DEFINITION DE SYSTEMES DE GESTION DES CONNAISSANCES TECHNIQUES : APPLICATION A LA CONFIGURATION D'USINAGE
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3° Conférence Francophone de MOdélisation et SIMulation «Conception, Analyse et Gestion des Systèmes Industriels» MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 – Troyes (France) DEFINITION DE SYSTEMES DE GESTION DES CONNAISSANCES TECHNIQUES : APPLICATION A LA CONFIGURATION D'USINAGE Magali RUET, Laurent GENESTE Laboratoire Génie de Production Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tarbes Avenue d’Azereix, 65000 TARBES, {ruet, laurent}@enit.fr RESUME : Pour répondre aux impératifs de mise rapide de nouveaux produits sur le marché, la structure des organisations productives évolue rapidement. Dans ce contexte les entreprises sont amenées à faire appel à un travail collaboratif et ainsi à partager leurs connaissances techniques. Il se pose alors le problème de la modélisation de ces connaissances techniques et de leur utilisation. Dans ce cadre, nous proposons un support de modélisation de connaissances techniques basé sur une représentation orientée objet des connaissances. Nous présentons également deux méthodes d'aide à la décision exploitant les connaissances stockées. Enfin, nous illustrons l'ensemble avec une application liée au domaine de l'usinage. MOTS-CLES : Modélisation de connaissances techniques, Aide à la décision, Satisfaction de contraintes, Raisonnement à partir de cas. 1. INTRODUCTION connaissances relatives à chaque type d'activité liée au développement d'un produit (Perpen, 2000). En outre, la Dans les dernières décennies, la compétition entre les fédération des connaissances doit permettre une entreprises s'est accrue entraînant des exigences de plus meilleure collaboration entre les différents services de en plus fortes quant à la qualité des produits, à leur prix manière à assurer un développement aussi continu et et à leur délai de mise sur le marché. Pour répondre à ces fluide que possible des phases de réalisation d'un nouveaux impératifs, la structure des organisations produit. productives a évolué. L'ingénierie simultanée (Jagou, 1993) matérialise un changement dans la manière Les méthodologies et les outils classiques dans le d'appréhender le processus qui conduit de l'idée d'un domaine de l'ingénierie des connaissances, issues de produit à son industrialisation. L'ingénierie simultanée travaux en intelligence artificielle, telles que tend en effet à paralléliser les activités qui jalonnent le KSSO/NEXTRA (Eisenstadt, 1991), CommonKADS cycle de développement d'un produit. Pour cela, il (Schreiber et al., 1994), Mike (Angele et al., 1998) devient nécessaire de partager un ensemble exploitent des formalismes de modélisation en général d'informations alors que dans une logique de processus très puissants (par exemple les frames, les réseaux séquentiel, les informations étaient transmises sémantiques, les graphes conceptuels ou les logiques de successivement d'activité en activité. Nous pouvons description) mais difficiles à mettre en œuvre distinguer deux approches majeures dans la manière pratiquement dans le cadre de la construction et de d’appréhender ce problème de la représentation et du l'opérationnalisation d'un modèle de connaissances partage des informations : tout d’abord l’approche (Charlet et al., 2000). industrielle des S.G.D.T. guidée par la pratique et l’approche plus universitaire de l’ingénierie des Dans ce contexte, nous proposons une intégration des connaissances. aspects gestions des données techniques et capitalisation Les systèmes de gestion des données techniques du patrimoine technique de l'entreprise dans le concept (S.G.D.T., en anglais P.I.M.S. - Product Information unifié de Système de Gestion des Connaissances Management System ou encore P.D.M.S.- Product Data Techniques (S.G.C.T.). Nous proposons par conséquent Management System) fournissent une réponse partielle à une approche basée sur une structuration orientée objets ce problème de partage des informations. Cependant, ces des connaissances. Cette modélisation présente systèmes ne permettent pas la prise en compte des l'avantage d'être assez largement répandue tant dans le contraintes et des possibilités de chaque centre d'activité monde universitaire que dans le monde industriel et participant au développement d'un produit. Cela plusieurs méthodologies classiques de modélisation, implique en effet un accès aux connaissances utilisées telles que OMT (Rumbaugh, 1995), sont directement dans chaque centre d'activité et il est donc indispensable exploitables au début du cycle de vie d'un projet de de fédérer dans une même structure l'ensemble des capitalisation des connaissances techniques. - 285 -
MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 – Troyes (France) De plus, l'exploitation des connaissances pour l'aide à la décision pourra être réalisée de manière classique en Classe A Contrainte AB Classe B utilisant les méthodes des objets ou en utilisant des a2 +A.a1 : +B.b1 : techniques avancées de résolution de problèmes telles +A.a2 : b1 +B.b2 : que les CSP (Constraint Satisfaction Problem) ou le +A.ma1() +A.ma2() +AB.ab1 : +B.b3 : +B.mb1() CBR (Case Based Reasoning). +A.ma3() +AB.ab2 : +AB.mab1() Nous allons dans un premier temps présenter le support de modélisation des connaissances techniques que nous avons défini puis les méthodes de traitement que nous Figure 1. Notation d'une classe contrainte avons développées. Nous présenterons ensuite le générateur de systèmes de gestion des connaissances 3. METHODES D'AIDE A LA DECISION techniques basé sur ces principes, avant de proposer une application de l'ensemble au domaine de l'usinage. Nous proposons deux approches pour l'exploitation des connaissances techniques : un mécanisme de 2. LE SUPPORT DE MODELISATION : LE Raisonnement à Partir de Cas (RàPC) faisant appel à des MODELE UML-K expériences passées, et un mécanisme de propagation de contraintes permettant de réduire l'espace de recherche La représentation UML-K (Perpen, 2000) que nous de solutions par la prise en compte des contraintes utilisons est basée sur le diagramme de classes et sur le techniques du domaine (Constraint Satisfaction Problem, diagramme d'objets du langage UML (Unified Modelling noté CSP). Nous présentons successivement ces deux Language) (Muller, 1997), (Fowler et al., 1997). Nous mécanismes. considérons en effet que les supports méthodologiques proposés par UML permettent de faciliter la phase initiale du projet de capitalisation des connaissances. 3.1. Résolution de problèmes par réutilisation Nous intégrons dans la modélisation les concepts d'expériences classiques de l'orienté objet supportés par UML : classes Cette première approche fait appel à des expériences et objets, attributs et méthodes, héritage simple et passées (appelées cas sources) jugées similaires au multiple, associations. Le diagramme de classes problème présent (appelé cas cible), dans le but de constitue ainsi le schéma du modèle de connaissances et résoudre ce dernier par adaptation de la solution du cas le diagramme d'objets correspond au modèle de source le plus similaire au cas cible (Kolodner, 1993), connaissances. (Aamodt et Plaza, 1994). Précisons que dans un objet, et afin de tenir compte de Nous utilisons le formalisme UML-K présenté l'imprécision et de l'incertitude qui peut concerner les précédemment pour modéliser la connaissance du valeurs des attributs, il est possible de décrire ces valeurs domaine représentant l'ensemble de cas. Un cas est issu par des distributions de possibilité (Dubois et Prade, du modèle d'objets qui décrit la base de connaissances, il 1988). De plus, afin de permettre une modélisation aisée possède des attributs et des méthodes et peut être des contraintes techniques, nous avons enrichi la composé de plusieurs objets, d'associations, … représentation avec la notion de classe contrainte au niveau du diagramme de classes et de contrainte au L’algorithme de base que nous proposons pour la niveau du diagramme d'objets. recherche de cas similaires est récursif et se propage au sein de la structure objet. Notons que l'utilisateur peut Une classe contrainte représente une généralisation de la pondérer les attributs du cas de référence afin de décrire notion d'association. En effet, une classe contrainte est leur influence respective sur le résultat de la une mise en relation d'attributs quelconques de classes comparaison. Le résultat de la recherche est un degré de alors qu'une association correspond à une mise en relation d'identifiants de classes. Cette notion de classe possibilité Π et un degré de nécessité Ν qui représentent contrainte est très importante dans le contexte des à quel point un cas stocké dans la structure objet est systèmes de gestion des connaissances techniques. proche du cas de référence (Π et Ν prennent leur valeur dans [0,1]). Nous illustrons sur la figure 1 la notation que nous proposons pour les classes contraintes. La structure objet est utilisée pour réaliser un filtrage Sur cette figure, deux classes nommées A et B sont rapide des classes candidates, puis une sélection plus reliées par une classe contrainte nommée « contrainte fine des objets appartenant à ces classes a lieu. Dans la AB ». La contrainte ainsi définie met en relation l'attribut littérature, la plupart des systèmes de RàPC font appel à a2 de la classe A et l'attribut b1 de la classe B. Des des techniques d’indexation pour filtrer les cas de la attributs et des méthodes propres à la classe contrainte base. Ces stratégies d’indexation sont nombreuses et peuvent être ajoutés à celle-ci comme les attributs ab1 et souvent complexes dans leur mise en œuvre (Capus et ab2 dans la figure 1. Tourigny, 1998), (Kolodner, 1993). Elles sont basées sur la notion d’index qu’il faut définir correctement pour - 286 -
MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 – Troyes (France) s’assurer de retrouver tous les cas potentiellement ⋅ πD la distribution de possibilités définie par : similaires au cas cible. Le mécanisme de filtrage que π D ( x , y) = min(π R ( x ), π S ( y)) , un exemple de nous proposons ne fait pas appel à la définition d’index. Nous proposons une sélection rapide des objets fonction πD (x,y) est fourni sur la figure 2. potentiellement pertinents dans la recherche de cas similaires, en exploitant le modèle objet comme support Au niveau de chaque attribut L, les degrés de possibilité de l'indexation des cas. Le filtrage que nous réalisons est et de nécessité correspondant à la similarité locale sont basé sur la comparaison des caractéristiques de la classe calculés de la manière suivante : de l'objet de référence (notée O) avec chacune des Π L ( val R ,L , valS,L ) = sup u∈U min(µ L (u ), π D (u )) classes du schéma du modèle de connaissances (notée O'). A partir de la similarité entre les classes O et O', notée S(O,O'), nous pouvons décider d'explorer ou non Ν L ( val R ,L , valS,L ) = inf u∈U max(µ L (u ),1 − π D (u )) les objets de la classe O' (en donnant un seuil d'acceptation par exemple). Cette étape de filtrage vise à déterminer les classes les plus prometteuses pour la πD(y, x) recherche de cas. πS(y) Lorsque l'ensemble des classes candidates a été retrouvé, nous pouvons mettre en place la recherche de cas similaires au cas de référence sur les objets issus de ces classes candidates, objets également appelés cas sources. Il existe dans la littérature, un nombre important de mesures de similarité, toutes étant très différentes et répondant à des exigences particulières. C'est pourquoi πR(x) chaque système de RàPC possède généralement sa propre mesure de similarité qui dépend bien souvent du domaine d’application. Figure 2. Exemple de distribution πD Les calculs de ΠL et NL correspondent à des calculs de La mesure de similarité que nous proposons prend en similarités locales pour l'attribut L qui ont lieu au niveau compte la modélisation orientée objet et le fait que nous des caractéristiques de l’objet. Le calcul de la similarité autorisions l'emploi d'ensembles flous pour décrire les globale au niveau d’un objet est ensuite réalisé en tenant caractéristiques imprécises et incertaines des cas. compte des poids associés à chacune des caractéristiques Nous distinguons la similarité locale, c'est à dire la de l’objet de référence et en calculant le « min du max » similarité entre deux attributs et la similarité globale, des similarités locales. c'est-à-dire la similarité entre deux objets. Ainsi, les degrés de possibilité et de nécessité au niveau Le calcul de la similarité locale est fait en utilisant un de l'objet sont : modèle de similarité décrit par une fonction d'appartenance µL qui permet à l’utilisateur d’associer à Π (R , S) = min max(1 − w i , s i ) un attribut une mesure de similarité particulière. Nous i =1,n aurons en particulier µL(x,y)=1 si x est complètement Ν (R , S) = min max(1 − w i , s'i ) i =1, n similaire à y, µL(x,y)=0 si x est complètement différent de y, 0
MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 – Troyes (France) 3.2. Résolution de problèmes par satisfaction de Le second point concerne l'intégration des techniques de contraintes CSP et de RàPC. Dans un premier temps les techniques de satisfaction de contraintes permettraient de réduire Cette seconde approche consiste en une construction l'espace de recherche pour l'algorithme de RàPC. En progressive de la solution par restriction du domaine des combinant les techniques de CSP avec l'algorithme de variables du problème, ceci en respectant l'ensemble des filtrage, la recherche serait facilitée en réduisant son contraintes techniques. Une aide à la décision domaine par respect des contraintes techniques et des significative est apportée par le guidage de la recherche préférences de l'utilisateur. vers une solution en appliquant de manière interactive les contraintes sélectionnées par l'utilisateur. Dans ce Nous pouvons également envisager d'utiliser les cas, le problème peut être assimilé à un problème de techniques de CSP pour la phase d'adaptation du satisfaction de contraintes (CSP) dynamique (Dechter et mécanisme de RàPC. En effet, lorsqu'un cas similaire au Dechter, 1996) et toutes les techniques développées dans cas en cours de traitement est trouvé dans la base de ce champ de recherche sont applicables. connaissances, il est fréquent que le cas trouvé doive être adapté pour résoudre le problème en cours. Dans cette Nous avons par exemple expérimenté l’algorithme phase d'adaptation, l'utilisation de mécanismes de DnGAC4 (Bessière, 1991) qui permet une propagation propagation de contraintes pourrait permettre d'éviter de de contraintes dynamique (ajout et suppression de suivre des pistes inutiles et de guider l'exploration du contraintes par exemple) pour des contraintes d’arité voisinage du cas trouvé vers une solution acceptable. éventuellement supérieure à 2 et dont les variables sont L'utilisateur peut également intervenir dans la phase définies sur des domaines discrets. d'adaptation en contrôlant la satisfaction de contrainte à chaque étape. Pour les contraintes d’arité n avec variables définies sur des domaines continus, certains travaux (Sam, 1995) 3.4. Générateur de systèmes de gestion des fournissent un cadre approprié en proposant une connaissances techniques approche générique basée sur une décomposition des contraintes en quadtrees pour des contraintes binaires, ou Sur la base d'un métamodèle orienté objet du formalisme plus généralement en 2k-trees pour des contraintes d’arité UML-K, une application a été spécifiée et développée k. pour l'implantation, la gestion et l'exploitation d'une base de connaissances techniques (Perpen, 2000). Cependant, dans de nombreuses situations pratiques, certaines contraintes à manipuler comportent à la fois La démarche d'implantation d'une base de connaissances des variables définies sur des domaines discrets et des techniques en utilisant cette application est une variables définies sur des domaines continus. Dans ce démarche analogue à celle utilisée pour l'implantation cas, les techniques précédentes ne peuvent pas être d'une base de données relationnelles. A partir d'un appliquées directement mais des travaux récents modèle UML-K du schéma de la base de connaissances, semblent ouvrir des pistes prometteuses (Gelle, 1998). l'utilisateur peut saisir, en utilisant une interface graphique appropriée, les différents éléments de son 3.3. Modélisation orientée objet, CSP, RàPC modèle. Une fois le schéma décrit, l'utilisateur peut renseigner la base de connaissances techniques en Nous pensons que plusieurs éléments d'intérêt résident décrivant les instances des éléments du schéma de la également dans l'intégration des techniques de base. Ces éléments peuvent être des objets (instances de propagation de contraintes, de raisonnement à base de classes), des liens entre objets (instances d'associations) cas et de modélisation objet. ou des contraintes (instances de classes contraintes). Le premier point est que nous pouvons utiliser la Soulignons qu'il a été décidé d'automatiser des modélisation orientée objet pour typer l'application des développements souvent lourds et fastidieux et le techniques de raisonnement à partir de cas et de générateur de systèmes de gestion de connaissances propagation de contraintes. Dans le premier cas, comme techniques est à même, à partir du schéma de la base de nous l'avons signalé, nous pouvons utiliser la connaissances, de générer automatiquement les classification des objets pour guider la recherche de cas interfaces de saisie de la base de connaissances et les similaires, puis, au sein de chaque classe, proposer un interfaces de sauvegarde des objets de cette base. La mécanisme de comparaison des objets. En ce qui persistance des informations est assurée grâce à concerne la propagation de contraintes, nous pouvons l'utilisation d'une base de données orientée objet. également exploiter la structure objet qui contient des contraintes explicites (instances de classes contraintes) et des contraintes implicites (objets, associations) que nous pouvons également utiliser pour la propagation. - 288 -
MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 – Troyes (France) 4. APPLICATION A L’AIDE A LA pour une opération de tournage. Cependant, ces outils ne CONFIGURATION D'USINAGE s'utilisent qu'à une étape bien précise du processus de configuration, lorsque la plus grande partie des Plusieurs travaux de recherche récents (Brown, 1996) paramètres est déjà fixée. Nous pouvons donc constater ont montré le besoin de systèmes d'aide à la décision que la configuration d'une opération d'usinage reste la dans le domaine de la configuration de produits. plupart du temps basée sur des représentations et des Cependant, le problème de la configuration d'une méthodologies empiriques. Cela nous a conduit à opération d'usinage est rarement abordé dans la proposer à la fois une représentation explicite du littérature. Ce problème, illustré par la figure 3, peut être domaine de connaissances (modèle global de décrit de la manière suivante : afin d'assurer l'usinage connaissances, variables de configuration, contraintes d'une pièce dans de bonnes conditions, plusieurs techniques) et un ensemble de techniques de paramètres de l'opération d'usinage doivent être manipulation des connaissances qui facilitent le déterminés. Ces paramètres sont par exemple le type processus de configuration. Ceci afin de fournir à d'opération qui doit être effectué (tournage, fraisage,...), l'utilisateur un outil d'aide à la décision interactif pour les machines et les outils qui peuvent être utilisés ainsi développer des stratégies de résolution de problème plus que les conditions de coupe. performantes. Pièce à usiner Outils de coupe Sur la base des résultats de (Boothroyd et Knight, 1989), (Dietrich et al., 1986), de la norme AFNOR NF E66-520 (AFNOR, 1997) pour le cas particulier du couple outil- matière, et des travaux de différents experts dans différentes disciplines liées à l'usinage (mécanique, automatique, productique), nous avons identifié plus de 30 variables (attributs des classes du diagramme de classes UML-K) et 32 contraintes qui influent sur la Gamme d'usinage configuration d'une opération d'usinage (Monteiro et al., 1999). Naturellement, ce recensement n'est pas exhaustif mais il permet de caractériser les exigences à prendre en Machine compte dans la réalisation d'un système interactif d'aide à la décision. Nous donnons en figure 4 une vue partielle Figure 3. Le problème de la configuration d'usinage du modèle de connaissances construit pour cette Le choix des paramètres doit être accompli en tenant application sur la base du formalisme UML-K. compte des contraintes techniques du domaine (certains outils ne s'adaptent pas à certaines machines, l'énergie Le mécanisme de raisonnement à partir de cas peut être nécessaire pour une opération doit être disponible sur la appliqué directement à partir de la modélisation de la machine,...). Ce problème est très difficile à résoudre en connaissance d'usinage. Les cas traités sont formés pratique pour différentes raisons telles que la d'instances des classes du modèle. Un cas peut faire combinatoire importante du domaine de recherche de appel à une ou plusieurs classes ; par exemple l'opération solutions et le manque de formalisation des différentes d'usinage présentée à la figure 4 peut constituer un cas. contraintes techniques. Cela conduit les experts à adopter Le problème peut alors être de trouver les valeurs une stratégie de résolution basée sur une des heuristiques manquantes des caractéristiques de l'opération, et peut suivantes (ou sur une combinaison des deux) : être étendu jusqu'à la détermination de l'outil le plus - sélection séquentielle des paramètres et, par approprié à la réalisation de l'opération. conséquent, construction progressive d'une solution en tenant compte d’une partie des contraintes Les techniques de propagation de contraintes et de techniques, raisonnement à partir de cas sont bien adaptées pour - réutilisation et adaptation de solutions obtenues l'aide à la configuration d'usinage. En effet, comme nous antérieurement sur des problèmes similaires. l'avons souligné, le processus de configuration consiste soit en une réutilisation de résultats d'expériences Différents outils d'aide à la décision existent, en passées (que l'on peut retrouver avec une technique de particulier ceux distribués par les producteurs d'outils raisonnement à partir de cas), soit en une construction d'usinage. Ces outils permettent de sélectionner progressive de la configuration d'usinage (que l'on peut facilement certains paramètres en fonction du contexte. assister en propageant en cours de route les contraintes Par exemple, étant données les caractéristiques d'un outil ad hoc). et d'une pièce, un tel système peut calculer une valeur appropriée de vitesse d'avance et de profondeur de passe - 289 -
MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 – Troyes (France) Opération Corps d'Outil Outil +Nom : +Nom : +Nom : +Catégorie : +Vitesse de coupe : +Direction Coupe Outil : +Angle de direction d'arête : +Angle de coupe : +Rayon de bec : +Hauteur de copeau : Pièce +Longueur d'arête : +Longueur Corps d'Outil : +Nom : +Nombre de dents : +Diamètre : Corps d'Outil pour Coupe Continue +Diamètre outil : +Calcul Puissance de coupe pour O.C.C.() : Contrainte Couple outil/ matière Nom matière pièce Corps d'outil C.C. à plaquette Nom corps d'outil Coupe continue +Fixation plaquette : +Forme plaquette : Corps d'outil C.C. Conventionel +Longueur plaquette : +Pression spécifique de +Dépouille normale plaquette : coupe : +Angle de dépouille : +Calcul rayon de bec() +Avance fZ mini 1 : +Calcul Angle de coupe() + Avance fZ mini 2 : +Caclcul longueur d'arête() + Avance fZ maxi : + Profondeur de passe Ap mini : + Profondeur de passe Ap Plaquette maxi : +Nom : +Type de travail : +Forme : +Dépouille normale : Matière +Fixation : +Longueur de plaquette : +Nom : +Longueur effective d'arête : +T° de fusion : +Epaisseur : +Rayon de bec : +Direction de coupe : Figure 4. Diagramme de classes : vue partielle de la base de connaissances usinage 5. CONCLUSION produits, la structure des organisations productives évolue rapidement. Ces évolutions provoquent des Le problème de la configuration en général et de la changements considérables dans l'organisation des configuration d'usinage en particulier montre bien entreprises et impliquent en particulier que différents l'intérêt de fournir pour la représentation des acteurs du cycle de développement d'un produit connaissances du domaine d'expertise une modélisation travaillent en partageant des connaissances techniques. puissante et intelligible. La représentation orientée Dans ce contexte, nous travaillons à l'intégration des objet offre un paradigme de modélisation qui répond, points de vue et de l'approche multi-métiers qui nous au moins partiellement, à ces aspirations. Afin de paraissent indispensables pour le travail collaboratif. permettre une meilleure représentation des problèmes de configuration, nous avons enrichi le formalisme REFERENCES objet de la notion de classe contrainte, représentation explicite des contraintes techniques du domaine. Nous Aamodt A. and Plaza E., 1994. Case-Based Reasoning: avons pu constater l'intérêt des approches de Foundational Issues, Methodological Variations, propagation de contraintes pour la configuration tout en and System Approaches. Artificial Intelligence relevant quelques limitations pour la prise en compte Communications, IOS Press, 7(1), p. 39-59. de certains types de contraintes. En outre, le AFNOR, 1997. Normes NF E66-520 1 à 4, septembre raisonnement à partir de cas peut faciliter la recherche 1997, Domaine de fonctionnement des outils d'une configuration obtenue et validée par le passé, à coupant – Couple outil-matière. partir de laquelle il est possible de chercher une Angele J., Fensel D. and Studer R., 1998. Developing solution au problème en cours. Knowledge-Based Systems with MIKE, Journal of Automated Software Engineering. Afin de simplifier le problème de la capitalisation, de Bessière C., 1991. Arc-consistency in dynamic la gestion et de l'exploitation des connaissances constraint satisfaction problems. Proceedings of the techniques, nous avons limité nos travaux à une 10th AAAI, California, p. 221-226. problématique où un utilisateur unique définit, gère et Boothroyd G. and Knight W.A., 1989. Fundamentals exploite une base de connaissances unique dans le of machining and machine tools, Marcel Dekker cadre d'une activité déterminée. Cependant, comme Inc.. nous l'avons évoqué en introduction, pour répondre aux Brown D.C., 1996. Some Thoughts on Configuration impératifs de mise rapide sur le marché de nouveaux Processes, AAAI 1996 Fall Symposium Workshop: - 290 -
MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 – Troyes (France) Configuration, MIT, Cambridge, Massachusetts, Jagou P., 1993. Concurrent Engineering. La maîtrise USA, November 9-11. des coûts, des délais et de la qualité, éditions Capus L. et Tourigny N., 1998. Systèmes utilisant le Hermès. raisonnement par cas : stratégie d’indexation. Kolodner J., 1993. Case Based Reasoning. Morgan INFOR, vol 36 (1/2). Kaufmann Publishers, Inc. Charlet J., Zacklad M., Kassel G., et Bourigault D., Monteiro T., Perpen J.L. et Geneste L., 1999. 2000. Ingénierie des connaissances, Evolution Configuring a machining operation as a constraint récentes et nouveaux défis, Eyrolles. satisfaction problem. In International Conference Dechter R. and Dechter A., 1996. Structure driven on Computational Intelligence for Modelling algorithms for truth maintenance, Artificial Control and Automation, Vienne : Austria. Intelligence Journal, 82, p. 1-20. Muller P.A., 1997. Modélisation objet avec UML, Dietrich, D. Garsaud, S. Gentillon et M. Nicolas, 1986. éditions Eyrolles. Précis méthodes d'usinage, méthodologie, Perpen J.L., 2000. Définition et réalisation d’une production et normalisation. Nathan, AFNOR. application orientée objet pour la maîtrise du Dubois D. et Prade H., 1988. Théorie des possibilités. processus de coupe. Thèse de doctorat : Génie 2ème éd. Paris : Masson. Mécanique : Bordeaux 1. Eisenstadt M., 1991. Review of the KSSO/NEXTRA Rumbaugh J., 1995. OMT : Modélisation et Knowledge Aquisition Tool for the VITAL Project, Conception Orientées Objets. Paris : Masson. HCRL Technical Report, July. Sam J., 1995. Constraint consistency techniques for Fowler M., Scott K. and Booch G., 1997. Uml continuous domains, PhD Thesis, EPFL Lausanne. Distilled: Applying the Standard Object Modeling Schreiber A. Th., Wielinga B.J, de Hoog R., Language, Addison-Wesley Pub Co. Akkermans H. and van de Velde W., 1994. Gelle E., 1998. On the generation of locally consistent CommonKADS : A Comprehensive Methodology solution spaces in mixed dynamic constraint for KBS Development, IEEE Expert, p. 28-37, problems, PhD Thesis : EPFL : Suisse. December 1994. Zadeh L.A., 1965. Fuzzy sets, Information and Control, vol. 8, p. 338-353. - 291 -
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