CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER? - PROGRAMME DE RENFORCEMENT DES ...
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PROGRAMME DE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS EN ANALYSE DES FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS ÉTRANGERS (PRC CPE) CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER? Série PRC CPE No 2 Nils Bhinda Matthew Martin
Série PRC CPE No 2 CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER? Novembre 2009 Nils Bhinda Matthew Martin CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER? 1
ISBN 1-903971-49-9 Version originale en anglais ISBN 1-903971-48-2 © Copyright 2009, Debt Relief International Ltd. La réimpression, la nouvelle publication, la photocopie ou tout autre usage de cet ouvrage est interdit sans autorisation préalable. Publié par Debt Relief International Ltd 4th Floor, Lector Court 151-153 Farringdon Road Londres EC1R 3AF Royaume-Uni T +44 (0)20 7278 0022 F +44 (0)20 7278 8622 E mail@dri.org.uk Maquette au Royaume-Uni par Michael Stafford, Londres Impression au Royaume-Uni par WCS Digital 2 CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS Cette publication s’inscrit dans une série rédigée en réponse La série vise à présenter des thématiques particulières de au nombre croissant de demandes d’information que manière concise, accessible et pratique, en vue de leur Development Finance International (DFI) a reçues sur les exploitation et de leur mise en œuvre par les pouvoirs activités du Programme de renforcement des capacités publics des pays en développement. Chaque publication en analyse et suivi des flux de capitaux privés étrangers est conçue indépendamment des autres. Nous sommes (PRC CPE), ainsi que sur les aspects techniques du suivi, ouverts à toute observation sur cette publication ou de l’analyse et de l’élaboration de politiques visant la gestion suggestion sur l’inclusion d’autres questions. des capitaux privés étrangers. Les opinions exprimées dans les publications sont celles L’objectif du PRC CPE (financé depuis 1998 par la Suisse, des auteurs, et pas nécessairement celles des donateurs le Danemark, l’UE, la Suède, le Royaume-Uni et la Banque du PRC CPE ou des pays participants. Nous remercions mondiale) est d’établir et de renforcer les capacités des néanmoins tous les pays participants et représentants des gouvernements et des institutions du secteur privé des pays donateurs pour leurs contributions à la méthodologie et à en développement à surveiller et à analyser les stocks et flux l’analyse au cours des onze dernières années, ainsi que pour liés aux investissements directs étrangers, aux investissements leurs contributions financières au succès du programme. de portefeuille et à la dette extérieure du secteur privé, ainsi Nous aimerions remercier plus particulièrement les équipes que les perceptions et intentions des investisseurs, afin de nationales des 22 pays qui ont reçu l’assistance du PRC CPE contribuer à une croissance durable et à la réduction de la pour tous les travaux accomplis dans la conduite des pauvreté. DFI est l’organisation à but non lucratif chargée enquêtes et la production des rapports analytiques sur de la mise en œuvre du programme, en partenariat avec la lesquels s’appuie cette publication, de même que les anciens BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), Chercheurs de DFI Gill Rogers et Cleo-Rose-Innes pour leurs la BEAC (Banque des États d’Afrique centrale), le CEMLA contributions aux versions antérieures de cette publication, (Centro de Estudios Monetarios Latinoamericanos – la Responsable de programmes de DFI Jeannette Laouadi Centre d’études monétaires pour l’Amérique latine), pour les travaux de coordination, et avec Sue Akroyd, de le MEFMI (Macroeconomic and Financial Management mise en forme et de relecture de la publication, Anna Jurgis Institute of Eastern and Southern Africa – Institut de gestion et Shose Kessi pour leur précieuse assistance administrative macroéconomique et financière d’Afrique orientale et au PRC CPE, ainsi que Solange Jonsson, Francisco Susena et australe) et le WAIFEM (West African Institute for Financial Anita Vettier pour la traduction et Michael Stafford pour la and Economic Management – Institut ouest-africain de conception de l’ouvrage. gestion financière et économique). Voir l’Annexe 2 pour en savoir plus sur le programme. CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER? 3
TABLE DES MATIÈRES ACRONYMES ET ABREVIATIONS 8 INTRODUCTION 11 1. TENDANCES REGIONALES ET IMPACT DE LA CRISE 12 1.1 TENDANCES PRÉ-CRISE ET INCIDENCES 12 1.2 IMPACT DE LA CRISE 13 1.3 CONCLUSION 17 2. NIVEAU ET COMPOSITION DES FINANCEMENTS 19 2.1 NIVEAU ET COMPOSITION DES STOCKS 20 2.1.1 CPE par rapport au PIB 20 2.1.2 Stock par type 20 2.1.3 Dette extérieure par rapport au fonds propres 20 2.1.4 Forte hausse de la dette privée 21 2.2 NIVEAU ET COMPOSITION DES FLUX 21 2.2.1 Estimations pré et post-enquête et impact sur la BdP 21 2.2.2 Niveau et composition des flux 22 2.3 COMPOSITION DE CHAQUE INSTRUMENT 27 2.3.1 IDE 27 2.3.2 Emprunts auprès de sociétés affiliées et non affiliées 29 2.3.3 Coût des emprunts 31 2.4 ACTIFS EXTÉRIEURS 32 3 D’OU VIENNENT-ILS ET OU VONT-ILS? SOURCES AND DESTINATIONS DES FLUX 35 3.1 SECTEUR D’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE 36 3.2 COMPOSITION PAR PAYS SOURCE 41 3.3 IDE PAR RÉGION BÉNÉFICIAIRE 45 4. SECTEURS DYNAMIQUES ET RECESSION MONDIALE: ETUDES DE CAS NATIONAUX 47 4.1 INDUSTRIE MINIÈRE EN TANZANIE 48 4.2 NDUSTRIE MANUFACTURIÈRE DANS LES ZONES FRANCHES DU NICARAGUA 49 4.3 IMMOBILIER EN GAMBIE 50 4.4 ÉTUDES DE CAS: TOURISME EN GAMBIE 52 4.5 INDUSTRIE OUGANDAISE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS MOBILES 53 4.6 CONCLUSIONS 54 5. QU’EST-CE QUI MOTIVE L’INVESTISSEMENT? PERCEPTIONS, INTENTIONS ET RESPONSIBILITE DES INVESTISSEURS 55 5.1 DÉCISION INITIALE D’INVESTIR 56 5.2 INVESTISSEMENTS FUTURS ET PERSPECTIVES 59 5.3 FACTEURS AFFECTANT LES DÉCISIONS ACTUELLES 59 5.3.1 Résultats globaux du PRC 59 5.3.2 Comparaisons avec d’autres études 62 5.3.3 Facteurs économiques et financiers 62 5.3.4 Facteurs politiques et de gouvernance 64 5.3.5 Infrastructures 66 5.3.6 Facteurs liés à la main d’œuvre 66 5.3.7 Facteurs sanitaires 67 5.3.8 Facteurs environnementaux 68 5.4 SOURCES D’INFORMATION 68 5.5 RESPONSIBILITÉ DES ENTREPRISES 68 4 CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
6. SUIVI DES CAPITAUX PRIVES ETRANGERS : MEILLEURES PRATIQUES ACTUELLES, DEVELOPPEMENTS FUTURS 71 6.1 CONTEXTE 72 6.2 VUE D’ENSEMBLE DES CODES ET DES NORMES 72 6.3 ENSEIGNEMENTS TIRÉS DES PRATIQUES ACTUELLES 73 6.3.1 Structures institutionnelles et juridiques 73 6.3.2 Collecte des données 74 6.3.3 Difficultés liées à la qualité des données 75 6.3.4 Échantillons d’enquêtes 76 6.3.5 Administration des enquêtes 76 6.3.6 Validation, extrapolation, enregistrement et traitement des données 77 6.4 BESOINS FUTURS: ÉVOLUTION VERS DES SYSTEMES DE RÉPONSE RAPIDE ET D’ALERTE PRÉCOCE 77 6.4.1 Conditions générales 77 6.4.2 IDE 77 6.4.3 Dette 78 6.4.4 Flux de portefeuille 78 6.4.5 Envois de fonds 78 7. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 80 LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1.1 Flux Nets vers les PMD 12 Graphique 1.2 Flux Nets vers l’ALC 12 Graphique 1.3 Flux Nets vers l’ASS 12 Graphique 2.1 Stock de CPE/PIB 20 Graphique 2.2 Composition du stock de CPE 20 Graphique 2.3 Stock de dette extérieure/fonds propres 21 Graphique 2.4 Composition du stock de dette extérieure 21 Graphique 2.5 PNG/PIB 21 Graphiques 2.6-2.27 Flux privés par pays participant 23 Graphique 2.28 Capitalisation du marché boursier par rapport au PIB 27 Graphique 2.29 Stock d’investissement de portefeuille 27 Graphique 2.30 Gambie: composition du stock d’IDE 28 Graphique 2.31 Zambie: composition du stock d’IDE 28 Graphique 2.32 Ghana: composition des flux découlant de l’IDE 28 Graphique 2.33 Tanzanie: composition du stock d’IDE 28 Graphique 2.34 Cameroun: composition du stock d’IDE 29 Graphique 2.35 Bénin: composition des flux de dette 29 Graphique 2.36 Burkina: composition des flux de dette 29 Graphique 2.37 Cameroun: composition des flux de dette 29 Graphique 2.38 Côte d’Ivoire: composition des flux de dette 30 Graphique 2.39 Gambie: stock de dette par type 30 Graphique 2.40 Ghana: stock de dette par type 30 Graphique 2.41 Guinée Bissau: composition des flux de dette 30 Graphique 2.42 Malawi: stock de dette par type 30 Graphique 2.43 Mali: composition des flux de dette 30 Graphique 2.44 Nicaragua: stock de dette par type 31 Graphique 2.45 Niger: composition des flux de dette 31 Graphique 2.46 Sénégal: composition des flux de dette 31 Graphique 2.47 Togo: composition des flux de dette 31 Graphique 2.48 Malawi: coût de la dette par type 32 Graphique 2.49 Nicaragua: coût de la dette par type 32 Graphique 2.50 Tanzanie: coût de la dette par type 32 Graphique 2.51 Zambie: coût de la dette par type 32 CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER? 5
Graphique 2.52 Bolivie: composition du stock d’actifs extérieurs 33 Graphique 2.53 Cameroun: composition du stock d’actifs extérieurs 33 Graphique 2.54 Ghana: composition du stock d’actifs extérieurs 33 Graphique 2.55 Malawi: composition du stock d’actifs extérieurs 33 Graphique 2.56 Zambie: composition du stock d’actifs extérieurs 33 Graphique 2.57 Stock d’autres actifs 33 Graphique 2.58 Stock d’actifs sous forme d’IDE 34 Graphique 2.59 Cameroun: stock de numéraire et de dépôts à l’étranger par secteur 34 Graphique 2.60 Ghana: stock de numéraire et de dépôts à l’étranger par secteur 34 Graphique 2.61 Gambie: stock de numéraire et de dépôts à l’étranger par secteur 34 Graphique 2.62 Gambie: taux de rémunération du numéraire et de dépôts à l’étranger 34 Graphique 3.1 Bolivie: part de transactions entrantes brutes d’IDE par secteur 36 Graphique 3.2 Gambie: part du stock d’IDE par secteur 36 Graphique 3.3 Ghana: stock de prises de participation directes étrangères par secteur 37 Graphique 3.4 Malawi: part du stock d’IDE par secteur 37 Graphique 3.5 Nicaragua: part du stock d’IDE par secteur 37 Graphique 3.6 Tanzanie: part du stock d’IDE par secteur 37 Graphique 3.7 Ouganda: stock de prises de participation directes étrangères par secteur 37 Graphique 3.8 Zambie: part du stock d’IDE par secteur 37 Graphique 3.9 Malawi: stock de capitaux étrangers de portefeuille par secteur 38 Graphique 3.10 Ghana: stock de prises de participation directes étrangères par secteur 38 Graphique 3.11 Ouganda: stock de capitaux étrangers de portefeuille par secteur 38 Graphique 3.12 Zambie: stock de capitaux de portefeuille par secteur 38 Graphique 3.13 Gambie: rémuneration des capitaux par secteur 39 Graphique 3.14 Malawi: rémuneration des investissements par secteur 39 Graphique 3.15 Nicaragua: rémuneration de l’IDE par secteur 39 Graphique 3.16 Zambie: rémuneration des capitaux investis par secteur 39 Graphique 3.17 Gambie: stock de dette auprès de non affiliées par secteur 40 Graphique 3.18 Ghana: stock total de dette par secteur 40 Graphique 3.19 Malawi: stock de prêts auprès de non affiliées 40 Graphique 3.20 Malawi: stock de crédit fournisseur auprès de non affiliées 40 Graphique 3.21 Tanzanie: stock de financements auprès de non affiliées par secteur 40 Graphique 3.22 Zambie: stock de dette auprès de non affiliées par secteur 40 Graphique 3.23 Gambie: stock d’IDE par region source 41 Graphique 3.24 Ghana: entrées de flux de capitqux directs 41 Graphique 3.25 Nicaragua: composition des flux d’IDE par pays source 41 Graphique 3.26 Malawi: source du stock d’IDE 41 Graphique 3.27 Tanzanie: source du stock d’IDE 43 Graphique 3.28 Zambie: source du stock d’IDE 43 Graphique 3.29 Malawi: stock de crédit fournisseur auprès de non affiliées par pays source 43 Graphique 3.30 Malawi: stock de prêts de non affiliées par pays source 43 Graphique 3.31 Zambie: stock de crédit fournisseur auprès de non affiliées par pays source 44 Graphique 3.32 Zambie: stock de prêts de non affiliées par pays source 45 Graphique 3.33 Gambie: distribution sectorielle du stock d’IDE 42 Graphique 3.34 Tanzanie: distribution sectorielle du stock d’IDE 42 Graphique 3.35 Malawi: stock d’IDE par region bénéficiaire 44 Graphique 3.36 Tanzanie: stock d’IDE par region bénéficiaire 44 Graphique 4.1 Tanzanie: contribution de l’industrie minière au stock de CPE 48 Graphique 4.2 Zone franche nicaraguayenne 49 Graphique 4.3 Prix de l’immobilier/taux de dépôts en Gambie et taux d’inflation dans les régions clientes 50 Graphique 4.4 Gambie: IDE non constitué en société dans l’immobilier 51 Graphique 4.5 Gambie: nombre de logements appartenant à des étrangers 51 Graphique 4.6 Gambie: estimation des revenus locatifs 51 Graphique 5.7 Gambie: stock de CPE dans le tourisme 51 Graphique 5.1 Nombre de privatisations 57 6 CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
TABLE DES MATIÈRES Graphique 5.2 Recettes issues de la privatisation 57 Graphique 5.3 Bolivie: sources d’information guidant la décision initiale d’investir 58 Graphique 5.4 Gambie: sources d’information guidant la décision initiale d’investir 58 Graphique 5.5 Décision liée aux futures investissements 59 Graphique 5.6 Perception du climat d’investissement 59 Graphique 5.7 Doing Business: facilité à faire des affaires 60 Graphique 5.8-5.18 Principaux catalyseurs et contraintes (plusieurs pays) 60 Graphique 5.19 Facteurs économiques et financiers 62 Graphique 5.20 Ecarts de taux d’intérêt 65 Graphique 5.21 Taux d’intérêt réels 65 Graphique 5.22 Facteurs politiques 64 Graphique 5.23 Efficacité institutionnelle 66 Graphique 5.24 Facteurs liés aux infrastructures 66 Graphique 5.25 Facteurs liés à la main d’oeuvre 67 Graphique 5.26 Facteurs sanitaires 67 Graphique 5.27 Prévalence du virus SIDA/HIV parmi les adultes 67 Graphique 5.28 Facteurs environnementaux 68 Graphique 5.29 Existence d’une politique de RH officielle 69 Graphique 5.30 Progression vers les objectifs liés à la politique de RH 69 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1.1 Flux d’IDE par rapport à la FBCF 13 Tableau 1.2 Stock d’IDE par rapport au PIB 13 Tableau 1.3 Flux entrants nets d’IDE vers les marchés émergents d’ALC 14 Tableau 1.4 Perturbations des projets impliquant de l’IDE 14 Tableau 1.5 Impact sur certains marches financiers 15 Tableau 1.6 Crédit privé concedes aux marches émergents d’ALC 16 Tableau 2.1 Malawi: résultats d’enquêtes vs. estimations pré-enquêtes 22 Tableau 2.2 Zambie et Gambie: résultats d’enquêtes vs. estimations pré-enquêtes 22 Tableau 2.3 Ghana: impact des résultats d’enquêtes vs. estimations pré-enquêtes 22 Tableau 4.1 Ratio dette/capitaux propres 48 Tableau 4.2 Rémunération des capitaux investis 48 Tableau 4.3 Arrivée de touristes par vol charter en Gambie 52 Tableau 4.4 Secteur ougandais des télécommunications en 2008 53 Tableau 4.5 Investisseurs étrangers dans le secteur des telecoms ougandais 53 Tableau 5.1 Comparaison des 5 principales contraintes: FEM, Banque mondiale et PRC 54 LISTES DES ENCADRÉS Box 1 Des pays différents investissent-ils dans des secteurs différents? 42 Box 2 Distribution régionale des investissements 44 Box 3 Les pays doivent-ils stimuler l’IDE? 56 Box 4 Impact de la privatisation 57 Box 5 Déterminants de l’IDE chinois 58 Box 6 Les perceptions sont-elles exactes? Taux d’intérêt et de change 65 ANNEXES Annexe 1 Sources et méthodes 87 Annexe 2 Le Programme de Renforcement des Capacités en analayse des flux de Capitaux Privés Étrangers (PRC CPE) 90 BIBLIOGRAPHIE 92 CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER? 7
ACRONYMES ET ABREVIATIONS ALC Amérique latine et Caraïbes IDE Investissement direct étranger ALÉAC Accord de libre-échange d’Amérique centrale IFC Société financière internationale AMGI Agence multilatérale de garantie IFI Institut de la finance internationale des investissements MEFMI Macroeconomic and Financial Management API Agence de promotion de l’investissement Institute of Eastern and Southern Africa ASS Afrique subsaharienne NSDD Norme spéciale de diffusion des données BAD Banque africaine de développement économiques et financières BCEAO Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest OCDE Organisation de coopération et de BCN Banco Central de Nicaragua développement économiques BdP Balance des paiements OIT Organisation international du travail BID Banque interaméricaine de développement OMD Objectifs du Millénaire pour le développement BM Banque mondiale OSC Organisation des sociétés civiles BRI Banque des règlements internationaux PEG Position extérieure globale CEMLA Centro de Estudios Monetarios Latinoamericanos PEM Perspectives économiques mondiales CEPALC Commission économique pour l’Amérique latine PFR Pays à faible revenu et les Caraïbes PI Perception des investisseurs CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce PRI Pays à revenu intermédiaire et le Développement PNG Dette privée non-garantie CNZF Commission nationale des zones franches du PPG Dette publique et publiquement garantie Nicaragua (Comisión Nacional Zona Franca) PPTE Pays pauvres très endettés COMSEC Secrétariat du Commonwealth PRC CPE Programme de renforcement en analyse des flux CPE Capitaux privés étrangers de capitaux privés étrangers CS-DRMS Système de comptabilisation et de gestion RSE Responsibilité sociale des entreprises de la dette du Secrétariat du Commonwealth SFI Statistiques financières internationales (Commonwealth Secretariat’s Debt Recording SGDD Système general de diffusion des données and Management System) (General Data Dissemination Standard) DFI Development Finance International SYGADE Système de gestion et d’analyse de la dette de la DGA Direction générale des services douaniers CNUDED (UNCTAD’s Debt Management and du Nicaragua (Dirección General de Financial Analysis System) Servicios Aduaneros) UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine FAD Fonds africain de développement WAIFEM West African Institute for Financial and FBCF Formation brute de capital fixe Economic Management FMI Fonds monétaire international GTN Groupe de travail national 8 CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
INTRODUCTION Jusqu’à très récemment, beaucoup pensaient que les pays du G8 et du G20 risquent de ne plus être en mesure africains et les pays à faible revenu recevaient très peu d’honorer leurs promesses antérieures d’accroître l’aide, d’investissements de l’étranger. Il est encore courant de lire formulées au sommet de Gleneagles de 2005 ou à titre des auteurs qui déplorent que pratiquement aucun IDE collectif par l’UE ; ni d’assurer de nouvelles reconstitutions ne soit destiné aux pays les plus pauvres, spécialement nettement plus généreuses du FAD ou de l’IDA (Association en Afrique. Pourtant, bien que limités en termes de flux internationale de développement) , afin de leur permettre mondiaux, les montants que les pays ont reçus sont très de maintenir leurs futurs niveaux de prêt. Il pourrait donc y volumineux par rapport à leurs économies, et tout aussi avoir des déficits de financement encore plus importants volatiles que ceux des plus vastes marchés émergents. En pour les PFR. Comme le révèle l’analyse de cet ouvrage, ces conséquence, comme nous l’avons signalé dans des ouvrages financements publics sont également indispensables pour antérieurs (Bhinda et Martin 2006, Martin et Rose-Innes les infrastructures éducatives, sanitaires et physiques que 2004), de nombreux pays ont subi des crises induites par les les investisseurs jugent vitales en vue d’accroître leurs futurs flux financiers, sans beaucoup bénéficier de l’attention, ni de flux. Le succès des investissements privés dépend des l’appui financier de la communauté internationale. financements publics du développement. Au déclenchement de la crise économique et financière Plus fondamentalement, en dépit des récents efforts du mondiale, de nombreux experts ont suggéré que ces pays G20, l’architecture internationale pour le financement du seraient « isolés » de l’impact de la crise, en raison du volume développement reste cruellement insuffisante pour protéger réduit de leurs flux. Toutefois, de nombreux pays avaient les pays contre tous types de chocs économiques et analysé le volume et les types de flux qu’ils recevaient et financiers. La capacité de prêt du FMI reste négligeable face savaient donc que la crise les frapperait durement. à l’ampleur des chocs qui frappent les PFR, tandis que même la conditionnalité légèrement rationalisée du FMI décourage Suite à ces analyses, les pays ont commencé à voir presque de nombreux pays d’en utiliser les fonds. Les procédures immédiatement l’impact majeur de la crise sur leurs complexes d’attribution et d’approbation de la Banque économies : la communauté internationale a mis de mondiale freinent sa capacité à réagir aux chocs avec nombreux mois à le reconnaître, mais il est désormais suffisamment de rapidité, même s’il pourrait s’avérer très largement accepté que la crise éloigne de nombreux pays à utile d’intégrer à l’IDA actuelle un mécanisme antichocs, faible revenu de la réalisation des Objectifs du Millénaire à décaissement rapide et axé sur les besoins. La Banque pour le développement. Le présent ouvrage retrace plus en africaine de développement et autres banques régionales de détail l’impact des capitaux privés étrangers sur les pays à développement, bien que souvent plus sensibles aux besoins faible revenu d’Afrique et d’Amérique latine et explique de leurs États membres du fait que ces États jouent un rôle pourquoi, si l’analyse des pays eux-mêmes avait été plus plus actif dans leurs organes de direction, ont besoin d’une largement comprise, la communauté internationale aurait hausse bien plus prononcée de leur capacité de prêt relative peut-être réagi plus rapidement et empêché la crise s’ils veulent marquer une différence majeure. Il est également financière mondiale d’avoir un impact aussi pernicieux. vital que tous les financements antichocs soient bien plus Lors de leur sommet de mars 2009, les leaders du G20 ont liés aux besoins (c’est-à-dire l’impact du choc) qu’aux promis 1 000 milliards de USD pour combattre l’impact de la « performances » des pays, qu’ils ne soient pas assortis de crise sur les économies émergentes et en développement, conditions de politique économique et qu’ils prennent la mais seul un maximum de 50 milliards de USD de cette forme de dons, afin d’éviter l’accumulation de nouveaux somme était destiné aux pays à faible revenu. Ces 50 fardeaux non viables de la dette. Il n’est pas certain que milliards de USD se composent de 19 milliards de USD même les membres du G20 les plus ouverts d’esprit aient sous forme de Droits de tirage spéciaux du FMI, qui serviront entendu ces messages des PFR – qui signalent la nécessité principalement à renforcer les réserves des pays ; d’un d’une représentation forte et permanente des PFR au G20. potentiel de 6 milliards de USD sous forme de prêts Au-delà de l’architecture des financements antichocs, de concessionnels supplémentaires par le FMI ; et nombreux débats ont récemment porté sur la nécessité d’engagements et décaissements accélérés par la Banque d’éloigner les pays de la dépendance à l’aide et de africaine de développement et la Banque mondiale, par le privilégier davantage d’autres types de financements pour biais des guichets du Fonds africain de développement et de le développement. Bien que cela s’explique en partie par l’Association internationale de développement. Ces montants le désir de justifier le manquement aux engagements sont bien inférieurs au déficit de financement résultant de d’aide antérieurs, pour d’autres cela est dû à la frustration la crise, que le FMI a estimé pour les PFR (FMI 2009), ainsi provoquée par les conditionnalités, la lenteur ou qu’aux calculs similaires effectués par la Banque africaine de l’imprévisibilité des décaissements, ainsi qu’aux risques développement (BAD 2009) et la Banque mondiale (2009). perçus de corruption due à l’aide. Cela implique que des Dans le même temps, au moment de la rédaction de cet flux autres que l’aide peuvent être traités tout aussi ouvrage (décembre 2009), de nombreux membres de l’OCDE positivement (ou même mieux) pour le développement. CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER? 9
À première vue, l’analyse par pays présentée dans cet les OMD ou pour contribuer directement à ces objectifs ouvrage peut sembler renforcer cette hypothèse, en ce sens en apportant leurs propres fonds (comme indiqué au que les chapitres 1 et 2 révèlent une hausse des montants, chapitre 5). tandis que les chapitres 3 et 4 signalent un nombre plus Cinquièmement, en dépit des importantes améliorations diversifié de pays sources (notamment du Sud) et de examinées au chapitre 6 en termes de suivi, d’analyse et secteurs (notamment l’industrie manufacturière, et même d’élaboration de politiques, de nombreux pays ne savent l’agriculture) qui bénéficient des flux, répartissent les risques toujours pas exactement ce qui se passe au niveau des flux, et renforcent la stabilité. En outre, le chapitre 5 montre que ni comment élaborer des politiques de manière à optimiser les investisseurs sont remarquablement positifs dans leurs leur contribution au développement, comme indiqué au intentions d’accroître leurs investissements futurs – même chapitre 7. Ils restent donc très vulnérables aux crises futures. dans les pays relativement risqués – du fait qu’ils ont surmonté leurs perceptions négatives et connu de très Afin de transmettre ces enseignements, l’ouvrage est fortes rémunérations des investissements. structuré comme suit : Le document met toutefois clairement en garde contre le fait • Le chapitre 1 aborde les tendances régionales, ainsi que de supposer que les flux privés sont automatiquement ou l’impact de la crise financière. suffisamment positifs pour le développement. Tout d’abord, • Le chapitre 2 examine plus en détail le niveau et la en termes de stabilité. L’analyse des chapitres 1 et 2 révèle composition des financements à l’échelle nationale. une forte volatilité pour tous les flux privés (y compris l’IDE • Le chapitre 3 analyse les sources et les destinations censé être « plus stable ») avant l’avènement de la crise : des flux. même l’aide est moins volatile et plus prévisible dans la • Le chapitre 4 présente des études de cas de secteurs plupart des pays. La crise a mis en lumière le fait que les dynamiques, ainsi que l’impact de la récession mondiale flux privés n’étaient pas une source de financement stable, sur ces derniers. ni prévisible. • Le chapitre 5 examine les motivations des investisseurs, leurs perceptions sur les facteurs favorables ou Deuxièmement, l’analyse par pays du chapitre 2 souligne défavorables à l’investissement, ainsi que les tendances en le haut niveau de financement par emprunts utilisé pour matière de responsabilité sociale. ce que les organismes de promotion des investissements et les analystes internationaux jugent comme des projets • Le chapitre 6 tire les enseignements pour le suivi futur des capitaux privés étrangers. de « capital-actions ». Cela met en lumière le risque élevé d’endettement que les capitaux privés étrangers impliquent, • Le chapitre 7 présente les conclusions et recommandations globales en matière de politiques. ce que la communauté internationale doit surveiller de près pour éviter les futures crises de la dette privée. Cela a également rendu les pays vulnérables aux chutes de CPE, car les crises affectent les prêts. Troisièmement, l’analyse détaillée des études de cas nationales par secteurs qui figure au chapitre 4 révèle que de nombreux « secteurs en essor » pour l’IDE n’offraient pas d’avantages durables pour la croissance et la réduction de la pauvreté – même avant la crise – en termes d’emploi, de recettes budgétaires, ainsi que de transfert de technologies et de compétences. Elle montre également la volatilité des secteurs en essor, qui va bien au-delà de la vulnérabilité des produits de base, en raison de liens étroits avec les phénomènes de bulles sectorielles dans les pays sources et sur les marchés mondiaux. Quatrièmement, les investisseurs sont conscients que la progression au niveau des OMD est essentielle à la réussite de leurs entreprises, pour les raisons suivantes : elle accroît les compétences de la main-d’œuvre, elle réduit la prévalence des maladies, elle assure davantage d’apports locaux et elle lutte contre le changement climatique et autres dégradations de l’environnement. Mais la plupart d’entre eux ne font pas assez d’efforts pour payer les impôts qui permettront aux pouvoirs publics de dépenser davantage sur 10 CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
1 TENDANCES RÉGIONALES ET IMPACT DE LA CRISE
TENDANCES RÉGIONALES ET IMPACT DE LA CRISE 1.1 TENDANCES PRE-CRISE ET INCIDENCES 1 étonnamment dépendante des envois de fonds de travailleurs pour ses financements nets. Jusqu’à la crise financière et économique, les flux CPE nets vers les pays en développement s’étaient fortement L’Afrique subsaharienne (ASS) a également connu des flux accrus au cours des récentes années (graphique 1.1). entrants d’IDE records (graphique 1.3), mais ces derniers Accusant l’augmentation la plus rapide, l’IDE constituait ont souvent été dépassés ou égalisés par les bénéfices le canal d’investissement le plus important. Les bénéfices envoyés, ce qui soulève de sérieuses questions sur la viabilité attribués à l’IDE ont également augmenté, mais à un rythme de l’IDE. Les investissements de portefeuille se sont aussi légèrement plus lent, ce qui implique (positivement) qu’un révélés importants, bien que concentrés dans quelques pourcentage plus élevé des bénéfices était réinvesti à mesure pays uniquement, tandis que les obligations et autres que l’IDE augmentait. En outre, les investissements de financements étaient négligeables. Cela rendait la plupart portefeuille ont augmenté assez nettement. Les obligations des pays dépendants des envois de fonds pour leurs et envois de fonds de travailleurs ont connu une hausse financements nets, lesquels ont doublé pendant la période. constante, mais leur part dans les flux totaux a baissé en L’année 2007 a connu une nette hausse de nouvel IDE et termes relatifs. Toutefois, les emprunts nets non garantis du de prêts, et même une augmentation des obligations, secteur privé auprès des banques commerciales et d’autres accentuant ainsi l’intégration dans le système financier sources se sont révélés légèrement plus volatiles, suscitant mondial de certaines économies à faible revenu d’ASS. des inquiétudes potentielles sur leur volatilité dans des Graphique 1.2 Flux nets vers l’ALC circonstances moins favorables. (2003-07, millions de USD) Graphique 1.1 Flux nets vers les PMD (2003-07, millions de USD) 120000 100000 500000 80000 400000 60000 40000 300000 20000 200000 0 100000 -20000 2003 2004 2005 2006 2007 0 IDE Obligations 2003 2004 2005 2006 2007 Envois de bénéfices sur l’IDE Autres financements Investissements de portefeuille Envois de fonds de travailleurs IDE Obligations Envois de bénéfices sur l’IDE Autres financements Investissements de portefeuille Envois de fonds de travailleurs Graphique 1.3 Flux nets vers l’ASS Source : Global Development Finance 2008 – Banque mondiale (2003-07, millions de USD) Les graphiques 1.2 et 1.3 offrent une analyse régionale plus 30000 détaillée. En Amérique latine et aux Caraïbes (ALC), l’IDE a atteint des niveaux record en 2007, mais en 2006 les 25000 bénéfices rapatriés équivalaient aux flux entrants. Cela 20000 indiquait que toute réduction des nouveaux investissements 15000 risquait d’occasionner des problèmes pour la viabilité de la 10000 balance des paiements. Étant donné que d’autres grandes 5000 sources de financements bruts effectuaient également une contribution nette limitée aux financements, les envois de 0 fonds des travailleurs représentaient 30 % des flux bruts -5000 2003 2004 2005 2006 2007 totaux et deux tiers des flux nets (une fois inclus les envois de bénéfices sur l’IDE), rendant ainsi l’Amérique latine IDE Obligations Envois de bénéfices sur l’IDE Autres financements Investissements de portefeuille Envois de fonds de travailleurs 1 Comme indiqué dans la publication de Martin et Rose-Innes (Flux de capitaux privés Source : Global Development Finance 2008 – Banque mondiale vers les pays à faible revenu : perception et réalité, Canadian Development Report (2004) et Bhinda et al (1999), les ensembles internationaux de données ont historiquement considérablement sous-estimé les flux de capitaux privés de tous types (particulièrement Comme l’illustre le tableau 1.1, en dépit de la croissance les bénéfices réinvestis, les flux de portefeuille, les envois de fonds et la dette du secteur de l’IDE en Amérique latine, son poids par rapport à la privé) – en dépit d’une légère amélioration qualitative récemment. Le présent chapitre utilise toutefois les ensembles internationaux à des fins de cohérence des séries. formation brute de capital fixe (FBCF) a diminué après 12 CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
2004, sauf pour la sous-région des Caraïbes où l’IDE est resté infrastructures. De nombreux investisseurs étrangers très important. En revanche, la contribution de l’IDE à la potentiels, en l’absence d’informations de qualité, souhaitent formation brute de capital fixe s’est accrue en ASS, tandis voir des preuves de réussite des entreprises locales avant qu’elle s’est révélée particulièrement importante pour d’envisager l’investissement. Certains recherchent activement l’Afrique de l’Ouest. des partenaires en coentreprise. Les chercheurs de ressources ont simplement besoin d’accéder aux matières premières Tableau 1.1 flux d’IDE par rapport à la FBCF (2003-7, %) identifiées. Ils peuvent éviter les contraintes auxquelles sont Flux entrants confrontés les chercheurs de marché en matière de stabilité 2003 2004 2005 2006 2007 politico-économique, d’infrastructures, etc. (Bhinda et al 1999). d’IDE vers… ALC 11,2 24,1 15,4 15,4 18,0 En 2007 et au début de 2008, les flux ont connu une Sud 8,7 17,1 15,4 12,0 15,4 accélération supplémentaire du fait de la croissance rapide Centrale s. o. 17,0 13,2 11,6 15,3 du PIB en Chine et en Inde et de leur demande croissante de Caraïbes s. o. 170,0 34,0 95,8 78,2 matières premières, ainsi que pour les marchés d’exportation. ASS 15.8 13,8 16,5 18,6 22,0 Cela a entraîné la perception d’un nombre croissant de pays Ouest s. o. 22,6 21,3 52,7 45,2 en développement à faible revenu en tant que « marchés Centrale s. o. 26,3 28,3 21,8 24,0 frontaliers » qui accédaient même (ou prévoyaient de le faire) Est s. o. 11,1 10,8 14,3 19,5 aux marchés de capitaux internationaux en émettant des Australe s. o. 8,3 12,8 2,1 10,4 obligations du secteur public et privé. Toutefois, le besoin Source : CNUCED – Rapport 2004, 2007 et 2008 sur l’investissement dans le monde de matières premières était potentiellement vulnérable à la demande de ces produits de base dans les pays sources, alors En outre, l’IDE a augmenté fortement en termes de stock, que la demande destinée aux marchés d’exportation était jusqu’à représenter environ un tiers du PIB dans la plupart exposée à la crise financière mondiale et à la récession. des sous-régions d’ASS et d’ALC et 112 % aux Caraïbes (tableau 1.2). Cela peut rendre le PIB potentiellement vulnérable à une réduction de la valeur des investissements 1.2 IMPACT DE LA CRISE ou des flux sortants nets. Selon la perception générale en 2007 et au début de 2008, Tableau 1.2 Stock d’IDE au PIB (%) les perceptives étaient très favorables à une croissance continue des flux privés vers l’ALC et l’ASS, ainsi que vers Région 1990 2000 2007 d’autres pays en développement (Banque mondiale 2008 et Banque mondiale 2009). En dépit de la survenue de la crise ALC 9,9 24,5 32,4 financière internationale à partir de la fin 2007 et de sa Sud 9,6 23,6 27,7 brusque aggravation avec l’effondrement de Lehman Bros Centrale 9,7 17,7 30,6 en septembre 2008, jusqu’à la fin de 2008 (et même dans Caraïbes 14,3 86,7 111,5 quelques cas jusqu’au début 2009), de nombreux experts ASS 10,7 30,7 31,6 internationaux étaient d’avis que les pays à faible revenu Ouest 13,5 31,8 33,1 sortiraient relativement indemnes de l’impact de la double Centrale 10,1 20,2 36,3 crise financière et économique. Est 4,4 14,8 20,3 Australe 10,6 36,6 32,5 Ces opinions sont toutefois de plus en plus remises en question à travers des publications par la BAD, la CEPALC, Source : CNUCED - Rapport 2008 sur l’investissement dans le monde le FMI, la CNUCED et la Banque mondiale, entre autres Les causes de ces flux accrus ont été abordées ailleurs nombreux documents. Des analyses plus récentes menées (voir Bhinda et al). En résumé, les flux ont été stimulés du à bien par ces organisations internationales, ainsi que par côté de l’offre par les stratégies de diversification des des institutions de recherche), des OSC, des associations multinationales et des gestionnaires de fonds internationaux du secteur privé et de nombreux rapports parus dans les et du côté de la demande par un vaste éventail de facteurs, médias révèlent que les pays à faible revenu et à revenu qui variaient selon que les investisseurs recherchaient des intermédiaire inférieur d’Afrique, d’Amérique latine et des ressources ou des marchés. Les chercheurs de marché et Caraïbes sont tout aussi touchés par la crise que les autres d’efficacité sont attirés par la stabilité politico-économique pays, sinon plus. L’impact de cette dernière sur leurs et l’État de droit, le marché intérieur potentiel (chercheurs de perspectives de croissance et de réduction de la pauvreté marché) ou la capacité à exporter vers les marchés régionaux s’est fait sentir par de nombreuses voies, notamment ou internationaux (chercheurs d’efficacité). Ces investisseurs l’effondrement des prix des produits de base et du commerce sont plus vulnérables aux contraintes liées aux infrastructures des biens et services (y compris le tourisme), ainsi que la (spécialement l’électricité), mais peuvent s’y soustraire s’ils réduction potentielle des flux d’aide extérieure par rapport sont suffisamment grands, en construisant leurs propres aux prévisions initiales. La suite du présent chapitre se CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER? 13
concentre néanmoins sur l’impact de la crise sur les flux de Tableau 1.4 Perturbations des projets impliquant de l’IDE capitaux privés étrangers. (BAD 2009a; CEPALC 2009; FMI 2009h; CNUCED 2009; Banque mondiale 2009: Center for Pays Projet Global Development; Institute of Development Studies 2008; Initiative for Policy Dialogue; Overseas Development ALC Institute; Action Aid 2008; Oxfam). Usine de cellulose (2,2 mds de USD) en suspens ; Brésil chantiers pétroliers retardés 1) Investissement direct étranger Chili Points de vente régionaux en suspens (300 m de USD) L’IDE est touché de deux manières. Premièrement, les flux Port (6 mds de USD) et aéroport sont en baisse. L’Institut de la finance internationale (IFI) Mexique (150 m de USD) retardés indique que les marchés émergents d’ALC2 (les seuls pays ASS pour lesquels on dispose des plus récentes estimations et Botswana Projet de centrale électrique retardé (6 mds de USD) prévisions) ont connu une baisse importante de leurs flux Burkina Faso Problème de financement pour les sociétés minières entrants nets d’IDE (tableau 1.3). Le FMI (Perspective Congo (RD) Retrait du financement destiné aux projets miniers économiques régionales, avril 09) estime que les flux entrants Retrait du financement bancaire destiné à un bruts d’IDE en Afrique ont stagné, tandis que les flux nets Éthiopie projet hydroélectrique (1,5 md €) d’IDE ont chuté de plus de 0,5 % du PIB en 2008. Il prévoit Ghana Échec de la vente de VALCO une baisse supplémentaire d’environ 25 % en 2009. Cela Guinée Investissements miniers retardés confirme que les envois de bénéfices et flux sortants se sont Route à péage (800 m de USD) et projet accélérés pendant la période de crise. Kenya énergétique retardés Tableau 1.3 Flux entrants nets d’IDE vers les marchés Investissements dans l’extraction de minerai Liberia de fer retardés émergents d’ALC (milliards de USD) Mozambique Retard de l’expansion de plusieurs projets miniers Sénégal Aéroport (400 m €) et route à péage retardés 2006 2007 2008 estimation 2009 prévision Sierra Leone Projets de construction menacés 26,2 65,7 58,9 43,7 Tanzanie Investissements miniers différés Source: IIF (2009a) Ouganda Nombreuses fermetures d’entreprises de taille moyenne Région Afrique Deuxièmement, l’estimation du capital-actions diminue sur Projet de télécommunications menacé (240 m de USD) de l’Ouest le marché du fait de la perte de rentabilité, tandis que les Grands projets d’extraction de cuivre, minière et autres cours boursiers chutent fortement. Ce facteur (s’il est pris Zambie revus à la baisse en considération correctement dans les rapports sur l’IDE) Sources : Financial Times, plusieurs éditions ; BAD (2009b) devrait avoir un impact négatif majeur sur la proportion de l’IDE dans le PIB (et sur le PIB lui-même). Il réduit à son tour Comme l’indique cette liste, parmi les victimes les plus la capacité des entreprises à mobiliser de nouveaux capitaux. notoires figurent des projets liés à l’industrie minière, au pétrole et aux infrastructures. Toutefois, comme on le verra Les interviews menées auprès des pays participant au PRC dans le chapitre suivant, d’autres secteurs sont également CPE confirment que l’entrée de flux d’IDE destiné à de très compromis, notamment l’industrie manufacturière, nouveaux projets s’effectue actuellement au compte-gouttes, l’agro-industrie, le tourisme, la finance, ainsi que l’IDE en du fait que de nombreux projets d’investissement sont immobilier non constitué en société. annulés ou retardés, ce que l’on attribue directement aux effets de la crise. Cette évolution a également été traitée dans Les secteurs minier et pétrolier ont particulièrement souffert, les médias et par la BAD, comme illustré au tableau 1.4. en raison de leur forte dépendance du financement par l’emprunt – tant du fait que ces deux secteurs sont incapables de mobiliser des prêts pour de nouveaux projets en raison des réductions mondiales dans la concession de prêts bancaires (voir point à la page 16), que parce qu’ils présentent un « excédent » de dette accumulé à la suite de fusions et d’acquisitions surcotées dans les années de boom. Ils ont également été affectés par la chute importante des cours des produits de base – de nombreux pays africains auxquels on avait fait miroiter la possibilité de disposer prochainement de leurs propres industries pétrolières voient ces projets remisés au placard, maintenant que les cours ont chuté de moitié. Finalement, un autre facteur décisif a été la 2 Les marchés émergents d’ALC comprennent l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Mexique, le Pérou et le Venezuela. 14 CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER?
TENDANCES RÉGIONALES ET IMPACT DE LA CRISE diminution de la croissance dans les pays sources, ce qui a Tableau 1.5 Impact sur certains marchés financiers réduit la demande de matières premières. L’ASS (et dans une moindre mesure l’ALC) est déficitaire en Pays (Indice) Valeur 31/7/08 Valeur 13/2/09 Perte % infrastructures, tandis que les services existants sont coûteux. ALC L’Afrique présente un déficit de financement d’infrastructures Argentine (IBG) 107 220 64 617 -40 de 50 milliards de USD, tandis que l’ALC est confrontée à des Brésil (BOVESPA) 59 505 41 674 -30 insuffisances en matière d’électricité, de ports et de routes, Chili (IGPA) 14 340 12 430 -13 outre la nécessité de reconstruire les infrastructures après les Pérou (IGBVL) 13 765 6 898 -50 catastrophes naturelles (spécialement aux Caraïbes) et de Venezuela (IBVC) 39 758 35 833 -10 s’adapter au changement climatique (Banque mondiale ASS 2009). Les réductions d’investissements, notamment avec la Côte d’Ivoire (BRVM CI) 243 169 -30 quasi-disparition des opérations Bâtir-œuvrer-transférer et Kenya (KSE) 4 868 2 856 -41 des contrats de partenariat public-privé, nuisent fortement Maurice (SEMDEX) 1 736 1 006 -42 aux perspectives de croissance à long terme. Nigeria (NSE) 52 917 23 814 -55 Étant donné le poids énorme de ces projets par rapport à la Afrique du Sud ( JALSH) 27 553 20 650 -25 taille de leurs économies d’accueil, les pays plus petits et à Autres plus faible revenu seront très vulnérables aux effets négatifs États-Unis (DJ) 11 378 7 850 -31 sur l’emploi, les revenus et la pauvreté. Cela est d’autant plus France (CAC40) 4 392 2 998 -32 vrai que les économies de ces pays sont généralement Japon (N225) 13 377 7 779 -42 beaucoup moins diversifiées et qu’elles dépendent de 1 ou Sources: ALC: Bloomberg; ASS et autres: BAD (2009b) 2 secteurs, ou bien de grands projets. Sur la même période, l’Indice Merrill Lynch Africa Lions Les nouveaux projets ne sont pas les seuls à souffrir. Le (exposé aux secteurs suivants : pétrole, gaz, mine, services nombre d’investisseurs qui se retirent entièrement des financiers, télécommunications, consommation privée) a vu projets existants est certes limité, mais cela ne les empêche son cours pratiquement diminuer de moitié. (Merrill Lynch). pas de ralentir ou d’inverser leurs flux entrants. Là encore, Selon le FMI, les flux d’investissements de portefeuille vers selon les pays participant au PRC CPE, les sociétés mères l’Afrique sont devenus nettement négatifs (passant de +10 restreignent les prêts directs intra-entreprises et l’apport milliards de USD en 2007 à –17 milliards de USD en 2008). de nouveau capital-actions à leurs filiales, parce qu’elles Selon l’IIF ( juin 2009), les marchés émergents de l’ALC ont ont-elles-mêmes besoin de financement, tandis qu’elles vécu la même situation, avec des flux qui sont passés de exigent un rapatriement plus rapide des capitaux sous +16,3 milliards de USD en 2007 à –14,3 milliards de USD forme de remboursements des prêts, des bénéfices et des en 2008. dividendes. Cela explique pourquoi les flux nets ont chuté À la mi-fin 2008, la demande internationale d’obligations plus fortement que les nouveaux flux entrants bruts. de sociétés « exotiques » émises par des entreprises d’ALC 2) Investissements de portefeuille (principalement) et d’ASS a pratiquement disparu (ainsi que De vastes montants d’argent ont été balayés de la valeur la demande d’obligations souveraines). En conséquence, de des investissements de portefeuille, comme en témoignent nombreuses grandes sociétés se sont initialement adressées la chute vertigineuse des cours boursiers et l’effondrement aux marchés intérieurs pour les financements par obligations, de la capitalisation du marché boursier dans les deux régions. mais dès le début de 2009 ces investissements suscitaient Prenant juillet 2008 comme référence pour évaluer l’impact peu d’intérêt, même sur les marchés nationaux. Cela est en de la crise, le tableau 1.5 montre que les places financières partie dû au fait que les investisseurs non résidents sur ces des deux régions ont été aussi durement frappées que celles marchés retiraient également leurs fonds : les échanges des pays développés. des investisseurs des marchés émergents sur les marchés « locaux » ont chuté de 31 % au dernier trimestre de 2008, avant de connaître une reprise de 18 % en mars 2009 (Trade Association for the Emerging Markets). Certaines sociétés se sont rabattues sur des alternatives de financements par prêts, évinçant ainsi les emprunteurs à plus petite échelle et les ménages des marchés locaux. À la mi-2009, on constate une certaine reprise sur les marchés internationaux et nationaux d’obligations de sociétés, mais les acquéreurs ne sont disponibles qu’à des écarts de financement beaucoup plus élevés (3-12 % de plus que les niveaux pré-crise), ce qui rend le coût des obligations prohibitif pour la plupart des CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET FLUX DE CAPITAUX PRIVÉS VERS LES PAYS À FAIBLE REVENU: QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER? 15
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