Dans ce numéro : SSVP Canada
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Société de Saint-Vincent de Paul Conseil national du Canada ISSN 2560-8258 Volume 5 no. 8 - 9 juin 2021 Dans ce numéro : • Une relecture de la Règle • Le sens du nom conférence • CECC - Ancien pensionnat indien de Kamloops • Reconnaissance du territoire autochtonne • Justice sociale • Écart entre le besoin de logement et sa disponibilité • Le jumelage - l’aide fraternelle internationales • Au nord du 60e - un conteneur à la fois • Randonnée SSVP contre la faim • Questions et réponses Version en ligne : Volume 5 no. 8 - 9 juin 2021 Abonnez-vous ici Société de Saint-Vincent de Paul - Conseil National du Canada 2463 chemin Innes Ottawa ON K1B 3K3 Tél: (613) 837-4363 Sans frais: 1-866-997-7787 (1-866-997-SSVP) www.ssvp.ca - editeur@ssvp.ca N° d’enregistrement d’organisme de bienfaisance :132410671 RR0001
UNE LECTURE DE LA RÈGLE Lors de la réunion du Conseil national du Canada du 27 mars, il a été décidé que la lecture de la mission et des valeurs de la Société serait prévue au début de l'ordre du jour de chaque réunion, après la prière d'ouverture et la réflexion du conseiller spirituel. La mission de la Société de Saint- Vincent de Paul est encore plus importante aujourd'hui : être proactive dans l'aide aux personnes démunies, sans égard à leur religion, leur appartenance ethnique ou sociale, leur état de santé, leur sexe ou leurs opinions politiques, et aider de toutes les façons possibles. La mission de la Société est un élément clé de différenciation, puisqu'elle est ancrée dans l'enseignement social catholique et s'inspire du respect de la dignité humaine, du contact personnel et de la personnalisation de l'aide. Dans l’encyclique Fratelli Tutti, le pape François nous rappelle : Regardons le modèle du bon Samaritain. C’est un texte qui nous invite à raviver notre vocation de citoyens de nos pays respectifs et du monde entier, bâtisseurs d’un nouveau lien social. C’est un appel toujours nouveau, même s’il se présente comme la loi fondamentale de notre être : que la société poursuive la promotion du bien commun et, à partir de cet objectif, reconstruise inlassablement son ordonnancement politique et social, son réseau de relations, son projet humain. Par ses gestes, le bon Samaritain a montré que « notre existence à tous est profondément liée à celle des autres : la vie n’est pas un temps qui s’écoule, mais un temps de rencontre. [66] Être un bon samaritain n'est pas toujours facile, comme nous le rappelle le pape François: La vie, c’est l’art de la rencontre, même s’il y a tant de désaccords dans la vie. [215] Richard Pommainville, directeur général Conseil national MISSION La Société de Saint-Vincent de Paul est une organisation laïque catholique qui a pour mission de : Vivre le message de l'Évangile en servant le Christ à travers les pauvres avec amour, respect, justice et joie. VALEURS La mission de la Société de Saint-Vincent de Paul signifie que, en tant que Vincentiens, nous : • voyons le Christ dans tous ceux qui souffrent; • sommes unis au sein d'une même famille; • établissons un contact personnel avec les pauvres; • aidons de toutes les façons possibles. 1
LE SENS DU NOM CONFÉRENCE Permettez-moi de vous partager le fruit de ma réflexion sur le sens du nom « conférence » pour nos équipes à la base de notre mouvement. Un petit recul dans l’histoire de son origine. Quand Frédéric Ozanam commence ses études de droit à Paris en novembre 1831, il sent le besoin aigu de magnifier le christianisme à travers les âges, pour lui redonner sa place dans un monde où l’athéisme prend de plus en plus d’ampleur. Il veut y arriver en rédigeant une histoire des religions. Aussi passe-t-il des après-midis entiers dans les bibliothèques, dont celle chez M. Bailly, proche de l’École de droit. Bientôt la période des examens l’arrache à son projet. À son retour des vacances d’été en 1832, Ozanam retrouve le groupe de jeunes étudiants catholiques qui, l’hiver précédent, ont osé protester contre les théories rationalistes de leurs professeurs, méprisant le christianisme. Ils l’ont fait oralement devant de nombreux auditoires de plus de deux cent personnes ainsi que par écrit. Ils arrivèrent à obtenir les excuses des enseignants visés. En se rétractant, ceux-ci assurèrent ne point vouloir attaquer le christianisme, pour lequel ils avaient une haute considération et qu’ils s’efforceraient à l’avenir de ne plus blesser les croyances. Le voilà maintenant parmi une dizaine de ces jeunes familiers de la bibliothèque chez M. Bailly. Ils s’y trouvent aussi abonnés aux deux conférences de droit par semaine et à la conférence d’histoire du samedi. Les conférences de droit permettent à l’un ou l’autre de développer ses habilités de plaideur. Avec une seule heure de préparation, on doit improviser et ne pas lire. Suit une critique des points de vue et des attitudes. La conférence d’histoire touche tous les sujets sauf l’épineux domaine de la politique : géographie, art, histoire, religion et économie. Elle compte une quarantaine de membres de diverses allégeances. Frédéric s’applique à y faire ressortir que l’apport des enseignements chrétiens répond aux aspirations de l’humanité. Il forme même un trio pour bien se préparer et réussir à convaincre. Quel ne fut pas leur désarroi lorsqu’en mars 1833 ils se virent reprocher de ne point vivre en ami des pauvres, eux qui prétendent que le Christ lui l’est et qu’il sauve le monde. Le besoin de témoigner par l’action venait de gagner en urgence. Ce fut le berceau de nos conférences de charité. Elles sont composées de chrétiens tous désireux d’aider les plus nécessiteux. Ils cherchent à refléter la bonté du Père non plus en parole par des débats, mais en actes. Seuls les gestes sont appelés à parler. L’agir devient le discours privilégié. Ainsi nos conférences portent légitimement ce nom. L’exposé qu’elles font démontre que les valeurs chrétiennes mises en œuvre, en pratique, résolvent les misères des personnes ET des collectivités. L’objectif primordial est de servir les pauvres en aidant sans égard à leur religion, leur appartenance ethnique ou… Autrement dit, on ne cherche pas à parler de religion aux 1
bénéficiaires. Mais contrairement à la seule philanthropie, les vincentien.ne.s s’inspirent de l’Esprit du Christ. L’échange de vue vise l’amour du prochain. • Sommes-nous donc conscients et soucieux d’être des conférenciers du Christ ? • Quels sont les moyens utilisés pour toujours mieux s’approprier notre sujet ? Que l’Esprit de la Pentecôte inspire notre action et enrichisse nos conférences. Alain Besner, comité national de spiritualité Conseil régional du Québec 2
ANCIEN PENSIONNAT INDIEN DE KAMLOOPS Le 31 mai 2021, la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a publié une déclaration suite à la découverte récente des dépouilles d’enfants à l’ancien pensionnat indien de Kamloops sur le territoire de la Première nation Tk’emlúps te Secwépemc. https://www.cccb.ca/fr/announcement/declaration-de-la-cecc-au-sujet-de-la-decouverte-a-lancien- pensionnat-indien-de-kamloops/ 1
RECONNAISSANCE DU TERRITOIRE AUTOCHTONE RECONNAISSANCE - RESPECT - RÉCONCILIATION À sa réunion du 27 mars, 2021, le Conseil national du Canada a adopté une résolution en vue de reconnaître les terres autochtones aux réunions nationales et régionales et d’encourager les conseils et conférences à faire de même. Déclaration de reconnaissance du territoire autochtone (plateforme virtuelle) Bien que notre réunion ait lieu virtuellement, nous tenons à reconnaître les peuples autochtones de tous les territoires sur lesquels nous nous trouvons aujourd’hui, ainsi que l’importance de ces territoires que chacun et chacune appelle son chez-soi. Par ce geste, nous réaffirmons notre engagement et notre responsabilité envers le rapprochement des nations et le besoin pour nous d’approfondir notre compréhension des peuples autochtones locaux et de leurs cultures. Nous reconnaissons d’un océan à l’autre les territoires traditionnels et non cédés des Inuits, des Métis et des Premières Nations pour qui cette nation est leur chez-soi. Réunion du Conseil, 27 mars 2021 Qu’est-ce qu’une reconnaissance du territoire? Il s’agit d’un hommage à la relation unique et durable entre les peuples autochtones et leurs territoires traditionnels. Il ne faut jamais faire ces déclarations simplement pour la forme, mais plutôt pour démontrer que nous comprenons bel et bien la signification de ce geste pour nos frères et sœurs autochtones et pour nos membres. Pourquoi faire telle reconnaissance? En reconnaissant les terres, nous manifestions notre gratitude et notre respect envers les personnes à qui appartient le territoire où nous vivons. Cela rend aussi hommage aux peuples autochtones qui y vivent et travaillent depuis des temps immémoriaux. De fait, la coutume diplomatique autochtone dicte de rendre hommage au territoire appartenant aux gens à qui on rend visite ou ayant devenu notre lieu de travail ou de résidence. Il importe de comprendre la longue histoire qui nous a amenés à vivre sur ces terres et notre place au sein de ce vaste tableau historique. En incorporant la reconnaissance du territoire dans ses pratiques, la SSVP renforce l’acte d’honorer et d’adopter l’esprit d’un lieu. Les peuples autochtones comprennent depuis toujours l’importance de vivre en harmonie avec la nature, mais voici que nous reconnaissons maintenant ce principe nous- mêmes à la lumière des défis environnementaux qui nous préoccupent. Encore, la reconnaissance des territoires est un geste de respect visant la relation historique ancestrale que les peuples autochtones ont entretenue et continuent d’entretenir avec la terre, l’environnement et les créatures qui s’y trouvent. Le respect que réservent les peuples autochtones à la terre revêt d’autant plus de pertinence aujourd’hui vu nos préoccupations climatiques et environnementales. Le principe autochtone qui lie intimement les humains et la nature regorge de leçons. Ce principe sous-tend d’ailleurs le changement 1
systémique, pierre angulaire de notre mission de justice sociale. Nous sommes liés les uns aux autres, à la nature, à Dieu. Au-delà de la reconnaissance du territoire : une question de réconciliation. Pour la SSVP, la reconnaissance du territoire doit être un notre point de départ en vue d’approfondir et d’enrichir notre connaissance de l’histoire, des cultures et des traditions spirituelles autochtones. Les sévices du racisme systémique subis par les personnes autochtones, noires et de couleur (PANDC) ressortent clairement des statistiques sur la pauvreté. Notre travail de réconciliation, exige donc que nous en venions à comprendre pourquoi et comment les Autochtones font l’objet de racisme systémique. La reconnaissance du territoire s’intègre, elle, à notre devoir de combattre les injustices du monde contemporain qui engendrent et perpétuent la pauvreté. Jim Paddon, président Comité national pour la justice sociale 2
JUSTICE SOCIALE Chers supporteurs de la justice sociale, Nos mises à jour mensuelles sur la justice sociale seront désormais publiées par le biais des infolettres bimensuelles de la SSVP. Il y a plusieurs sujets dont j’aimerais vous entretenir ce mois-ci. Planification stratégique Notre comité national de justice sociale est en train de revoir sa structure dans le but d'élever la justice sociale à un niveau égal à celui de notre travail caritatif. Nous aimerions examiner les moyens de fournir un lien de communication plus fort à chaque représentant/supporteur de la justice sociale, ce qui inclurait la possibilité de se concentrer sur un ou plusieurs sujets spécifiques de justice sociale. L'une des méthodes que nous utiliserons est un sondage en ligne, que vous devriez d’ailleurs avoir reçu au moment de la publication de cette infolettre. Vous pouvez y répondre en ligne et nous vous encourageons à prendre quelques minutes pour le compléter et le soumettre avant la date limite du 15 juillet. Les informations recueillies grâce à ce sondage nous aideront à compléter notre planification stratégique plus tard cet été. L'un des résultats de cette planification stratégique pourrait être la création de plusieurs sous-comités, chacun consacré à un sujet spécifique tel que la défense des droits, la diversité et l'inclusion et le ministère en milieu carcéral. Campagne nationale sur le logement L’infolettre Les temps changent, qui se consacre aux enjeux de logement et d’itinérance, fera aussi partie désormais de l’infolettre bimensuelle de la SSVP et sera publiée lors de la deuxième édition de chaque mois. Participez à l’effort commun en planifiant une ou plusieurs actions localement dans votre conseil ou conférence. Vous pourrez trouver plusieurs excellentes ressources à ce sujet dans le site internet national. Diversité et inclusion Je vous invite à prendre connaissance du projet pilote de l’Ontario en visitant leur site internet (www.ssvp.on.ca), dont le thème est La diversité est une réalité. L’inclusion est une action. Peuples indigènes Comme vous le savez probablement, notre conseil national a récemment approuvé l’ajout de la reconnaissance des territoires autochtones à toutes les réunions, tant à l’échelle nationale que régionale, en invitant tous les conseils et conférences à prendre cette action en considération. La tragédie de la découverte de corps d’enfants autochtones près du pensionnat de Kamloops, C.-B. rappelle un des événements les plus tristes de notre histoire. Veuillez garder ces enfants dans vos prières au moment où cette découverte et d’autres peut-être sont portées à notre attention. Priez pour la justice pour tous. Jim Paddon, président Comité de justice sociale nationale 1
ÉCART ENTRE LE BESOIN DE LOGEMENT ET SA DISPONIBILITÉ À Moncton, une douzaine de bénévoles de la conférence Mère Teresa sont en lien direct avec des centaines personnes démunies puisqu’ils vont deux à deux leur rendre visite à domicile. À chaque réunion mensuelle, lors du rapport d’activité, on mentionne le nombre de cas rencontrés qui n’avaient pas accès à un logement sain, sécuritaire et abordable, thème de la campagne nationale sur le logement. Au Nouveau-Brunswick, en novembre 2019, le nombre de demandeurs en attente d’un logement subventionné se chiffrait à 5 291, et il continue probablement d’augmenter. En mars 2021, on rapportait une hausse provinciale du coût du logement de 30 % par rapport à 2020. Dans la région de Moncton, le nombre de sans-abris est à la hausse. Le Programme d’intervention dans la rue du YMCA a récemment répertorié et interviewé 145 sans-abris à Moncton et, à ce nombre, il faut ajouter les 100 clients du refuge La Maison Nazareth et les 42 utilisateurs du refuge Harvest House. Bien des personnes handicapées ont de la difficulté à se payer un logement facile d’accès à un prix raisonnable. Étant donné que les statistiques suscitent souvent peu de compassion, pour percevoir toute la sévérité de la situation à l’égard du logement, il faut être en présence des personnes aux prises avec ce problème. Au cours des dix derniers mois, les membres de la conférence Mère Teresa ont pu documenter plus de 50 cas de personnes ayant des problèmes de logement à Moncton. Le problème majeur constaté chez les personnes visitées est la difficulté à se trouver un logement à prix abordable. À Moncton, le prix moyen d’un logement est de 949 $ et celui d’une simple chambre est de 500 $ ou plus. Pour une personne à revenu modeste, cela représente plus de 30 % de son revenu. Chez les personnes visitées, le deuxième plus important problème est l’incapacité à payer le dépôt requis par le propriétaire. Ce montant, généralement égal au coût mensuel du loyer, est remis au bureau du médiateur du loyer pour couvrir les dommages éventuels qu’un locataire pourrait causer. Peu de personnes en situation de pauvreté ont assez d’argent à leur disposition pour payer ce dépôt. Un groupe néo-brunswickois qui milite en faveur de locataires pauvres souhaiterait que la province créé un fonds dans lequel ces personnes pourraient aller puiser le montant requis pour payer le dépôt. La non-disponibilité de logements subventionnés est le troisième problème majeur que les personnes visitées ont partagé avec les bénévoles de la SSVP. Certaines municipalités font des efforts louables pour en créer, mais la lenteur à débloquer des fonds fédéraux et provinciaux en laisse plusieurs languir dans leur misère. De nombreuses personnes à faible revenu essaient désespérément d’obtenir un logement subventionné, mais la liste d’attente se chiffrant à plus de 5 000 individus et familles, leur chance d’y arriver est faible. Une quatrième constatation faite par les bénévoles de la SSVP est le manque de salubrité et de sécurité de certains appartements que les personnes réussissent à obtenir. La non-réparation de poêles, de toilettes, de vitres cassées ainsi que la présence de punaises sont des facteurs qui rendent la vie des occupants difficile. Pourtant, les propriétaires ont une obligation juridique de respecter toutes les normes de santé et de sécurité ainsi que toute autre exigence prévue par la loi relativement aux locaux qu'ils offrent en location. Un locataire qui a un problème concernant les normes en matière d’hygiène, de sécurité, et de construction peut présenter une demande d'intervention au propriétaire. La réalité, c’est que bien des problèmes demeurent longtemps sans réponse. Il faudrait plus de mordant dans l’application des normes en matière de logement. 1
Les statistiques publiées dans les médias sensibilisent le public, mais il faut aller sur le terrain pour bien saisir les nombreuses difficultés rencontrées par les personnes en situation de pauvreté pour se loger adéquatement. Voilà la constatation qu’ont faite les membres de la conférence Mère Teresa de Moncton. Ils ont la possibilité de constater les problèmes directement. Avec empathie, ils font tout en leur possible pour venir en aide aux personnes démunies qu’ils rencontrent. Cependant, la cause profonde de leur misère est souvent une injustice liée à la distribution inégale des ressources du Nouveau-Brunswick. Soeur Auréa Cormier, secrétaire Conférence Mère Theresa Téléphone: (506) 854-0675 (506) 854-0675 2
LE JUMELAGE - L’AIDE FRATERNELLE INTERNATIONALE Un engagement historique de la Société Le jumelage est une œuvre de la Société depuis sa fondation en 1833. Frédéric Ozanam, notre fondateur principal, désirait « enserrer le monde dans un réseau de charité ». Que la Société de Saint-Vincent de Paul s’établisse sur tous les continents. Que la charité universelle s’exerce auprès des plus pauvres d’entre les pauvres. Le jumelage est au cœur de la mission vincentienne. Au Canada, des ententes de jumelages ont été conclues dès les années 1960. Un rapport¹ fait état d’un jumelage par le Conseil de Toronto avec la République Dominicaine et un autre par le Conseil de Chicoutimi avec le Chili. « D’autres jumelages ont eu lieu à Québec et à Montréal. Certaines conférences féminines ont également participé au programme. »² Le programme de jumelage s’est vraiment développé durant les années 1990 sous la présidence de la consœur Ellen Schryburt et a pris de l’expansion au fil des années. La Société compte maintenant 175 jumelages actifs avec 21 pays. Cependant, des défis restent à relever. Les pays récipiendaires de l’aide du Canada sont des pays émergents des Antilles, de l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. Les vincentiens.nes de ces pays comptent sur le jumelage pour servir les pauvres de leurs communautés et aider ces derniers à améliorer leurs conditions de vie. La pandémie de COVID- 19 a aggravé le sort des pauvres de ces pays. Les services sociaux et de santé, déjà défaillants, sont submergés. Un grand nombre ont perdu leur emploi dans l’industrie touristique maintenant à l’arrêt et en raison du confinement. Les économies de ces pays souffrent. Les programmes de vaccination dans la plupart des pays récipiendaires avancent très lentement ou n’ont pas encore débuté. Les confrères et consœurs de ces pays ont encore plus besoin de notre soutien moral et notre aide financière durant cette crise sanitaire. Le jumelage est l’exercice de la charité universelle, une responsabilité vincentienne. Les membres de la Société du Canada recherchent également avec ardeur la justice sociale et la correction des inégalités dans ces pays. Chaque conférence et conseil devrait considérer le jumelage comme une activité de base. Le formulaire de demande de jumelage se trouve sur notre site web : https://www.ssvp.ca/sites/default/files/9.15_fra_demande_de_jumelage_2017-09p.pdf Clermont Fortin, responsable du jumelage Conseil national du Canada __________ ¹ Étude sur le jumelage, Maurice Ouellette, vice-président du Conseil supérieur du Canada, 24 septembre 1971 page 4. ² Ibid, page 5, 1
LA COMMUNAUTÉ LIVRE DES DENRÉES ESSENTIELLES AUX PEUPLES NORDIQUES, UN CONTENEUR À LA FOIS Par Sara Francis, article à Grandin Media - Catholic Alberta – 27 mai 2021 https://grandinmedia.ca/community-delivers-food-essentials-to-the-north-one-container-at-a-time/ Un conteneur maritime magnifiquement décoré et rempli de denrées non périssables est en route pour sa dernière demeure, juste à côté de l’église Holy Name of Mary, dans une communauté arctique éloignée. Et Grace Blake est débordante de joie. « Les familles ici, et particulièrement pendant cette pandémie de Covid, se trouvent encore plus démunies. Nous sommes une communauté isolée et ne recevons donc pas régulièrement le type de nourriture dont nous avons besoin. » nous dit Grace, une aînée Gwich’in et paroissienne de longue date de l’église Holy Name of Mary à Tsiighetchic, une localité de la région d’Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest. Grace Blake Source : Radio-Canada La communauté de 200 habitants n’a pas d’aéroport et compte donc sur les traversiers l’été et sur deux ponts de glace l’hiver pour avoir accès au monde extérieur. Au printemps et à l’automne, la route menant au village est fermée en raison de l’état instable des glaces. « Dans le moment, nous sommes coupés de la route principale, car la rivière McKenzie River est gonflée par le dégel et cela dure environ un mois et demi chaque printemps et aussi à l’automne, alors nous ne pouvons pas nous rendre dans les plus grands centres pour faire nos emplettes; tout ce que nous pouvons trouver dans nos magasins et les dons que nous recevons représentant une aide précieuse, » ajoute Grace, récemment devenue veuve, mère de 8 enfants et grand-mère de 21 petits-enfants. L’église Holy Name of Mary est située dans le diocèse de Mackenzie-Fort Smith, jumelé avec l’archidiocèse d’Edmonton. 1
Il s’agit là du huitième conteneur maritime peint à la main à desservir neuf communautés nordiques dans le cadre du projet Au nord du 60e, une initiative de la Région de l’ouest de la Société de Saint- Vincent de Paul. Emma Wang est membre d’Anchor, le groupe jeunesse de la paroisse St. Thomas More. Courtoisie d’Emma Wang Et cela est la deuxième fois qu’Emma Wang et ses amis du groupe jeunesse Anchor de la paroisse St. Thomas More d’Edmonton ont peint à la main une murale sur le côté de l’un de ces conteneurs maritimes. « J’espère que cela aide d’autres personnes et leur foi. Nous ne faisons pas habituellement ce type de projet de service, ce fut vraiment agréable, » nous dit Emma, une élève de 4e secondaire. Sept jeunes du niveau secondaire se sont rencontrés à huit reprises pendant deux heures pour peindre la murale. Il y a deux ans, le même groupe a peint un conteneur maritime qui a été expédié à Fort Good Hope, T.N.-O. La paroissienne de St. Thomas More, Sarah Dimitri, a rendu cela possible à deux reprises. « Dieu est vérité, beauté et bonté et j’espère qu’en embellissant ainsi le conteneur, ce dernier pourra refléter la beauté de Dieu, » nous dit Sarah. Sarah Dimitri 2
La communauté de Tsiighetchic a demandé au groupe de jeunes de peindre une image de Notre-Dame de Lourdes, en l’honneur de la paroisse, et de l’église Holy Name of Mary, sur une falaise surplombant la vallée de la rivière. Le conteneur maritime devrait arriver à Tsiighetchic en août. Il voyagera par camion d’Edmonton à Hay River, puis sera transféré sur une barge qui descendra la rivière McKenzie River, laquelle se jette dans la mer de Beaufort. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a fait don du transport. Les prix de la nourriture dans les communautés situées au nord du 60e parallèle peuvent être exorbitants, ce qui maintient les communautés dans la pauvreté encore davantage, une préoccupation majeure dans le nord. Le projet Au nord du 60e a débuté il y a 10 ans, avec la collaboration de feu Eileen Orysiuk de Calgary et de Sœur Fay Trombley basée à Tuktoyaktuk, T.N.-O., dans le but de procurer une sécurité alimentaire aux communautés nordiques. Sœur Trombley, une sœur de la Charité de l’Immaculée-Conception, est une ancienne enseignante au Newman Theological College d’Edmonton. Soeur Fay Trombley, basée à Tuktoyaktuk, T.N.-O., a aidé au lancement du projet Au nord du 60e Courtoisie de The Catholic Register « Nous n’avons que deux règles à suivre dans notre programme, » dit Peter Ouellette, le chef d’équipe du projet Au nord du 60e. « Une fois que nous commençons à livrer dans une communauté, nous ne nous retirons pas, car nous voulons continuer à créer des liens et à travailler pour le changement systémique. L’autre règle est que n’expédions rien que n’a pas été demandé par les communautés. » En temps normal, l’Équipe d’Au nord du 60e solliciterait les églises pour des dons de nourriture à déposer avec les autres denrées, mais la Covid ne permettait pas cela. Du lait en poudre, des fruits et légumes séchés et de l’huile de cuisson ont été donnés par des grossistes ou achetés par nous avec des fonds provenant des Chevaliers de Colomb ou divers groupes de la SSVP. Les denrées envoyées par conteneur devraient durer une année; elles seront partagées par les communautés de Tsiighetchic et Fort McPherson, un village situé à environ 60 km à l’ouest. Ce conteneur demeurera ensuite tout près de l’église Holy Name of Mary, où il servira de site d’entreposage. 3
« Nous n’essayons pas de nourrir la communauté, nous offrons à cette dernière un peu de sécurité. Chaque communauté a son magasin et nous n’avons aucunement l’intention de concurrencer avec ces magasins. Quand les avions ne peuvent pas voler pendant trois semaines en raison du mauvais temps, il ne reste plus rien sur les tablettes. » précise Peter Ouellette. Grace Blake nous dit que le magasin général de Tsiighetchic n’entrepose pas fruits et légumes frais de manière régulière et c’est une chose qu’elle aimerait beaucoup voir changer, peut-être par le biais de programmes gouvernementaux. L’alimentation traditionnelle des Gwich’in consiste majoritairement de poisson blanc frais et de viande de caribou et d’orignal. Quand elle était petite, Grace mangeait une variété de petits fruits et de la rhubarbe sauvage pendant l’été. La communauté de Tsiighetchic a demandé au groupe de jeunes de peindre une image de Notre-Dame de Lourdes, en l’honneur de la paroisse, et de l’église Holy Name of Mary, sur une falaise surplombant la vallée de la rivière. Avec la permission de Peter Ouellette Grace dit qu’elle et sa communauté sont reconnaissants des efforts du chapitre d’Edmonton de la SSVP et du projet Au nord du 60e. « Le groupe de la Saint-Vincent de Paul nous a envoyé des aliments secs non périssables et les gens apprécient vraiment cela. » 4
RANDONNÉE SSVP CONTRE LA FAIM Le mardi 25 mai dernier, notre équipe a parcouru 70 km à vélo entre Oshawa et la Tour du CN. Notre objectif était de recueillir 25 000 dollars pour fournir une aide alimentaire à plus de 460 familles d'Oshawa, en Ontario, qui nous appellent en moyenne trois fois par an. La totalité de l'argent collecté sera consacré à l'achat de bons d'alimentation. Félicitations à tous ceux qui ont participé à la randonnée « SSVP Ride for Hunger » (de la paroisse St. Gertrude d'Oshawa). Un merci spécial à Mike Crosby, chef d'équipe de l'événement et motard extraordinaire ! Jusqu'à présent, la randonnée a permis de recueillir 15 000 $ pour les personnes démunies, et l'argent continue d'entrer. Les cyclistes de la paroisse de St. Gertrude sont les suivants : Père Paul Magyar, John Krann, Brian Meittinen, Tim O'Connell, Christine O'Connell et Mike Crosby (chef d'équipe). Cliquez sur le lien vers le Kudoboard pour voir un montage des événements de la journée. Maureen Kerr Conférence St. Gertrude 1
QUESTIONS et RÉPONSES Q: Est-ce que ma conférence/conseil peut être un récipiendaire financier d’une autre organisation? R: Une conférence/un conseil peut être un récipiendaire financier d’un autre organisme de bienfaisance, d'une fondation ou d'un organisme gouvernemental. Avant d'accepter des fonds, il est important de comprendre si l'organisme donateur a des conditions associées avec la contribution financière et, le cas échéant, quelles en sont les implications. Q : Est-ce que ma conférence/mon conseil peut contribuer financièrement à une autre organisation? R : Il est contraire à la Règle de simplement transférer de l'argent à une autre organisation sans aucune implication; veuillez vous référer au point 3.12 de la Règle « Utilisation des fonds et des biens » La Société ne peut pas, à quelque niveau que ce soit, allouer des fonds à d’autres organismes, sauf si ces derniers sont rattachés à la famille vincentienne, comme les Filles de la Charité. Des fonds peuvent toutefois être alloués à des organisations qui poursuivent des objectifs semblables à ceux de la Société et qui sont enregistrées à titre d’organismes de bienfaisance en vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu. Cependant, des fonds peuvent être ainsi remis seulement à condition que la Société participe aux activités de ces organisations et joue un rôle actif dans leur gestion. Cette dernière ligne est primordiale, dans le sens où la SSVP doit jouer un rôle actif dans la gestion et être un partenaire. 1
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