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NUMÉRO 3 JOURNAL SGET JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE SEPTEMBRE 2019 DANS CE NUMÉRO INTERNATIONALE/INTEROPÉRABILITÉ INITIATIVES ORGANISATIONNELLES HABILITANTES CAPACITÉS FUTURES Défense National nationale Defence
LE GEMRC DANS LE DÉSERT : OPÉRATION IMPACT Le Cpl Sheon Rodman, technicien de véhicules, effectue une inspection avant usage d’un appareil de climatisation ACE-804-H-CUP utilisé dans le C130J Hercules. Le Cpl Rodman fait partie d’une équipe qui s’occupe l’entretien au sol des aéronefs à la base aérienne Ali Al Salem, au Koweït. Voir l’article à la page 9. L’équipe de dépannage de la troupe de maintenance de la rotation 11 du GT de la présence avancée renforcée en Lettonie (de gauche à droite), le Cpl Pierre-Luc Godin-Thomas, le Cplc Vincent Bouchard-Grenier, le Cpl Kevin Damico et le Cpl Michael Hébert coordonnent avec les membres des Forces armées estoniennes un appel de récupération dans le cadre de l’EX SPRING STORM 19 (EX KEVADTORM 19). Crédit photo : Cpl Patrick Martel, V-Tech 5e Bataillon des services.
JOURNAL SGET JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE COMMENTAIRES DU DIRECTEUR GÉNÉRAL L’avenir, c’est maintenant, et il nous appartient!.............................................................. 2 INTERNATIONALE/INTEROPÉRABILITÉ Interopérabilité de l’OTAN : Le GEMRC en Lettonie par le Capt Kevin Lee..................... 3 La Batterie X (Bie X) lors de l’OPÉRATION REASSURANCE Directeur général par le Cplc Martin Collin‑Boudreault......................................................................................5 Gestion du programme OPÉRATION PROTEUS : la contribution du Canada en Cisjordanie d’équipement terrestre par l’Adjum Alex Auger ............................................................................................................6 Brigadier-général Célébration de la Journée du GEMRC en Ukraine dans le cadre de l’OPÉRATION UNIFIER Rob Dundon par le Capt A.J.R. Bigonnesse ...................................................................................................7 Le GEMRC dans le désert : OPÉRATION IMPACT Comité de rédaction par le Cpl N.J. Franklin ............................................................................................................9 Ian Mack Coordonnateur du INITIATIVES ORGANISATIONNELLES HABILITANTES programme GPET L’accumulation, c’est pour les écureuils – Le rôle du Directeur général – Lcol Jeff Spitzig Systèmes de matériel et chaîne d’approvisionnement dans le SGET CEM GEMRC par le Maj Santiago Duque ..................................................................................................... 10 Maj Nicolas Arseneault Mise en oeuvre du cadre Scaled Agile Framework dans le contexte du G4 Plans 2, Quartier général programme C4ISR terrestre par le Maj Mathieu Couillard.............................................. 11 de l’Armée canadienne Gestion des données et de l’information dans le SGET par Roby Ayres ....................... 12 Maj Jason Das La capacité d’enquête sur les défaillances et les accidents du CETQ appuie Officier de liaison des Forces l’exercice Maple Resolve 19 canadiennes, Commandement par le Capt Gary Lacoursiere (G AERO), Scott Beeston et de gestion du cycle de vie des le Capt Kosta Grygoryev (GEMRC). ...................................................................................... 15 matériels, TACOM Lt Nick Bourgon CAPACITÉS FUTURES Adj OEM GEMRC Défense aérienne basée au sol : l’importance de l’intégration du réseau Adjuc Jeffrey Saunders par Eric Adams, CD, ing. ...................................................................................................... 17 Sergent‑major du Corps du GEMRC Fabrication additive dans le SGET – La réparation effectuée dans la zone Adjuc Eric Beaumier la plus avancée possible Sergent‑major du DGGPET par le Maj Jessica Ross et l’Adjum Timothy Goldfinch ......................................................... 19 Adjum William Forest La collaboration est la clé de l’intégration de l’impression 3D Directeur – Gestion de par le Capc John Faurbo ....................................................................................................... 21 l’équipement d’appui au Comment assurer le succès de l’application de l’intelligence combat (D Gest EAC) 7‑7‑2 artificielle dans le SGET par le Capt Boniface Yogendran ........................................................................................... 23 Envoyer articles et commentaires à : LEMSJournalSGET@forces.gc.ca Le Journal du SGET est une publication non officielle des Forces armées canadiennes publiée par le directeur général de la Gestion du programme d’équipement terrestre (DGGPET). Le contenu Rédacteur associé de chaque article présente les points de vue des auteurs et ne représente pas nécessairement une politique ou une opinion officielle. On peut consulter les versions numériques de ce numéro Tom Douglas au https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/organisation/structure-organisationnelle/ thomasmdouglas@gmail.com sous-ministre-adjoint-materiels.html. À moins d’indication contraire, les articles de la présente Tel. (289) 837-3168 publication peuvent être reproduits. Nous vous serions reconnaissants de faire mention d’une référence adéquate et de nous envoyer copie de courtoisie des documents reproduits. Numéro ISSN : ISSN 2561-5890 version française en ligne
COMMENTAIRES DU DIRECTEUR GÉNÉRAL L’avenir, c’est maintenant, et il nous appartient! Par le Bgén Rob Dundon Je dirais que le Journal, c’est tout cela Depuis la création de notre Corps il et plus encore. En fait, il sert à renforcer y a 75 ans, nous avons maintenu notre nos liens, notre marque et notre intelli- réputation d’innovateurs au sein de gence collective en nous permettant de l’ensemble des Forces armées cana- prendre les bonnes décisions pour notre diennes. Cet esprit nous caractérise structure et notre formation future. dans nos approches quotidiennes, et Je souhaite que ces articles fassent naître le renforce notre réseau dispersé de l’émotion, l’imagination, les idées et – spécialistes qui n’hésitent pas à mettre C’ le plus important peut-être – la pensée la main à la pâte, à prendre part aux est avec beaucoup de fierté et critique et la discussion. activités tactiques, à la planification de plaisir qu’à titre de nouveau opérationnelle, à la gestion stratégique Directeur général – Gestion du Cette publication contient des messages et à l’acquisition de flottes. Notre évo- programme d’équipement terrestre, clés qui font état de progrès et lution réussie dans l’un ou l’autre des je me sers de cette plateforme pour d’évolutions technologiques imminents. domaines ci-dessus atteint l’équilibre ma première allocution au Corps du Vous remarquerez de nombreuses par cette vision holistique. GEMRC, ses techniciens, leur famille et références à l’avenir, à notre avenir, leurs partisans. L’importance de cette où suivre le rythme de la technologie Pendant que vous lisez notre Journal, occasion ne m’échappe pas, croyez-moi. nous sera très utile. Un simple coup faites preuve de fierté, de force, d’audace Comme l’a déjà déclaré mon prédéces- d’œil à la table des matières devrait et d’esprit critique. Nous en avons seur, le Bgén A. T. Benson, le Journal du vous enthousiasmer : interopérabilité, besoin. Nous avons besoin de vous. SGET est une tribune essentielle pour fabrication additive, impression 3D, la formation professionnelle, le perfec- intelligence artificielle (IA)... L’avenir, tionnement des compétences et notre c’est maintenant et, avec votre aide, capacité d’adaptation et d’évolution. il nous appartient! Le Bgén Rob Dundon s’engage à devenir le nouveau directeur général - Gestion du programme d’équipement terrestre (DGGPET). Assis à son extrême droite se trouve le DGGPET sortant, le Bgén A.T. Benson, qui occupe un nouveau poste au sein du SMA(DIA). Patrick Finn, le SMA(Mat), est assis entre les deux. 2 Journal du SGET | Numéro 3, septembre 2019
INTERNATIONALE/INTEROPÉRABILITÉ Interopérabilité de l’OTAN : Le GEMRC en Lettonie Par le Capt Kevin Lee L e sapeur espagnol rampe par la porte arrière de son véhicule blindé de transport de troupes (VBTT) M113 et cherche sa boîte à outils. Des lumières, de la pluie, des pays qui collaborent pour dissuader les agresseurs et défendre la Lettonie au besoin. À cette fin, l’interopérabilité est notre objectif principal tout au long de nos exercices et de notre mission dans routes boueuses, et de faibles échos son ensemble, et elle sert de fondement de simulateurs d’artillerie qui explosent à notre succès. En tant que troupe de au loin. C’est un matin de février glacé maintenance du pays-cadre, nos respons- dans la zone d’entraînement d’Adazi. Le abilités vont au-delà de la flotte cana- l’ampleur de notre succès. Les rotations sapeur remet le connecteur d’extrémité au dienne. Nous devons aussi soutenir tous précédentes avaient permis de combler mécanicien slovaque qui, mêlant mauvais les pays participants et les autres alliés l’écart de compatibilité entre les diverses anglais et langage corporel, discute avec de l’OTAN dans toutes les fonctions de plateformes des pays participants grâce à le commandant de l’équipe mobile cana- maintenance qui dépassent leurs propres de nombreux efforts, comme la matrice dienne de réparation (EMR) de l’endroit capacités intégrales. Cette responsabilité de récupération de l’OTAN. C’était notre où il faut détacher les chenilles du véhicule exerce une pression énorme sur les point de départ. Au cours des six mois endommagé. Le sapeur et le mécanicien se spécialistes canadiens de la maintenance suivants, notre objectif serait de prendre mettent à manier le poinçon et, au même du point de vue du rétablissement et du ces calculs théoriques et les essais moment, deux Slovaques attachent le maintien en puissance, que ce soit en pratiques de récupération et de les appli- cordon de récupération au crochet garnison ou sur le terrain. quer à des scénarios réels pour tester les d’attelage du M113. « Vas-y! », dit le com- limites de notre interopérabilité. mandant de l’EMR canadienne à son Je me souviens encore des paroles prononcées au cours de la première Depuis l’arrivée du premier contingent conducteur, et le moteur du véhicule de semaine par le Lieutenant-général canadien en Lettonie, les éléments d’en- dépannage mobile Bison rugit et ramène Michael Rouleau, commandant du tretien canadiens ont eu des échanges le véhicule endommagé vers la route Commandement des opérations limités avec leurs homologues lettons. principale. Le conducteur slovaque saute interarmées du Canada (COIC). Il nous Cela a ouvert la voie à un échange sans dans son véhicule muni d’un système de a prévenus qu’il nous faudrait beaucoup précédent entre la troupe de maintenance chargement palettisé et descend le plateau. de temps pour recueillir les fruits de la rotation 11 et la compagnie de C’était leur deuxième appel de dépannage de notre dur labeur en raison des maintenance du Bataillon de soutien d’un M113 espagnol en 24 heures nombreuses implications aux niveaux logistique de combat letton. L’idée était et, à ce stade, ils savaient quoi faire. national, stratégique et multinational. simple, soit d’échanger quelques équi- L’exercice intégré de récapitulation Cependant, il a également laissé entendre pes et leurs ressources pour qu’elles d’une semaine serait le premier grand qu’en s’appuyant sur les fondations travaillent sous le commandement jalon de la troupe de maintenance de établies par ceux qui nous ont précédés, de l’autre organisation, tout en vivant, la rotation 11 de l’Op REASSURANCE. Nos qu’en réussissant à faire avancer un peu en dormant et en travaillant avec techniciens du GEMRC y apprendraient la « barre » dans la bonne direction, leurs frères de maintenance alliés. réellement ce qu’est l’interopérabilité. nous pouvons considérer la mission Le premier échange a eu lieu pendant comme un succès. Comme il s’agit de l’exercice intégré de récapitulation, Le groupement tactique de présence la quatrième rotation d’une mission en en février 2019. Pendant que la troupe avancée renforcée en Lettonie, stationné temps de paix, il est difficile de mesurer canadienne de maintenance au camp Adazi, se compose de neuf Numéro 3, septembre 2019 | Système de gestion de l’équipement terrestre 3
lancé, un semi-remorque polonais y répondait. Les Canadiens, au lieu de rapporter le véhicule sur toute la route, se sont arrêtés au premier ERP, où le semi-remorque polonais l’a chargé. L’équipage canadien s’est ainsi épargné 10 heures de route et a pu continuer d’offrir tout son soutien au reste du (accompagnée d’une dépanneuse Le succès de cet échange a établi la convoi. Le soutien fourni par nos alliés, lettonne Scania P112 et d’un camion- formule gagnante, maintenant prête qui ne participaient pas à l’exercice au benne MB2638 PLS) est déployée avec à être appliquée et exécutée lors départ, a allégé la charge de travail de l’échelon A2, la compagnie de mainte- de notre prochain grand exercice. l’équipe canadienne de récupération nance lettonne et son équipe canadienne L’Ex SPRING STORM 2019 a entraîné et, en définitive, a renforcé nos liens, d’intervention en présence de matières une pléthore de défis de préparation tout en prouvant notre capacité de dangereuses, le système de véhicules et de maintien en puissance. Lors de fonctionner de façon interdépendante. blindés lourds et l’équipe mobile de répa- sa préparation, nous avons intégré le ration Bison sont déployés vers l’arrière seul mécanicien slovène dans notre Comme l’engagement du Canada en dans la zone de soutien de brigade. organisation pour qu’il travaille aux tant que pays-cadre de la présence côtés de nos spécialistes de la main- avancée renforcée en Lettonie ne devrait Le soutien avancé a permis de jumeler tenance. Cette intégration du soutien pas cesser dans un avenir prévisible, chaque ressource lettonne à une équipe multinational a permis de s’assurer que la coopération avec les nations alliées mobile de réparation dirigée par le la flotte slovène de véhicules militaires prendra de plus en plus d’importance. Canada chaque fois qu’il fallait répondre tous terrains était prête à être déployée à L’interopérabilité entre alliés a pris à une demande de réparation et récupéra- temps. Alors que le reste du groupement le devant de la scène, faisant ainsi tion. Pour tester davantage notre capacité tactique s’apprêtait au déploiement, la de la compatibilité des plateformes d’interopérabilité, d’autres ressources de troupe de maintenance s’est vu confier un point central pour le succès de pays participants ont rejoint nos véhicules la tâche précise d’appuyer tout le mou- la mission. Nous entrons dans une de maintenance, à savoir le véhicule vement routier, soit un convoi d’environ nouvelle ère d’approvisionnement en blindé de dépannage (VBD) Leopard 2 250 véhicules du Canada, de l’Espagne, matière de défense, et nous devons espagnol et un système de chargement de la République tchèque, de la Slovénie nous demander si l’interopérabilité palettisé slovaque (camion SCP). Pendant et de la Lettonie, qui se rendaient d’Adazi devrait être considérée comme un toute la semaine qu’a duré l’exercice, cet à une zone d’entraînement en Estonie. critère principal dans le choix des ensemble multinational de maintenance Le plan de récupération de cette route de futures plateformes de véhicules. a réalisé un total de 20 demandes de 400 kilomètres ne comprenait que deux D’ici là, nous continuerons de jouer réparation et récupération, dont la moitié points de rassemblement de l’équipement notre rôle de pays-cadre et de leader concernait des véhicules endommagés (PRE), l’un avant et l’autre après le militaire mondial, renforcé par nos d’autres pays. Nos spécialistes de l’entre- passage de la frontière estonienne. techniciens militaires qui font preuve tien à l’arrière qui travaillaient pour d’un travail exceptionnel tout au long la compagnie lettonne de maintenance Étant donné que nos propres ressources des opérations combinées en déplaçant ont pu faire l’expérience des instructions canadiennes intégrales suffisaient à la « barre » un peu plus dans la permanentes d’opération de la Lettonie. peine, nous avons demandé du soutien bonne direction. Ils ont participé à l’établissement de la à nos alliés. Le meilleur exemple est zone de soutien de brigade, aux activités peut-être illustré par la panne d’un Le Capt Kevin J. Lee, officier de courantes du camp letton, à des exercices VBL 6.0, dont le moteur a sauté près maintenance du 12e RBC, a été de récupération et au maniement de clés du deuxième PRE, et qu’on a décidé envoyé en mission dans le cadre de dans le garage de la mission. Ils ont ainsi de renvoyer au camp Adazi. Pour ce la rotation 11 de l’Op REASSURANCE eu l’occasion de partager leurs connais- faire, nous avons utilisé le système de à titre d’officier de maintenance du sances techniques et leur expérience avec récupération à plateforme du système groupement tactique de la présence les mécaniciens hôtes, créant des liens qui canadien de véhicules blindés lourds. avancée renforcée en Lettonie. dureraient tout au long de la mission. Au moment même où l’appel a été 4 Journal du SGET | Numéro 3, septembre 2019
INTERNATIONALE/INTEROPÉRABILITÉ La Batterie X (Bie X) lors de l’OPÉRATION REASSURANCE Par le Cplc Martin Collin-Boudreault D epuis janvier 2019, le Une étroite collaboration durée de maintenance des canons. détachement d’armuriers affecté Des équipages bien formés, engagés Le 5e Régiment d’artillerie légère à la Bie X qui a été déployé et consciencieux et des techniciens du Canada (5 RALC) a élaboré une durant l’opération REASSURANCE en d’armement compétents et dévoués ont stratégie de maintenance intégrant Lettonie a fait des prouesses de créativité contribué aux succès de la Bie X lors de les équipages des M777. Des cours de et de débrouillardise en soutenant la l’opération REASSURANCE. maintenance et d’utilisation optimale troupe de tir dans l’atteinte de leurs des M777 afin de prévenir des bris Le soutien indéfectible des membres objectifs d’entraînement. Dès leur facilement évitables ont été instaurés. de la maintenance du GT du 12e RBC arrivée, ils ont été confrontés à des Des cours de conversion pour les a grandement facilité l’avancement des défis de taille : le froid, le manque équipages des M777 et des cours plus travaux en rendant disponibles leurs d’équipement et d’installations en plus avancés pour les cmdtA de pièce sont installations, leurs équipements et des ressources limitées. Le plus grand offerts par les techniciens. Des tests même du personnel lorsqu’est venu défi que le détachement ait rencontré de fonctionnement sont enseignés le temps de manipuler les canons fut le premier exercice, prévu quelques aux artilleurs afin d’améliorer leurs démontés pendant les inspections jours après l’arrivée des techniciens. capacités à déceler des défectuosités annuelles. Cette aide a été grandement Un travail acharné de tous fut nécessaire, et à rapporter les bris avec aisance appréciée. Ce fut un réel travail combiné à une coordination bien et précision. Ces formations ont d’équipe des équipes. établie pour l’utilisation des installa- permis d’améliorer les connaissances tions de maintenance du groupement techniques des artilleurs et de donner tactique du 12e Régiment blindé du Le Cplc Collin-Boudreault au 5 RALC un niveau de confiance Canada (GT du 12e RBC). De plus, est technicien d’armement supérieure envers leurs armes. Les la collaboration des fiers équipages terrestres spécialisé dans les équipages sont très actifs lorsque les de la Bie X, qui ont donné un excellent obusiers M777, cmdtA de la section canons sont en maintenance annuelle, soutien pour effectuer la maintenance de maintenance des armes du en s’occupant du lavage et du graissage de leurs nouveaux canons, a été 5e Régiment d’artillerie légère du des composantes et en assistant les essentielle dans le succès de la Canada (5 RALC). Il a agi à titre armuriers dans leurs tâches, ce qui préparation de la flotte. de cmdt de la section des armes réduit de manière considérable la de la Batterie X durant l’opération REASSURANCE (Lettonie). PROCHAINE ÉDITION Le Journal du SGET constitue un forum où vous pouvez proposer des idées, formuler des commentaires sur les articles actuels ou passés, et faire part d’expériences connexes. La prochaine édition du Journal devrait être publiée au début de la nouvelle année. Si vous souhaitez participer à la prochaine édition, veuillez envoyer vos articles à LEMSJournalSGET@forces.gc.ca au plus tard le 1er novembre 2019. Numéro 3, septembre 2019 | Système de gestion de l’équipement terrestre 5
INTERNATIONALE/INTEROPÉRABILITÉ OPÉRATION PROTEUS : la contribution du Canada en Cisjordanie Par l’Adjum Alex Auger E n tant qu’expert en la matière (EM) en entretien, j’ai eu l’occasion l’hiver dernier de partir en mission dans le cadre de l’opération PROTEUS pour donner un cours de base en logistique (CBL) aux forces de sécurité de l’Autorité palesti- nienne (FSAP). L’opération PROTEUS est la contribution du Canada à l’effort Crédit photo : Adjum Alex Auger international de paix en Cisjordanie. Les membres des Forces armées canadiennes (FAC) servent au sein d’une équipe internationale dans le cadre de la Force De gauche à droite : L’Adjuc André Gouin, le Capt Karmen Hill, l’Ens 1 Esther Henry-Lemieux opérationnelle du Canada à Jérusalem et l’Adjum Alex Auger surplombant Le Trésor (al-Khazna) à Pétra, en Jordanie. (FOJ). Vingt et un membres des FAC et trois policiers de diverses provinces sont en mission à Jérusalem pour une période de 12 mois à l’appui de cet effort. Le cours de base 2019-01 a été donné du Le cours de base a été donné à aient été prédéterminés, la plupart des 26 janvier au 20 février 2019. D’une 24 militaires du rang et officiers des séances ont donné lieu à des discussions durée de quatre semaines, il est offert à FSAP provenant des 11 gouvernorats professionnelles qui complétaient les l’Institut central de formation de Jéricho qui composent la Cisjordanie, qui compte points d’enseignement. Quelques visites et aborde les concepts de base en matière une population d’environ 2,8 millions professionnelles ont également été effec- d’approvisionnement, de transport, d’habitants sur une superficie de tuées afin de permettre aux candidats et d’entretien et de services alimentaires. 5671 km 2, soit à peu près la taille de aux experts en la matière de comprendre l’Île-du-Prince-Édouard. Comme c’est les installations logistiques et d’entretien L’une des principales lignes d’effort le cas pour la plupart des cours, les des FSAP. (LE) de l’Op PROTEUS consiste à perfec- candidats ont eu peu d’interactions au tionner les FSAP dans la prestation cours des premiers jours de la forma- Le Canada appuie le cours de base en d’un soutien logistique efficace à leurs tion, se tenant le plus souvent à l’écart. logistique depuis 2012, et les FSAP sont unités. Les FSAP ont mis sur pied une Afin de rompre la glace, de développer maintenant en mesure de le donner sans Commission de la logistique pour une cohésion et de renforcer la confiance la participation du Canada. Le Canada centraliser le soutien logistique, ce du groupe, nous avons mené un exercice continuera de soutenir la Commission qui comprend l’approvisionnement, logistique simple, l’importation de sirop de la logistique des FSAP par le renforce- l’entreposage, le transport, la distri- d’érable canadien en Cisjordanie. Cela ment des capacités dans le but d’en bution, les services d’alimentation, a permis aux étudiants d’interagir améliorer le professionnalisme. l’entretien de l’équipement ainsi que la et de couvrir les 16 principes de la gestion et l’entretien de l’infrastructure. logistique. L’exercice a été suivi d’une L’Adjum A. G. Auger est sergent-major Ce soutien pourrait éventuellement dégustation de sirop d’érable, au de compagnie (SMC) de la compagnie comprendre des services médicaux. grand plaisir des candidats. Bien que de maintenance, 5e Bataillon des les sujets et les échéanciers du cours services (5 Bon Svc). 6 Journal du SGET | Numéro 3, septembre 2019
INTERNATIONALE/INTEROPÉRABILITÉ Célébration de la Journée du GEMRC en Ukraine dans le cadre de l’OPÉRATION UNIFIER Par le Capt A.J.R. Bigonnesse L e 15 mai sera toujours une date importante pour les membres du Corps du Génie électrique et mécanique royal canadien (GEMRC). Ce jour est encore plus spécial cette les chars d’assaut T-72 et répare, pour l’armée ukrainienne, des véhicules d’infanterie comme les BTR-60, les BTR-80, les BMP-1 et les T-64. Elle produit également des Dozor-B, des véhicules par une visite au musée de l’entreprise, qui en rappelle richement l’histoire. Les membres se sont ensuite rendus aux diverses chaînes de montage de l’usine pour suivre les étapes du année, puisque nous fêtons le blindés légers de transport de troupes. travail nécessaire pour remettre les 75e anniversaire du Corps. Huit de Depuis sa création, l’usine a réalisé des véhicules en service. La première étape nos membres l’ont célébré à l’étranger, travaux complexes et a fourni des pièces après l’arrivée des véhicules par train puisqu’ils participent actuellement à de rechange et des véhicules blindés à consiste à en retirer tous les systèmes la rotation 7 de l’opération UNIFIER, des pays du monde entier, ce qui lui a auxiliaires (moteur, tourelle, systèmes en Ukraine, ce qui illustre une fois de valu de nombreux éloges pour le travail électriques, etc.). La coque et la tourelle plus que le Corps est un régiment de effectué et la qualité de ses techniciens. font ensuite l’objet d’opérations de petites unités qui se retrouvent partout. meulage et de redressement avant Cette mission souligne la contribution La visite a commencé par une demande d’être repeintes. Enfin, la tourelle est du Canada à l’appui des forces armées de récupération. En fait, les techniciens installée sur le véhicule et les derniers ukrainiennes dans le renforcement venaient tout juste d’arriver à l’usine préparatifs de remise en service sont de leurs capacités, et s’inscrit dans un lorsqu’un appel de remorquage a été achevés. Ce processus semble simple, partenariat avec les États-Unis et d’autres reçu pour un véhicule de soutien mais selon l’expert technique sur place, pays offrant une aide à la formation léger à roues (VSLR) dans les secteurs les techniciens ne peuvent produire semblable. Les membres du Corps de formation de la base du Centre que de huit à douze véhicules par mois. du GEMRC sont appelés, entre autres international de sécurité et de maintien tâches, à fournir un soutien réel ainsi de la paix. Comme tout bon technicien La partie suivante de la visite a conduit qu’un soutien aux opérations de logis- et membre dévoué du Corps, deux des les membres à un entrepôt ayant tique et d’instruction de toutes sortes. membres présents n’ont pas pu profiter l’apparence d’un véritable musée de de cet échange et se sont rendus immé- l’ère soviétique. Il y avait là un véhicule Pour commémorer cette journée diatement au Centre pour effectuer le utilisé pour éteindre des incendies vio- spéciale, les membres du Corps ont remorquage. L’événement a commencé lents, un T-55 modifié muni d’une buse combiné travail et loisirs en visitant l’usine de véhicules blindés de Lviv, située à environ 90 kilomètres de la frontière polonaise. Heureux hasard, cette entreprise célébrait aussi son 75e anniversaire le 9 mai, donnant aux deux groupes un historique commun. À ses débuts, l’usine avait pour première tâche de réparer les dommages causés aux véhicules blindés ukrainiens et russes lors des combats contre les nazis, afin de les remettre en première ligne le plus rapidement possible. À l’heure actuelle, l’entreprise modernise Numéro 3, septembre 2019 | Système de gestion de l’équipement terrestre 7
et d’un réservoir d’eau. Il y avait aussi le célèbre véhicule blindé de récupération et de réparation Lion, dont le châssis est celui d’un char d’assaut T-72. Il sert surtout d’appui aux T-64 et T-72 sur le champ de bataille. Nos techniciens ont pu comparer ce mastodonte à sa version canadienne, le véhicule blindé de dépannage Taurus, avec un châssis de Leopard 2. Enfin, ils ont vu un T-72 et un autre véhicule de remorquage, mais cette fois-ci monté sur un châssis de T-55. Ce véhicule à l’aspect unique est constitué d’une plateforme mobile en position horizontale lors du transport, et qui peut être relevée en position verticale et utilisée comme point véhicules blindés et devant un char de différentes se sont réunies et ont d’observation pour demander de l’aide remorquage lourd – que demander de ainsi pu discuter d’un sujet commun, si le véhicule s’embourbe. Le véhicule mieux! La visite s’est terminée par la soulignant une fois de plus la force a tant plu aux membres du Corps du remise d’une plaque commémorative de notre profession. GEMRC qu’ils ont décidé de se faire faite à la main par les membres du photographier avec. Corps du GEMRC, dans le cadre de Le Capt Bigonnesse est actuellement l’opération UNIFIER, au directeur de le commandant de l’élément de Le 75 anniversaire du Corps du GEMRC e l’entreprise, Viktor Androshchuk. marquait le changement officiel de couleur soutien national (ESN) et du J4 de notre béret, passant du vert au bleu La visite de l’usine de véhicules blindés de l’Op UNIFIER – la contribution foncé. Le Lieutenant-colonel J. R. F. Côté, de Lviv a connu un grand succès et du Canada à l’appui des forces commandant de la Force opérationnelle fait maintenant partie de l’histoire du ukrainiennes pour renforcer leurs en Ukraine, a présidé la cérémonie Corps du GEMRC. Nos techniciens ont capacités, en partenariat avec les avec l’aide de son sergent-major, l’Adjudant- encore une fois fait preuve d’innovation États-Unis et d’autres pays offrant chef P. P. Chartrand. Ainsi, le change- lors d’un déploiement en organisant un une aide à la formation semblable. ment de béret a été officialisé en sol événement original, dans l’amitié et le ukrainien, à l’intérieur d’une usine de respect des traditions. Deux cultures Entrée de l’usine de véhicules blindés de Lviv. 8 Journal du SGET | Numéro 3, septembre 2019
INTERNATIONALE/INTEROPÉRABILITÉ Le GEMRC dans le désert : OPÉRATION IMPACT Par le Cpl N.J. Franklin Q uand les gens parlent de ce que cela signifie d’être tech- nicien de véhicules (TECH V), ils ont tendance à se concentrer sur la machinerie lourde et « excitante » (VBL, Leopard, VSBL, etc.). Il est rare d’enten- dre parler de techniciens en matériel de soutien pour l’entretien des aéronefs (MSEA). Beaucoup de membres de notre branche ne connaissent pas le MSEA, ni ne savent qu’il s’agit d’une composante du métier de technicien de véhicules. Le cours sur le MSEA est un cours Sur la photo ci-dessus, le Cpl Nicholas Franklin professionnel pour techniciens de effectue un essai de charge de sortie du généra- teur sur groupe de parc de modèle L-390S (utilisé véhicules qui permet aux membres sur le C130J Hercules). Sur la photo de droite, le de travailler sur l’équipement d’en- Cpl Franklin (à gauche) et le Cpl Rodman prennent tretien au sol des aéronefs. La taille une pause à l’extérieur de l’atelier du GEMRC. et la complexité de cet équipement Photos prises par le Cplc Bryan Carter, Tech images Affaires publiques, Force opérationnelle varient considérablement, ce qui est interarmées – IMPACT (FOI-1). habituel dans notre métier. En voici quelques exemples : des bancs d’essai hydrauliques utilisés pour tester de mission de l’opération IMPACT avons déterminé que plusieurs pannes l’hydraulique d’un C-17, des groupes comprend trois grands éléments : en électriques étaient dues au sable et à la de parc pour alimenter un CF-18 et un collaboration avec les partenaires de crasse, ce qui endommageait les fils et simple cric bouteille pour changer les la coalition, la Force opérationnelle nuisait aux connexions. Il n’a pas non pneus d’un CT-114 Tutor. Nous travail- interarmées – Impact renforcera les plus été facile d’empêcher l’équipement lons en étroite collaboration avec les capacités dans la zone d’opérations de surchauffer à une température techniciens en systèmes aéronautiques interarmées, améliorera la stabilité de 40 °C. pour nous assurer qu’ils ont les outils régionale et illustrera l’engagement nécessaires pour rendre les avions du gouvernement du Canada envers Le 75e anniversaire du Corps souligne utilisables. Bref, sans le MSEA, les la paix et la sécurité. Notre rôle en tant d’innombrables réalisations au fil des avions ne pourraient pas voler. que techniciens en MSEA, dans cette ans et dans de nombreux pays. Nous, mission, n’est peut-être pas très grand, techniciens en MSEA, pouvons être Ces compétences sont assurées à la mais indéniablement important. fiers de jouer un rôle modeste mais base aérienne Ali Al Salem (AASAB), important dans l’histoire du Corps – au Koweït, par deux membres du Avec un abri portatif pour tout atelier, et dans son avenir! personnel qualifiés du MSEA. Le nous inspectons tout l’équipement Cpl Sheon Rodman et moi-même et nous nous occupons de toutes les Le Cpl Nicholas Franklin est parti formons l’équipe chargée de la répa- pannes qui surviennent en cours de en mission à titre de technicien ration et de la maintenance de tout route, de jour comme de nuit. Pendant principal de véhicules pour la le matériel de servitude au sol pour tout ce déploiement, c’est contre la rotation 0 de la Force opérationnelle les deux avions CC-130J Hercules chaleur et le sable que nous nous interarmées – IMPACT, de mars 2019 exploités à partir de l’AASAB. L’énoncé sommes le plus souvent battus. Nous à septembre 2019. Numéro 3, septembre 2019 | Système de gestion de l’équipement terrestre 9
INITIATIVES ORGANISATIONNELLES HABILITANTES L’accumulation, c’est pour les écureuils – Le rôle du Directeur général – Systèmes de matériel et chaîne d’approvisionne- ment dans le SGET Par le Maj Santiago Duque U ne femme filant le parfait bonheur avec son mari arrive à la maison un après-midi après une journée de magasinage et lance : « Chéri, je t’ai acheté une nouvelle chemise ». Il est très justifier. Par exemple, nous pourrions avoir besoin d’un certain type de soupape pour les opérations en cours si les condi- tions actuelles changent, ou encore d’une pièce de surblindage pour un déploie- coûts d’entreposage et d’optimiser l’espace d’entreposage. En réponse à ces constatations, le Ministère a notamment pris l’engagement envers le Comité perma- nent des comptes publics de créer le Projet indifférent parce que la mode n’est pas ment futur. Nous pouvons parfois de modernisation et de rationalisation de l’un de ses principaux sujets de préoccu- nous comporter à l’image d’excellents la gestion des stocks (PMRGS), qui a été pation, mais répond avec gratitude : écureuils et accumuler beaucoup de mis sur pied en 2013 afin de faciliter la « Merci, chérie ». Il prend la chemise, puis matériel pour d’excellentes raisons. gestion et plus particulièrement l’aliéna- la place dans son placard. En le regardant tion des stocks de matériel excédentaire. accrocher la chemise sur un cintre, elle Il se trouve que la plupart des militaires lance : « Il est temps de te débarrasser du Commonwealth, y compris les nôtres, Depuis la création du PMRGS, l’équipe de cette horrible chemise hawaïenne. éprouvent des difficultés quant à la de projet collabore avec les gestionnaires Après tout, tu ne devrais pas ranger gestion du matériel excédentaire. Dans du cycle de vie du matériel et les autorités une nouvelle chemise dans ton placard notre cas, nous avons jusqu’à maintenant techniques au sein de la Direction avant de te débarrasser d’une ancienne. misé sur la capacité d’entreposage sans fin générale – Gestion du programme C’est une simple question de bonne qu’offrent les dépôts d’approvisionnement d’équipement terrestre (DGGPET) pour gestion des stocks. » Il soupire en des Forces canadiennes (DAFC) pour rationaliser des millions de dollars en regardant sa femme emporter au loin entreposer nos stocks. Malheureusement, matériel excédentaire. Le projet a permis sa chemise hawaïenne adorée. ces dépôts sans fin ne cessent de se de libérer des biens immobiliers de remplir et finiront par être très coûteux. première qualité parmi les dépôts Cette femme travaille de toute évidence d’approvisionnement des Forces cana- au sein de la Direction – Opérations de À titre d’exemple, le 25e DAFC se trouve diennes (DAFC) et de vendre des articles la chaîne d’approvisionnement (DOCA), dans une situation particulièrement à d’autres militaires ou au grand public. qui relève de la Direction générale – difficile : à 98 % de sa capacité, il ne Il ne s’agit pas seulement de faire le Systèmes de matériel et chaîne peut accueillir d’expéditions en vrac de ménage; on met également l’accent sur d’approvisionnement (DGSMCA). matériel, à moins que ce dernier puisse des solutions à long terme de gestion des être entreposé à l’extérieur. Cela peut stocks, y compris des modifications aux Nous pouvons probablement tous conve- constituer un défi de taille pour les politiques et à la formation et l’élaboration nir que la gestion et l’aliénation des stocks nouveaux projets d’acquisition, y compris d’un cadre de gestion des risques liés aux ne sont pas les aspects les plus attrayants l’achat de pièces de rechange qui stocks. Compte tenu des résultats concrets du Système de gestion de l’équipement nécessitent un entreposage adéquat. déjà obtenus, et des nombreuses amélio- terrestre (SGET), comparativement aux rations à venir, la gestion efficace de ce opérations et aux technologies émergen- Les multiples vérifications menées depuis 2006 par le Bureau du vérificateur qui se trouve dans nos placards restreints tes. Néanmoins, elles sont extrêmement profitera à la conduite des opérations, tant importantes et pourraient avoir une général (BVG) ont révélé de nombreuses lacunes dans la gestion du matériel actuellement que dans l’avenir. incidence sur la conduite des opérations. du ministère de la Défense nationale, Il est très facile de conserver du matériel lesquelles doivent être corrigées. On a Le Maj Duque est le gestionnaire pour une utilisation future éventuelle entre autres noté la nécessité d’améliorer de projet du Projet de modernisation et, dans la plupart des cas, facile de le la gérance du matériel, de réduire les et de rationalisation de la gestion des stocks. 10 Journal du SGET | Numéro 3, septembre 2019
INITIATIVES ORGANISATIONNELLES HABILITANTES Mise en œuvre du cadre Scaled Agile Framework dans le contexte du programme C4ISR terrestre Par le Maj Mathieu Couillard L e Directeur – Administration Depuis des décennies, la Silicon Valley tenue les 16 et 17 avril 2019, plus de du programme des systèmes de mise sur la méthodologie Agile dans ses 100 ingénieurs se sont réunis, comme commandement terrestre (DAPSCT) activités de développement de logiciels, ils l’ont fait toutes les 12 semaines et General Dynamics Mission Systems – laquelle s’est implantée dans le monde durant la dernière année, afin de planifier Canada (GDMS-C) ont récemment célébré entier. La méthodologie Agile est utilisée la tranche subséquente de travaux, le premier anniversaire d’une révolution dans le contexte des initiatives de composée de dizaines de demandes dans la méthode de conception, développement de logiciels qui accordent de modifications et de signalements de réalisation et de mise en service des la priorité au développement précoce de de problèmes, en vue de livrer de nou- systèmes C4ISR terrestres de l’Armée cana- produits sur de longues périodes axées velles caractéristiques et d’améliorer la dienne. Le nouveau processus s’appuie sur sur les processus. L’efficacité de l’approche stabilité du système. Les participants le cadre Scaled Agile Framework (SAFe)MC, Agile peut s’amenuiser à mesure qu’une représentaient des équipes du DAPSCT l’une des méthodologies de développe- organisation intensifie ses activités de et de plusieurs fabricants d’équipement ment de logiciels qui évoluent le plus développement au-delà d’une seule d’origine. À la fin de la séance, tous les rapidement. Le cadre SAFe est un ensem- équipe, surtout si elle évolue dans un participants avaient officiellement voté ble de techniques conçues pour permettre environnement hautement réglementé. pour exprimer leur confiance dans le la mise à l’échelle des équipes de développe- Le cadre SAFe est un mariage des plan et le mettre en branle. ment de logiciels Agile. On l’a employé principes Agile et Lean (frugalité dans avec succès dans des programmes de l’utilisation de ressources) expressément L’équipe continue de mettre en œuvre défense au Royaume-Uni et aux États-Unis, créé pour relever ces défis. L’idée générale le cadre SAFe à l’échelle du programme ainsi que dans le secteur commercial est que les équipes de réalisation se com- C4ISR terrestre. L’approche Agile s’étend au sein de certaines des plus grandes binent en un « train de diffusion agile », déjà à d’autres disciplines d’ingénierie sociétés de technologie au monde. qui génère des logiciels selon une cadence et pourrait s’appliquer plus largement synchronisée. Ce processus d’intégration à l’acquisition de matériel terrestre. La Le DAPSCT se bat depuis longtemps continue permet à l’équipe formée du planification de programme incarne les avec des problèmes qui affligent la DAPSCT et de GDMS-C de déceler les valeurs fondamentales du cadre SAFe plupart des programmes vastes et com- défectuosités toutes les deux semaines – axées sur le leadership Lean-Agile. Le fait plexes, à savoir le manque d’intégration, alors que, traditionnellement, le processus de sortir des équipes entières du bureau d’interfonctionnement et de coordination. d’intégration avait lieu à la fin de chaque pendant trois jours afin de planifier Victor Khoo, ingénieur en chef adjoint version (trois mois). Le résultat final est un collectivement la prochaine tranche de pour le contrat de services d’ingénierie produit plus étroitement intégré et de plus travaux peut sembler déraisonnable aux terrestre et d’intégration (LEISC), haute qualité. yeux de certains; toutefois, cet événement a d’abord proposé qu’on mette en est essentiel pour susciter un sentiment œuvre le cadre SAFe dans le contexte du Le DAPSCT et GDMS-C ont mis en d’urgence, de responsabilité et de confi- programme C4ISR terrestre. Les résultats œuvre le modèle SAFe à partir de la ance à tous les paliers de l’organisation. ont été remarquables. Victor Khoo base, en commençant par le domaine considère que « le cadre SAFe a accru la mobile, qui comprend les progiciels Le Maj Mathieu Couillard est le participation, la convergence et la responsa- de communications des véhicules, les DAPSCT 3-2 sortant, responsable de bilisation des clients et des employés dans terminaux de données et l’équipement la gestion de l’ingénierie des systèmes l’ensemble de l’organisation. Chaque auxiliaire ainsi que les logiciels. Lors du domaine mobile, à savoir le personne sait exactement de quoi elle est de la dernière séance de planification parc de systèmes de communication responsable et comment elle contribue à de programme (Program Increment tactique de l’AC. produire de la valeur pour nos clients. » Planning [PI]) du domaine mobile, Numéro 3, septembre 2019 | Système de gestion de l’équipement terrestre 11
INITIATIVES ORGANISATIONNELLES HABILITANTES Gestion des données et de l’information dans le SGET Par Roby Ayres NOTE DE L’AUTEUR : Dans le premier numéro du Journal du Système de gestion de l’équipement terrestre (SGET), le Bgén Rob Dundon a présenté un aperçu des activités du Corps du génie électrique et mécanique royal canadien (GEMRC) visant à appuyer les opérations adaptables et dispersées (OAD) par l’utilisation d’outils et d’applications de pointe au pays et sur les scènes de guerre à l’étranger. Dans le numéro suivant, le Lcol Jeff Spitzig a présenté les éléments de base de la transformation de la structure du SGET à l’échelon tactique. En faisant fond sur ce concept, l’article vise à clarifier certains des principes de la gestion des données qui sont nécessaires au SGET sur le plan stratégique afin d’appuyer les spécialistes de la maintenance de l’équipement du SGET à l’ère de l’engagement rapproché. N Culture des données ous sommes à l’ère des données! appartenait. Cela dit, c’est à la commu- L’ère de l’information bat son nauté du SGET tout entière que revient La communauté du SGET doit prendre plein, et les mathématiciens et la responsabilité de gérer nos données au sérieux l’importance des données ingénieurs en logiciels entraînent de sur l’équipement à titre de « pendant techniques. L’absence d’une approche plus en plus de perturbations dans le numérique » de l’équipement physique. stratégique empêche de faire le saut monde du commerce. Les secteurs des Tous les membres de la communauté vers l’entretien prédictif et l’optimisation données pilotées par logiciels répondent du SGET ont un rôle à jouer aux paliers de la disponibilité du parc. La gestion aux besoins des consommateurs grâce à individuel, collectif et organisationnel de l’équipement est un concept bien des expériences en ligne personnalisées dans la surveillance continue de la compris par les spécialistes de la main- fondées sur les données personnelles qualité des données dont nous sommes tenance du SGET, mais en l’absence des clients. Le succès de la réactivité responsables. Mais qui est responsable d’une culture axée sur les données, les d’Uber ou de la livraison de produits de ces données? praticiens du SGET voient la demande d’Amazon, par exemple, repose sur le croissante de données comme un fait que ces entreprises préparent les obstacle à la productivité plutôt que Propriété des données données des utilisateurs afin de com- le fondement d’un meilleur soutien À l’heure actuelle, tout le monde pos- prendre beaucoup plus profondément décisionnel. On entend beaucoup trop sède une part du gâteau, mais personne les besoins des utilisateurs. souvent l’expression « Nourrir la bête » n’est pleinement responsable de l’ensem- De nombreuses entreprises et insti- dans les couloirs et les ateliers. ble de la situation. Des circuits hiérar- tutions prennent du retard quant aux chiques clairs en ce qui concerne la À l’heure actuelle, la culture du SGET responsabilité des données – c.-à-d. une avancées technologiques. En ce qui délègue la responsabilité de l’intégrité concerne le SGET, les avancées tech- chaîne de « propriété des données » – des données à la communauté des sont nécessaires pour s’assurer que dans nologiques nécessitent une meilleure spécialistes de la maintenance, qui voit gestion des données et de l’information. un environnement intégré comme le cet état de choses comme un fardeau Système d’information de la gestion des Par exemple, les données du système de indésirable entravant sa tâche principale surveillance des cycles de fonctionne- ressources de la défense (SIGRD), toutes de mise en service de l’équipement les personnes responsables représentent ment (HUMS) ne servent pas à appuyer réparable. Ceux d’entre nous qui appui- la prise de décisions optimisées en fidèlement leur part du gâteau. Le ent le SGET sur le plan stratégique exi- problème, ce n’est pas que le SGET ne matière d’entretien. La solution com- gent également de la communauté des porte deux volets, à savoir la culture des se soucie pas des données, mais plutôt spécialistes de la maintenance qu’elle simplement que nous n’en avons pas données et la propriété des données. s’occupe de l’équipement comme s’il lui une vue d’ensemble. 12 Journal du SGET | Numéro 3, septembre 2019
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