles sont
 Flux entrants
                                                                                               confrontés les chercheurs de marché en matière de stabilité
                                2003        2004           2005       2006        2007         politico-économique, d’infrastructures, etc. (Bhinda et al 1999).
 d’IDE vers…
 ALC                             11,2         24,1          15,4       15,4        18,0        En 2007 et au début de 2008, les flux ont connu une
 Sud                              8,7         17,1          15,4       12,0        15,4        accélération supplémentaire du fait de la croissance rapide
 Centrale                        s. o.        17,0          13,2       11,6        15,3        du PIB en Chine et en Inde et de leur demande croissante de
 Caraïbes                        s. o.      170,0           34,0       95,8        78,2        matières premières, ainsi que pour les marchés d’exportation.
 ASS                             15.8         13,8          16,5       18,6        22,0        Cela a entraîné la perception d’un nombre croissant de pays
 Ouest                           s. o.        22,6          21,3       52,7        45,2        en développement à faible revenu en tant que « marchés
 Centrale                        s. o.        26,3          28,3       21,8        24,0        frontaliers » qui accédaient même (ou prévoyaient de le faire)
 Est                             s. o.        11,1          10,8       14,3        19,5        aux marchés de capitaux internationaux en émettant des
 Australe                        s. o.           8,3        12,8        2,1        10,4        obligations du secteur public et privé. Toutefois, le besoin
Source : CNUCED – Rapport 2004, 2007 et 2008 sur l’investissement dans le monde                de matières premières était potentiellement vulnérable à la
                                                                                               demande de ces produits de base dans les pays sources, alors
En outre, l’IDE a augmenté fortement en termes de stock,
                                                                                               que la demande destinée aux marchés d’exportation était
jusqu’à représenter environ un tiers du PIB dans la plupart
                                                                                               exposée à la crise financière mondiale et à la récession.
des sous-régions d’ASS et d’ALC et 112 % aux Caraïbes
(tableau 1.2). Cela peut rendre le PIB potentiellement
vulnérable à une réduction de la valeur des investissements                                    1.2 IMPACT DE LA CRISE
ou des flux sortants nets.
                                                                                               Selon la perception générale en 2007 et au début de 2008,
Tableau 1.2 Stock d’IDE au PIB (%)                                                             les perceptives étaient très favorables à une croissance
                                                                                               continue des flux privés vers l’ALC et l’ASS, ainsi que vers
 Région                                  1990                 2000                2007         d’autres pays en développement (Banque mondiale 2008 et
                                                                                               Banque mondiale 2009). En dépit de la survenue de la crise
 ALC                                       9,9                 24,5                32,4        financière internationale à partir de la fin 2007 et de sa
 Sud                                       9,6                 23,6                27,7        brusque aggravation avec l’effondrement de Lehman Bros
 Centrale                                  9,7                 17,7                30,6        en septembre 2008, jusqu’à la fin de 2008 (et même dans
 Caraïbes                                14,3                  86,7               111,5        quelques cas jusqu’au début 2009), de nombreux experts
 ASS                                     10,7                  30,7                31,6        internationaux étaient d’avis que les pays à faible revenu
 Ouest                                   13,5                  31,8                33,1        sortiraient relativement indemnes de l’impact de la double
 Centrale                                10,1                  20,2                36,3        crise financière et économique.
 Est                                       4,4                 14,8                20,3
 Australe                                10,6                  36,6                32,5        Ces opinions sont toutefois de plus en plus remises en
                                                                                               question à travers des publications par la BAD, la CEPALC,
Source : CNUCED - Rapport 2008 sur l’investissement dans le monde
                                                                                               le FMI, la CNUCED et la Banque mondiale, entre autres
Les causes de ces flux accrus ont été abordées ailleurs                                        nombreux documents. Des analyses plus récentes menées
(voir Bhinda et al). En résumé, les flux ont été stimulés du                                   à bien par ces organisations internationales, ainsi que par
côté de l’offre par les stratégies de diversification des                                      des institutions de recherche), des OSC, des associations
multinationales et des gestionnaires de fonds internationaux                                   du secteur privé et de nombreux rapports parus dans les
et du côté de la demande par un vaste éventail de facteurs,                                    médias révèlent que les pays à faible revenu et à revenu
qui variaient selon que les investisseurs recherchaient des                                    intermédiaire inférieur d’Afrique, d’Amérique latine et des
ressources ou des marchés. Les chercheurs de marché et                                         Caraïbes sont tout aussi touchés par la crise que les autres
d’efficacité sont attirés par la stabilité politico-économique                                 pays, sinon plus. L’impact de cette dernière sur leurs
et l’État de droit, le marché intérieur potentiel (chercheurs de                               perspectives de croissance et de réduction de la pauvreté
marché) ou la capacité à exporter vers les marchés régionaux                                   s’est fait sentir par de nombreuses voies, notamment
ou internationaux (chercheurs d’efficacité). Ces investisseurs                                 l’effondrement des prix des produits de base et du commerce
sont plus vulnérables aux contraintes liées aux infrastructures                                des biens et services (y compris le tourisme), ainsi que la
(spécialement l’électricité), mais peuvent s’y soustraire s’ils                                réduction potentielle des flux d’aide extérieure par rapport
sont suffisamment grands, en construisant leurs propres                                        aux prévisions initiales. La suite du présent chapitre se

                                                       CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?   13
concentre néanmoins sur l’impact de la crise sur les flux de                                    Tableau 1.4 Perturbations des projets impliquant de l’IDE
capitaux privés étrangers. (BAD 2009a; CEPALC 2009; FMI
2009h; CNUCED 2009; Banque mondiale 2009: Center for                                             Pays                  Projet
Global Development; Institute of Development Studies
2008; Initiative for Policy Dialogue; Overseas Development                                       ALC
Institute; Action Aid 2008; Oxfam).                                                                                    Usine de cellulose (2,2 mds de USD) en suspens ;
                                                                                                 Brésil
                                                                                                                       chantiers pétroliers retardés
1) Investissement direct étranger                                                                Chili                 Points de vente régionaux en suspens (300 m de USD)
L’IDE est touché de deux manières. Premièrement, les flux                                                              Port (6 mds de USD) et aéroport
sont en baisse. L’Institut de la finance internationale (IFI)                                    Mexique
                                                                                                                       (150 m de USD) retardés
indique que les marchés émergents d’ALC2 (les seuls pays                                         ASS
pour lesquels on dispose des plus récentes estimations et                                        Botswana              Projet de centrale électrique retardé (6 mds de USD)
prévisions) ont connu une baisse importante de leurs flux                                        Burkina Faso          Problème de financement pour les sociétés minières
entrants nets d’IDE (tableau 1.3). Le FMI (Perspective                                           Congo (RD)            Retrait du financement destiné aux projets miniers
économiques régionales, avril 09) estime que les flux entrants                                                         Retrait du financement bancaire destiné à un
bruts d’IDE en Afrique ont stagné, tandis que les flux nets                                      Éthiopie
                                                                                                                       projet hydroélectrique (1,5 md €)
d’IDE ont chuté de plus de 0,5 % du PIB en 2008. Il prévoit                                      Ghana                 Échec de la vente de VALCO
une baisse supplémentaire d’environ 25 % en 2009. Cela                                           Guinée                Investissements miniers retardés
confirme que les envois de bénéfices et flux sortants se sont                                                          Route à péage (800 m de USD) et projet
accélérés pendant la période de crise.                                                           Kenya
                                                                                                                       énergétique retardés

Tableau 1.3 Flux entrants nets d’IDE vers les marchés                                                                  Investissements dans l’extraction de minerai
                                                                                                 Liberia
                                                                                                                       de fer retardés
            émergents d’ALC (milliards de USD)
                                                                                                 Mozambique            Retard de l’expansion de plusieurs projets miniers
                                                                                                 Sénégal               Aéroport (400 m €) et route à péage retardés
                  2006                   2007 2008 estimation              2009 prévision
                                                                                                 Sierra Leone          Projets de construction menacés
                   26,2                   65,7                   58,9                    43,7    Tanzanie              Investissements miniers différés
Source: IIF (2009a)
                                                                                                 Ouganda               Nombreuses fermetures d’entreprises de taille moyenne
                                                                                                 Région Afrique
Deuxièmement, l’estimation du capital-actions diminue sur                                                       Projet de télécommunications menacé (240 m de USD)
                                                                                                 de l’Ouest
le marché du fait de la perte de rentabilité, tandis que les                                                           Grands projets d’extraction de cuivre, minière et autres
cours boursiers chutent fortement. Ce facteur (s’il est pris                                     Zambie
                                                                                                                       revus à la baisse
en considération correctement dans les rapports sur l’IDE)
                                                                                                Sources : Financial Times, plusieurs éditions ; BAD (2009b)
devrait avoir un impact négatif majeur sur la proportion de
l’IDE dans le PIB (et sur le PIB lui-même). Il réduit à son tour                                Comme l’indique cette liste, parmi les victimes les plus
la capacité des entreprises à mobiliser de nouveaux capitaux.                                   notoires figurent des projets liés à l’industrie minière, au
                                                                                                pétrole et aux infrastructures. Toutefois, comme on le verra
Les interviews menées auprès des pays participant au PRC
                                                                                                dans le chapitre suivant, d’autres secteurs sont également
CPE confirment que l’entrée de flux d’IDE destiné à de
                                                                                                très compromis, notamment l’industrie manufacturière,
nouveaux projets s’effectue actuellement au compte-gouttes,
                                                                                                l’agro-industrie, le tourisme, la finance, ainsi que l’IDE en
du fait que de nombreux projets d’investissement sont
                                                                                                immobilier non constitué en société.
annulés ou retardés, ce que l’on attribue directement aux
effets de la crise. Cette évolution a également été traitée dans                                Les secteurs minier et pétrolier ont particulièrement souffert,
les médias et par la BAD, comme illustré au tableau 1.4.                                        en raison de leur forte dépendance du financement par
                                                                                                l’emprunt – tant du fait que ces deux secteurs sont incapables
                                                                                                de mobiliser des prêts pour de nouveaux projets en raison
                                                                                                des réductions mondiales dans la concession de prêts
                                                                                                bancaires (voir point à la page 16), que parce qu’ils
                                                                                                présentent un « excédent » de dette accumulé à la suite de
                                                                                                fusions et d’acquisitions surcotées dans les années de boom.
                                                                                                Ils ont également été affectés par la chute importante des
                                                                                                cours des produits de base – de nombreux pays africains
                                                                                                auxquels on avait fait miroiter la possibilité de disposer
                                                                                                prochainement de leurs propres industries pétrolières voient
                                                                                                ces projets remisés au placard, maintenant que les cours ont
                                                                                                chuté de moitié. Finalement, un autre facteur décisif a été la
2
    Les marchés émergents d’ALC comprennent l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie,
    l’Équateur, le Mexique, le Pérou et le Venezuela.

14           CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
TENDANCES RÉGIONALES
                                                                                                         ET IMPACT DE LA CRISE

diminution de la croissance dans les pays sources, ce qui a                   Tableau 1.5 Impact sur certains marchés financiers
réduit la demande de matières premières.
L’ASS (et dans une moindre mesure l’ALC) est déficitaire en                    Pays (Indice)                   Valeur 31/7/08 Valeur 13/2/09          Perte %
infrastructures, tandis que les services existants sont coûteux.               ALC
L’Afrique présente un déficit de financement d’infrastructures                 Argentine (IBG)                          107 220          64 617           -40
de 50 milliards de USD, tandis que l’ALC est confrontée à des                  Brésil (BOVESPA)                           59 505         41 674           -30
insuffisances en matière d’électricité, de ports et de routes,                 Chili (IGPA)                               14 340         12 430           -13
outre la nécessité de reconstruire les infrastructures après les               Pérou (IGBVL)                              13 765           6 898          -50
catastrophes naturelles (spécialement aux Caraïbes) et de                      Venezuela (IBVC)                           39 758         35 833           -10
s’adapter au changement climatique (Banque mondiale                            ASS
2009). Les réductions d’investissements, notamment avec la                     Côte d’Ivoire (BRVM CI)                        243            169          -30
quasi-disparition des opérations Bâtir-œuvrer-transférer et                    Kenya (KSE)                                 4 868           2 856          -41
des contrats de partenariat public-privé, nuisent fortement                    Maurice (SEMDEX)                            1 736           1 006          -42
aux perspectives de croissance à long terme.                                   Nigeria (NSE)                              52 917         23 814           -55
Étant donné le poids énorme de ces projets par rapport à la                    Afrique du Sud ( JALSH)                    27 553         20 650           -25
taille de leurs économies d’accueil, les pays plus petits et à                 Autres
plus faible revenu seront très vulnérables aux effets négatifs                 États-Unis (DJ)                            11 378           7 850          -31
sur l’emploi, les revenus et la pauvreté. Cela est d’autant plus               France (CAC40)                              4 392           2 998          -32
vrai que les économies de ces pays sont généralement                           Japon (N225)                               13 377           7 779          -42
beaucoup moins diversifiées et qu’elles dépendent de 1 ou                     Sources: ALC: Bloomberg; ASS et autres: BAD (2009b)
2 secteurs, ou bien de grands projets.
                                                                              Sur la même période, l’Indice Merrill Lynch Africa Lions
Les nouveaux projets ne sont pas les seuls à souffrir. Le                     (exposé aux secteurs suivants : pétrole, gaz, mine, services
nombre d’investisseurs qui se retirent entièrement des                        financiers, télécommunications, consommation privée) a vu
projets existants est certes limité, mais cela ne les empêche                 son cours pratiquement diminuer de moitié. (Merrill Lynch).
pas de ralentir ou d’inverser leurs flux entrants. Là encore,                 Selon le FMI, les flux d’investissements de portefeuille vers
selon les pays participant au PRC CPE, les sociétés mères                     l’Afrique sont devenus nettement négatifs (passant de +10
restreignent les prêts directs intra-entreprises et l’apport                  milliards de USD en 2007 à –17 milliards de USD en 2008).
de nouveau capital-actions à leurs filiales, parce qu’elles                   Selon l’IIF ( juin 2009), les marchés émergents de l’ALC ont
ont-elles-mêmes besoin de financement, tandis qu’elles                        vécu la même situation, avec des flux qui sont passés de
exigent un rapatriement plus rapide des capitaux sous                         +16,3 milliards de USD en 2007 à –14,3 milliards de USD
forme de remboursements des prêts, des bénéfices et des                       en 2008.
dividendes. Cela explique pourquoi les flux nets ont chuté
                                                                              À la mi-fin 2008, la demande internationale d’obligations
plus fortement que les nouveaux flux entrants bruts.
                                                                              de sociétés « exotiques » émises par des entreprises d’ALC
2) Investissements de portefeuille                                            (principalement) et d’ASS a pratiquement disparu (ainsi que
De vastes montants d’argent ont été balayés de la valeur                      la demande d’obligations souveraines). En conséquence, de
des investissements de portefeuille, comme en témoignent                      nombreuses grandes sociétés se sont initialement adressées
la chute vertigineuse des cours boursiers et l’effondrement                   aux marchés intérieurs pour les financements par obligations,
de la capitalisation du marché boursier dans les deux régions.                mais dès le début de 2009 ces investissements suscitaient
Prenant juillet 2008 comme référence pour évaluer l’impact                    peu d’intérêt, même sur les marchés nationaux. Cela est en
de la crise, le tableau 1.5 montre que les places financières                 partie dû au fait que les investisseurs non résidents sur ces
des deux régions ont été aussi durement frappées que celles                   marchés retiraient également leurs fonds : les échanges
des pays développés.                                                          des investisseurs des marchés émergents sur les marchés
                                                                              « locaux » ont chuté de 31 % au dernier trimestre de 2008,
                                                                              avant de connaître une reprise de 18 % en mars 2009 (Trade
                                                                              Association for the Emerging Markets). Certaines sociétés se
                                                                              sont rabattues sur des alternatives de financements par prêts,
                                                                              évinçant ainsi les emprunteurs à plus petite échelle et les
                                                                              ménages des marchés locaux. À la mi-2009, on constate une
                                                                              certaine reprise sur les marchés internationaux et nationaux
                                                                              d’obligations de sociétés, mais les acquéreurs ne sont
                                                                              disponibles qu’à des écarts de financement beaucoup plus
                                                                              élevés (3-12 % de plus que les niveaux pré-crise), ce qui rend
                                                                              le coût des obligations prohibitif pour la plupart des

                                      CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?    15
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