De la participation citoyenne organisée à l'émergence d'une nouvelle culture participative - Exemple belge 31/10/2017 - PFTU
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De la participation citoyenne organisée à l'émergence d'une nouvelle culture participative Exemple belge 31/10/2017
La participation … « La participation… Un mot unique, c’est comme un seul café sur une place, on ne peut se fâcher avec le patron ». En conséquence de quoi, « il ne faut pas moraliser les mots du mouvement participatif, il faut les multiplier, en inventer de nouveaux, enrichir peu à peu la culture de la participation. » (Pierre Mahey, architecte urbaniste français)
Au menu : un quatre quarts Causes micro - macro et Enjeux imminents de méthodo démocratie Exemple de Emergence de projets participation citoyens qui institutionnelle renouvellent le concept
Causes Microsociologiques La difficile voire impossible mise en équation des temporalités citoyennes-administrativo-politiques « j’ai participé à un groupe de travail et rien ne change » (Anderlecht 2013) La participation spontanée s’exprime de manière revendicative avec des objectifs relevant d’intérêts particuliers, d’où conflits d’intérêts « J’ai peur que les nouveaux arbres fassent de l’ombre dans mon jardin » (WSP 2017) Une précarité sociale exponentielle qui crée d’autres priorités « Ma priorité, c’est pas ma Commune, ni mes voisins, c’est de retrouver du travail » (Anderlecht 2013) Le cloisonnement social et l’endogamie culturelle « Si vous construisez du logement social, le quartier ne sera plus sûr » (WB 2016)
Causes Macrosociologiques Une triple crise de la démocratie représentative : Crise d’efficacité : capacités réelles du politique face aux enjeux éco-sociaux-environnementaux-long terme. Crise de légitimité : concurrence entre instances décisionnelles : on est passé DU gouvernement à la gouvernance multi-niveaux et multi-acteurs >>> défiance des citoyens face à toute forme d’autorité. Crise de la désaffiliation sociale : catégories « populaires » et « jeunes » ne participent pas. Or norme « acceptable » = 15 à 20% max. de population qui ne participe pas. (Loïc Blondiaux – Collège de France)
Causes Méthodologiques Transformation du sujet en objet primauté des méthodes & outils participatifs sur la finalité de la participation citoyenne. Transfert apparent de la responsabilité du politique vers les citoyens ressenti manipulatoire d’une fausse légitimité ex-post des décisions du politique + rôle des « pro » de la participation. Modes très conceptuels d’animations participatives poids de la parole sur l’action – capacité d’abstraction va primer sur apports issus du vécu. Primauté absolue du « faire » sur « l’être » on « fait » de la participation citoyenne. A l’issue du processus, le citoyen sera dépossédé au profit des techniciens – du politique. On ne cherche pas à construire un « être citoyen participatif donc responsable ».
Première conclusion L’enjeu est sans doute moins de « participer » au débat que de prendre part à la vie publique. L’enjeu est sans doute moins d’identifier les bonnes méthodes et les bons outils que de repartir du sens de la participation citoyenne. L’enjeu est sans doute plus de créer des « citoyens participatifs responsables » que de « faire » de la participation citoyenne. « Tout ce que tu fais pour moi sans moi, tu le fais contre moi » (Gandhi)
Deuxième quart : un enjeu de démocratie Une Un enjeu vision de opposée société 3 modalités d’action Un enjeu de démocratie citoyenne
Une vision opposée Les association – Les « pro » ? Pour le politique Pour les citoyens La participation La participation comme enjeu de comme enjeu de démocratie bonne gestion Est-ce compatible ?
Un enjeu de société Face à l’atomisation de la société et des rapports sociaux >>> risques de replis identitaires (cfr arrivée des migrants en Europe) Face à la défiance voire le rejet du politique >>> risques de montée des extrémismes et populismes (cfr Autriche, pays d’Europe de l’Est,…) Face au déplacement des instances de décision (du local vers le national vers l’Europe ou +) >>> un sentiment de paralysie existentielle (cfr film Demain)
3 modalités d’action 1 – Participation institutionnelle Deux écueils actuels : Citoyens « consommateurs » & hyper professionnalisation du politique et des experts (même citoyens) ANIMER DE PETITS GROUPES : ANIMER DE GRANDS GROUPES : Ishikawa Référendum (suisse - Grèce) Cadavre exquis Ecriture collaborative Diagnostic « en marchant » Plateformes collaboratives Internet Chapeaux de BONO WIKI WBS Forum Ouvert et World Café Carte des acteurs Ateliers Public d’Urbanisme etc. etc.
2 – Participation extra-institutionnelle et participation spontanée Contrôle = 3 axes de l’activité citoyenne afin de gérer le « bien commun » collectivement Inter- Créati- pella- vité Nouvelles formes de tion prise de décision collective Sortir des Commissions et « aller vers » ou Processus ou de promouvoir des collectifs capacitation des citoyens locaux citoyens
2 – Pour un processus permanent ou une Culture de Participation « La démocratie délibérative est un système dans lequel une décision n’est BUDGET légitime que si elle a été précédée d’un débat auquel ont pu participé sur une PARTICIPATIF base égalitaire tous ceux auxquels elle s’applique » (Ben Halib – France) JURY OU PANEL CITOYENS OUTILS Mettre en place des METHODES processus participatifs HABITAT PARTICIPATIF permanents = une CULTURE DE LA COMMUNITY PARTICIPATION LAND TRUST
Deuxième conclusion La participation … Cet erzatz de démocratie ! (Michel Onfray) La participation fait plaisir à tout le monde, même si elle ne sert à rien (Flaubert) La participation … Nous mettrons une horloge sur la grand place, ensuite nous demanderons l’heure aux citoyens (Martine Aubry) La participation a-t-elle encore sa place dans nos sociétés ? Que et qui faut-il croire ?
Troisième quart : un processus participatif institutionnel de qualité Momentum Processus Education politique itératif Permanente Niveau de Ligne du Temps Espace de Suivi Participation Instance Conditions de Charrette décisionnelle Participation urbanistique citoyenne Collaborer au Quartier Le temps de la Master Plan nouveau Participation
Le « cas » des Dames Blanches à W.S.P. Au départ … Un terrain en friche de 9,4 ha sur lequel de nombreux projets ont été imaginés depuis plus de 50 ans, sans résultat. En 2016, « un momentum » politique 3 exigences de la Ministre : Repartir d’une page blanche Les 3/3 : social locatif + moyen locatif + moyen acquisitif Respecter la densité des quartiers voisins
Vue du site périphérie de Bruxelles
Friche à bâtir entre quartiers bâtis et forêt Site des Dames Blanches
Participer … à l’élaboration du Master Plan 1 - Poser le niveau de participation = toujours difficile 2 - Poser les conditions de la participation 3 - Créer des instances de décision : COTECH = acteurs du projet COPIL = acteurs + citoyens élus 4 - Proposer un processus « original » + ligne du temps 5 – Avoir un espace de suivi pour les citoyens 6 – Un processus chronophage
Niveau de participation Souvent impossible à déterminer a priori car le « non négociable » relève : Des contraintes politiques (le Régional les avait établies au départ) = OK Des contraintes techniques que l’on découvre avec le bureau en charge du Master Plan Des contraintes de l’administration et du politique local qui se positionnent en fonction de l’évolution du projet et des mobilisations des riverains.
Conditions de participation Enoncer clairement les règles du jeu = « niveau » de participation proposé à la population : master plan DB = démocratie délibérative (réflexions) Enoncer le devenir des avis pour maintenir le rapport de confiance (P. Rosanvallon, La légitimité démocratique, 2008) : feedback des avis citoyens Réaliser une ligne du temps accessible par tous et à tout moment (de l’idée à l’achèvement des travaux)
Les instances de décision COTECH = Comité Technique COPIL = Comité de Pilotage Composition : Acteurs du projet + riverains Riverains tirés au sort parmi les postulants Objectifs : Valider les étapes de participation citoyenne Rendre un avis sur les Pré-Master Plan proposé
Processus « original » 1 – Une démarche de type « Education Permanente » Des visites d’expériences Des exposés sur les 2 thématiques qui faisaient problème : La densité urbanistique La mobilité 2 – Un rappel constant de la ligne du temps 3 – Une méthodologie d’animation inspirée des Charrettes urbanistiques québécoises.
Exemple de ligne du temps Projet Gerfauts Watermael Boitsfort
Les soirées participatives Un processus itératif Environne- Environnement ment bâti (densité et naturel équipements) Riverains + Avec des Mobilité animateurs + « experts » et des bureau choisi politiques à pour le Master disposition Plan
Espace de suivi = Site Web
Spécificité quartier nouveau Travail avec les riverains, pas les habitants ! Arguments POUR les amener à participer : Besoin de logements abordables pour leurs enfants à WSP Friche qui sera construite avec ou sans leur apport Qualité du processus mis en œuvre, aspects E. P. Un lieu d’expression des souhaits & désaccords Une possibilité de peser sur Master Plan
Un processus chronophage DATES REUNIONS RIVERAINS PHASE 1 : mise en place du processus ◦ 4/10/2016 : soirée de lancement en présence de la Ministre ◦ 22/10/2016 : visite du champ des Dames Blanches et sélection membres du COPIL PHASE 2 : phase de type Education Permanente du processus ◦ 18-19/2/2017 : visites de terrain ◦ 23/2/2017 : présentation de ces sites sous forme PP ◦ 9/3/2017 : exposés d'intervenants extérieurs sur la densité urbanistique
Un processus chronophage PHASE 3 : travaux avec le DATES DE REUNION COPIL bureau choisi 9/11/2016 ◦ 20/4/2017 15/12/2016 ◦ 9/5/2017 02/02/2017 > avis des ◦ 1/6/2017 riverains sur les divers Master ◦ 13/6/2017 > avec modification Plan des thématiques par table 28/03/2017 30/05/2017 PHASE 4 : restitution finale et présentation du projet finale de 28/09/2017 Master Plan DATES DE REUNION COTECH ◦ 12/9/2017 ….
Troisième conclusion Un processus participatif institutionnel a ses limites … Il restera toujours des riverains-habitants « contre » le projet > Actuellement, le gouvernement bruxellois a modifié le cadre légal qui lui permet de passer « à travers » les oppositions, même lorsque les riverains déposent une plainte en recours d’Etat. Un processus participatif institutionnel s’inscrit comme un « projet » et pas une « nouvelle culture participative » > Idée de créer des habitats participatifs et des jardins collectifs qui seront des germes de participation pour le quartier nouveau.
Quatrième quart : nouvelles formes de participation citoyenne Un florilège d’initiatives De nouvelles organisations De nouvelles valeurs Refus de convoquer le politique institué voire un organisme instituant
Florilège d’initiatives Habitat SEL GAC participatif Budget Potager GECS participatif collectif Community Cafés Repair Café Land Trust citoyens Agriculture Banques Donnerie urbaine alternatives
De nouveaux modes d’organisation … Démocratie représentative Démocratie participative Démocratie contributive Pouvoir : vote – délégation - verticalité Pouvoir : collectif diffus - horizontalité Décision : majorité simple ou pondérée Décision : consensus (sociocratie, etc.) Gestion : grands groupes & grands Gestion : petits groupes & petits projets projets Partage de la VA : sur base légale & Partage de la VA : appartient au collectif définie ou appartient à la terre elle-même Principe : égalité Principe : équité Ethique : principe de responsabilité Ethique : principe de conviction Contrôle : organe externe - neutre Contrôle : par les pairs Il ne s’agit pas d’opposer ces deux modes d’agir !
… Vers une nouvelle culture Culture de l’urbain Culture du changement et de la contradiction Culture des réseaux Culture de l’opportunité (de projet) Culture du temps réel, de la temporalité courte Culture du volontariat (rejet des professionnels) Culture de l’incertitude Culture de la solidarité « chaude » Culture de l’apolitisme idéologique Culture du plaisir (fusion du Culture environnementaliste ludique et de l’opérationnel) Culture de l’action face au concept Culture des appartenances Culture du refus de s’inscrire dans des diverses structures définies Culture de la légitimité de l’action … immédiate
Quatrième conclusion « L’Etat n’est plus capable de produire du logement pour les Communautés. Par conséquent, nous devons revenir à nos propres capacités pour recréer des communautés équilibrées. Les Community Land Trust ont l’ambition de repérer les besoins des communautés et d’y répondre. » Bob Paterson Fondateur du CLT Holworthy Participation « citoyenne » ou participation « communautaire » ?
Organisme d’Education Permanente Association de Promotion du Logement Pôle ressources Habitat Groupé en RW et RB Traverse d’Esope 6 – 1348 Louvain-la-Neuve - Belgique +32 (0)10 45 06 04 – contact@habitat-participation.be www.habitat-participation.be
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